Depuis le jour de notre baptême et de notre confirmation nous avons été consacrés à Dieu. Quelle grandeur, quel privilège ! Depuis le Concile Vatican II, nous savons maintenant, comme un refrain, que la vocation – l’appel – de tous les baptisés est la sainteté. Ce n’est pas réservé aux prêtres ou aux religieux. Ce n’est pas réservé à eux seulement d’être des « super chrétiens », donnant le droit aux autres d’être médiocres dans leur vie chrétienne. Qu’est-ce que la sainteté ? Si l’on devait résumer en une seule phrase : devenir un ami de Dieu. Comment ? En fréquentant cet ami : en l’écoutant, en l’avisant, en nous mettant à son école. Le moyen ordinaire de grandir en sainteté c’est de vivre de plus en plus selon l’Esprit-Saint : l’Esprit de sainteté. Si il y a bien une chose que notre Père du ciel aime donner à ses enfants, c’est bien l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Lc 11.13).
Si nous nous décourageons, c’est que nous comptons trop sur nos propres forces. Pour une destinée si haute, il nous faut l’aide de Dieu, lui seul est assez puissant pour faire de nous des saints. Mais le voulons-nous vraiment ? Trop souvent nous nous contentons de la routine confortable, du minimum syndical en matière de religion, comme des cases à cocher… C’est un peu dommage car nous passons à côté de la Vie que Dieu veut nous donner, la plénitude du ciel dont il veut déjà nous baigner. Ne nous laissons pas emporter par le tourbillon de toutes ces choses si importantes qu’elles risquent de nous détourner de l’essentiel : ce lien avec notre Père du Ciel, une communion avec toute la Trinité Sainte !
Ce qui est vrai pour la sainteté, l’est aussi pour la mission. Ce n’est pas réservé à des soi-disant « super chrétiens » de s’en occuper. Si nous comptons seulement là-dessus, il n’y en aura pas beaucoup ! Nous risquons surtout de laisser de larges champs du Seigneur tomber en friche. C’est bien confortable de penser que c’est seulement aux autres de s’y coller. Si nous pouvons annoncer le Christ vivant c’est bien parce que c’est lui qui nous envoie, il nous fait confiance, même si à nos propres yeux nous ne sommes pas prêts. C’est d’ailleurs une juste disposition de fond car nous ne serons jamais assez prêts.
Par le baptême et la confirmation nous sommes équipés par le Seigneur lui-même. Par la prière et sa miséricorde nous sommes poussés à témoigner de sa joie. A cause de l’amour de Jésus pour chacune de ses brebis pour lesquelles il a donné sa vie, nous sentons l’urgence de ne plus repousser l’annonce.
Pour cette année pastorale qui va bientôt commencer, puissions-nous remettre à l’honneur notre désir de sainteté et accomplir ce désir du Seigneur de nous envoyer en mission !
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET
“Jésus, Dieu.” C’est l’affirmation de Saint Paul à la fin de la 2° lecture de ce 19° dimanche.
“Quand la foi va, tout va”, dirais-je, presque comme Obélix. Et j’ajoute l’inverse : “quand la foi f… le camp, tout f… le camp !”
La foi ? C’est accepter la Révélation que Dieu a faite de Lui-même, en Jésus son Fils. Jésus est l’achèvement, la plénitude de la Révélation de Dieu. C’est raconté par les quatre évangiles.
Le résumé de la foi est le Credo que l’on récite chaque dimanche. Les 2/3 du Credo sont une description de Jésus, en son être et en sa venue sur terre, et c’est une proclamation : « Jésus est Dieu. » Si Jésus est Dieu, tout va. La Foi, les mœurs, l’église, les sacrements, tout. Si Jésus n’est pas Dieu, plus rien n’a de sens : ni l’église, ni les sacrements, ni les prêtres, tout cela n’est plus qu’affaire de religion parmi les autres religions. Si Jésus n’est pas Dieu, le Baptême n’est pas une nouvelle naissance, l’Eucharistie n’est pas sa présence réelle, le Salut n’est plus la Vie éternelle, le Christianisme n’est pas le “monde nouveau” (2Co 5,17) et la résurrection de Jésus n’est qu’une sorte de récompense donnée par Dieu à un homme particulièrement méritant, et cela ne nous concerne pas, en fait. Jésus atteste cependant : « j’ai le pouvoir de donner ma vie et de la reprendre. » “J’ai ce pouvoir, étant Un avec le Père.” (Cf Jn 10,18 et 30). La Résurrection n’est possible que si Jésus est Dieu.
Il y a une telle perte de la foi aujourd’hui (cela se dit “apostasie”), que certains affirment que Jésus n’a jamais dit dans la Bible qu’il était Dieu. C’est une lecture faussée des écritures (2Co 4,2) « que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de leur sens pour leur propre perdition », 2Pi 3,16.
La 2° lecture de ce dimanche nous le dit explicitement : « Jésus, Dieu béni pour les siècles ! » Bien sûr que toute la Bible atteste que Jésus est Dieu.
On fête Noël car c’est Dieu qui vient habiter chez les hommes : « Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : “Dieu avec nous.” » (Mt 1,23).
On célèbre sa mort, car c’est encore Dieu qui donne sa vie : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Je Suis. » (Jn 8,28). Ce « Je Suis » est le Nom que Dieu a révélé à Moïse (Ex 3,14). Jésus ne fait qu’un avec Dieu, avec son Père dans l’unité de l’Esprit-Saint. Faites le signe de croix et remarquez que “Au Nom…” est au singulier. Quand la foi va, tout va.
La 1ère lecture de la fête de l’Assomption (Apocalypse 12) dépeint le « grand signe » de la « femme revêtue du Soleil », c’est-à-dire la Vierge Marie (et l’église). Et « un autre signe : un dragon rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. » Ces diadèmes signifient son pouvoir. Un pouvoir qui semble énorme, universel, le pouvoir de Satan sur notre pauvre monde.
Cette fresque impressionnante n’est pas du folklore, c’est la réalité d’un grand combat (cf 2Tim 4,7) : ou se laisser séduire par l’apostasie (Satan est « le séducteur du monde entier », Ap 12,9), ou garder la foi, c’est-à-dire « posséder le témoignage de Jésus », Ap 12,17.
« Lorsque le Fils de l’homme (Jésus) reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? » (Lc 18,8).
« Vraiment tu es le Fils de Dieu !» C’est la conclusion de l’évangile de ce 19° dimanche. Quelles que soient les vagues, qui n’épargnent pas nos vies, l’église, le monde, si Jésus est « Dieu avec nous », « nous serons sans crainte », comme dit le Ps 45/46, qui se termine ainsi : « arrêtez-vous ! », c’est-à-dire « mettez-vous en vacances ! et sachez que moi Je Suis Dieu ! »
Oui, avec Jésus dans la barque, avec la Vierge Marie comme « grand Signe » plus fort que le diable, séducteur de l’apostasie (cf Eph 6,5 ; 1Pi 5,8-9), “prenons des vacances” pour prendre le temps de (re)découvrir que Jésus est Dieu.
Don Laurent LARROQUE
Les changements sont toujours une petite épreuve car ils nous déplacent intérieurement avec quelquefois un lot d’incertitudes qui peuvent générer de la peur ou des angoisses. Mais ces changements peuvent aussi être l’occasion d’un nouveau départ, de nouvelles grâces.
Dans nos paroisses nous avons dû dire au revoir à Don Christophe qui a servi ici la Vigne du Seigneur pendant 4 ans. Nous avons la chance qu’il soit remplacé, un nouveau vicaire Don Raphaël arrive pour reprendre sa charge et continuer ce que ses prédécesseurs ont entamé.
L’image de la terre est belle, le Seigneur s’en sert comme une image de son Royaume qui doit s’étendre, un Royaume de justice et de paix qu’il nous tarde de répandre « dans nos cœurs et dans le monde qui l’entoure ». Certains défrichent, d’autres labourent, d’autres sèment et enfin d’autres moissonnent. Nous moissonnons ce que d’autres ont semé, nous défrichons parfois pour d’autres qui moissonneront en leur temps.
Sur notre secteur, les changements sont nombreux. D’autres prêtres qui ne sont pas de la Communauté Saint Martin viennent en renfort. Tout d’abord le Père Christophe, originaire de Pologne, mais en service dans notre diocèse depuis plus de 10 ans. Il est nommé vicaire à Fréjus et desservira les quartiers du Dramont et d’Agay le dimanche matin pour le retour des messes dominicales en ces lieux. J’espère que ce don de l’église permettra un nouvel élan missionnaire. Ensuite le Père éloi, nommé par le diocèse pour officier au crématorium et accompagner les familles en deuil qui ne passent pas par nos paroisses. C’est une volonté de la diaconie du Var de les entourer dans cette étape importante. Il sera logé à Boulouris.
Mais encore le Père Jean-Baptiste, prêtre depuis 6 ans du diocèse de Toulouse qui demande à rejoindre les membres de la Communauté Saint Martin. C’est ce que nous appelons chez nous une année de probation : elle permet de se connaitre mutuellement pour éclairer le choix et favoriser le discernement. Nous sommes honorés de cette confiance de la communauté pour cette mission et sommes ravis de l’accueillir à Saint-Raphaël qui est d’ailleurs la plus ancienne paroisse confiée à la Communauté Saint Martin.
Enfin, le diocèse nous confie Benoit un jeune séminariste pour son stage inter cycle : entre les années de philosophie et celles de théologie, c’est l’usage de passer une année en paroisse. C’est aussi une belle responsabilité de participer à sa formation pastorale.
J’ai toujours pensé que nous nous façonnons réciproquement. Nous devenons les pasteurs que nous sommes grâce aux liens que nous tissons année après année dans nos différents ministères, tout comme notre manière sacerdotale de vivre influence nécessairement les paroissiens.
Soyons tous à l’écoute de l’Esprit-Saint cette année, pour que ces changements nous bonifient et contribuent à la plus grande Gloire de Dieu !
Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET
Le Trésor et la Perle… Le Royaume des Cieux est la valeur supérieure à tout le reste, et par conséquent, ce qui donne sa valeur à tout le reste. Tout devient relatif au Royaume de Dieu.
On part vendre « tout ce que l’on a » pour l’acquérir. Toute notre vie est mise en jeu. Et on y va, non pas avec des pieds de plomb, mais « ravi de joie ».
Qu’est donc ce Trésor du Royaume de Dieu ? Surprise… !
Oui, c’est aussi comme une bonne surprise inattendue, inespérée, comme celui qui tombe par hasard sur un trésor. Pour dire qu’il ne dépend pas essentiellement de nos forces, d’acquérir le Royaume de Dieu. Un peu, oui, il faut se mettre au travail, comme ce paysan qui faisait son devoir de laboureur. Mais c’est quand même une grâce inespérée qui nous tombe dessus, comme cela, sans être un laboureur plus qualifié que les autres.
Alors… joie, précipitation, affairement pour ne pas rater cette occasion inespérée qui va certes provoquer un gros changement dans la vie. Bonne Nouvelle incroyable qui nous arrive !
Ce brave laboureur, le champ ne lui appartenait pas. Pour dire que cela peut arriver à tout le monde de tomber un jour sur un trésor. Il n’y a pas de prédispositions, de qualifications particulières. Personne n’est exclu du Royaume de Dieu. Ne viens pas faire valoir ton ethnie, tes qualités, tes mérites, tes initiations devant Dieu pour recevoir ce trésor de la grâce de Dieu. Mais quand c’est l’occasion, alors là, il faut « se faire violence » pour “balancer tout le reste” et « s’emparer » du Royaume de Dieu (Mt 11,12).
Le Royaume de Dieu, c’est Jésus. C’est Lui la surprise ! Il est lui-même le Royaume. Le Royaume de Dieu n’est pas un objet, une institution, une ethnie, une civilisation, une culture, un savoir, une tradition, une famille, aussi sacrée soit-elle. Ni une morale, ni des règles, ni des lois. Le Royaume de Dieu est une Personne. Comme on le dit dans le “Notre Père” : « que ton Règne vienne (ce Royaume de Dieu), que ta Volonté soit faite… » Jésus est le Règne advenu sur terre, il est la Volonté du Père faite sur terre comme au Ciel.
« Que ton Règne vienne. » Dans mon cœur d’abord. Par une relation personnelle avec Jésus.
Si le Christ Jésus commence à devenir intéressant pour toi, alors tu as découvert Celui que tu cherchais, tu as découvert la Perle sans prix. Désormais, tout le reste est relatif. Tout est relatif à la relation personnelle avec Jésus. Plus c’est avec Jésus, plus ça doit être important dans ta vie. Moins c’est lié à Jésus, moins ça doit être important.
Pour le dire avec Saint Paul : « Je vous le dis, frères : que ceux qui pleurent fassent comme s’ils ne pleuraient pas ! » Car toutes nos peines ici-bas sont relatives par rapport à l’Amour de Jésus. « Que ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie ! » Car toutes nos joies, ici-bas, sont relatives, par rapport à la Perle sans prix que nous possédons, “ravis de joie”. D’ailleurs, continue-t-il, « que ceux qui achètent fassent comme s’ils ne possédaient pas ; que ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde » (1Co 7,29-31), tandis que ceux qui possèdent la foi en Jésus sont en possession d’une richesse infiniment supérieure à tout « ce monde qui passe » avec ses joies et ses peines « et ses convoitises » (1Jn 2,17).
Saint Paul en viendra même à traiter d’“ordures” (Ph 3,8) tout ce qui serait qualifications, même celles qu’on croit avoir devant Dieu, mais qui ne seraient pas liées à Jésus. Je pense par exemple à ceux qui sont initiés au yoga. Là il faut des apprentissages et des qualifications pour entrer en contact avec le “spirituel” (lequel ?). Mais dans la relation personnelle avec Jésus, Il se donne à nous sans autre qualité que la foi en Lui (Ph 3,9), Dieu, le Trésor, à portée de l’homme sans qualification ni initiation. Pas de posture élitiste du corps, seule compte la posture du cœur : Jésus est-il Trésor et Perle sans prix qui vaut la peine de tout laisser pour l’avoir Lui ?
Car vient le moment où qui n’est pas avec Jésus, est contre Lui (Mt 12,30), « car moi, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (Ex 20,5).
Don Laurent LARROQUE
Parlons peu, parlons botanique ce dimanche. Jésus évoque, dans l’évangile, la foi à la façon d’une graine de moutarde, réputée être la plus petite des semences. Par un effet de contraste, Jésus, plus tard, prendra l’exemple d’un arbre qui ne pourrait pas résister à la demande du croyant qui aurait l’étrange idée de lui demander de se déraciner et de se planter dans la mer. Le mot grec utilisé est sycomore, un arbre connu pour son solide réseau de racines et pour être quasi indéracinable. La foi libère une puissance inhumaine sous son aspect de petitesse. Sommes-nous capables de faire naître cette force à la foi ? Non ! Jésus nous invite à prendre conscience que la force que produit la foi vient de l’amour de Dieu. Il est le seul à pouvoir transformer les réalités apparemment les plus insignifiantes.
En parlant d’insignifiance, Jésus nous invite à nous considérer comme tel dans la parabole qui suit. La traduction liturgique dit : « Nous sommes de simples serviteurs. » Il est vrai qu’à proprement parler, Dieu n’a aucun besoin, et encore moins besoin de nous. Il nous donne absolument tout, en commençant par l’être. Ce que nous faisons n’ajoute rien à la perfection qu’il est. Mais de nouveau, un paradoxe nous est donné par Jésus en nous montrant que le maître désire avoir besoin de nous. En nous donnant l’existence, Dieu nous a fait libres et cette noble liberté produit une action réelle pour le monde (cosmos), pour les âmes, mais aussi pour Lui ! :
« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » Les apôtres seront efficaces jusqu’à transmettre la Vie même de Dieu dans les sacrements.
Ces deux passages nous invitent à contempler notre dépendance totale vis-à-vis de Dieu. Intérieurement, c’est lui qui fortifie notre foi, en étant greffés sur Lui. Et c’est Lui encore qui nous donne extérieurement de faire de bonnes choses pour sa Gloire et pour le Salut des âmes. Quand nous sentons un assèchement dans notre foi ou notre mission, deux solutions : prière et sacrement. En effet, derrière la prière et les sacrements se cachent la Vie même de Dieu. C’est dans une réelle dépendance à sa Grâce que nous porterons du fruit, même plantés au milieu de l’océan. « L’homme est vieilli par le péché, il est rajeuni par la grâce ». Par sa grâce Jésus nous débarrasse progressivement du péché qui est la véritable mort qui se répand en nous. Par sa grâce, il nous aide à accueillir les appauvrissements, les fatigues, les épreuves de nos existences qui ne sont que les souffrances d’un immense enfantement. Car notre vie est un grand enfantement où nous devenons de plus en plus vivants, jusqu’au dernier passage de la mort qui nous fait entrer dans la vie sans limite, la vie Eternelle.
Nous sommes faits pour la Vie ! pas pour le confort de cette vie. Ne craignons pas d’être bousculés, voire déracinés par Jésus dans la prière et ses sacrements, car « la Charité nous presse ». Elle nous pousse à la porte de la vraie vie, vigoureusement. Et c’est dans cette vie cachée que se déploie l’amour de Dieu. Certaines personnes vivent ainsi, ne cherchant plus l’extraordinaire ni l’agitation du monde, mais trouvant la Vie dans les choses cachées, simples, ordinaires mais transfigurées de l’intérieur par la Charité. Merci à elles de nous témoigner ainsi où se trouve l’essentiel !
Don Christophe GRANVILLE
se rassemblèrent
des foules https://paroissesaintraphael.fr/wp-content/themes/movedo/images/empty/thumbnail.jpg 150 150 Paroisses de Saint-Raphael //paroissesaintraphael.fr/wp-content/uploads/2019/10/SIGLE_SEUL_OR_RVB.png
« Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. » Nombreux sont les hommes qui suivent Jésus, car son message est beau, il transperce l’âme : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. » Cependant, le Christ n’est pas dupe du succès qu’il obtient dans ces temps où le peuple hébreux attendait la délivrance par l’action de Dieu et de son Messie. Il connait les cœurs et les âmes. Il sait d’avance ceux qui lui resteront fidèles et ceux qui le trahiront. Ce n’est pas à l’apparence, nous le savons, que le Christ juge.
« Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre ». Cette phrase nous remet tous en cause dans notre manière de suivre le Christ. Si nous souhaitons le suivre vraiment, c’est-à-dire comme il le souhaite, il ne faut rien négliger de son enseignement. Nous ne pouvons pas prendre ce qui nous intéresse et rejeter ce qui ne nous semble pas opportun, car Jésus lui-même a dit : « Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. » Ainsi, si nous nous disons catholiques pratiquants et que nous nous estimons « dans les clous », s’impose à nous une remise en cause permanente de notre foi personnelle et de notre manière de suivre Jésus. Certes en apparence j’ai l’air d’être irréprochable ou presque, mais qu’en est-il vraiment ? Seul le Christ sait. Donc, que nous soyons dix à la messe ou cinq mille, peu importe. Il est bien entendu plus enthousiasmant d’être nombreux, mais c’est l’intensité de notre cœur qui compte et le désir de s’unir à Jésus qui doit être notre référence et non une augmentation du nombre de croyants.
Comme référence pour ma foi, j’ai l’église qui interprète ce que le Christ a dit grâce à l’action de l’Esprit-Saint qui l’inspire : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là. À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a ». Jésus explique que ceux qui souhaitent le suivre de manière engagée et libre recevront de plus en plus, car ils laissent au fond d’eux la puissance de Dieu s’exprimer. C’est ce qu’ont fait les apôtres qui formèrent les premiers évêques, colonnes de l’église. Pour suivre le Christ, remettons-nous en cause à l’école de l’église pour avancer vers le Père et nous unir à Lui de manière totale.
Don Bruno de LISLE
par mon Père https://paroissesaintraphael.fr/wp-content/themes/movedo/images/empty/thumbnail.jpg 150 150 Paroisses de Saint-Raphael //paroissesaintraphael.fr/wp-content/uploads/2019/10/SIGLE_SEUL_OR_RVB.png
Contemplons Jésus en sa prière d’action de grâces à son Père, le Seigneur du Ciel et de la terre, c’est-à-dire le Dieu Tout-Puissant.
“Je te rends grâce pour ta Révélation. Non seulement parce que toi, Père, tu révèles quelque chose de toi-même, mais parce que tu ne le fais pas pour des « sages et des savants », mais pour des « tout-petits ».” Les grands pharisiens et les doctes croient savoir, mais sont trop pleins d’eux-mêmes pour accueillir la Révélation de Dieu en Jésus. Celle-ci ne peut tomber que dans des cœurs vides d’eux-mêmes, pauvres, simples, humbles et petits. La réponse de l’homme à l’initiative divine suppose la pauvreté spirituelle, l’humilité.
« Oui, Père, insiste Jésus, telle a été ta volonté. » Jésus adhère filialement à la Volonté du Père. Il manifeste son unité de volonté avec le Père dans cette révélation aux humbles.
Le verset suivant est d’une grande densité théologique. (Une fois qu’on a adhéré par la Foi en la Révélation, on peut en devenir des “savants” ! Tout en restant petits).
1) « Tout m’a été donné par mon Père »
C’est un « Tout » absolu. Le Fils a tout reçu du Père. On peut dire que cela désigne son identité : le Fils de Dieu est la pure réceptivité du Père, accueil de ce que le Père lui donne. Et le Père donne le « Tout » de Lui-même sans rien garder pour Lui. Le Fils n’a rien qu’il n’ait reçu du Père. Rien d’exclusivement sien, sinon justement ce fait de recevoir du Père. Et le Père n’a plus rien non plus, du fait qu’il a tout donné ; il lui reste le fait qu’il a donné. « Tout m’a été donné par mon Père » est une révélation trinitaire très profonde et très absolue : en Dieu il y a une Personne qui donne Dieu, comme Origine, une Personne qui reçoit Dieu, comme réceptrice, et une Personne qui est le Don de Dieu (le Saint-Esprit, don d’Amour entre le Père et le Fils).
2) « Personne ne connaît le Fils sinon le Père »
Le verbe connaître en grec ici dit même “sur-connaître”, pour exprimer une connaissance intime, vitale, profonde, une expérience stable, concrète, existentielle. Le verbe est au présent, pour dire que cette connaissance est éternelle.
C’est d’abord une connaissance qui part du Père. Et « personne » d’autre que le Père ne l’a. Elle est exclusive, interpersonnelle, divine, inaccessible aux hommes.
Quand le Père “donne tout” à son Fils, c’est à travers cette “connaissance” exclusive, vitale et stable : c’est la Vie de la Trinité. C’est en “connaissant” que le Père “conçoit” et cette “conception” n’est pas une idée, mais un Verbe qui lui est co-éternel. Le Père exerce le don de “tout” Lui-même à travers la Connaissance de Lui-même ; Le Connaissant engendre le Connu à l’intérieur de Lui-même, et il reste Connu de Lui-seul. Et concevoir, c’est engendrer : engendrer son Fils, co-éternel à Lui-même.
3) « Et personne ne connaît le Père sinon le Fils »
C’est le même verbe “sur-connaître” : cette connaissance exclusive et vitale est réciproque. Celui qui est Connu répond à son Père par sa Parole de Connaissance de ce « Tout » de Dieu qui lui a été donné. Le Fils est la Parole de Dieu, la Vérité de Dieu, accueillie du Père et répondue au Père. « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière. »
4) « Et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Le Fils, fait homme, Jésus, veut bien révéler le Père à tous, sans exception ; mais chez les hommes il y a les “grands” qui sont trop remplis pour recevoir cette Révélation, et les « tout-petits », qui seuls sont aptes à la recevoir.
La Pensée du Père, l’Idée du Père, la Connaissance du Père, la Vérité du Père, le Verbe de Dieu, le Tout du Père donné au Fils souhaite révéler ce « Tout » de Dieu aux hommes. Il est « le Chemin, la Vérité et la Vie. » Il est la “synthèse” de Dieu. Il introduit, lui seul, dans le Mystère de Dieu.
C’est par Jésus que nous sommes introduits dans le mystère de réciprocité de Connaissance et d’Amour des Personnes divines constitutif de la Vie divine Une et Trine.
Laissons-nous attirer par son invitation si “douce et humble” comme est son Cœur : « venez à Moi, le Fils de Dieu, et vous trouverez soulagement pour votre âme ! »
Don Laurent LARROQUE
Parfois en écoutant l’évangile, nous pouvons être tentés de penser que le Christ exagère !
« Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. »
Je ne pense pas qu’aucun homme n’ait été plus exigeant avec ses disciples. Peut-on aimer quelqu’un plus que son propre enfant ? Par ailleurs, n’est-il pas dans l’ordre des choses de vouloir réussir sa vie ! Comment peut-on consentir à la perdre ?
Comprendre l’exigence de Jésus est une nécessité pour devenir son disciple. D’autant plus que le Christ insistera à de nombreuses reprises. Il redira cette exigence de l’amour sans partage qu’Il requiert de tous ceux qui veulent marcher à sa suite.
« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. » (Matthieu 16,24-25)
En d’autres termes, Jésus affirme ici son identité. Il est Dieu ! Car un tel sacrifice ne peut être offert qu’à l’être parfait, par qui vient toute chose. Dieu seul peut exiger le don total de nous-même. C’est parce que le Christ est le Verbe incarné que rien ne peut Lui être préféré.
Remarquons que si Jésus exprime cette nécessité si clairement, c’est parce qu’elle constitue le cœur même de sa mission. Le Verbe s’est fait chair afin de nous redire notre vocation. Nous sommes faits par Amour et pour l’Amour. Notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Lui. Par la faute originelle, nous avions perdu notre capacité à aimer. Nous ne savions plus vraiment ce que ce mot voulait dire. Par la faute d’Adam, l’homme s’est centré sur lui-même, au point de ne plus savoir se donner, s’oublier pour n’être attentif qu’à l’autre et aux autres.
C’est ainsi que les portes du paradis (c’est-à-dire du bonheur) se sont fermées pour nous.
En choisissant de ne plus avoir pour référence que notre propre vie, nos affections, nos désirs, l’homme s’est coupé de la source de vie et s’est rendu malheureux !
Bref… nous nous sommes perdus. Nous ne savions plus comment nous épanouir, devenir ce que nous étions ! Jésus est donc venu réouvrir le chemin du bonheur et dans l’Evangile de ce dimanche, il l’exprime avec une limpidité redoutable.
Le bonheur est l’état qui accompagne l’amour lorsqu’il s’établit dans notre être. Et l’amour consiste à s’oublier soi-même pour se donner sans retour, ni mesure.
Ainsi le bonheur de l’homme ne passe pas forcément par son bien-être et peut croiser la croix sur sa route !
Même si la présence de la souffrance sur le chemin du bonheur reste un mystère, demandons au Seigneur de mieux comprendre l’appel qu’Il nous lance.
Demandons cette grâce de toujours suivre ses pas, même lorsque ceux-ci nous amènent au calvaire.
Don Louis-Marie DUPORT
La semaine dernière, Jésus regardait les foules avec compassion. Il nous invitait d’abord à la prière pour que le Seigneur envoie des ouvriers à sa moisson et il appelait les 12 pour déclencher la mission de l’église. Une mission qui a commencé il y a 2000 ans et ne s’est pas arrêtée depuis. Après les avoir équipés de sa puissance pour réaliser les mêmes signes que Jésus, il les envoie proclamer que le Royaume de Dieu s’est approché de nous. Il leur dit aussi de ne rien emporter et les avertit qu’il les envoie comme des agneaux au milieu des loups.
En quelques versets, tout est dit. Enfin il annonce la récompense pour leurs auditeurs (v40) : « Qui vous accueille, m’accueille et qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé » et la récompense pour les envoyés (v32) : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. »
N’aimerions-nous pas que le Seigneur Jésus se prononce pour nous devant ses anges et son Père ? Si nous n’entrons pas dans ce regard de Jésus sur le monde, nous risquons de le laisser faire seul cette mission. Certes, Dieu est assez puissant pour s’annoncer lui-même, mais depuis 2000 ans, il a voulu nous associer, nous faire cette miséricorde de nous associer à sa mission.
Dieu témoigne par sa création, il témoigne dans sa Parole mais il veut aussi témoigner par nous. Voulons-nous témoigner de Lui ? Saurons-nous témoigner pour Lui ?
Un témoignage cela se prépare pour qu’au jour opportun et au moment favorable, nous soyons prêts à dire les merveilles que Dieu a faites pour nous. De quoi allons nous parler dans notre témoignage ? De ce que Dieu a fait dans notre vie. Pour certains ce sera un chemin de Damas, une conversion fulgurante, pour d’autres une douce inclination qui nous a conduits à faire les bons choix, aux bons moments jusqu’à ce que nous sommes devenus aujourd’hui par sa grâce. Si le premier témoignage impressionne davantage, il rejoint moins de personnes, là où le deuxième plus discret, rejoindra davantage nos contemporains qui nous entourent.
Il y a toujours 3 étapes : ce que nous étions avant, l’œuvre ou la rencontre de Dieu, ce que nous sommes devenus après. Voilà la matière de tout témoignage. Saurions-nous en écrire les grandes lignes pour être à même de les raconter à celui que Dieu nous enverra ? Peut-être que c’est modeste, que nous pensons que cela ne vaut pas la peine d’être dit, mais ce sont les petites graines de l’évangile dont le Seigneur se sert pour que toutes ces semences finissent par germer. Tout commence petit, ne craignons pas de dire ces petites merveilles que le Seigneur a faites pour nous ; ce sont les arrhes de son Royaume.
Plus nous témoignons, mieux nous reconnaissons les merveilles de Dieu dans nos vies, plus nous en témoignerons… C’est une spirale vertueuse. Tout commence par ce regard d’amour de Jésus sur son peuple chéri.
Don Marc-Antoine CROIZET-POURCELET
Beaucoup d’entre nous ont suivi avec effroi le drame qui s’est joué à Annecy le 8 juin dernier. Un homme armé d’un couteau a commis des atrocités dans un parc, attaquant principalement des enfants. Il est de notre devoir de prier pour les victimes de cette attaque qui ont besoin de soutien. Portons-les dans nos prières quotidiennes, même une fois l’émotion passée.
Durant cette attaque, plusieurs personnes ont agi avec bravoure. Elles ont fait ce qui leur était possible afin d’assister les blessés, contrer l’agresseur, prévenir les secours. Il est beau de voir le meilleur de l’homme au grand jour dans des heures sombres comme celles-ci. Et, lorsque nous lisons la seconde lecture de ce dimanche, comment ne pas penser à elles : « Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien » (Rm 5,7). Accepter de prendre des risques, c’est-à-dire dans ce cas risquer de perdre la vie, est quelque chose qu’on imagine difficile et qui dépend certainement de bien des facteurs. Beaucoup d’hommes cependant sont parvenus à faire don de leurs vies pour sauver une autre vie. Peut-être que certains d’entre nous connaissent le chant « les excuses de l’aspirant », un chant que l’on apprend aux jeunes scouts en souvenir d’Albert HATSWELL tué lors de son second sauvetage à l’âge de 12 ans :
Chef de patrouille, excusez-moi : Je n’irais pas au camp. Pourquoi ?
Il faut bien que je vous le dise : je suis couché, tout simplement.
Je vais vous raconter comment cela m’arrive.
J’étais dans la rue : une auto filait tout droit sur un marmot,
L’accident allait être atroce, alors mon sang n’a fait qu’un tour,
Et je me suis élancé pour sauver ce gosse.
Il était temps ! Mais, après ça, je ne sais ce qui se passa,
Car l’auto m’a jeté par terre, et, du trottoir de gens rempli,
Je me suis trouvé dans mon lit, près de ma mère.
J’ai beaucoup de mal au côté… Le docteur qui m’a visité
Dit qu’il se peut bien que j’en meure ; pour être prêt à tous moments,
J’ai reçu tous les sacrements, et Maman pleure…
Faut pas me traiter de martyr ! L’auto n’a pas pu ralentir.
Le chauffeur a perdu la tête ! Moi, je cherchais l’occasion
De faire ma Bonne Action, et je l’ai faite.
…
Comme le dit saint Paul, donner sa vie pour quelqu’un de bon est déjà difficile. Le Christ, lui, a donné sa vie pour le monde, monde qui pourtant le rejette par les péchés qu’il commet inlassablement. Cet évènement doit nous rappeler l’amour immense de Dieu pour nous, amour que nous avons pu contempler vendredi dernier en priant devant la statue du sacré cœur au jour où l’on en fait mémoire.
Que nous allions bien, que nous ayons des ennuis, n’oublions jamais l’acte d’amour de notre Dieu qui donnant sa vie sur la croix, la donna pour des hommes qui l’avaient rejetée et qui ne méritaient pas un tel sauveur.
……………………………………………………………. Don Bruno de LISLE