Editorial Principal

La dignité des fils

La dignité des fils 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Bien souvent nous voulons nous en sortir par nos propres forces : “laisse, je gĂšre.” Nous voulons rĂ©ussir chacun par soi-mĂȘme pour prouver, Ă  soi et aux autres, que nous en avons la capacitĂ© : ainsi le fils de la parabole qui veut rĂ©ussir sa vie loin du pĂšre. Il est l’image de l’humanitĂ©, qui a voulu vivre en autonomie, sans Dieu, depuis le pĂ©chĂ© de nos premiers parents. Ce dĂ©sir d’indĂ©pendance est une façon d’affirmer sa dignitĂ© et, pourtant, c’est justement par cet acte d’affirmation de soi que la dignitĂ© est perdue. Pour avoir voulu s’affirmer comme sujet libre, le fils devient gardien de porcs, moins bien nourri qu’un esclave. Dans nos pĂ©chĂ©s d’orgueil, c’est justement quand nous voulons nous Ă©lever que nous nous abaissons. La libertĂ© absolue est un leurre : celui qui ne veut pas servir Dieu devient esclave du diable, mauvais maĂźtre qui nous mĂ©prise d’autant plus que nous lui avons obĂ©i.
Si la dignitĂ© de l’homme ne rĂ©side pas dans l’indĂ©pendance, elle ne rĂ©side pas non plus dans la puissance, la capacitĂ© Ă  suivre ses dĂ©sirs, Ă  faire ce que l’on veut. Parce qu’il ne sait pas mettre un frein Ă  ses appĂ©tits, le fils prodigue est menĂ© Ă  la ruine, au point de ne plus pouvoir satisfaire ses besoins les plus basiques. Cette tendance Ă  perdre la libertĂ© en voulant l’affirmer est caractĂ©ristique de l’époque de la “jouissance sans entraves” : les limites sont justement ce qui permet de ne pas devenir l’esclave d’un appĂ©tit toujours plus puissant Ă  force de ne pas ĂȘtre contenu. Mais, en rĂ©alitĂ©, cette tendance est celle de toutes les Ă©poques, depuis qu’Adam et Eve n’ont pas voulu rĂ©sister Ă  l’attrait du fruit dĂ©fendu.
La dignitĂ© ne rĂ©side pas non plus dans le fait d’obĂ©ir Ă  la loi de Dieu. JĂ©sus pour sa parabole a volontairement choisi deux fils pour nous montrer deux Ă©cueils symĂ©triques. L’aĂźnĂ© par son obĂ©issance extĂ©rieure aux rĂšgles de la biensĂ©ance espĂšre une rĂ©compense. Cela lui pĂšse d’ĂȘtre un bon fils et il prĂ©fĂ©rerait pouvoir faire la fĂȘte avec ses amis sans sa famille. Il est “soumis”, au mauvais sens du terme. Ce n’est pas cette relation, ultimement intĂ©ressĂ©e, que Dieu veut entre nous et Lui, mais celle de l’amour filial. Celui qui est enfant de Dieu fait le bien parce que celui-ci jaillit de son cƓur rendu bon par l’Esprit-Saint qui nous a Ă©tĂ© donnĂ©, et non en se forçant pour essayer par lĂ  de mĂ©riter un amour qui, de toute façon, ne peut ĂȘtre que gratuit.
En rĂ©alitĂ©, la dignitĂ© de l’homme ne dĂ©pend pas de ce qu’il fait mais lui est donnĂ©e gratuitement par Dieu, indĂ©pendamment de tout mĂ©rite prĂ©alable. Dieu n’a pas peur de nous aimer alors que nous sommes pĂ©cheurs, que nous nous sommes volontairement coupĂ©s de Lui, parce qu’Il sait que son amour transforme et rend bon ce qui ne l’était pas au prĂ©alable. La misĂ©ricorde n’est pas une faiblesse de papa-gĂąteau, parce qu’elle change celui qui la reçoit pour le rendre digne de ce don. Notre dignitĂ©, c’est l’adoption filiale qui fait de nous des enfants de Dieu par les mĂ©rites de JĂ©sus-Christ. C’est la seule chose qui a vraiment de la valeur, et elle ne s’achĂšte pas. Demandons donc Ă  Dieu de comprendre que ce ne sont ni la libertĂ© individualiste, ni la capacitĂ© de faire ce que l’on veut, ni l’obĂ©issance extĂ©rieure Ă  des rĂšgles qui fondent notre dignitĂ©, mais le don de la grĂące qui nous rend amis de Dieu.
Don Axel de PERTHUIS

Sauvé par le gong

Sauvé par le gong 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans la nuĂ©e de la Transfiguration, dimanche dernier, le PĂšre nous demandait expressĂ©ment « Celui-ci est mon Fils, Ă©coutez-le ! ». Alors tendons l’oreille (du cƓur) Ă  cette parabole du figuier stĂ©rile que JĂ©sus donne en rĂ©ponse Ă  ses interlocuteurs. En effet ces derniers posent Ă  JĂ©sus une question morale prĂ©cise en relatant une affaire scandaleuse qui a dĂ©frayĂ© la chronique : Pilate a fait exĂ©cuter des galilĂ©ens venus Ă  JĂ©rusalem en pĂšlerinage. Le problĂšme est le suivant : en quoi ces malheureux ont-ils mĂ©ritĂ© leur sort ? Et s’ils ne l’ont pas mĂ©ritĂ©, comment expliquer cette sĂ©vĂ©ritĂ© qui s’est abattue injustement sur eux ? Cela fait Ă©galement Ă©cho aux paroles des disciples sur l’aveugle-nĂ©, « Seigneur est-ce lui ou ses parents qui ont pĂ©chĂ© ? ». En prenant un autre fait divers, JĂ©sus Ă©carte l’idĂ©e qu’ils Ă©taient plus grands pĂȘcheurs pour mĂ©riter un tel sort.
Mais JĂ©sus va plus loin et renchĂ©rit : « si vous ne vous convertissez pas, vous pĂ©rirez tous de mĂȘme. » Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. JĂ©sus nous invite Ă  nous libĂ©rer du regard que l’on porte sur les autres et leurs pĂ©chĂ©s. Ce qui aveugle prĂ©cisĂ©ment notre propre cƓur. Nous l’entendions il y’a quelques dimanches : « qu’as-tu Ă  regarder la paille qui est dans l’Ɠil de ton frĂšre ? ». La discussion nous conduit Ă  revenir Ă  notre propre vie, Ă  notre figuier qui ne porte pas de fruit de conversion. La conversion est une action. Le pire serait de ne rien faire.
Dans le mouvement de la conversion il y a d’abord un rejet, une aversion du mal. Puis une attraction Ă  Dieu. Comment rĂ©pondons-nous Ă  cet appel Ă  la conversion ? JĂ©sus disait Ă  un moine bĂ©nĂ©dictin irlandais : « avec l’appel, je donne toujours la grĂące de rĂ©pondre Ă  mon appel. »
Pour illustrer cela, la parabole du figuier stĂ©rile nous secoue mais nous console Ă©galement. Elle nous bouscule, car le propriĂ©taire de l’arbre semble avoir eu du fruit de son arbre dans le passĂ©, mais cela fait trois ans qu’il ne trouve plus rien. Il a montrĂ© une certaine patience ! Mais malgrĂ© cela, un jardinier trouve encore la bontĂ© de lui proposer des soins particuliers (inutiles ?). On y retrouve dans la gĂ©nĂ©rositĂ© et le labeur de ce sauveur les mĂȘmes traits que le pĂšre de la parabole du fils prodigue. Sa misĂ©ricorde semble ne pas avoir de limite. Cela heurtera le fils aĂźnĂ©, ce qui est humainement comprĂ©hensible. Pourtant ne nous trompons pas, le jardinier lui-mĂȘme dira : « laisse-le encore cette annĂ©e (
) sinon tu le couperas. » La volontĂ© du jardinier et du propriĂ©taire coĂŻncident. Tout arbre qui ne porte pas de fruits sera jetĂ© dehors. Nous trouvons dans ces deux personnages, comme une image de JĂ©sus et de Saint Jean-Baptiste qui nous annoncent la colĂšre qui vient. Mais JĂ©sus est lĂ  pour proclamer : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacrĂ© par l’onction. Il m’a envoyĂ© porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libĂ©ration et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en libertĂ© les opprimĂ©s, annoncer une annĂ©e favorable accordĂ©e par le Seigneur. » Luc 4, 19.
Alors
 merci Seigneur de ta patience. Merci de nous libérer de nos esclavages ! Que nous portions un fruit qui te plaise, un fruit en abondance !
Don Christophe GRANVILLE

La Gloire et la Croix

La Gloire et la Croix 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le temps du CarĂȘme n’en est encore qu’à son dĂ©but et, pourtant, l’Église veut dĂ©jĂ  nous redonner du courage, en nous donnant Ă  voir l’objectif de ce temps de priĂšre, de pĂ©nitence et de partage  : la glorification de Dieu et notre propre glorification avec Lui. Dans notre itinĂ©raire de CarĂȘme, aprĂšs avoir suivi JĂ©sus au dĂ©sert pour triompher avec lui des tentations de Satan, nous sommes maintenant appelĂ©s Ă  gravir avec Lui la montagne, pour dĂ©couvrir sur son visage humain la splendeur de sa divinitĂ©. Dans cet Ă©pisode, la lumiĂšre et la voix attestent la divinitĂ© de JĂ©sus : par la lumiĂšre, quelque chose de la gloire divine de JĂ©sus nous est donnĂ© pour nous rendre capable de confesser qu’Il est vrai Dieu et vrai homme ; par sa voix, le PĂšre accrĂ©dite une nouvelle fois son Fils unique auprĂšs des hommes, en nous appelant Ă  Ă©couter sa voix.
Comme Pierre, Jacques et Jean, nous recevons de l’épisode de la Transfiguration une force dans le grand chemin de Croix que constitue le CarĂȘme, Ă  la suite de JĂ©sus. La Croix et la Gloire sont indissociables : de mĂȘme que, dans la Gloire du Ciel, JĂ©sus conservera les marques de ses souffrances, de mĂȘme, dĂ©jĂ , dans la Passion et la Croix, transparaĂźt sa gloire, c’est-Ă -dire le resplendissement de son amour : la Croix est une exaltation, une Ă©lĂ©vation du Fils par le PĂšre. Dans toutes les Ă©preuves de notre vie, cette lumiĂšre nous est nĂ©cessaire. « Ce qu’est ce soleil pour les yeux de la chair, JĂ©sus l’est pour les yeux du cƓur », Ă©crit saint Augustin. La lumiĂšre pour surmonter les Ă©preuves de notre vie ne peut venir que de cette Croix glorieuse de JĂ©sus, qui retourne un instrument de souffrance en instrument d’amour et de salut.
Comme Pierre, Jacques et Jean, nous voudrions rester avec JĂ©sus seul sur le Thabor, dans une union intime d’amour que la priĂšre vient permettre en nous mais, pourtant, il nous faut, tant que nous demeurons sur terre, redescendre de la montagne pour Ɠuvrer ensemble Ă  la charitĂ© qui transforme, peu Ă  peu, mystĂ©rieusement le monde. Comme le dit saint Vincent de Paul, « on ne quitte pas Dieu pour aller Ă  Dieu », on ne quitte pas JĂ©sus lorsqu’on le retrouve dans le visage de nos frĂšres et sƓurs, en particulier les plus fragiles. Tel est le sens de l’unitĂ© profonde entre les trois piliers du CarĂȘme : la pĂ©nitence qui purifie notre Ăąme et notre corps, la priĂšre qui nous unit Ă  Dieu et le partage qui nous tourne vers les autres, dans un chemin commun de sanctification.

Actualité des 3 tentations

Actualité des 3 tentations 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Si tu es le Fils de Dieu, dis Ă  cette pierre qu’elle devienne du pain ! »
Selon le Tentateur, le Fils de Dieu doit donc pouvoir rĂ©soudre le problĂšme de la faim matĂ©rielle, pour lui et pour la terre entiĂšre. C’est la tentation du matĂ©rialisme  : le sauveur du monde n’est-il pas celui qui doit fournir du pain et du bien-ĂȘtre Ă  tout le monde ? « On peut tout-Ă -fait comprendre que le marxisme ait prĂ©cisĂ©ment fait de cet idĂ©al le cƓur de sa promesse de salut : il aurait fait en sorte que toute faim cesse et que “le dĂ©sert devienne du pain”.  » (J. Ratzinger – BenoĂźt XVI, JĂ©sus de Nazareth, I, p.51). Mais l’issue nĂ©gative du marxisme montre que « lĂ  oĂč Dieu est considĂ©rĂ© comme une grandeur secondaire que l’on peut Ă©carter temporairement ou complĂštement, au nom de choses plus importantes, alors ces choses supposĂ©es plus importantes Ă©chouent aussi. » (p. 53). C’était un leurre du Tentateur. Dieu considĂ©rĂ© comme moins urgent, moins important, moins nĂ©cessaire, que les choses matĂ©rielles ; Dieu secondaire, superflu, voire ennuyeux.
« Voir dans le christianisme une recette conduisant au progrĂšs et reconnaĂźtre le bien-ĂȘtre commun comme la vĂ©ritable finalitĂ© de toute religion, et donc aussi de la religion chrĂ©tienne est la nouvelle forme de cette tentation. » (p. 62).
« Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas », fais quelque chose de sensationnel qui montrera clairement Ă  tes contemporains que Dieu est venu parmi les hommes. Beaucoup disent en effet Ă  JĂ©sus : « si tu veux que nous croyions en toi et que nous organisions notre vie en fonction de la RĂ©vĂ©lation biblique, manifeste-toi de façon plus claire. » (p. 241) “Sinon, on se contentera d’un salut par naturo-thĂ©rapies New-Age et philosophies bouddhistes.”« La pensĂ©e contemporaine tend Ă  dire que chacun doit vivre sa religion ou peut-ĂȘtre mĂȘme l’athĂ©isme qui est le sien et que, de cette maniĂšre, il trouvera le salut. » (p. 113) “Chacun sa vĂ©ritĂ©, car la RĂ©vĂ©lation n’a pas Ă©tĂ© assez claire.”
« Le Tentateur n’a pas la grossiĂšretĂ© de nous inciter directement Ă  adorer le diable. Il nous incite seulement Ă  choisir ce qui est rationnel, Ă  donner la prioritĂ© Ă  un monde planifiĂ© et organisĂ©, oĂč Dieu en tant que question privĂ©e peut avoir une place, sans avoir pourtant le droit de se mĂȘler de nos affaires essentielles. Soloviev [dans un Ă©crit de 1900 intitulĂ© “Cour rĂ©cit sur l’AntĂ©christ”] attribue un livre Ă  l’AntĂ©christ : “Le Chemin public vers la paix et le bien-ĂȘtre du monde”, livre (
) dont le contenu vĂ©ritable est l’adoration du bien-ĂȘtre et de la planification raisonnable. » (p. 61, cf. p. 55).
La question que pose ces tentations « est de savoir ce que doit faire un sauveur du monde. » (p. 61) « Que nous a apportĂ© JĂ©sus s’il n’a pas fait advenir un monde meilleur ? » (p. 62) « Nous continuons de penser que si JĂ©sus voulait ĂȘtre le Messie, il aurait dĂ» nous apporter l’ñge d’or. » (p. 63). Nous continuons de penser qu’il devrait se manifester plus clairement. C’est encore un leurre.
Tout messianisme qui prĂ©tend apporter tout bien ĂȘtre « reste un royaume humain, et celui qui affirme qu’il peut Ă©riger un monde sauvĂ© approuve l’imposture de Satan et fait tomber le monde entre ses mains. » (Ibid.)
« Seule la duretĂ© de notre cƓur nous fait considĂ©rer que c’est peu de chose » d’ĂȘtre sauvĂ© par un Dieu comme JĂ©sus. « Encore et toujours, la cause de Dieu semble continuellement comme “à l’agonie”. » (p. 64) Mais c’est seulement ce Dieu lĂ  qui sauve vraiment.
« A la divinisation fallacieuse du pouvoir et du bien-ĂȘtre, Ă  la promesse fallacieuse d’un avenir garantissant tout Ă  tous, en vertu du pouvoir et de l’économie, il a opposĂ© la nature divine de Dieu
 », le seul Dieu adorable et durable, le seul glorieux dans son humilitĂ© et son Amour, jusqu’au don sacrificiel de soi, seule source de Vie. O Crux Ave, Spes unica. “Salut, ĂŽ Croix, notre unique EspĂ©rance.”
Don Laurent LARROQUE

Jeûnons et prions pour la paix

Jeûnons et prions pour la paix 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« J’ai une grande douleur dans le cƓur face Ă  la dĂ©gradation de la situation en Ukraine. MalgrĂ© les efforts diplomatiques de ces derniĂšres semaines, des scĂ©narios de plus en plus alarmants s’ouvrent. Comme moi, de nombreuses personnes dans le monde ressentent de l’angoisse et de l’inquiĂ©tude. Une fois de plus, la paix de tous est menacĂ©e par des intĂ©rĂȘts partisans. Je voudrais lancer un appel Ă  ceux qui ont des responsabilitĂ©s politiques pour qu’ils fassent un sĂ©rieux examen de conscience devant Dieu, qui est le Dieu de la paix et non de la guerre, le PĂšre de tous et non de quelques-uns, qui veut que nous soyons frĂšres et non ennemis. Je prie toutes les parties concernĂ©es de s’abstenir de toute action qui causerait encore plus de souffrances Ă  la population, dĂ©stabiliserait la coexistence entre les nations et discrĂ©diterait le droit international. Et maintenant, je voudrais lancer un appel Ă  tous, croyants et non-croyants. JĂ©sus nous a appris qu’Ă  l’insistance diabolique, Ă  l’absurditĂ© diabolique de la violence, on rĂ©pond avec les armes de Dieu : par la priĂšre et le jeĂ»ne. J’invite tout le monde Ă  faire du 2 mars prochain, mercredi des Cendres, un jour de jeĂ»ne pour la paix. J’encourage tout particuliĂšrement les croyants Ă  se consacrer intensĂ©ment Ă  la priĂšre et au jeĂ»ne ce jour-lĂ . Que la Reine de la Paix prĂ©serve le monde de la folie de la guerre. » Message de Sa SaintetĂ© le Pape François du mercredi 23 fĂ©vrier.

Par ce message, le pape nous invite Ă  ouvrir le CarĂȘme par une journĂ©e de jeĂ»ne et de priĂšre pour la paix. Nous devons demander cette paix non seulement Ă  l’étranger en Ukraine, mais aussi dans notre propre pays et dans notre propre vie. Cela commence par la reconnaissance que le mal habite aussi dans notre cƓur, alors que nous sommes tentĂ©s de ne le voir que chez l’autre et de faire de celui-ci le responsable de tous nos malheurs. Par l’humble reconnaissance de notre propre pĂ©chĂ©, nous faisons la vĂ©ritĂ© sur nous-mĂȘmes, nous devenons plus doux et patients vis-Ă -vis d’autrui et plus pondĂ©rĂ©s dans nos jugements. Au contraire, l’orgueil de l’esprit nous entraĂźne Ă  la duretĂ© et aux jugements hĂątifs et dĂ©sĂ©quilibrĂ©s.

Puisse le CarĂȘme qui commence ĂȘtre l’occasion de faire la vĂ©ritĂ© sur nous, de gagner en intĂ©rioritĂ© et en componction. C’est Ă  cette condition seulement que nous pourrons porter du fruit, car « Dieu rĂ©siste aux orgueilleux, mais aux humbles il accorde sa grĂące. » (Jc 4,6) L’humilitĂ© est donc la premiĂšre des vertus Ă  demander et Ă  exercer pour recevoir la grĂące de Dieu et progresser. C’est ainsi que nous deviendrons les artisans de paix que le Seigneur attend pour ce monde. Paradoxalement, c’est en cherchant Ă  s’amender avant de vouloir changer autrui que l’impact est le plus grand sur les autres, comme nous le montrent les innombrables exemples des saints. Ils ont transformĂ© le monde autour d’eux par attraction et non par la violence, elle qui est incapable de changer les cƓurs.
Don Axel de PERTHUIS

La méthode de Jésus

La méthode de Jésus 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En attendant le CarĂȘme qui approche, nous continuons ce temps ordinaire qui suit le temps de NoĂ«l. Nous avons la chance de suivre JĂ©sus, dans l’évangile, dans des passages si savoureux. JĂ©sus aprĂšs ĂȘtre montĂ© sur la Montagne, y avoir priĂ© toute la nuit en vue de choisir les douze apĂŽtres, redescend dans la plaine pour un long discours adressĂ© tour Ă  tour : aux apĂŽtres, aux disciples et aux foules. Ce long discours de JĂ©sus, nous en lisions une partie la semaine derniĂšre avec notamment les BĂ©atitudes chez Saint Luc. Cette semaine et la semaine prochaine, JĂ©sus continue son discours composĂ© de conseils et de rĂ©flexions dont le fil conducteur semble ĂȘtre la misĂ©ricorde : « Soyez misĂ©ricordieux comme votre PĂšre est misĂ©ricordieux » (Luc 6, 36).
Quoi de plus humain ? Mais aussi quoi de plus difficile ? Pour les petites offenses nous pardonnons volontiers, mais certaines deviennent difficiles Ă  avaler Ă  force de rĂ©pĂ©tition
 d’autres semblent tout simplement impardonnables. De tout temps, le pardon a Ă©tĂ© la plus belle signature du chrĂ©tien car il n’y a rien de plus difficile et rien qui nous fasse autant ressembler au Christ sur la croix qui prie pour ses bourreaux et intercĂšde pour eux : « PĂšre pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
JĂ©sus nous propose ici une mĂ©thode en vue d’aimer comme il aime, c’est-Ă -dire pardonner Ă  ceux qui l’ont offensĂ©. Luc 6,27-28 : « Mais je vous le dis, Ă  vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien Ă  ceux qui vous haĂŻssent. Souhaitez du bien Ă  ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. » J’y vois une progression. Si aujourd’hui je suis incapable d’aimer mon frĂšre qui m’a blessĂ©, sans doute je peux au moins lui faire du bien… Si je suis pour l’instant incapable de lui faire du bien parce que mon cƓur saigne encore, je peux demander la grĂące de lui vouloir du bien, de lui souhaiter du bien
 Si je ne suis mĂȘme pas capable de lui souhaiter du bien parce que l’offense est trop proche, je dois prier pour lui. Cette Ă©tape est le minimum auquel JĂ©sus nous invite. Pourtant mĂȘme ceci est difficile. Si nous sommes aujourd’hui dans cette difficultĂ©, nous pouvons demander dans la priĂšre la grĂące de la conversion pour notre adversaire : qu’il rĂ©alise le mal qu’il nous a fait. Par la priĂšre pour nos ennemis, le Seigneur change notre cƓur  : nous pourrions un jour ĂȘtre surpris -Ă  force de prier pour lui -de lui vouloir du bien
 Ă  force de lui en vouloir, de lui en faire
 Ă  force de lui en faire, de l’aimer ? et Ă  force de l’aimer peut-ĂȘtre se laissera-t-il toucher par cette charitĂ© et nous fera le bien que nous attendions depuis si longtemps !
Seigneur, aide moi Ă  prier pour ceux qui m’ont blessĂ©, aide-moi Ă  m’accorder avec eux tant que nous sommes en chemin. Permets que je garde l’espĂ©rance de pardonner un jour complĂ©tement en vue de recevoir ta misĂ©ricorde pour entrer dans ta maison.
Don Marc-Antoine CROIPOURCELET

Un texte prophétique

Un texte prophétique 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Je pense, non, je suis sĂ»r, que le futur de l’Église viendra de personnes profondĂ©ment ancrĂ©es dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. Il ne viendra pas de ceux qui s’accommodent sans rĂ©flĂ©chir du temps qui passe, ou de ceux qui ne font que critiquer en partant du principe qu’eux-mĂȘmes sont des jalons infaillibles. Il ne viendra pas non plus de ceux qui empruntent la voie de la facilitĂ©, qui cherchent Ă  Ă©chapper Ă  la passion de la foi, considĂ©rant comme faux ou obsolĂšte, tyrannique ou lĂ©galiste, tout ce qui est un peu exigeant, qui blesse, ou qui demande des sacrifices. Formulons cela de maniĂšre plus positive : le futur de l’Église, encore une fois, sera comme toujours remodelĂ© par des saints, c’est-Ă -dire par des hommes dont les esprits cherchent Ă  aller au-delĂ  des simples slogans Ă  la mode, qui ont une vision plus large que les autres, du fait de leur vie qui englobe une rĂ©alitĂ© plus large. Il n’y a qu’une seule maniĂšre d’atteindre le vĂ©ritable altruisme, celui qui rend l’homme libre : par la patience acquise en faisant tous les jours des petits gestes dĂ©sintĂ©ressĂ©s. Par cette attitude quotidienne d’abnĂ©gation, qui suffit Ă  rĂ©vĂ©ler Ă  un homme Ă  quel point il est esclave de son Ă©go, par cette attitude uniquement, les yeux de l’homme peuvent s’ouvrir lentement. L’homme voit uniquement dans la mesure oĂč il a vĂ©cu et souffert. Si de nos jours nous sommes Ă  peine encore capables de prendre conscience de la prĂ©sence de Dieu, c’est parce qu’il nous est tellement plus facile de nous Ă©vader de nous-mĂȘmes, d’échapper Ă  la profondeur de notre ĂȘtre par le biais des narcotiques, du plaisir etc. Ainsi, nos propres profondeurs intĂ©rieures nous restent fermĂ©es. S’il est vrai qu’un homme ne voit bien qu’avec le cƓur, alors Ă  quel point sommes-nous aveugles ?
Allons encore un peu plus loin. De la crise actuelle Ă©mergera l’Église de demain – une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille rĂ©duite et devra quasiment repartir de zĂ©ro. Elle ne sera plus Ă  mĂȘme de remplir tous les Ă©difices construits pendant sa pĂ©riode prospĂšre. Le nombre de fidĂšles se rĂ©duisant, elle perdra nombre de ses privilĂšges. Contrairement Ă  une pĂ©riode antĂ©rieure, l’Église sera vĂ©ritablement perçue comme une sociĂ©tĂ© de personnes volontaires, que l’on intĂšgre librement et par choix. En tant que petite sociĂ©tĂ©, elle sera amenĂ©e Ă  faire beaucoup plus souvent appel Ă  l’initiative de ses membres.
L’Église sera une Église plus spirituelle, ne gageant pas sur des mandats politiques, ne courtisant ni la droite ni la gauche. Cela sera difficile pour elle, car cette pĂ©riode d’ajustement et de clarification va lui coĂ»ter beaucoup d’énergie. Cela va la rendre pauvre et fera d’elle l’Église des doux. Le processus sera d’autant plus ardu qu’il faudra se dĂ©barrasser d’une Ă©troitesse d’esprit sectaire et d’une affirmation de soi trop pompeuse. On peut raisonnablement penser que tout cela va prendre du temps. Le processus va ĂȘtre long et fastidieux, comme l’a Ă©tĂ© la voie menant du faux progressisme Ă  l’aube de la RĂ©volution française – quand un Ă©vĂȘque pouvait ĂȘtre bien vu quand il se moquait des dogmes et mĂȘme quand il insinuait que l’existence de Dieu n’était absolument pas certaine – au renouveau du XIXe siĂšcle. Mais quand les Ă©preuves de cette pĂ©riode d’assainissement auront Ă©tĂ© surmontĂ©es, cette Église simplifiĂ©e et plus riche spirituellement en ressortira grandie et affermie. Les hommes, Ă©voluant dans un monde complĂštement planifiĂ©, vont se retrouver extrĂȘmement seuls. S’ils perdent totalement de vue Dieu, ils vont rĂ©ellement ressentir l’horreur de leur pauvretĂ©. Alors, ils verront le petit troupeau des croyants avec un regard nouveau. Ils le verront comme un espoir de quelque chose qui leur est aussi destinĂ©, une rĂ©ponse qu’ils avaient toujours secrĂštement cherchĂ©e.
Pour moi, il est certain que l’Église va devoir affronter des pĂ©riodes trĂšs difficiles. La vĂ©ritable crise vient Ă  peine de commencer. Il faudra s’attendre Ă  de grands bouleversements. Mais je suis tout aussi certain de ce qu’il va rester Ă  la fin : une Église, non du culte politique car celle-ci est dĂ©jĂ  morte, mais une Église de la foi. Il est fort possible qu’elle n’ait plus le pouvoir dominant qu’elle avait jusqu’à maintenant, mais elle va vivre un renouveau et redevenir la maison des hommes, oĂč ils trouveront la vie et l’espoir en la vie Ă©ternelle. »
Joseph Ratzinger, 1969

Saint, saint, saint
 et pourtant si proche !

Saint, saint, saint
 et pourtant si proche ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

C’est de la vision qu’a eue IsaĂŻe (Cf la premiĂšre lecture de ce dimanche), que le chant du « Sanctus » est tirĂ©. L’Eglise le met sur nos lĂšvres avant la consĂ©cration eucharistique. Chaque fois que nous le chantons, nous sommes comme « aspirĂ©s  » au Ciel. Nous nous unissons Ă  la liturgie cĂ©leste, celle que tiennent les sĂ©raphins devant la face du Seigneur : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu de l’univers ! Le ciel et la terre sont remplis de sa gloire ! »
Toutefois, la saintetĂ© a dans la bible un sens tout particulier. « Dire que Dieu est saint, c’est dire qu’il est Tout Autre que l’homme. Dieu n’est pas Ă  l’image de l’homme, bien au contraire, la Bible affirme l’inverse : c’est l’homme qui est « Ă  l’image de Dieu » ; ce n’est pas la mĂȘme chose ! Toute la terre est remplie de sa gloire : cela veut dire que nous devrions rester trĂšs modestes et trĂšs prudents chaque fois que nous parlons de Dieu. Parce que Dieu est le Tout Autre, il nous est radicalement, irrĂ©mĂ©diablement impossible de l’imaginer tel qu’il est, nos mots humains ne peuvent jamais rendre compte de lui »
« Si Dieu n’est pas une idole Ă  notre image, il faut qu’il soit tellement Ă©levĂ© au-dessus de toute crĂ©ature que toutes les idĂ©es empruntĂ©es au monde de notre expĂ©rience demeurent toujours Ă  l’infini de son ĂȘtre », nous dit Zundel.
Ce constat de la transcendance de Dieu que nous sommes appelĂ©s Ă  faire avec les SĂ©raphins pourrait avoir quelque chose de dĂ©sespĂ©rant. Un Dieu si grand, qui pourrait l’atteindre ? Comme le dit Isaie, Je dis alors : « Malheur Ă  moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lĂšvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lĂšvres impures et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! »
Est-il possible ou souhaitable que je cherche à m’approcher de ce Dieu devant qui nul ne peut se tenir sans mourir ?
Heureusement, le chant du Sanctus ne s’arrĂȘte pas au cri des SĂ©raphins, il continue  : « BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des cieux ! »
Or cette exclamation n’est plus celle des anges de la vision d’Isaie. Elle se trouve dans un tout autre passage de la bible. C’est ainsi que les habitants de JĂ©rusalem accueillent JĂ©sus qui entre dans la ville sainte montĂ© sur le petit d’une anesse. L’Evangile nous raconte : « Ils disposĂšrent sur l’anon leurs manteaux et JĂ©sus s’assit dessus. Alors les gens, en trĂšs nombreuse foule, Ă©tendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient le chemin. Les foules qui marchaient devant lui et celles qui suivaient, criaient : Hosanna au fils de David ! BĂ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur » Mt 21, 6-9.
Dans son génie, la liturgie juxtapose ces deux acclamations :
D’un cotĂ©, l’acclamation des anges qui s’inclinent devant le « trois fois saint » que nul ne peut nommer et de l’autre le Verbe divin qui s’offre Ă  nous dans la fragilitĂ© de son humanitĂ©, entrant Ă  JĂ©rusalem, montĂ© sur un Ăąnon !
Les deux conceptions que l’on peut avoir de Dieu se retrouvent unies dans un mĂȘme chant ! « Dieu si grand, JĂ©sus si petit » disait le Cardinal Berulle.
« Le christianisme, tel qu’il est en son essence et tel qu’il vit dans la liturgie, a su concilier ces deux aspects du divin : l’ĂȘtre et l’amour et unir dans sa piĂ©tĂ© le sens de la transcendance ineffable de Dieu avec le sens de la plus tendre dilection.(
) Dieu reste l’ocĂ©an infini de l’ĂȘtre. Mais il est tout autant l’ocĂ©an infini de l’amour  » disait Zundel
MĂȘme si Dieu est le « tout autre », Il s’est fait « l’Emmanuel » c’est-Ă -dire : le Dieu avec nous, le Dieu tout proche de nous ! C’est Lui qui dans son immense bontĂ©, s’est abaissĂ© pour que nous ne soyons jamais effrayĂ©s par la splendeur de Sa Gloire.
Sachons Ă  chaque eucharistie, lorsque nous chantons le Sanctus, nous laisser saisir par ce mystĂšre. Il s’agit bien de la mĂȘme personne divine : simultanĂ©ment, adorĂ©e par les anges et toutes les puissances cĂ©lestes et venant Ă  nous, cachĂ©e sous l’apparence du pain.
Don Louis Marie DUPORT

Conversion et foi

Conversion et foi 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La prĂ©dication de JĂ©sus Ă  Nazareth, que nous suivons sur deux dimanches, constitue un vĂ©ritable programme dans l’Ă©vangile selon saint Luc. Nous l’avons lu dimanche dernier, JĂ©sus se prĂ©sente comme le Messie promis, car en disant : « le Seigneur m’a marquĂ© par l’onction », il se dit oint, ce qui se dit messie en hĂ©breu, ou christ, en grec. Le Seigneur m’a consacrĂ© par l’onction, c’est-Ă -dire « m’a oint », c’est-Ă -dire m’a fait messie ou christ. JĂ©sus signale Ă  ses auditeurs que la promesse du messie qui devait venir, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit, en sa personne. Autrement dit : “je suis le Messie, je suis le Christ attendu”.
Et ce n’est pas cette affirmation qui a particuliĂšrement choquĂ© ses auditeurs, qui connaissaient bien JĂ©sus, concitoyen de Nazareth, et qui sont mĂȘme dans l’admiration devant celui qui leur semble bien parti pour devenir un grand homme. Toute municipalitĂ© est fiĂšre de savoir qu’un grand homme est issu de ses entrailles.
Et sans doute que dĂ©jĂ , certains y voient leur intĂ©rĂȘt, et disent : “tous ces miracles et ce succĂšs que tu as dĂ©jĂ  eu Ă  CapharnaĂŒm, rĂ©alise-le Ă©galement dans ta propre ville ! Tu es des nĂŽtres ; en quelque sorte, tu nous appartiens, et ta ville a droit Ă  des Ă©gards particuliers, si vraiment tu es ce grand homme et ce Messie que tu nous annonces !”
“D’accord, dirait JĂ©sus, mais alors je vais dire comme je dis Ă  tous : d’abord, « convertissez-vous et croyez Ă  la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15), pour avoir part comme les gens de CapharnaĂŒm aux biens messianiques
 Il n’y a pas de raison que je vous fasse un passe-droit de connivence. Si vous voulez avoir les biens messianiques pour des motifs humains, sans conversion, au nom d’une espĂšce de ‘privilĂšge municipal’, parce que vous pensez que je ne suis que le fils de Joseph et non, comme l’indique la figure du Messie d’aprĂšs les Ecritures, le Fils de Dieu (cf Ps 2, Ps 109/110, Mi 5,1-4, Dn 7,13-14; Sg 7,25-26
; cf Mt 26,63), alors le courant ne passera pas entre nous  ! Je suis le Messie promis, et il me faut votre foi au Messie des Ecritures. «  Croyez Ă  la Bonne Nouvelle ! » Et d’ailleurs, comme Messie, je ne suis pas seulement de Nazareth ! Je suis destinĂ© au monde entier ! Je ne suis pas ici pour ĂȘtre ‘rĂ©cupĂ©ré’ par la famille ou la municipalitĂ©.”
S’ils ne se convertissent pas, s’ils ne croient pas qu’il est le Messie pour tous et non pas seulement le fils du charpentier pour l’honneur du village, il sera obligĂ© de faire comme Élie et ÉlisĂ©e : ils sont allĂ©s donner des grĂąces aux paĂŻens, en laissant le ciel “fermĂ©â€ pour IsraĂ«l, car IsraĂ«l sera fermĂ© Ă  la foi en son Messie, et fermĂ© Ă  mort. C’est aussi l’ouverture aux paĂŻens qui sera racontĂ©e dans les Actes des ApĂŽtres, qui est prĂ©figurĂ©e ici (exemple : Ac 13,44-52). Il faut la conversion et la foi, c’est pour tout le monde pareil, sans passe-droit : « Ainsi donc, aux paĂŻens aussi Dieu a donnĂ© la conversion qui conduit Ă  la Vie ! » (Ac 11,18).
Jamais JĂ©sus ne peut ĂȘtre limitĂ© Ă  notre groupe humain, Ă  telle Ă©tiquette humaine. Cela peut rendre impermĂ©able Ă  la grĂące divine : la pluie, la rosĂ©e de la grĂące ne tombe pas sur cette terre, elle va arroser ailleurs. Catholique veut dire universel. Ne jamais s’approprier le Messie, celui qui est dĂ©jĂ  venu dans la chair, parce qu’il serait du mĂȘme groupe humain que nous. C’est aussi le Fils de Dieu, Celui qui doit revenir dans la gloire. Le ciel et la terre passeront, mais ses paroles, celles de l’Evangile, ne passeront pas (Mt 24,35). Ne l’enfermons pas dans des postures ou impostures religieuses humaines : « seulement dans la conversion et la foi sera votre salut » (cf Is 30,15).
Don Laurent LARROQUE

Aperuit illis

Aperuit illis 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Avec le Motu Proprio « Aperuit illis » c’est-Ă -dire « il ouvrit leur intelligence Ă  la comprĂ©hension des Écritures » (Lc 24, 45), le Pape François nous a donnĂ© un nouveau rendez-vous liturgique. Chaque annĂ©e, le 3Ăšme dimanche du Temps Ordinaire est instituĂ© le dimanche de la Parole. Un peu comme a Ă©tĂ© instituĂ© un dimanche pour la fĂȘte du Saint Sacrement ou FĂȘte Dieu, ce dimanche de la Parole est lĂ  pour nous aider Ă  apprĂ©cier ce don de Dieu. Bien sĂ»r, c’est tous les dimanches et Ă  chacune de nos priĂšres que nous nous mettons Ă  l’écoute de la Parole de Dieu, mais cette institution veut nous aider Ă  ĂȘtre plus attentifs Ă  la Parole de Dieu, Ă  la place des saintes Ă©critures dans notre vie.
La Bible est le livre le plus vendu dans le monde. Ce succĂšs demeure depuis l’invention de l’imprimerie ! Mais, pour nous chrĂ©tiens, la Bible n’est pas seulement un livre, c’est la Parole de Dieu. Elle nous sert Ă  connaĂźtre Dieu, connaĂźtre son projet d’amour pour l’humanitĂ© et nous ajuster Ă  sa volontĂ© pour nous.
Dans la CommunautĂ© Saint Martin nous avons un trĂ©sor, hĂ©ritĂ© d’une tradition bĂ©nĂ©dictine, qui est la lecture priĂ©e de l’Écriture Sainte ou lectio divina. Ce n’est pas rĂ©servĂ© aux moines ! Qu’est-ce que c’est ? C’est un temps consĂ©quent que nous prenons pour lire, Ă©couter, ruminer, contempler et mettre en pratique les lectures que l’Eglise nous offre pour la liturgie. C’est un peu comme si vous aviez reçu une lettre de quelqu’un qui vous est trĂšs cher : vous la lisez, la relisez, savourez chaque mot, chaque dĂ©tail au point de la connaĂźtre presque par cƓur ! Avec un peu de pratique, avec l’aide de l’Esprit-Saint, nous sentons, petit Ă  petit, que cette parole prend un relief particulier, qu’elle devient vivante et efficace, « plus pĂ©nĂ©trante qu’un glaive Ă  deux tranchants » (He 4,12). Certes nous utilisons notre raison pour comprendre cette parole, mais ce n’est pas seulement un exercice de l’intelligence, c’est d’abord une priĂšre. Son but est de nous mettre en contact avec Dieu, nous le faire connaitre, nous faire Ă©prouver son amour particulier pour chacun de nous. Comme pour les pĂšlerins d’EmmaĂŒs Ă  qui le Christ ouvrit l’intelligence Ă  la comprĂ©hension des Ă©critures, nous en sortons avec le cƓur brĂ»lant.
« J’aimerais beaucoup, a insistĂ© le pape François, que tous les chrĂ©tiens puissent apprendre ‘la science sublime de JĂ©sus-Christ’ Ă  travers la lecture assidue de la Parole de Dieu, puisque le texte sacrĂ© est la nourriture de l’ñme et la source pure et pĂ©renne de la vie spirituelle pour chacun de nous. » (Discours du 29 septembre 2014).
Dans notre priĂšre nous prenons souvent du temps pour parler Ă  Dieu
 mais est-ce que nous prenons autant de temps pour l’écouter ? Dans une relation ce n’est pas toujours le mĂȘme qui parle, n’est-ce pas chacun son tour ? La lectio divina et la lecture des Ă©critures, sont le moyen humble, concret, efficace pour laisser Ă  Dieu l’occasion de nous parler. Alors il mettra dans notre cƓur et notre bouche des mots nouveaux pour lui parler, pour ĂȘtre enflammĂ© d’amour pour lui.
Alors peu Ă  peu, nous serons façonnĂ©s, refaçonnĂ©s par cette parole et nous pourrons peut-ĂȘtre mĂȘme devenir une bonne nouvelle ambulante pour les autres !

Don Marc-Antoine CROIZEPOURCELET

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