Editorial Principal

J’attends la résurrection des morts

J’attends la résurrection des morts 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans une collecte dominicale, nous demandons au Seigneur la grâce de savoir quitter ce qui ne peut que vieillir pour ne s’attacher qu’aux biens qui demeurent. Cette grâce, le Christ nous l’a obtenue. En passant par la mort, Il s’est détaché de tout ce qui ne résistait pas au temps. Par sa résurrection, Il a fait entrer la nature humaine dans l’éternité. Depuis lors, désirer autre chose qu’une participation à cette grâce, reviendrait à préférer la mort à la vie.
« Je ne crois plus à ce qui naît, mais à ce qui ressuscite, dit Gustave Thibon. Car naître, c’est sortir de l’incréé pour entrer dans le temps et dans la mort, mais ressusciter, c’est sortir du temps et de la mort pour revenir à l’incréé́. Et toute vie qui n’est pas attente de la résurrection ne peut être qu’angoisse devant la mort. Nous sommes déjà morts puisque nous sommes nés ; la naissance est à la mort ce qu’est la promesse des fiançailles à la nuit de noces : c’est la mort qui consomme (dans les deux sens du mot : parfaire et détruire) le mariage entre l’âme et le temps. »
Quelle synthèse admirable de l’espérance chrétienne. L’attente de la résurrection est la source de notre joie. Lorsque Dante, dans la Divine comédie, arrive aux portes du paradis, il demande à Béatrice : « Enseigne-moi comment l’homme s’éternise ». Notre vie sur cette terre est bien une attente de la résurrection et ainsi la mort, lorsqu’elle est assumée par cette espérance, devient notre vraie naissance.
Lorsque le Christ dit : « Je suis la résurrection et la vie », l’ordre des mots a son importance. Si la résurrection est nommée avant la vie, c’est parce que la vie en plénitude découle de la résurrection. Tant que nous sommes ici-bas, nous sommes en sursis. Et cette épée de Damoclès ne peut nous laisser en paix. Il nous faut tendre vers cette Vie qui a traversé la mort.
Malheureusement, les malades que nous sommes demandent trop souvent la guérison, non la résurrection.
Profitons de cette pâques pour renouveler notre attente de la résurrection, pour que ces mots que nous prononçons dans le Credo deviennent une vraie prière.

Don Louis Marie DUPORT

La grande semaine

La grande semaine 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous entrons dans la « grande semaine » ou « semaine sainte » durant laquelle l’Eglise nous invite à revivre en esprit et en vérité la dernière semaine de la vie de Jésus sur terre. Le dimanche des rameaux est raconté par les quatre évangélistes. C’était bien un dimanche, c’est-à-dire, à l’époque, “le premier jour de la semaine” (le dernier était le samedi, jour du Shabbat). Jésus ressuscitera le dimanche suivant : Pâques ; puis apparaîtra une nouvelle fois le dimanche suivant (que nous appelons dimanche de la Miséricorde). C’est de là que le premier jour de la semaine est devenu le “jour du Seigneur”, en latin “Dies Dominicus”, qui a donné notre mot “dimanche”. Tous les dimanches, l’Eglise fête “le jour de la résurrection du Seigneur”, et Pâques est donc le dimanche des dimanches. C’est la lumière qui éclaire toute notre année, et tout notre temps sur terre, et finalement toute notre éternité : Jésus ressuscité !
Puisque nous sommes ressuscités avec Lui par notre Baptême, nous sommes des vivants éternels – même si c’est encore dans un combat sur terre. Puisque nous sommes des vivants éternels, nous n’avons pas peur de revivre avec Jésus et en Eglise cette “semaine sainte”, où il faut suivre dans sa passion, puis au Calvaire et au tombeau.
Nous l’accompagnerons d’abord avec nos rameaux ce dimanche, pas seulement des rameaux matériels, mais aussi avec ceux de l’hommage de notre foi en Lui, que nous honorons comme le Fils de Dieu et le Sauveur du monde. Puis, ce même dimanche, nous écouterons aussi le long récit de la Passion de Jésus. Comme cela, ceux qui ne peuvent pas venir à l’Office du Vendredi Saint auront suivi Jésus dans sa Passion au moins en ce dimanche des rameaux, qui n’est donc pas seulement “des rameaux” mais aussi “de la Passion de Jésus”.
Puis les lundi, mardi et mercredi saints, nous suivrons différents moments de la Passion de Jésus, spécialement avec les “chants du Serviteur souffrant”, du livre d’Isaïe, comme premières lectures (Is 42 ; 49 ; 50) ; les Psaumes qui décrivent à l’avance la Passion (Ps 21 ; 37 ; 68…) ; les Evangiles qui annoncent la trahison de Judas et le reniement de Pierre. A signaler : le mercredi, avec l’Evêque en sa cathédrale (à Toulon), les prêtres se rassemblent pour renouveler leurs promesses sacerdotales et l’Evêque consacre les “Saintes huiles” qui servent pour les Sacrements. Puis viennent les 4 jours les plus saints de l’année, que l’on appelle le “Triduum” parce qu’on compte du jeudi soir au dimanche soir. Essayons de participer à ces “3 jours saints” : Jeudi Saint au soir : Jésus lave les pieds de ses apôtres, leur donne le “commandement nouveau” et institue (invente) le Sacerdoce et l’Eucharistie. Vendredi saint à 8h00 : on récite des psaumes ; à 15h00 : nous aurons un grand chemin de croix public, partant de St-Roch de Fréjus-Plage jusqu’à la Basilique. Grand moment à vivre ! Puis le soir : office de la Croix. Lecture d’Is 52-53, le 4ème chant du Serviteur souffrant, poignant, comme le Ps 21. Lecture surtout de l’Evangile de la Passion selon saint Jean. Puis on viendra en procession embrasser la Croix. Samedi Saint : d’abord l’office de 8h00, de nouveau on récite des psaumes. Puis Vigile Pascale, grand moment à vivre encore, pour accompagner nos 10 catéchumènes adultes qui vont être baptisés ce soir-là ! Et pour renouveler nous aussi nos promesses baptismales : je renonce à satan le prince de la mort, et je crois en Dieu qui ressuscite les morts ! Et par la foi en Jésus le Vivant, je suis déjà un ressuscité ! J’ai déjà “éprouvé la puissance de la Résurrection de Jésus”, c’est pourquoi je n’ai pas peur de la mort, et je n’ai pas peur de suivre Jésus dans sa mort et sa résurrection.
Bonne “grande semaine” à vous tous !
Don Laurent LARROQUE

Travaux 2

Travaux 2 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Il y a déjà plusieurs années, Don Martin Panhard avait lancé une souscription importante pour la rénovation de la toiture de Notre-Dame de la Paix. Vous aviez répondu généreusement. Je suis toujours impressionné par l’effort financier des paroissiens pour soutenir les moyens de mission des paroisses. Les péripéties ont été nombreuses depuis cette quête mais ça y est, les travaux commencent enfin ! Ce lundi 4 avril les échafaudages arrivent et les ouvriers vont s’y atteler pendant quelques mois. Je dois bien sûr vous recommander de ne pas tenter de monter sur les échafaudages, ni surtout vos enfants qui y verront sans doute des agrès de compétition  ! Je compte sur vous.
Les travaux, ce sont aussi ceux de la Basilique Notre-Dame de la Victoire qui ont commencé le 24 janvier dernier, nous privant momentanément de notre joyau raphaëlois ! Pour rappel ce sont des travaux qui ont été demandés à la fois par la mairie pour la sécurité (électricité et incendie) et par le diocèse pour la beauté de la Basilique. Chacun fait sa part : la mairie a financé la partie remise en conformité, la paroisse les travaux de rénovation et les aménagements liturgiques. Je peux témoigner qu’il y a une vraie implication de tous les acteurs depuis le début des travaux pour ce chantier. Je suis sûr aussi que Saint Joseph fait sa part, je lui ai confié tout cela. Nous avons hâte de vous montrer le résultat !
Pour la Semaine Sainte, cœur de l’année liturgique, la Basilique sera réouverte même si nous n’aurons pas tout le confort. Vous aurez donc un aperçu avant la fin des travaux. Nous aurons accès à la Basilique du 8 au 18 avril. Les travaux reprendront dès le
19 avril pour se terminer… j’espère avant l’été !
Dès le vendredi 8 avril à 14h00 toutes les bonnes volontés qui le peuvent sont les bienvenues pour réaménager la Basillique en vue des messes des Rameaux. N’hésitez pas à venir avec quelques chiffons pour la poussière et une tenue appropriée ! Nous aurons sans doute besoin de prolonger les préparatifs la journée du samedi. L’objectif est de la rendre bien belle, pour tous ceux que nous accueillerons dans cette sainte semaine, et de vivre un bon moment fraternel de service. J’ai hâte que résonne de nouveau sous les voutes de la Basilique, la Parole de Dieu et les chants célestes en vue d’accueillir le Seigneur lui-même !
Dans tous les cas, réservez bien les trois jours saints pour ne rien manquer et vivre ces heures, bien unis à Jésus dans sa Passion et sa Résurrection. Enfin, merci aux bénévoles qui nous épaulent avec compétence et patience dans tous ces chantiers. Bon carême !

Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

La dignité des fils

La dignité des fils 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Bien souvent nous voulons nous en sortir par nos propres forces : “laisse, je gère.” Nous voulons réussir chacun par soi-même pour prouver, à soi et aux autres, que nous en avons la capacité : ainsi le fils de la parabole qui veut réussir sa vie loin du père. Il est l’image de l’humanité, qui a voulu vivre en autonomie, sans Dieu, depuis le péché de nos premiers parents. Ce désir d’indépendance est une façon d’affirmer sa dignité et, pourtant, c’est justement par cet acte d’affirmation de soi que la dignité est perdue. Pour avoir voulu s’affirmer comme sujet libre, le fils devient gardien de porcs, moins bien nourri qu’un esclave. Dans nos péchés d’orgueil, c’est justement quand nous voulons nous élever que nous nous abaissons. La liberté absolue est un leurre : celui qui ne veut pas servir Dieu devient esclave du diable, mauvais maître qui nous méprise d’autant plus que nous lui avons obéi.
Si la dignité de l’homme ne réside pas dans l’indépendance, elle ne réside pas non plus dans la puissance, la capacité à suivre ses désirs, à faire ce que l’on veut. Parce qu’il ne sait pas mettre un frein à ses appétits, le fils prodigue est mené à la ruine, au point de ne plus pouvoir satisfaire ses besoins les plus basiques. Cette tendance à perdre la liberté en voulant l’affirmer est caractéristique de l’époque de la “jouissance sans entraves” : les limites sont justement ce qui permet de ne pas devenir l’esclave d’un appétit toujours plus puissant à force de ne pas être contenu. Mais, en réalité, cette tendance est celle de toutes les époques, depuis qu’Adam et Eve n’ont pas voulu résister à l’attrait du fruit défendu.
La dignité ne réside pas non plus dans le fait d’obéir à la loi de Dieu. Jésus pour sa parabole a volontairement choisi deux fils pour nous montrer deux écueils symétriques. L’aîné par son obéissance extérieure aux règles de la bienséance espère une récompense. Cela lui pèse d’être un bon fils et il préférerait pouvoir faire la fête avec ses amis sans sa famille. Il est “soumis”, au mauvais sens du terme. Ce n’est pas cette relation, ultimement intéressée, que Dieu veut entre nous et Lui, mais celle de l’amour filial. Celui qui est enfant de Dieu fait le bien parce que celui-ci jaillit de son cœur rendu bon par l’Esprit-Saint qui nous a été donné, et non en se forçant pour essayer par là de mériter un amour qui, de toute façon, ne peut être que gratuit.
En réalité, la dignité de l’homme ne dépend pas de ce qu’il fait mais lui est donnée gratuitement par Dieu, indépendamment de tout mérite préalable. Dieu n’a pas peur de nous aimer alors que nous sommes pécheurs, que nous nous sommes volontairement coupés de Lui, parce qu’Il sait que son amour transforme et rend bon ce qui ne l’était pas au préalable. La miséricorde n’est pas une faiblesse de papa-gâteau, parce qu’elle change celui qui la reçoit pour le rendre digne de ce don. Notre dignité, c’est l’adoption filiale qui fait de nous des enfants de Dieu par les mérites de Jésus-Christ. C’est la seule chose qui a vraiment de la valeur, et elle ne s’achète pas. Demandons donc à Dieu de comprendre que ce ne sont ni la liberté individualiste, ni la capacité de faire ce que l’on veut, ni l’obéissance extérieure à des règles qui fondent notre dignité, mais le don de la grâce qui nous rend amis de Dieu.
Don Axel de PERTHUIS

Sauvé par le gong

Sauvé par le gong 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans la nuée de la Transfiguration, dimanche dernier, le Père nous demandait expressément « Celui-ci est mon Fils, écoutez-le ! ». Alors tendons l’oreille (du cœur) à cette parabole du figuier stérile que Jésus donne en réponse à ses interlocuteurs. En effet ces derniers posent à Jésus une question morale précise en relatant une affaire scandaleuse qui a défrayé la chronique : Pilate a fait exécuter des galiléens venus à Jérusalem en pèlerinage. Le problème est le suivant : en quoi ces malheureux ont-ils mérité leur sort ? Et s’ils ne l’ont pas mérité, comment expliquer cette sévérité qui s’est abattue injustement sur eux ? Cela fait également écho aux paroles des disciples sur l’aveugle-né, « Seigneur est-ce lui ou ses parents qui ont péché ? ». En prenant un autre fait divers, Jésus écarte l’idée qu’ils étaient plus grands pêcheurs pour mériter un tel sort.
Mais Jésus va plus loin et renchérit : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Jésus nous invite à nous libérer du regard que l’on porte sur les autres et leurs péchés. Ce qui aveugle précisément notre propre cœur. Nous l’entendions il y’a quelques dimanches : « qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? ». La discussion nous conduit à revenir à notre propre vie, à notre figuier qui ne porte pas de fruit de conversion. La conversion est une action. Le pire serait de ne rien faire.
Dans le mouvement de la conversion il y a d’abord un rejet, une aversion du mal. Puis une attraction à Dieu. Comment répondons-nous à cet appel à la conversion ? Jésus disait à un moine bénédictin irlandais : « avec l’appel, je donne toujours la grâce de répondre à mon appel. »
Pour illustrer cela, la parabole du figuier stérile nous secoue mais nous console également. Elle nous bouscule, car le propriétaire de l’arbre semble avoir eu du fruit de son arbre dans le passé, mais cela fait trois ans qu’il ne trouve plus rien. Il a montré une certaine patience ! Mais malgré cela, un jardinier trouve encore la bonté de lui proposer des soins particuliers (inutiles ?). On y retrouve dans la générosité et le labeur de ce sauveur les mêmes traits que le père de la parabole du fils prodigue. Sa miséricorde semble ne pas avoir de limite. Cela heurtera le fils aîné, ce qui est humainement compréhensible. Pourtant ne nous trompons pas, le jardinier lui-même dira : « laisse-le encore cette année (…) sinon tu le couperas. » La volonté du jardinier et du propriétaire coïncident. Tout arbre qui ne porte pas de fruits sera jeté dehors. Nous trouvons dans ces deux personnages, comme une image de Jésus et de Saint Jean-Baptiste qui nous annoncent la colère qui vient. Mais Jésus est là pour proclamer : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. » Luc 4, 19.
Alors… merci Seigneur de ta patience. Merci de nous libérer de nos esclavages ! Que nous portions un fruit qui te plaise, un fruit en abondance !
Don Christophe GRANVILLE

La Gloire et la Croix

La Gloire et la Croix 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le temps du Carême n’en est encore qu’à son début et, pourtant, l’Église veut déjà nous redonner du courage, en nous donnant à voir l’objectif de ce temps de prière, de pénitence et de partage  : la glorification de Dieu et notre propre glorification avec Lui. Dans notre itinéraire de Carême, après avoir suivi Jésus au désert pour triompher avec lui des tentations de Satan, nous sommes maintenant appelés à gravir avec Lui la montagne, pour découvrir sur son visage humain la splendeur de sa divinité. Dans cet épisode, la lumière et la voix attestent la divinité de Jésus : par la lumière, quelque chose de la gloire divine de Jésus nous est donné pour nous rendre capable de confesser qu’Il est vrai Dieu et vrai homme ; par sa voix, le Père accrédite une nouvelle fois son Fils unique auprès des hommes, en nous appelant à écouter sa voix.
Comme Pierre, Jacques et Jean, nous recevons de l’épisode de la Transfiguration une force dans le grand chemin de Croix que constitue le Carême, à la suite de Jésus. La Croix et la Gloire sont indissociables : de même que, dans la Gloire du Ciel, Jésus conservera les marques de ses souffrances, de même, déjà, dans la Passion et la Croix, transparaît sa gloire, c’est-à-dire le resplendissement de son amour : la Croix est une exaltation, une élévation du Fils par le Père. Dans toutes les épreuves de notre vie, cette lumière nous est nécessaire. « Ce qu’est ce soleil pour les yeux de la chair, Jésus l’est pour les yeux du cœur », écrit saint Augustin. La lumière pour surmonter les épreuves de notre vie ne peut venir que de cette Croix glorieuse de Jésus, qui retourne un instrument de souffrance en instrument d’amour et de salut.
Comme Pierre, Jacques et Jean, nous voudrions rester avec Jésus seul sur le Thabor, dans une union intime d’amour que la prière vient permettre en nous mais, pourtant, il nous faut, tant que nous demeurons sur terre, redescendre de la montagne pour œuvrer ensemble à la charité qui transforme, peu à peu, mystérieusement le monde. Comme le dit saint Vincent de Paul, « on ne quitte pas Dieu pour aller à Dieu », on ne quitte pas Jésus lorsqu’on le retrouve dans le visage de nos frères et sœurs, en particulier les plus fragiles. Tel est le sens de l’unité profonde entre les trois piliers du Carême : la pénitence qui purifie notre âme et notre corps, la prière qui nous unit à Dieu et le partage qui nous tourne vers les autres, dans un chemin commun de sanctification.

Actualité des 3 tentations

Actualité des 3 tentations 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Si tu es le Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain ! »
Selon le Tentateur, le Fils de Dieu doit donc pouvoir résoudre le problème de la faim matérielle, pour lui et pour la terre entière. C’est la tentation du matérialisme  : le sauveur du monde n’est-il pas celui qui doit fournir du pain et du bien-être à tout le monde ? « On peut tout-à-fait comprendre que le marxisme ait précisément fait de cet idéal le cœur de sa promesse de salut : il aurait fait en sorte que toute faim cesse et que “le désert devienne du pain”.  » (J. Ratzinger – Benoît XVI, Jésus de Nazareth, I, p.51). Mais l’issue négative du marxisme montre que « là où Dieu est considéré comme une grandeur secondaire que l’on peut écarter temporairement ou complètement, au nom de choses plus importantes, alors ces choses supposées plus importantes échouent aussi. » (p. 53). C’était un leurre du Tentateur. Dieu considéré comme moins urgent, moins important, moins nécessaire, que les choses matérielles ; Dieu secondaire, superflu, voire ennuyeux.
« Voir dans le christianisme une recette conduisant au progrès et reconnaître le bien-être commun comme la véritable finalité de toute religion, et donc aussi de la religion chrétienne est la nouvelle forme de cette tentation. » (p. 62).
« Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas », fais quelque chose de sensationnel qui montrera clairement à tes contemporains que Dieu est venu parmi les hommes. Beaucoup disent en effet à Jésus : « si tu veux que nous croyions en toi et que nous organisions notre vie en fonction de la Révélation biblique, manifeste-toi de façon plus claire. » (p. 241) “Sinon, on se contentera d’un salut par naturo-thérapies New-Age et philosophies bouddhistes.”« La pensée contemporaine tend à dire que chacun doit vivre sa religion ou peut-être même l’athéisme qui est le sien et que, de cette manière, il trouvera le salut. » (p. 113) “Chacun sa vérité, car la Révélation n’a pas été assez claire.”
« Le Tentateur n’a pas la grossièreté de nous inciter directement à adorer le diable. Il nous incite seulement à choisir ce qui est rationnel, à donner la priorité à un monde planifié et organisé, où Dieu en tant que question privée peut avoir une place, sans avoir pourtant le droit de se mêler de nos affaires essentielles. Soloviev [dans un écrit de 1900 intitulé “Cour récit sur l’Antéchrist”] attribue un livre à l’Antéchrist : “Le Chemin public vers la paix et le bien-être du monde”, livre (…) dont le contenu véritable est l’adoration du bien-être et de la planification raisonnable. » (p. 61, cf. p. 55).
La question que pose ces tentations « est de savoir ce que doit faire un sauveur du monde. » (p. 61) « Que nous a apporté Jésus s’il n’a pas fait advenir un monde meilleur ? » (p. 62) « Nous continuons de penser que si Jésus voulait être le Messie, il aurait dû nous apporter l’âge d’or. » (p. 63). Nous continuons de penser qu’il devrait se manifester plus clairement. C’est encore un leurre.
Tout messianisme qui prétend apporter tout bien être « reste un royaume humain, et celui qui affirme qu’il peut ériger un monde sauvé approuve l’imposture de Satan et fait tomber le monde entre ses mains. » (Ibid.)
« Seule la dureté de notre cœur nous fait considérer que c’est peu de chose » d’être sauvé par un Dieu comme Jésus. « Encore et toujours, la cause de Dieu semble continuellement comme “à l’agonie”. » (p. 64) Mais c’est seulement ce Dieu là qui sauve vraiment.
« A la divinisation fallacieuse du pouvoir et du bien-être, à la promesse fallacieuse d’un avenir garantissant tout à tous, en vertu du pouvoir et de l’économie, il a opposé la nature divine de Dieu… », le seul Dieu adorable et durable, le seul glorieux dans son humilité et son Amour, jusqu’au don sacrificiel de soi, seule source de Vie. O Crux Ave, Spes unica. “Salut, ô Croix, notre unique Espérance.”
Don Laurent LARROQUE

Jeûnons et prions pour la paix

Jeûnons et prions pour la paix 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« J’ai une grande douleur dans le cœur face à la dégradation de la situation en Ukraine. Malgré les efforts diplomatiques de ces dernières semaines, des scénarios de plus en plus alarmants s’ouvrent. Comme moi, de nombreuses personnes dans le monde ressentent de l’angoisse et de l’inquiétude. Une fois de plus, la paix de tous est menacée par des intérêts partisans. Je voudrais lancer un appel à ceux qui ont des responsabilités politiques pour qu’ils fassent un sérieux examen de conscience devant Dieu, qui est le Dieu de la paix et non de la guerre, le Père de tous et non de quelques-uns, qui veut que nous soyons frères et non ennemis. Je prie toutes les parties concernées de s’abstenir de toute action qui causerait encore plus de souffrances à la population, déstabiliserait la coexistence entre les nations et discréditerait le droit international. Et maintenant, je voudrais lancer un appel à tous, croyants et non-croyants. Jésus nous a appris qu’à l’insistance diabolique, à l’absurdité diabolique de la violence, on répond avec les armes de Dieu : par la prière et le jeûne. J’invite tout le monde à faire du 2 mars prochain, mercredi des Cendres, un jour de jeûne pour la paix. J’encourage tout particulièrement les croyants à se consacrer intensément à la prière et au jeûne ce jour-là. Que la Reine de la Paix préserve le monde de la folie de la guerre. » Message de Sa Sainteté le Pape François du mercredi 23 février.

Par ce message, le pape nous invite à ouvrir le Carême par une journée de jeûne et de prière pour la paix. Nous devons demander cette paix non seulement à l’étranger en Ukraine, mais aussi dans notre propre pays et dans notre propre vie. Cela commence par la reconnaissance que le mal habite aussi dans notre cœur, alors que nous sommes tentés de ne le voir que chez l’autre et de faire de celui-ci le responsable de tous nos malheurs. Par l’humble reconnaissance de notre propre péché, nous faisons la vérité sur nous-mêmes, nous devenons plus doux et patients vis-à-vis d’autrui et plus pondérés dans nos jugements. Au contraire, l’orgueil de l’esprit nous entraîne à la dureté et aux jugements hâtifs et déséquilibrés.

Puisse le Carême qui commence être l’occasion de faire la vérité sur nous, de gagner en intériorité et en componction. C’est à cette condition seulement que nous pourrons porter du fruit, car « Dieu résiste aux orgueilleux, mais aux humbles il accorde sa grâce. » (Jc 4,6) L’humilité est donc la première des vertus à demander et à exercer pour recevoir la grâce de Dieu et progresser. C’est ainsi que nous deviendrons les artisans de paix que le Seigneur attend pour ce monde. Paradoxalement, c’est en cherchant à s’amender avant de vouloir changer autrui que l’impact est le plus grand sur les autres, comme nous le montrent les innombrables exemples des saints. Ils ont transformé le monde autour d’eux par attraction et non par la violence, elle qui est incapable de changer les cœurs.
Don Axel de PERTHUIS

La méthode de Jésus

La méthode de Jésus 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En attendant le Carême qui approche, nous continuons ce temps ordinaire qui suit le temps de Noël. Nous avons la chance de suivre Jésus, dans l’évangile, dans des passages si savoureux. Jésus après être monté sur la Montagne, y avoir prié toute la nuit en vue de choisir les douze apôtres, redescend dans la plaine pour un long discours adressé tour à tour : aux apôtres, aux disciples et aux foules. Ce long discours de Jésus, nous en lisions une partie la semaine dernière avec notamment les Béatitudes chez Saint Luc. Cette semaine et la semaine prochaine, Jésus continue son discours composé de conseils et de réflexions dont le fil conducteur semble être la miséricorde : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Luc 6, 36).
Quoi de plus humain ? Mais aussi quoi de plus difficile ? Pour les petites offenses nous pardonnons volontiers, mais certaines deviennent difficiles à avaler à force de répétition… d’autres semblent tout simplement impardonnables. De tout temps, le pardon a été la plus belle signature du chrétien car il n’y a rien de plus difficile et rien qui nous fasse autant ressembler au Christ sur la croix qui prie pour ses bourreaux et intercède pour eux : « Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Jésus nous propose ici une méthode en vue d’aimer comme il aime, c’est-à-dire pardonner à ceux qui l’ont offensé. Luc 6,27-28 : « Mais je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. » J’y vois une progression. Si aujourd’hui je suis incapable d’aimer mon frère qui m’a blessé, sans doute je peux au moins lui faire du bien… Si je suis pour l’instant incapable de lui faire du bien parce que mon cœur saigne encore, je peux demander la grâce de lui vouloir du bien, de lui souhaiter du bien… Si je ne suis même pas capable de lui souhaiter du bien parce que l’offense est trop proche, je dois prier pour lui. Cette étape est le minimum auquel Jésus nous invite. Pourtant même ceci est difficile. Si nous sommes aujourd’hui dans cette difficulté, nous pouvons demander dans la prière la grâce de la conversion pour notre adversaire : qu’il réalise le mal qu’il nous a fait. Par la prière pour nos ennemis, le Seigneur change notre cœur  : nous pourrions un jour être surpris -à force de prier pour lui -de lui vouloir du bien… à force de lui en vouloir, de lui en faire… à force de lui en faire, de l’aimer ? et à force de l’aimer peut-être se laissera-t-il toucher par cette charité et nous fera le bien que nous attendions depuis si longtemps !
Seigneur, aide moi à prier pour ceux qui m’ont blessé, aide-moi à m’accorder avec eux tant que nous sommes en chemin. Permets que je garde l’espérance de pardonner un jour complétement en vue de recevoir ta miséricorde pour entrer dans ta maison.
Don Marc-Antoine CROIPOURCELET

Un texte prophétique

Un texte prophétique 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Je pense, non, je suis sûr, que le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. Il ne viendra pas de ceux qui s’accommodent sans réfléchir du temps qui passe, ou de ceux qui ne font que critiquer en partant du principe qu’eux-mêmes sont des jalons infaillibles. Il ne viendra pas non plus de ceux qui empruntent la voie de la facilité, qui cherchent à échapper à la passion de la foi, considérant comme faux ou obsolète, tyrannique ou légaliste, tout ce qui est un peu exigeant, qui blesse, ou qui demande des sacrifices. Formulons cela de manière plus positive : le futur de l’Église, encore une fois, sera comme toujours remodelé par des saints, c’est-à-dire par des hommes dont les esprits cherchent à aller au-delà des simples slogans à la mode, qui ont une vision plus large que les autres, du fait de leur vie qui englobe une réalité plus large. Il n’y a qu’une seule manière d’atteindre le véritable altruisme, celui qui rend l’homme libre : par la patience acquise en faisant tous les jours des petits gestes désintéressés. Par cette attitude quotidienne d’abnégation, qui suffit à révéler à un homme à quel point il est esclave de son égo, par cette attitude uniquement, les yeux de l’homme peuvent s’ouvrir lentement. L’homme voit uniquement dans la mesure où il a vécu et souffert. Si de nos jours nous sommes à peine encore capables de prendre conscience de la présence de Dieu, c’est parce qu’il nous est tellement plus facile de nous évader de nous-mêmes, d’échapper à la profondeur de notre être par le biais des narcotiques, du plaisir etc. Ainsi, nos propres profondeurs intérieures nous restent fermées. S’il est vrai qu’un homme ne voit bien qu’avec le cœur, alors à quel point sommes-nous aveugles ?
Allons encore un peu plus loin. De la crise actuelle émergera l’Église de demain – une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra quasiment repartir de zéro. Elle ne sera plus à même de remplir tous les édifices construits pendant sa période prospère. Le nombre de fidèles se réduisant, elle perdra nombre de ses privilèges. Contrairement à une période antérieure, l’Église sera véritablement perçue comme une société de personnes volontaires, que l’on intègre librement et par choix. En tant que petite société, elle sera amenée à faire beaucoup plus souvent appel à l’initiative de ses membres.
L’Église sera une Église plus spirituelle, ne gageant pas sur des mandats politiques, ne courtisant ni la droite ni la gauche. Cela sera difficile pour elle, car cette période d’ajustement et de clarification va lui coûter beaucoup d’énergie. Cela va la rendre pauvre et fera d’elle l’Église des doux. Le processus sera d’autant plus ardu qu’il faudra se débarrasser d’une étroitesse d’esprit sectaire et d’une affirmation de soi trop pompeuse. On peut raisonnablement penser que tout cela va prendre du temps. Le processus va être long et fastidieux, comme l’a été la voie menant du faux progressisme à l’aube de la Révolution française – quand un évêque pouvait être bien vu quand il se moquait des dogmes et même quand il insinuait que l’existence de Dieu n’était absolument pas certaine – au renouveau du XIXe siècle. Mais quand les épreuves de cette période d’assainissement auront été surmontées, cette Église simplifiée et plus riche spirituellement en ressortira grandie et affermie. Les hommes, évoluant dans un monde complètement planifié, vont se retrouver extrêmement seuls. S’ils perdent totalement de vue Dieu, ils vont réellement ressentir l’horreur de leur pauvreté. Alors, ils verront le petit troupeau des croyants avec un regard nouveau. Ils le verront comme un espoir de quelque chose qui leur est aussi destiné, une réponse qu’ils avaient toujours secrètement cherchée.
Pour moi, il est certain que l’Église va devoir affronter des périodes très difficiles. La véritable crise vient à peine de commencer. Il faudra s’attendre à de grands bouleversements. Mais je suis tout aussi certain de ce qu’il va rester à la fin : une Église, non du culte politique car celle-ci est déjà morte, mais une Église de la foi. Il est fort possible qu’elle n’ait plus le pouvoir dominant qu’elle avait jusqu’à maintenant, mais elle va vivre un renouveau et redevenir la maison des hommes, où ils trouveront la vie et l’espoir en la vie éternelle. »
Joseph Ratzinger, 1969

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