« Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. » Nombreux sont les hommes qui suivent Jésus, car son message est beau, il transperce l’âme : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. » Cependant, le Christ n’est pas dupe du succès qu’il obtient dans ces temps où le peuple hébreux attendait la délivrance par l’action de Dieu et de son Messie. Il connait les cœurs et les âmes. Il sait d’avance ceux qui lui resteront fidèles et ceux qui le trahiront. Ce n’est pas à l’apparence, nous le savons, que le Christ juge.
« Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre ». Cette phrase nous remet tous en cause dans notre manière de suivre le Christ. Si nous souhaitons le suivre vraiment, c’est-à-dire comme il le souhaite, il ne faut rien négliger de son enseignement. Nous ne pouvons pas prendre ce qui nous intéresse et rejeter ce qui ne nous semble pas opportun, car Jésus lui-même a dit : « Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. » Ainsi, si nous nous disons catholiques pratiquants et que nous nous estimons « dans les clous », s’impose à nous une remise en cause permanente de notre foi personnelle et de notre manière de suivre Jésus. Certes en apparence j’ai l’air d’être irréprochable ou presque, mais qu’en est-il vraiment ? Seul le Christ sait. Donc, que nous soyons dix à la messe ou cinq mille, peu importe. Il est bien entendu plus enthousiasmant d’être nombreux, mais c’est l’intensité de notre cœur qui compte et le désir de s’unir à Jésus qui doit être notre référence et non une augmentation du nombre de croyants.
Comme référence pour ma foi, j’ai l’église qui interprète ce que le Christ a dit grâce à l’action de l’Esprit-Saint qui l’inspire : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là. À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a ». Jésus explique que ceux qui souhaitent le suivre de manière engagée et libre recevront de plus en plus, car ils laissent au fond d’eux la puissance de Dieu s’exprimer. C’est ce qu’ont fait les apôtres qui formèrent les premiers évêques, colonnes de l’église. Pour suivre le Christ, remettons-nous en cause à l’école de l’église pour avancer vers le Père et nous unir à Lui de manière totale.
Don Bruno de LISLE