En France, pendant plus de 200 ans la fête nationale était célébrée le 15 août. Ce n’est qu’en 1880 que la République a remplacé la fête nationale par celle du 14 juillet que nous connaissons aujourd’hui.
A l’origine de cette fête nationale, nous le savons bien sur notre terre de Provence, il y a l’histoire de la naissance de Louis XIV. Louis XIII (1601-1643) et son épouse Anne d’Autriche ne parvenaient pas à avoir d’enfant. Après
22 ans de mariage, il n’y avait toujours pas d’héritier. En 1637 le couple royal se met à supplier la Vierge de leur donner un fils. Ils demandent à tous leurs sujets de faire dans chaque paroisse, le 15 août, une procession afin d’avoir un fils.
Par ailleurs, à cette époque, le frère Fiacre des augustins déchaussés avait une grande gratitude pour la reine et priait à ses intentions. A cause de sa santé fragile, il bénéficiait des œuvres de la reine pour les malades. Le 3 novembre 1637, frère Fiacre reçoit l’apparition de la Vierge. Tandis qu’il prie, il entend d’abord la voix d’un petit enfant. Surpris, il tourne la tête et voit à cet instant la Vierge dans une belle lumière, vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles, les cheveux pendants sur les épaules, assise sur une chaise, tenant un enfant. « N’ayez pas peur, je suis la Mère de Dieu », dit-elle au frère. Au bout de quelques secondes, elle ajoute en montrant le petit garçon assis sur ses genoux : « Ce n’est pas mon Fils, c’est l’enfant que Dieu veut donner à la France. » La Vierge demande trois neuvaines publiques à la reine Anne d’Autriche : une à Notre-Dame de Paris, une à Notre-Dame-des-Victoires à Paris et la dernière à Cotignac, à la suite desquelles elle lui promet un fils.
Enfin, Marie montre l’image d’un tableau de Notre-Dame de Grâce. Pour attester les paroles de la Vierge, le frère trouverait ce tableau dans l’église de Cotignac. Contre toute attente, le frère Fiacre est rapidement reçu par Anne d’Autriche et Louis XIII. Ils acceptent de mettre sur pied les demandes de Marie. Du 8 novembre 1637 au 5 décembre suivant, les neuvaines publiques sont faites dans les lieux choisis par Marie. À la mi-janvier 1638, la reine se rend compte qu’elle est enceinte. Le couple royal demande au frère de se rendre à Cotignac pour vérifier la présence du fameux tableau de la Vierge et pour prier pour le bon déroulement de la grossesse.
Le 10 février 1638, le souverain fait la promesse de consacrer le royaume de France à la Vierge Marie si un héritier lui est donné. C’est le fameux « vœu de Louis XIII ». Le 5 septembre 1638, soit neuf mois, jour pour jour, après la fin des neuvaines, Louis « Dieudonné », futur Louis XIV, vient au monde.
Le roi Louis XIII consacre de manière solennelle la France à la Vierge Marie sous le titre de Notre Dame de l’Assomption par un acte auprès du Parlement de Paris et demande à ses sujets de faire tous les 15 août, jour où était déjà célébrée la Fête de l’Assomption, une procession solennelle dans chaque paroisse. Le vœu sera confirmé par Louis XIV en 1650, Louis XV en 1738 et Louis XVIII en 1814. Publié par lettres patentes, après consultation du parlement de Paris, c’est un document législatif de portée nationale.
De plus, en 1922, la Vierge Marie a été proclamée Patronne principale de la France sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption par le Pape Pie X, confirmant ainsi la consécration de la France faite par le roi Louis XIII en 1638.
Quel honneur d’être sous un si beau patronage ! Confions-lui notre pays qu’il retrouve la grâce de son baptême !
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET, Curé