Editorial Principal

Bonne nouvelle du Messie !

Bonne nouvelle du Messie ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Tout a été écrit à l’avance dans les Livres saints », tout a été annoncé dans les Ecritures, affirme saint Paul, qui nous exhorte à y trouver réconfort et espérance. L’église, en ce temps de l’Avent, a particulièrement soigné le choix des textes de l’écriture, pour nous aider à saisir cette préparation établie par les écritures, dans l’attente de l’avènement du Messie. « Depuis plus de 4000 ans », comme dit ce chant d’Avent, qui arrondit allègrement les chiffres, « nous le promettaient les prophètes » : la promesse du salut par l’avènement d’un Messie Sauveur. C’est la “colonne vertébrale” des écritures. Une lecture plus attentive des textes proposés par la liturgie, en ce temps d’Avent, nous aide à entrer avec les Hébreux dans la compréhension de la figure du Messie promis. Chacune des lignes de la première lecture, puis du Psaume, ce dimanche, est une description du merveilleux Messie à venir, et cela devient ainsi une sorte de miroir de la personne et de l’activité évangélisatrice et salvatrice de Jésus. Je relis le début d’Is 11 : oui, Jésus, sur toi repose l’Esprit-Saint en plénitude, et tu as jugé les petits avec justice ; tu as établi un nouvel ordre fraternel, de sorte que le loup et l’agneau (les hommes qui se convertissent à toi, qu’ils soient agresseurs ou victimes) peuvent désormais faire la paix dans l’amour fraternel. En Mt 12,18-21, l’évangéliste caractérise tout le ministère public de Jésus avec ce genre de phrases tirées du livre d’Isaïe. Je relis le Ps 71 : oui, Jésus, tu es ce « fils du Roi » destiné à dominer la terre entière et pour tous les temps, par la justice, l’attention au petit et au pauvre, l’amour. « Que ton Nom (“Dieu sauve”) dure toujours » et à jamais sur cette terre, que vienne effectivement ton règne !
Même l’évangile prend soin de nous dire que l’apparition de Jésus le Messie s’est réalisée selon les prophéties, en particulier du fait qu’il devait être annoncé par un précurseur : « Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur… ».
L’« évangile », on le sait, signifie « bonne nouvelle ». Laquelle ? Celle précisément de l’avènement – enfin – du Messie tant attendu. Saint Jean Baptiste, en annonçant cet avènement tout proche « fait le buzz » dans toute la région de la Judée : ça y est, le Messie attendu depuis des siècles arrive enfin ! C’est la super bonne nouvelle ! Saint Jean Baptiste aura un succès fou. Pas auprès de tout le monde, cependant, on le voit dans l’Evangile, mais enfin c’est quand même un large succès. Même lorsque son langage sans ambages proclame  : «  convertissez-vous ! » Tout le monde se précipite dans le Jourdain pour signifier son désir de ne pas rater l’avènement du Messie.
En fait, cette Bonne nouvelle toujours aussi nouvelle et indépassable de l’avènement du Messie appelé “Dieu-Sauve” est pour nous aujourd’hui. L’appel à la conversion est pour nous aujourd’hui. Alors il y a ceux qui ressentent le besoin d’être sauvés et vont se plonger dans la source du Salut en faisant la queue au confessionnal comme autrefois aux bords du Jourdain, pour ne pas risquer de louper le coche, et il y a ceux qui disent : nous n’avons pas besoin d’être sauvés, c’est plutôt nous qui nous sentons les garants du salut du monde. Il y a comme cela des bâtisseurs d’un nouvel ordre prométhéen et malthusien… Aveuglés par une funeste illusion, ils passent à côté du salut et voudraient entraîner l’humanité en leur illusion, pour ne pas dire auto-destruction. Mauvaise nouvelle. Les faux messies ont encore trop de succès. Mieux vaut en rester au Messie promis des Ecritures, le même qui est déjà venu – Bonne nouvelle ! -, pour établir la justice en ce bas-monde, et qui doit venir encore, pour recevoir le fruit qu’il attend de nos œuvres. Produisons de vrais fruits de conversion et ne nous avisons pas de nous prendre pour des sauveurs.

Don Laurent LARROQUE

Parousie : chapitre 2

Parousie : chapitre 2 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La Parousie n’a plus de secret pour vous ! Elle est cette présence de Dieu et les textes de ce premier dimanche de l’Avent sont surprenants. Ils semblent reprendre le thème des fins dernières qui nous a accompagnés au mois de novembre. Comment alors comprendre cette insistance ? L’Eglise nous invite à regarder la fin de notre vie chrétienne où Dieu sera présent, tout en tous, afin de vivre ici-bas polarisés par le désir du Ciel.
Cette présence nous rappelle deux choses : elle a déjà commencé mais aussi, précisément, cette présence n’a que commencé ! Par notre vie nous sommes appelés à la faire grandir, la rendre encore plus visible. Voyons comment !
Ce temps de l’Avent est pour nous un temps offert par Dieu. Si le Seigneur cherche aujourd’hui à faire rayonner sa présence aimante dans notre monde, nous comprenons que l’Avent n’est pas un temps d’attente. Nous devons activement rendre visible cette présence de Dieu par notre foi, notre espérance et notre amour ! Rien n’est trop petit pour la Grâce de Dieu ! Rien qu’elle ne puisse rendre fécond ! Offrons-lui tout ce que nous sommes ! A l’image de Marie qui dit son « Fiat voluntas tua », laissons l’Esprit Saint nous prendre sous son ombre. Laissons Dieu nous redonner sa vie. Derrière cela nous découvrons à quel point la vie de prière personnelle est importante. N’ayons pas peur de soigner notre vie intérieure. Reprenons paisiblement notre oraison, notre chapelet ou la méditation de l’évangile du jour ! Nous retrouvons cette invitation lorsque l’évangile de ce dimanche nous invite à veiller.
Nous rendrons également visible la présence de Dieu par la conversion de nos vies ! Saint Paul dans la lettre aux Romains nous y invite : « Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière ». Cette conversion du cœur et de l’esprit s’appelle metanoia. Elle est à la fois un changement de sens, un changement de pensée, un repentir, une pénitence, un changement de vie. Il y a une radicalité dans la conversion évangélique ! Nous pouvons demander cette grâce de courage à nous convertir. Ce courage de rompre avec le sommeil de notre âme. Seul ce courage nous donnera la liberté de suivre intensément Jésus. Alors, le changement constant qu’exige notre vie Chrétienne rendra possible la fidélité. Nous aurons le courage de changer les penchants naturels de notre vie pour faire émerger un «  oui  » à la grâce. Il est difficile de comprendre cela, mais la conversion est tout à la fois une grâce de Dieu, une exigence et un devoir. Le champ d’action d’ailleurs ne sera pas fait de circonstances exceptionnelles mais se trouvera dans notre vie quotidienne.
Enfin, la dernière manière de rendre visible la présence de Dieu ici-bas passera par notre joie. Le psaume de ce dimanche est merveilleux  ! Laissons la joie de Dieu nous saisir ! Elle est particulièrement communicable. Que ce nouvel Avent fasse davantage venir le Christ dans nos vies pour le rendre visible au monde, c’est la grâce que nous pouvons demander vraiment les uns pour les autres ! Bon Avent !
DCG – 2019

Sauve-toi toi-même !

Sauve-toi toi-même ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Cette année pour la fête du Christ Roi de l’Univers, l’église nous donne à méditer sur la crucifixion de Jésus. Trois fois dans cette page d’évangile on lance à Jésus le défi de se sauver lui-même : soit parce qu’il est le Messie, l’élu de Dieu, soit parce qu’il est le Roi des juifs, soit parce qu’il est le Christ. Mais Jésus reste silencieux à ces dérisions, à ces moqueries. Il semble ne rien faire pour esquiver cette injustice de la croix. Au contraire, dans l’offrande parfaite de sa personne il s’offre librement et totalement sur l’autel de la Croix. Nous savons par la résurrection que Jésus est Roi, il le dira même clairement devant Pilate, mais son « Royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36).
Depuis le début de la vie publique de Jésus il y a une ambiguïté sur cette royauté du Christ, sur sa messianité. C’est cette équivoque qui le fera fuir après la multiplication des pains (Jn 6,15) ou imposer le silence au lépreux délivré de sa lèpre (Mc 1,44). Le peuple attendait un messie politique assez fort pour bouter l’envahisseur romain, un roi capable de restaurer l’unité d’Israël, un Christ qui aurait pu donner des bonnes places de ministres aux apôtres Jacques et Jean (Mc 10,37).
Seul le bon larron reconnait la vrai Royauté de Jésus. « souviens toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23,42). Pourtant Jésus n’a cessé de l’annoncer ce Royaume comme s’étant approché de nous (Lc 10,9). Il ne vient pas de manière visible (Lc 17,20), « il est là au milieu de vous » (Lc 17,21) disait-il.
Aujourd’hui encore, nous nous méprenons facilement sur ce Royaume. Ceux qui l’accueillent en accueillant le Christ savent bien qu’il ne transforme pas d’abord les structures, qu’il ne dispense pas des souffrances de nos croix, qu’il ne s’impose pas par la force sinon celle de la douceur de l’évangile.
Ce royaume nous y entrons, nous y goûtons quand nous obéissons aux paroles du Christ, en demandant à Notre Père la grâce de l’Esprit-Saint : s’il ne vient pas de manière visible on ne peut douter qu’il est là. Alors comme le bon larron, nous touchons du bout de l’âme la seigneurie sans fin, universelle, éternelle du Christ et nous n’en voulons plus d’autre !
Alors en laissant ce Royaume ou plutôt le vrai Roi nous transformer, nous transformerons les structures de la société, il donnera à nos croix leur fécondité par l’amour qui les irriguera, il unifiera vraiment tous les peuples dans sa paix. Voilà le salut que Jésus ne s’octroie pas pour lui-même mais qu’il souhaite à tous les peuples unis sous sa bannière.
Vive le Christ Roi !
Don Marc Antoine CROIZE-POURCELET

« Mettons notre confiance dans le Christ « 

« Mettons notre confiance dans le Christ «  150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Alors que nous vivons dans un monde qui semble s’assombrir à vue d’œil du fait de la conjoncture actuelle, trois solutions se posent à nous : soit on sombre dans un pessimisme mortifère qui nous tire inéluctablement vers le bas, sans espoir possible, soit on essaye de tirer son épingle du jeu sans faire attention aux autres et à ce qu’il adviendra des plus faibles, soit, et c’est le choix de l’Eglise, nous mettons notre confiance dans la seule personne qui puisse nous protéger de l’incertitude grandissante : Le Christ. Notre espérance est qu’il reviendra comme il est parti (« Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ». Actes 1,11). Nous sommes dans l’attente du retour du Christ dans la gloire. Les textes de ce dimanche commencent à nous faire sentir cette réalité que nous attendons tous, ce que l’on appelle la Parousie. La fête du Christ Roi de l’univers que nous allons vivre prochainement va nous faire goûter à cette gloire de Dieu. Nous sommes donc certains, d’une certitude fondée sur notre foi, que la puissance du Christ le fera triompher totalement à la fin des temps. Et nous qui mettons notre foi en Lui, nous vivrons son triomphe comme le nôtre.

Cette gloire de Dieu nous la partagerons, mais le Christ nous met en garde contre les personnes qui veulent utiliser la difficulté de notre temps pour leur gloire personnelle : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom et diront : ‘C’est moi’, ou encore : ‘Le moment est tout proche.’ Ne marchez pas derrière eux ! » (Luc 21, 8). Il peut être difficile d’avoir un bon jugement sur une personne qui parle de la fin du monde ou d’un message annonçant des calamités. Le moyen que nous devons utiliser afin de déjouer ces pièges est le discernement de l’Église. L’Église est le moyen que Jésus nous a donné pour suivre son message. Elle est critiquée souvent, moquée parfois, attaquée toujours, mais elle restera le phare dans la nuit qui nous guide vers le Père : « Et moi, je te le déclare  : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.  » (Mathieu 16,18). Nous pouvons avoir l’impression que l’Église vacille parfois, mais nous savons par Jésus qu’elle ne sera pas détruite. Si les temps que nous vivons peuvent paraitre de plus en plus difficiles, – et Jésus nous a prévenu que nous passerons par des temps de souffrance- prions d’avantage pour l’Eglise et son rôle de phare dans le monde obscur pour que notre foi reste ferme.
Don Bruno de LISLE

L’esprit de la Course des Paroisses

L’esprit de la Course des Paroisses 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le sport revêt aujourd’hui une grande importance car il peut favoriser chez les jeunes l’affirmation de valeurs importantes telles que la loyauté, la persévérance, l’amitié, le partage, la solidarité. C’est précisément pour ce motif que, ces dernières années, il s’est toujours davantage développé comme l’un des phénomènes typiques de la modernité, presque un « signe des temps », capable d’interpréter de nouvelles exigences et de nouvelles attentes de l’humanité. » (Jean-Paul II , homélie pour le jubilé des sportifs, 28 octobre 2000)
Le sport est avant tout «un don de Dieu», dans lequel «l’homme exerce le corps, l’intelligence, la volonté, en reconnaissant dans ces capacités tout autant de dons de son Créateur». Tout l’enseignement de Jean-Paul II sur le sport découle de cette constatation. Le sport est un don gratuit de Dieu à l’humanité, il ne doit donc pas l’amener à se détourner de son Créateur, mais bien plutôt l’inciter à Lui rendre grâce. La définition plus précise du sport comporte deux aspects sur un plan purement individuel, le sport est une activité de l’homme visant à son développement plein et entier, mais il favorise également des relations sociales plus fraternelles.
En faisant du sport, l’homme fait fructifier les talents que Dieu lui a donnés. II fortifie son corps tout d’abord. La chair comme l’âme est appelée à la résurrection, et il ne faut pas négliger ce corps qui nous a été donné par Dieu. L’homme y exerce également son intelligence et sa volonté. Il y apprend l’esprit d’équipe, le respect et la reconnaissance des qualités d’autrui, l’honnêteté dans le jeu. Le sport favorise également l’humilité et la prise de conscience de ses propres limites, la modération et l’éducation au renoncement. «Telle est la logique du sport, en particulier du sport olympique et telle est aussi la logique de la vie  : sans sacrifices, on n’obtient pas de résultats importants, ni d’authentiques satisfactions». La pratique du sport éduque donc en se calquant sur la logique de la vie : il s’agit de ne pas renâcler devant l’effort et de savoir faire des sacrifices, pour parvenir au but que l’on s’est fixé, ou qui nous est donné. La nécessité de cette éducation au sacrifice est particulièrement flagrante en ce qui concerne les sportifs de haut niveau, mais «le sport est un phénomène qui concerne tant les sportifs de haut niveau, leurs équipes et leurs supporters, que des cercles sociaux plus modestes, comme de nombreuses familles, des jeunes et des enfants ». (…)
L’esprit sportif est aussi sain pour une vie en société que, physiquement, la pratique sportive l’est pour le corps humain. Une compétition loyale permet de désamorcer d’éventuels conflits en fournissant un exutoire aux rivalités et la pratique d’un sport peut se révéler un dérivatif salvateur pour qui a succombé aux tentations autodestructrices de l’alcool, la drogue, la délinquance…
Comme tous les dons faits par Dieu à l’homme, le sport peut être utilisé à contre emploi. (…) Martyriser son corps pour atteindre un objectif sportif, ou bien encore pratiquer le sport à outrance en vue de respecter certains canons de beauté physique, est contraire finalement au véritable développement de la personne. De la même façon, une volonté de gagner à tout prix, qui conduit le sportif et son entourage à une agressivité exacerbée, ne saurait aller dans le sens de « la joie de vivre » de la personne. (…). «Étant donné qu’il s’agit d’une activité humaine qui concerne tant de personnes, il ne faut pas être surpris du fait qu’en dépit de la noblesse des objectifs déclarés, des abus et des déviations s’y insinuent dans de nombreux cas. Il ne faut pas non plus ignorer le mercantilisme exacerbé, l’esprit agressif de compétition, la violence contre les personnes ou les choses…»
Enfin, il est bien sûr important que le sport n’entre pas en compétition avec la vie spirituelle et sacramentelle du chrétien..(…) « Les exigences d’une détente juste et méritée ne peuvent cependant pas exister au détriment de l’obligation du fidèle de sanctifier le jour de fête. Au contraire, le jour du Seigneur, l’activité sportive doit être insérée dans un contexte de détente sereine qui encourage le fait d’être ensemble et de croître dans la communion, en particulier familiale».
Don Christophe GRANVILLE

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Quelle drôle de question ! Sacha Guitry disait du mariage qu’il consiste à résoudre à deux des problèmes qu’on n’aurait jamais eu tout seul !
Peut être est-ce aussi le sens de cet édito : répondre à une question que je ne me serais peut être jamais posée tout seul !
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Pourquoi fallait-il que Dieu crée ?
Dieu n’avait nul besoin de la création ! Il n’était pas esseulé, ni incomplet et ne s’ennuyait pas puisqu’en lui réside toute perfection.
Dieu a créé toute chose, « non pour accroître sa gloire (car cela est impossible), mais pour manifester et communiquer cette gloire » nous dit le catéchisme de l’église au n°293. Son motif de partager sa gloire est un amour pur et désintéressé. « Dieu n’a pas d’autres raisons pour créer que son amour et sa bonté » (CEC 293). Pour Saint Thomas d’Aquin, il appartient à la nature de ce qui est bien de se donner, de se diffuser.
Même si cette question semble au premier abord très éloigné de nos préoccupations quotidiennes, je crois pourtant qu’elle est absolument fondamentale pour apprendre à mieux aimer ! Les conséquences de cet amour créateur qui s’est diffusé gratuitement et par pure bonté sont immense dans notre vie ! La première lecture de ce dimanche les résume ainsi :
« Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé. Comment aurait-il subsisté, si tu ne l’avais pas voulu ? Comment serait-il resté vivant, si tu ne l’avais pas appelé ? »
Chers amis, je crois qu’il n’est pas inutile de nous rappeler souvent cette vérité fondatrice : Dieu aime tout ce qui existe !
Autrement dit : le simple fait de l’existence d’un être prouve que Dieu le désire, qu’Il l’aime ! Les conséquences sont inouïes quant au regard que nous posons sur tout ce qui nous entoure.
Plus rien ne peut être maudit, puisque Dieu le bénit ! Et plus personne ne peut remettre en cause la bonté de son existence sans dire implicitement à Dieu : « Tu te trompes ! »
Même si, comme disait l’abbé Huvelin « tout l’effort de ma vie fut de me supporter insupportable », ce combat est nécessaire pour rester dans la vérité.
« Il faut bien finir par s’apprivoiser, il faut bien arriver à s’aimer car enfin, il ne faudrait pas calomnier Dieu » (Gustave Thibon)
Alors peut-être pouvons nous apprendre par cœur ce court passage du livre de la Sagesse. Qu’il puisse nous aider à mieux aimer cette semaine !

Don Louis Marie DUPORT

Convaincus d’être des justes

Convaincus d’être des justes 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le pharisien rend grâce à Dieu en disant « parce que moi je…, moi je… ». La Vierge Marie rend grâce à Dieu en son Magnificat en disant  : « parce que Toi tu… » « Toi, tu as fait en moi – oui, certes, en moi, mais c’est Toi – : Toi, tu as fait en moi de grandes choses. » Ou « moi je… suis au centre », ou « c’est Toi qui es au centre, ô Dieu. » Deux religions, deux grandes cités, deux mondes séparent le pharisien orgueilleux qui s’élève et sera abaissé, du publicain qui s’abaisse, ou reconnaît, comme Marie, que la vraie grandeur, c’est Dieu ; et il sera élevé à la communion avec Dieu, qui n’a pas de fin.
Le pharisien est un homme très religieux, du moins en apparence. Mais Dieu voit son cœur et « ce qui est grand chez les hommes (ou se croit tel) est objet de dégoût pour Dieu ! » Lc 16,15. L’homme s’est mis au centre. A-t-il vraiment besoin de Dieu ? La religion pharisaïque de l’homme au centre, et de Dieu comme un faire-valoir. C’est très actuel dans les différentes religiosités, purement sociologiques, horizontalistes, immanentistes, soi-disant “dans les limites de la raison” et devenues cependant des “éloges de la folie” et même de la sorcellerie : pas de transcendance, pas d’ouverture à l’Autre, au vrai Dieu qui n’est pas l’homme, et encore moins le diable. L’homme n’a pas à se prendre pour dieu : « Moi, Je…, moi, je… moi je suis dieu à la place de Dieu  !  » C’est ce qui ce « moi, je… », au fond. L’homme est ainsi dans l’illusion, et c’est un des aspects de l’orgueil, qui est le pire des maux.
Or Dieu s’est fait homme. Il s’est abaissé. Il a montré le chemin. Il est le Chemin. C’est Jésus. « Nul ne va vers le Père sans passer par Moi.  » Jn 14,6. Sans passer par ce chemin de “l’anéantissement devant Dieu, de l’humiliation devant Dieu, de l’obéissance devant Dieu, et l’obéissance jusqu’à la mort, et la mort de la Croix”. Phil 2,6-8.
« Voilà tant d’année que je te sers, dit le fils aîné, sans jamais avoir transgressé un seul de tes ordres ! Donc… » Lc 15,29. Donc quoi ?
Mon cher pharisien, toi qui es convaincu d’être un juste pour toutes tes belles œuvres (qui n’ont pu être faites que parce que Dieu les a faites en toi, cependant  ! Eph 2,10), tu crois que tu as acquis des droits sur Dieu ? « Sans Moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire ! » Jn 15,5. « Un Seul est Bon ! » Mc 10,18. Reste plutôt dans l’action de grâce, sinon tu ne vas plus être en grâce devant Dieu, qui résiste aux orgueilleux mais donne sa grâce aux humbles (1Pi 5,5).
« Quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, et non plus l’autre. »
La présomption, cela nous rend « objets de dégoût », infects à Dieu.
« La condition de l’orgueilleux est sans remède », on a lu ça récemment (Si 3,28). Vraiment ?
Non : l’action de grâce – le Magnificat – est le seul remède. « Toujours faire remonter le bien à sa Source. » (Jésus lui-même à St Claude la Colombière, transmis par Ste Marguerite-Marie).
« Purifie-moi de ce mal invisible, de ce péché le plus grand, purifie ton serviteur de l’orgueil. » Ps 18/19,13-14. C’est le pire des péchés, c’est le plus invisible, ça nous rend infects, c’est presque irrémédiable ! Il faudrait peut-être y faire un peu plus attention.
Sans se décourager non plus, car se décourager, c’est encore de l’orgueil ! Car c’est dire : Dieu ne peut rien pour moi.
Quand et à quel prix va-t-on arrêter de se croire le centre, de se prendre pour Dieu, de ne pas le laisser intervenir chez nous ? D’ailleurs, il n’y aura pas d’autre intervention que celle qui a déjà eu lieu : Jésus. Au prix de ton retour, Seigneur Jésus ?
Don Laurent LARROQUE

Pourquoi dors-tu Seigneur ? (Ps 43.24)

Pourquoi dors-tu Seigneur ? (Ps 43.24) 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans la parabole du juge inique de l’évangile (Lc 18,1-8), Jésus nous fait ce dimanche un petit enseignement sur la prière. Bien souvent nos prières sont des demandes à Dieu… et nous avons raison, il est un bon Père qui veut donner le meilleur à ses enfants (Lc 11,11-13). Osons lui demander, lui demander ce qu’il a déjà résolu de nous donner, par le moyen de ces prières. Mais il y a peut-être quelquefois une insatisfaction quand nous ne sommes pas exaucés, quand nous avons l’impression d’être comme cette veuve qui réclame au juge la simple justice.

Jésus lui-même nous rappelle que si un juge inique qui se moque de Dieu et des détresses humaines en vient à céder aux instantes prières d’une veuve, combien plus Dieu, le juste Juge, écoutera-t-il les supplications et les cris des élus (v6-8). La persévérance dans la prière est payante. La finale de ce passage d’évangile : « le Fils de l’homme quand il viendra trouvera-t-il la foi sur la Terre ? » place aussi cette demande en lien avec la fin de l’histoire. Ces élus qui crient vers Dieu nous font penser à ceux de l’Apocalypse  : « Jusques à quand, Maître saint et vrai resteras-tu sans juger, sans venger notre sang sur les habitants de la terre ? » Et il fut donné à chacun une robe blanche et il leur fut dit de patienter encore quelque temps, jusqu’à ce que soient au complet leurs compagnons de service, leurs frères (Ap 6,10-11).

Peut-être que nous pourrions aussi renverser la perspective : si nous nous mettions à la place de ce juge vis-à-vis de cette pauvre veuve qui réclame justice, combien de temps tarderions-nous à lui faire justice ? Cette pauvre veuve pourrait être une image de Dieu qui vient à nous, qui se révèle, qui s’offre en sacrifice à notre place, qui offre son amour et ne reçoit en retour qu’ingratitude et mépris. Combien de temps tarderons-nous à Lui faire justice : mettre en Lui notre foi, notre confiance, lui qui nous poursuit jour et nuit de ses bienfaits ? Dans nos prières, nous réclamons à Dieu notre justice, mais sommes-nous autant soucieux de la justice que nous devons à Dieu ? Cette justice que nous devons à Dieu c’est la foi : la réponse à tant d’amour. « le Fils de l’homme quand il viendra trouvera-t-il la foi sur la Terre  ?  »

Si nous sommes insatisfaits parce que nos prières ne sont pas exaucées, peut-être pouvons nous méditer cette phrase : plus nous obéissons à Dieu, plus nous lui donnons de raisons de nous obéir ; plus nous l’écoutons, plus nous lui donnons de raisons de nous écouter, de nous exaucer…

Jésus lui-même ne fait qu’un avec la volonté du Père, Dieu l’exauce toujours (Jn 11,42). Par l’Esprit-Saint demandons de ne faire plus qu’un avec la volonté de Dieu, c’est une demande que notre Père du ciel veut toujours exaucer (Lc 11,13)

Don Marc Antoine CROIZE-POURCELET

Sommes -nous habitués à prendre ou à recevoir ?

Sommes -nous habitués à prendre ou à recevoir ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Après les examens de janvier, au séminaire de la communauté saint Martin, les séminaristes ont la chance de faire un voyage dans une région de France pour se reposer, mais aussi et surtout visiter des communautés religieuses dans le but de les découvrir et de créer des liens fraternels. Lors de ma deuxième année au séminaire, si je me souviens bien, nous avions eu la chance d’aller, non pas dans une région de la France, mais en Suisse. C’était un très beau voyage et nous sommes revenus enthousiasmés de ce que nous avons vécu. Mais au retour, à la descente du car, le supérieur de la formation fut choqué qu’aucun des séminaristes n’ait pensé à remercier les organisateurs avec un peu plus d’insistance qu’un simple « merci ». Encore aujourd’hui, je me souviens de la « soufflante » qu’il nous passa afin, d’une part de rétablir la justice – car il est juste et bon de remercier, de rendre grâce – mais également pour nous apprendre que l’on ne doit pas vivre les évènements de notre vie sans prendre le temps de remercier. Parfois même, certains séminaristes ont pris l’habitude de remercier un peu trop souvent, pour un oui ou pour un non, ce qui suscitât une seconde mise au point. Quoiqu’il en soit, apprendre à remercier pour ce que nous vivons est un des fondements de la vie chrétienne. Cela doit se faire « à tout Seigneur, tout honneur » comme dit le proverbe, à Dieu qui nous a tout donné. L’abbé GUERIN disait qu’il n’existe pas de donc… Il voulait dire, que l’on ne peut pas s’attribuer quelque chose, quand bien même, l’arrivée à notre but aurait été le fruit de la sueur de notre front. On pourrait le dire autrement en citant saint Paul dans la première épitre aux Corinthiens : « « Qu’as-tu que tu n’aies reçu et si tu l’as reçu pourquoi te glorifier comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Co 4,7). Si je suis un grand sportif et que je travaille très dur pour parvenir à la première place, j’accomplis une prouesse mais qui ne surpassera jamais les règles de la création, les règles fixées par Dieu. C’est bien grâce au corps que Dieu m’a donné que je suis parvenu à mon but (un corps en bonne santé de surcroit). Cela n’enlève rien à mon mérite d’avoir gagné, mais me mettre seul vainqueur alors que c’est Dieu qui m’a donné les moyens de parvenir à mes fins, ne serait-ce pas de l’orgueil ? C’est pour cela qu’il est beau de voir de grands sportifs, pour rester dans la métaphore du sport, lever les mains vers Dieu lorsqu’ils accomplissent une belle prouesse. Comme eux rendons grâce en tout temps.
Don Bruno de LISLE

Vous en avez trouvé, vous, de la moutarde ?

Vous en avez trouvé, vous, de la moutarde ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Parlons peu, parlons botanique ce dimanche. Jésus évoque, dans l’Evangile, la foi à la façon d’une graine de moutarde, réputée être la plus petite des semences. Par un effet de contraste, Jésus continue et prend l’exemple d’un arbre qui ne pourrait pas résister à la demande du croyant qui aurait l’étrange idée de lui demander de se déraciner et de se planter dans la mer. Le mot grec utilisé est sycomore, un arbre connu pour son solide réseau de racines et pour être quasi indéracinable. La foi libère une puissance inhumaine sous son aspect de petitesse. Sommes-nous capables de faire naître cette force à la foi ? Non ! Jésus nous invite à prendre conscience que la force que produit la foi vient de l’amour de Dieu. Il est le seul à pouvoir transformer les réalités apparemment les plus insignifiantes.
En parlant d’insignifiance, Jésus nous invite à nous considérer comme tel dans la parabole qui suit. La traduction liturgique dit : « Nous sommes de simples serviteurs. » Il est vrai que, à proprement parlé, Dieu n’a aucun besoin et encore moins besoin de nous. Il nous donne absolument tout, en commençant par l’être. Ce que nous faisons n’ajoute rien à la perfection qu’il est. Mais de nouveau, un paradoxe nous est donné par Jésus en nous montrant que le maître désire avoir besoin de nous. En nous donnant l’existence, Dieu nous a fait libres et cette noble liberté produit une action réelle pour le monde (cosmos), pour les âmes, mais aussi pour Lui ! : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » Les apôtres seront efficaces jusqu’à transmettre la Vie même de Dieu dans les sacrements.
Ces deux passages nous invitent à contempler notre dépendance totale vis-à-vis de Dieu. Intérieurement, c’est lui qui fortifie notre foi, en étant greffé sur Lui. Et c’est Lui encore qui nous donne extérieurement de faire de bonnes choses pour sa Gloire et pour le Salut des âmes. Quand nous sentons un assèchement dans notre foi ou notre mission, deux solutions  : prière et sacrement. En effet, derrière la prière et les sacrements se cachent la Vie même de Dieu. C’est dans une réelle dépendance à sa Grâce que nous porterons du fruit, même planté au milieu de l’océan. « L’homme est vieilli par le péché, il est rajeuni par la grâce ». Par sa grâce Jésus nous débarrasse progressivement du péché qui est la véritable mort qui se répand en nous. Par sa grâce, il nous aide à accueillir les appauvrissements, les fatigues, les épreuves de nos existences qui ne sont que les souffrances d’un immense enfantement. Car notre vie est un grand enfantement où nous devenons de plus en plus vivants, jusqu’au dernier passage de la mort qui nous fait entrer dans la vie sans limite, la vie Eternelle.
Nous sommes faits pour la Vie ! pas pour le confort de cette vie. Ne craignons pas d’être bousculés, voire déracinés par Jésus dans la prière et ses sacrements, car « la Charité nous presse ». Elle nous pousse à la porte de la vraie vie, vigoureusement. Et c’est dans cette vie cachée que se déploie l’amour de Dieu. Certaines personnes vivent ainsi, ne cherchant plus l’extraordinaire ni l’agitation du monde, mais trouvant la Vie dans les choses cachées, simples, ordinaires mais transfigurées de l’intérieur par la Charité. Merci à elles de nous témoigner ainsi où se trouve l’essentiel  !
Don Christophe GRANVILLE

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