Jésus nous forme patiemment

Jésus nous forme patiemment

Jésus nous forme patiemment 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus a formé ses apôtres pendant trois ans. Il leur a enseigné patiemment l’évangile.
Mais ils ne semblent pas avoir entendu. Alors que Jésus leur a annoncé plusieurs fois sa mort et sa résurrection, les voici qui réclament les premiers “fauteuils” dans un royaume de ce monde. Et cela provoque une dispute entre eux.
Cela fait trois ans que Jésus les forme, et Il pourrait en avoir un petit peu assez de se répéter. Assez de la lourdeur de l’humaine nature qui ne se met pas à la suite de Jésus pour les motifs de Jésus mais pour une recherche d’intérêts personnels. Assez de ces disputes entre apôtres. Tout de même ! Depuis le temps qu’Il est venu leur rappeler l’essentiel de la Loi, et l’essentiel du Royaume, le plus grand commandement et celui qui lui est semblable : “tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même, c’est là que tout se tient”… (Mt 22,40) Et voilà les apôtres encore en train de se disputer pour des motifs de gloire humaine.
Jésus ne s’est pas découragé ni énervé. Il reprend calmement, il explique doucement, il répète patiemment, il ramène la paix entre les disciples en leur rappelant la révolution évangélique : que celui qui a des appétits de grandeur les dirige vers la toute-petitesse. Qu’il ait faim de l’honneur de Dieu au point de mépriser l’honneur des hommes, qu’il ait faim de vie intérieure comme il avait faim de vie glorieuse et extérieure, qu’il ait faim d’être le serviteur de tous comme il avait faim de dominer. Qu’il quitte la Babylone de la gloriole et se dirige vers la Jérusalem du service et du don de soi par amour.
Cet Evangile nous apprend que Jésus ne s’est pas entouré de saints déjà tout faits. Il s’est entouré d’hommes comme nous. Ils n’étaient pas parfaits, et ne le sont pas devenus en un jour. Ni même en trois ans, malgré leur grande proximité avec Jésus. Ainsi, quand nous venons à Jésus reconnaître que nous nous sommes encore laissés enivrer par le souci de la gloire des hommes, ou que nous avons rougi de Lui et de son Evangile devant les hommes, n’ayons pas peur. Il ne va pas nous condamner, mais nous répéter l’Evangile, et nous rappeler qu’il est l’exemple à suivre. Et ainsi de toutes nos incapacités à devenir vraiment évangéliques.
C’est une exhortation aussi. Car si les apôtres, au départ, ont été pris au point de lourdeur humaine où nous en sommes encore plus ou moins, ils sont quand même devenus des saints. Dans le feu de l’Esprit-Saint, ils ont bu à la Coupe des souffrances de Jésus, ils ont été plongés dans son Baptême de sang. Nous avons reçu le Baptême de Jésus, nous avons été confirmés dans le feu de l’Esprit-Saint, et nous participons à l’Eucharistie, le Banquet de la Jérusalem Céleste, qui est communion à ce Sang versé, pour que nous sachions “résister jusqu’au sang” (Hé 12,4), c’est-à-dire jusqu’aux plus grands combats spirituels, dans notre lutte contre le péché, pour devenir comme eux, des saints.
« Deux amours ont fait deux cités, proclame Saint Augustin : l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, ou l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. » La première cité est la nouvelle Jérusalem céleste, dont nous sommes devenus concitoyens
(Ep 2,19  ; Ap 21,2) ; pour y aller et y demeurer, il faut suivre Jésus, et quitter l’autre cité, Babylone, la vieille cité de l’égoïsme (cf Ap 18,4.24). « Il faut du discernement  » (Ap 13,18), beaucoup de discernement, pour “quitter Babylone” aujourd’hui, « de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies. » (Ap 18,5). Il faut un sincère amour de la vérité (2Th 2,10), sans se contenter du “courant médiatique principal” qui lave (ou salit) le cerveau en permanence.
Les apôtres ont suivi Jésus. Ils ont été ce que nous sommes, des pécheurs en phase de conversion à la suite de Jésus. Nous pouvons devenir ce qu’ils sont devenus : des saints. Nous possédons l’Esprit-Saint ; nous possédons la Parole de Jésus, son Evangile. Ne disons pas que pour les apôtres, c’était normal de devenir saints, et pas pour nous. Ils ont été ce que nous sommes et sont pourtant devenus nouveaux dans le Christ. Pour nous aussi, c’est normal de devenir saints. Laissons-nous transformer par Jésus, non pas en un jour, mais en comptant toujours sur la patience de Jésus qui saura nous reprendre comme il faut, jamais pour condamner, mais toujours pour faire grandir, jusqu’à la possession du Royaume céleste de Vie et de Vérité.
Don Laurent LARROQUE

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