Editorial Principal

La France et l’Assomption

La France et l’Assomption 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En France, pendant plus de 200 ans la fête nationale était célébrée le 15 août. Ce n’est qu’en 1880 que la République a remplacé la fête nationale par celle du 14 juillet que nous connaissons aujourd’hui.

A l’origine de cette fête nationale, nous le savons bien sur notre terre de Provence, il y a l’histoire de la naissance de Louis XIV. Louis XIII (1601-1643) et son épouse Anne d’Autriche ne parvenaient pas à avoir d’enfant. Après
22 ans de mariage, il n’y avait toujours pas d’héritier. En 1637 le couple royal se met à supplier la Vierge de leur donner un fils. Ils demandent à tous leurs sujets de faire dans chaque paroisse, le 15 août, une procession afin d’avoir un fils.
Par ailleurs, à cette époque, le frère Fiacre des augustins déchaussés avait une grande gratitude pour la reine et priait à ses intentions. A cause de sa santé fragile, il bénéficiait des œuvres de la reine pour les malades. Le 3 novembre 1637, frère Fiacre reçoit l’apparition de la Vierge. Tandis qu’il prie, il entend d’abord la voix d’un petit enfant. Surpris, il tourne la tête et voit à cet instant la Vierge dans une belle lumière, vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles, les cheveux pendants sur les épaules, assise sur une chaise, tenant un enfant. « N’ayez pas peur, je suis la Mère de Dieu », dit-elle au frère. Au bout de quelques secondes, elle ajoute en montrant le petit garçon assis sur ses genoux : « Ce n’est pas mon Fils, c’est l’enfant que Dieu veut donner à la France. » La Vierge demande trois neuvaines publiques à la reine Anne d’Autriche : une à Notre-Dame de Paris, une à Notre-Dame-des-Victoires à Paris et la dernière à Cotignac, à la suite desquelles elle lui promet un fils.

Enfin, Marie montre l’image d’un tableau de Notre-Dame de Grâce. Pour attester les paroles de la Vierge, le frère trouverait ce tableau dans l’église de Cotignac. Contre toute attente, le frère Fiacre est rapidement reçu par Anne d’Autriche et Louis XIII. Ils acceptent de mettre sur pied les demandes de Marie. Du 8 novembre 1637 au 5 décembre suivant, les neuvaines publiques sont faites dans les lieux choisis par Marie. À la mi-janvier 1638, la reine se rend compte qu’elle est enceinte. Le couple royal demande au frère de se rendre à Cotignac pour vérifier la présence du fameux tableau de la Vierge et pour prier pour le bon déroulement de la grossesse.

Le 10 février 1638, le souverain fait la promesse de consacrer le royaume de France à la Vierge Marie si un héritier lui est donné. C’est le fameux « vœu de Louis XIII ». Le 5 septembre 1638, soit neuf mois, jour pour jour, après la fin des neuvaines, Louis « Dieudonné », futur Louis XIV, vient au monde.

Le roi Louis XIII consacre de manière solennelle la France Ă  la Vierge Marie sous le titre de Notre Dame de l’Assomption par un acte auprès du Parlement de Paris et demande Ă  ses sujets de faire tous les 15 aoĂ»t, jour oĂą Ă©tait dĂ©jĂ  cĂ©lĂ©brĂ©e la FĂŞte de l’Assomption, une procession solennelle dans chaque paroisse. Le vĹ“u sera confirmĂ© par Louis XIV en 1650, Louis XV en 1738 et Louis XVIII en 1814. PubliĂ© par lettres patentes, après consultation du parlement de Paris, c’est un document lĂ©gislatif de portĂ©e nationale.

De plus, en 1922, la Vierge Marie a été proclamée Patronne principale de la France sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption par le Pape Pie X, confirmant ainsi la consécration de la France faite par le roi Louis XIII en 1638.
Quel honneur d’être sous un si beau patronage ! Confions-lui notre pays qu’il retrouve la grâce de son baptême !

Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET, Curé

Se laisser prendre par l’Esprit

Se laisser prendre par l’Esprit 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans l’Ă©vangile de ce dimanche, notre Seigneur se prĂ©sente comme le pain venu du ciel, celui qui donne la vie Ă©ternelle, l’Eucharistie. Face Ă  cette rĂ©vĂ©lation, ses interlocuteurs auraient dĂ» se rĂ©jouir qu’un si grand don soit fait aux hommes c’est pourtant tout le contraire, ils rĂ©criminent contre JĂ©sus, refusant de croire en ses paroles.
Ils se disent entre eux : « Celui-lĂ  n’est-il pas JĂ©sus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère; Comment peut-il dire ‘je suis le pain descendu du ciel' ». Alors qu’ils sont experts dans les Ă©critures, qui ont nourri toute leur vie par les exploits que le Seigneur a accomplis pour son peuple, qu’ils ont vu les signes opĂ©rĂ©s par JĂ©sus, ils n’ont pas accueilli ses paroles. Tout est dit dans ces deux mots « nous connaissons », lĂ  s’exprime l’orgueil de l’homme fermĂ© Ă  la libertĂ© de l’Esprit de Dieu qui souffle oĂą il veut. Et pourtant Dieu dit lui-mĂŞme que nos pensĂ©es ne sont pas ses pensĂ©es. Dieu n’est pas un super homme qui raisonnerait comme un homme et agirait comme un homme, il est Dieu, d’une sagesse qui dĂ©passe tout ce qu’on peut imaginer. Face Ă  lui, l’homme doit ĂŞtre prĂŞt Ă  ĂŞtre surpris par les voies que le Seigneur prend.
Si la vĂ©ritĂ© de la foi est immuable, c’est dans sa manière d’agir que notre Seigneur se montre le plus Ă©tonnant, le plus dĂ©routant. Sa sagesse se traduit par une finesse dans son action afin qu’elle soit adaptĂ©e Ă  chaque situation concrète.
Nous le voyons bien dans les tĂ©moignages que nous entendons, chacune de nos vies est remplie de ces signes, de ces rencontres providentielles qui nous transforment. Nous nous sommes sĂ»rement dĂ©jĂ  exclamĂ©s « Que Dieu est fort » en entendant comment il avait relevĂ© une personne Ă©prouvĂ©e par la vie et le pĂ©chĂ© au moment oĂą pour elle tout semblait perdu. Et si ces rĂ©cits se multiplient dans notre temps oĂą il y a tant d’hommes si loin de lui, aucun n’est redondant, nous n’avons jamais cette impression de dĂ©jĂ -vu.
La mission Anuncio a Ă©tĂ© le terrain parfait pour expĂ©rimenter cela, tant dans les tĂ©moignages des personnes rencontrĂ©es que par les retours des missionnaires. J’ai Ă©tĂ© particulièrement marquĂ© par la chasse au trĂ©sor. Elle consistait Ă  prier Dieu pour recevoir des images et ensuite aller Ă  la recherche de celles-ci et aborder les passants. D’abord dubitatif quand les missionnaires ont rapportĂ© ĂŞtre allĂ©s Ă  la recherche d’une grenouille, j’ai dĂ» reconnaitre que leur rencontre avec la gĂ©rante du magasin oĂą ils l’ont trouvĂ©e a Ă©tĂ© providentielle pour cette dernière.
En Ă©tant ouvert Ă  ce que Dieu agisse de manière inattendue, en Ă©tant Ă  l’Ă©coute de ses signes et des fruits qu’ils portent, on se laisse ĂŞtre un outil de sa providence sans y faire obstacle ; mais si, comme je l’Ă©tais vis Ă  vis de la chasse au trĂ©sor, on nĂ©glige ce qui nous semble Ă©trange, on limite les signes que le Seigneur peut employer avec nous et donc les fruits qui en sortiront.
Laissons-nous bousculer par la libertĂ© de l’Esprit comme les apĂ´tres se sont laissĂ©s toucher par la nouveautĂ© de l’incarnation et de la passion pour reconnaitre le Christ et le suivre.

Damien MENARD, séminariste

Bonnes vacances

Bonnes vacances 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En parcourant les côtes de l’Estérel en « snorkeling » (j’ai appris ce terme technique au petit-déjeuner ce matin : « randonnée aquatique masquée tubée souvent palmée »), j’ai eu l’occasion de rendre grâce pour les merveilles de la nature. Particulièrement lorsqu’il fallut passer par un étroit passage entre deux parois d’immenses rochers où la largeur du corps était seulement assurée. Deux mètres de profondeur, une dizaine d’autres au dessus, sur une longueur de 5 ou 6 mètres. Comme un étroit couloir rappelant la porte étroite toujours devant nous, avec, au fond, l’immensité de la mer, image de l’infini. Pour mystifier l’aventure, il y avait un peu d’obscurité du fait de la hauteur des falaises voisines, mais aussi un peu de soleil qui se trouvait presque parfaitement dans l’axe de cette anfractuosité et relevait les couleurs azur et rouge des éléments en jeu dans ce spectacle prodigieux. Dans le silence, de merveilleux petits poissons, souvent en banc, scintillant de mille feux colorés sous les quelques rayons du soleil accompagnaient mon avancée. C’était beau.
Je vivais cette expĂ©rience – masquĂ©, tubĂ©, palmĂ© – entre deux rendez-vous d’ultime prĂ©paration au sacrement du mariage. L’actualitĂ© plus large nous prĂ©sentait les suites du scandale de l’ouverture des Jeux Olympiques, les larmes d’une boxeuse italienne abandonnant la partie face Ă  son adversaire algĂ©rienne dite intersexuĂ©e mais plutĂ´t femme puisque, d’après son passeport, il faut dire « elle », la poignĂ©e de main entre deux athlètes nord-corĂ©ens et sud-corĂ©ens, l’ovation gĂ©nĂ©rale pour LĂ©on Marchand qui a remportĂ© plusieurs mĂ©dailles en natation, et toujours les conflits armĂ©s dans le monde entier qui ne semblent pas se sentir concernĂ©s par la fameuse trĂŞve olympique. Au niveau local, la ville de Saint-RaphaĂ«l se met au couleur de la saint Pierre, se prĂ©pare Ă  vivre ces trois jours de fĂŞte patronale, après les ovations des feux d’artifice de Boulouris, et avant d’accueillir les missionnaires d’Annuncio.
Au fond, quel est le sens de toute cette Histoire, avec un grand H, cet immense récit au présent, de la réalité qui ne saurait être arrêtée et dont nous faisons partie ? Pourquoi la beauté est-elle toujours souillée par la laideur, le respect bafoué par l’obscénité et la violence, la culture violée par l’ignorance et l’arrogance, la paix compromise par l’égoïsme et l’attrait du pouvoir ou du gain ? Pourquoi ?
Parce que le drame de l’humanitĂ© est aussi le socle de son invincible espĂ©rance. Depuis le premier pĂ©chĂ© – dĂ©ni de rĂ©alitĂ© et orgueil de l’homme pensant pouvoir se passer de Dieu – le monde gĂ©mit dans l’attente d’une rĂ©demption que Dieu ne cesse de lui offrir.
Cette période estivale peut-être un moment privilégié pour mesurer davantage cette immense alternance dans laquelle nous sommes ballotés, alors que nous fixons un regard renouvelé sur la beauté, la bonté, et le bien.
Nous connaissons la phrase de Dostoïevski : « la beauté sauvera le monde ». Mais nous oublions souvent que Dostoïevski parlait alors du Christ-Jésus. C’est lui que nous devons voir lorsqu’au milieu des maux et du laid, il nous est donné d’entrapercevoir une fenêtre sur l’infini de l’éternité, fenêtre que toute chose belle, aussi discrète et ténue soit-elle, nous offre en vérité.
Père Jean-Baptiste MOUILLARD

Ce que nous offrons est grandi par Dieu

Ce que nous offrons est grandi par Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Saint Jean dans cet évangile parle d’une grande foule et un verset après une foule « nombreuse ». Ces gens se précipitent pour voir et écouter cet homme dont la parole touche et le cœur et l’intelligence.
Jésus a le souci du salut de l’âme de chaque homme suivant sa mission. Mais il fait également attention aux détails matériels comme la nourriture ; cette foule a besoin d’une alimentation spirituelle mais leur corps a aussi besoin d’une nourriture plus concrète puisque cela fait longtemps qu’elle le suit. Le Christ teste la confiance de ses disciples en leur demandant d’aller acheter du pain pour nourrir cette foule. Philippe n’y voit que l’impossibilité financière, le groupe des Apôtres n’a pas assez d’argent pour acheter du pain ; André recense ce qu’ils ont : cinq pains et deux poissons qu’un jeune garçon a apportés avec lui.
Jésus aurait pu faire les choses bien différemment : transformer des pierres en pain comme le Diable l’avait suggéré dans les tentations au désert (cf. Luc 4,3) ; renouveler le miracle de la manne (cf. Exode 13,31sv.) ; créer du pain à partir de rien, mais il a voulu que cela vienne de l’assemblée, que ce soit une participation active de ceux qui l’écoutent. C’est donc ce qu’avait apporté un jeune garçon qui sert de base au miracle de la multiplication des pains.
Ce jeune garçon reste anonyme, nous savons simplement qu’il accepte de partager avec Jésus ce qu’il a prévu pour son propre repas, sans se douter que sa petite contribution va permettre de nourrir cinq mille hommes.
Chacun d’entre nous est ce jeune garçon ! Ce passage de l’Evangile nous interroge sur ce que nous possédons : cherchons ce que-nous pouvons mettre aujourd’hui à la disposition du Christ et de son Eglise ? Même si nos forces et nos moyens nous semblent dérisoires, soyons sûrs que, s’ils sont donnés avec foi et confiance, ils serviront à nos frères, bien au-delà de leur nécessaire, cela deviendra surabondant, nos cinq pains d’orge deviendront, après satiété, douze paniers pleins… Ce que nous offrons n’est pas une question de quantité ou de valeur, la pauvre veuve n’offrait que deux piécettes (cf. Luc 21,1-4) au Temple de Dieu et pourtant elle provoque l’admiration de Jésus parce qu’elle les donne sans arrière-pensée.
D’après un commentaire du P. Jean-Paul Bouvier
Don Brune de LISLE

Le Seigneur est mon Berger

Le Seigneur est mon Berger 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus, voyant cette grande foule qui l’attendait « fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »
Alors Il leur enseigna l’Evangile, qui sont les « verts pâturages » dont parle le Psaume, ceux de la « saine doctrine » (1Tim 1,10), et depuis 2000 ans,
il envoie ses apôtres continuer d’enseigner l’Evangile à toute cette foule, qui suscite aujourd’hui encore, et comme jamais, une grande pitié, car «  ils se sont donnés des maîtres en quantité, et ne supportent plus la saine doctrine  » (2Tim 4,3).
Mais dans cette foule, un grand nombre se lève en nous disant : “n’auriez-vous pas, vous, la vraie Bonne Nouvelle à nous annoncer, celle de Dieu, pas une invention des hommes ?” Et en effet, le nombre de catéchumènes augmente (ceux qui demandent spontanément une formation chrétienne et le baptême chrétien).
Oui, Dieu a parlé, c’est la Bible. C’est l’Evangile. Ça commence par la bonne nouvelle d’un Créateur Bon qui « a vu tout ce qu’il avait fait : cela était très bon ! » (Gn 1,31) À la page d’après, cependant, il y a la mauvaise nouvelle du premier péché (abus de la liberté que Dieu nous a donné comme un très noble cadeau), par lequel le serpent des origines a inoculé en nous le doute vis-à-vis de Dieu, comme si sa Loi devait nous amoindrir et la transgression nous agrandir. De serpent devenu aujourd’hui grand Dragon (Ap 12,3.9), qui semble dominer le monde, son message reste le même (Gn 3,5) :
“si vous transgressez la loi de Dieu, si vous continuez de vouloir remplacer sa CrĂ©ation (très bonne) par la vĂ´tre très transgressive, « vous serez comme des dieux qui redĂ©finissent par eux-mĂŞmes le bien et le mal selon leurs propres critères qui vont vous auto-diviniser” – c’est-Ă -dire, en fait (car c’est le menteur, Père du Mensonge et homicide dès le commencement, cf Jn 8,44)  : vous allez vous auto-dĂ©truire.
Cela semble bien parti… Cependant il ne faut pas désespérer. “Le Dragon semble dominer”, disais-je, car si le Mal est puissant (à cause de notre adhésion à sa séduction infernale), le Bien, Dieu, est Tout-Puissant. Rien ne lui échappe. L’Adversaire des origines et de la fin des temps ne possède que le pouvoir que Dieu lui concède. Jusqu’à l’heure du jour du mois de l’année (cf Ap 9,15) où Dieu lui commandera : « stop ! » “Et il se fera un grand calme…” (cf Mc 4,39).
Donc, Gn 1 : tout va bien. Gn 3 : patatrac à l’origine des temps ! Ap 12 : patatrac à la fin des temps, et mondialement ! Entre les deux : Jésus-Christ. Le Sauveur. La Bonne Nouvelle. La porte des brebis perdues (Jn 10,7) pour retrouver le chemin du Paradis perdu. Il est lui-même « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6), le « bon berger » (Jn 10,11), le Victorieux (Ap 6,2 et 19,11).
« Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter Ă  tout vent de doctrine, au grĂ© de l’imposture des hommes et de leur astuce Ă  fourvoyer dans l’erreur. » Eph 4,14. L’erreur du relativisme, qui voudrait rĂ©duire la « Bonne Nouvelle de Dieu » (Mc 1,14) Ă  une opinion religieuse parmi les autres opinions religieuses ; rĂ©duire le Bon Berger Ă  un “gentil fondateur de religion” parmi d’autres, et empĂŞcher les brebis de se rĂ©unir derrière lui, jusqu’à devenir, selon sa prophĂ©tie, « un seul troupeau et un seul Pasteur » (Jn 10,16). Cela se rĂ©alisera, car « Dieu est assez puissant pour rĂ©aliser ce qu’il a promis. » Rm 4,19.
« Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui, et il le sera à jamais. Ne vous laissez pas égarer par des doctrines étrangères et perverses. » Héb 13,8.
Don Laurent LARROQUE

« Ne rien prĂ©fĂ©rer Ă  l’amour du Christ »

« Ne rien prĂ©fĂ©rer Ă  l’amour du Christ » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Ecoute, mon fils, les préceptes du maître et tends l’oreille de ton cœur. Reçois volontairement l’exhortation d’un père si bon et mets-la en pratique, afin de revenir par le labeur de l’obéissance à celui dont t’avait détourné la lâcheté de la désobéissance ».
Voici les premiers mots de la règle de saint Benoît, patron de l’Europe, que nous avons fêté le 11 juillet. Depuis près de 1500 ans, des moines et des moniales consacrent leur vie en entrant dans ce que saint Benoît appelle lui-même « une école du service du Seigneur. » La finalité est donc de se détourner de la désobéissance du péché pour revenir vers Dieu.
La règle organise le temps, l’espace, les relations jusque dans les petits détails de ce qui se vit au sein de la clôture monastique. Obéissance au père abbé qui « tient dans le monastère la place du Christ », pauvreté évangélique qui fait qu’aucun moine ne possède de biens propres, chasteté dans le respect de leur consécration religieuse et stabilité dans le monastère sont les quatre vœux que prononcent les moines et sur lesquels ils fondent leur vie. On résume souvent la règle par ces deux mots : « ora et labora », prie et travaille. Le moine se rend
six fois par jour et une fois au milieu de la nuit à l’église pour chanter la louange du Seigneur dans la liturgie des heures et, en conservant le silence, il s’adonne à un travail intellectuel ou manuel entre chacun des offices dans un climat de silence. Il y a dans la règle de saint Benoît quelque chose de très étonnant pour notre époque : tout est à l’opposé du bonheur que promet le monde. Le moine ne voyage pas mais reste toute sa vie au même endroit, il ne dépense pas en loisirs l’argent qu’il a gagné mais ne garde rien pour lui personnellement, il vit la chasteté en vue du Royaume et obéit à un autre et à une règle ; pourtant, il est très impressionnant de voir très souvent la joie profonde qui sort du cœur de ces consacrés à Dieu. Leur vie n’a pas de sens aux yeux du monde mais l’évangile dit qu’ « ils ont choisi la meilleure part  ». Ceux qui ont déjà eu la joie de s’entretenir avec un moine ou une moniale qui est fidèle depuis de nombreuses années à sa vocation ont sans doute été émerveillés par le sourire qui n’est pas humain qui se dégage du visage parfois déjà bien marqué par les rides.
Nous ne sommes pas moines mais nous pouvons nous laisser enseigner par eux et par saint Benoît. Dans notre vie au milieu du monde, souvenons-nous que nous ne devons « rien préférer à l’amour du Christ. » Souvenons-nous que nous avons à établir une règle de vie pour apprendre jour après jour à suivre le Seigneur : temps de prière quotidiens, silence et simplicité de vie peuvent aussi donner sens à notre existence où nous constatons souvent que le temps s’accélère.
Prions pour les vocations monastiques qui ont façonné la culture chrétienne qui a marqué notre Europe et prions pour que nous sachions nous laisser enseigner par la beauté de leur vie. Une bonne lecture de notre été pourrait être la règle de saint Benoît et une bonne occupation un petit séjour en abbaye !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Vacances, vacances…

Vacances, vacances… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans ses Conférences, Jean Cassien (360-435) rapporte cette anecdote qui peut nous accompagner durant les vacances :
« Saint Jean l’ÉvangĂ©liste, comme certains s’Ă©taient scandalisĂ©s de l’avoir trouvĂ© en train de jouer avec ses disciples, demanda Ă  l’un d’eux qui portait un arc, de tirer une flèche. Lorsque celui-ci l’eut fait plusieurs fois, il lui demanda s’il pourrait continuer toujours. Le tireur rĂ©pondit que, s’il continuait toujours, l’arc se briserait. Saint Jean fit alors remarquer que, de mĂŞme, l’esprit de l’homme se briserait s’il ne se relâchait jamais de son application. »
Nos vies ressemblent parfois à cet arc qui ne cesserait de tirer des flèches. L’homme moderne se trouve engagé dans une course de plus en plus rapide. Il ressemble à un arc qui une fois la flèche décochée se retrouve immédiatement bandé par la suivante. Il y a une fatigue corporelle, mais surtout une tension de l’esprit.
Saint Thomas fait remarquer que « de mĂŞme que la fatigue corporelle se relâche par le repos du corps, de mĂŞme la fatigue de l’âme se relâche par le repos de l’âme »
Il nous est très facile de savoir ce qui repose notre corps, car la nature attache un plaisir sensible à la satisfaction de nos besoins corporels.
Mais il est plus difficile de savoir ce dont notre âme a le plus besoin ! Pour que l’arc ne se brise (on parle aujourd’hui de Burn out…) il est nécessaire de répondre à ses attentes spirituelles !
Les vacances sont donc une belle manière de vérifier notre croissance dans la vie intérieure.
Qu’avons-nous prévu pour ces deux mois d’été ? Avons-nous laissé à Dieu la possibilité de prendre soin de notre âme ? Si nous n’avons pas encore pensé nos vacances sous cet angle, demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer sur nos besoins spirituels. Demandons Lui de savoir prendre une décision pour les besoins de notre âme. Si nous l’interrogeons, le Paraclet saura bien nous éclairer. Est-ce un temps de retraite en solitude ? Un pèlerinage ? Un temps privilégié avec mon époux ? avec un ami ? La lecture d’un bon ouvrage ?
Puisse ce temps de vacances être ainsi un véritable ressourcement  !

Don Louis Marie DUPORT

Que procure la foi ? : « la vie éternelle »

Que procure la foi ? : « la vie éternelle » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Revenu sur la rive occidentale du Lac, la foule nombreuse est là, au point qu’on l’écrasait. C’est dans ce contexte que Saint Marc dans son évangile nous raconte ce dimanche le double miracle de Jésus. Deux récits imbriqués l’un dans l’autre qui ne sont pas sans points communs : deux figures féminines (une femme et une fillette), les douze années, et surtout la foi qui guide ces démarches.
Jaïre, ce notable chef de synagogue, fait preuve d’une belle vénération et d’une grande confiance envers Jésus. Sa prière révèle une foi profonde. Jésus sensible à la détresse de cet homme l’accompagne dans cette bousculade générale. Voilà qu’une femme atteinte d’hémorragie chronique depuis 12 ans survient, poussée par une foi ardente, pour toucher ne serait-ce que le pan de son manteau. La détresse physiologique et sociale est immense : à la fois la souffrance physique et une paria à éviter. Le contact réussit  : la guérison est instantanée. Elle le ressent physiquement et Jésus réalise que sa puissance a été efficace.
La volte-face de Jésus et la question « qui m’a touché ? » fait craindre à la femme de s’avancer, mais elle ose avouer sa guérison. Jésus, alors que Jaïre est pressé, semble prendre tout le temps nécessaire pour écouter longuement cette femme. La parole de Jésus est libératrice : « ta foi t’a sauvée » et confirme sa demande « je serai sauvée ». C’est bien cela qui nous sauve : la foi. Dans le dialogue initial pour le baptême l’Eglise interroge « que demandez-vous ? » : « la foi ». Puis « que procure la foi ? » : « la vie éternelle ».
Reprenant son chemin, Jésus arrive à la maison de Jaïre et se heurte aux moqueries, aux gémissements, à la non-foi. Après avoir mis tout le monde dehors, dans l’intimité restreinte des parents et de ses trois compagnons il fait un simple geste et prononce cette parole salutaire « Lève-toi ». La guérison est immédiate, la fillette est rendue à la vie. Il manifeste ici son pouvoir sur la mort.
Pour les apôtres qui l’accompagnent il y a de quoi être surpris. En quelques jours Jésus manifeste son pouvoir : sur la mort avec la fille de Jaïre, sur la maladie en rendant la santé à cette femme anonyme, sur le diable en délivrant le possédé de Génésareth de la Légion de démons, sur les éléments en calmant la mer et la tempête d’une simple parole… il y a de quoi réfléchir sur leur maître : « Qui est-il celui-là ? »
Et nous ? Comment nous approchons-nous de Jésus ? De quel salut avons-nous besoin en venant à Lui ? Avec quelle foi demandons lui de nous laisser toucher ? Beaucoup le touchent dans le Saint Sacrement, combien le touchent avec foi si bien qu’Il fasse en nous toutes choses nouvelles ? Il est pleinement Vicorieux.

Don Marc Antoine CROIZE POURCELET

Comptons sur sa Parole !

Comptons sur sa Parole ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Pourquoi Jésus dort-il dans nos tempêtes ? C’est qu’il ne s’impose pas. Il est toujours là dans notre barque, mais quand on lui dit : “laisse-nous mener la barque. Tu étais charpentier, tu n’étais pas marin. Va te reposer, Jésus, nous on prend le gouvernail”.
JĂ©sus ne s’impose que dans des cas exceptionnels. Mais gĂ©nĂ©ralement, il nous laisse libre d’essayer de nous y prendre par nous-mĂŞmes, avec toutes nos prĂ©tentions de “savoir-faire”, et il attend. Il s’endort en attendant qu’on vienne recourir Ă  Lui. Il savait pourtant bien, en s’engageant sur le lac, que des nuages allaient surgir de derrière les collines, et que la tempĂŞte allait Ă©clater. Il Ă©tait le seul Ă  savoir. Mais il a voulu laisser les apĂ´tres Ă  leur savoir-faire, afin de leur rappeler leurs limites et vers quels dangers peuvent nous porter nos illusions. Alors quand ils l’ont gentiment priĂ© de le laisser faire, il est allĂ© dormir sur un coussin Ă  l’arrière. Il devait en avoir bien besoin, parce que mĂŞme la tempĂŞte ne l’a pas rĂ©veillĂ©. Mais dans son sommeil, il devait avoir – mais n’a-t-il pas encore maintenant  ? – une certaine amertume, de voir que l’homme Ă©prouve si peu le besoin de recourir Ă  Lui, qui est pourtant descendu du ciel jusque dans chacune de nos barques, pour se faire tout proche de nous, tout penchĂ© sur nous, tout intĂ©ressĂ© par la façon dont nous manĹ“uvrons notre gouvernail et notre barque en ce monde dangereusement fluctuant.
« Ils se réjouissent (…) d’être conduits au port qu’ils désiraient » dit le Psaume. L’essentiel, c’est d’arriver à bon port, le ciel. « Il a dit : allons de l’autre bord ! » Ce qu’il a dit, il est capable de l’accomplir (cf Rm 4,21). Sa Parole compte plus que la tempête. Mais alors il faut nous rendre compte que Dieu est toujours proche et qu’il ne demande qu’à nous aider. Le point de départ sera souvent de commencer par se fier à sa Parole. N’est-elle pas à notre disposition ?
Cependant, nous sommes des sourds spirituels, nous n’entendons pas le murmure de l’Esprit-Saint qui coule comme une source au fond de notre cœur pour vivifier en nous la lecture de la Parole de Dieu ; nous sommes des aveugles spirituels, et nous risquons notre ruine spirituelle, engloutis par le monde, parce que nous voulons agir par nous-mêmes en un monde global qui a voulu mondialement se diriger par lui-même sans Dieu. Alors que Dieu est là, dans nos barques (ma personne, ma famille, ma paroisse, mon Eglise, ma France, mon Europe, ce monde qui n’en peut plus de son “savoir-faire”…), Dieu est là, apparemment endormi, mais attentif à nos besoins en attendant qu’on l’appelle à l’aide.
Aussi lorsque Pierre, en voyant que les vagues qui s’approchaient, allaient vraiment être fatales pour le bateau, a enfin lâché son gouvernail pour aller secouer Jésus à l’arrière en lui disant : “au secours, Seigneur!” (non sans lui reprocher son sommeil), alors l’amertume de Jésus est cependant tombée d’un coup. Jésus est Dieu, et quand on l’a mis de côté dans nos vies, il n’est pas comme nous. Il ne dit pas: “je t’avais bien dit, mais tu n’a pas voulu m’écouter, maintenant débrouille-toi.” Lui, il est Jésus, son Nom veut dire : Sauveur, le Dieu Sauveur. Le seul Sauveur, il n’y en a pas d’autres. Il n’y a rien qui sauve en dehors de Lui. Et il est venu pour cela. Jésus sauve toujours dès qu’on l’appelle. Pourvu qu’on l’appelle. Sa voix, sa Parole domine les grandes eaux, la grosse vague de la mort. Comptons sur sa Parole !
Don Laurent LARROQUE

Nous nous battons pour la venue du Royaume de Dieu dans les cœurs.

Nous nous battons pour la venue du Royaume de Dieu dans les cœurs. 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit ». Cette phrase a été prononcée par Satan lui-même à l’adresse de Saint Jean-Marie VIANNEY, appelé également le curé d’Ars. Mise en lien avec l’évangile de ce dimanche, nous pouvons mieux saisir ce que nous attendons tous : l’avènement du royaume de Dieu dans les cœurs de tous les hommes. Nous n’attendons pas un homme providentiel qui pourrait rendre à notre pays sa grandeur d’antan (je pense en particulier aux élections qui auront lieu bientôt dans notre pays), nous ne cherchons pas à créer un monde parfait, mais simplement que le Christ règne dans nos cœurs. Ce faisant, le monde deviendra meilleur. Mais cela nécessite beaucoup de foi puisque ce n’est pas un résultat que nous percevons immédiatement.
Notre Seigneur Jésus dit au chapitre 15 de l’évangile selon saint Luc : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion ». La conversion des pécheurs, voilà ce que nous recherchons et c’est de notre conversion dont il s’agit, ce n’est pas celle du voisin qui fait tant de mal selon nous. Nous rencontrons des difficultés à comprendre cela, car il y a beaucoup de scandales et de mal inqualifiable dont nous sommes témoins régulièrement. Nous voulons les dénoncer avec force et nous avons raison et même le droit de le faire, mais à trop les combattre, nous pouvons oublier que le royaume de Dieu doit venir avant toute chose en nous.
C’est l’objectif essentiel de notre vie. « Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ». Cette graine qui est semée dans nos cœurs grandit alors même que nous souffrons, que nous nous réjouissons, que nous vivons. Dieu opère en nous de belles choses qui nous font faire du bien et hâter la venue du Christ. Chers frères et sœurs, il y a tant de belles choses qui se passent dans nos paroisses et qui ne font pas de bruit !
Le Seigneur fait grandir son royaume dans nos cœurs sans que nous ne nous en apercevions, en silence, discrètement. Continuons inlassablement de nous battre pour que Dieu vienne faire sa demeure en nous !
Don Bruno de LISLE

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