Editorial Principal

Folie de l’argent

Folie de l’argent 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître, une addiction, comme on dit de nos jours (cf Mt 6,24). « L’argent ne fait pas le bonheur. » On le sait. « Plaie d’argent n’est pas mortelle. » On le sait aussi. Et cependant, combien l’homme est attaché à l’argent ! Il confond la vie et l’argent et croit devoir mourir sans argent. Certes, tant mieux si on n’en manque pas… N’oublions pas de donner le superflu, alors. Un critère concret : donner la dîme de son revenu aux pauvres. Ou même, autre possibilité, venue de l’Evangile (le jeune homme riche)  : le don radical de tout, réservé à ceux qui en ressentent l’appel : « va, vends, donne, viens et suis-Moi ! » Moi, le Christ, l’Unique nécessaire. De toute façon, riche ou pauvre, « le temps se fait court… que ceux qui possèdent, fassent comme s’ils ne possédaient pas vraiment », car on n’est que de passage…
(cf 1Co 7,29-31).
L’Evangile de ce dimanche revient sur notre rapport à l’argent, avec une mise en garde insistante :
« Gardez-vous bien de toute avidité ! » Il y a deux verbes dans le texte grec pour dire « attention, danger ! » La cupidité, l’appât du gain, la mentalité vénale sont des pièges. « Tu es fou », dit Dieu, dans la parabole de ce dimanche, à ceux qui font du désir de gagner toujours plus d’argent le seul but de leur vie ! L’avarice se termine sous l’esclavage d’un démon. Jésus le nomme Mammon, c’est le nom d’un démon. Même dans les derniers combats de la vie, avant de mourir, durant l’agonie (agonie veut dire combat en grec), on peut par avarice, refuser l’héritage de la vie éternelle à cause de ce démon, et hériter de la mort éternelle, dépouillé à jamais de sa dignité de fils de Dieu et de frère du Christ. Or, elles sont là, nos vraies richesses.
On peut même vouloir posséder le monde entier, comme les marchands de notre Babylone la Grande, les nouveaux princes de ce monde (Ap 18,23), mais ruiner son âme pour l’éternité (Mt 16,26). Même ces quelques princes d’aujourd’hui devront bientôt laisser cela à d’autres, qui se disputeront leur héritage jusqu’à s’entretuer. Ainsi va le monde sans l’Evangile.
Mais vous, dit St Paul, arrêtez de vous inquiéter excessivement des choses de cette terre : “si le Christ est ressuscité et monté à la droite du Père, vous êtes citoyens de la Jérusalem céleste. C’est là qu’est votre vie. Laissez un peu plus tomber ces choses de la terre et intéressez-vous à votre vie éternelle ! Elle est déjà commencée !”
L’homme de la parabole de ce dimanche ne songeait pas à son éternité. Pourtant, c’était un homme réfléchi, qui pensait à ce qu’il devait faire, qui savait anticiper et mener ses affaires terrestres. Mais… « tu es fou », dit Dieu, tu n’es pas si réfléchi, en fait. Tu crois que l’intelligence remplace la sagesse. Pas du tout. Beaucoup de gens très intelligents sur cette terre ne sont pas des sages mais des fous. Ils ont oublié une chose si facile à constater et à comprendre  : personne n’est éternel sur cette terre, et « un linceul n’a pas de poches »… Une seule monnaie a cours pour l’autre rive : l’amour. Dommage pour vous, les très riches, qui vivez très à l’aise, car l’argent, c’est sûr, rend la vie bien pratique… Oui, dommage, vous qui croyez follement que cela garantit aussi la vie éternelle… Elle n’est garantie que par la qualité de l’amour de notre cœur (Mt 6,21). « Vous valez ce que vaut votre cœur », disait Jean-Paul II aux jeunes. L’Evangile nous remet devant les vraies valeurs de la vie. Devant la vraie échelle des valeurs. Devant les vraies richesses. Jésus nous a « enrichis par sa pauvreté  » (2Co 8,9), “il nous a rendus sages par sa folie, et forts par sa faiblesse” (cf 1Co 1,23-25). Heureux qui a trouvé la perle sans prix, le Chemin, la Vérité et la Vie.
Don Laurent LARROQ

Ouvre-moi
ta porte pour l’amour de moi

Ouvre-moi
ta porte pour l’amour de moi
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les disciples demandent à Jésus de leur apprendre à prier. Dans la prière, on peut distinguer entre le contenu et la forme, de même que pour recevoir Jésus, la semaine dernière, on voyait deux attitudes complémentaires en Marthe et Marie qui reçoivent respectivement la personne et l’enseignement de Jésus : Marthe s’affaire pour Jésus tandis que Marie se laisse enseigner par lui.
Ainsi, aujourd’hui, Jésus commence par nous livrer le Notre Père. Nous pouvons en effet nous affairer, un peu comme Marthe, pour «  dire beaucoup de paroles à Dieu » ; mais au fond, quelles paroles, plus que celles du Fils bien-aimé, pourraient plaire au Père ? Le début de cet évangile répond à la question que nous nous posons avec les disciples  : Jésus nous ramène au centre, à la simplicité de la prière : il s’agit de laisser prier, avec ses propres paroles, le Fils en nous.
Mais de la même manière que Jésus affirme que « Marie a choisi la meilleure part », il y a quelque chose de sans doute plus important que le contenu de la prière : c’est l’attitude confiante. C’est ce que Jésus exprime par la parabole qui suit. On a l’habitude de désigner cette parabole comme celle de l’ami importun, mais on pourrait aussi faire le parallèle avec la célèbre comptine « Au clair de la lune ». Regardons de plus près ce qui se passe de chaque côté de la porte : un voisin très insistant… et, à l’intérieur, qu’est ce qui fait que la porte s’ouvre  ? quelle raison, quel motif ? Pourquoi finalement céder et se lever au milieu de la nuit ? Dans la comptine, le noctambule demande « ouvre-moi ta porte pour l’amour de Dieu » ; dans la parabole, Jésus dit que si l’amitié n’est pas suffisante pour faire se lever l’ancêtre de Pierrot, c’est au moins à cause du sans-gêne et de l’insistance de l’ami – pour avoir la paix – qu’il se lève.
Ainsi, Jésus tient à nous faire regarder des deux côtés de la porte. Il y a d’une part son invitation à imiter dans la prière l’insistance de l’importun ; il nous pousse à la persévérance, à ne pas hésiter à paraître (à nos yeux, pas à ceux de Dieu) importuns, sûrs dans la foi que la porte finira par s’ouvrir. D’autre part, il nous invite à contempler ce qui fait que Dieu va finir par nous exaucer. Ce n’est pas parce que nous aurons épuisé sa patience, soyons en sûrs. C’est qu’il nous aime comme des fils. Et si les parents, nécessairement imparfaits, aiment suffisamment leurs enfants pour ne jamais leur donner intentionnellement quelque chose de mauvais, combien plus notre Père céleste saura nous donner, et nous donner de bonnes choses ! Même si ce n’est pas exactement ce que j’ai prévu ou demandé, c’est assurément ce qui est bon pour moi aujourd’hui.
Prions donc avec insistance notre Père du ciel qui n’a pas d’autre raison pour nous exaucer que son amour inépuisable et sa patience sans limite pour ses fils et nous serons en temps voulu comblés de ses dons.

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

De qui vais-je être le prochain ?

De qui vais-je être le prochain ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche dans l’évangile, ce maître de la loi pose une excellente question à Jésus : « Maitre, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » N’est-ce pas une très bonne question ? Aujourd’hui sur cette interrogation nous sommes rarement ajustés : soit nous péchons par présomption, pensant spontanément que nous la méritons au moins autant que les autres, soit nous péchons par désespoir, oubliant que Dieu est riche en miséricorde… dans les deux cas nous ne cherchons plus à y tendre, mais nous attendons passivement le dénouement de notre vie.
Le mieux c’est d’écouter Jésus qui nous pose cette question en retour : « Que dit l’Écriture, que vois-tu dans la Loi ? » Avant la présomption ou le désespoir, revenons à l’écriture qui est un guide sûr vers la vie éternelle. La réponse du légiste est approuvée par Jésus, elle reprend ce double commandement de la charité qui récapitule toute la loi et les prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
A l’école de Saint-Paul, nous pensons souvent que c’est la foi et non la loi qui sauve. Ce double commandement -pour être pratiqué à la mesure que Dieu attend de nous- nécessite la foi, nécessite de s’appuyer d’abord sur Lui, pour qu’Il nous donne la force de l’accomplir.
Ce qui est surprenant dans l’évangile c’est que Jésus renverse la deuxième question du légiste : il demandait « qui est mon prochain  » Jésus l’interroge en lui demandant « lequel des trois s’est fait le prochain ? »
Dans notre marche vers la vie éternelle, il ne s’agit pas seulement d’aimer son prochain, il faut encore se faire le prochain des autres. C’est-à-dire que nous devons chercher le salut des autres, en leur permettant d’accomplir ce commandement de l’amour du prochain avec nous-même. Si nous nous dévouons sans compter pour le frère blessé, l’ami à demi-mort, il lui sera plus facile de m’aimer et ainsi de lui obtenir la vie éternelle…
Jésus s’est fait notre prochain, aimable, dévoué, relevant l’humanité mourante à cause de son péché, comme ce bon samaritain. Pourtant cela n’a pas suffi ; il a été rejeté.
Cet été, de qui vais-je être le prochain ? avec qui vais-je redoubler de charité. Qui vais-je aider à mettre en pratique ce commandement pour lui obtenir la vie éternelle ?

Don Marc Antoine CROIZE POURCELET

Si ça peut vous donner envie
de lire la suite

Si ça peut vous donner envie
de lire la suite
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus n’a pas seulement institué un groupe de douze apôtres qui a retenu l’attention des générations suivantes, mais il a aussi envoyé 72 disciples à sa suite. L’évangile de ce dimanche nous raconte leur envoi en mission. Comme à la multiplication des pains, Jésus pose un acte prophétique où le nouvel Israël est en train d’être fondé : l’église sera envoyée de toutes les nations pour faire des disciples. Le chiffre 72 rappelle le nombre des peuples recensés par la table des nations en Gn 10. Dieu pourvoit à tout.
Pour nous éclairer au sujet de cet envoi en mission, Le pape François a écrit cette semaine une lettre apostolique desiderio desideravi , de nombreux extraits sont tout simplement à l’image de ce texte : forts inspirants. Bien que le sujet soit la liturgie, les premiers paragraphes abordés par le pape nous stimulent pour la mission. Cette dernière s’enracine dans la célébration des saints Mystères de la vie du Seigneur.
A l’origine de la mission, il y a d’abord le désir de Dieu. Le pape commence ainsi son texte par cette notion qui remet de l’ordre dans notre vie chrétienne : « Personne n’avait gagné sa place à ce repas. Tout le monde a été invité. Ou plutôt : tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux : Il sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque. »
Le pape continue: « Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau. (…) Nous ne devrions pas nous permettre ne serait-ce qu’un seul instant de repos, sachant que tous n’ont pas encore reçu l’invitation à ce repas, ou que d’autres l’ont oubliée ou se sont perdus en chemin dans les méandres de la vie humaine. C’est ce dont je parlais lorsque je disais : « j’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation »
Le but de toute action missionnaire est de préparer la rencontre avec Jésus : « il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville ou localité, où lui même allait se rendre. » Le pape écrit ces mots merveilleux sur cette rencontre : « Si la Résurrection était pour nous un concept, une idée, une pensée ; si le Ressuscité était pour nous le souvenir du souvenir d’autres personnes, même si elles faisaient autorité, comme par exemple les Apôtres ; s’il ne nous était pas donné aussi la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée la nouveauté du Verbe fait chair. Au contraire, l’Incarnation, en plus d’être le seul événement toujours nouveau que l’histoire connaisse, est aussi la méthode même que la Sainte Trinité a choisie pour nous ouvrir le chemin de la communion. La foi chrétienne est soit une rencontre avec Lui vivant, soit elle n’existe pas. »
Et le pape renchérit : « La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre. Un vague souvenir de la Dernière Cène ne nous servirait à rien. Nous avons besoin d’être présents à ce repas, de pouvoir entendre sa voix, de manger son Corps et de boire son Sang. Nous avons besoin de Lui. Dans l’Eucharistie et dans tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être atteints par la puissance de son Mystère Pascal. La puissance salvatrice du sacrifice de Jésus, de chacune de ses paroles, de chacun de ses gestes, de chacun de ses regards, de chacun de ses sentiments, nous parvient à travers la célébration des sacrements. Je suis Nicodème et la Samaritaine au puits, l’homme possédé par des démons à Capharnaüm et le paralytique dans la maison de Pierre, la femme pécheresse pardonnée et la femme affligée d’hémorragies, la fille de Jaïre et l’aveugle de Jéricho, Zachée et Lazare, le bon larron et Pierre pardonnés. Le Seigneur Jésus qui, immolé sur la croix, ne meurt plus, et qui, avec les signes de la passion, vit pour toujours, continue à nous pardonner, à nous guérir, à nous sauver avec la puissance des Sacrements. C’est la manière concrète, par le biais de l’incarnation, dont il nous aime. »
Chers frères et sœurs, le pape François nous a donné ici une pépite de lettre apostolique. Puissions nous avoir le désir de lire la suite ! (Vatican.va )
Don Christophe GRANVILLE

J’ai fait de Toi mon refuge…

J’ai fait de Toi mon refuge… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Vendredi, nous avons contemplé le Sacré Cœur de Jésus. Cette fête inscrite dans le calendrier liturgique nous a été donnée grâce à la collaboration de deux saints. C’est en 1673 que Sainte Marguerite Marie Alacoque reçoit des apparitions de Jésus qui lui dévoile son Cœur « passionné d’amour» et lui exprime son désir d’être aimé en retour. Il lui rappelle son amour pour tous les hommes dont il regrette la froideur et l’ingratitude, spécialement envers sa présence Eucharistique. Il demande alors l’institution d’une nouvelle fête pour honorer son Cœur en communiant avec un amour tout particulier ce jour-là. Sainte Marguerite se sentant bien incapable d’accomplir une telle mission lui répond : « Seigneur, Donnez-moi donc le moyen de faire ce que vous me commandez. »
Ce à quoi le Christ répond :
« Je t’envoie mon fidèle serviteur et mon parfait ami (Claude La Colombière). Dis lui de ma part de faire son possible pour établir cette dévotion et donner ce plaisir à mon divin Cœur ; qu’il ne se décourage point pour les difficultés qu’il y rencontrera, car il n’en manquera pas ; mais il doit savoir que celui-là est tout-puissant qui se défie entièrement de soi-même pour se confier uniquement à moi. »
Saint Claude est une vivante image de cette espérance chrétienne. Il fait une entière confiance au cœur de Jésus et s’abandonne en toutes choses ne comptant que sur la force de ce divin cœur. Comme il serait bon que nous puissions l’imiter davantage. Pour ce faire, je vous propose de nous approprier son acte de confiance, dont voici un extrait :
Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes (…) Je connais, hélas ! Je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espèrerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance. Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous. Ainsi, j’espère que Vous me soutiendrez dans les tentations les plus violentes, que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis  ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il !
Don Louis Marie DUPORT

Fête Dieu

Fête Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

On fête le Saint-Sacrement, on fête Jésus dans l’Eucharistie. En écho au Jeudi Saint, on fête à nouveau l’Institution du “Sacrement des Sacrements”, Jésus-Hostie. On appelle cela la « Fête-Dieu » pour exprimer notre foi : ici, dans l’hostie consacrée est caché Dieu ! Jésus, c’est Dieu qui est venu visiter la terre il y a 2000 ans, en se faisant homme, et en inventant de se donner, de donner sa vie divine, dans les sacrements. Il y a 7 sacrements, comme il y avait un Chandelier à 7 branches dans le Temple. Et en son milieu brille le Sacrement principal  : Jésus Ressuscité lui-même (cf Ap 1,13), caché sous la forme d’un peu de pain. Comment est-ce possible ? Parce qu’il est Dieu et que rien n’est impossible à Dieu. Pourquoi l’a-t-il fait ? Par amour. Le Dieu d’amour que rien ne peut contenir a voulu être contenu dans les infimes limites plates et rondes d’une blanche hostie !
« Quantum potes, tantum aude, quia major omni laude, nec laudare sufficis », commence la séquence eucharistique composée par St Thomas d’Aquin : “tant que tu peux, ose louer ce mystère, car de toute façon, c’est au-delà de toute louange et la louange ne sera jamais assez grande.”
Saint Thomas était un grand philosophe, une de ces “têtes bien faites” qui ont éclairé l’humanité. Et il a réalisé la plus grande synthèse entre la Révélation (faite par Dieu pour se faire connaître aux hommes) et la raison (la pensée humaine). La réflexion humaine seule ne peut pas comprendre comment Jésus est Dieu fait homme (mystère de l’Incarnation), et pourquoi il a dit, en prenant du pain lors de la dernière Cène : « ceci est mon corps ». Nous ne comprenons pas, mais nous avons foi en sa parole, car il est lui-même la Parole, et nous sommes sûrs qu’il a tout fait par amour.
Du “Credo” de Paul VI (30 juin 1968) :
« Nous croyons que, comme le pain et le vin consacrés par le Seigneur à la Sainte Cène ont été changés en son corps et en son sang qui allaient être offerts pour nous sur la croix, de même le pain et le vin consacrés par le prêtre sont changés au corps et au sang du Christ glorieux siégeant au ciel, et Nous croyons que la mystérieuse présence du Seigneur, sous ce qui continue d’apparaître à nos sens de la même façon qu’auparavant, est une présence vraie, réelle et substantielle.
Le Christ ne peut être ainsi présent en ce sacrement autrement que par le changement en son corps de la réalité elle-même du pain et par le changement en son sang de la réalité elle-même du vin, seules demeurant inchangées les propriétés du pain et du vin que nos sens perçoivent. (…)
Et c’est pour nous un devoir très doux d’honorer et d’adorer dans la sainte hostie, que nos yeux voient, le Verbe incarné qu’ils ne peuvent pas voir et qui, sans quitter le ciel, s’est rendu présent devant nous. »
Un penseur comme St Thomas d’Aquin croit et chante cela. Dans ses hymnes eucharistiques, il nous présente une merveilleuse harmonie entre la foi et la raison. Ce n’est pas la raison, la réflexion, la pensée humaine qui empêchent de croire en un si “incroyable” mystère, qui restera cependant toujours bien au-delà de la raison humaine. Reprenons ses hymnes pour notre méditation adorante : « Adoro te devote, latens Deitas… », “Je t’adore avec dévotion, divinité cachée…”
Don Laurent LARROQUE

Huit jours après la Pentecôte

Huit jours après la Pentecôte 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Huit jours après la Pentecôte, descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, nous célébrons la solennité de la Très Sainte Trinité. On peut se demander pourquoi cette fête existe puisque tout acte de culte authentique rend gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, que ce soit la sainte messe, la récitation du chapelet ou n’importe quelle prière. C’est explicite pour la prière de la messe, adressée au Père par le Fils, dans l’Esprit-Saint ; ce l’est moins pour d’autres prières, mais, en réalité, il n’y a pas de vraie prière qui ne soit pas trinitaire, puisque, si nous pouvons prier, c’est que « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5,5) C’est l’Esprit-Saint qui fait de nous des membres du corps du Christ, des fils adoptifs du Père qui s’adressent à Lui dans une confiance filiale. Sans Lui, et donc sans la grâce, il peut exister une prière déiste, mais celle-ci ne saurait avoir de valeur surnaturelle.
Nous rendons donc gloire à Dieu Un et Trine tous les jours, à chaque fois que nous prions ou que nous posons un acte mû par la charité. Cependant, comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, nous n’en prenons pas toujours conscience et c’est pour cela que l’église a défini une fête dite spécifiquement « de la Très Sainte Trinité ». Le but de cette solennité est d’approfondir la contemplation du mystère qui est au cœur de notre foi : dans un silence éternel, Dieu le Père engendre le Fils, appelé aussi Verbe, parfaite image de ce qu’il est. Des deux procède l’Esprit-Saint, qui est comme l’élan d’amour du Père pour le Fils.
Ce mystère, nous pouvons en parler, c’est ce que font les théologiens depuis des millénaires, mais nous ne pourrons jamais le saisir, comme s’il était à la mesure de notre intelligence. Même au Ciel, où nous contemplerons la Trinité dans une lumière infiniment supérieure à celle de la foi, nous resterons émerveillés et comme interdits devant la beauté infinie de ce qui dépassera toujours toute intelligence créée. Le mystère de Dieu ne va pas rentrer dans notre tête, mais c’est nous qui serons plongés en Dieu, dans la vision contemplative et non dans une hypothétique « compréhension béatifique ». Préparons-nous donc à cette joie parfaite en contemplant le Mystère dès ici-bas, dans la mesure où l’Esprit nous le permet : non en pleine lumière mais obscurément. Pour cela, prenons la résolution de prendre chaque jour un petit temps de prière en silence, quelques minutes, pour laisser la Sainte Trinité qui habite en notre âme depuis le baptême nous rendre toujours un peu plus semblable à Elle, pour la croissance sans fin de notre amour et de notre joie.
Don Axel de PERTHUIS

Ca peut rapporter gros !

Ca peut rapporter gros ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche nous fêtons ce jour béni de la Pentecôte. Pour l’église c’est un peu un anniversaire : celui de son envoi dans le monde. Depuis ce jour l’église porte au monde la bonne nouvelle de Jésus Mort et Ressuscité, elle propose à tous les hommes de goûter les prémices du Royaume en y entrant par la porte de la foi. Rendons grâce pour l’effusion de l’Esprit-Saint sur les disciples réunis autour de la Vierge Marie. Ce baptême, cette plongée de l’église dans l’Esprit-Saint est capable d’embraser, du feu de l’amour de Dieu, tous ceux qui Le reçoivent et agissent par Lui.
Je vous le dis souvent : une vie chrétienne est une vie toujours plus selon l’Esprit-Saint. Le Seigneur le propose toujours, s’il y a bien une chose que notre Père du Ciel aime donner, c’est l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Lc 11,13). Le problème est que nous n’y sommes pas toujours poreux. Soit parce que nous ne savons pas qu’Il existe, soit parce que nous ne Le connaissons pas bien, soit parce que nous préférons nous en sortir sans Lui, soit parce que nous manquons d’audace, nous craignons qu’Il nous sorte de notre petit confort… que c’est dommage ! Regardons ce qu’Il fit il y a 2000 ans pour les disciples : Il les sort de la peur, les enflamme d’une charité si vive qu’elle produit une immense fécondité.
Le demander peut rapporter gros : Il nous met sur le chemin d’une vie plus ordonnée (Gn1,2), Il bonifie les talents déjà présents (Ex 31,1-5), Il nous fortifie (Jg 15), Il nous donne de vivre selon la loi de Dieu (Jr 31,33), de lutter contre les tentations (Lc 4,1), nous fait tressaillir de joie (Lc 10,21)… Il achève de faire de nous de vrais enfants de Dieu !
Nous pourrions encore redire la séquence de Pentecôte qui nous parle de tout ce que le Seigneur Esprit-Saint fait en nous. Adorons Le, demandons Le, supplions Le de venir en nous.
Le moyen ordinaire de Le recevoir avec puissance ce sont les sacrements de l’église. Pour les recevoir avec fruits, la Parole de Dieu est indispensable, elle nous met sur le chemin d’une vie chrétienne toujours plus authentique et Il nous aide à nous souvenir de tout ce que Jésus a fait et enseigné (Jn 14,26)
Oui, réclamons, non pas seulement une prise de conscience que l’Esprit Saint est incontournable, mais vraiment une expérience de sa présence agissante en nous, en chacun de nous, pour toute l’église. « Envoie ton Esprit Seigneur et il se fera une création nouvelle. Et tu renouvelleras la face terre ».
……………………………… Don Marc-Antoine CROIZé POURCELET

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