Editorial Principal

« L’Eucharistie est mon autoroute vers le Ciel »

« L’Eucharistie est mon autoroute vers le Ciel » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Une nouvelle presque ignorée du grand public est survenue il y a quelques jours : le Pape François a approuvé les décrets qui conduiront à la canonisation de Carlo Acutis, jeune italien mort à 15 ans en 2005 des suites d’une leucémie foudroyante et béatifié en 2020 à Assise. Carlo a eu à la fois une vie chrétienne simple et extraordinaire : il était un jeune de son temps, passionné d’informatique et véritable génie dans ce domaine, aimant nouer des amitiés, aimant les animaux et le sport mais Carlo avait compris que la sainteté est le vrai chemin du bonheur. « Être toujours uni à Jésus, tel est le but de ma vie » : originaire d’une famille aisée catholique non pratiquante, il s’est nourri d’une vie de prière très intense, a eu un rayonnement magnifique auprès de son entourage et s’est engagé dans le service des pauvres, notamment des sans- abri de sa ville de Milan.
Son grand secret a été son amour de la Messe. C’était réellement le cœur de sa vie. Voici les mots de sa mère convertie par son fils :
«Grâce à Carlo, j’ai fait la découverte de ma vie parce que j’ai compris que Jésus est réellement présent dans les sacrements, mais surtout dans l’Eucharistie, avant je pensais que c’était un symbole, que c’était des choses symboliques. Au contraire, quand j’ai compris qu’il y avait vraiment cette présence vivante et réelle du Christ, il est clair que ma vie a changé »
Regarder les saints nous aide à mieux regarder Dieu. « L’Eucharistie est mon autoroute vers le Ciel » disait Carlo : l’Eucharistie est le moyen privilégié sans nul autre pareil pour vivre uni à Jésus dans la relation d’alliance qu’il veut entretenir avec nous. Carlo, alors que ses parents ne pratiquaient pas le dimanche s’est mis depuis sa première communion à assister chaque jour à la messe. Sa joie, son rayonnement se nourrissaient par les trésors de grâces qu’il venait puiser dans la Sainte Eucharistie.
En cette fête du Saint-Sacrement, appelée du beau nom de Fête-Dieu, demandons à Dieu, par l’intercession de Carlo Acutis et de tous les saints, une plus grande foi dans le mystère de l’Eucharistie. Non, la messe n’est pas un symbole mais elle actualise la présence réelle et vivante de Jésus. « Il est là » répétait le curé d’Ars en pleurant lorsqu’il montrait le Tabernacle. Offrons à la Sainte Hostie un culte d’adoration, ne nous habituons jamais du grand mystère de la Messe : ne nous lassons pas de venir y puiser les forces dont nous avons besoin pour être des saints. Il n’y a pas d’autre chemin vers le Ciel, il n’y a pas d’autre chemin de joie véritable. Loué soit Jésus-Christ au Saint Sacrement de l’autel !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Contempler la Trinité !

Contempler la Trinité ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Bien qu’intelligible, le mystère de la Trinité n’est pas compréhensible. Nous pouvons nous approcher de ce mystère qui nous a été révélé par le Christ, mais il serait illusoire de prétendre en faire le tour (cum-prehendere : le prendre tout entier en nous ! ). La lumière qui se dégage de ce mystère est si intense qu’elle ne pourra jamais être accueillie tout entière par nos yeux. Nous resterons éblouis.
Or, l’éblouissement provoque sensiblement la même cécité que l’obscurité. Pour cette raison, nous pouvons être tentés de laisser de côté ce mystère de notre foi.
Pour pallier ce danger, l’église nous donne ce dimanche de la Trinité. Elle nous appelle cette semaine à nous faire théologiens ! Ce n’est ni un gros mot, ni illusoire, bien au contraire, être théologien est notre vocation de chrétien.
La théologie est une science qui s’essaye littéralement à « dire Dieu  ». Bien que le langage humain ne soit qu’un balbutiement (en ce sens qu’il échouera toujours à tout dire du divin), il peut néanmoins, lorsque l’intelligence se laisse illuminer par la grâce de l’Esprit Saint, s’approcher du mystère. Or nous sommes tous conviés à prendre part à ce mystère ! Contempler Dieu dans son mystère d’amour est notre vocation !
Ce regard attentif est source d’une joie profonde, parce qu’il nous permet d’intérioriser la présence divine… La contemplation permet de modeler l’âme sur l’objet de sa contemplation. Nous en faisons l’expérience dans notre vie quotidienne : l’enfant cherche à imiter celui qu’il admire, tant et si bien qu’il finit par lui ressembler. C’est vrai aussi dans notre vie spirituelle. Plus nous nous laisserons attirés par la Trinité, plus nous lui ressemblerons ! Quelle joie de réaliser en nous ce pour quoi nous sommes faits. Saint Jean nous le rappelle : « Nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est »
Ce n’est pas un hasard si ce dimanche de la Trinité est célébré juste après la solennité de la Pentecôte. L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a acquis pour nous introduire dans l’amour même de Dieu. Il est cet Esprit du Père et du Fils qui illuminant notre intelligence, nous fait entrer dans la contemplation. «Je leur ai révélé ton nom et le leur révélerai pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux !» Jn17,26
C’est par l’Esprit Saint que nous sommes conduits dans la vérité tout entière, c’est par Lui que nous pouvons voir Dieu tel qu’il est, et ainsi entrer dans l’intimité même de la Trinité !
Laissons Le nous instruire. Accueillons Le pour qu’il nous rende théologiens ! Alors nous serons rendus capables d’aimer comme Dieu aime. Comme le dit Maurice Zundel : « Les trois Personnes divines essentiellement relatives l’une à l’autre constituent l’exemplaire éminent de la vie de la charité. Chacune peut dire à chacune : “Tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi.” (Jn 17, 10) » (Émerveillement et Pauvreté)
Demandons la grâce de ressembler chaque jour un peu plus à ce mystère d’amour que nous ne cessons de contempler !

Don Louis Marie DUPORT

L’Esprit de Vérité

L’Esprit de Vérité 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Tout ce que possède le Père est à moi, dit Jésus ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Jésus, en nous parlant de l’Esprit-Saint, nous introduit aussi dans le mystère de la Trinité : “lorsque Je vous dis que l’Esprit-Saint ne parle pas de lui-même, mais reçoit ce qui vient de moi, c’est parce que cela vient du Père, parce que tout ce que possède le Père est à moi, parce que nous partageons la même éternelle vérité, la même véritable charité, la même bienheureuse éternité, et c’est ce bien que reçoit aussi éternellement l’Esprit-Saint, pour vous le faire connaître maintenant, pour vous introduire dans la Vérité tout entière, que Je suis, que le Père est, que l’Esprit est, lui, l’Esprit de Vérité.”
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). “Le Père m’a envoyé témoigner de la Vérité” (Jn 18,37) : “Je suis la Révélation du Père” (cf Jn 1,17-18). “L’Esprit de Vérité vous fait connaître qui Je suis, il vous fait connaître que JE SUIS.”
C’est le contenu de l’Evangile. “L’Esprit n’a pas de révélation supplémentaire à vous faire : il prend de mon Bien et vous le fait connaître, pour glorifier mon Evangile dans vos cœurs. Il n’a pas de nouvel Evangile à donner, Il glorifie ma Personne, Dieu né de Dieu de toute éternité, venu révéler le Père dans le temps des hommes et faire d’eux des fils.”
L’Esprit-Saint glorifie et vivifie la vérité de l’évangile dans nos cœurs, illuminés par la Foi en la Bonne Nouvelle de Dieu venu en notre chair, illuminés par la Foi en la Vérité, en la Vérité de Jésus, en la Vérité qu’est Jésus.
Et à partir de nos cœurs habités et illuminés par l’Esprit-Saint, le monde peut être illuminé par notre témoignage.
La vérité ne s’impose pas. Elle est reçue par une conviction qui vient de l’intérieur, par une adhésion de l’homme à ce qui devient un beau jour une merveilleuse évidence : la Vérité est venue visiter la terre ! Elle a un visage d’homme : c’est Jésus !
“Oui, dit Jésus, l’Esprit-Saint témoignera de mon identité divine dans vos cœurs, et vous aussi vous témoignerez de mon identité divine, par la lumière et la force de l’Esprit de Vérité dans vos cœurs.”
Ce n’est pas une opinion religieuse parmi d’autres, à relativiser parmi d’autres. C’est la Vérité de Dieu, de la part de Dieu, non des hommes. Certes, la vérité ne s’impose pas, même si son évidence nous habite, par la Lumière de l’Esprit de Dieu en nos cœurs. On la prêche par « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi vibrante, la douceur et la maîtrise de soi. » Ce sont les effets bienheureux de l’Esprit-Saint en nous (2ème lecture).
Si nous produisons au contraire des « fruits de la chair », comme les «  jalousies, divisons, sectarismes », nous sommes des contre-témoins de la Vérité. C’est l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Nous avons la charge de porter au monde la connaissance du vrai Dieu, la charge que son Nom soit connu grâce à nous. Quelle responsabilité ! C’est l’amour de la Vérité jusqu’au mépris de soi.
« Viens Esprit de Vérité, viens Esprit de Lumière, viens Esprit de Feu, viens nous embraser : Témoin véridique, tu nous entraînes à proclamer : Christ est ressuscité ! » C’est la Vérité, universelle et indéfectible, joyeuse et porteuse de Vie, maintenant et pour les siècles des siècles, Amen !
Don Laurent LARROQUE

Proposition de chapelet pour être avec Marie au Cénacle dans l’attente du Saint-Esprit

Proposition de chapelet pour être avec Marie au Cénacle dans l’attente du Saint-Esprit 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Puisque nous sommes en mai, ce mois traditionnellement consacré à la Vierge, je vous propose une prière particulière qui nous permettra à nous aussi d’être « avec Marie au Cénacle dans l’attente du Saint-Esprit ». C’est un chapelet dans lequel, avec les «mystères », nous évoquons les grands moments où le Saint-Esprit a été présent dans l’histoire du salut et avec les dizaines de « Je vous salue Marie », nous demandons, par l’intercession de la Vierge, la grâce de faire l’expérience de ses fruits en nous. Je propose quelques énonciations possibles des mystères :

  1. Dans le premier mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans l’œuvre de la création. « Au commencement,
  2. Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.» (Gn 1, 1-2)
    Nous demandons à l’Esprit Saint qui, au début du monde, sépara la lumière des ténèbres, les eaux de la terre et transforma le chaos en cosmos, de répéter ce miracle dans le monde d’aujourd’hui, dans l’Église et dans notre âme, faisant l’unité là où il y a la discorde, la lumière là où il y a les ténèbres, créant en nous « un cœur nouveau ».
  3. Dans le deuxième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans la révélation. « C’est, portés par l’Esprit Saint, que des hommes [les prophètes] ont parlé de la part de Dieu. » (2 P 1, 21)
    Nous demandons au Saint-Esprit « l’intelligence de la Parole de Dieu ». Inspirées par Dieu, les Écritures respirent maintenant Dieu, le « transpirent ». Nous demandons de pouvoir percevoir dans la Parole de Dieu sa volonté vivante à notre égard dans toutes les circonstances de la vie. Nous demandons, à l’image de Marie, de savoir « accueillir et méditer dans notre cœur » toutes les paroles de Dieu.
  4. Dans le troisième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans l’incarnation. « Marie dit à l’ange : “Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ?” L’ange lui répondit : “L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu”. »
    (Lc 1, 34-35)
    Nous aussi, nous nous demandons trop souvent face à une épreuve ou quelque chose de nouveau que Dieu requiert de nous : « Comment cela se fera-t-il ? Je ne connais pas d’homme », je n’ai pas la capacité en moi, je n’aurai pas la force … La réponse de Dieu est toujours la même : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous. » (Ac 1, 8) Demandons au Saint-Esprit, comme il a formé l’humanité du Christ dans le sein de la Vierge Marie et par elle, l’a donnée au monde, qu’il forme en nous le Christ et nous donne la force de l’annoncer à nos frères.
  5. Dans le quatrième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans la vie de Jésus. «Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus. » (Lc 3, 21-22) « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pour cela qu’il m’a consacré avec une onction et m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres. » (Lc 4, 18)
    Au baptême, Jésus a été oint comme roi, prophète et prêtre. En lui, on recueille le Saint-Esprit comme un parfum dans un vase d’albâtre (saint Ignace d’Antioche) et en lui, l’Esprit Saint « s’est habitué à vivre parmi les hommes » (saint Irénée). Sur la croix, le vase d’albâtre de son humanité a été brisé et le parfum de son Esprit s’est répandu sur le monde. Par l’intercession de Marie, demandons un renouveau de l’onction prophétique, royale et sacerdotale que nous avons reçue à notre baptême. Demandons-lui de nous aider à briser le vase en verre qui constitue notre humanité et notre « moi » pour que nous puissions être « la bonne odeur du Christ » dans le monde.
  6. Dans le cinquième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans la vie de l’Église. «Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » (Ac 2, 3-4)
    La promesse faite par Jésus avant de monter au ciel s’accomplit : « Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours.» (Ac 1, 5) Depuis ce jour, tout dans l’Église vit et reçoit sa force du Saint-Esprit : les sacrements, la Parole, les institutions. « L’Esprit Saint est, pour le corps du Christ qu’est l’Eglise, ce que l’âme est pour le corps humain » (saint Augustin). Demandons que, par l’intercession de la Vierge Mère, beaucoup s’ouvrent aujourd’hui pour recevoir la grâce renouvelante du baptême dans l’Esprit.
    Père Raniero Cantalamessa O.F.M ; 2019
    Don Marc-Antoine CROIZé-POURCELET

Il existe tant de motifs pour nous haïr, nous ignorer, nous mépriser.

Il existe tant de motifs pour nous haïr, nous ignorer, nous mépriser. 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le commandement du Christ de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés est très beau dans l’idée, mais est bien difficile à mettre en place, car il pointe surtout les personnes que nous n’avons pas envie ou besoin d’aimer. Jésus est venu pour tous les hommes sans exception, les bons et les mauvais. Il cherche la conversion de celui qui se détourne de lui. Et il nous aime tous avec un amour dont nous ne comprenons pas encore les contours. Ainsi dans notre France qui, nous devons certainement le sentir, baisse en humanité, chacun est tenté par un mécanisme bien humain, de se replier sur soi. Ce commandement du Christ devient encore plus d’actualité surtout pour nous catholiques qui le recevons par cet évangile du dimanche. Nous entendons la voix de Dieu nous demander d’être au-delà de la norme, non pas pour nous glorifier, mais pour faire la volonté de notre Père, notre seule priorité : « Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? » Ainsi nous sommes des hommes qui allons à contre-courant de la société. C’est ce que nous pouvons comprendre dans le pré-générique de la série The Chosen. On y voit des poissons qui forment un cercle en nageant. Soudain, un poisson change de couleur et se met à nager à contre-courant. A son exemple, d’autres le suivent et donnent un autre mouvement à ce cercle. C’est ce que nous faisons lorsque nous aimons alors que cela nous est difficile. Notre humanité nous propose de nous venger ? De mépriser ? De dire du mal ? Le commandement du Christ nous invite, quant à lui, à aimer en retour de la haine, à pardonner en retour de l’offense, à mettre l’union alors qu’il y a de la discorde… , car si nous suivons ce qui est facile ou évident de faire pour notre humanité, quelle récompense méritons-nous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

Don Bruno de LISLE

Ils sont fous ces romains !

Ils sont fous ces romains ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les anciennes piles de l’aqueduc de Fréjus nous transportent dans l’histoire, sur un gigantesque chantier : l’aqueduc de Mons qui, sur une distance de
41 km, a convoqué d’innombrables ingénieurs et ouvriers qui ont creusé, taillé, édifié, bâti, terrassé, la roche, la terre, la brique et le mortier des jours et des jours durant… Un chantier colossal mais semblable à une petite goutte d’eau plongée dans l’océan de l’histoire du travail de l’homme. De la peine, de la fatigue, de la sueur, des forces, du sang, des blessures, de la répétition, des épuisements, des lassitudes, des coups de fouet et des salaires, des morts et des vies, de la concentration, de la réflexion, des calculs, du travail, toujours du travail, sans cesse du travail.
Le travail est le principal métronome de nos vies, de nos familles, de nos villes. Il règle la cadence de nos journées, mais aussi la nature de nos relations, et occupe une grande part de nos cogitations.
Il est parfois objet d’une trépidante passion, ou cause de discorde dans les familles, occasion de dépression aussi. Il est omniprésent, d’une présence éclatante et orgueilleuse, d’une présence cachée et apparemment insignifiante, rémunéré ou non, gratifié ou non, l’incapacité à travailler est souvent vécue comme une épreuve.
Une telle activité de l’homme peut-elle être indifférente à Dieu, à l’Église ? Certes non !
En 1955, à l’occasion de la fête du travail du 1er mai, le pape Pie XII institue la fête de Saint Joseph artisan. Il apporte donc à cette date symbolique une portée spirituelle, afin qu’à partir de cette réalité humaine du travail, le regard de l’homme et son âme puissent s’élever vers Dieu.
En effet, comme le 1er mai était le premier jour de l’année comptable des entreprises, des ouvriers américains, en 1888, en feront une journée de revendication salariale et syndicale. Elle sera rapidement adoptée par les français en 1890, puis deviendra chômée en France en 1919 et fériée en 1941.
Ainsi, pour les catholiques, cette « fête du travail » est associée à la fête d’un saint travailleur, le père putatif de Jésus : Saint Joseph. Il nous engage à faire de notre travail un lieu de sanctification. Le travail est au service de l’homme et de sa sainteté, et non pas l’homme au service du travail. Honnête et digne, son salaire ou sa reconnaissance doivent être justes. « Au service de l’homme  », c’est à dire au service de sa dignité et la dignité de l’homme est justement de participer à l’œuvre de Dieu. Car oui, le chrétien sait qu’en travaillant, il participe à l’œuvre créatrice de Dieu sans cesse en voie d’achèvement. En travaillant, il réalise le dessein de Dieu sur lui, sur le monde et sur l’Église.
Par ailleurs, avec Saint Joseph, la proximité du travail avec Jésus Enfant se fait davantage inspirante : « Grâce à son atelier où il exerçait son métier en même temps que Jésus, Joseph rendit le travail humain proche du mystère de la Rédemption. » (Pape François, Redemptoris Custos, 22)
Profitons de cette journée chômée pour prendre de la hauteur vis à vis de notre travail et oser le remettre à sa juste place : ni trop, ni pas assez, il est un serviteur, un moyen pour une vie bonne, pour vivre avec et pour le Seigneur, comme Saint Joseph et l’enfant Jésus, durant leurs si longues années cachées dans leur atelier.
L’Ecclésiaste, dans la Bible, demandait « Que restera-t-il à l’homme de tout son labeur pour lequel il s’est donné tant de peine ? » Il en restera beaucoup s’il s’agit au fond d’édifier le Royaume de Dieu ! Charles Péguy déclarait quant à lui à propos des bâtisseurs de cathédrales : « Ils disaient en riant et pour embêter les curés, que travailler c’est prier et ils ne croyaient pas si bien dire, tant leur travail était une prière. »

Abbé Jean-Baptiste MOUILLARD

Seigneur, donnez-nous des prêtres !

Seigneur, donnez-nous des prêtres ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Moi, je suis le Bon Pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. »
En ce IVème dimanche de Pâques appelé aussi « dimanche du Bon Pasteur  », l’église nous invite à prier pour les vocations sacerdotales. C’est pour moi l’occasion de m’émerveiller devant la vocation magnifique qui est la mienne et celle de mes frères prêtres. « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui, il l’est pour vous » disait le curé d’Ars. Dans le concile Vatican II (cf. Lumen Gentium 10), l’Eglise s’est exprimée en disant que les deux sacerdoces (sacerdoce commun reçu au baptême / sacerdoce ministériel reçu par le sacrement de l’ordre) sont ordonnés l’un à l’autre. Si nous sommes prêtres, c’est pour votre sanctification. Notre vie n’a de sens que pour nourrir en vous la vie théologale et vous aider dans votre chemin vers la sainteté. Nous ne pouvons parler de ce que nous sommes dans notre être de prêtre qu’en tremblant face à la grandeur de cette mission car il y a bien un paradoxe : nous avons été ordonnés pour faire grandir les fidèles vers la sainteté et nous sommes nous-mêmes parfois si loin de cette sainteté. C’est bien souvent mon constat lorsque je confesse : je suis témoin de la beauté de la contrition de certains fidèles, de leur désir de conversion et de sainteté, et je m’y sens si loin ! Mais Dieu a pourtant voulu passer par moi, par ses prêtres pour « être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (cf. Mt 28,20). En appelant les douze apôtres puis en les consacrant le Jeudi saint, le Seigneur a inventé le sacerdoce ministériel : les Apôtres ont eux-mêmes imposés les mains à d’autres hommes et ont ainsi permis que se perpétue jusqu’à aujourd’hui le sacrement de l’ordre par ce que la théologie appelle la succession apostolique. Evêques, prêtres et diacres, nous sommes entrés dans cette grande lignée grâce à l’imposition des mains que nous avons reçue le jour de notre ordination. Le prêtre n’est pas un individu marqué par le sceau de Dieu mais il est un membre de l’ordre sacerdotal, frère des prêtres de toute l’histoire de l’humanité qui l’ont précédé et qui lui succèderont. Cet ordre sacerdotal est l’instrument voulu par Dieu pour prolonger l’œuvre du Christ à travers l’histoire. En célébrant les sacrements, en enseignant la Parole de Dieu conformément à la Tradition et au Magistère de l’Eglise et en guidant le Peuple de Dieu dans le gouvernement des paroisses, nous sommes les instruments de Dieu qui continue de donner sa vie à l’humanité assoiffée d’amour. Quelle grâce insigne d’être prêtre ! Et pourtant, vous le savez, nous manquons de prêtres. Même si à Saint Raphaël nous sommes particulièrement bien lotis, nous savons qu’où que nous nous déplacions en France, la crise des vocations se fait sentir de manière de plus en plus vive. Soyons préoccupés des vocations : les jeunes en se posant sérieusement la question, les parents en transmettant la foi aux enfants de manière à ce que le fait de tout quitter pour le Seigneur soit une possibilité heureuse et même enviable, tous par une prière fervente pour nos vocations. Le pape François dit que « les vocations naissent dans la prière et de la prière » alors, au travail ! Demandons de nombreuses et saintes vocations : le renouveau de la foi ne peut pas s’en passer !
Don Raphaël SIMONNEAUX

L’Annonciation

L’Annonciation 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers amis,
Cette année, parce que le 25 mars se trouvait dans la Semaine Sainte, l’Eglise a fêté la Solennité de l’Annonciation le lundi 8 avril… Nous n’avons donc pas pu donner à cette fête, l’importance qui lui revient. Même si tout se déroule dans l’invisible, c’est bien lors de l’Annonciation que se produit le miracle de l’Incarnation. Nous nous préparons durant tout l’Avent pour fêter Noël, mais dans la foi, le Verbe se fait chair à l’instant même où Marie a dit oui.
Pour ne pas passer à coté d’un si grand mystère, j’aimerai proposer à votre méditation un très beau texte de Benoit XVI :
« L’Aujourd’hui Eternel de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et il entraîne notre aujourd’hui passager dans l’Aujourd’hui Eternel de Dieu. Dieu est si grand qu’il peut se faire tout petit. Dieu est si puissant, qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions L’aimer.
A l’origine de tout être humain, il n’existe pas d’aléa ni de hasard, mais un projet de l’amour de Dieu. C’est ce que nous a révélé Jésus-Christ, vrai Fils de Dieu et homme parfait. Il connaît de Qui Il vient et de Qui nous venons tous : de l’Amour de Son Père et de notre Père.
L’Incarnation nous révèle avec une lumière intense et de façon surprenante que chaque vie humaine possède une dignité très élevée, incomparable.
Marie reçut sa vocation de la bouche de l’Ange. L’Ange n’entre pas chez nous de façon visible, mais le Seigneur a un projet pour chacun de nous, Il appelle chacun par son nom.
Au fond, l’option chrétienne est très simple : c’est l’option du «  oui » à la vie. Mais ce « oui » ne se réalise qu’avec un Dieu qui n’est pas inconnu, avec un Dieu à visage humain. Il se réalise en suivant ce Dieu dans la communion de l’amour.
L’Incarnation du Fils de Dieu est un événement qui s’est produit dans l’histoire, mais qui en même temps la dépasse. Dans la nuit du monde, s’allume une lumière nouvelle. Si la Vérité avait été une formule mathématique, en un certain sens, elle s’imposerait d’elle-même.
Si au contraire, la Vérité est Amour, elle demande la foi, le « oui » de notre cœur. »
Alors chers amis, à la suite de Marie et de cette fête de l’Annonciation, redisons notre « oui » pour que le Christ ressuscité vienne vivre en nous !
Don Louis Marie DUPORT

La miséricorde, ultime limite donnée au mal

La miséricorde, ultime limite donnée au mal 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

C’est ce que contemple Jean-Paul II au début de son dernier livre biographique, et testament spirituel, Mémoire et Identité (2005).
Le saint Pape évoque son propre passé, marqué par le nazisme et par le communisme. « Ce que l’on pouvait voir en ces années-là était quelque chose de terrible », écrit-il.
Mais le Saint-Père ne regarde pas seulement le développement de l’ivraie criminelle, du mal qui a massivement étouffé le bon grain en ce XX° s. Il ajoute que le bien a quand même continué de pousser (allusion à la parabole de
Mt 13,24-30.36-43).
Il se réfère alors à Sr Faustine, messagère de la Miséricorde divine : un message divin qui arrive au moment du développement de ces idéologies, que l’on reconnaît à leurs fruits de morts par millions (Mt 7,15-20). Le bon grain et l’ivraie ont poussé en même temps.
Jean-Paul II témoigne qu’il a écrit sa 2° encyclique, Dives in misericordia
(« riche en miséricorde », citation d’Eph 2,4), en 1980, comme, dit-il, « fruit de mon expérience pastorale en Pologne et tout spécialement à Cracovie. C’est là en effet que se trouve la tombe de sainte Faustine Kowalska, à qui le Christ a permis d’être une interprète particulièrement éclairée de la vérité sur la Divine Miséricorde. Cette vérité a suscité chez sœur Faustine une vie mystique extraordinairement riche. C’était une personne simple, sans instruction et, malgré cela, ceux qui lisent le Journal de ses révélations sont étonnés par la profondeur de l’expérience mystique qui s’y trouve.
J’en parle parce que les révélations de sœur Faustine, centrées sur le mystère de la Divine Miséricorde, se réfèrent à la période qui précède la Seconde Guerre mondiale. C’est précisément l’époque où naquirent et se développèrent les idéologies du mal que furent le nazisme et le communisme. Sœur Faustine devint celle qui diffusa l’annonce selon laquelle l’unique vérité capable de contrebalancer le mal de ces idéologies est le fait que Dieu est Miséricorde – c’était la vérité du Christ miséricordieux. C’est pour cela que, lorsque je fus appelé sur le Siège de Pierre, j’ai ressenti fortement la nécessité de transmettre les expériences faites dans mon pays natal, mais appartenant à l’Eglise universelle. »
Le Seigneur a validé ce point en rappelant à Lui Jean-Paul II le soir du samedi
2 avril 2005, après les premières vêpres du 2° dimanche de Pâques, qui s’appelle désormais « Dimanche de la Miséricorde », par volonté expresse de Jésus manifestée à Sœur Faustine.
La semence de la Rédemption opérée par le Christ est plus forte que la semence du mal opérée par le dragon de l’Apocalypse. Certes, le totalitarisme étend ses ronces, puisqu’on a continué de perdre de vue Dieu : la « dictature du relativisme  », totale (par définition), c’est-à-dire universelle, en singerie du catholicisme (catholique veut dire universel). Du Christ ou de l’antéchrist, qui sera vainqueur à la moisson ? C’est tout vu.
Soljénitsyne, qui s’y connaît en ces matières, prie ainsi :
« Quand mon intelligence s’écarte stupéfiée ou se décourage, quand les plus intelligents ne voient pas plus loin que ce soir et ignorent ce qu’il faut faire demain, Tu m’envoies la claire certitude que Tu es et que Tu prendras soin que toutes les voies du bien ne restent pas bouchées. »
La miséricorde du Seigneur est cette ultime voie, l’ultime limite à tous les totalitarismes, l’ultime force du bon grain, pour que la foi au Christ, même si elle requiert un grain qui meurt pour donner son fruit, continue encore aujourd’hui d’aider l’homme désespéré à s’en sortir par la Vérité, dans son évangile, avec son église.

Don Laurent LARROQUE

Victoire !

Victoire ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Comme nous l’avons chanté dans cette sainte nuit : « Qu’exulte désormais la troupe angélique des cieux ! Que soient célébrés dans l’allégresse les divins mystères et que, pour la victoire d’un si grand Roi, résonne la trompe du salut ! Que la terre se réjouisse, irradiée de tant de splendeur et, illuminée du Roi éternel, qu’elle perçoive qu’elle a été délivrée des ténèbres sur toute sa surface  ! Que se réjouisse aussi l’Eglise Mère, ornée par l’éclat d’une si grande lumière et que ce temps résonne des voix fortes de l’assistance ! »
Chers frères et sœurs, ce matin de Pâques le tombeau est vide, le Seigneur apparait d’abord à Marie-Madeleine puis à tous les disciples. Le Christ a vaincu la mort ! Sa victoire est aussi totale que définitive. Le péché de l’humanité a été expié : il s’est fait «  péché » pour nous afin que nous devenions justice (2 Co 5.21). Le sang de l’agneau nous a libérés. La sainteté rédemptrice du Christ est tellement écrasante que toute culpabilité humaine est anéantie. Oui, nous avons été rachetés à grand prix, vivons maintenant en enfant de lumière !
Cette victoire capitale doit influer sur tous les chrétiens, à toutes les époques. Nous ne pouvons plus longer les murs, il faut que le monde sache que le Christ est ressuscité ! Même notre prière ne peut plus être une simple religiosité naturelle : nous nous adressons à Dieu dans l’Esprit-Saint au nom du Christ, au nom de sa Victoire, au nom de sa Conquête. Désormais nous sommes cohéritiers avec le Christ. Quel bénéfice et quel glorieux privilège  ! La Gloire incomparable de notre divin chef rejaillit sur tous les membres, sur chacun de nous.
Sa Passion nous a sauvés. Comme il n’y a pas de limite à la souveraineté du Christ, il n’y a pas de bornes aux possibilités de la sanctification chrétienne, à la puissance de s’élever au-dessus de toutes les ténèbres, au-dessus de la captivité du péché. Nous avons part à sa puissance. Sa Victoire opère en nous : « Dieu nous a fait revivre avec le Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés ! – avec lui, il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux dans le Christ Jésus (Eph 2,6). »
Jésus victorieux est la gloire suprême des chrétiens, il nous fait participer à sa Victoire, nous avons tout reçu de sa plénitude. Il a gagné toutes nos batailles. Dans l’attente de l’Esprit de Pentecôte, mettons toute notre ardeur à proclamer que le Christ est ressuscité !
Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

    Nous contacter

    +33 4 94 19 81 29

    Nous aider