Qui ne s’est jamais étonné des nouveaux venus à l’église ? Avec la fraîcheur de leur foi, ils peuvent nous bousculer. Ils attirent la lumière et, souvent, nous rentrons en nous-mêmes tel le fils aîné de la parabole et pouvons bougonner : tant de temps que je suis à ton service et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Alors laissons résonner la réponse du Père dans nos cœurs : Toi mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi ! Il fallait festoyer et se réjouir car ton frère que voila était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé !
L’unité dans notre paroisse est le bien le plus précieux. L’unité a été une intention de prière de Jésus après l’institution de l’Eucharistie : « Père qu’ils soient un comme nous sommes un. » Elle est un témoignage en soi et est féconde pour l’évangélisation.
Souvent les divisions extérieures ne sont des signes que des divisions personnelles et intérieures : Conséquence complexe de notre péché, de nos blessures du passé et de nos peurs de l’avenir… Jésus, pour nous sauver, nous invite ce dimanche à la conversion. Elle est nécessaire dans nos vies chrétiennes. La conversion est un appel de Dieu, avant d’être une décision de notre part. C’est par l’expérience de la conversion que nous rejoignons au plus près les recommençants. Nous devenons en quelque sorte, nous-mêmes ces nouveaux membres, bien connus pourtant de tous.
L’évangile précise deux choses à ce propos :
Sans la conversion, nous pouvons devenir sujet de scandale pour les autres. Il y a donc urgence. Il faut accepter la promesse de Jésus dans toute son ampleur et être prêt à s’y perdre, avec toute sa vie. Combien devrions nous être reconnaissants de la grâce d’avoir une communauté paroissiale qui nous stimule à ce sujet. Celui qui se convertit seul amorce un processus biaisé dès le début. Nous avons réellement besoin les uns des autres pour accueillir Dieu qui nous arrache de nos isolements.
Deuxième précision de Jésus :
Sans la conversion, notre vie éternelle pourra être privée de Dieu. Nos fins dernières ne sont jamais loin de nous. Notre vie présente a son mot à dire pour notre éternité. Cette proximité, entre aujourd’hui et l’éternité, se fait dans la personne de Jésus. Nous ne pouvons pas nous résigner à nos lâchetés et nos médiocrités. Le Christ déploie sa grâce sur le chemin de conversion que nous devons choisir de prendre. Sans quoi nous pouvons parfaitement nous séparer de Dieu et nous accommoder de cela.
Pour finir sur une note d’espérance, je vous partage une belle question que l’évêque de Bastia a fait poser à tous les prêtres de la Province, lundi dernier à Cotignac : « Suis-je une bénédiction pour mes frères ? ». Cette parole nous concerne tous et peut nous aider à voir nos lieux de conversion. Suis-je une bénédiction lorsque je parle ? Suis-je une bénédiction lorsque je regarde les autres ? Suis-je une bénédiction lorsque je les sers ? Suis-je une bénédiction ? Alors Seigneur transforme nos vies et que nous devenions vite une bénédiction vivante !
Don Christophe GRANVILLE