Editorial Principal

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

De qui vais-je être le prochain ?

De qui vais-je être le prochain ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche dans l’évangile, ce maître de la loi pose une excellente question à Jésus : « Maitre, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » N’est-ce pas une très bonne question ? Aujourd’hui sur cette interrogation nous sommes rarement ajustés : soit nous péchons par présomption, pensant spontanément que nous la méritons au moins autant que les autres, soit nous péchons par désespoir, oubliant que Dieu est riche en miséricorde… dans les deux cas nous ne cherchons plus à y tendre, mais nous attendons passivement le dénouement de notre vie.
Le mieux c’est d’écouter Jésus qui nous pose cette question en retour : « Que dit l’Écriture, que vois-tu dans la Loi ? » Avant la présomption ou le désespoir, revenons à l’écriture qui est un guide sûr vers la vie éternelle. La réponse du légiste est approuvée par Jésus, elle reprend ce double commandement de la charité qui récapitule toute la loi et les prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
A l’école de Saint-Paul, nous pensons souvent que c’est la foi et non la loi qui sauve. Ce double commandement -pour être pratiqué à la mesure que Dieu attend de nous- nécessite la foi, nécessite de s’appuyer d’abord sur Lui, pour qu’Il nous donne la force de l’accomplir.
Ce qui est surprenant dans l’évangile c’est que Jésus renverse la deuxième question du légiste : il demandait « qui est mon prochain  » Jésus l’interroge en lui demandant « lequel des trois s’est fait le prochain ? »
Dans notre marche vers la vie éternelle, il ne s’agit pas seulement d’aimer son prochain, il faut encore se faire le prochain des autres. C’est-à-dire que nous devons chercher le salut des autres, en leur permettant d’accomplir ce commandement de l’amour du prochain avec nous-même. Si nous nous dévouons sans compter pour le frère blessé, l’ami à demi-mort, il lui sera plus facile de m’aimer et ainsi de lui obtenir la vie éternelle…
Jésus s’est fait notre prochain, aimable, dévoué, relevant l’humanité mourante à cause de son péché, comme ce bon samaritain. Pourtant cela n’a pas suffi ; il a été rejeté.
Cet été, de qui vais-je être le prochain ? avec qui vais-je redoubler de charité. Qui vais-je aider à mettre en pratique ce commandement pour lui obtenir la vie éternelle ?

Don Marc Antoine CROIZE POURCELET

Si ça peut vous donner envie
de lire la suite

Si ça peut vous donner envie
de lire la suite
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus n’a pas seulement institué un groupe de douze apôtres qui a retenu l’attention des générations suivantes, mais il a aussi envoyé 72 disciples à sa suite. L’évangile de ce dimanche nous raconte leur envoi en mission. Comme à la multiplication des pains, Jésus pose un acte prophétique où le nouvel Israël est en train d’être fondé : l’église sera envoyée de toutes les nations pour faire des disciples. Le chiffre 72 rappelle le nombre des peuples recensés par la table des nations en Gn 10. Dieu pourvoit à tout.
Pour nous éclairer au sujet de cet envoi en mission, Le pape François a écrit cette semaine une lettre apostolique desiderio desideravi , de nombreux extraits sont tout simplement à l’image de ce texte : forts inspirants. Bien que le sujet soit la liturgie, les premiers paragraphes abordés par le pape nous stimulent pour la mission. Cette dernière s’enracine dans la célébration des saints Mystères de la vie du Seigneur.
A l’origine de la mission, il y a d’abord le désir de Dieu. Le pape commence ainsi son texte par cette notion qui remet de l’ordre dans notre vie chrétienne : « Personne n’avait gagné sa place à ce repas. Tout le monde a été invité. Ou plutôt : tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux : Il sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque. »
Le pape continue: « Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau. (…) Nous ne devrions pas nous permettre ne serait-ce qu’un seul instant de repos, sachant que tous n’ont pas encore reçu l’invitation à ce repas, ou que d’autres l’ont oubliée ou se sont perdus en chemin dans les méandres de la vie humaine. C’est ce dont je parlais lorsque je disais : « j’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation »
Le but de toute action missionnaire est de préparer la rencontre avec Jésus : « il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville ou localité, où lui même allait se rendre. » Le pape écrit ces mots merveilleux sur cette rencontre : « Si la Résurrection était pour nous un concept, une idée, une pensée ; si le Ressuscité était pour nous le souvenir du souvenir d’autres personnes, même si elles faisaient autorité, comme par exemple les Apôtres ; s’il ne nous était pas donné aussi la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée la nouveauté du Verbe fait chair. Au contraire, l’Incarnation, en plus d’être le seul événement toujours nouveau que l’histoire connaisse, est aussi la méthode même que la Sainte Trinité a choisie pour nous ouvrir le chemin de la communion. La foi chrétienne est soit une rencontre avec Lui vivant, soit elle n’existe pas. »
Et le pape renchérit : « La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre. Un vague souvenir de la Dernière Cène ne nous servirait à rien. Nous avons besoin d’être présents à ce repas, de pouvoir entendre sa voix, de manger son Corps et de boire son Sang. Nous avons besoin de Lui. Dans l’Eucharistie et dans tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être atteints par la puissance de son Mystère Pascal. La puissance salvatrice du sacrifice de Jésus, de chacune de ses paroles, de chacun de ses gestes, de chacun de ses regards, de chacun de ses sentiments, nous parvient à travers la célébration des sacrements. Je suis Nicodème et la Samaritaine au puits, l’homme possédé par des démons à Capharnaüm et le paralytique dans la maison de Pierre, la femme pécheresse pardonnée et la femme affligée d’hémorragies, la fille de Jaïre et l’aveugle de Jéricho, Zachée et Lazare, le bon larron et Pierre pardonnés. Le Seigneur Jésus qui, immolé sur la croix, ne meurt plus, et qui, avec les signes de la passion, vit pour toujours, continue à nous pardonner, à nous guérir, à nous sauver avec la puissance des Sacrements. C’est la manière concrète, par le biais de l’incarnation, dont il nous aime. »
Chers frères et sœurs, le pape François nous a donné ici une pépite de lettre apostolique. Puissions nous avoir le désir de lire la suite ! (Vatican.va )
Don Christophe GRANVILLE

J’ai fait de Toi mon refuge…

J’ai fait de Toi mon refuge… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Vendredi, nous avons contemplé le Sacré Cœur de Jésus. Cette fête inscrite dans le calendrier liturgique nous a été donnée grâce à la collaboration de deux saints. C’est en 1673 que Sainte Marguerite Marie Alacoque reçoit des apparitions de Jésus qui lui dévoile son Cœur « passionné d’amour» et lui exprime son désir d’être aimé en retour. Il lui rappelle son amour pour tous les hommes dont il regrette la froideur et l’ingratitude, spécialement envers sa présence Eucharistique. Il demande alors l’institution d’une nouvelle fête pour honorer son Cœur en communiant avec un amour tout particulier ce jour-là. Sainte Marguerite se sentant bien incapable d’accomplir une telle mission lui répond : « Seigneur, Donnez-moi donc le moyen de faire ce que vous me commandez. »
Ce à quoi le Christ répond :
« Je t’envoie mon fidèle serviteur et mon parfait ami (Claude La Colombière). Dis lui de ma part de faire son possible pour établir cette dévotion et donner ce plaisir à mon divin Cœur ; qu’il ne se décourage point pour les difficultés qu’il y rencontrera, car il n’en manquera pas ; mais il doit savoir que celui-là est tout-puissant qui se défie entièrement de soi-même pour se confier uniquement à moi. »
Saint Claude est une vivante image de cette espérance chrétienne. Il fait une entière confiance au cœur de Jésus et s’abandonne en toutes choses ne comptant que sur la force de ce divin cœur. Comme il serait bon que nous puissions l’imiter davantage. Pour ce faire, je vous propose de nous approprier son acte de confiance, dont voici un extrait :
Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes (…) Je connais, hélas ! Je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espèrerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance. Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous. Ainsi, j’espère que Vous me soutiendrez dans les tentations les plus violentes, que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis  ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il !
Don Louis Marie DUPORT

Fête Dieu

Fête Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

On fête le Saint-Sacrement, on fête Jésus dans l’Eucharistie. En écho au Jeudi Saint, on fête à nouveau l’Institution du “Sacrement des Sacrements”, Jésus-Hostie. On appelle cela la « Fête-Dieu » pour exprimer notre foi : ici, dans l’hostie consacrée est caché Dieu ! Jésus, c’est Dieu qui est venu visiter la terre il y a 2000 ans, en se faisant homme, et en inventant de se donner, de donner sa vie divine, dans les sacrements. Il y a 7 sacrements, comme il y avait un Chandelier à 7 branches dans le Temple. Et en son milieu brille le Sacrement principal  : Jésus Ressuscité lui-même (cf Ap 1,13), caché sous la forme d’un peu de pain. Comment est-ce possible ? Parce qu’il est Dieu et que rien n’est impossible à Dieu. Pourquoi l’a-t-il fait ? Par amour. Le Dieu d’amour que rien ne peut contenir a voulu être contenu dans les infimes limites plates et rondes d’une blanche hostie !
« Quantum potes, tantum aude, quia major omni laude, nec laudare sufficis », commence la séquence eucharistique composée par St Thomas d’Aquin : “tant que tu peux, ose louer ce mystère, car de toute façon, c’est au-delà de toute louange et la louange ne sera jamais assez grande.”
Saint Thomas était un grand philosophe, une de ces “têtes bien faites” qui ont éclairé l’humanité. Et il a réalisé la plus grande synthèse entre la Révélation (faite par Dieu pour se faire connaître aux hommes) et la raison (la pensée humaine). La réflexion humaine seule ne peut pas comprendre comment Jésus est Dieu fait homme (mystère de l’Incarnation), et pourquoi il a dit, en prenant du pain lors de la dernière Cène : « ceci est mon corps ». Nous ne comprenons pas, mais nous avons foi en sa parole, car il est lui-même la Parole, et nous sommes sûrs qu’il a tout fait par amour.
Du “Credo” de Paul VI (30 juin 1968) :
« Nous croyons que, comme le pain et le vin consacrés par le Seigneur à la Sainte Cène ont été changés en son corps et en son sang qui allaient être offerts pour nous sur la croix, de même le pain et le vin consacrés par le prêtre sont changés au corps et au sang du Christ glorieux siégeant au ciel, et Nous croyons que la mystérieuse présence du Seigneur, sous ce qui continue d’apparaître à nos sens de la même façon qu’auparavant, est une présence vraie, réelle et substantielle.
Le Christ ne peut être ainsi présent en ce sacrement autrement que par le changement en son corps de la réalité elle-même du pain et par le changement en son sang de la réalité elle-même du vin, seules demeurant inchangées les propriétés du pain et du vin que nos sens perçoivent. (…)
Et c’est pour nous un devoir très doux d’honorer et d’adorer dans la sainte hostie, que nos yeux voient, le Verbe incarné qu’ils ne peuvent pas voir et qui, sans quitter le ciel, s’est rendu présent devant nous. »
Un penseur comme St Thomas d’Aquin croit et chante cela. Dans ses hymnes eucharistiques, il nous présente une merveilleuse harmonie entre la foi et la raison. Ce n’est pas la raison, la réflexion, la pensée humaine qui empêchent de croire en un si “incroyable” mystère, qui restera cependant toujours bien au-delà de la raison humaine. Reprenons ses hymnes pour notre méditation adorante : « Adoro te devote, latens Deitas… », “Je t’adore avec dévotion, divinité cachée…”
Don Laurent LARROQUE

Huit jours après la Pentecôte

Huit jours après la Pentecôte 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Huit jours après la Pentecôte, descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, nous célébrons la solennité de la Très Sainte Trinité. On peut se demander pourquoi cette fête existe puisque tout acte de culte authentique rend gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, que ce soit la sainte messe, la récitation du chapelet ou n’importe quelle prière. C’est explicite pour la prière de la messe, adressée au Père par le Fils, dans l’Esprit-Saint ; ce l’est moins pour d’autres prières, mais, en réalité, il n’y a pas de vraie prière qui ne soit pas trinitaire, puisque, si nous pouvons prier, c’est que « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5,5) C’est l’Esprit-Saint qui fait de nous des membres du corps du Christ, des fils adoptifs du Père qui s’adressent à Lui dans une confiance filiale. Sans Lui, et donc sans la grâce, il peut exister une prière déiste, mais celle-ci ne saurait avoir de valeur surnaturelle.
Nous rendons donc gloire à Dieu Un et Trine tous les jours, à chaque fois que nous prions ou que nous posons un acte mû par la charité. Cependant, comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, nous n’en prenons pas toujours conscience et c’est pour cela que l’église a défini une fête dite spécifiquement « de la Très Sainte Trinité ». Le but de cette solennité est d’approfondir la contemplation du mystère qui est au cœur de notre foi : dans un silence éternel, Dieu le Père engendre le Fils, appelé aussi Verbe, parfaite image de ce qu’il est. Des deux procède l’Esprit-Saint, qui est comme l’élan d’amour du Père pour le Fils.
Ce mystère, nous pouvons en parler, c’est ce que font les théologiens depuis des millénaires, mais nous ne pourrons jamais le saisir, comme s’il était à la mesure de notre intelligence. Même au Ciel, où nous contemplerons la Trinité dans une lumière infiniment supérieure à celle de la foi, nous resterons émerveillés et comme interdits devant la beauté infinie de ce qui dépassera toujours toute intelligence créée. Le mystère de Dieu ne va pas rentrer dans notre tête, mais c’est nous qui serons plongés en Dieu, dans la vision contemplative et non dans une hypothétique « compréhension béatifique ». Préparons-nous donc à cette joie parfaite en contemplant le Mystère dès ici-bas, dans la mesure où l’Esprit nous le permet : non en pleine lumière mais obscurément. Pour cela, prenons la résolution de prendre chaque jour un petit temps de prière en silence, quelques minutes, pour laisser la Sainte Trinité qui habite en notre âme depuis le baptême nous rendre toujours un peu plus semblable à Elle, pour la croissance sans fin de notre amour et de notre joie.
Don Axel de PERTHUIS

Ca peut rapporter gros !

Ca peut rapporter gros ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche nous fêtons ce jour béni de la Pentecôte. Pour l’église c’est un peu un anniversaire : celui de son envoi dans le monde. Depuis ce jour l’église porte au monde la bonne nouvelle de Jésus Mort et Ressuscité, elle propose à tous les hommes de goûter les prémices du Royaume en y entrant par la porte de la foi. Rendons grâce pour l’effusion de l’Esprit-Saint sur les disciples réunis autour de la Vierge Marie. Ce baptême, cette plongée de l’église dans l’Esprit-Saint est capable d’embraser, du feu de l’amour de Dieu, tous ceux qui Le reçoivent et agissent par Lui.
Je vous le dis souvent : une vie chrétienne est une vie toujours plus selon l’Esprit-Saint. Le Seigneur le propose toujours, s’il y a bien une chose que notre Père du Ciel aime donner, c’est l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Lc 11,13). Le problème est que nous n’y sommes pas toujours poreux. Soit parce que nous ne savons pas qu’Il existe, soit parce que nous ne Le connaissons pas bien, soit parce que nous préférons nous en sortir sans Lui, soit parce que nous manquons d’audace, nous craignons qu’Il nous sorte de notre petit confort… que c’est dommage ! Regardons ce qu’Il fit il y a 2000 ans pour les disciples : Il les sort de la peur, les enflamme d’une charité si vive qu’elle produit une immense fécondité.
Le demander peut rapporter gros : Il nous met sur le chemin d’une vie plus ordonnée (Gn1,2), Il bonifie les talents déjà présents (Ex 31,1-5), Il nous fortifie (Jg 15), Il nous donne de vivre selon la loi de Dieu (Jr 31,33), de lutter contre les tentations (Lc 4,1), nous fait tressaillir de joie (Lc 10,21)… Il achève de faire de nous de vrais enfants de Dieu !
Nous pourrions encore redire la séquence de Pentecôte qui nous parle de tout ce que le Seigneur Esprit-Saint fait en nous. Adorons Le, demandons Le, supplions Le de venir en nous.
Le moyen ordinaire de Le recevoir avec puissance ce sont les sacrements de l’église. Pour les recevoir avec fruits, la Parole de Dieu est indispensable, elle nous met sur le chemin d’une vie chrétienne toujours plus authentique et Il nous aide à nous souvenir de tout ce que Jésus a fait et enseigné (Jn 14,26)
Oui, réclamons, non pas seulement une prise de conscience que l’Esprit Saint est incontournable, mais vraiment une expérience de sa présence agissante en nous, en chacun de nous, pour toute l’église. « Envoie ton Esprit Seigneur et il se fera une création nouvelle. Et tu renouvelleras la face terre ».
……………………………… Don Marc-Antoine CROIZé POURCELET

Les fruits de l’Esprit

Les fruits de l’Esprit 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Demandons-nous : que se passe-t-il lorsque nous rencontrons Jésus Crucifié dans la prière ? Ce qui s’est passé sous la croix se produit : Jésus remet son Esprit (cf. Jn 19, 30), c’est-à-dire qu’il donne sa vie. Et l’Esprit qui jaillit de la Pâque de Jésus, est le principe de la vie spirituelle. C’est Lui qui change le cœur : pas nos œuvres. C’est Lui qui change le cœur, pas les choses que nous faisons, mais l’action de l’Esprit-Saint en nous change nos cœurs  ! C’est Lui qui guide l’Eglise et nous sommes appelés à obéir à son action, qui souffle où et comme il veut.
Le combat spirituel c’est justement un autre grand enseignement de la Lettre aux Galates. L’apôtre présente deux faces opposées  : d’une part les «œuvres de la chair», d’autre part les «fruits de l’Esprit». Quelles sont les œuvres de la chair ? Ce sont des comportements contraires à l’Esprit de Dieu. L’apôtre les appelle œuvres de la chair non pas parce qu’il y aurait quelque chose de mal ou de mauvais dans notre chair humaine ; au contraire, nous avons vu comment il insiste sur le réalisme de la chair humaine portée par le Christ en croix ! La chair, c’est un mot qui désigne l’homme dans sa seule dimension terrestre, enfermé sur lui-même, dans une vie horizontale, où l’on suit les instincts mondains et où l’on ferme la porte à l’Esprit qui nous élève et nous ouvre à Dieu et aux autres. Mais la chair rappelle aussi que tout cela vieillit, que tout cela passe, pourrit, tandis que l’Esprit donne la vie. Paul énumère donc les œuvres de la chair, qui renvoient à l’usage égoïste de la sexualité, aux pratiques magiques qui sont de l’idolâtrie et à ce qui mine les relations interpersonnelles, comme «la discorde, la jalousie, les dissensions, les divisions, les factions, l’envie…»
(cf. Ga 5 , 19-21). Tout cela c’est le fruit — pour ainsi dire — de la chair, d’un comportement qui n’est qu’humain, humain de façon «maladive», car l’humain a ses valeurs, mais tout cela est «maladif» de façon humaine.
Le fruit de l’Esprit, d’autre part, est «charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres» (Ga 5, 22), dit Paul. Les chrétiens qui, dans le baptême, «ont revêtu le Christ»
(Ga 3, 27), sont appelés à vivre de cette manière. Ce peut être un bon exercice spirituel, par exemple, de lire la liste de saint Paul et de regarder sa propre conduite, pour voir si elle correspond, si notre vie est vraiment selon l’Esprit-Saint, si elle porte ces fruits. Ma vie produit-elle ces fruits d’amour, de joie, de paix, de magnanimité, de bienveillance, de bonté, de fidélité, de douceur, de maîtrise de soi ? Par exemple, les trois premiers énumérés sont l’amour, la paix et la joie : à cela nous reconnaissons une personne habitée par l’Esprit Saint. Une personne qui est en paix, qui est joyeuse et qui aime : à ces trois traces on voit l’action de l’Esprit.
Catéchèse du Pape François, 27 octobre 2021
Don Christophe GRANVILLE

Je vous donne ma paix !

Je vous donne ma paix ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Parce que nous y sommes habitués, nous avons du mal à réaliser la portée des paroles que Jésus nous adresse dans l’Évangile de ce dimanche. Pourtant, il s’agit du plus beau des cadeaux puisque le Ressuscité nous laisse la paix, en nous donnant sa paix !
C’est pour nous permettre d’en apprécier la saveur que la liturgie eucharistique nous les donne à entendre à chaque messe (prière qui suit le Notre Père). Toutefois si cette paix est donnée par le Seigneur, elle peut ne pas être reçue.
Pour pouvoir y goûter, le Christ nous donne une condition : lui laisser toute la place pour qu’Il puisse établir en nous sa demeure.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure ».
C’est cette présence divine en nous qui donne la paix profonde. Mais cette habitation de la Trinité en notre âme ne nous est accessible qu’à la mesure de l’accueil que nous lui faisons. Elle ne peut être mise en concurrence sous peine d’être perdue. Aussi sommes-nous invités à préférer l’amour de Dieu à tout autre affection.
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » Lc 14. 26
C’est lorsque ce choix n’est pas posé dans sa radicalité que nous perdons la paix que nous offre Jésus. Si Dieu ne règne pas en maitre absolu, c’est une idole qui viendra prendre sa place et nous nous retrouvons irrémédiablement divisés contre nous-mêmes. Car « Dès que l’homme expulse Dieu de lui-même, tout en lui (chaque fragment de son être disloqué) est appelé successivement à devenir Dieu. Et, simultanément, à devenir guerre. Où trouver un lien commun, un modus vivendi entre des choses dont chacune veut être le centre, que dis-je, le tombeau de toutes les autres ? Les idoles sont condamnées à se heurter éternellement sans se pénétrer jamais ; elles ne connaissent ni la profondeur étrangère, ni même leur profondeur propre (car celle-ci est amour), elles sont vouées à ne vivre qu’en surface. La pluralité des absolus (je crois bien qu’elle n’avait jamais fleuri comme aujourd’hui) engendre le détraquement universel. Là où est semée l’idolâtrie germe le chaos. Ou bien – car le chaos même ne sait plus être sincère – on voit s’élever, parmi le grouillement des idoles, une espèce de paix hypocrite, d’ordre vermoulu fondés, non pas sur l’union vivante entre les membres du même corps ou les fils du même père, mais sur les ruses, les précautions et les tolérances de dieux impuissants, une sorte d’harmonie sans fondements, d’équilibre d’acrobate, qui ne dure qu’un instant et prélude d’ordinaire à des chutes plus profondes, à des conflits plus irréductibles et plus vains.» Gustave Thibon, « Diagnostics ».
Accueillons donc le Seigneur sans réserve. Laissons Lui un « entier et plein droit de disposer de nous et de tout ce qui nous appartient, sans exception, selon son bon plaisir » alors la paix de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer gardera notre cœur dans l’éternel amour et dans l’unité.
Don Louis Marie DUPORT

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