Editorial Principal

Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile

Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Beaucoup d’entre nous ont suivi avec effroi le drame qui s’est joué à Annecy le 8 juin dernier. Un homme armé d’un couteau a commis des atrocités dans un parc, attaquant principalement des enfants. Il est de notre devoir de prier pour les victimes de cette attaque qui ont besoin de soutien. Portons-les dans nos prières quotidiennes, même une fois l’émotion passée.
Durant cette attaque, plusieurs personnes ont agi avec bravoure. Elles ont fait ce qui leur était possible afin d’assister les blessés, contrer l’agresseur, prévenir les secours. Il est beau de voir le meilleur de l’homme au grand jour dans des heures sombres comme celles-ci. Et, lorsque nous lisons la seconde lecture de ce dimanche, comment ne pas penser à elles : « Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien » (Rm 5,7). Accepter de prendre des risques, c’est-à-dire dans ce cas risquer de perdre la vie, est quelque chose qu’on imagine difficile et qui dépend certainement de bien des facteurs. Beaucoup d’hommes cependant sont parvenus à faire don de leurs vies pour sauver une autre vie. Peut-être que certains d’entre nous connaissent le chant « les excuses de l’aspirant », un chant que l’on apprend aux jeunes scouts en souvenir d’Albert HATSWELL tué lors de son second sauvetage à l’âge de 12  ans :
Chef de patrouille, excusez-moi : Je n’irais pas au camp. Pourquoi ?
Il faut bien que je vous le dise : je suis couché, tout simplement.
Je vais vous raconter comment cela m’arrive.
J’étais dans la rue : une auto filait tout droit sur un marmot,
L’accident allait être atroce, alors mon sang n’a fait qu’un tour,
Et je me suis élancé pour sauver ce gosse.
Il était temps ! Mais, après ça, je ne sais ce qui se passa,
Car l’auto m’a jeté par terre, et, du trottoir de gens rempli,
Je me suis trouvé dans mon lit, près de ma mère.
J’ai beaucoup de mal au côté… Le docteur qui m’a visité
Dit qu’il se peut bien que j’en meure ; pour être prêt à tous moments,
J’ai reçu tous les sacrements, et Maman pleure…
Faut pas me traiter de martyr ! L’auto n’a pas pu ralentir.
Le chauffeur a perdu la tête ! Moi, je cherchais l’occasion
De faire ma Bonne Action, et je l’ai faite.

Comme le dit saint Paul, donner sa vie pour quelqu’un de bon est déjà difficile. Le Christ, lui, a donné sa vie pour le monde, monde qui pourtant le rejette par les péchés qu’il commet inlassablement. Cet évènement doit nous rappeler l’amour immense de Dieu pour nous, amour que nous avons pu contempler vendredi dernier en priant devant la statue du sacré cœur au jour où l’on en fait mémoire.
Que nous allions bien, que nous ayons des ennuis, n’oublions jamais l’acte d’amour de notre Dieu qui donnant sa vie sur la croix, la donna pour des hommes qui l’avaient rejetée et qui ne méritaient pas un tel sauveur.

……………………………………………………………. Don Bruno de LISLE

Notre Dame du Cénacle

Notre Dame du Cénacle 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Entre l’Ascension et la Pentecôte, la première église naissante était rassemblée dans la chambre haute du Cénacle conformément à ce que Jésus leur avait demandé. « Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père » (Ac 1,4). Le temps de la foi – sans avoir vu le visage du Christ – commence. Les onze apôtres et quelques disciples étaient réunis autour de la Vierge Marie en attendant cette «  force d’en haut » dont ils devaient être revêtus « Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. » (Ac 1,5). Toute l’Eglise y est concentrée, persévérant dans la prière, faisant mémoire de Jésus, de ses paroles, de ses promesses. Le résultat de cette attente fervente avec la Vierge-Marie c’est l’irruption de l’Esprit-Saint : ils en sont baignés et revêtus.
En sortant du Cénacle, à la simple prédication du cœur de la foi par Saint Pierre, trois mille personnes se joignirent à eux : « Cet homme, [Jésus] /…/ vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. » (Ac 2,23-24) puis « Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » (Ac 2,36).
Nous voyons là l’œuvre de l’Esprit-Saint quand nous le laissons agir dans nos vies. Il démultiplie tout à l’infini et donne la vraie fécondité à toutes nos actions. Lui qui préside déjà la Création du monde, lui qui est donateur de vie, lui qui se donne à des personnes en particulier pour des missions prodigieuses veut agir dans nos cœurs et dans nos vies. Jésus nous a bien dit que notre Père du ciel donnera l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent. (Lc 11,13)
Par l’Esprit-Saint nous changeons d’échelle de mesure, nous ne nous contentons plus d’essayer d’être de bonnes personnes, fidèles à nos devoirs un peu comme les pharisiens de l’évangile, nous laissons Dieu agir à sa mesure. Celle-ci dépassera toujours infiniment ce que nous aurions pu imaginer ou concevoir, c’est la vraie mesure dont Dieu et le monde ont besoin. Par l’Esprit-Saint, nous prierons le Père en Esprit et en Vérité, ajustés à la nature de Celui en présence de qui nous souhaitons nous tenir. Par l’Esprit-Saint nous trouvons la force d’aimer comme Jésus a aimé, jusqu’à l’excès.
A l’école de Marie au Cénacle, demandons avec ferveur le renouvellement de cette force d’en haut dont nous avons été revêtus à notre Confirmation. Demandons pour ceux qui la recevront ce dimanche de Pentecôte qu’ils ne laissent pas ce trésor enfoui dans un champ. Alors nous pourrons comme la Vierge-Marie nous laisser conduire par l’Esprit-Saint et communiquer le Christ aux autres, jusqu’aux extrémités de la Terre !

Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

« Un langage mystérieux, mais de vérité »

« Un langage mystérieux, mais de vérité » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le chapitre quatorzième de saint Jean n’est pas le plus facile à comprendre pour nous et pourtant il nous apprend de nombreuses choses sur le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ce n’est pas un chapitre sur lequel il faut passer succinctement, au contraire, il est bon de lire et de relire ces passages pour chercher et comprendre la relation entre les trois personnes de la Trinité.
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous » (Jn 14, 16) : Jésus prie le Père. Voilà un point qui peut nous surprendre. Dans la prière on peut comprendre qu’il y a un supérieur et un inférieur. Lorsque nous prions Dieu, nous savons bien qu’Il est infiniment plus grand que nous. Ici, si Jésus prie le Père, c’est en tant qu’homme. Plus loin dans l’évangile, toujours au chapitre quatorze, Jésus dit que le Père est plus grand que lui : « Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi » (Jn 14, 28). Il faut également comprendre cette phrase comme la parole d’un homme qui a la mission de faire la volonté du Père. En-soi le Fils n’est nullement inférieur au Père, mais la mission de Jésus est de nous faire comprendre que nous devons aller vers le Père.
« L’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous » (Jn 14,17) : Pour voir l’Esprit Saint, il faut avoir la foi. Il est toujours avec nous, auprès de nous, agissant même lorsque nous sommes dans la difficulté. Le monde lui ne le voit pas et par voie de conséquence, ne peut pas le connaître. C’est uniquement par la foi en regardant le monde avec les lunettes de la foi que nous pouvons voir l’Esprit, le connaître et l’aimer.
« En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous » (Jn 14,20) : Voilà une phrase mystérieuse mais réconfortante. La foi nous rend unie avec Dieu d’une manière que nous ne parvenons pas à bien comprendre. Pourtant, si nous reconnaissons que Jésus est dans le Père, nous entrons dans une communion intime avec Dieu. C’est un langage mystérieux, mais de vérité dont le centre est la confiance que nous portons en Dieu. Cette communion peut être d’une grande profondeur, d’une profondeur dont la mesure est notre foi. C’est pourquoi les Saints vivent d’une intimité avec Dieu qui nous étonne puisque Dieu est en eux d’une manière très vive.
Que cet évangile nous aide à comprendre d’avantage le mystère de Dieu, qu’en le comprenant, nous souhaitions le chercher encore plus, et qu’en le cherchant, nous l’aimions sans cesse.

Don Bruno de LISLE

Est-ce égoïste de désirer pour soi le Paradis

Est-ce égoïste de désirer pour soi le Paradis 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans notre évangile, ce dimanche, Jésus dit nous avoir préparé une place dans son Royaume. Mais au fait…. Est-ce égoïste de désirer le paradis pour soi même ?
Pour répondre à cette question nous devrons distinguer deux sortes d’amour.
Amour d’amitié et amour de convoitise.
Dans l’amour il y’a toujours un bien en jeu (quelques euros que je donne au pauvre, le paradis que Dieu nous donne, du comté pour l’anniversaire de Don Louis Marie.)
Les exemples nous disent aussi combien, pour que l’amour existe, il est nécessaire qu’une personne soit présente pour que ce bien soit donné. Même dans l’expression « j’aime le comté », le bien est le goût salé et fruité du comté, et la personne est…moi même. Si j’aime une autre personne on parlera d’amour d’amitié, si c’est moi même que j’aime, on parlera d’amour de convoitise.
L’amour d’amitié est oblatif : on veut le bien de la personne pour elle même. C’est un amour altruiste.
L’amour de convoitise est captatif : j’aime une réalité, pour le bien qu’elle m’apporte. C’est un amour de soi.
L’amour d’amitié est parfait.
C’est la plus belle forme d’amour, car la personne est aimée pour elle-même, en cherchant son bien. Quand j’aime Dieu de cette façon, on appelle ça la Charité. J’aime Dieu, indépendamment de ce qu’il fait pour moi ! « La charité est serviable, elle ne cherche pas un intérêt, elle supporte tout. » 1Co 13, 4-7.
Un amour de convoitise est imparfait.
Aimer quelqu’un de convoitise, c’est aimer une personne pour ce qu’elle m’apporte. Mais ce n’est pas une question morale. Parfait et imparfait ne veulent pas dire bien et mal. Cette distinction veut juste nous dire qu’il y a un amour meilleur que l’autre.
Aimer de convoitise peut être bon ! Il n’est pas mauvais de désirer pour soi ce qui est bon  ! (air, eau, nourriture…). De plus si ces choses me sont données par une autre personne, il n’est pas mauvais de l’aimer pour ce qu’elle m’apporte. C’est ce qui se passe quand je désire le Ciel et que cela me fait aimer Dieu. De plus Dieu veut lui-même que nous l’aimions ainsi ! Il veut être notre sauveur, (Is 43,3). Lui seul peut nous donner le paradis, qui est l’accomplissement de notre vie.
La purification nécessaire
Il faudra nécessairement, cependant, que mon amour de convoitise soit purifié. On ne désire pas le Ciel comme on désire du Comté. Si le Bien en jeu devient supérieur à celui qui me donne ce bien, alors mon amour est injuste. Il devient égoïste. Saint Augustin a une belle expression  : « le péché c’est l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. » Nous devons veiller à ne pas nous faire manger par notre égoïsme. Mais le désire du Ciel ne peut être égoïste, car mon Ciel, c’est Dieu. Vouloir le Ciel, c’est vouloir ordonner ma Vie à lui. Dieu n’est pas le moyen de mon bonheur. C’est Lui que j’aime plus que moi. Le ciel étant une vie de communion avec Dieu et les autres, l’égoïsme ne peut trouver sa place que dans le désir que nous en avons. Tout dépend de la façon dont nous désirons recevoir cette récompense.
Est ce que l’amour pur doit être purifié aussi ?
Et bien, paradoxalement, oui ! Le même travail est nécessaire. Dans le désintéressement qu’on peut avoir dans une relation gratuite d’amitié, l’orgueil peut se dissimuler : celui de ne pas vouloir nous reconnaître petite créature face au créateur. Seul Dieu, en effet, ne reçoit rien quand il aime. Il est le seul à ne pas avoir de besoin ! ( vouloir ne rien recevoir ressemble beaucoup au péché d’orgueil de Satan et même… au péché originel = c’est une très nocive indépendance)
Dieu veut qu’on ait des désirs. Nous devons désirer le Ciel ! Je n’aime pas Dieu d’abord pour ce qu’il m’apporte. Mais cela ne veut pas dire que ce qu’il m’apporte disparaît !
Ainsi il n’y a pas à choisir entre un amour désintéressé et un amour qui désire recevoir  ! Ici-bas la Vie chrétienne nous fait éprouver l’une et l’autre tendance. Les deux ne s’opposent pas. Aimer Dieu demande de ne pas aimer son péché et de préférer Dieu à soi-même, mais il ne s’agit pas d’anéantir tout désir et tout amour de soi. On aimera Dieu pour lui-même. Mais aussi comme le seul et unique Bien qui peut nous combler. Et le « B » est bien en majuscule, car notre Bien c’est Lui.
Pour conclure, ces deux amours se conduisent l’un à l’autre : quand j’aime Dieu gratuitement, j’aime aussi ce qu’il aime et je me réjouis de ce qu’il peut me donner. Et quand je désire le Paradis, je suis conduit à chercher qui est Dieu et cela me conduit à l’aimer tel qu’il est et pour ce qu’il est.
Don Christophe GRANVILLE

La porte qui divinise !

La porte qui divinise ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Si Dieu existait, comment pourrais-je supporter de ne pas l’être »…Cette phrase de Nietzsche peut sembler orgueilleuse, mais elle rejoint notre expérience quotidienne. Dès l’enfance, nous constatons que ce désir d’être autosuffisant est présent. L’éducation cherche à faire sortir l’enfant de lui-même, à lui montrer qu’il a besoin des autres pour grandir. Mais l’éducateur se heurte à la résistance de l’enfant qui bien souvent ne veut pas suivre, mais faire tout tout seul. Ce qu’on appelle l’ambition est souvent un désir d’être le premier ! Au fond, nous voulons décider par nous-mêmes. « Personne ne doit me dire ce que j’ai à faire ou ce que je dois penser »… Comme Nietzsche, nous voulons être Dieu !
Cette tentation à l’auto-suffisance n’est pas vraiment évangélique. à bien des reprises, pour nous montrer l’exemple, Jésus emprunte le chemin inverse en se faisant dépendant. Nous pouvons contempler ce mystère d’abaissement à la crèche où Dieu se fait totale dépendance. La veille de sa passion, Jésus au lavement des pieds va même jusqu’à prendre la dernière place. Par ailleurs, Il se montre très ferme lorsqu’un de ses disciples choisit de passer le premier. « Passe derrière moi Satan  » dit-il à Pierre qui veut avoir raison contre le Christ !
Pourtant ce désir d’être divinisé qui parle si fort en nous, n’est pas nécessairement une ambition malsaine ! Elle est même le but ultime de toute vie chrétienne. Saint-Augustin affirme même que cette divinisation de l’homme est l’achèvement de l’incarnation. « Notre Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit Dieu ». La générosité de Dieu est si grande qu’Il a voulu se faire homme. Ainsi par l’humanité de Jésus, l’homme peut accéder à la Divinité. Le Christ en unissant les deux natures devient le chemin de notre rencontre avec Dieu.
Toutefois, si notre aspiration à être Dieu n’est pas mauvaise, la volonté d’y parvenir seul, sans aide, vient directement du péché originel. Le chrétien est un mendiant ! Il choisit d’être dépendant du Christ, de marcher à la suite du Christ. La vocation chrétienne est toujours une réponse à cette injonction de Jésus : « Suis moi ! ».
« Amen, amen, je vous le dis : Celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit ». Pour accéder à la Trinité, il nous faut passer par la porte qu’est la personne de Jésus ! « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ». Le Christ est notre unique accès au Père.
Puissions-nous au cours de cette semaine, ne rien faire que par Jésus, avec Lui et en Lui ! Alors, il nous conduira dans ses près d’herbe fraiche où nous ne manquons de rien puisque nous sommes mis en présence de l’infini ! Alors Il nous enseignera comment l’homme s’éternise !

Don Louis-Marie DUPORT

Reste avec nous, Seigneur !

Reste avec nous, Seigneur ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Il entra donc, pour rester avec eux. »
Depuis 2000 ans, Jésus, en chemin vers l’occident avec son Eglise, nous fait comprendre le sens des Ecritures et nous réchauffe le cœur par leur lecture, dans l’Esprit-Saint qui les a inspirées. Depuis 2000 ans, il entre dans cette auberge pour rester avec nous, par la « fraction du pain », c’est-à-dire par le mystère de sa présence de Pèlerin dans l’Eucharistie.
Depuis 2000 ans cet Evangile des pèlerins attristés d’Emmaüs nous accompagne pour nous faire comprendre qu’au-delà d’un couchant fatal, le Soleil invaincu demeure au zénith : Jésus ressuscité, Lumière de la Jérusalem éternelle
(cf Ap 14,6).
Il est aimable, ce passage d’Evangile qui résume tout l’Evangile en un éloge de la Messe. Première partie : liturgie de la parole, où Jésus nous réchauffe le cœur ; deuxième partie : liturgie de l’Eucharistie, où Jésus se fait reconnaître à la fraction du pain, tout en disparaissant, car il est désormais rentré dans la dimension de sa divinité (cf Jn 16,28), vers laquelle il nous emmène, et à laquelle il nous assimile déjà. Troisième partie, « Allez, la Messe est dite ! » Si le mot « messe » vient de « mission », c’est donc pour dire : “Allez, la mission commence !” Allez, maintenant, regonflés, enthousiasmés par une espérance invincible, grâce à la Parole de Dieu et à Jésus Eucharistie, c’est l’heure de la mission. Que la dictature du relativisme, ce néo-Sanhédrin, ne vous paralyse pas dans votre mission de porter le monde à la rencontre de Celui qui a lui-même rejoint ce monde, pour l’amener chez lui, dans son beau ciel de Gloire, de vie, de paix éternelles et sans couchant.
« Heureux les invités au festin des Noces du Seigneur. » C’est pour ce festin que nous avons reçu la tenue de fête : notre robe baptismale (cf Mt 22,1-13). Ne négligeons pas la grâce, la purification dans le sang du Christ ; la confession renouvelle la grâce baptismale et rend notre robe à nouveau immaculée.
Les pèlerins s’en allaient vers la noirceur du soir, le visage morne, l’esprit plombé, l’espérance morte (cf Ez 37,11) : “nous espérions, nous, que c’était Lui… mais maintenant c’est fini, nous n’espérons plus. Jésus a déçu notre attente. Il est mort et enterré…”
Désenchantement, désillusion, désespoir… La grosse voix du tentateur voudrait s’imposer à eux et à nous : “J’ai vaincu le Messie, désormais je suis le seul dieu de ce monde (2Co 4,4), et ce que j’ai fait au Messie, je vais le faire à son Eglise : elle devra naufrager dans le relativisme !” (C’est-à-dire être réduite à une opinion religieuse parmi d’autres). Mais Jésus est bien là, au fond de son Tabernacle, au fond de la barque de l’Eglise ballotée par les vagues ; il ne dort pas, il veille, le gardien de son Eglise. Le Ressuscité, alpha et omega du temps, nous accompagne en redisant : “Ô humanité sans intelligence et lente à croire en la Parole déjà donnée depuis toujours et pour toujours, jusqu’à quand resteras-tu sourde ?” « Le Ciel et la Terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas  !  » Le Mal est puissant, mais le Bien est Tout-Puissant. L’Amour est plus fort que la mort. Jésus est « la Parole au commencement » de ce monde et qui le guide à son terme. «  A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les Paroles de la Vie éternelle  !  » (Jn 6,68)
Aux disciples d’Emmaüs découragés, désillusionnés, Saint Paul redit : « Dieu est fidèle ! Il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces  ; mais avec l’épreuve, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » (1Co 10,13). “Avec l’épreuve”, cependant.
Dieu est fidèle ; soyons fidèles dans l’épreuve, gardons la robe baptismale (Ap 7,13-14).
Que l’Immaculée nous garde fidèles à la Parole de Dieu, à la Confession, à la Messe, à Jésus présent et caché « pour rester avec nous » jusqu’à ce qu’Il vienne.
Don Laurent LARROQUE

Dimanche de la Miséricorde

Dimanche de la Miséricorde 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En ce deuxième dimanche de Pâques, l’Église célèbre le dimanche de la Miséricorde, à l’initiative de Saint Jean Paul II qui a répandu cette fête à l’église universelle.
Ce jour-là, nous entendons dans l’évangile cette rencontre de Jésus et des dix apôtres au Cénacle alors que « toutes les portes étaient closes  ». La peur et la tristesse régnaient sur le groupe, l’espérance avait disparu, leur Seigneur et leur maître est mort. La venue de Jésus leur donne une consolation inespérée. Dans la vie spirituelle, c’est souvent un bon signe quand la joie et la consolation apparaissent alors que tout est apparemment verrouillé. S’il n’y a pas de causes antécédentes suscitées par les sens (musique, parfum, belle image…) et qu’une joie débordante fait irruption, c’est bien le signe du passage du Seigneur dans nos vies… ces consolations là sont fiables, elles ne sont pas un leurre, elles sont inoubliables.
Après avoir montré ses mains et son côté, Jésus leur donne la Paix, il souffle sur eux pour leur transmettre l’Esprit-Saint et la mission de la Réconciliation. Chez les juifs, après la Pâque commence la fête de Schavouot (fête des semaines) qui se célèbre en deux temps pour s’achever à la Pentecôte. Ici au Cénacle Jésus, d’une certaine manière, accomplit le rite du grand prêtre pour ouvrir la fête. C’est bien une petite pentecôte que vivent les dix apôtres, un don de l’Esprit-Saint pour une mission particulière : continuer la mission du Christ c’est-à-dire réconcilier le monde avec Dieu.
Jésus nous invite à nous laisser réconcilier avec Dieu par sa Passion et sa Résurrection. Ne laissons pas se perdre ce précieux sang répandu pour nous. Le Père de toute miséricorde attend le retour de ses enfants bien aimés à la maison, quoiqu’ils aient fait. Nous pouvons toujours revenir, lui présentant les mérites de Jésus Christ pour qu’il nous prenne en pitié. Ce n’est pas par ce que nous aurons fait que nous pourrons prétendre à sa miséricorde, mais par l’amour de Jésus qui a compensé infiniment les péchés de l’humanité.
Quand nous recevons sa divine Miséricorde, nous participons déjà à sa Résurrection, elle l’anticipe dans nos âmes pour que nous puissions en vivre, la répandre en actes et en paroles !
Reprenons ce doux chapelet de la miséricorde enseigné à Sainte Faustine en 1935. C’est une belle prière qui nous prépare à nous laisser pleinement aimer :
« Père Éternel, je T’offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de ton Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier » puis « Par sa douloureuse Passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier et enfin Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel prends pitié de nous et du monde entier »

Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

L’Exultet, le contraste entre la nuit
et la lumière

L’Exultet, le contraste entre la nuit
et la lumière
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Durant la vigile pascale le diacre, ou à défaut le prêtre, chante la prière de l’Exultet qui, à la lumière du cierge pascal, fait éclater la joie des fidèles alors encore dans la pénombre. Il n’y a que les lumières allumées au cierge pascal qui éclairent l’assemblée. Retentit alors ce chant simple mais d’une joie profonde. La longueur de la pièce est exceptionnelle et son style syllabique (quasiment une syllabe par note) la rend comparable au chant de l’Évangile, ce qui se vérifie aussi au plan liturgique puisque le diacre demande la bénédiction du prêtre avant de chanter.
L’Exultet proprement dit est suivi d’une longue Préface, introduite par le dialogue habituel qui chante toute l’histoire de la chute et de la Rédemption que symbolise le contraste entre la nuit et la lumière. Oui, Jésus a acquitté à son Père la dette contractée par Adam ; il a délivré son peuple de la servitude d’Égypte ; il a brisé les liens de la mort et il sort victorieux de son tombeau ! Le style musical est donc dépouillé à l’extrême. La récitation sur une note relativement haute confère au diacre un rôle d’animateur, puisqu’il incite l’assemblée à méditer et prier, face à la flamme du Cierge pascal, donc face à la lumière du Christ pour l’instant encore ignorée par le monde.
« Heureuse faute ! »
L’Exultet est structuré en plusieurs parties :
– invitation à louer Dieu,
– appel du diacre à prier pour lui,
– dialogue chanté (préface), après quoi commence la proclamation proprement dite :
– louange à Dieu,
– éloge de la nuit pascale,
– admiration de l’œuvre rédemptrice,
– acte d’offrande,
– méditation sur la flamme et le cierge pascal,
– supplication finale.
Certainement que le point le plus beau de cette prière est le moment où il
est rappelé que c’est par l’acte sublime de salut de la mort et de la résurrection du Christ que l’homme est sauvé : « Ô admirable condescendance de la bonté divine ! Pour racheter le serviteur coupable, Dieu a sacrifié son propre Fils ! Ô péché d’Adam, en quelque sorte nécessaire puisque racheté par la mort du Fils de Dieu. » Et la sublime liturgie, perdant la tête dans l’excès de son enthousiasme, va jusqu’à s’écrier : Ô felix culpa quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem  ! « Ô heureuse faute qui nous a mérité d’avoir un tel, un si grand Rédempteur  ! » Ce qu’il nous faut traduire : « Ô ineffable amour qui, d’un si grand mal, a su retirer un merveilleux remède ! ».
Que cette belle prière que nous recevons de l’église nous aide tous à entrer dans la célébration de ces saints jours de Pâques que nous vivons durant toute cette semaine.
Don Bruno de LISLE

Bientôt les JMJ à Lisbonne

Bientôt les JMJ à Lisbonne 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Du 24 juillet au 8 août, se dérouleront la 27 ème édition des Journées Mondiales de la Jeunesse. 30 000 Français se sont inscrits, près de 600 varois et parmi eux 17 jeunes de Saint Raphaël ! Depuis le pontificat de Jean Paul II, le Pape mobilise une foule de 500 000 jeunes (Saint Jacques de Compostelle en 1989) à 5 millions de jeunes (Manille, en 1995)! Ces journées rayonnent sur toute la vie de l’Eglise. Alors voici un petit aperçu de ce que nos jeunes et nous, derrière eux, allons vivre !
Le pape François a pris pour thème cette année un extrait de l’Évangile selon Saint Luc : « Marie se leva, et s’en alla en hâte. » Luc 1,39. En contemplant la toute jeune Vierge Marie nous voyons qu’ elle se lève et se met en mouvement, car elle est certaine que les plans de Dieu sont le meilleur projet possible pour sa vie. Marie devient temple de Dieu, image de l’Église en chemin, de l’Église qui sort et se met au service, de l’Église porteuse de la Bonne Nouvelle ! L’idée de se hâter est développée selon le Pape en deux grands points : « La grâce du Saint-Esprit ne souffre pas de lenteur ». En citant Saint Ambroise, le pape nous indique combien nos jeunes et chaque membre de l’Église sont appelés à répondre aux besoins du monde et de l’Eglise. La Vierge Marie le fera elle même en raison de la situation de sa cousine Elisabeth, enceinte et âgée. Cette rapide intercession, Marie continue de nous l’accorder. Le pape poursuit et met en garde : il existe cependant une mauvaise hâte. Celle de la précipitation ou de vivre les choses sans tête ni cœur. Le temps rend nos initiatives et celles de Dieu fécondes. C’est ce que nous lisons dans le livre des Proverbes : « Les plans de l’homme actif lui assurent du profit ; mais la précipitation conduit à l’indigence » (21, 5).
Le thème sera donc de nous faire réfléchir sur notre implication dans la vie de l’Eglise et du monde. Comment accompagner nos jeunes dans cette si belle aventure ? Nous savons combien de vocations se sont découvertes pendant ou après les JMJ. Notre mission sera de prier pour eux! Nous vous donnons au moins leur prénoms :
Luna, Arthur, Mathilde, Claire, Noémie, Alix, Pierre, Honoré, Ezéchiel, Mathéo, Faustine, Marie, Marguerite, Pierryle, Thaïs, Mayeul et Daria.
Eux mêmes porteront vos intentions ! En effet nous aurons la chance de commencer les JMJ par une semaine de formation et de prière près de … Fatima ! Nous y déposerons toutes les intentions de la Paroisse auprès de Notre Dame.
Beaucoup d’entre vous ont aidé financièrement nos jeunes pour payer les 650 euros des JMJ. Au nom de chacun, nous vous disons Merci ! Nous continuerons de vous solliciter, une dernière fois, lors de la Pentecôte ! Vous êtes généreux et votre aide est vraiment précieuse. Merci encore.
Alors au nom de tous nos jeunes, ainsi que de ceux qui les accompagnent ( Marie-Odile, Cindy, frère Aimé et don Christophe) nous espérons vous emmener avec nous auprès du Saint Père. Que cette Semaine Sainte où toutes les paroisses se rassemblent soient pour nous l’occasion d’affermir nos liens pour suivre Jésus Mort et Ressuscité et de témoigner de son Évangile !
Don Christophe GRANVILLE

Les héros du dimanche matin

Les héros du dimanche matin 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Récemment un jeune père de famille, à qui l’on demandait la raison de son absence prolongée à la messe dominicale, nous confiait que l’un de ses enfants en bas âge était ingérable. Et qu’en conséquence, il préférait ne plus déranger la communauté. Voici donc une réponse à son intention que vos prêtres désirent vous partager !

Chers jeunes foyers :
Quel bonheur de vous voir tous les dimanches matin à la messe ! Je ne vous cache pas qu’un sentiment de joie jaillit toujours de mon cœur quand vous franchissez la porte de l’église avec votre petite tribu…
-Même si parfois vous arrivez en retard, parce que c’est toujours une expédition de venir à la messe en famille !
-Même si parfois vos enfants sont déjà très toniques dès le chant d’entrée et que la messe s’annonce sportive !
-Même si parfois votre bébé hurle jusqu’à se rompre les cordes vocales et que tout le monde vous regarde gêné !
-Même si parfois vous êtes obligés de courir précipitamment pour attraper votre bambin de 3 ans qui s’agrippe à la nappe de l’autel ! Allez comprendre…
-Même si parfois, découragés, vous entendez cette petite voix en vous : « à quoi bon tout ça… est-ce vraiment utile ? »
Oui ! Tenez bon ! Je sais combien la fidélité à la messe dominicale en famille relève pour certains de l’héroïsme. Voici quelques pistes pour vous encourager :
Rappelons-nous, tout d’abord, que la messe est un mystère d’amour qui nous dépasse tous. Il serait vain de croire qu’un enfant doit pouvoir « comprendre  » la messe pour commencer à y participer ! Depuis son baptême, la grâce sanctifiante habite le cœur de votre enfant. Cette grâce vivante et dynamique, comme la graine de sénevé de l’évangile, n’aspire qu’à se déployer. Dimanche après dimanche, par votre fidélité à la messe, votre enfant se familiarise avec le Christ : silencieusement son cœur se transforme.
La messe est nécessaire également pour votre foyer. En effet, par votre sacrement de mariage vous êtes devenus une « Eglise domestique ». Le Christ vous accompagne et, à travers vos relations quotidiennes, il vous invite à vous accueillir mutuellement et à vous donner généreusement pour grandir ensemble dans l’amour. Quelle belle vocation ! Mais comment la vivre pleinement sans vous retrouver tous ensemble, une fois par semaine, sous le regard du Christ ? Pour édifier votre « Eglise domestique », vous avez besoin de vous « brancher » ensemble sur le Cœur du Christ et de prendre votre place dans la « grande Eglise » qu’est la paroisse.
Enfin, votre mission de parents chrétiens consiste à transmettre votre foi à vos enfants et à disposer leur cœur à vivre une vraie rencontre avec le Christ. Cela passe par des attitudes très concrètes, par exemple : 1) faire avec lui son signe de croix ; 2) s’approcher avec lui de l’autel et lui souffler dans l’oreille un « Jésus j’ai confiance en toi » ou « Jésus je te donne mon cœur » au moment de l’élévation de la sainte hostie et du calice ; 3) lui donner le coloriage qui illustre l’évangile la veille de la messe (cf. https://moniqueberger.fr/) etc…Dites-lui surtout, avec des mots très simples, combien votre relation avec le Christ est importante pour vous… Rien ne remplace en effet l’exemple et le témoignage sincère des parents.
Chers parents, ne lâchez rien, votre présence est un cadeau pour toute l’assemblée ! Oui, nous sommes fiers de nos héros du dimanche matin !
Vos prêtres.

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