Editorial Principal

Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche

Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Une année liturgique de plus vient de s’écouler, une autre commence ce dimanche. Un cycle s’achève, un autre reprend aussitôt. Devant l’agitation de nos vies trépidantes, le temps s’écoule parfois bien vite et sans que nous y prenions garde, nous pouvons facilement passer à côté de l’essentiel de notre vie : Dieu. Aujourd’hui, l’Evangile nous donne trois recommandations pour nous aider à nous recentrer sur ce qui doit être le cœur de notre vie et entrer pleinement dans le temps de l’Avent. Laissons-nous saisir par l’actualité et la force des paroles du Christ.
Relevez la tête car votre Rédemption est proche. Les derniers événements qui ont frappé notre pays et nos préoccupations quotidiennes peuvent peu à peu nous éloigner de notre but en ce début d’année liturgique : disposer notre âme à recevoir le Sauveur. L’Evangile nous invite à nous arrêter un moment, à prendre peut-être une matinée, une journée, un week-end selon nos disponibilités, pour relever la tête et nous aider à prendre conscience de la fragilité de notre vie et du besoin impérieux d’un sauveur. Nous ne sommes pas des sprinters, mais des coureurs de fond. Pour tenir dans le temps, il nous est parfois nécessaire de souffler un moment pour nous remettre dans le bon axe et prendre les bons moyens de poursuivre notre course.
Tenez-vous sur vos gardes. Non seulement le Christ nous recommande de ne pas perdre de vue notre but, mais en plus il nous invite à une certaine prudence. La vie chrétienne est en effet semée d’embûches de tout ordre  : découragement, présomption, activisme… Comme un veilleur sur les remparts de la ville qui guette avec attention les attaques de l’ennemi, il nous faut être vigilants dans les lieux de notre vie où nous nous savons plus fragiles. La prudence s’appuie sur une conception humble de nous-mêmes. Elle évite la précipitation et la témérité qui assèchent progressivement notre relation avec Dieu. Se tenir sur ses gardes ne signifie pas rester sur nos propres sécurités, mais penser et agir en présence de Dieu en comptant sur sa grâce quotidienne.
Priez en tout temps. Nous le savons, prière et vie chrétienne sont inséparables. Si vraiment, nous sommes conscients de notre besoin de salut et animés du désir de préparer notre âme à la venue du Messie, nous ne pouvons pas faire fi de ce cœur à cœur régulier avec Dieu. La prière peut prendre diverses formes : prière vocale, médiation, oraison… Toutes ces prières ont en commun le recueillement du cœur. La prière est la meilleure arme pour se tenir sur ses gardes et ne pas retomber dans l’esclavage du péché. Elle creuse petit à petit notre désir de Dieu et accroît notre espérance.
L’évangile d’aujourd’hui nous fait entrer de plain-pied dans ce temps d’attente joyeuse qui caractérise l’Avent. Il ne nous ment pas sur l’exigence de la vie chrétienne, mais nous donne aussi des moyens d’avancer dans la paix et de préparer la venue du Messie : relever la tête, être vigilant, prier. Il nous apprend ainsi à dépouiller notre crèche intérieure de ses vieillissements et à approfondir notre désir pour laisser une grande et belle place à l’enfant Jésus, le Verbe fait chair.

Mon royaume n’est pas de ce monde

Mon royaume n’est pas de ce monde 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Donc tu es Roi ? » demande Pilate, et Jésus ne le nie pas. Il ne l’affirme pas non plus d’emblée pour ne pas provoquer une mauvaise interprétation de sa royauté : il n’est concurrent ni de César, ni d’Hérode.
« Oui, je suis Roi, mais mon royaume n’est pas de ce monde. »
Jésus est roi, oui, mais pas au sens politique. Il est Roi, oui, mais comme « Roi de rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 17,14). Il doit établir un royaume sans limite dans l’espace, donc universel, et sans limite dans le temps, donc éternel. Nous entendons les merveilleuses caractéristiques du Royaume de Jésus dans la Préface de la Messe du Christ-Roi : « Royaume sans limite et sans fin, Royaume de vie et de vérité, Royaume de grâce et de sainteté, Royaume d’amour, de justice et de paix. »
Qui ne voudrait pas d’un tel royaume ? Qui ne voudrait pas d’un tel “programme politique” ?
Ce royaume est déjà çà et là dans ce monde, mais il n’est pas de ce monde. Jésus s’enfuit devant ceux qui veulent le faire roi (Jn 6,15), parce qu’il n’est pas venu pour « rétablir la royauté en Israël » (Ac 1,6). Il est venu fonder un Royaume sur terre, mais qui ne s’établit pas par la force humaine, “sinon, dit-il à Pilate, j’aurai eu des moyens humains, des gens pour me défendre humainement” (Jn 19,36).
Il est venu « établir ce royaume avec Puissance » (Mc 1,9) mais cette puissance est sa mise en Croix. Quel paradoxe ! Il est venu établir ce royaume avec gloire, mais cette « glorification » est l’élévation en Croix (Jn 12,32). Il doit « recevoir une investiture royale » (Lc 19,12), mais ce sera le roi couronné d’épines sur la Croix, couvert de la pourpre de son propre sang.
« Ô cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,25-26) Le roi dont vous rêvez, le voici, l’avènement du Royaume de Dieu qu’Il a proclamé, le voici : un roi couronné d’épines ! Mais qui meurt comme Dieu seul peut le faire : par amour. C’est la paradoxale puissance et gloire de la Croix. Le triomphe de l’Amour de Dieu car Jésus, Dieu fait homme, est resté Amour au milieu des plus terribles offenses.
« Le triomphe de Jésus, c’est de ne pas pécher à son tour malgré toutes les violences du mal qui s’accumulent sur Lui. Alors que tous l’offensent, Lui refuse d’offenser : il accueille les crachats des soldats, le reniement de ses frères ; il appelle Juda “mon ami” (Mt 26,50) et accepte son baiser de trahison. Il est abandonné par tous les siens mais il refuse d’offenser à son tour. A l’effort extrême du mal pour Le briser et Le faire plier devant la loi humaine universelle de la haine, Il répond par la loi divine toute puissante de la miséricorde et de l’offrande [à son Père]. Il se laisse clouer, librement et par amour : “ma vie, nul ne la prend mais c’est Moi qui la donne” (Jn 10,15-18). L’amour rend l’homme libre tandis que la haine l’aliène. Le Christ rompt ainsi le cercle vicieux de la haine et la fatalité de la violence. Devant l’échec humain de la Croix, Il oppose le triomphe divin de l’amour offert : Il nous pardonne, à nous qui le blessons. “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.”» (Bernard Dubois et Fernand Sanchez, Feu et Lumière 167 (1998), p.58).
Devant l’échec humain de la Croix, il oppose le triomphe de l’amour. C’est la haine qui est un échec. Devant l’échec de la Croix, il oppose le triomphe de la vérité. C’est le mensonge qui est un échec. Devant l’échec de la Croix, il oppose le triomphe de la grâce et de la sainteté. C’est le péché qui est un échec. Devant l’échec de la croix, il oppose le royaume de la justice, de l’amour et de la paix. C’est la corruption, la haine et la violence de ce monde qui sont des échecs. Satan, le Prince de ce monde, peut bien chanter mais il chante faux car il sait mieux que nous que toute sa réussite éphémère n’est qu’un échec éternel.
« L’amour de la vérité » (2Th 2,10) sera la force invincible et éternelle de ceux qui écoutent la voix de Jésus, le Messie d’Israël et Roi du monde entier, qui règne par la Foi, par son Eglise, par les sacrements, pour tous les royaumes terrestres et pour tout le cours de l’histoire terrestre, jusqu’au retour de Jésus « avec grande puissance et grande gloire ».

. Don Laurent LARROQUE

Confiance en la Providence

Confiance en la Providence 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Deux petites pièces. Les plus numismates parmi nous reconnaîtront que l’offrande de la veuve de l’évangile n’a quasiment aucune valeur monétaire. Et pourtant, nous en parlons encore. Les actes de charité, comme ceux de saint Martin par exemple, transcendent l’histoire, ils se chargent d’un poids d’éternité.
Regardons ce tableau de l’évangile qui met en miroir deux sortes de personnes ou plutôt deux attitudes.
D’un côté, nous avons ceux que l’on remarque et de l’autre les invisibles. En effet, les scribes contrastent fortement par leur soif de reconnaissance. Ils se rendent remarquables par leur apparat, leur savoir ou encore par la quantité de leur offrande qui fait du bruit en tombant dans le tronc du Temple. La veuve, que seul Jésus a remarquée, donne peu mais donne bien. Jésus explique : « elle a mis plus que tous les autres (!). Car tous ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Mais attention à ne pas réduire cet évangile à une fable de la Fontaine. Ce n’est pas une simple et belle histoire qui nous ferait la morale. Ce passage de l’évangile nous dit d’abord quelque chose de Dieu lui même. Car Jésus lui même va s’offrir tout entier, « corps et âme », pour nous sauver. Et en cela, le Père du Ciel s’associe au don de Jésus en offrant celui qu’il a de plus cher à son cœur : son Fils unique (Jn 3, 16). C’est ainsi que Dieu nous aime : en se donnant lui même.
Si nous en sommes pour la plupart convaincus, il est cependant difficile de vivre et aimer ainsi. Il y a des résistances en nous. Elles prennent la forme de soucis ou de peur de manquer. La veuve de la première lecture en fait l’expérience. Elle n’a plus de quoi manger si ce n’est de quoi faire un dernier repas pour elle et son fils. Le prophète Elie lui demande son obéissance et sa confiance : « apporte moi un morceau de pain. » (celui qui devait les nourrir ce soir là). Cette obéissance met en jeu la survie de cette femme mais débouche sur une promesse qui garantit la vie : « Et la jarre de farine ne s’épuisa pas et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie. ».
Le manque de paix dans nos cœurs ne vient-il pas de ces manques de confiance dans la providence divine ? ( et au fond, dans la bienveillance de Notre Père céleste ?). Au contraire, ces deux femmes de l’écriture nous apprennent à ne pas calculer et à ne pas tomber dans les préoccupations mortifères. Nous n’avons qu’une seule solution : nous appuyer sur Dieu seul, avec une confiance totale en lui. Jésus ne veut pas nous empêcher de pourvoir à nos besoins mais il veut nous délivrer du souci qui nous ronge et nous fait perdre la paix. C’est une grâce que nous pouvons demander en ce dimanche : croire davantage en la providence et ne pas avoir peur d’en souffrir. Et cultivons cette confiance peut être déjà dans les relations entre nous, en nous accueillant les uns les autres avec bienveillance. Amen !
Don Christophe GRANVILLE

Tous appelés à la Sainteté

Tous appelés à la Sainteté 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Qui fêtons-nous exactement à la Toussaint ? Les saints du Ciel qui voient la face de Dieu et s’en réjouissent ensemble pour l’éternité. Il ne s’agit pas seulement de fêter les saints canonisés, que nous célébrons déjà à d’autres moments de l’année, mais de fêter la foule immense des anonymes de la sainteté. Si l’Eglise ne fêtait que la Vierge Marie, saint François, mère Teresa et saint Jean-Marie Vianney, cela pourrait être décourageant, car nous voyons bien que nous sommes loin de leur héroïcité. La majorité d’entre nous ne sera probablement pas canonisée et toutefois tous nous devons espérer fermement que nous irons bien au Ciel ! La sainteté canonisable est exceptionnelle, mais nous osons espérer que la sainteté « tout court » ne l’est pas.
Il faut donc expliquer ce qu’est la sainteté. A proprement parler, ce mot ne convient qu’à Dieu, lui qui est le seul être parfait et absolument bon. Quand le jeune homme riche va trouver Jésus et l’appelle « bon maître », celui-ci le reprend : « Dieu seul est bon » (Lc 18,18-19). Même Jésus, le Verbe de Dieu fait chair, Dieu par nature, semble vouloir réserver la Bonté à sa nature divine ! Il y a quelque chose de provocateur dans cette remarque de Jésus, car Lui sait bien qu’Il est le Saint par excellence.
En effet, même pour le Christ dans son humanité, la sainteté est une participation à celle de Dieu. Cette participation se fait de plein droit pour Jésus, Dieu et homme, et pour les autres elle se fait par une association au Christ, par une greffe mystique, pour reprendre les images de Jésus :
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15,5)
Tous ceux donc qui croient au Christ, qui ont été associés à sa Passion et à sa Résurrection par le baptême, sont comme greffés à Lui et reçoivent par Lui un influx de vie surnaturelle qu’on appelle la grâce. C’est cela qui fait la sainteté et non quelque effort de notre part.
Il faut donc admettre que cela concerne tous les chrétiens, à moins d’avoir tué la vie de la grâce par un péché mortel, et pour peu qu’ils vivent de la charité, amour de Dieu par-dessus tout et du prochain comme soi-même. Tous les chrétiens en état de grâce sont donc saints. Cette affirmation correspond bien à la pensée de saint Paul, qui dans ses épîtres s’adresse aux chrétiens des différentes communautés en les appelant les « saints », ou « saints en Jésus-Christ » (Cf. Ep 1, Ph 1, Col 1, etc.).
Cependant, cette affirmation a besoin d’être nuancée. A la Toussaint, nous ne fêtons pas les saints qui sont encore en chemin sur terre, ni ceux qui sont en état de purification au Purgatoire, pour qui nous prions le lendemain, le 2 novembre. Sur terre la sainteté est un germe, à la fois bien réel et bien petit en comparaison de ce à quoi nous sommes appelés. C’est pour cela que dans d’autres lettres, saint Paul fait une adresse plus précise : il écrit « aux saints par vocation » (Cf. Rm 1 et 1Co 1). Pour entrer au Paradis, il nous faudra être purifiés de tout péché, car rien d’impur ne peut subsister devant Dieu. Ceux qu’il faut, à proprement parler, appeler saints sont les personnes qui sont entrées dans la lumière de Dieu, après que tous leurs péchés aient été brûlés par l’action transformante du Saint-Esprit.
Demandons donc aux innombrables saints du Ciel, les grands comme les petits, de prier pour nous, pour que nous sachions nous aussi et, dès ici-bas, coopérer à l’action transformante de Dieu, pour que nos actes soient au service de l’amour de Dieu et du prochain, pour que nous ne nous découragions jamais à cause de nos chutes répétées et que nous vivions d’un authentique désir de conversion, en gardant les yeux fixés sur le but : la gloire du Ciel.

Don Axel de Perthuis

Rester mendiant

Rester mendiant 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Si, dans l’Evangile de ce dimanche, Saint Marc se donne la peine de préciser le nom de l’aveugle, c’est probablement parce que Bartimé était connu à Jéricho ! Cette précision était pour les chrétiens une manière d’authentifier ce miracle notoire. Pour nous aujourd’hui, c’est l’occasion de nous rappeler qu’avant de nous être donné comme une parole agissante et vivifiante pour notre vie, l’évangile est un évènement historique : ce miracle de Jésus a réellement eu lieu !
Ceci étant dit, nous pouvons aussi aborder le personnage de Bartimé comme une figure symbolique, comme un modèle pour notre vie spirituelle. C’est sous cet angle que j’aimerais que nous méditions sur ce miracle.
Le lieu dans lequel se déroule l’action a aussi son importance. Jésus est en train de sortir de Jéricho et Bartimé se trouve probablement devant les murs de la ville. Ce détail géographique est aussi porteur de sens car Jéricho est une ville rebelle. Le livre de Josué, au chapitre 6, la présente comme un lieu de perdition et de péché. Ce n’est qu’à la fin d’un long siège et, grâce à une intervention divine pour faire tomber ses remparts, que les fils d’Israël s’en emparent et la vouent à l’anathème!
Bartimé est de Jéricho et sa cécité en est un signe. Le péché rend l’homme aveugle en le coupant de la lumière. En cela Bartimé représente chacun d’entre nous. Comme lui, nous sommes de pauvres pécheurs !
L’évangile nous le présente comme un modèle car, même s’il vit dans la ville du péché et, tout aveugle qu’il soit, il ne se résigne pas à cette vie sans but. Il lui reste assez de force vitale pour pouvoir mendier son salut. Bartimé est suffisamment lucide pour comprendre qu’il ne peut pas se guérir seul. Le péché est une addiction qui entrave notre liberté au point de la détruire. Aussi Bartimé sait qu’il doit s’en remettre à un pouvoir plus grand. La solution pour sortir du péché, c’est de mendier.
Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !
Attitude fondamentale que nous reprenons au début de chaque Messe. C’est à ces mots que Jésus s’arrête et appelle Bartimé. D’où l’importance de faire nôtre cet appel persévérant de l’aveugle !
Une chose est intéressante : la foule fait obstacle à la rencontre. Elle demande à Bartimé de se taire. N’est-ce pas le cas, pour nous aussi, lorsque nous voulons dénoncer un mal ? Il ne faut pas nous en étonner. Le prince de ce monde cherche jalousement à nous garder esclaves. Il fera tout pour éviter que nous rencontrions Jésus et la foule est bien souvent son meilleur allié. Comme il est dur de trouver la force d’aller à contre courant lorsque le mal est ouvertement admis !
Enfin grâce à son humilité et à sa persévérance, Bartimé reçoit le salut. Nous pouvons demander au Seigneur la grâce de savoir l’imiter. Comme lui, sachons mendier notre délivrance au Christ sauveur ! A son image, écoutons le Christ nous appeler, nous convoquer (c’est le sens du mot Eglise) ! Levons-nous en laissant derrière nous, notre vieux manteau (symbole de notre vie ancienne). Enfin, ouvrons-nous à la lumière de la foi qui, en pénétrant dans notre âme, guérit toute cécité !

Don Louis-Marie DUPORT

Jésus nous forme patiemment

Jésus nous forme patiemment 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus a formé ses apôtres pendant trois ans. Il leur a enseigné patiemment l’évangile.
Mais ils ne semblent pas avoir entendu. Alors que Jésus leur a annoncé plusieurs fois sa mort et sa résurrection, les voici qui réclament les premiers “fauteuils” dans un royaume de ce monde. Et cela provoque une dispute entre eux.
Cela fait trois ans que Jésus les forme, et Il pourrait en avoir un petit peu assez de se répéter. Assez de la lourdeur de l’humaine nature qui ne se met pas à la suite de Jésus pour les motifs de Jésus mais pour une recherche d’intérêts personnels. Assez de ces disputes entre apôtres. Tout de même ! Depuis le temps qu’Il est venu leur rappeler l’essentiel de la Loi, et l’essentiel du Royaume, le plus grand commandement et celui qui lui est semblable : “tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même, c’est là que tout se tient”… (Mt 22,40) Et voilà les apôtres encore en train de se disputer pour des motifs de gloire humaine.
Jésus ne s’est pas découragé ni énervé. Il reprend calmement, il explique doucement, il répète patiemment, il ramène la paix entre les disciples en leur rappelant la révolution évangélique : que celui qui a des appétits de grandeur les dirige vers la toute-petitesse. Qu’il ait faim de l’honneur de Dieu au point de mépriser l’honneur des hommes, qu’il ait faim de vie intérieure comme il avait faim de vie glorieuse et extérieure, qu’il ait faim d’être le serviteur de tous comme il avait faim de dominer. Qu’il quitte la Babylone de la gloriole et se dirige vers la Jérusalem du service et du don de soi par amour.
Cet Evangile nous apprend que Jésus ne s’est pas entouré de saints déjà tout faits. Il s’est entouré d’hommes comme nous. Ils n’étaient pas parfaits, et ne le sont pas devenus en un jour. Ni même en trois ans, malgré leur grande proximité avec Jésus. Ainsi, quand nous venons à Jésus reconnaître que nous nous sommes encore laissés enivrer par le souci de la gloire des hommes, ou que nous avons rougi de Lui et de son Evangile devant les hommes, n’ayons pas peur. Il ne va pas nous condamner, mais nous répéter l’Evangile, et nous rappeler qu’il est l’exemple à suivre. Et ainsi de toutes nos incapacités à devenir vraiment évangéliques.
C’est une exhortation aussi. Car si les apôtres, au départ, ont été pris au point de lourdeur humaine où nous en sommes encore plus ou moins, ils sont quand même devenus des saints. Dans le feu de l’Esprit-Saint, ils ont bu à la Coupe des souffrances de Jésus, ils ont été plongés dans son Baptême de sang. Nous avons reçu le Baptême de Jésus, nous avons été confirmés dans le feu de l’Esprit-Saint, et nous participons à l’Eucharistie, le Banquet de la Jérusalem Céleste, qui est communion à ce Sang versé, pour que nous sachions “résister jusqu’au sang” (Hé 12,4), c’est-à-dire jusqu’aux plus grands combats spirituels, dans notre lutte contre le péché, pour devenir comme eux, des saints.
« Deux amours ont fait deux cités, proclame Saint Augustin : l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, ou l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. » La première cité est la nouvelle Jérusalem céleste, dont nous sommes devenus concitoyens
(Ep 2,19  ; Ap 21,2) ; pour y aller et y demeurer, il faut suivre Jésus, et quitter l’autre cité, Babylone, la vieille cité de l’égoïsme (cf Ap 18,4.24). « Il faut du discernement  » (Ap 13,18), beaucoup de discernement, pour “quitter Babylone” aujourd’hui, « de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies. » (Ap 18,5). Il faut un sincère amour de la vérité (2Th 2,10), sans se contenter du “courant médiatique principal” qui lave (ou salit) le cerveau en permanence.
Les apôtres ont suivi Jésus. Ils ont été ce que nous sommes, des pécheurs en phase de conversion à la suite de Jésus. Nous pouvons devenir ce qu’ils sont devenus : des saints. Nous possédons l’Esprit-Saint ; nous possédons la Parole de Jésus, son Evangile. Ne disons pas que pour les apôtres, c’était normal de devenir saints, et pas pour nous. Ils ont été ce que nous sommes et sont pourtant devenus nouveaux dans le Christ. Pour nous aussi, c’est normal de devenir saints. Laissons-nous transformer par Jésus, non pas en un jour, mais en comptant toujours sur la patience de Jésus qui saura nous reprendre comme il faut, jamais pour condamner, mais toujours pour faire grandir, jusqu’à la possession du Royaume céleste de Vie et de Vérité.
Don Laurent LARROQUE

CIASE

CIASE 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Communiqué de Monseigneur Dominique Rey
Le rapport Sauvé, commandé par les évêques de France nous est remis aujourd’hui. Comme tous, nous le recevons dans la consternation et la douleur. La douleur des personnes victimes et de leurs proches, la souffrance du poids des années de silence. La honte qui nous accable aujourd’hui est à la mesure de l’horreur qui nous a été révélée. Je remercie toutes ces personnes qui ont eu le courage de partager publiquement le témoignage de leur vécu. Il nous permet de poser un regard lucide sur la réalité des agressions, sur nos fonctionnements passés, pour pouvoir réagir dans l’humilité et prendre les décisions qui s’imposent pour que notre Église soit une maison sûre pour tous ses enfants.
Nous prenons la mesure d’un mal qui doit être traité à la racine et qui impacte toute l’Église.
Je pense et je prie pour toutes ces victimes dont les vies ont été brisées, qui ont perdu confiance en l’Église et en ceux qui œuvraient pour Elle. J’invite tous les fidèles de notre diocèse à s’unir par la prière aux victimes ainsi qu’à leurs familles.
Chaque membre de l’Église a reçu une onde de choc aujourd’hui. Il revient à tous, clercs comme laïcs, d’accueillir la colère et la peine qui en résulteraont. Au sein du diocèse, nous avons mis à disposition depuis 2016, une cellule d’écoute des personnes victimes, composée d’une psychologue, d’une infirmière à la retraite, d’un ancien gendarme et d’un ancien policier de la brigade de protection des mineurs. En prévention, des formations sont également dispensées auprès des séminaristes, prêtres et adultes en contact avec des mineurs. Une cellule de veille, menée par des psychiatres et juristes, a été créée pour faciliter les signalements et le travail en lien avec la justice. Ces mesures pourront encore sûrement évoluer, à la lumière des éléments parus dans le rapport de la CIASE.
Ce rapport est lourd, tant par les faits relatés que par le nombre de témoignages et la densité des contenus. Il nous faudra prendre le temps de l’étudier dans toute sa complexité : vient désormais le moment de l’analyse et de la réflexion qui nous conduira à améliorer l’existant, pour prévenir et agir. Poursuivons notre chemin de réformes et de purification intérieure afin que de tels drames ne puissent pas se reproduire.
Appuyons-nous sur la grâce du Seigneur pour cheminer et rebâtir son Église, « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14, 6).
Monseigneur Dominique Rey


Cette semaine nous avons entendu parler du rapport de la CIASE demandé et financé par l’église elle-même. Quelle violence ! Quelle confusion ! Quelle tristesse ! Ceux qui ont été choisis et appelés par le Christ pour être avec Lui et faire les mêmes œuvres que Lui (Mc 3,14) ont tant failli, blessé ceux à qui il faut pourtant ressembler pour entrer dans le Royaume des cieux (Mt 19,14), ceux que Jésus nous demande d’accueillir (Lc 18,14-17) et donc de servir.
Ce devoir, cette épreuve de vérité nous poussent à prier pour les victimes  ; c’est déjà notre part de réparation collective : demander au Seigneur qu’il guérisse les cœurs meurtris. Oui nous le croyons, l’amour de Dieu est plus fort que la mort et peut récréer ce qui a été blessé, abîmé. Ce travail de vérité est aussi un gage de bonne volonté de la part de l’église pour que les victimes soient entendues, expriment les abîmes de souffrances vécues depuis tant d’années, en vue de retrouver la confiance en Jésus qui est «  doux et humble de cœur ».
Merci pour vos nombreux messages de soutien et d’amitié reçus cette semaine. Oui merci de votre amour du sacerdoce que Jésus a voulu dès le début de la prédication évangélique (Mc 3,13). Dans le clergé et dans l’église, vous le savez, il y a aussi tant de belles et bonnes choses, faites sans bruit et dont la plus grande part n’est connue que de Notre Père du Ciel. Purifions-nous toujours au feu de la Parole et de son exigence, pour être toujours plus conforme à l’évangile, pour avoir un cœur semblable à celui de Jésus afin de l’annoncer toujours mieux.
Courage, l’amour du Christ nous presse (2 Co 5,14) et malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile (1 Co 9,16). En ce mois du rosaire, confions à la Bienheureuse Vierge Marie toutes ces intentions. Autrefois elle nous a acquis de grandes victoires (Lépante en 1571) qu’elle nous visite aujourd’hui et nous aide à remporter la victoire sur toutes les petites batailles livrées à notre cœur.
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

Guéris nos coeurs !

Guéris nos coeurs ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Moi non plus, je ne te condamne pas » Jésus dit-il à la femme adultère
(Jn 15,11) ; « ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur  », dit-il à propos des interdits alimentaires (Mt 15,11) ; ou encore : « Le fils de l’homme est maître du Sabbat » (Mt 12,8).
Voilà autant d’exemples où, à cause de son cœur plein de miséricorde, Jésus fait preuve d’une grande largesse dans l’application de la Loi et où, puisqu’Il est Dieu, Il use de sa liberté de législateur suprême pour supprimer de lourdes prescriptions légales. Jésus est donc connu pour avoir effacé les lois qui rendaient la vie dure aux hébreux, comme les interdits alimentaires, et quantité de contraintes à respecter pour ne pas risquer de devenir impur, allant du lavage fréquent des mains jusqu’à l’interdit de se rendre chez les païens.
Mais voilà qu’aujourd’hui, au lieu de suivre cette tendance magnanime et d’alléger la loi de Moïse, il semble au contraire la renforcer en s’opposant au divorce. Cette décision de Jésus et, à sa suite de l’église, pourrait sembler injuste : nous sommes des êtres fragiles qui connaissons des échecs et commettons des erreurs. Pourquoi n’aurions-nous pas le droit dans ce cas à une seconde chance ? Pourquoi Jésus n’a-t-il pas choisi, par compassion pour notre faiblesse, d’autoriser dans certains cas le remariage ? D’autres religions l’autorisent bien ! Et il y a bien des circonstances qui, à vue humaine, paraissent le justifier.
Encore une fois, Jésus nous échappe ; Il ne se laisse pas enfermer dans l’image que nous pourrions avoir de lui, cette fois-ci d’un maître spirituel libéral.
En effet, Il est bien plus que cela : Il est à la fois notre Créateur et notre Sauveur. Il est celui qui a créé l’homme avec ses désirs, son cœur et Il est celui qui s’est fait homme pour nous recréer, nous rendre à notre humanité première défigurée par le péché, refaire de nous des fils de Dieu au cœur intègre. Il sait ce que nous sommes et veut le restaurer.
Jésus et, à sa suite l’église, ne cherche donc pas à nous ajouter une loi pour ne pas offenser la sainteté de Dieu et ainsi alourdir notre fardeau mais, au contraire, à réparer notre cœur, à le rendre à nouveau pleinement humain, en empêchant que nous le morcelions par de fausses fidélités successives.
L’enseignement du Christ sur le mariage indissoluble, c’est-à-dire imbrisable, ne vise pas à rendre malheureux ceux qui n’arrivent pas à se conformer à ce haut idéal mais à nous révéler ce à quoi notre cœur aspire de lui-même ; si nous creusons honnêtement : nous avons tous soif d’un amour total, entier, définitif, le seul à la mesure de notre cœur fait pour l’unité. Au fond nous savons cela, si toutefois nous allons au-delà de nos endurcissements. Jésus nous rappelle ce que nous désirons vraiment au-delà des blessures du péché.
L’église n’est donc pas une marâtre qui cherche à nous frustrer, mais une bonne mère qui nous révèle ce qui est conforme à Dieu et donc à notre humanité authentique restaurée. Ce qui était impossible avant l’ouverture de la nouvelle Alliance, au temps de la Loi de Moïse, devient possible par la grâce, par le don du Saint-Esprit. Prions donc Dieu de tout notre cœur pour qu’il donne la fidélité aux couples, puis pour qu’Il donne la force à ceux qui se sont séparés de rester fidèles à la parole autrefois donnée et enfin pour qu’Il donne à ceux qui vivent dans une nouvelle union le fait d’avancer sur le chemin pour arriver à une situation conforme à l’évangile.
Don Axel de PERTHUIS

Suis-je une bénédiction ?

Suis-je une bénédiction ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Qui ne s’est jamais étonné des nouveaux venus à l’église ? Avec la fraîcheur de leur foi, ils peuvent nous bousculer. Ils attirent la lumière et, souvent, nous rentrons en nous-mêmes tel le fils aîné de la parabole et pouvons bougonner : tant de temps que je suis à ton service et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Alors laissons résonner la réponse du Père dans nos cœurs : Toi mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi ! Il fallait festoyer et se réjouir car ton frère que voila était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé !
L’unité dans notre paroisse est le bien le plus précieux. L’unité a été une intention de prière de Jésus après l’institution de l’Eucharistie : « Père qu’ils soient un comme nous sommes un. » Elle est un témoignage en soi et est féconde pour l’évangélisation.
Souvent les divisions extérieures ne sont des signes que des divisions personnelles et intérieures : Conséquence complexe de notre péché, de nos blessures du passé et de nos peurs de l’avenir… Jésus, pour nous sauver, nous invite ce dimanche à la conversion. Elle est nécessaire dans nos vies chrétiennes. La conversion est un appel de Dieu, avant d’être une décision de notre part. C’est par l’expérience de la conversion que nous rejoignons au plus près les recommençants. Nous devenons en quelque sorte, nous-mêmes ces nouveaux membres, bien connus pourtant de tous.
L’évangile précise deux choses à ce propos :
Sans la conversion, nous pouvons devenir sujet de scandale pour les autres. Il y a donc urgence. Il faut accepter la promesse de Jésus dans toute son ampleur et être prêt à s’y perdre, avec toute sa vie. Combien devrions nous être reconnaissants de la grâce d’avoir une communauté paroissiale qui nous stimule à ce sujet. Celui qui se convertit seul amorce un processus biaisé dès le début. Nous avons réellement besoin les uns des autres pour accueillir Dieu qui nous arrache de nos isolements.
Deuxième précision de Jésus :
Sans la conversion, notre vie éternelle pourra être privée de Dieu. Nos fins dernières ne sont jamais loin de nous. Notre vie présente a son mot à dire pour notre éternité. Cette proximité, entre aujourd’hui et l’éternité, se fait dans la personne de Jésus. Nous ne pouvons pas nous résigner à nos lâchetés et nos médiocrités. Le Christ déploie sa grâce sur le chemin de conversion que nous devons choisir de prendre. Sans quoi nous pouvons parfaitement nous séparer de Dieu et nous accommoder de cela.
Pour finir sur une note d’espérance, je vous partage une belle question que l’évêque de Bastia a fait poser à tous les prêtres de la Province, lundi dernier à Cotignac : « Suis-je une bénédiction pour mes frères ? ». Cette parole nous concerne tous et peut nous aider à voir nos lieux de conversion. Suis-je une bénédiction lorsque je parle ? Suis-je une bénédiction lorsque je regarde les autres ? Suis-je une bénédiction lorsque je les sers ? Suis-je une bénédiction ? Alors Seigneur transforme nos vies et que nous devenions vite une bénédiction vivante !

Don Christophe GRANVILLE

Pour cesser d’être triste !

Pour cesser d’être triste ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand…
Depuis 2000 ans, les choses n’ont pas vraiment changées ! Nous ne sommes pas bien différents des apôtres. Souvent nous éprouvons comme eux, ce besoin de nous comparer entre nous et, inévitablement, lorsque nous cédons à cette tentation, naissent au fond de notre âme l’envie et la jalousie.
Saint-Jacques nous invite à prendre garde car la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes.
Depuis la chute originelle, un petit « caïn » (le premier homme jaloux) sommeille en nous. Et il se réveille souvent. Dieu prévient Caïn (comme Saint-Jacques le fait pour nous dans son épître) afin qu’il ne cède pas à cette jalousie qui lui ronge le cœur : Le Seigneur dit à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité, pourquoi ce visage abattu ? Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas ton visage ? Mais si tu n’es pas bien disposé, le péché est à la porte comme une bête tapie qui te convoite, pourras tu la dominer ?. » (Gn 4,6-7)
Même s’il serait illusoire de croire éradiquer ce péché – La vertu dans le monde est toujours poursuivie. – Les envieux mourront, mais non jamais l’envie. (Molière, le tartuffe)– au moins sommes nous invités à lutter contre cette bête tapie ! Et pour mieux la dominer, rien n’est plus efficace que de mieux la comprendre !
Pour Saint thomas « l’envie consiste à s’attrister du bien du prochain comme s’il diminuait le nôtre et qu’il nous fit du mal » (Somme II, Q36,a1). A la base même de ce péché, il y a donc une erreur !
C’est un mauvais jugement sur nous même. La jalousie se nourrit du manque d’estime de soi.
Dans un de ses romans, Mary Higgins Clark met en scène une jeune femme qui ne manque pas de charme ; survient, au cours d’une soirée, un superbe modèle. Tous les hommes de l’assistance se tournent vers l’apparition. « Je ne sais pas si toutes les femmes ont ressenti la même chose que moi, confie l’héroïne, mais à cet instant précis, je me suis sentie très fade. »
Nous touchons ici un des ressorts essentiels de la jalousie : le manque d’amour de soi. Au fond, la jalousie est toujours une ingratitude. L’envieux méconnait sa propre valeur. « Avant de se protéger de la lumière qui rayonne d’autrui, le jaloux s’aveugle sur sa propre capacité à éclairer » (Pascal Ide, les 7 péchés capitaux, p142).
L’inconvénient c’est que la jalousie, en nous plongeant dans la tristesse, nous pourrit la vie. Et cette dépression est d’autant plus difficile à combattre que le regard posé sur soi est faux !
Envie : vient du latin : invĬdĬa qui veut dire « l’œil mauvais ».
Pour lutter contre ce péché, nous sommes donc appelés à rectifier notre regard :
• d’abord sur nous-même en réalisant que la jalousie est un péché d’ingratitude à l’égard des dons que j’ai reçus.
• Puis sur les autres en apprenant à les regarder non comme un concurrent ou un rival à combattre mais toujours un compagnon de route vers Dieu ! L’autre ne doit jamais être pour moi un adversaire.
Nous anticiperons ainsi le paradis où chacun se nourrira du bonheur des autres. « Élimine ta jalousie, dit Saint Augustin, et ce que je fais de bien devient ta propriété. Si l’amour habite ton cœur, tout est à toi ! Partout où s’accomplit une œuvre bonne, elle nous appartient à nous aussi si nous savons nous en réjouir  ».
Entrons ensemble dans cette communion des saints qui, parce qu’elle nous intègre dans ce corps qu’est l’Église, est le meilleur remède à la communion.
Don Louis Marie DUPORT

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