Rester mendiant

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Rester mendiant 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Si, dans l’Evangile de ce dimanche, Saint Marc se donne la peine de préciser le nom de l’aveugle, c’est probablement parce que Bartimé était connu à Jéricho ! Cette précision était pour les chrétiens une manière d’authentifier ce miracle notoire. Pour nous aujourd’hui, c’est l’occasion de nous rappeler qu’avant de nous être donné comme une parole agissante et vivifiante pour notre vie, l’évangile est un évènement historique : ce miracle de Jésus a réellement eu lieu !
Ceci étant dit, nous pouvons aussi aborder le personnage de Bartimé comme une figure symbolique, comme un modèle pour notre vie spirituelle. C’est sous cet angle que j’aimerais que nous méditions sur ce miracle.
Le lieu dans lequel se déroule l’action a aussi son importance. Jésus est en train de sortir de Jéricho et Bartimé se trouve probablement devant les murs de la ville. Ce détail géographique est aussi porteur de sens car Jéricho est une ville rebelle. Le livre de Josué, au chapitre 6, la présente comme un lieu de perdition et de péché. Ce n’est qu’à la fin d’un long siège et, grâce à une intervention divine pour faire tomber ses remparts, que les fils d’Israël s’en emparent et la vouent à l’anathème!
Bartimé est de Jéricho et sa cécité en est un signe. Le péché rend l’homme aveugle en le coupant de la lumière. En cela Bartimé représente chacun d’entre nous. Comme lui, nous sommes de pauvres pécheurs !
L’évangile nous le présente comme un modèle car, même s’il vit dans la ville du péché et, tout aveugle qu’il soit, il ne se résigne pas à cette vie sans but. Il lui reste assez de force vitale pour pouvoir mendier son salut. Bartimé est suffisamment lucide pour comprendre qu’il ne peut pas se guérir seul. Le péché est une addiction qui entrave notre liberté au point de la détruire. Aussi Bartimé sait qu’il doit s’en remettre à un pouvoir plus grand. La solution pour sortir du péché, c’est de mendier.
Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !
Attitude fondamentale que nous reprenons au début de chaque Messe. C’est à ces mots que Jésus s’arrête et appelle Bartimé. D’où l’importance de faire nôtre cet appel persévérant de l’aveugle !
Une chose est intéressante : la foule fait obstacle à la rencontre. Elle demande à Bartimé de se taire. N’est-ce pas le cas, pour nous aussi, lorsque nous voulons dénoncer un mal ? Il ne faut pas nous en étonner. Le prince de ce monde cherche jalousement à nous garder esclaves. Il fera tout pour éviter que nous rencontrions Jésus et la foule est bien souvent son meilleur allié. Comme il est dur de trouver la force d’aller à contre courant lorsque le mal est ouvertement admis !
Enfin grâce à son humilité et à sa persévérance, Bartimé reçoit le salut. Nous pouvons demander au Seigneur la grâce de savoir l’imiter. Comme lui, sachons mendier notre délivrance au Christ sauveur ! A son image, écoutons le Christ nous appeler, nous convoquer (c’est le sens du mot Eglise) ! Levons-nous en laissant derrière nous, notre vieux manteau (symbole de notre vie ancienne). Enfin, ouvrons-nous à la lumière de la foi qui, en pénétrant dans notre âme, guérit toute cécité !

Don Louis-Marie DUPORT

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