Artisan de paix

Artisan de paix

Artisan de paix 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les nouvelles du monde ne sont pas gaies. Des guerres se déclarent. De ce que j’entends, elles s’invitent aussi chez nous, avec virulence, sur les réseaux sociaux. Une légère étincelle ou inflexion de langage déclenche des foudres d’insultes. Au milieu de ces violences que nous découvrons avec effroi à travers l’écran, la crainte peut s’emparer de nous ou les colères se déchainer davantage. Nous sommes bien loin pour pouvoir être artisan de paix, bien petits pour changer quelque chose à ce qui nous est livré en spectacle. Nous sentons aussi que nous sommes loin de cet idéal de fraternité universelle à laquelle notre cœur aspire, en y croyant de moins en moins.
Et pourtant nous pouvons faire notre part. Ce que nous dénonçons facilement à l’autre bout d’un continent, nous risquons de le vivre ici chez nous si nous ne faisons rien, si aujourd’hui nous ne sommes pas les artisans de paix. Vous me direz que pour être en paix il faut aussi que l’autre le veuille. Oui c’est mieux, indiscutablement. Sinon on a double ou triple travail, mais c’est là notre lot de chrétien.
La paix que nous pourrons répandre, gagner, construire ici, c’est comme une digue contre une crue, une tranchée contre un incendie, un rempart contre un déluge ! Elle n’est jamais une génération spontanée, elle se construit patiemment avec persévérance. Le pape François disait : «  qu’elle est comme une fleur fragile qui cherche à s’épanouir au milieu des pierres de la violence » (1er janvier 2019).
Les chantiers sont nombreux. Sans doute la première pierre à poser c’est de faire la paix avec soi-même. Par exemple comme le conseillait saint François de Sales, en exerçant ‘‘un peu de douceur avec soi-même’’, afin d’offrir ‘‘un peu de douceur aux autres’’. Cela demande aussi de s’aimer soi-même, non avec complaisance en se prenant pour la mesure de tout, mais avec humilité sachant reconnaitre nos charismes et nos vulnérabilités. C’est ultimement sous le regard de Dieu que nous posons un juste regard sur nous-mêmes.
Ensuite pour faire la paix avec les autres – en commençant par nos plus proches – il faut déjà oser la rencontre. Oser entrer en relation ou renouer un lien distendu. Peut-être que dans certains cas nous aurons besoin d’être assistés par quelqu’un qui nous aidera à nous écouter, à nous comprendre. La rencontre nous permet de prendre conscience que l’autre n’est pas le seul à avoir tous les torts, nous y mesurerons aussi la somme d’efforts consentis pour nous et que nous n’avions malheureusement pas vus. Si en plus j’accepte ou même demande à recevoir une correction, un point à améliorer dans ma vie, je suis sur un bon chemin de paix. Enfin si possible, n’imposons pas tout de suite à l’autre une exigence excessive qu’il ne saurait encore porter.
Quand nous vivons en société, impossible d’éviter les étincelles. C’est un signe de maturité de choisir de conserver une relation malgré des désaccords, sans chercher à les nourrir artificiellement.
Pour nous chrétiens, c’est un devoir et une béatitude d’être artisan de paix. Nous savons aussi que la Paix véritable vient de la Sainte Trinité. Si nous y avons goûté une fois, nous ne serons plus jamais en paix tant que nous ne l’aurons pas répandue dans le monde qui nous entoure.
Don Marc-Antoine CROIZé-POURCELET

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