« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l’église catholique, n°1030).
Voici comment le catéchisme parle du Purgatoire, réalité de notre foi que nous sommes invités à regarder pendant ce mois de novembre, mois consacré à la prière pour les fidèles défunts. Lors de notre mort, nous vivrons le jugement particulier (« nous serons jugés sur l’amour » nous dit saint Jean de La Croix) et, si nous sommes sauvés, nous irons soit directement au Paradis rejoindre les saints que nous avons fêtés le 1er novembre, soit au Purgatoire. Le Purgatoire est un temps de souffrance dans lequel les âmes passent par la peine du sens et la peine du dam (peine d’être séparé de la vision de Dieu). Cependant, à la différence des peines de l’enfer, les peines du Purgatoire sont passagères car les âmes qui s’y trouvent sont dans l’attente d’être dans la vision de Dieu. C’est donc un temps de purification.
En étudiant l’eschatologie, la théologie sur les fins dernières, nous comprenons que la souffrance de la séparation d’avec nos proches, causée par la mort, est prise au sérieux. Souvent, même chez les chrétiens fervents, on entend trop vite : « il est au Ciel, c’est merveilleux » ou alors « il n’a pas fait de mal, il est forcément au Paradis ». Les personnes plus loin de l’Eglise s’expriment avec leurs mots en disant que leurs défunts sont comme une étoile dans le ciel ou comme un ange qui veille sur eux. La foi de l’Eglise ne passe pas par-dessus la souffrance, elle ne la nie pas, elle ne nous dit pas que la mort est facile à vivre. L’espérance chrétienne ne fait pas semblant, elle n’est pas un discours vain : elle prend en compte la réalité du mal et de la souffrance. Il me semble que notre foi dans le Purgatoire nous le rappelle : nous avons à prier pour nos défunts pour qu’ils soient délivrés de la souffrance la plus grande qui soit : la séparation de Dieu, qui est l’amour infini. Alors une joie mystérieuse pourra réellement naître de nos cœurs car nous saurons qu’en priant pour ceux que nous avons aimés, nous leur permettrons d’accéder à la gloire du Ciel. Depuis les premiers temps de l’Eglise, les chrétiens ont prié pour leurs défunts, particulièrement en offrant le sacrifice de la messe à leur mémoire. Mettons nous à leur suite en priant, en retrouvant si nous l’avons perdu la belle coutume d’offrir des messes. Que la mort ne soit pas un sujet tabou dans nos foyers chrétiens mais que, la prière pour les défunts faisant partie de notre vie, nous nous préparions dès notre jeune âge à vivre, le moment venu, une sainte mort. C’est ce que nous demandons à Marie lorsque nous lui demandons de prier pour nous « maintenant et à l’heure de notre mort ».
Don Raphaël SIMONNEAUX