Depuis le jour de notre baptême et de notre confirmation nous avons été consacrés à Dieu. Quelle grandeur, quel privilège ! Depuis le Concile Vatican II, nous savons maintenant, comme un refrain, que la vocation – l’appel – de tous les baptisés est la sainteté. Ce n’est pas réservé aux prêtres ou aux religieux. Ce n’est pas réservé à eux seulement d’être des « super chrétiens », donnant le droit aux autres d’être médiocres dans leur vie chrétienne. Qu’est-ce que la sainteté ? Si l’on devait résumer en une seule phrase : devenir un ami de Dieu. Comment ? En fréquentant cet ami : en l’écoutant, en l’avisant, en nous mettant à son école. Le moyen ordinaire de grandir en sainteté c’est de vivre de plus en plus selon l’Esprit-Saint : l’Esprit de sainteté. Si il y a bien une chose que notre Père du ciel aime donner à ses enfants, c’est bien l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Lc 11.13).
Si nous nous décourageons, c’est que nous comptons trop sur nos propres forces. Pour une destinée si haute, il nous faut l’aide de Dieu, lui seul est assez puissant pour faire de nous des saints. Mais le voulons-nous vraiment ? Trop souvent nous nous contentons de la routine confortable, du minimum syndical en matière de religion, comme des cases à cocher… C’est un peu dommage car nous passons à côté de la Vie que Dieu veut nous donner, la plénitude du ciel dont il veut déjà nous baigner. Ne nous laissons pas emporter par le tourbillon de toutes ces choses si importantes qu’elles risquent de nous détourner de l’essentiel : ce lien avec notre Père du Ciel, une communion avec toute la Trinité Sainte !
Ce qui est vrai pour la sainteté, l’est aussi pour la mission. Ce n’est pas réservé à des soi-disant « super chrétiens » de s’en occuper. Si nous comptons seulement là-dessus, il n’y en aura pas beaucoup ! Nous risquons surtout de laisser de larges champs du Seigneur tomber en friche. C’est bien confortable de penser que c’est seulement aux autres de s’y coller. Si nous pouvons annoncer le Christ vivant c’est bien parce que c’est lui qui nous envoie, il nous fait confiance, même si à nos propres yeux nous ne sommes pas prêts. C’est d’ailleurs une juste disposition de fond car nous ne serons jamais assez prêts.
Par le baptême et la confirmation nous sommes équipés par le Seigneur lui-même. Par la prière et sa miséricorde nous sommes poussés à témoigner de sa joie. A cause de l’amour de Jésus pour chacune de ses brebis pour lesquelles il a donné sa vie, nous sentons l’urgence de ne plus repousser l’annonce.
Pour cette année pastorale qui va bientôt commencer, puissions-nous remettre à l’honneur notre désir de sainteté et accomplir ce désir du Seigneur de nous envoyer en mission !
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET