Ça y est, c’est vraiment la rentrée. Cette semaine j’ai eu la joie d’accueillir les élèves de chaque niveau du collège et du lycée de Stanislas pour leurs premiers moments de cette nouvelle année scolaire. Ils y découvraient leurs camarades de classe, leur emploi du temps et leurs professeurs : moment à la fois enthousiasmant et assez remuant. Qui n’a jamais passé une nuit d’insomnie la veille d’une rentrée ? L’ordinaire de notre année se fixe. Avec la rentrée des classes, c’est aussi la rentrée de nos activités sportives ou associatives et notre rentrée pastorale. C’est pour nous tous l’occasion de nous poser la question : qu’est-ce que je souhaite faire de cette année ? Quelles vont être mes priorités ? Comment est-ce que je veux occuper mon temps et mon énergie ? Bien sûr, il doit, pour chacun d’entre nous, être question de notre vie spirituelle : quel sera mon rythme de prière ? Comment vais-je nourrir ma foi ? Comment vais-je servir cette année ? Il est bon de prendre le temps d’y réfléchir et de ne pas nous laisser happer par le temps qui s’écoule en subissant plus qu’en prenant des décisions libres. Non : je veux donner telle orientation à ma vie donc je prends telle décision ; je donne la priorité à cet engagement de prière par rapport à cette activité qui prend trop de place dans ma vie ; je décide de m’engager dans un service régulier plutôt que de multiplier les activités pour mon bien-être. Je m’engage à participer à une fraternité, à un groupe de prière, à prendre une heure d’adoration par semaine.
Nous le savons peut-être dans la théorie : donner du temps à Dieu et aux autres, comble notre cœur mais nous pouvons avoir du mal à le concrétiser par des actes. La rentrée est donc faite pour cela. Une rentrée est un recommencement et donc une occasion de nous convertir, de nous tourner vers Dieu. Le saint Père de l’Eglise Grégoire de Nysse l’exprimait ainsi dans un texte que nous pourrions relire à chaque rentrée : « celui qui monte (vers Dieu) ne s’arrête jamais d’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont jamais de fin. » Bienheureux commencements donc et bienheureuse rentrée qui nous permettent de recommencer. Dans l’évangile d’aujourd’hui nous voyons Jésus qui souffle sur un sourd-muet et lui dit « Ephata » – « ouvre-toi ». Ce geste de Jésus est repris dans la liturgie du baptême lorsque le prêtre trace le signe de la croix sur les lèvres et les oreilles du futur baptisé et lui dit « Ephata ». Toute notre vie est un long « Ephata » où nous essayons de laisser le Seigneur ouvrir notre cœur à sa grâce et nous détourner du péché.
Ecoutons-Le à nouveau nous dire « Ephata » dans les discernements que nous avons à opérer pour notre rentrée. Que vienne sa grâce en nos cœurs pour que nous vivions en baptisés joyeux et fiers de notre foi !
Don Raphaël SIMENNEAUX