Editorial Principal

Le sens des processions

Le sens des processions 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En ce dimanche des Rameaux, l’Eglise universelle nous demande de faire une grande procession avant d’entrer dans l’église édifice. Cette procession nous permet de nous mettre dans les mêmes dispositions que les Juifs de l’époque qui ont vu Jésus entrer dans Jérusalem comme ils l’attendaient, c’est-à-dire de manière glorieuse. Enfin le Messie allait se manifester ! Mais le Christ, nous le savons, a manifesté sa gloire non à la manière des hommes mais bien à la manière de Dieu. Donc, nous allons marcher derrière la croix qui est le signe de l’amour de notre Dieu. Cette procession développée nous rappelle que, chaque dimanche, nous suivons le Christ en croix qui marche devant le peuple, comme la nuée lumineuse précédait et guidait le peuple élu durant la sortie d’Egypte. Les servants d’autel, les servantes de l’assemblée et tout le clergé suivent le Christ qui part du fond de l’église, qui symbolise les endroits de la terre les plus éloignés de Dieu et avancent avec les chants et l’orgue vers le sanctuaire délimité par une marche ou le banc de communion, le sanctuaire symbolisant le Ciel où se trouve Dieu. Ce sanctuaire se situe à l’Est, lieu où le soleil se lève tous les jours. C’est en direction du soleil qui symbolise le Christ ressuscité d’entre les morts que nous nous dirigeons et vers qui nous faisons monter nos prières.
En soit, nous pourrions tous les dimanches faire une grande procession partant d’une église vers une autre, chantant dans les rues la gloire de Dieu et notre désir de conversion. C’est bien ce que faisaient les tous premiers papes à Rome qui processionnaient d’une basilique majeure vers une autre. On chantait alors le Kyrie, chant qui demande à Dieu d’entendre nos prières, comme les romains le disaient aux empereurs qui entraient dans les villes  : « Seigneur prends pitié de nous, occupe toi de nos affaires car nous avons besoin de toi ». Entrant ensuite dans l’église, on commençait les prières et les lectures directement. Ainsi, nous pouvons lorsque nous voyons la procession avancer, nous imaginer que nous en faisons partie et que nous suivons le Christ. Ce n’est que pour des raisons pratiques que les processions sont réduites aux personnes qui vont aider pour la célébration de la messe. (C’est pourquoi les servants et servantes sont invités à améliorer toujours plus leurs tenues puisqu’ils représentent tout le peuple des chrétiens suivant le Christ).
Forts de tout cela, ne manquons pas cette procession qui est le signe visible de notre désir de suivre toujours plus le Christ notre sauveur.
Don Bruno de LISLE

Aveu de faiblesse

Aveu de faiblesse 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’actualité politique en ce temps de Carême est consternante. Derrière des déclarations grandiloquentes où la démagogie flirte avec le mensonge, se cache, entre autres, un immense aveu de faiblesse. L’orgueil étant l’anti-vertu qui rend bête (et parfois si bête), cet aveu de faiblesse est évidemment présenté comme le summum du progrès, la fine pointe de la modernité, l’avance assumée de la « Frôonce » sur tous les autres pays du monde encore si arriérés…
Il ne s’agit en réalité que d’une pauvreté humaine et d’une misère morale érigées en normes humanistes, suite logique d’un échec de civilisation. Une nation qui se construit sur la liberté d’empêcher ses enfants de naître et qui anticipe l’évacuation de ses anciens est clairement en situation d’échec. Depuis de nombreuses décennies, nos dirigeants de tous bords ont petit à petit évacué les valeurs laïques chrétiennes qui ont constitué notre pays. Depuis, leurs successeurs se montrent toujours aussi zélés et toujours plus incapables de proposer une alternative au rationalisme et à l’hédonisme qui, au ressenti de tous, étouffent pourtant la personne humaine et la rendent toujours plus insatisfaite.
Ainsi gavée d’individualisme et de matérialisme, la France ne sait plus, ne veut plus, s’occuper de ses enfants à l’existence fragile : elle les supprime. Quel terrible aveu de faiblesse…
Rappelons-nous alors que c’est au sein de l’Empire romain qui amorçait sa décadence, que les chrétiens ont commencé à vivre leur foi : « Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, mais leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. (…) On les calomnie, et ils y trouvent leur justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. (…) L’âme habite dans le corps, et pourtant elle n’appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde mais n’appartiennent pas au monde. » (Lettre à Diognète, entre l’an 120 et l’an 200)
Chers frères et sœurs par le baptême, il nous faut ré-apprendre ce que nos ainés dans la foi ont vécu il y a de nombreux siècles. Apprenons et apprenons à nos enfants à vivre en ce monde comme une âme sait vivre en paix et heureuse dans un corps étriqué et parfois très malade : certains d’entre nous, paroissiens particulièrement affectés dans leur cœur ou dans leur corps, en donnent le merveilleux témoignage.
En l’an 170, un auteur encourageait déjà les chrétiens à vivre dans le monde sans appartenir au monde. à l’autre bout de la frise historique de l’Église, en 1969, un autre auteur, l’abbé Josef Ratzinger, encourageait également ses frères :
« Je pense, non, je suis sûr que le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement.(…) Ce sera une Église plus spirituelle qui ne s’arrogera pas un mandat politique en flirtant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite. Elle sera pauvre et deviendra l’Église des pauvres. (…) Le processus sera long et ardu. (…) Mais après l’épreuve de ces divisions, une grande force émergera d’une Église intériorisée et simplifiée. (…) L’Église connaîtra une nouvelle floraison et apparaîtra comme la maison des hommes, où ils trouveront la vie et l’espérance en la vie éternelle ».
Abbé Jean-Baptiste MOUILLARD

Pour aller plus loin, voici deux petits textes pour ce temps du Carême :

  • « Epître à Diognète » (en 170).
  • « La prophétie de J. Ratzinger » (en 1969).

Nous avons cru à l’amour de Dieu

Nous avons cru à l’amour de Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

S’il y a bien une phrase de l’évangile que nous devrions apprendre par cœur pour la répéter sans cesse autour de nous, c’est bien
Jn 3, 16. «  Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.  » Benoît XVI nous disait au début de son encyclique « Deus caritas est » : « Nous avons cru à l’amour de Dieu : c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. » Voici notre identité chrétienne : nous avons expérimenté l’amour de Dieu dans notre vie. Il était là lorsque nous avons eu besoin de Lui : Il a été présent lors d’une crise de notre existence, Il nous a accompagnés dans un deuil difficile à vivre, dans l’épreuve de la maladie. Nous pouvons dire  : l’amour de Dieu, c’est du concret. J’ai pu le toucher dans ma propre vie. Il nous a tellement aimés qu’il s’est fait l’un de nous et qu’Il nous a rejoint dans notre existence pour nous donner une vie nouvelle fondée sur l’amour inconditionnel qu’il a, à notre égard.
Pourtant, malgré cet amour immense, nous ne sommes pas saints. Nous avons du mal à accepter cet amour et à nous laisser transformer par lui. Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière : c’est assez glaçant. C’est sans doute vrai pour des personnes qui, pris dans une vie mondaine et assaillies par les tentations d’un matérialisme facile, refusent de donner de la place au Seigneur en se contentant d’un agnosticisme tranquille ou d’une foi « non pratiquée » mais c’est aussi peut être notre cas, nous chrétiens qui avons le désir de nous convertir, même un beau désir de sainteté mais qui pourtant retombons souvent dans le péché. Nous avons à le reconnaître : très souvent nous préférons les ténèbres à la lumière ; humblement, nous allons essayer de scruter quand cela nous est arrivé en préparant notre confession pascale.
« Celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » Voilà à quoi nous invite le Seigneur : « faire la vérité », reconnaître à la fois la grandeur de l’amour de Dieu et notre lenteur à nous convertir, à accepter la lumière. Faire la vérité dans notre relation à Dieu, dans nos relations les uns avec les autres (couples, parents/enfants, relations professionnelles, relations amicales ou de voisinage), dans notre relation avec nous mêmes pour nous accepter tels que nous sommes et voir l’œuvre de Dieu dans notre vie, aussi chaotique soit elle.
En nous approchant de Pâques, ayons pour seul désir de « faire la vérité », laissons les désirs superficiels et mondains de côté pour nous attacher à la seule vérité qui comble : l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ. Nous avons eu la chance de visiter avec les frères prêtres un monastère de cisterciennes la semaine dernière et une religieuse m’a profondément bouleversé : depuis 60 ans, elle se trouvait dans son monastère à travailler, chaque jour, dans la chocolaterie où elle s’appliquait avec grand soin. En nous montrant ce qu’elle faisait, elle avait un sourire magnifique, transperçant. On pouvait percevoir dans ses yeux la beauté de l’amour de Dieu qui l’a accompagné durant sa longue vie religieuse.
Don Raphaël SIMONNEAUX

10 commandements pour devenir libre

10 commandements pour devenir libre 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans la première lecture, l’église nous donne de méditer sur une série de commandements qui date de plus de 2700 ans… Ces préceptes ne correspondent-ils pas à une époque désormais révolue ? Est-il vraiment opportun d’y prêter attention ? Faut-il encore s’embarrasser de commandements venant du VIIème siècle avant notre ère ?
Saint Paul répond à cette question lorsqu’il écrit aux romains :
« Quand des païens qui n’ont pas la Loi pratiquent spontanément ce que prescrit la Loi, eux qui n’ont pas la Loi sont à eux-mêmes leur propre loi. Ils montrent ainsi que la façon d’agir prescrite par la Loi est inscrite dans leur cœur, et leur conscience en témoigne, ainsi que les arguments par lesquels ils se condamnent ou s’approuvent les uns les autres. » Rm 2,15

En d’autres termes, ces 10 commandements sont immuables parce qu’ils sont l’expression d’une loi que Dieu a gravée dans le cœur de l’homme. Nous appelons ordinairement cette loi « naturelle ». Elle n’est rien d’autre que la lumière de l’intelligence, infusée en nous par Dieu. Grâce à elle, nous connaissons ce que nous devons accomplir et ce que nous devons éviter. Cette lumière et cette loi, Dieu les a données dans la création. Il les a données ensuite au cours de l’histoire d’Israël, en particulier par ces dix commandements du Sinaï, par lesquels Il a fondé l’existence du peuple de l’Alliance.

Jésus lui-même se réfère aux commandements. Lorsque le jeune homme riche lui demande : « Maître, que dois-je faire de bon pour posséder la vie éternelle   ?  » Jésus répond : Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
Le Christ met ici en lumière le lien qui existe entre la vie éternelle et l’obéissance aux commandements. « Ce sont les commandements de Dieu qui indiquent à l’homme le chemin de la vie et qui conduisent vers elle. Par la bouche même de Jésus, nouveau Moïse, les commandements du décalogue sont redonnés aux hommes ; lui-même les confirme définitivement et nous les propose comme chemin et condition de salut.» (Veritatis splendor n°12)
Ces commandements ne sont donc pas destinés à restreindre notre liberté, mais bien au contraire, en mettant en lumière les préceptes de la loi naturelle, ils nous permettent de la trouver !

« Ils sont la première étape nécessaire sur le chemin vers la liberté, son commencement : « La première liberté, écrit saint Augustin, c’est donc de ne pas commettre de péchés graves… comme l’homicide, l’adultère, les souillures de la fornication, le vol, la tromperie, le sacrilège et toutes les autres fautes de ce genre. Quand un homme s’est mis à renoncer à les commettre — et c’est le devoir de tout chrétien de ne pas les commettre —, il commence à relever la tête vers la liberté, mais ce n’est qu’un commencement de liberté, ce n’est pas la liberté parfaite… » (Veritatis splendor n°23)
« Puisqu’ils expriment les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers son prochain, les dix commandements révèlent, en leur contenu primordial, des obligations graves.

Puisque Jésus nous dit : « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. (…) Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime », prenons la décision pendant ce Carême, et plus particulièrement au cours de cette semaine de méditer et d’apprendre par cœur ces commandements. «Ils sont foncièrement immuables et leur obligation vaut toujours et partout. Nul ne pourrait en dispenser.» (Cec n° 2072).

Laissons-les éclairer notre vie !

Don Louis Marie DUPORT

La Transfiguration, signe d’espérance

La Transfiguration, signe d’espérance 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus, en se transfigurant devant ses trois disciples, montre qu’il n’est pas seulement homme, mais aussi qu’il est Dieu fait homme, le Fils de Dieu.
Pourquoi fait-il cela ? La Préface liturgique de la messe de ce 2ème dimanche de Carême nous répond. Justement, le Carême va vers la célébration de la mort et de la Résurrection de Jésus, et il fallait préparer les apôtres, au moins trois d’entre eux, à ne pas succomber complètement au scandale de la Passion, de la mort et de l’ensevelissement de ce Jésus, qui n’est pas seulement « un prophète puissant en paroles et en œuvres » (Lc 24,19), mais Dieu fait homme.
Voici le texte de cette Préface (la prière qui est juste avant la prière eucharistique) : « Après avoir prédit sa mort à ses disciples, Jésus les mena sur la montagne sainte ; en présence de Moïse et du Prophète Élie, il a manifesté sa splendeur : Il nous révélait ainsi que sa passion le conduirait à la gloire de sa Résurrection. »
Par cette vision de sa Gloire, Jésus voulait, dit Saint Léon, pape de 440 à 461, «  prémunir ses disciples contre le scandale de la Croix », « empêcher que les abaissements de sa Passion volontaire ne bouleversent leur foi » de façon irrémédiable.
L’église fait de même en proposant à notre carême cet évangile de la Transfiguration, afin de nous préparer à Pâques, qui passe par la douleur du Vendredi Saint, mais qui ne s’y arrête pas. Nous allons vers la Résurrection.
C’est un signe d’espérance pour notre carême, et surtout pour toute notre vie terrestre, qui est un passage, un pèlerinage vers le Ciel, qui passe aussi par des souffrances et qui passera par la mort, mais qui ne s’y arrêtera pas.
Contempler Jésus dans la lumière de sa Transfiguration, c’est-à-dire dans son identité divine, nous aide à le contempler déjà dans sa Résurrection, dans sa Vie éternelle, et à contempler la place qu’il est monté nous y préparer à ses côtés (Jn 14,3).
Quelle que soit la douleur du Vendredi Saint de nos vies, de la vie de nos familles, de la vie du monde, de la vie de la France, de la vie de l’église, de la marche accélérée de la culture de mort vers son produit prévisible, nous ne broyons pas du noir, car avec Jésus, la mort n’est pas un arrêt mais une porte. « Etroite et resserrée » (Mt 7,14), c’est-à-dire angoissante, certes, mais un passage vers la Vie éternelle.
Il ne faut pas tomber dans le désespoir des disciples d’Emmaüs, quittant Jérusalem vers le soleil couchant pour n’arriver qu’à la nuit noire et sans fin. “Nous espérions que ce prophète puissant en paroles et en œuvres allait nous délivrer du malheur des temps… et puis non ! Le voilà mort, c’est maintenant irrémédiable” (cf Lc 24,21), « notre espérance est morte » (Ex 37,11).
Jésus ressuscité nous a rejoints et nous répond comme à eux : « ô cœurs sans intelligence et lents à croire ! » “Je vous ai pourtant donné aujourd’hui, ô vous qui contemplez ma Transfiguration, le signe que je suis Dieu, et que les abaissements volontaires de ma Passion ne sont pas une défaite de Dieu, ni une victoire du diable, mais un plan de Dieu, qui sait tout, qui peut tout, qui n’est qu’Amour et miséricorde”, « et même les cheveux de votre tête sont comptés ! » (Mt 10,30).
Ce n’est pas quand il n’y a plus de raison d’espérer qu’il faut cesser d’espérer. « Nous espérons », pas « nous espérions ». Jamais au passé, toujours au présent.

Don Laurent LARROQUE

Les scrutins, qu’est-ce que c’est ?

Les scrutins, qu’est-ce que c’est ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les adultes qui demandent le baptême seront baptisés dans la sainte nuit de Pâques où nous fêterons le cœur de notre foi : la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Ceux qui ont été « appelés  » au baptême – les catéchumènes – vivent durant ce carême leur ultime préparation par des rites pénitentiels que l’on appelle aussi des «  scrutins ».
Le mot vient du latin scrutere, c’est-à-dire « scruter » pour faire apparaître dans les cœurs ce qu’il y a de faible, de malade ou de mauvais en vue de le guérir, mais aussi ce qu’il y a de bien, de bon, de saint en vue de l’affermir… Le prêtre, par la prière et l’imposition des mains, appelle sur eux la force de l’Esprit-Saint qui éclaire et libère. (Ps 138, 23) C’est à la lumière du Seigneur qu’ils sont invités à se regarder, pour qu’Il les illumine et les purifie. Déjà se dessine là, l’enracinement du sacrement de pénitence et de réconciliation. En approchant du baptême, ils prennent de plus en plus conscience de leur état de pécheur, de ce qui dans leur vie fait obstacle à l’amour de Dieu. Ces célébrations répétées sont une aide pour se tourner vers le Seigneur qui est riche en miséricorde.
La célébration est simple : après l’homélie les catéchumènes sont invités à s’avancer, à se mettre à genoux pour un temps de prière silencieuse, puis une prière litanique. Vient ensuite la prière d’exorcisme en lien avec l’Évangile. Enfin, les catéchumènes sont normalement renvoyés, sous la protection du Seigneur, et invités à revenir le dimanche suivant.
Le rituel recommande de célébrer ces trois scrutins, les 3ème, 4ème et 5ème dimanches de Carême où sont lus les évangiles de la Samaritaine (Jn 4), de l’Aveugle-né (Jn 9), de la résurrection de Lazare (Jn 11). Il y a dans ces évangiles un cheminement et une progression qui préparent à rencontrer celui qui donne l’eau vive, celui qui est la vraie Lumière, celui qui est la Résurrection et la Vie !
C’est pour toute l’assemblée aussi un cheminement qui nous rappelle la puissance du Seigneur à l’œuvre dans nos cœurs. Aujourd’hui c’est un fait : de moins en moins d’enfants sont baptisés et donc de plus en plus d’adultes demandent le baptême. Nous observons cela dans de nombreuses paroisses en France. Que c’est beau d’être aux premières loges de l’appel du Seigneur ! Ils ont écouté sa voix, ils se sont mis en route, et après un temps de purification et de préparation – stimulés par la communauté chrétienne – ils vont enfin recevoir ce sacrement.
Ce week-end, ils sont rassemblés autour de l’évêque pour « l’appel décisif » en vue d’être initiés aux sacrements. Leurs parrains ou marraines se prononcent, pour eux, pour nous faire savoir s’ils sont aptes à être admis. Puis ils sont nommément appelés pour exprimer leur désir d’être initiés.
Prions donc, de tout cœur, pour les catéchumènes de notre paroisse et ceux du monde entier qui vont bientôt renaître de l’eau et de l’Esprit-Saint !
Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

Le Carême et la mer

Le Carême et la mer 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La mer fait partie de la vie des raphaëlois, comme le carême fait partie de la vie des baptisés. Toujours un peu présent, parfois proche, parfois distant. Bien qu’on ne l’admire pas toujours, il colore chacun des évènements de notre vie en Dieu.
La mer fait aussi partie de notre horizon, mais on doit parfois aller s’y plonger vraiment pour en goûter l’authenticité, et cesser de la voir comme on regarde une carte postale, de loin, de l’extérieur, sans la goûter, sans s’y risquer.
Nous sommes nombreux à considérer la conversion perpétuelle proposée dans l’Evangile comme une réalité désirée mais non vraiment vécue ; comme une sorte d’atonie devant la beauté de la «  création nouvelle » qui est finalement signe de la tiédeur. Une tiédeur qui vient corrompre en nous la vie de l’Esprit, son dynamisme, sa fougue, sa liberté.
Car c’est un fait que nous vivons très souvent une vie bien casanière, presque routinière – y compris dans sa frénésie – faite davantage de fausses croyances que d’espérance. Nous souffrons d’une carence de dissidence et d’audace qui nous empêche toujours de voir assez grand, assez large.
Justement, dans la mer il n’y a pas de frontière. Le grand large s’offre à nous, disponible, dans un perpétuel accueil, empreint d’une liberté pure et rude en même temps. Dans la mer, tout ce qu’on peut regarder est immense : l’horizon, le ciel, l’infini. On y retrouve alors notre juste mesure. Au large, l’existence « terre à terre » n’a plus sa place et il y a nécessité de remettre à sa place chaque chose, telle une contrainte qui engendre davantage encore de liberté.
La mer est aussi le lieu du combat. Pour le « Vieil homme », elle fut le lieu du combat contre l’énorme marlin, la plus belle prise de toute sa vie, un combat de haute valeur car il symbolisait le combat de l’homme face à la nature. Un combat particulièrement long et harassant. Il se prolonge sans cesse, échec après échec, blessure après blessure, fatigue sur fatigue, comme un chemin marqué parfois par de belles victoires et surtout la victoire finale, ce qui fait dire à Hemingway : « Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu ». Mais la victoire n’est jamais celle que l’on avait imaginée.
Le carême et la mer ont en commun d’être « eremos » : désert, vide, solitaire. Comme un territoire inviolé où l’homme n’est pas en mesure d’y réduire son existence car il ne peut y laisser son empreinte. Ni invasion, ni appropriation, ni contamination n’y sont possibles. Mais, par la grâce, la rédemption, la libération et la purification nous y attendent !
Entrons dans notre carême comme on entre dans la mer, courageusement, vaillamment, généreusement, les yeux fixés sur l’infini, les yeux fixés sur Jésus Christ.
Abbé Jean-Baptiste MOUILLARD

Comme le Christ a pris notre humanité

Comme le Christ a pris notre humanité 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Comme le Christ a pris notre humanité, il agit comme nous devons agir, comme un modèle pour nous. Jésus guérit de nombreuses personnes, toutes celles qu’on lui présente et qui ont le désir de comprendre la foi, de guérir. Pour ce faire, Jésus étant de condition divine mais aussi humaine part discrètement le matin pour aller prier son Père. Il le fait parce qu’il est homme et parce que sans la volonté bienveillante du Père il ne peut agir. Jésus prie pour nous tous, pour chacun sans exception, bon comme mauvais, désireux de vivre avec lui pour toujours comme pour ceux qui ne croient pas en lui. Il est beau de voir de nombreux chrétiens se lever tôt le matin pour aller prier, comme l’a fait notre maître lorsqu’il était sur la terre. Ils prient pour confier leur journée, pour tout remettre sous le regard du Père. Comme le Bon Dieu doit être touché par ces marques d’affections quotidiennes ! Il existe un film, Bruce Tout-Puissant, dans lequel on peut voir celui qui a les pouvoirs de Dieu, être admiratif devant les personnes qui prient seules chez elles. Pour comprendre, l’acteur principal reçoit dans ce film la toute-puissance de Dieu, car il croit faire mieux que Dieu lui-même. Pour lui montrer qu’il se trompe, Dieu lui permet d’être aussi fort que lui pendant trois jours. Ayant joué au début avec ses nouvelles possibilités, il se rend compte que le Seigneur agit en respectant toujours notre liberté. Il se sent alors sans force face à la liberté de la femme qu’il aime et qui veut le rejeter malgré l’amour qu’elle ressent encore pour lui. On voit alors une scène très belle de cette toute puissance de Dieu admirant la créature qui prie de tout son cœur. On pourrait imaginer que Dieu nous regarde avec un regard similaire lorsque nous prions. Soyons sûrs que nos prières sont entendues comme celles de Jésus l’ont été.
Lorsque les apôtres viennent chercher Jésus qui priait, celui-ci leur dit qu’il doit aller « ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Jésus pense à tous les hommes et ne veut en perdre aucun. Mais cela signifie que les disciples de Jésus ne peuvent pas le garder pour eux mais également le laisser annoncer l’Evangile ailleurs. Cela se traduit pour nous par l’annonce qui nous incombe : « avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile »

Don Bruno de LISLE

Personne n’est père comme Dieu est Père

Personne n’est père comme Dieu est Père 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Pendant le mois de janvier, nous, prêtres, avons la joie de partir quelques jours pour notre temps de retraite annuelle. Le droit de l’église demande que chaque prêtre prenne ce temps. C’est un temps béni dans lequel nous sommes invités à revenir à la source de notre vocation, à l’appel que nous a adressé le Seigneur et qui nous a fait tout quitter pour Le suivre en Lui consacrant notre vie pour l’annonce de l’évangile. Nous n’exerçons pas simplement un métier dans lequel nous devrions mettre au service de nos paroissiens les compétences acquises lors de notre formation mais nous sommes les instruments du Seigneur pour qu’Il continue aujourd’hui à se donner à vous. J’ai participé cette année à la retraite sacerdotale du diocèse à la Sainte-Baume : nous étions une quarantaine de prêtres. Deux fois par jour, un enseignement nous était adressé par le père Pavel Syssoev, dominicain du couvent de Marseille. Il nous a parlé de la paternité spirituelle. « Je tombe à genoux devant le Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tient son nom » (Ep 3,15) nous dit saint Paul. La paternité du prêtre, comme la paternité charnelle, est un engendrement toujours relatif à Celui de Dieu. Seul Dieu est la source de notre être et nous, pères humains ou spirituels, sommes toujours des fils. Nous sommes invités, pour exercer notre paternité de manière juste, à nous rappeler que nous sommes fils du Père éternel, fils au sein d’une famille qui nous a fait naître et qui nous a nourris, fils d’un pays et d’une civilisation, fils d’une tradition religieuse qui nous a engendrés à la grâce. Nous ne nous sommes pas faits tout seuls : nul n’est père comme Dieu est Père. Prendre conscience de cette réalité nous donne plein de gratitude envers tous ceux de qui nous avons reçu. La prière est peut-être d’abord cela : un temps pour entrer en relation avec la source et l’origine de notre existence, temps dans lequel l’esprit de gratitude ne peut que grandir. Pour être stable dans notre vie, pour savoir quelle est la direction que nous voulons donner à notre existence, nous avons besoin d’entrer en contact avec la source de celle-ci. Notre vie chrétienne n’est pas simplement un réconfort qui nous fait du bien, qui nous procure des émotions positives, mais elle est un besoin vital car elle seule peut nous donner de tenir dans l’existence. Nous avons besoin de savoir d’où nous venons, qui nous sommes pour savoir où nous allons, ce que nous voulons faire de notre vie. Tant de personnes dans notre entourage ont soif de sens : ne les privons pas de leur partager notre joie de vivre, ce contact avec l’unique source, l’origine de tout, notre Père céleste.
Chers paroissiens, voici brièvement un partage de ce que j’ai pu recevoir de ma retraite : je reviens plus affirmé dans la foi, plus proche du Seigneur, je l’espère, et plus heureux d’être prêtre à votre service.
Don Raphaël SIMONNEAUX

Une prédication en condensé

Une prédication en condensé 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Cet évangile nous situe au tout début de la prédication du Christ. Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu. Il disait : « Les temps sont accomplis  : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Saint Marc nous donne ici, un condensé de la prédication du Christ. Il s’agit donc, pour nous, d’écouter attentivement chaque élément de cet enseignement.

  • Les temps sont accomplis :
    Pour nous cette affirmation peut sembler énigmatique mais, à l’époque de Jésus, le peuple juif était en attente de l’avènement du Messie. Pour le peuple d’Israël, il est clair que l’histoire a un sens. Il y a un début et une fin. Si « les temps sont accomplis », c’est que nous approchons de la fin, que nous touchons au but. Or pour les juifs, la fin arrivera le jour ou s’accomplira la promesse du prophète Joël (Jl 3, 1), lorsque « l’Esprit sera répandu sur toute chair ». Jean-Baptiste a annoncé que cette promesse s’était réalisée en Jésus lorsqu’il a dit : « Moi, je vous ai baptisés d’eau, mais lui vous baptisera d’Esprit Saint ».
  • Le règne de Dieu est tout proche :
    Jésus annonce donc qu’Il est venu répandre l’Esprit de Dieu sur toute chair et que par conséquent, « le Règne de Dieu est tout proche » (littéralement, dans le texte grec, « le Règne de Dieu s’est approché »). Chers amis, voici la bonne nouvelle : le but de notre vie est d’aller au ciel, c’est-à-dire de nous tenir en présence de Dieu. Si « le règne de Dieu s’est approché de nous » cela veut dire que nous n’avons plus à nous élever jusqu’au ciel par l’effort de nos actes vertueux, c’est Dieu qui vient jusqu’à nous. Il s’agit simplement de l’accueillir.
  • Convertissez-vous et croyez à l’évangile
    Accueillir le règne de Dieu, voilà ce que veut dire la conversion. Que toutes nos actions, nos pensées et tous nos désirs soient faits en sa présence, sous son regard. « Par Lui, avec Lui et en Lui » proclame la liturgie. Nous pouvons demander cette grâce au cours de cette semaine : que la bonne nouvelle de la proximité du règne de Dieu soit la source permanente de notre joie. En entrant dans le temps ordinaire, puissions-nous faire l’expérience que, lorsque nous nous laissons rejoindre par le Christ, toutes choses deviennent extraordinaires.
    Don Louis Marie DUPORT

    Nous contacter

    +33 4 94 19 81 29

    Nous aider