Editorial Principal

« Le corps, sanctuaire de Dieu »

« Le corps, sanctuaire de Dieu » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Saint Paul écrit pour les chrétiens de Corinthe, une ville païenne très dissolue ; ils avaient grand besoin de convertir leurs mœurs païennes aux 10 commandements et à la Foi en Jésus :
« Le corps n’est pas pour la débauche, il est pour le Seigneur, … Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint ! »
Face à un certain texte issu d’un certain dicastère romain, face surtout à son utilisation médiatique, il faut relire le Catéchisme de l’église catholique 2358-2359, qui dit à la fois la vérité et la charité sur l’homosexualité. La vérité (qui est la première charité) en rappelant tout simplement la Bible  : Gn 19,1-29 ; Rm 1,24-27 ; 1Tm 1,10 et 1Co 6,10, qui est justement le verset qui précède immédiatement la 2ème lecture de ce dimanche. Et l’on ne peut pas « falsifier la parole de Dieu » (2Co 4,2 ; Jn 10,35). La charité en rappelant : « respect, compassion, délicatesse, amitié désintéressée… »
Notre génération est celle qui est décrite dans le Livre de l’Apocalypse, du ch. 12 au ch. 20.
Vraiment Satan, par la coupe de la luxure, a réussi à séduire toutes les nations de la terre. Sur ce monde, le démon de la luxure domine en maître, et réussit à séduire, avec la coupe du plaisir, toutes les nations de la terre. L’Adversaire a rendu l’humanité esclave du péché, il a réussi à transformer le monde en cité de Babylone (Ap 17) perverse et pécheresse qui, par la coupe des plaisirs et de la luxure, a séduit toutes les nations de la terre.
Parmi les sept têtes de l’immonde bête apocalyptique (Ap 13), l’une d’elles porte le titre blasphématoire de la luxure qui s’oppose à la vertu d’espérance et conduit à rendre un culte à la sexualité et à l’impureté comme à un dieu qui encourage les plus immondes transgressions. Ce monde est permissif pour tout mais ne pardonne rien (au contraire du monde chrétien qui ne permet rien d’immoral mais pardonne tout péché repenti ; en ce sens toute bénédiction est bonne et bienvenue).
Il semble que le grand Dragon ait obtenu sa victoire, parce qu’il a amené l’humanité à construire une civilisation sans Dieu. Il a corrompu toutes les nations de la terre avec la coupe de la luxure et de l’impureté. Il a réussi à amener sa domination perverse sur le monde entier.
Le contexte historique dans lequel nous sommes est décrit en Ap 12 : la grande lutte entre la Femme et le Dragon. Mais cela se termine en Ap 17-18 par la chute de Babylone, et en Ap 19-20 par la Victoire du Christ.
C’est déjà annoncé par l’Ange : “Elle est tombée, elle est tombée la grande Babylone, celle qui avait fait boire à tous les peuples le vin enivrant de sa prostitution” (Ap 14,8).
Finalement en Ap 19, les serviteurs du Dragon, puis au ch. 20 le Dragon lui-même, sont vaincus.
Incroyable mais vrai ! La lourde chaîne décrite en ce ch. 20, destinée à emprisonner satan, est déjà l’humble chapelet. « A la fin mon Cœur Immaculé triomphera » annonce aussi Marie à Fatima. Ce triomphe est celui de la Foi (1Jn 5,4), et il se réalise en secret par le chapelet, par la prière humble et suppliante de ceux qui auront su garder confiance en Marie. L’humilité vaincra l’orgueil et son antique artisan. Demandons-lui aussi de nous garder humblement dans la grâce de la pureté comme le recommande St Paul en ce dimanche.
Don Laurent LARROQUE

Qui était saint Sylvestre ?

Qui était saint Sylvestre ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Saint-Patron des fêtards sans le vouloir, Saint-Sylvestre est aussi et surtout l’un des premiers papes ayant favorisé l’essor du christianisme en Occident et en Orient.
De son nom on ne connaît rien, si ce n’est qu’il est associé à la fête, au champagne, bref, au réveillon du 31 décembre ! En effet, nous célébrons la Saint-Sylvestre mais souvent sans connaitre ce saint de l’église Catholique. Né au IIIème siècle à Rome et mort le 31 décembre 335, Sylvestre Ier a joué un rôle important dans l’histoire de l’église en tant qu’évêque de Rome puis 33ème pape. Il eut la lourde tâche d’organiser l’Église dans une société enfin pacifiée, à une époque charnière du christianisme. Il fut l’un des premiers confesseurs non-martyrs dont le culte fut établi très tôt à Rome.
En effet, il est le premier pape de la paix constantinienne. En 313, l’empereur romain Constantin Ier promulgue l’Édit de Milan, un ensemble de mesures prises pour mettre fin aux persécutions des chrétiens. Une fois la paix installée, le pape doit toutefois faire face à un autre type de difficulté : la mainmise de l’empereur sur les affaires de l’église. Sylvestre Ier se montre effacé face à cet empereur omnipotent et le laisse ainsi le représenter aux conciles d’Arles (314) et de Nicée (325) qui réunit notamment les évêques d’Orient et d’Occident. Durant l’histoire de l’église, les papes n’auront de cesse que de demander le soutien des puissants pour être protégés tout en repoussant leur soif de contrôle de l’église. Nous pourrions le prier le jour du 31 décembre pour la bonne intelligence entre les dirigeants du monde et de l’église pour que cessent les persécutions contre les chrétiens qui se font de plus en plus nombreuses.
Saint Sylvestre se montre plus actif dans la construction. Il entreprend de grands travaux dans la Rome impériale et fait édifier la basilique Saint-Jean de Latran, la basilique de Sainte-Croix de Jérusalem, la basilique de Saint-Paul hors les Murs, la basilique de Saint Laurent. Il se montre aussi entreprenant en matière de mobilier liturgique et d’ornements.
L’origine de la Saint-Sylvestre semble cependant avoir précédé au saint lui-même. Ce sont les romains et précisément Jules César qui semblent être les vrais inventeurs du jour de l’an en fixant cette date au 1er janvier. Ainsi l’ancêtre de notre réveillon du 31 était ce que l’on appelait les “Sigillaires” qui clôturaient les festivités de décembre, les Saturnales. A cette occasion les convives s’échangeaient des cadeaux et se réunissaient autour de grands festins. Une version antique pas si éloignée de nos réveillons actuels.

Don Bruno de LISLE

Une vie cachée

Une vie cachée 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En 2019, Terrence Malick présentait son dernier film « Une vie cachée ». Un chef d’œuvre saisissant pour qui se laisse habiter par l’indicible débat intérieur de son héros : la conscience et la mort ou la peur et la vie. Une certaine mort. Une certaine vie.
Notre héros, Franz Jägerstätter a été reconnu comme martyr et béatifié par Benoit XVI en 2007. Guillotiné par l’Allemagne nazie en 1943, à l’âge de 36 ans, cet autrichien n’a jamais fait parler de lui. Sauf dans la petite assemblée de son village rural, dans un tumulte effroyable où il était le seul à voter contre l’Anschluss et hésitait à prêter serment à Hitler.
Le film décrit avec une grande finesse psychologique et spirituelle la solitude et le drame intérieur de Franz : dois-je prêter serment et sauver ainsi l’honneur de mon village, de ma famille, conserver ma vie et les moyens de subsistance des miens ? Ou dois-je refuser de prêter serment, accepter humiliations, culpabilisations et tortures, puis la mort et que devienne veuve ma femme et orphelines mes 3 petites filles ?
Sur le moment, le choix radical de ce témoin solitaire n’a été quasiment connu de personne. Il n’a eu aucun impact, ni sur le régime, ni sur le cours de la guerre, ni sur l’histoire du monde. Une mort cachée pour une vie cachée. Toutes deux apparemment insignifiantes.
En blanc sur fond noir comme un épitaphe, après l’ultime et obscure glorification de la conscience, au simple son d’une lame qui tombe, après des vues de paysages magnifiques et grandioses, envouté par une musique sublime, Terrence Malick a choisi de citer la romancière George Eliot : « La croissance dans le bien du monde dépend en partie d’actes non historiques, et le fait que les choses n’aillent pas aussi mal pour vous et pour moi qu’il eut été possible, est à moitié dû à ceux qui vécurent fidèlement une vie cachée et qui reposent dans des tombes que l’on ne visite plus ».
Juste avant, en voix off, on avait entendu Franziska, la femme de Franz : « Un jour viendra où nous connaîtrons la raison à tout cela, nous saurons pourquoi nous vivons ».
Une vie cachée dans un monde douloureux. Une autre vie cachée qui reproduit, de génération en génération, le mystère de ce qui fut caché, de ce qui est sacré  : « votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ » (Col 3, 3). Jésus-Christ, lui-même caché, insignifiant, dans la simple crèche.
Si Noël est la grande fête de la joie, de l’amour, de la beauté et de la vie, c’est justement parce que l’obscurité de la crèche – de notre monde – est habitée désormais par la source de la lumière. Elle qui illumine et qui jaillit en rayons infinis de clarté et de grâce sur tout ce qui languit et gémit en attente de rédemption.
La Bonne Nouvelle de Noël demeure à jamais un évènement caché aux grands et aux orgueilleux qui s’offusquent et se scandalisent encore aujourd’hui de ce que cet évènement ait pu avoir lieu. La paganisation de Noël et ces mairies tremblantes et terrifiées devant les humbles représentations de la crèche en témoignent : Dieu, dans notre histoire.
A nous, chers frères et sœurs, de faire vivre dans l’humilité de nos vies cachées, le jaillissement immense et fécond de la présence de Dieu. Présence de joie, d’amour et de vie au cœur de nos villes et de nos familles, dans nos choix de conscience parfois héroïques mais souvent cachés, dans nos petites et nos grandes actions.
« Un enfant nous est né, un fils nous est donné », « un jour viendra où nous connaitrons la raison à tout cela ». Juste un enfant. Tout petit. Caché.
Qu’Il nous bénisse, Saint et Joyeux Noël !
Père Jean-Baptiste MOUILLARD

Nourrissons nous de la beauté de la liturgie à l’approche de Noël

Nourrissons nous de la beauté de la liturgie à l’approche de Noël 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

1 – Le 3ème dimanche de l’Avent est appelé le dimanche de « Gaudete », 1er mot de l’Introït grégorien de ce jour. « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie ! » L’orgue peut à nouveau se faire entendre, et pas seulement pour accompagner les chants ; les fleurs viennent orner le sanctuaire : il y a comme une pause dans la sobriété de l’Avent. La pédagogie de l’église nous aide ainsi à préparer la joie de Noël. A l’approche de Noël, demandons donc la grâce de la vraie joie, celle qui vient de Dieu ; une joie toute autre de celle que le monde illusionne de nous donner par la consommation mais la joie véritable de Noël, celle qui nous est donnée dans le signe pauvre de l’Enfant dans la crèche. J’ai eu la joie de visiter en début de semaine un nouveau-né d’une famille de paroissiens : dans le don de la vie, quelque chose de la joie de Noël nous est dit. Nous pouvons nous émerveiller devant cette créature de Dieu toute vulnérable mais qui enferme en elle un mystère ! Face aux difficultés de notre vie, face à nos épreuves, redisons avec le prophète Néhémie : « La joie du Seigneur est notre rempart ! »
2 – Cette année, le 3ème dimanche de l’Avent tombe un
17 décembre. A partir d’aujourd’hui s’ouvre la 2ème partie de l’Avent : la préface (introduction à la prière eucharistique que le prêtre chante avant le Sanctus et qui commence par «  vraiment il est digne et juste ») change par rapport au début de l’Avent, toutes les oraisons des messes nous montrent que Noël est très proche et le soir aux Vêpres l’église nous fait chanter les antiennes « O ». Ces antiennes sont chantées par toute l’église au moment du Magnificat, cantique de Marie que nous chantons chaque soir. Du 17 au 23 décembre, elles commencent toutes par « O » puis un titre messianique de l’Ancien Testament qui annonce la venue de Jésus. O Sagesse, O Adonaï, O Rameau de Jessé, O Clef de David, O Aurore (oriens), O Roi des Nations, O Emmanuel. Elles forment un acrostiche  : si on réunit les premières lettres, on obtient : «  ero cras » qui signifie « je serais là demain ». Nous chantons la dernière antienne le 23 décembre, veille de Noël. Les moines et les moniales les chantent solennellement, les entourant de rites particuliers. Nous pouvons nous-mêmes nous préparer à Noël en méditant ces titres messianiques qui nous font tous crier : «  Venez, divin Messie ! »
Don Raphaël SIMONNEAUX

Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu

Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Avec l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique (Année  B) durant laquelle chaque dimanche, nous méditerons de manière continue une partie de l’évangile de Saint Marc.
Saint Marc est le plus concis des 4 évangiles et, dès le premier verset, il nous en donne une synthèse. Les seize chapitres qui suivront ne seront qu’un développement de ce premier verset qui pourrait servir de titre à son évangile : « Commencement de l’évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ».
Ce thème de l’identité du Nazaréen occupe la place centrale de tout son évangile. Ainsi commence t-il par affirmer cette double nature de Jésus dès le premier verset. Chaque mot y a son importance :

Evangile : Tout d’abord, Saint Marc nous annonce un évangile, c’est-à-dire une nouvelle extra-ordinaire qui concerne tout le monde. A l’époque, ce mot était réservé aux annonces officielles faites par un gouvernement pour tout le peuple, par exemple une victoire de l’armée ou la naissance d’un héritier pour le roi. Ce terme a pris une signification encore plus profonde par l’utilisation qu’en ont fait les évangélistes. Car à la différence des autres « évangiles », la nouvelle annoncée en Jésus diffère de toutes les autres par sa radicale nouveauté. L’annonce de la naissance de l’enfant Dieu est une rupture inouïe dans ce retour perpétuel du « même » qui faisait dire à l’ecclésiaste. « Rien de nouveau sous le soleil ! » Et bien si, répond Saint Marc, cette bonne nouvelle, cet évangile porte un nom : Jésus, Christ, Fils de Dieu. Voici que l’infini entre dans le fini, que l’éternel s’inscrit dans le cours du temps et que l’incréé investit sa créature !

Jésus. Ce nom de Jésus, revêt lui aussi son importance, puisque Marie l’a reçu par l’ange Gabriel. Il résume à lui seul la mission de cet enfant : sauver l’humanité.

Christ : Le terme « christos » signifie : oint, qui en hébreux se traduit par messie. Le Christ, est donc cet homme, envoyé par Dieu pour accomplir les promesses des écritures et rendre l’alliance entre Dieu et les hommes définitive et inviolable.

Fils de Dieu : Jésus n’est plus, à la différence des prophètes, un homme choisit par Dieu pour établir une alliance. Il est Dieu lui-même, le Verbe, la 2ème personne de la trinité.
Jean Baptiste en a tressailli d’allégresse dans le ventre de sa mère. Son être et sa vie toute entière n’auront d’autre finalité que l’annonce de ce mystère. Il est la voix qui prépare le chemin devant Jésus. « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. »
A l’invitation du Baptiste, laissons-nous saisir par l’avènement du règne de Dieu parmi les hommes. Puissions-nous faire de notre Avent, une attente joyeuse de cet évangile, en préparant notre âme à recevoir l’enfant Dieu.

Don Louis Marie DUPORT

« Veillez ! »

« Veillez ! » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Souhaitons-nous la « bonne année » liturgique, car en ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons une nouvelle année, un nouveau cycle liturgique.
Dans l’Evangile, Jésus nous exhorte à la vigilance. Rester éveillé, cela veut dire garder la foi, garder les commandements, garder les sacrements, garder la prière (ce sont les 4 parties du Catéchisme de l’Eglise Catholique : le Credo, les 10 commandements, les 7 sacrements, la prière du Notre Père et du Je vous salue Marie). Il ne s’agit pas de nouveautés, ni de choses compliquées, il s’agit de garder et de faire fructifier le dépôt reçu, intangible, durant cette année nouvelle, en attendant le retour du Seigneur, qui « est le même, hier, aujourd’hui et à jamais » (Hé 13,8).
S’assoupir dans la foi, ne plus la nourrir, la vivifier, la faire grandir, cela peut nous arriver insensiblement. Des chrétiens parfois se contentent d’être des chrétiens d’habitude ; la foi alors s’affaiblit, elle peut se retrouver tellement fragile qu’elle ne résiste pas aux modes de pensée de notre monde sans Dieu, qui sont comme des vents tempêtueux qui déracinent les vieux arbres. Arrive un coup dur dans la vie, et l’on peut se retrouver dans le noir, sans la foi. « Veiller », c’est nourrir la foi grâce à la Parole de Dieu, lue et méditée chaque jour.
S’endormir dans les commandements, c’est ne pas les connaître, ne plus les pratiquer, les considérer, toujours dans ce monde sans Dieu, comme dépassés, c’est s’adapter à la mentalité et aux modes d’agir de ce monde, sans plus être sel de la terre ni lumière du monde, mais terre avec la terre et se retrouver, là encore, dans le noir. Quel gouvernement au monde pourrait dire que le commandement « tu ne tueras pas » serait désormais dépassé en prétendant que l’avortement devienne un droit ? La nuit descend et s’épaissit. « Veilleur, où en est la nuit ? » (Is 21,11).
S’endormir dans les sacrements, c’est ne plus les pratiquer, ou les méconnaitre. Regardons comment nous sommes attachés aux sacrements qui sont à notre disposition : la messe, qui peut être quotidienne, si l’on veut, et la confession : plus d’une fois par an ? Il y a en a qui vienne chercher ce « fortifiant » régulièrement.
S’endormir dans la prière, c’est ne plus prier, ou pas beaucoup, ou pas assez. Jésus associe bien les deux attitudes : « veillez et priez », sinon vous n’allez pas tenir au jour de tempête.
Nous sommes ces veilleurs auxquels Isaïe s’adressait, et nous répondons : oui, c’est le samedi saint, puis encore une nuit de veille, et vient enfin le matin de Pâques (Is 21,12). Si nous sommes en un grand samedi saint, tandis que la foi a sombré chez les disciples, car Jésus est dans un noir tombeau, même si l’espérance a sombré chez presque tous, Marie veille, son espérance est restée intacte, car elle n’est pas établie sur l’évidence des faits, mais sur les promesses de son Fils : « le troisième jour, je ressusciterai ! » Elle a tenu ferme et n’a pas été déçue. Attachons-nous à Marie et nous ne perdrons pas l’espérance.
En effet, les Paroles de Jésus ne passeront pas, tandis que le ciel et la terre passeront. Restons attachés à celles-ci, c’est-à-dire à l’Evangile. C’est-à-dire « bonne nouvelle ». Est-ce que les mauvaises nouvelles d’un monde secoué par la perversion, d’une église secouée par l’apostasie pourraient l’emporter sur l’Evangile ? Pour reprendre Saint Paul : est-ce que les persécutions, les insultes, les angoisses peuvent nous séparer de Jésus, le Christ, le Sauveur de l’humanité ? (Rm 8,35-39). C’est lui qui nous envoie, peu importe que ce soit au milieu des loups. Avec le Bon Pasteur nous sommes les grands vainqueurs « car éternel est son Amour. »
Bonne année !
Don Laurent LARROQUE

Message de Monseigneur Dominique Rey aux fidèles

Message de Monseigneur Dominique Rey aux fidèles 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers frères et sœurs,
Après la visite apostolique menée en début d’année en notre Diocèse, le Saint-Père a nommé Monseigneur François Touvet, évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon. Le coadjuteur,
selon le droit de l’Église, est un évêque qui me succédera lorsque ma charge prendra fin. Dans le cas présent, le pape lui confère des responsabilités spécifiques. J’avais moi-même suggéré la
nomination d’un évêque qui m’assiste dans le cadre de mes échanges avec les dicastères romains. J’accueille dans la confiance Mgr Touvet qui participera à mes côtés au gouvernement de notre Diocèse.
Je rends grâce à Dieu de voir notre Diocèse sortir des tourments dans lesquels nous étions entrés depuis le mois de juin 2022. Cette année et demie d’attente fut particulièrement difficile et douloureuse pour nous tous, prêtres, religieux, fidèles et particulièrement séminaristes. Malgré la tentation de la colère ou de l’incompréhension face à cette sanction collective, grâce à la prière et par la grâce de Dieu, nous n’avons pas cédé au découragement. C’est pourquoi je tiens à vous remercier d’avoir traversé avec moi ce temps d’épreuve dans la confiance et la prière. Notre Église diocésaine en sortira grandie dans l’humilité, le pardon, la remise en question, la confiance en Dieu et en l’Église.
Désormais une nouvelle ère commence pour notre Diocèse et je suis heureux des perspectives qui s’ouvrent à nous. J’accueille Monseigneur François Touvet en frère ; je le connais depuis de nombreuses années, notamment depuis que la charge épiscopale du diocèse de Châlons-en – Champagne lui a été confiée il y a 8 ans. Il est par ailleurs venu visiter notre Diocèse et notre séminaire, il y a quelques années. Il sait l’esprit missionnaire qui anime notre Diocèse et l’engagement fort de celui-ci dans la Diaconie au service des plus démunis
Désormais Monseigneur François Touvet administrera le Diocèse à mes côtés, particulièrement dans les domaines que le Saint-Père lui a confiés : gestion du clergé, administration, formation des séminaristes et des prêtres, accompagnement des communautés.
Je confie à vos prières et à la Sainte Providence cette collaboration nouvelle qui, j’en suis certain, apportera un nouveau dynamisme à notre Diocèse, pour le salut des âmes et la plus grande gloire de Dieu.
Mgr Dominique REY
Évêque de Fréjus-Toulon

« Notre sentiment d’appartenance »

« Notre sentiment d’appartenance » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Revenu récemment des Assises Martiniennes, rassemblement annuel de tous les prêtres de saint Martin durant lequel les membres prient, se retrouvent et travaillent ; j’ai en tête ce dont nous avons parlé ensemble à savoir le sentiment d’appartenance à la communauté saint Martin. Cette question peut être adaptée à l’ensemble de notre paroisse. Qu’est ce qui fait que je me sente appartenir à l’église particulière de saint Raphaël ? Dans cette église particulière se trouvent différents clochers. A quel clocher je me rattache et pourquoi ?
Ces questions sont importantes pour connaitre ses racines, savoir qui nous sommes et où nous allons, avoir une réflexion générale sur ma manière de pratiquer ma foi, savoir si je suis à la bonne place ou non.
Nos racines tout d’abord : ce qui fait que nous appartenons à cette église particulière est avant tout chose notre attachement à la personne du Christ. C’est lui qui est le centre de notre attention car il nous conduit directement à son Père comme il nous l’a enseigné. Ce qui m’unit à cette église n’est donc pas un parti politique ; Parmi nous certainement se trouvent des personnes qui ont des réflexions politiques très différentes. Ce qui m’unit à cette église n’est donc pas une identité humaine ; Parmi nous beaucoup viennent de différents horizons. Ce qui m’unit à cette église ne sont pas des sentiments communs ; Parmi nous beaucoup vivent la foi avec une sensibilité différente. Bref ce qui fait que nous sommes attachés à cette église particulière est notre recherche convergente de Dieu par la personne de Jésus. Cette recherche doit être ce qui lisse les différences pour que nous ne formions qu’un seul peuple, celui de Dieu.
Mon église ensuite : il est important de savoir si l’on est à la bonne place. On peut choisir son clocher selon de nombreux critères que je ne vais pas énumérer et qui sont certainement justifiables. Un seul cependant est vraiment bon : vais-je pouvoir grandir dans la foi et aider mon prochain dans ce but ? Car nous ne sommes pas seuls. Notre investissement est nécessaire pour que tous nous puissions grandir. Si je me sens bien dans tel église pourquoi ne pas m’y investir ? Certainement que l’on a besoin de moi pour faire grandir le sentiment d’appartenance.

Don Bruno de Lisle

Le Mal – en politique

Le Mal – en politique 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

—— « Eichmann à Jérusalem », 1963.
Il y a 60 ans cette année, une journaliste philosophe et politologue juive défrayait la chronique. Elle venait de qualifier le très fameux logisticien de la « solution finale » de la Shoah –dont elle avait intégralement couvert le procès– de « banal ». Le mot était lancé. Il provoqua contre sa personne une violente salve d’insultes et d’injures, jusqu’à l’obscène. Si derrière cette colère il pouvait y avoir de l’incompréhension
–celle de croire que ‘banal’ signifierait ‘sans importance’– cette réaction dépassait non seulement la bienséance, mais encore l’entendement. N’y avait-il pas dans cette disproportion l’expression du Mal lui-même, révolté d’être ainsi mis en lumière ?
Car de fait il n’y a pas d’opposition entre l’horreur du mal exercé, et la modalité de son exercice, factuellement constatée par Hannah Arendt comme étant « banale ».
Pour notre philosophe, le mal est bien sûr « radical ». Mais, selon un procédé politique qu’il conviendrait d’analyser, ce mal radical se réalise sous les dehors d’une sinistre banalité.
En témoigne le procès de Jérusalem en 1961 : tous s’attendaient à l‘affreux spectacle d’un « ogre » dans sa cage de verre du tribunal de Jérusalem, un monstre, puissant, ignoble, maléfique, digne des millions de meurtres qui lui étaient imputés. On ne vit en fait qu’un « petit fonctionnaire », « insignifiant », qui avait simplement accompli son travail, qui avait simplement abdiqué de son pouvoir de « penser ». Il en était devenu incapable de former le moindre jugement moral. « Les seuls responsables, se défendra-t-il, ce sont mes chefs, ma seule faute a été mon obéissance ». Petit. Banal.
—— « Du mensonge en politique », 1969.
Plus tard, dans un autre contexte, encore terrifiant, Hannah Arendt se demande gravement : « comment ont-ils pu ? ». Préalablement, elle montre de manière rationnelle et historique que « le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques ».
Mais tout de même… « comment ont-ils pu ? » Comment ont-ils pu accepter des millions de morts (notamment ici ceux de la guerre du Viet Nam) en se fondant sur le mensonge ?
Arendt écrit : « un lien existe entre la tromperie et l’autosuggestion » : « plus un trompeur est convaincant et réussit à convaincre, plus il a de chance de croire lui-même à ses propres mensonges ». « Le dupeur qui se dupe lui-même perd tout contact (…) avec le monde réel ».
Et revient alors notre thème : « Les spécialistes de la solution des problèmes (ainsi appelle t-elle ironiquement les hommes d’administrations politiques) n’appréciaient pas, ils calculaient. »
—— Au pays des Droits de l’Homme, 2023.
Il m’est souvent bien difficile d’envisager de la mauvaise foi chez les menteurs d’envergure et autres pervers de toutes sortes. Mon excessive naïveté en est surement responsable.
Hannah Arendt, avec ses concepts de « banalité du mal », et « d’autosuggestion dans la tromperie », me permet de concilier – un peu – cette naïveté avec l’épouvantable objectivité du mal organisé, politique.
À l’heure où l’on parle de légaliser la mise à mort de personnes censées l’avoir demandée (l’euthanasie), à l’heure où l’on parle aussi d’inscrire dans la Constitution un droit à mettre à mort d’autres personnes qui n’ont pas encore de voix pour le demander (l’avortement), il est salutaire et urgent de renouer avec notre dignité, notre capacité et notre devoir de « penser ».
Ainsi seulement nous pourrons « apprécier », sans nous laisser abuser par les «  calculs ».
La dramatique banalité du mal est à notre porte. Aujourd’hui. Ici. Chez nous.
« Dieu dit : Demande ce que tu veux que je te donne. Salomon réplique : Donne à ton serviteur un coeur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal. » 1 R 3,9.

Abbé Jean-Baptiste MOUILLARD

Prions pour nos défunts !

Prions pour nos défunts ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l’église catholique, n°1030).
Voici comment le catéchisme parle du Purgatoire, réalité de notre foi que nous sommes invités à regarder pendant ce mois de novembre, mois consacré à la prière pour les fidèles défunts. Lors de notre mort, nous vivrons le jugement particulier (« nous serons jugés sur l’amour  » nous dit saint Jean de La Croix) et, si nous sommes sauvés, nous irons soit directement au Paradis rejoindre les saints que nous avons fêtés le 1er novembre, soit au Purgatoire. Le Purgatoire est un temps de souffrance dans lequel les âmes passent par la peine du sens et la peine du dam (peine d’être séparé de la vision de Dieu). Cependant, à la différence des peines de l’enfer, les peines du Purgatoire sont passagères car les âmes qui s’y trouvent sont dans l’attente d’être dans la vision de Dieu. C’est donc un temps de purification.
En étudiant l’eschatologie, la théologie sur les fins dernières, nous comprenons que la souffrance de la séparation d’avec nos proches, causée par la mort, est prise au sérieux. Souvent, même chez les chrétiens fervents, on entend trop vite : « il est au Ciel, c’est merveilleux » ou alors « il n’a pas fait de mal, il est forcément au Paradis ». Les personnes plus loin de l’Eglise s’expriment avec leurs mots en disant que leurs défunts sont comme une étoile dans le ciel ou comme un ange qui veille sur eux. La foi de l’Eglise ne passe pas par-dessus la souffrance, elle ne la nie pas, elle ne nous dit pas que la mort est facile à vivre. L’espérance chrétienne ne fait pas semblant, elle n’est pas un discours vain : elle prend en compte la réalité du mal et de la souffrance. Il me semble que notre foi dans le Purgatoire nous le rappelle : nous avons à prier pour nos défunts pour qu’ils soient délivrés de la souffrance la plus grande qui soit : la séparation de Dieu, qui est l’amour infini. Alors une joie mystérieuse pourra réellement naître de nos cœurs car nous saurons qu’en priant pour ceux que nous avons aimés, nous leur permettrons d’accéder à la gloire du Ciel. Depuis les premiers temps de l’Eglise, les chrétiens ont prié pour leurs défunts, particulièrement en offrant le sacrifice de la messe à leur mémoire. Mettons nous à leur suite en priant, en retrouvant si nous l’avons perdu la belle coutume d’offrir des messes. Que la mort ne soit pas un sujet tabou dans nos foyers chrétiens mais que, la prière pour les défunts faisant partie de notre vie, nous nous préparions dès notre jeune âge à vivre, le moment venu, une sainte mort. C’est ce que nous demandons à Marie lorsque nous lui demandons de prier pour nous « maintenant et à l’heure de notre mort ».
Don Raphaël SIMONNEAUX

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