Le Trésor et la Perle… Le Royaume des Cieux est la valeur supérieure à tout le reste, et par conséquent, ce qui donne sa valeur à tout le reste. Tout devient relatif au Royaume de Dieu.
On part vendre « tout ce que l’on a » pour l’acquérir. Toute notre vie est mise en jeu. Et on y va, non pas avec des pieds de plomb, mais « ravi de joie ».
Qu’est donc ce Trésor du Royaume de Dieu ? Surprise… !
Oui, c’est aussi comme une bonne surprise inattendue, inespérée, comme celui qui tombe par hasard sur un trésor. Pour dire qu’il ne dépend pas essentiellement de nos forces, d’acquérir le Royaume de Dieu. Un peu, oui, il faut se mettre au travail, comme ce paysan qui faisait son devoir de laboureur. Mais c’est quand même une grâce inespérée qui nous tombe dessus, comme cela, sans être un laboureur plus qualifié que les autres.
Alors… joie, précipitation, affairement pour ne pas rater cette occasion inespérée qui va certes provoquer un gros changement dans la vie. Bonne Nouvelle incroyable qui nous arrive !
Ce brave laboureur, le champ ne lui appartenait pas. Pour dire que cela peut arriver à tout le monde de tomber un jour sur un trésor. Il n’y a pas de prédispositions, de qualifications particulières. Personne n’est exclu du Royaume de Dieu. Ne viens pas faire valoir ton ethnie, tes qualités, tes mérites, tes initiations devant Dieu pour recevoir ce trésor de la grâce de Dieu. Mais quand c’est l’occasion, alors là, il faut « se faire violence » pour “balancer tout le reste” et « s’emparer » du Royaume de Dieu (Mt 11,12).
Le Royaume de Dieu, c’est Jésus. C’est Lui la surprise ! Il est lui-même le Royaume. Le Royaume de Dieu n’est pas un objet, une institution, une ethnie, une civilisation, une culture, un savoir, une tradition, une famille, aussi sacrée soit-elle. Ni une morale, ni des règles, ni des lois. Le Royaume de Dieu est une Personne. Comme on le dit dans le “Notre Père” : « que ton Règne vienne (ce Royaume de Dieu), que ta Volonté soit faite… » Jésus est le Règne advenu sur terre, il est la Volonté du Père faite sur terre comme au Ciel.
« Que ton Règne vienne. » Dans mon cœur d’abord. Par une relation personnelle avec Jésus.
Si le Christ Jésus commence à devenir intéressant pour toi, alors tu as découvert Celui que tu cherchais, tu as découvert la Perle sans prix. Désormais, tout le reste est relatif. Tout est relatif à la relation personnelle avec Jésus. Plus c’est avec Jésus, plus ça doit être important dans ta vie. Moins c’est lié à Jésus, moins ça doit être important.
Pour le dire avec Saint Paul : « Je vous le dis, frères : que ceux qui pleurent fassent comme s’ils ne pleuraient pas ! » Car toutes nos peines ici-bas sont relatives par rapport à l’Amour de Jésus. « Que ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie ! » Car toutes nos joies, ici-bas, sont relatives, par rapport à la Perle sans prix que nous possédons, “ravis de joie”. D’ailleurs, continue-t-il, « que ceux qui achètent fassent comme s’ils ne possédaient pas ; que ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde » (1Co 7,29-31), tandis que ceux qui possèdent la foi en Jésus sont en possession d’une richesse infiniment supérieure à tout « ce monde qui passe » avec ses joies et ses peines « et ses convoitises » (1Jn 2,17).
Saint Paul en viendra même à traiter d’“ordures” (Ph 3,8) tout ce qui serait qualifications, même celles qu’on croit avoir devant Dieu, mais qui ne seraient pas liées à Jésus. Je pense par exemple à ceux qui sont initiés au yoga. Là il faut des apprentissages et des qualifications pour entrer en contact avec le “spirituel” (lequel ?). Mais dans la relation personnelle avec Jésus, Il se donne à nous sans autre qualité que la foi en Lui (Ph 3,9), Dieu, le Trésor, à portée de l’homme sans qualification ni initiation. Pas de posture élitiste du corps, seule compte la posture du cœur : Jésus est-il Trésor et Perle sans prix qui vaut la peine de tout laisser pour l’avoir Lui ?
Car vient le moment où qui n’est pas avec Jésus, est contre Lui (Mt 12,30), « car moi, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (Ex 20,5).
Don Laurent LARROQUE