Editorial Principal

« Mes pensées ne sont pas vos pensées »

« Mes pensées ne sont pas vos pensées » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins. » Comme ces paroles nous rejoignent ! Souvent nous en faisons l’expérience : le dessein de Dieu nous semble difficile à saisir. Comme les ouvriers de la première heure, nous n’arrivons pas à comprendre la justice divine. C’est trop injuste  : telle maladie d’un proche, telle difficulté dans mon couple, telle division dans ma famille, tel deuil que je ne parviens pas à faire,  … Tant de raisons que nous avons de dire au Seigneur : où est ta justice ? Moi qui suis un bon pratiquant, qui essaye chaque jour de faire ta volonté, voilà ce qui me tombe dessus ; alors que celui-là qui vit loin de toi, tout semble lui sourire…
A l’Institut Stanislas, nous avons choisi cette année, comme figure pour nous accompagner, le bienheureux Carlo Acutis. Né en 1991 à Londres d’une famille italienne, il a grandi à Milan, tout en étant très attaché à Assise où il passait beaucoup de vacances. La vie semblait lui sourire : d’une famille assez aisée, il déployait autour de lui des relations magnifiques avec beaucoup de personnes de son entourage : aussi bien avec ses camarades de classe qu’avec les domestiques de ses parents ou avec des personnes marginalisées qu’il avait rencontrées et avec qui il aimait passer du temps. Mais à 15 ans, une leucémie foudroyante l’a emporté en 10 jours. Ses parents se sont sans doute dit : quelle injustice ! Lui qui essayait tellement de faire le bien ! à ses obsèques et très vite après sa mort, de nombreux témoins ont raconté qui était vraiment Carlo  : un jeune homme bienveillant avec tous et toujours au service, étonnamment mûr pour son jeune âge et dévoué au service des autres, en particulier des plus pauvres. On a surtout découvert que cette personnalité hors norme puisait sa joie de vivre et son énergie dans son amitié avec le Christ. Chaque jour depuis ses 7 ans, à l’insu de ses parents non pratiquants, il se rendait à la messe. Il répétait : « être toujours uni à Jésus, tel est le but de ma vie. » A travers sa maladie puis sa mort incompréhensible humainement, un océan de grâce s’est révélé : il a touché et continuera sans doute de toucher de nombreux cœurs.
Demandons au Seigneur, lorsque nous ne comprenons pas, qu’Il nous aide à faire confiance. Seule sa grâce peut nous y aider. « Soit que je vive, soit que je meure, le Christ sera glorifié dans mon corps.» Quoi qu’il arrive et même si cela nous semble incompréhensible, Seigneur, nous voulons que cela serve à ta plus grande gloire ! Jésus, j’ai confiance en Toi !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Faire l’expériencede la grâce

Faire l’expériencede la grâce 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Il faut pardonner à son frère de tout son cœur. C’est la leçon finale de l’évangile de ce dimanche. C’est déjà dans le “Notre Père”, car Dieu sait à quel point c’est essentiel à la vie chrétienne. D’ailleurs, c’est dans la formulation de cette prière elle-même : « pardonne-nous comme nous pardonnons ! » Si nous pardonnons, tu nous pardonnes : « heureux les miséricordieux », ils n’ont pas à craindre un jugement sévère : « car il leur sera fait miséricorde. » Cf Jc 2,13b. Si nous ne pardonnons pas, “malheureux les non-miséricordieux”, ils ont à craindre, non pas à cause du jugement de Dieu, mais à cause d’eux-mêmes : «il ne leur sera pas fait miséricorde. » Cf Jc 2,13a. C’est aussi la conclusion du “Notre Père” (cf Mt 6,14-15).
Jésus prend la peine de nous faire en plus une parabole sur ce thème. La leçon finale de la parabole répond à la question de Pierre : « combien de fois dois-je pardonner à mon frère ? » Réponse : toujours.
(Noter aussi : « à mon frère », il s’agit de la vie entre chrétiens, déjà, avant de penser, par extension, à ceux qui ne sont pas membres de la Communauté de l’église, cf 1Co 5,12-13 ; Gal 6,10.)
Mais il y a davantage : il y a la parabole en elle-même, dans laquelle Jésus, par une intelligence supérieure, inverse la question de Pierre (comme il avait fait pour le Scribe qui lui demandait : « mais qui est mon prochain ? », cf Lc 10,29-37), comme pour lui dire : c’est ta question qui n’est pas bonne : il n’y a pas à se demander : « combien de fois devrais-je pardonner à mon frère ? », car c’est toujours ; ça n’est pas quantitatif, c’est qualitatif ; c’est la qualité de ton cœur qui est en cause, un cœur qui sait pardonner « du fond du cœur ».
Conséquence de cette “inversion de la question” : la conclusion de la parabole, à l’intérieur de la parabole elle-même, n’est plus : “pardonnez afin que Dieu vous pardonne”, mais “pardonnez parce que Dieu vous a pardonné” : « ne devais-tu pas à ton tour avoir pitié de ton compagnon (ton frère), comme moi j’avais eu pitié de toi ? » « Il nous a aimés le premier, donc aimons à notre tour.  » (cf 1Jn 4,19)
“Il fallait faire comme moi j’avais fait pour toi ! Comment se fait-il que tu n’aies pas su faire, après l’expérience de pardon incroyable que tu venais de vivre ?”
Mystère de dureté du cœur humain, du cœur du disciple, du cœur du responsable d’église même, car c’est bien d’un responsable d’église qu’il s’agit : il était ministre du roi et avait reçu d’immenses responsabilités d’intendant (cf Lc 12,42-48), mais il s’en est servi comme d’un tyran par rapport à ses frères, et puisqu’il était constitué en responsabilité dans l’église, il a cru qu’il était automatiquement en grâce auprès du pouvoir de son Roi, le Père éternel. Non, ô responsable d’église, ce n’est pas parce que tu es constitué en responsabilité dans l’église que tu peux traiter les frères à ta guise en pensant que tu seras toujours en grâce auprès de Dieu.
Dieu t’avait encore fait grâce, et tu as interprété cela comme « être constitué en grâce auprès de Dieu », et ton cœur s’est endurci dans cette situation de pouvoir, et tu n’as pas reçu cette grâce comme une grâce, mais comme une sorte de dû. Ton cœur n’a pas bougé. Il est resté dur pour recevoir, et va rester dur pour donner, très dur. En fait d’expérience du pardon, c’est zéro. Tu n’as pas du tout fait l’expérience du pardon. Tu as été Judas et non pas Pierre. Pierre fera une faute énorme, une dette énorme, mais aura fait, marqué à vie, l’expérience d’être un pauvre pécheur pardonné : “en cette disposition, pais mes brebis” (Jn 21,15-17). Sinon, mon Père te traitera aussi durement que tu as traité les autres : on retombe dans la leçon finale, menaçante surtout pour les responsables. La leçon pour tous, plus profonde, de la parabole elle-même  : “as-tu vraiment fait l’expérience de l’infinie miséricorde de Dieu sur ton cœur blessé et blessant ?”
Don Laurent LARROQUE

Reprendre son frère

Reprendre son frère 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Reprendre un frère ou une sœur est une affaire délicate, qui suppose beaucoup de charité, afin de reprendre par amour – amour fraternel, d’humilité afin de ne pas arriver comme un redresseur de torts, de force, afin de ne pas craindre la réaction de celui qui se fait reprendre, et de patience, afin de tenir bon dans cette affaire malgré les éventuelles violences dans les réactions négatives. En attendant les conséquences positives, on espère… Il faut bien sûr avoir pardonné à son frère, et ne plus être prisonnier du ressentiment.
Il faut un grand intéressement à l’autre, à son vrai bien, au bien commun, et un vrai désintéressement de soi. On risque plus d’y perdre que d’y gagner ; on risque de s’entendre dire : « mêle-toi de tes oignons ! » On risque de se prendre de sacrés retours de bâtons si l’autre est en position de force. Il faut un grand oubli de soi : « oublie les blessures que te fait ton frère, pas la blessure qu’il se fait », dit Saint Augustin.
La vie communautaire, la Communauté pensée par Jésus, qui est l’église, exige cette correction fraternelle, car nous ne sommes pas des bénis-oui-oui, une communauté de bisounours dont la faiblesse coupable laisse passer tout et n’importe quoi. Il s’agit vraiment de charité, de la vraie charité qui ne peut faire fi de la vérité. Mais sans se présenter comme détenteurs de la vérité.
C’est une affaire tellement délicate qu’on est plus facilement tenté de l’esquiver que de se lancer. “Tenté”, au sens fort du combat spirituel, celui d’accepter d’appliquer l’évangile à la lettre et de ne pas prêter l’oreille à Satan qui veut nous paralyser : “laisse tomber, cela ne te regarde pas, pour qui tu te prends…”, etc…
Si tu vois ton frère commencer à fréquenter une femme qui n’est pas la sienne d’une manière inconvenante, va le trouver, seul à seul, et avertis-le. Si tu vois ton frère prendre les ¾ de son temps à boursicoter plutôt que de s’occuper de sa famille, va le trouver, seul-à-seul, et montre-lui son tort. Et ainsi pour tous débuts d’addictions et de désordres. Si tu vois ton frère se prendre pour un gourou, se situer dans la puissance qui écrase, ou s’effacer au contraire dans un isolement taciturne, va le trouver, et essaye de lui dire une bonne parole. Si tu vois ton frère fréquenter une voyante et son pendule, va le trouver et montre-lui son tort contre la Foi.
“À la lettre”, cet évangile. Car Jésus a été très précis. D’abord aller reprendre l’autre « seul à seul ». D’habitude, quand on voit quelque chose qui ne va pas chez l’autre, surtout si on estime que c’est amusant, on va en parler à des tierces personnes, et non à la personne intéressée. La médisance est le contraire de l’évangile. “Si ton frère a péché, va trouver une tierce personne et commente l’affaire…” Non. “Si ton frère a péché, va le trouver lui, pas une autre personne !”
Jésus a été très précis. Si la première étape n’a pas suffi, persévère dans cette juste cause. Il s’agit de « gagner ton frère », ce qui est le contraire de le perdre. Deuxième étape : “une seule autre personne” – ça n’est pas si énorme, “ou deux”, dit Jésus, pour que l’affaire soit traitée devant cette deuxième instance.
Si vraiment la personne est obstinée, dis-le à l’église, c’est-à-dire avertis le responsable local, le curé par exemple. Oui. Une fois les autres instances passées (pas avant, soyons précis !), aie le courage d’aller en parler au curé ou au Vicaire général, car tu ne peux pas laisser ce loup dans la bergerie détruire, par exemple, le pèlerinage à Lourdes où il vient se pavaner en blouse, de sorte que les brebis serviables écœurées ont abandonné le pélé…
Si l’on appliquait l’évangile à la lettre, combien l’église irait mieux !

Don Laurent LARROQUE

Bonne année, bon recommencement

Bonne année, bon recommencement 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Saint Grégoire de Nysse disait que, dans la vie chrétienne, nous allons « de commencements en commencements, par des commencements qui n’ont jamais de fin. » Avec la rentrée, nous avons des grâces qui nous sont données de (re)commencements. Tandis que nous reprenons nos activités professionnelles, nos loisirs, nos engagements paroissiaux et associatifs, demandons à Dieu d’être renouvelés « pour que notre vie soit une éternelle offrande à sa gloire  » (3ème prière eucharistique). Mettons nous à l’écoute de saint Paul : « Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » Voilà bien le but de notre existence : que notre vie soit une offrande que nous présentons à la gloire de Dieu le Père. Apprenons à « ne pas nous modeler sur le monde présent » mais à « nous transformer en renouvelant notre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu ». Alors, concrètement, offrons cette nouvelle année scolaire qui commence au Seigneur et faisons le point en vérité avec Lui sur notre manière de l’envisager. En tout premier lieu dans notre vie spirituelle : que pouvons-nous renouveler par rapport à l’année dernière ? Comment prions nous le matin et le soir ? Avons-nous un moment de silence dans la semaine (il est encore grand temps de s’inscrire à une heure d’adoration par semaine) ? Quels engagements de prière pourrions-nous prendre : messe de semaine, oraison, chapelet, confession régulière (avec un rappel dans l’agenda) ? Ensuite, que pouvons-nous faire pour que nos relations soient également une offrande à la gloire de Dieu : un plus grand soin de la vie de couple en programmant un tête-à-tête régulier, une soirée familiale hebdomadaire de détente simple où les écrans sont bannis, un coup de téléphone régulier à un membre de notre famille ou de notre entourage qui vit seul ? Enfin, dans nos activités professionnelles ou nos engagements associatifs : que pouvons-nous faire pour que le Seigneur en soit le centre ? Installer un crucifix dans le bureau que nous occupons en assumant notre vie chrétienne devant nos collègues, programmer une alarme à 15h chaque jour pour nous rappeler que le Seigneur a donné sa vie pour nous au cœur de nos journées, décider de prendre chaque semaine des temps de gratuité avec nos collègues ou nos collaborateurs…
Chers amis, je commence moi-même une nouvelle mission ici à Saint-Raphaël et demande au Seigneur d’être renouvelé dans mon désir de sainteté. Cherchons tous à recommencer pour que notre vie soit un culte agréable à Dieu. Bonne et sainte nouvelle année scolaire !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Saint Pierre contre le relativisme

Saint Pierre contre le relativisme 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Si beaucoup de nos compatriotes se disent encore chrétiens, l’impact concret d’une telle qualification dans leur vie semble s’amenuir toujours plus.
Pour certains, croire en Jésus, signifie simplement se prononcer sur son existence et adhérer à certaines valeurs qu’Il a enseignées. Pourtant se dire chrétien ne consiste pas d’abord à affirmer l’existence du Christ en tant qu’homme. Il ne s’agit pas là d’une histoire de foi. C’est à la science, que l’on appelle l’histoire, de nous permettre de connaitre le Jésus historique !
Il est urgent de rappeler qu’être chrétien ne signifie pas croire en l’existence du Christ en tant qu’homme mais en tant que Dieu fait homme. Le chrétien est celui qui croit que le Christ est ce qu’Il a dit être !
C’est le sens de l’évangile de ce dimanche. Lorsque Jésus pose à ces apôtres cette question cruciale : « Pour vous qui suis-je ? » Pierre répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Cette réponse est si belle qu’elle provoque cet éloge de la part de Jésus : «  Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »
Voila ce qu’est être chrétien : C’est reprendre la profession de Pierre en affirmant que Jésus est Fils de Dieu, c’est-à-dire qu’Il est le Verbe, la 2eme personne de la Trinité : Dieu fait chair.
Or nous vivons dans une société, qui se voulant tolérante, s’est faite relativiste. Lorsque se présente une divergence de pensée, pour ne jamais avoir à dire  : «  tu te trompes », l’homme contemporain préfère affirmer : «  c’est une opinion parmi d’autres ».
Dans ce contexte, la tentation majeure c’est de faire du Christ un maître spirituel parmi d’autres. Sous prétexte de tolérance, il nous est souvent demandé de relativiser l’enseignement de Jésus en le mettant au même niveau que celui d’un autre homme.
La 2eme lecture de saint Paul (que je vous retranscris en totalité ci-dessous parce qu’elle est courte) nous permet de comprendre que cela n’est pas possible.
« Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu  ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ? Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. À lui la gloire pour l’éternité ! Amen. »
Nous n’accédons à Dieu qu’en nous laissant approcher par Lui. C’est parce qu’Il a voulu se révéler à travers le Christ Jésus, que nous pouvons mieux le connaître. Notre intelligence est faite pour recevoir la parole de Dieu et pour se laisser éclairer par elle. Mais elle ne peut, sans perdre la raison, s’ériger elle-même comme critère du vrai. NULLE NE MESURE LA PAROLE DE DIEU, c’est ELLE QUI MESURE TOUTE CHOSE. Jésus est Dieu et c’est pourquoi nous sommes appelés à l’écouter en tant que tel. Sa parole n’est pas une parole parmi d’autres ! Elle est La parole faite chair. Elle ne peut donc être relativisé puisqu’elle est la lumière qui éclaire toute chose : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14,6) « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père ou sa mère… il ne peut pas être mon disciple.» (Luc 14,26)
Demandons donc cette grâce d’être pleinement chrétien, c’est-à-dire de nous laisser mesurer par cette parole divine. L’accueillir vraiment pour ce qu’Elle est ! Avant même de pouvoir la comprendre, nous sommes appelés à la recevoir. Alors, illuminés par Elle, nous pourrons nous émerveiller comme saint Paul : Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu !
Don Louis-Marie DUPORT

Sainteté et Mission

Sainteté et Mission 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Depuis le jour de notre baptême et de notre confirmation nous avons été consacrés à Dieu. Quelle grandeur, quel privilège ! Depuis le Concile Vatican II, nous savons maintenant, comme un refrain, que la vocation – l’appel – de tous les baptisés est la sainteté. Ce n’est pas réservé aux prêtres ou aux religieux. Ce n’est pas réservé à eux seulement d’être des « super chrétiens », donnant le droit aux autres d’être médiocres dans leur vie chrétienne. Qu’est-ce que la sainteté  ? Si l’on devait résumer en une seule phrase : devenir un ami de Dieu. Comment ? En fréquentant cet ami : en l’écoutant, en l’avisant, en nous mettant à son école. Le moyen ordinaire de grandir en sainteté c’est de vivre de plus en plus selon l’Esprit-Saint  : l’Esprit de sainteté. Si il y a bien une chose que notre Père du ciel aime donner à ses enfants, c’est bien l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Lc 11.13).
Si nous nous décourageons, c’est que nous comptons trop sur nos propres forces. Pour une destinée si haute, il nous faut l’aide de Dieu, lui seul est assez puissant pour faire de nous des saints. Mais le voulons-nous vraiment ? Trop souvent nous nous contentons de la routine confortable, du minimum syndical en matière de religion, comme des cases à cocher… C’est un peu dommage car nous passons à côté de la Vie que Dieu veut nous donner, la plénitude du ciel dont il veut déjà nous baigner. Ne nous laissons pas emporter par le tourbillon de toutes ces choses si importantes qu’elles risquent de nous détourner de l’essentiel : ce lien avec notre Père du Ciel, une communion avec toute la Trinité Sainte !
Ce qui est vrai pour la sainteté, l’est aussi pour la mission. Ce n’est pas réservé à des soi-disant « super chrétiens » de s’en occuper. Si nous comptons seulement là-dessus, il n’y en aura pas beaucoup  ! Nous risquons surtout de laisser de larges champs du Seigneur tomber en friche. C’est bien confortable de penser que c’est seulement aux autres de s’y coller. Si nous pouvons annoncer le Christ vivant c’est bien parce que c’est lui qui nous envoie, il nous fait confiance, même si à nos propres yeux nous ne sommes pas prêts. C’est d’ailleurs une juste disposition de fond car nous ne serons jamais assez prêts.
Par le baptême et la confirmation nous sommes équipés par le Seigneur lui-même. Par la prière et sa miséricorde nous sommes poussés à témoigner de sa joie. A cause de l’amour de Jésus pour chacune de ses brebis pour lesquelles il a donné sa vie, nous sentons l’urgence de ne plus repousser l’annonce.
Pour cette année pastorale qui va bientôt commencer, puissions-nous remettre à l’honneur notre désir de sainteté et accomplir ce désir du Seigneur de nous envoyer en mission !
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

Jésus, Dieu béni pour les siècles !

Jésus, Dieu béni pour les siècles ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

“Jésus, Dieu.” C’est l’affirmation de Saint Paul à la fin de la 2° lecture de ce 19° dimanche.
“Quand la foi va, tout va”, dirais-je, presque comme Obélix. Et j’ajoute l’inverse : “quand la foi f… le camp, tout f… le camp !”
La foi ? C’est accepter la Révélation que Dieu a faite de Lui-même, en Jésus son Fils. Jésus est l’achèvement, la plénitude de la Révélation de Dieu. C’est raconté par les quatre évangiles.
Le résumé de la foi est le Credo que l’on récite chaque dimanche. Les 2/3 du Credo sont une description de Jésus, en son être et en sa venue sur terre, et c’est une proclamation : « Jésus est Dieu. » Si Jésus est Dieu, tout va. La Foi, les mœurs, l’église, les sacrements, tout. Si Jésus n’est pas Dieu, plus rien n’a de sens : ni l’église, ni les sacrements, ni les prêtres, tout cela n’est plus qu’affaire de religion parmi les autres religions. Si Jésus n’est pas Dieu, le Baptême n’est pas une nouvelle naissance, l’Eucharistie n’est pas sa présence réelle, le Salut n’est plus la Vie éternelle, le Christianisme n’est pas le “monde nouveau” (2Co 5,17) et la résurrection de Jésus n’est qu’une sorte de récompense donnée par Dieu à un homme particulièrement méritant, et cela ne nous concerne pas, en fait. Jésus atteste cependant : « j’ai le pouvoir de donner ma vie et de la reprendre. » “J’ai ce pouvoir, étant Un avec le Père.” (Cf Jn 10,18 et 30). La Résurrection n’est possible que si Jésus est Dieu.
Il y a une telle perte de la foi aujourd’hui (cela se dit “apostasie”), que certains affirment que Jésus n’a jamais dit dans la Bible qu’il était Dieu. C’est une lecture faussée des écritures (2Co 4,2) « que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de leur sens pour leur propre perdition », 2Pi 3,16.
La 2° lecture de ce dimanche nous le dit explicitement : « Jésus, Dieu béni pour les siècles ! » Bien sûr que toute la Bible atteste que Jésus est Dieu.
On fête Noël car c’est Dieu qui vient habiter chez les hommes : « Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : “Dieu avec nous.” » (Mt 1,23).
On célèbre sa mort, car c’est encore Dieu qui donne sa vie : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Je Suis. » (Jn 8,28). Ce « Je Suis  » est le Nom que Dieu a révélé à Moïse (Ex 3,14). Jésus ne fait qu’un avec Dieu, avec son Père dans l’unité de l’Esprit-Saint. Faites le signe de croix et remarquez que “Au Nom…” est au singulier. Quand la foi va, tout va.
La 1ère lecture de la fête de l’Assomption (Apocalypse 12) dépeint le « grand signe  » de la « femme revêtue du Soleil », c’est-à-dire la Vierge Marie (et l’église). Et « un autre signe : un dragon rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. » Ces diadèmes signifient son pouvoir. Un pouvoir qui semble énorme, universel, le pouvoir de Satan sur notre pauvre monde.
Cette fresque impressionnante n’est pas du folklore, c’est la réalité d’un grand combat (cf 2Tim 4,7) : ou se laisser séduire par l’apostasie (Satan est « le séducteur du monde entier », Ap 12,9), ou garder la foi, c’est-à-dire « posséder le témoignage de Jésus », Ap 12,17.
« Lorsque le Fils de l’homme (Jésus) reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? » (Lc 18,8).
« Vraiment tu es le Fils de Dieu !» C’est la conclusion de l’évangile de ce 19° dimanche. Quelles que soient les vagues, qui n’épargnent pas nos vies, l’église, le monde, si Jésus est « Dieu avec nous », « nous serons sans crainte », comme dit le Ps 45/46, qui se termine ainsi : « arrêtez-vous ! », c’est-à-dire « mettez-vous en vacances ! et sachez que moi Je Suis Dieu ! »
Oui, avec Jésus dans la barque, avec la Vierge Marie comme « grand Signe » plus fort que le diable, séducteur de l’apostasie (cf Eph 6,5 ; 1Pi 5,8-9), “prenons des vacances” pour prendre le temps de (re)découvrir que Jésus est Dieu.

Don Laurent LARROQUE

Quelques changements…

Quelques changements… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les changements sont toujours une petite épreuve car ils nous déplacent intérieurement avec quelquefois un lot d’incertitudes qui peuvent générer de la peur ou des angoisses. Mais ces changements peuvent aussi être l’occasion d’un nouveau départ, de nouvelles grâces.
Dans nos paroisses nous avons dû dire au revoir à Don Christophe qui a servi ici la Vigne du Seigneur pendant 4 ans. Nous avons la chance qu’il soit remplacé, un nouveau vicaire Don Raphaël arrive pour reprendre sa charge et continuer ce que ses prédécesseurs ont entamé.
L’image de la terre est belle, le Seigneur s’en sert comme une image de son Royaume qui doit s’étendre, un Royaume de justice et de paix qu’il nous tarde de répandre « dans nos cœurs et dans le monde qui l’entoure ». Certains défrichent, d’autres labourent, d’autres sèment et enfin d’autres moissonnent. Nous moissonnons ce que d’autres ont semé, nous défrichons parfois pour d’autres qui moissonneront en leur temps.
Sur notre secteur, les changements sont nombreux. D’autres prêtres qui ne sont pas de la Communauté Saint Martin viennent en renfort. Tout d’abord le Père Christophe, originaire de Pologne, mais en service dans notre diocèse depuis plus de 10 ans. Il est nommé vicaire à Fréjus et desservira les quartiers du Dramont et d’Agay le dimanche matin pour le retour des messes dominicales en ces lieux. J’espère que ce don de l’église permettra un nouvel élan missionnaire. Ensuite le Père éloi, nommé par le diocèse pour officier au crématorium et accompagner les familles en deuil qui ne passent pas par nos paroisses. C’est une volonté de la diaconie du Var de les entourer dans cette étape importante. Il sera logé à Boulouris.
Mais encore le Père Jean-Baptiste, prêtre depuis 6 ans du diocèse de Toulouse qui demande à rejoindre les membres de la Communauté Saint Martin. C’est ce que nous appelons chez nous une année de probation  : elle permet de se connaitre mutuellement pour éclairer le choix et favoriser le discernement. Nous sommes honorés de cette confiance de la communauté pour cette mission et sommes ravis de l’accueillir à Saint-Raphaël qui est d’ailleurs la plus ancienne paroisse confiée à la Communauté Saint Martin.
Enfin, le diocèse nous confie Benoit un jeune séminariste pour son stage inter cycle : entre les années de philosophie et celles de théologie, c’est l’usage de passer une année en paroisse. C’est aussi une belle responsabilité de participer à sa formation pastorale.
J’ai toujours pensé que nous nous façonnons réciproquement. Nous devenons les pasteurs que nous sommes grâce aux liens que nous tissons année après année dans nos différents ministères, tout comme notre manière sacerdotale de vivre influence nécessairement les paroissiens.
Soyons tous à l’écoute de l’Esprit-Saint cette année, pour que ces changements nous bonifient et contribuent à la plus grande Gloire de Dieu !
Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

La Perle sans prix

La Perle sans prix 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le Trésor et la Perle… Le Royaume des Cieux est la valeur supérieure à tout le reste, et par conséquent, ce qui donne sa valeur à tout le reste. Tout devient relatif au Royaume de Dieu.
On part vendre « tout ce que l’on a » pour l’acquérir. Toute notre vie est mise en jeu. Et on y va, non pas avec des pieds de plomb, mais « ravi de joie ».
Qu’est donc ce Trésor du Royaume de Dieu ? Surprise… !
Oui, c’est aussi comme une bonne surprise inattendue, inespérée, comme celui qui tombe par hasard sur un trésor. Pour dire qu’il ne dépend pas essentiellement de nos forces, d’acquérir le Royaume de Dieu. Un peu, oui, il faut se mettre au travail, comme ce paysan qui faisait son devoir de laboureur. Mais c’est quand même une grâce inespérée qui nous tombe dessus, comme cela, sans être un laboureur plus qualifié que les autres.
Alors… joie, précipitation, affairement pour ne pas rater cette occasion inespérée qui va certes provoquer un gros changement dans la vie. Bonne Nouvelle incroyable qui nous arrive !
Ce brave laboureur, le champ ne lui appartenait pas. Pour dire que cela peut arriver à tout le monde de tomber un jour sur un trésor. Il n’y a pas de prédispositions, de qualifications particulières. Personne n’est exclu du Royaume de Dieu. Ne viens pas faire valoir ton ethnie, tes qualités, tes mérites, tes initiations devant Dieu pour recevoir ce trésor de la grâce de Dieu. Mais quand c’est l’occasion, alors là, il faut « se faire violence » pour “balancer tout le reste” et «  s’emparer  » du Royaume de Dieu (Mt 11,12).
Le Royaume de Dieu, c’est Jésus. C’est Lui la surprise ! Il est lui-même le Royaume. Le Royaume de Dieu n’est pas un objet, une institution, une ethnie, une civilisation, une culture, un savoir, une tradition, une famille, aussi sacrée soit-elle. Ni une morale, ni des règles, ni des lois. Le Royaume de Dieu est une Personne. Comme on le dit dans le “Notre Père” : « que ton Règne vienne (ce Royaume de Dieu), que ta Volonté soit faite… » Jésus est le Règne advenu sur terre, il est la Volonté du Père faite sur terre comme au Ciel.
« Que ton Règne vienne. » Dans mon cœur d’abord. Par une relation personnelle avec Jésus.
Si le Christ Jésus commence à devenir intéressant pour toi, alors tu as découvert Celui que tu cherchais, tu as découvert la Perle sans prix. Désormais, tout le reste est relatif. Tout est relatif à la relation personnelle avec Jésus. Plus c’est avec Jésus, plus ça doit être important dans ta vie. Moins c’est lié à Jésus, moins ça doit être important.
Pour le dire avec Saint Paul : « Je vous le dis, frères : que ceux qui pleurent fassent comme s’ils ne pleuraient pas ! » Car toutes nos peines ici-bas sont relatives par rapport à l’Amour de Jésus. « Que ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie ! » Car toutes nos joies, ici-bas, sont relatives, par rapport à la Perle sans prix que nous possédons, “ravis de joie”. D’ailleurs, continue-t-il, « que ceux qui achètent fassent comme s’ils ne possédaient pas ; que ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde » (1Co 7,29-31), tandis que ceux qui possèdent la foi en Jésus sont en possession d’une richesse infiniment supérieure à tout « ce monde qui passe » avec ses joies et ses peines « et ses convoitises » (1Jn 2,17).
Saint Paul en viendra même à traiter d’“ordures” (Ph 3,8) tout ce qui serait qualifications, même celles qu’on croit avoir devant Dieu, mais qui ne seraient pas liées à Jésus. Je pense par exemple à ceux qui sont initiés au yoga. Là il faut des apprentissages et des qualifications pour entrer en contact avec le “spirituel” (lequel ?). Mais dans la relation personnelle avec Jésus, Il se donne à nous sans autre qualité que la foi en Lui (Ph 3,9), Dieu, le Trésor, à portée de l’homme sans qualification ni initiation. Pas de posture élitiste du corps, seule compte la posture du cœur : Jésus est-il Trésor et Perle sans prix qui vaut la peine de tout laisser pour l’avoir Lui ?
Car vient le moment où qui n’est pas avec Jésus, est contre Lui (Mt 12,30), « car moi, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (Ex 20,5).
Don Laurent LARROQUE

La foi comme une graine de moutarde

La foi comme une graine de moutarde 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Parlons peu, parlons botanique ce dimanche. Jésus évoque, dans l’évangile, la foi à la façon d’une graine de moutarde, réputée être la plus petite des semences. Par un effet de contraste, Jésus, plus tard, prendra l’exemple d’un arbre qui ne pourrait pas résister à la demande du croyant qui aurait l’étrange idée de lui demander de se déraciner et de se planter dans la mer. Le mot grec utilisé est sycomore, un arbre connu pour son solide réseau de racines et pour être quasi indéracinable. La foi libère une puissance inhumaine sous son aspect de petitesse. Sommes-nous capables de faire naître cette force à la foi ? Non ! Jésus nous invite à prendre conscience que la force que produit la foi vient de l’amour de Dieu. Il est le seul à pouvoir transformer les réalités apparemment les plus insignifiantes.

En parlant d’insignifiance, Jésus nous invite à nous considérer comme tel dans la parabole qui suit. La traduction liturgique dit : « Nous sommes de simples serviteurs. » Il est vrai qu’à proprement parler, Dieu n’a aucun besoin, et encore moins besoin de nous. Il nous donne absolument tout, en commençant par l’être. Ce que nous faisons n’ajoute rien à la perfection qu’il est. Mais de nouveau, un paradoxe nous est donné par Jésus en nous montrant que le maître désire avoir besoin de nous. En nous donnant l’existence, Dieu nous a fait libres et cette noble liberté produit une action réelle pour le monde (cosmos), pour les âmes, mais aussi pour Lui ! :
« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » Les apôtres seront efficaces jusqu’à transmettre la Vie même de Dieu dans les sacrements.

Ces deux passages nous invitent à contempler notre dépendance totale vis-à-vis de Dieu. Intérieurement, c’est lui qui fortifie notre foi, en étant greffés sur Lui. Et c’est Lui encore qui nous donne extérieurement de faire de bonnes choses pour sa Gloire et pour le Salut des âmes. Quand nous sentons un assèchement dans notre foi ou notre mission, deux solutions  : prière et sacrement. En effet, derrière la prière et les sacrements se cachent la Vie même de Dieu. C’est dans une réelle dépendance à sa Grâce que nous porterons du fruit, même plantés au milieu de l’océan. «  L’homme est vieilli par le péché, il est rajeuni par la grâce ». Par sa grâce Jésus nous débarrasse progressivement du péché qui est la véritable mort qui se répand en nous. Par sa grâce, il nous aide à accueillir les appauvrissements, les fatigues, les épreuves de nos existences qui ne sont que les souffrances d’un immense enfantement. Car notre vie est un grand enfantement où nous devenons de plus en plus vivants, jusqu’au dernier passage de la mort qui nous fait entrer dans la vie sans limite, la vie Eternelle.

Nous sommes faits pour la Vie ! pas pour le confort de cette vie. Ne craignons pas d’être bousculés, voire déracinés par Jésus dans la prière et ses sacrements, car « la Charité nous presse ». Elle nous pousse à la porte de la vraie vie, vigoureusement. Et c’est dans cette vie cachée que se déploie l’amour de Dieu. Certaines personnes vivent ainsi, ne cherchant plus l’extraordinaire ni l’agitation du monde, mais trouvant la Vie dans les choses cachées, simples, ordinaires mais transfigurées de l’intérieur par la Charité. Merci à elles de nous témoigner ainsi où se trouve l’essentiel  !


Don Christophe GRANVILLE

    Nous contacter

    +33 4 94 19 81 29

    Nous aider