Editorial Principal

L’Esprit-Saint souffle sur l’Eglise

L’Esprit-Saint souffle sur l’Eglise 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La fin du mois de juin est traditionnellement dans l’Eglise la période des ordinations diaconales et sacerdotales. Cette année seront ordonnés prêtres Don Louis-Gustave et Don Jérôme et diacre Guilhem que vous connaissez. Mais avec eux ce sont de nombreux autres jeunes qui vont recevoir ce don pour l’Eglise. Nous ne pouvons que rendre grâce pour ces serviteurs que Dieu appelle à son service et celui de son Eglise. Nous sommes invités à prier (et jeûner ?) pour eux afin qu’ils fassent toujours un bon usage de ce don et qu’ils soient de saints prêtres. C’est la grâce que nous demandons au Seigneur pour eux et donc pour nous. 

Le chemin vers la vocation de consacré est mystérieux. Chaque appel est unique. Pour certains c’est une douce évidence qui s’impose à eux, pour d’autres c’est une conversion à la Saint Paul sur le chemin de Damas ! Entre ces deux extrêmes, il y a tout l’éventail des appels car chacun est unique. 

Ceux qui nous côtoient savent que la vie d’un prêtre ne se résume pas à la messe du dimanche matin ! C’est tout une vie de prière quotidienne – avec le bréviaire, la messe, le chapelet, l’oraison, le jeûne -… qui nous rend d’abord disponible pour le service de Dieu et de la louange. C’est aussi dans cette prière que nous faisons monter vers le Seigneur notre supplication pour son peuple chéri, que nous nous mettons à l’école du Seigneur pour le laisser façonner nos cœurs afin qu’ils ressemblent toujours plus au sien. 

Après être montés sur la Montagne de la prière, c’est le moment de redescendre dans la vallée du monde pour aller annoncer les merveilles que le Seigneur fit pour nous, pour aller prendre soin du peuple de Dieu et de tous ceux que le Seigneur met sur nos chemins. Concrètement tout au long de nos journées nous recevons de nombreuses personnes en confession ou en entretien nous discernons les charismes des uns et des autres pour qu’ils les mettent au service du Seigneur et de son Royaume, nous instruisons le peuple saint de Dieu des mystères révélés dans le Christ Jésus, nous consolons et apportons le réconfort du Seigneur, nous aidons à vivre toujours plus de l’Esprit-Saint pour qu’il conduise l’Eglise vers sa pleine vocation, vers « la plénitude de la stature du Christ » (Eh 4,13). Bref, quelle belle mission !

Tout cela se résume bien dans la prière à Notre Dame du Sacerdoce, nous lui demandons des prêtres « pour nous enseigner l’évangile, nous donner les sacrements et nous aider à devenir de vrais enfants de Dieu ». Personnellement je rends grâce à Dieu de m’avoir appelé à son service, de m’avoir « arraché au monde par sa douceur » pour vivre déjà maintenant un peu de la vie du Royaume… 

Pour ceux qui n’ont jamais assisté à une ordination de prêtres, voici un petit résumé du dialogue entre l’évêque et le candidat, cela peut nous aider à comprendre ce don que Dieu fait tout au long des siècles à son Eglise : « Voulez-vous devenir prêtre /…/ pour servir et guider sans relâche le Peuple de Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint ? – Voulez-vous accomplir avec sagesse et dignement le ministère de la Parole, en annonçant l’Évangile et en exposant la foi catholique  ? – Voulez-vous célébrer avec foi les mystères du Christ /…/ pour la louange de Dieu et la sanctification du peuple chrétien ? – Voulez-vous implorer avec nous la miséricorde de Dieu pour le peuple qui vous sera confié, en étant toujours assidu à la charge de la prière ? – Voulez-vous, de jour en jour, vous unir davantage au Souverain Prêtre Jésus-Christ qui s’est offert pour nous à son Père, en victime sans tache et vous consacrer à Dieu pour le salut du genre humain ? L’ordinand : Oui, je le veux, avec la grâce de Dieu ».

Seigneur donnez-nous des prêtres, donnez-nous des saints prêtres donnez-nous que des saints prêtres !

D.Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

Sacré-Coeur de Jésus, j’ai confiance en vous !

Sacré-Coeur de Jésus, j’ai confiance en vous ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En juin 1675, Jésus apparaît à une visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite Marie Alacoque et lui montre son cœur en disant :

«Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour et pour reconnaissance, je ne reçois de la plus grande partie que des ingratitudes, par les mépris, irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais, ce qui est encore plus rebutant, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés ! C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur.»

En réponse à la demande du Christ, l’Eglise a institué une fête du Sacré Cœur de Jésus le 3° vendredi après la Pentecôte.

Pour encourager cette dévotion, Jésus formule à Sainte Marguerite-Marie douze promesses qu’Il octroiera à ceux qui l’adoreront régulièrement dans le saint Sacrement :

1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l’image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur et il n’en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.

Pourquoi le Seigneur tient-il tant à ce que les chrétiens aient une dévotion à son Sacré Cœur ?

Nous avons chacun une manière unique de percevoir Dieu. Cette dévotion remet le Christ au centre de notre foi. Le cœur est le centre de la personne, ce qu’il y a de plus intime et de plus intérieur, d’où jaillissent les pensées et les choix. Il est le centre de nos émotions, de nos sentiments. Notre cœur est ce qui donne de la couleur à notre vie, ce qui nous permet d’entrer en relation, de réagir à ce qu’il se passe autour de nous, de faire confiance, de pardonner, d’aimer et de souffrir. Notre cœur est plus ou moins vivant selon que nous le laissons vivre ou que nous l’en empêchons. Un cœur vivant se laisse traverser par des émotions, il sait demander, remercier, demander pardon, … il vit. Malheureusement, nous pouvons facilement barricader notre cœur, ne plus prendre le risque d’aimer, de vivre, d’être nous-mêmes, mais maîtriser, bloquer nos émotions, cacher nos sentiments et nos pensées. Il suffit que nous nous enfermions dans le matérialisme, que nous devenions indifférents à ce qui se passe autour de nous, que nous nous tournions uniquement vers nous-mêmes pour devenir des sortes de morts-vivants, morts d’ennui, incapable d’aimer, de vivre, de sentir quoi que ce soit. De fait, ce n’est pas facile de laisser notre cœur vivre car cela fait souffrir. Ouvrir son cœur implique toujours de prendre le risque d’être blessé. C’est même une condition pour un cœur qui aime : un cœur qui n’est pas blessé est un cœur qui n’a pas aimé. C’est bien avec un cœur blessé, transpercé, broyé, que Jésus nous donne son amour. Son cœur doit nous déranger. L’amour que nous recevons de Jésus vient d’un cœur qui souffre mais qui est le canal de la vie. Il nous a aimé et s’est livré pour nous. Qu’allons-nous faire de cet amour ?

D.Louis Gustave de Torcy

Pourquoi Jésus s’est-il offert en sacrifice à son Père ?

Pourquoi Jésus s’est-il offert en sacrifice à son Père ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

A l’ile Bouchard, en 1947, la Vierge Marie demandait aux quatre fillettes d’embrasser la croix de leur chapelet. En faisant cela nous contemplons l’amour incroyable avec lequel Jésus demanda à son Père de pardonner ses bourreaux. L’amour du Christ est aussi fort que sa Miséricorde ! Mais nous avons plus de mal à y voir le sacrifice que Jésus offre à son Père et qu’il continue d’offrir à chaque messe célébrée. En effet avant de communier nous offrons en sacrifice le Corps et le Sang de Jésus: « Regarde Seigneur, le sacrifice de ton Église et daigne y reconnaître celui de ton Fils qui nous a rétablis dans ton alliance. »
L’évangile de ce dimanche nous rappelle très clairement le caractère sacrificiel de la mort du Christ : « Ceci est mon Corps livré pour vous. » De nombreux sacrifices d’animaux étaient déjà demandés dans l’Ancien Testament, mais en tant que préfiguration de l’unique sacrifice de Jésus, aux portes de Jérusalem. Ce sacrifice volontaire de Jésus à son Père nous donne le vertige, si ce n’est pas parfois de l’incompréhension, pourquoi a-t-il fait cela ? N’est-ce pas revenir à une religion primitive ? Pourtant, dès la vie du patriarche Abraham et de son fils Isaac, l’écriture nous révèle la volonté de Dieu de préserver toute vie humaine. De plus, dans la parabole du Fils prodigue, le Père ne demande aucune réparation.
Paradoxalement nous constatons l’amour gratuit et inconditionnel de Dieu, mais d’autre part nous lisons dans l’évangile combien il fallait que Jésus subisse la passion. Même si cela n’était pas nécessaire, Jésus a versé son sang en rémission de nos péchés pour les réparer (pour les expier). La volonté de Dieu c’est de nous aimer, nous, à qui il accorde son pardon et tous ses autres bienfaits.
Par l’obéissance de Jésus, nous avons la réparation de toutes nos désobéissances. Dieu n’attend rien de nous avant de commencer à nous aimer, mais nos pauvres petites offrandes, nos propres petits sacrifices, il en a soif. Ce qui plait à Dieu dans le sacrifice de Jésus, ce n’est pas la souffrance, mais l’amour avec lequel il accepte la volonté de son Père : Jésus dit oui sans réserve.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! En effet Jésus nous associe à son sacrifice : il rend fécondes toutes nos croix offertes avec amour. Saint Paul s’en émerveille lorsqu’il écrit aux Colossiens : « En ce moment, je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’église. »
Ainsi la Croix de notre chapelet ou de nos églises ne nous rappelle pas seulement l’amour inouï de notre Sauveur, mais elle stimule en nous le désir de sauver le monde avec Jésus en offrant à Dieu les épreuves de nos vies. Une offrande que nous renouvelons à chaque Eucharistie lorsque le prêtre dit : « Par lui, avec lui et en lui, à toi , Dieu, le Père tout puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles ! Amen !!! »
Don Christophe Granville

Contempler la Trinité

Contempler la Trinité 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Bien qu’intelligible, le mystère de la trinité n’est pas compréhensible. Nous pouvons nous approcher de ce mystère qui nous a été révélé par le Christ, mais il serait illusoire de prétendre en faire le tour (cum-prehendere : le prendre tout entier en nous ! ). La lumière qui se dégage de ce mystère est si intense qu’elle ne pourra jamais être accueillie tout entière par nos yeux. Nous resterons éblouis.

Or l’éblouissement provoque sensiblement la même cécité que l’obscurité. Pour cette raison, nous pouvons être tentés de laisser de côté ce mystère de notre foi. 

Pour pallier ce danger, l’église nous donne ce dimanche de la Trinité. Elle nous appelle cette semaine à nous faire théologiens ! Ce n’est ni un gros mot, ni illusoire, bien au contraire, être théologien est notre vocation de chrétien. 

La théologie est une science qui s’essaye littéralement à « dire Dieu  ». Bien que le langage humain ne soit qu’un balbutiement (en ce sens qu’il échouera toujours à tout dire du divin), il peut néanmoins, lorsque l’intelligence se laisse illuminer par la grâce de l’Esprit-Saint, s’approcher du mystère. Or nous sommes tous conviés à prendre part à ce mystère ! Contempler Dieu dans son mystère d’amour est notre vocation ! 

Ce regard attentif est source d’une joie profonde, parce qu’il nous permet d’intérioriser la présence divine… La contemplation permet de modeler l’âme sur l’objet de sa contemplation. Nous en faisons l’expérience dans notre vie quotidienne : l’enfant cherche à imiter celui qu’il admire, tant et si bien qu’il finit par lui ressembler. C’est vrai aussi dans notre vie spirituelle. Plus nous nous laisserons attirer par la trinité, plus nous lui ressemblerons !  Quelle joie de réaliser en nous ce pour quoi nous sommes faits. Saint Jean nous le rappelle :
«
Nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est » 

Ce n’est pas un hasard si ce dimanche de la trinité est célébré juste après la solennité de la pentecôte. L’Esprit-Saint est le don que Jésus nous a acquis pour nous introduire dans l’amour même de Dieu. Il est cet Esprit du Père et du Fils qui, illuminant notre intelligence, nous fait entrer dans la contemplation. Je leur ai révélé ton nom et le leur révélerai pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux ! Jn17,26

C’est par l’Esprit-Saint que nous sommes conduits dans la vérité tout entière, c’est par Lui que nous pouvons voir Dieu tel qu’il est et ainsi entrer dans l’intimité même de la Trinité !

Laissons-le nous instruire. Accueillons-le pour qu’il nous rende théologien  ! Alors nous serons rendus capables d’aimer comme Dieu aime. Comme le dit Maurice Zundel : « Les trois Personnes divines essentiellement relatives l’une à l’autre constituent l’exemplaire éminent de la vie de la charité. Chacune peut dire à chacune : “Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi.” (Jn 17, 10) » (Émerveillement et Pauvreté)

Puissions-nous ressembler chaque jour un peu plus à ce mystère d’amour que nous ne cessons de contempler !

D.Louis-Marie DUPORT

Tout ce qu’a le Père est à moi

Tout ce qu’a le Père est à moi 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le Père n’a rien gardé pour lui, il a tout donné à son Fils. Et de toute éternité, le Fils a tout redonné à son Père. Et quand on donne, c’est qu’on aime. Le don inclus en tout don, c’est l’amour. Ainsi en Dieu : c’est une manière de parler de la Trinité, pour autant que cela nous est possible : il y a celui qui donne (le Père) et qui ne garde rien pour lui, par amour pour celui qui reçoit (le Fils), tellement il l’aime. Et le Fils ne garde rien pour lui non plus, tellement il aime son Père. Et le Don qu’ils s’échangent, c’est l’Amour qui les unit : l’Esprit-Saint.

L’Esprit-Saint est ainsi le Souffle vital à l’origine de toute la création. Celle-ci provient du fait que cet Amour souhaite donner son Etre divin à d’autres que Lui. Il souhaite faire profiter de Lui par amour.

Quand le Fils est venu se faire homme, il s’est anéanti pour devenir l’un de nous, il s’est donné à nous sans rien garder pour lui, jusqu’à mourir dépouillé sur une croix, pour ramener les hommes à leur Père, tellement il les aime et tellement il veut la joie de son Père. L’Amour ne pouvant rester prisonnier de la mort, Jésus est ressuscité. La mort peut tout gâcher, mais l’amour peut tout réparer.

« Tout ce qu’a le Père est à moi. »
Jésus fait de cette affirmation une explication de l’autre affirmation  : « L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. » Tout ce qui vient de moi vient du Père. Et Moi et le Père, nous vous donnons notre Esprit d’Amour éternel (selon lequel on ne garde jamais rien pour soi mais l’on donne tout à celui qu’on aime). « Il recevra ce qui m’appartient et vous le donnera. » Ce qui m’appartient, c’est d’avoir tout redonné à mon Père, d’être venu pour donner la Vie en abondance, d’être venu partager l’humanité avec toute humanité, de donner la Parole et le Salut du Père, l’Evangile et la Grâce, d’être mort dépouillé sur une croix comme prix de ce Salut, d’être vivant à jamais pour être le chemin, la vérité et la vie des hommes. Cette grâce, gratuite et abondante, est la vie de Dieu qui coule en vous comme une greffe sanctifiante et vivifiante : « ô éternelle Vérité, ô vraie Charité, ô chère Eternité ! » s’écrie saint Augustin.
Tout cela appartient au Père, dit Jésus, et l’Esprit, par le Sacrifice de ma Vie, peut maintenant vous le donner, sans rien garder pour lui : il ne se glorifie pas, il me glorifie. Il vous aide, en votre propre cœur, à reconnaître que je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, l’Amour éternel par lequel on se donne sans réserve afin de vivre sans réserve et en abondance. Il vous donne le sens de la Vie : Moi, JE SUIS.
L’Esprit-Saint doit encore vous conduire dans cette Vérité de mon être-Dieu, car vous ne pouvez pas tout porter de cette éternelle Vérité.
Il vous fera connaître « ce qui va venir », à partir du moment où Dieu a visité l’humanité en se faisant homme. Il vous fera connaître que le monde entier, en quatre siècles, se transformera, par le Nom de Jésus, en une grande offrande à la louange de gloire du Dieu trois fois saint, car l’ensemble de l’humanité est destiné à cela. Il vous fera connaître l’Eglise. Il vous fera connaître que cela ne fonctionnera qu’à moitié, cependant, et par intermittence, car les chrétiens ne seront qu’à moitié des disciples de cette vérité de l’amour, de ce feu de Dieu, selon lesquels on ne se réalise que si l’on se donne, comme Dieu en Dieu, qui nous a fait à son image et pour nous rendre Lui, comme le Feu assimile tout ce qu’il touche.
Viens, Esprit-Saint, viens nous conduire dans la Vérité tout entière qui est Jésus, celui qui Est, qui était et qui vient, l’alpha et l’omega, le Tout qui rassemble en Lui, qui est la deuxième Personne de la très Sainte Trinité, toute la Création de bonne volonté et de bonne foi, pour en faire une offrande agréable à son Père, à la louange de gloire de son projet d’Amour bienveillant et éternel. Amen !

D. Laurent LARROQUE

Notre Dame de Pentecôte

Notre Dame de Pentecôte 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Entre l’Ascension et la Pentecôte, l’église fait mémoire de ce temps du Cénacle – il y a 2000 ans – où les apôtres étaient réunis autour de la Vierge Marie dans l’attente de l’Esprit-Saint. Ce fut ce que l’on appelle la première retraite de l’église. Dix jours pour attendre ce que Jésus a promis : « Vous, c’est dans l’Esprit-Saint que vous serez baptisés sous peu de jours.» /…/ vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit-Saint qui descendra sur vous.  » (Actes 1,5-8).
Dix jours pour se laisser transformer : pour passer de la peur (de subir le même sort que Jésus) à l’audace de l’annonce, pour passer de la tristesse (de la séparation d’avec Jésus) à la joie du ciel dont ils ont été comblés. Comment cela se produisit-il ? Par le fait de « naître d’en haut » (Jn 3,3), comme dit Jésus. Il faut « naître de l’Esprit-Saint  », il faut que l’Esprit-Saint vienne en eux. Nous avons eu l’immense grâce d’être baptisés, c’est-à-dire plongés dans l’eau, pour naître à la foi, il nous faut maintenant, tout au long de notre vie, naître de l’Esprit-Saint, c’est-à-dire plonger dans l’Esprit-Saint pour que ce soit lui qui nous baigne toujours plus, nous réchauffe, nous éclaire, nous rende droits,… nous fasse produire le fruit que Dieu attend de chacun de ses enfants. 
C’est ce qui se réalisa le jour de la Pentecôte : « Tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eut dites de feu ; elles se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit-Saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.  » (Actes 2,2-3). Mais pour que l’Esprit-Saint produise en eux cette transformation, il leur a fallu le demander longuement, patiemment pour que l’attente creuse en eux un vif désir de le recevoir, l’espace pour être reçu à sa mesure. 
La Vierge Marie était là au milieu d’eux. Elle fut celle qui fut toute disponible à l’action de l’Esprit-Saint, elle fut celle qui médita la Parole de Dieu au point de la concevoir en elle. Sa présence est à la fois pour nous un modèle et ce qui attire Dieu en nous. Cette retraite entre l’Ascension et la Pentecôte, vivons la en sa présence. L’Eglise est le lieu de la Présence de Dieu pour qu’elle le porte au monde. Nous avons cruellement besoin de l’Esprit-Saint pour porter Dieu au monde, demandons-le avec ardeur toute cette semaine. Alors tout le reste de notre année, de notre vie sera définitivement irrigué de ses impulsions. Pour cela nous pouvons par exemple redire chaque jour avec force la séquence de Pentecôte que l’Eglise nous propose : 
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,

D. Marc-Antoine CROIZé POURCELET

L’amour est une obéissance

L’amour est une obéissance 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le mot «amour» apparaît 10 fois dans cet Evangile comme si Jésus ne se lassait pas de le répéter. Combien de fois avons-nous entendu ce mot de la part de l’Eglise ? Quel effet cela nous laisse-t-il aujourd’hui lorsque nous entendons que Dieu est amour ? Que Jésus nous aime ? Que nous devons nous aimer les uns les autres ? «Dieu nous aime» : voilà une phrase qui devrait révolutionner notre existence ! Malheureusement, force est de constater que ça ne transforme pas toujours nos journées. Sans doute que «l’amour de Dieu» demeure pour beaucoup d’entre nous un concept abstrait, une idée que nous tentons de forcer dans notre intelligence. Aussi, nous nous sommes habitués à l’entendre, pour beaucoup depuis notre enfance. Nous ne savons pas concrètement ce que cet amour implique vraiment et, soyons honnêtes,  nous ne ressentons pas forcément tous les jours un besoin de recevoir «l’amour de Dieu». Sinon, nous serions tous déjà saints !

Il faut dire que les mots «amour» et «charité» ne sont pas totalement appropriés pour parler de Dieu. «Amour» est un mot trop large car il évoque habituellement les amours naturelles de la sensibilité, de la nourriture, de la beauté, du confort, des amis, etc. Et le mot «charité» est trop étroit  car il évoque habituellement le simple fait de donner de l’argent pour une bonne cause ou de faire sa «BA» quotidienne. Entendu de cette manière, il n’y aurait donc pas de quoi faire tout un cas de cet amour de Dieu et de cette charité chrétienne. Quel est donc cet amour de Dieu pour lequel des hommes et des femmes ont tout sacrifié, jusqu’à leur propre vie, dans la consécration ou dans le martyre ?

Voilà comment Jésus explique ce qu’est l’amour : il s’agit d’obéir à ses commandements. Ce n’est donc pas un sentiment, une consolation, une attirance, mais une obéissance. Pour Jésus, aimer c’est obéir. Aimer son conjoint, c’est obéir ; aimer son prochain, c’est également obéir. Nous le savons, l’obéissance n’est pas quelque chose de naturel. Nous préférons largement faire ce que nous voulons, nous servir nous-mêmes, que de faire la volonté de quelqu’un d’autre. C’est sans doute pour cela que nous n’avons pas très envie de nous intéresser à cet amour de Dieu.

Si nous avons du mal à comprendre qu’obéir apporte les mêmes consolations et les mêmes joies qu’aimer, c’est parce que nous avons quelque chose de «tordu» en nous. Le problème ne vient pas de Dieu, mais de notre désir d’autonomie et de toute puissance. Nous essayons d’imaginer un amour sans obéissance, c’est-à-dire un amour sans relation, un amour que nous pourrions consommer sans nous y impliquer personnellement. Tant que nous verrons l’amour de Dieu comme un objet de consommation, nous resterons secs et insatisfaits. Le jour où nous entrerons dans l’obéissance amoureuse à Dieu, nous connaîtrons la joie d’être ses amis. Obéir n’est pas simplement faire ce que Dieu veut, mais le faire pour Lui, par amour pour Lui, parce qu’on veut L’aimer. Tout ce que le Seigneur nous commande c’est d’aimer, c’est-à-dire de vouloir et de faire du bien aux autres. La seule manière de goûter profondément à l’amour de Dieu et d’y trouver tout ce que notre cœur désire, c’est donc de donner notre vie pour ceux qu’on aime. Alors, notre joie sera parfaite ! Pour faire l’expérience de l’amour de Dieu, pour en redécouvrir la profondeur, n’attendons pas qu’il nous tombe du ciel, mais allons à sa recherche. C’est en faisant du bien aux autres que nous commencerons à comprendre le bien que Dieu veut nous faire. 
D. Louis-Gustave De Torcy

Une histoire de chaussure

Une histoire de chaussure 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Vous avez été plus de 160 à vous inscrire ! Et ce n’est pas fini ! Quelle merveille de voir combien nous avons voulu répondre positivement au renouvellement de l’Adoration continue ! Comment ne pas rendre grâce pour tout le travail rendu les années précédentes pour que, aujourd’hui, nous désirions ainsi adorer ?  Pour garder brûlant en nous ce désir, voici un extrait du livre « Foi Chrétienne, hier et aujourd’hui » du cardinal Joseph Ratzinger : « L’adoration dans le christianisme consiste d’abord dans l’accueil reconnaissant de l’action salvifique de Dieu. C’est pourquoi l’expression essentielle du culte chrétien s’appelle à bon droit Eucharistie, action de grâce. Dans ce culte, ce ne sont pas des actions humaines qui sont offertes à Dieu ; il consiste plutôt en ce que l’homme se laisse combler. Nous glorifions Dieu non pas en lui apportant soi-disant du nôtre – comme si tout ne lui appartenait pas déjà – mais en acceptant ses dons et en le reconnaissant ainsi comme l’unique Seigneur. Nous l’adorons lorsque nous renonçons à la fiction d’un domaine où nous pourrions nous comporter comme des partenaires indépendants en face de lui, alors qu’en fait nous ne pouvons exister qu’en lui et par lui. Le sacrifice chrétien consiste non pas à donner à Dieu une chose qu’il ne possèderait pas sans nous, mais à nous rendre totalement réceptifs et à nous laisser saisir totalement par lui. Laisser Dieu agir en nous, voilà le sacrifice chrétien. »
Au sujet de cette dépendance totale vis à vis de Dieu, l’évangile de dimanche est très clair : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ». Nous comprenons l’enjeu ! Mais il reste à répondre à cette question :  que veut dire demeurer en Dieu ? Comment demeurer en Lui ? 
A l’heure où tout change si vite dans notre monde, où tout doit être réinventé pour espérer continuer d’exister, Jésus nous invite paradoxalement à demeurer : c’est à dire prendre soin de notre âme, à faire le pari de l’éternel face à l’éphémère. Demeurer n’est pas cela ? Être uni au Seigneur dans un esprit d’adoration. Avant de communier, les moines de Cluny  enlevaient leurs chaussures ! Comme Moïse qui tomba à genoux devant le Buisson Ardent. Demandons cette grâce à Dieu de cultiver en nous l’esprit d’adoration ! Ainsi nous resterons unis à Lui.
Le Christ nous indique aussi qu’il faut laisser ses paroles demeurer en nous. Accueillir le don de Dieu, sa Parole  qui est efficace et qui transforme nos vies. La Parole de Dieu en effet nous donne connaissance de la Volonté de Dieu. Cette volonté divine qui est parfois en opposition à nos volontés propres. La Parole nous fait changer notre manière de penser (Rm12) et nous fait consentir à accueillir cette volonté de Dieu de tout notre cœur. 
Si nous voulons voir de près ce qu’un disciple déploie comme fruits autour de lui en demeurant uni à Jésus, la première lecture des Actes des apôtres est surprenante ! Saül de Tarse, fraîchement baptisé, témoigne avec assurance au nom de Jésus. Barnabé convainc l’église de Jérusalem qu’ils n’ont plus rien à craindre de Saül, ancien persécuteur des disciples du Christ. Et, en toute paix, l’église grandit alors que Saül est obligé de fuir, persécuté par les Juifs de langue grecque. Unis à Jésus, même les épreuves ne ralentissent pas l’évangélisation ! Bonne semaine ! 

D. Christophe GRANVILLE

Nul autre que Lui

Nul autre que Lui 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans l’épisode des actes des apôtres que l’église propose à notre méditation ce dimanche, Pierre et Jean sont interrogés par le grand prêtre Anne, par Caïphe et tous les membres des familles pontificales (Cf Acte 4,6). Ils viennent de faire un miracle notoire : l’infirme de naissance, celui qui se tenait devant la belle porte du temple depuis près de 40 ans, celui que tous connaissaient, a été guéri. Cet homme qui ne cesse depuis de rendre gloire à Dieu, devient un témoignage vivant et particulièrement convaincant de l’authenticité de l’enseignement de Pierre et Jean. Leur influence grandit en conséquence dans le peuple, et les chefs du peuple décident de les faire emprisonner pour limiter la propagation de ce qu’ils considèrent comme une hérésie. Lors de la comparution des apôtres devant le conseil,  Il leur demande : 
« A quelle puissance ou à quel nom avez-vous eu recours pour faire cela ? »
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas mesurer la portée de cette question, parce que nous ne sommes plus dans le même contexte, mais Pierre et Jean, eux, ne peuvent pas s’y tromper. Durant tout l’Ancien Testament, les juifs ont lutté farouchement contre tout ce qui pouvait ressembler à de l’idolâtrie, de la magie, de la sorcellerie. En demandant « par quelle puissance ou à quel nom avez-vous eu recours pour faire cela », Caïphe suppose que ce Jésus qui a été invoqué pour ce miracle, n’est pas le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Or invoquer un autre nom que celui de Dieu c’est être idolâtre. Pour Caïphe, Pierre est un dangereux sorcier et mérite la lapidation.
Et pourtant, tout en sachant ce qu’il risque, Pierre, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, répond : « On nous demande comment cet homme a été sauvé. Sachez-le donc, vous tous, ainsi que le peuple d’Israël : c’est grâce au Nom de Jésus le Nazaréen… En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver ».
Pierre est limpide dans sa réponse. Il affirme qu’il a invoqué le nom de Jésus et qu’il n’est en rien idolâtre parce que Jésus est Dieu ! Marie-Noëlle Thabut explique que : « le titre de sauveur était strictement réservé à Dieu. Les prophètes étaient très fermes là-dessus. Par exemple Osée (13,4 ; 12,10) : «  Et moi, (je suis) le SEIGNEUR ton Dieu, depuis le pays d’égypte, moi excepté, tu ne connais pas de Dieu et de sauveur, il n’y en a point sauf moi ». Ou Isaïe :  
« … Nul autre n’est Dieu, en dehors de moi ; un dieu juste et qui sauve, il n’en est pas, excepté moi » (Is 45,21). »
Outre ce titre de sauveur que Pierre donne à Jésus, il ne laisse pas le moindre doute sur l’affirmation de la divinité du Christ, lorsqu’il rajoute :  « Son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver » 
Notre époque a besoin d’une telle force ! Le témoignage de Pierre est d’une actualité cuisante. Malade d’un relativisme de plus en plus répandu, notre société peine à accepter l’idée d’une vérité universelle. La lecture des actes des apôtres peut être pour nous un remède contre cette maladie. Oui, le nom de Jésus Christ est le seul qui puisse nous donner le salut. Jésus lui-même l’affirme : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Ne laissons pas le Christ devenir dans la mentalité de nos contemporains, un maitre spirituel parmi d’autre. Non, Jésus n’est pas un grand homme qui a marqué l’histoire de son enseignement ! Il est Dieu, Il est notre défenseur et notre unique sauveur ! Sans lui, personne n’est digne de se tenir debout face à Dieu.
Dans cette attente de la pentecôte, demandons à l’Esprit Saint, la même force et le même courage que Saint Pierre, pour annoncer la vérité au monde : « Nul autre que Lui ! » 

……………………………………………………………………        D. Louis-Marie DUPORT

Croire en Résurrection de la chair

Croire en Résurrection de la chair 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’évangile commence le jour même de la Résurrection de Jésus, le premier jour de la semaine. Les disciples sont toujours sous l’emprise de la peur qui les a conduits à s’enfuir lors de l’arrestation de Jésus au jardin des oliviers. Ils l’ont lâchement abandonné et l’ont laissé mourir tout seul. Ils sont enfermés et n’osent pas sortir par crainte des juifs. Ils espéraient que Jésus rétablirait le Royaume d’Israël mais il ne reste désormais plus grand-chose de leur foi en Jésus. Pourtant, Jésus leur avait annoncé par trois fois qu’il devait souffrir et mourir pour ensuite ressusciter. Mais, leur intelligence n’était pas capable de le concevoir. Ils ne pouvaient pas comprendre ce que Jésus entendait par « ressusciter d’entre les morts ». A la limite, ils pouvaient imaginer une vie de l’âme dans un au-delà meilleur. C’est donc pour eux une expérience bouleversante de voir le Christ vivant, en chair et en os. Ils l’entendent, sentent son approche, éprouvent la résistance de son corps, mettent le doigt dans ses mains, la main dans son coté. Et pourtant, en même temps, ils voient que Jésus, n’appartient plus à ce monde : il peut traverser les murs, apparaitre et disparaître. Il bouge avec une liberté nouvelle, inconnue sur terre. Jésus garde à travers ses plaies les traces dans son corps de sa vie vécue, mais de manière transfigurée. Le cadre de pensée des disciples explose lors de la rencontre avec Jésus ressuscité.

En effet, personne ne pouvait imaginer que Dieu-fait-homme garde son corps pour toujours. Il est donc normal que Thomas ait eu du mal à croire. Il est normal que notre intelligence ait du mal à accepter l’idée d’une résurrection corporelle. Pourtant, cette idée a traversé 2000 ans d’histoire et est aujourd’hui crue par 2,5 milliards de personnes. Presque un tiers de la population mondiale croit que cet homme, Jésus, mis à mort sur la croix il y a 2000 ans, est aujourd’hui vivant, avec son corps, fait de chair et d’os, dans une forme de vie nouvelle. Comment comprendre qu’une idée aussi difficile à croire, si décalée par rapport à notre logique humaine, soit devenue le fondement de la vision de la vie de tant de personnes ? C’est le mystère de la foi, cette grâce que nous donne le Seigneur pour croire à la vérité. Personne ne peut croire à la Résurrection si Dieu ne lui donne pas d’y croire par une grâce spéciale. Comment pouvons-nous accéder à cette foi, à cette grâce de croire ? Si Saint Thomas, qui a connu Jésus, a eu besoin de le voir pour croire en la résurrection, comment pouvons-nous y croire sans voir ?

La tentation de Saint Thomas est de se prendre soi-même pour la mesure de toutes choses, avec mon existence humaine telle qu’elle est, avec le monde tel qu’il m’entoure, avec ma manière de penser, de sentir et de juger Jésus à partir de là. Alors, la Résurrection ne rentre pas dans mon cadre de pensée et je ne peux pas y croire. Mais si je base ma foi sur Jésus, alors j’inverse ma manière de penser : non plus à partir de moi-même, mais à partir du Christ. Si Jésus est ressuscité, alors c’est que moi aussi je vais ressusciter, que cela me paraisse fou ou pas.

Notre foi tient ou s’écroule selon que l’on admet la résurrection de Jésus ou non. En effet, comme le dit Saint Paul : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, et nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Co 15, 17-19). Si nous cessons de croire à la réalité de la résurrection, au Christ vivant et actif dans notre quotidien, notre foi se transforme en un système de valeurs chrétiennes, en une morale assez maigre, une pratique religieuse sans consistance. Alors, notre existence n’a d’autre mesure que notre vie sur terre avec, peut-être, une pauvre espérance de survie de l’âme dans un au-delà flou et peu attirant. Si, au contraire, Jésus est vivant en chair et en os et qu’il partage notre existence humaine tout en étant divin, alors la mesure de notre vie est celle de l’éternité de Dieu. C’est-à-dire que nous sommes dans la pensée de Dieu depuis toujours et que nous continuerons la vie commencée dans ce monde dans l’autre monde. Là, nous aurons nos corps mais, il n’y aura plus de peine ni de souffrance, simplement le bonheur d’aimer et d’être aimés. La mort devient alors un passage, certes long et douloureux dans l’attente de la résurrection, mais qui ne réduit en rien l’horizon de nos existences. Si la résurrection est le fondement de notre vision de la vie, alors notre sentiment d’existence n’aura pas d’égal, la paix sera toujours avec nous !

D. Louis Gustave de TORCY

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