Si beaucoup de nos compatriotes se disent encore chrétiens, l’impact concret d’une telle qualification dans leur vie semble s’amenuir toujours plus.
Pour certains, croire en Jésus, signifie simplement se prononcer sur son existence et adhérer à certaines valeurs qu’Il a enseignées. Pourtant se dire chrétien ne consiste pas d’abord à affirmer l’existence du Christ en tant qu’homme. Il ne s’agit pas là d’une histoire de foi. C’est à la science, que l’on appelle l’histoire, de nous permettre de connaitre le Jésus historique !
Il est urgent de rappeler qu’être chrétien ne signifie pas croire en l’existence du Christ en tant qu’homme mais en tant que Dieu fait homme. Le chrétien est celui qui croit que le Christ est ce qu’Il a dit être !
C’est le sens de l’évangile de ce dimanche. Lorsque Jésus pose à ces apôtres cette question cruciale : « Pour vous qui suis-je ? » Pierre répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Cette réponse est si belle qu’elle provoque cet éloge de la part de Jésus : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »
Voila ce qu’est être chrétien : C’est reprendre la profession de Pierre en affirmant que Jésus est Fils de Dieu, c’est-à-dire qu’Il est le Verbe, la 2eme personne de la Trinité : Dieu fait chair.
Or nous vivons dans une société, qui se voulant tolérante, s’est faite relativiste. Lorsque se présente une divergence de pensée, pour ne jamais avoir à dire : « tu te trompes », l’homme contemporain préfère affirmer : « c’est une opinion parmi d’autres ».
Dans ce contexte, la tentation majeure c’est de faire du Christ un maître spirituel parmi d’autres. Sous prétexte de tolérance, il nous est souvent demandé de relativiser l’enseignement de Jésus en le mettant au même niveau que celui d’un autre homme.
La 2eme lecture de saint Paul (que je vous retranscris en totalité ci-dessous parce qu’elle est courte) nous permet de comprendre que cela n’est pas possible.
« Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ? Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. À lui la gloire pour l’éternité ! Amen. »
Nous n’accédons à Dieu qu’en nous laissant approcher par Lui. C’est parce qu’Il a voulu se révéler à travers le Christ Jésus, que nous pouvons mieux le connaître. Notre intelligence est faite pour recevoir la parole de Dieu et pour se laisser éclairer par elle. Mais elle ne peut, sans perdre la raison, s’ériger elle-même comme critère du vrai. NULLE NE MESURE LA PAROLE DE DIEU, c’est ELLE QUI MESURE TOUTE CHOSE. Jésus est Dieu et c’est pourquoi nous sommes appelés à l’écouter en tant que tel. Sa parole n’est pas une parole parmi d’autres ! Elle est La parole faite chair. Elle ne peut donc être relativisé puisqu’elle est la lumière qui éclaire toute chose : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14,6) « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père ou sa mère… il ne peut pas être mon disciple.» (Luc 14,26)
Demandons donc cette grâce d’être pleinement chrétien, c’est-à-dire de nous laisser mesurer par cette parole divine. L’accueillir vraiment pour ce qu’Elle est ! Avant même de pouvoir la comprendre, nous sommes appelés à la recevoir. Alors, illuminés par Elle, nous pourrons nous émerveiller comme saint Paul : Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu !
Don Louis-Marie DUPORT