Editorial Principal

Se laisser prendre par l’Esprit

Se laisser prendre par l’Esprit 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans l’évangile de ce dimanche, notre Seigneur se présente comme le pain venu du ciel, celui qui donne la vie éternelle, l’Eucharistie. Face à cette révélation, ses interlocuteurs auraient dû se réjouir qu’un si grand don soit fait aux hommes c’est pourtant tout le contraire, ils récriminent contre Jésus, refusant de croire en ses paroles.
Ils se disent entre eux : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère; Comment peut-il dire ‘je suis le pain descendu du ciel' ». Alors qu’ils sont experts dans les écritures, qui ont nourri toute leur vie par les exploits que le Seigneur a accomplis pour son peuple, qu’ils ont vu les signes opérés par Jésus, ils n’ont pas accueilli ses paroles. Tout est dit dans ces deux mots « nous connaissons », là s’exprime l’orgueil de l’homme fermé à la liberté de l’Esprit de Dieu qui souffle où il veut. Et pourtant Dieu dit lui-même que nos pensées ne sont pas ses pensées. Dieu n’est pas un super homme qui raisonnerait comme un homme et agirait comme un homme, il est Dieu, d’une sagesse qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Face à lui, l’homme doit être prêt à être surpris par les voies que le Seigneur prend.
Si la vérité de la foi est immuable, c’est dans sa manière d’agir que notre Seigneur se montre le plus étonnant, le plus déroutant. Sa sagesse se traduit par une finesse dans son action afin qu’elle soit adaptée à chaque situation concrète.
Nous le voyons bien dans les témoignages que nous entendons, chacune de nos vies est remplie de ces signes, de ces rencontres providentielles qui nous transforment. Nous nous sommes sûrement déjà exclamés « Que Dieu est fort » en entendant comment il avait relevé une personne éprouvée par la vie et le péché au moment où pour elle tout semblait perdu. Et si ces récits se multiplient dans notre temps où il y a tant d’hommes si loin de lui, aucun n’est redondant, nous n’avons jamais cette impression de déjà-vu.
La mission Anuncio a été le terrain parfait pour expérimenter cela, tant dans les témoignages des personnes rencontrées que par les retours des missionnaires. J’ai été particulièrement marqué par la chasse au trésor. Elle consistait à prier Dieu pour recevoir des images et ensuite aller à la recherche de celles-ci et aborder les passants. D’abord dubitatif quand les missionnaires ont rapporté être allés à la recherche d’une grenouille, j’ai dû reconnaitre que leur rencontre avec la gérante du magasin où ils l’ont trouvée a été providentielle pour cette dernière.
En étant ouvert à ce que Dieu agisse de manière inattendue, en étant à l’écoute de ses signes et des fruits qu’ils portent, on se laisse être un outil de sa providence sans y faire obstacle ; mais si, comme je l’étais vis à vis de la chasse au trésor, on néglige ce qui nous semble étrange, on limite les signes que le Seigneur peut employer avec nous et donc les fruits qui en sortiront.
Laissons-nous bousculer par la liberté de l’Esprit comme les apôtres se sont laissés toucher par la nouveauté de l’incarnation et de la passion pour reconnaitre le Christ et le suivre.

Damien MENARD, séminariste

Bonnes vacances

Bonnes vacances 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En parcourant les côtes de l’Estérel en « snorkeling » (j’ai appris ce terme technique au petit-déjeuner ce matin : « randonnée aquatique masquée tubée souvent palmée »), j’ai eu l’occasion de rendre grâce pour les merveilles de la nature. Particulièrement lorsqu’il fallut passer par un étroit passage entre deux parois d’immenses rochers où la largeur du corps était seulement assurée. Deux mètres de profondeur, une dizaine d’autres au dessus, sur une longueur de 5 ou 6 mètres. Comme un étroit couloir rappelant la porte étroite toujours devant nous, avec, au fond, l’immensité de la mer, image de l’infini. Pour mystifier l’aventure, il y avait un peu d’obscurité du fait de la hauteur des falaises voisines, mais aussi un peu de soleil qui se trouvait presque parfaitement dans l’axe de cette anfractuosité et relevait les couleurs azur et rouge des éléments en jeu dans ce spectacle prodigieux. Dans le silence, de merveilleux petits poissons, souvent en banc, scintillant de mille feux colorés sous les quelques rayons du soleil accompagnaient mon avancée. C’était beau.
Je vivais cette expérience – masqué, tubé, palmé – entre deux rendez-vous d’ultime préparation au sacrement du mariage. L’actualité plus large nous présentait les suites du scandale de l’ouverture des Jeux Olympiques, les larmes d’une boxeuse italienne abandonnant la partie face à son adversaire algérienne dite intersexuée mais plutôt femme puisque, d’après son passeport, il faut dire « elle », la poignée de main entre deux athlètes nord-coréens et sud-coréens, l’ovation générale pour Léon Marchand qui a remporté plusieurs médailles en natation, et toujours les conflits armés dans le monde entier qui ne semblent pas se sentir concernés par la fameuse trêve olympique. Au niveau local, la ville de Saint-Raphaël se met au couleur de la saint Pierre, se prépare à vivre ces trois jours de fête patronale, après les ovations des feux d’artifice de Boulouris, et avant d’accueillir les missionnaires d’Annuncio.
Au fond, quel est le sens de toute cette Histoire, avec un grand H, cet immense récit au présent, de la réalité qui ne saurait être arrêtée et dont nous faisons partie ? Pourquoi la beauté est-elle toujours souillée par la laideur, le respect bafoué par l’obscénité et la violence, la culture violée par l’ignorance et l’arrogance, la paix compromise par l’égoïsme et l’attrait du pouvoir ou du gain ? Pourquoi ?
Parce que le drame de l’humanité est aussi le socle de son invincible espérance. Depuis le premier péché – déni de réalité et orgueil de l’homme pensant pouvoir se passer de Dieu – le monde gémit dans l’attente d’une rédemption que Dieu ne cesse de lui offrir.
Cette période estivale peut-être un moment privilégié pour mesurer davantage cette immense alternance dans laquelle nous sommes ballotés, alors que nous fixons un regard renouvelé sur la beauté, la bonté, et le bien.
Nous connaissons la phrase de Dostoïevski : « la beauté sauvera le monde ». Mais nous oublions souvent que Dostoïevski parlait alors du Christ-Jésus. C’est lui que nous devons voir lorsqu’au milieu des maux et du laid, il nous est donné d’entrapercevoir une fenêtre sur l’infini de l’éternité, fenêtre que toute chose belle, aussi discrète et ténue soit-elle, nous offre en vérité.
Père Jean-Baptiste MOUILLARD

Ce que nous offrons est grandi par Dieu

Ce que nous offrons est grandi par Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Saint Jean dans cet évangile parle d’une grande foule et un verset après une foule « nombreuse ». Ces gens se précipitent pour voir et écouter cet homme dont la parole touche et le cœur et l’intelligence.
Jésus a le souci du salut de l’âme de chaque homme suivant sa mission. Mais il fait également attention aux détails matériels comme la nourriture ; cette foule a besoin d’une alimentation spirituelle mais leur corps a aussi besoin d’une nourriture plus concrète puisque cela fait longtemps qu’elle le suit. Le Christ teste la confiance de ses disciples en leur demandant d’aller acheter du pain pour nourrir cette foule. Philippe n’y voit que l’impossibilité financière, le groupe des Apôtres n’a pas assez d’argent pour acheter du pain ; André recense ce qu’ils ont : cinq pains et deux poissons qu’un jeune garçon a apportés avec lui.
Jésus aurait pu faire les choses bien différemment : transformer des pierres en pain comme le Diable l’avait suggéré dans les tentations au désert (cf. Luc 4,3) ; renouveler le miracle de la manne (cf. Exode 13,31sv.) ; créer du pain à partir de rien, mais il a voulu que cela vienne de l’assemblée, que ce soit une participation active de ceux qui l’écoutent. C’est donc ce qu’avait apporté un jeune garçon qui sert de base au miracle de la multiplication des pains.
Ce jeune garçon reste anonyme, nous savons simplement qu’il accepte de partager avec Jésus ce qu’il a prévu pour son propre repas, sans se douter que sa petite contribution va permettre de nourrir cinq mille hommes.
Chacun d’entre nous est ce jeune garçon ! Ce passage de l’Evangile nous interroge sur ce que nous possédons : cherchons ce que-nous pouvons mettre aujourd’hui à la disposition du Christ et de son Eglise ? Même si nos forces et nos moyens nous semblent dérisoires, soyons sûrs que, s’ils sont donnés avec foi et confiance, ils serviront à nos frères, bien au-delà de leur nécessaire, cela deviendra surabondant, nos cinq pains d’orge deviendront, après satiété, douze paniers pleins… Ce que nous offrons n’est pas une question de quantité ou de valeur, la pauvre veuve n’offrait que deux piécettes (cf. Luc 21,1-4) au Temple de Dieu et pourtant elle provoque l’admiration de Jésus parce qu’elle les donne sans arrière-pensée.
D’après un commentaire du P. Jean-Paul Bouvier
Don Brune de LISLE

Le Seigneur est mon Berger

Le Seigneur est mon Berger 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus, voyant cette grande foule qui l’attendait « fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »
Alors Il leur enseigna l’Evangile, qui sont les « verts pâturages » dont parle le Psaume, ceux de la « saine doctrine » (1Tim 1,10), et depuis 2000 ans,
il envoie ses apôtres continuer d’enseigner l’Evangile à toute cette foule, qui suscite aujourd’hui encore, et comme jamais, une grande pitié, car «  ils se sont donnés des maîtres en quantité, et ne supportent plus la saine doctrine  » (2Tim 4,3).
Mais dans cette foule, un grand nombre se lève en nous disant : “n’auriez-vous pas, vous, la vraie Bonne Nouvelle à nous annoncer, celle de Dieu, pas une invention des hommes ?” Et en effet, le nombre de catéchumènes augmente (ceux qui demandent spontanément une formation chrétienne et le baptême chrétien).
Oui, Dieu a parlé, c’est la Bible. C’est l’Evangile. Ça commence par la bonne nouvelle d’un Créateur Bon qui « a vu tout ce qu’il avait fait : cela était très bon ! » (Gn 1,31) À la page d’après, cependant, il y a la mauvaise nouvelle du premier péché (abus de la liberté que Dieu nous a donné comme un très noble cadeau), par lequel le serpent des origines a inoculé en nous le doute vis-à-vis de Dieu, comme si sa Loi devait nous amoindrir et la transgression nous agrandir. De serpent devenu aujourd’hui grand Dragon (Ap 12,3.9), qui semble dominer le monde, son message reste le même (Gn 3,5) :
“si vous transgressez la loi de Dieu, si vous continuez de vouloir remplacer sa Création (très bonne) par la vôtre très transgressive, « vous serez comme des dieux qui redéfinissent par eux-mêmes le bien et le mal selon leurs propres critères qui vont vous auto-diviniser” – c’est-à-dire, en fait (car c’est le menteur, Père du Mensonge et homicide dès le commencement, cf Jn 8,44)  : vous allez vous auto-détruire.
Cela semble bien parti… Cependant il ne faut pas désespérer. “Le Dragon semble dominer”, disais-je, car si le Mal est puissant (à cause de notre adhésion à sa séduction infernale), le Bien, Dieu, est Tout-Puissant. Rien ne lui échappe. L’Adversaire des origines et de la fin des temps ne possède que le pouvoir que Dieu lui concède. Jusqu’à l’heure du jour du mois de l’année (cf Ap 9,15) où Dieu lui commandera : « stop ! » “Et il se fera un grand calme…” (cf Mc 4,39).
Donc, Gn 1 : tout va bien. Gn 3 : patatrac à l’origine des temps ! Ap 12 : patatrac à la fin des temps, et mondialement ! Entre les deux : Jésus-Christ. Le Sauveur. La Bonne Nouvelle. La porte des brebis perdues (Jn 10,7) pour retrouver le chemin du Paradis perdu. Il est lui-même « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6), le « bon berger » (Jn 10,11), le Victorieux (Ap 6,2 et 19,11).
« Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de doctrine, au gré de l’imposture des hommes et de leur astuce à fourvoyer dans l’erreur. » Eph 4,14. L’erreur du relativisme, qui voudrait réduire la « Bonne Nouvelle de Dieu » (Mc 1,14) à une opinion religieuse parmi les autres opinions religieuses ; réduire le Bon Berger à un “gentil fondateur de religion” parmi d’autres, et empêcher les brebis de se réunir derrière lui, jusqu’à devenir, selon sa prophétie, « un seul troupeau et un seul Pasteur » (Jn 10,16). Cela se réalisera, car « Dieu est assez puissant pour réaliser ce qu’il a promis. » Rm 4,19.
« Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui, et il le sera à jamais. Ne vous laissez pas égarer par des doctrines étrangères et perverses. » Héb 13,8.
Don Laurent LARROQUE

« Ne rien préférer à l’amour du Christ »

« Ne rien préférer à l’amour du Christ » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Ecoute, mon fils, les préceptes du maître et tends l’oreille de ton cœur. Reçois volontairement l’exhortation d’un père si bon et mets-la en pratique, afin de revenir par le labeur de l’obéissance à celui dont t’avait détourné la lâcheté de la désobéissance ».
Voici les premiers mots de la règle de saint Benoît, patron de l’Europe, que nous avons fêté le 11 juillet. Depuis près de 1500 ans, des moines et des moniales consacrent leur vie en entrant dans ce que saint Benoît appelle lui-même « une école du service du Seigneur. » La finalité est donc de se détourner de la désobéissance du péché pour revenir vers Dieu.
La règle organise le temps, l’espace, les relations jusque dans les petits détails de ce qui se vit au sein de la clôture monastique. Obéissance au père abbé qui « tient dans le monastère la place du Christ », pauvreté évangélique qui fait qu’aucun moine ne possède de biens propres, chasteté dans le respect de leur consécration religieuse et stabilité dans le monastère sont les quatre vœux que prononcent les moines et sur lesquels ils fondent leur vie. On résume souvent la règle par ces deux mots : « ora et labora », prie et travaille. Le moine se rend
six fois par jour et une fois au milieu de la nuit à l’église pour chanter la louange du Seigneur dans la liturgie des heures et, en conservant le silence, il s’adonne à un travail intellectuel ou manuel entre chacun des offices dans un climat de silence. Il y a dans la règle de saint Benoît quelque chose de très étonnant pour notre époque : tout est à l’opposé du bonheur que promet le monde. Le moine ne voyage pas mais reste toute sa vie au même endroit, il ne dépense pas en loisirs l’argent qu’il a gagné mais ne garde rien pour lui personnellement, il vit la chasteté en vue du Royaume et obéit à un autre et à une règle ; pourtant, il est très impressionnant de voir très souvent la joie profonde qui sort du cœur de ces consacrés à Dieu. Leur vie n’a pas de sens aux yeux du monde mais l’évangile dit qu’ « ils ont choisi la meilleure part  ». Ceux qui ont déjà eu la joie de s’entretenir avec un moine ou une moniale qui est fidèle depuis de nombreuses années à sa vocation ont sans doute été émerveillés par le sourire qui n’est pas humain qui se dégage du visage parfois déjà bien marqué par les rides.
Nous ne sommes pas moines mais nous pouvons nous laisser enseigner par eux et par saint Benoît. Dans notre vie au milieu du monde, souvenons-nous que nous ne devons « rien préférer à l’amour du Christ. » Souvenons-nous que nous avons à établir une règle de vie pour apprendre jour après jour à suivre le Seigneur : temps de prière quotidiens, silence et simplicité de vie peuvent aussi donner sens à notre existence où nous constatons souvent que le temps s’accélère.
Prions pour les vocations monastiques qui ont façonné la culture chrétienne qui a marqué notre Europe et prions pour que nous sachions nous laisser enseigner par la beauté de leur vie. Une bonne lecture de notre été pourrait être la règle de saint Benoît et une bonne occupation un petit séjour en abbaye !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Vacances, vacances…

Vacances, vacances… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans ses Conférences, Jean Cassien (360-435) rapporte cette anecdote qui peut nous accompagner durant les vacances :
« Saint Jean l’Évangéliste, comme certains s’étaient scandalisés de l’avoir trouvé en train de jouer avec ses disciples, demanda à l’un d’eux qui portait un arc, de tirer une flèche. Lorsque celui-ci l’eut fait plusieurs fois, il lui demanda s’il pourrait continuer toujours. Le tireur répondit que, s’il continuait toujours, l’arc se briserait. Saint Jean fit alors remarquer que, de même, l’esprit de l’homme se briserait s’il ne se relâchait jamais de son application. »
Nos vies ressemblent parfois à cet arc qui ne cesserait de tirer des flèches. L’homme moderne se trouve engagé dans une course de plus en plus rapide. Il ressemble à un arc qui une fois la flèche décochée se retrouve immédiatement bandé par la suivante. Il y a une fatigue corporelle, mais surtout une tension de l’esprit.
Saint Thomas fait remarquer que « de même que la fatigue corporelle se relâche par le repos du corps, de même la fatigue de l’âme se relâche par le repos de l’âme »
Il nous est très facile de savoir ce qui repose notre corps, car la nature attache un plaisir sensible à la satisfaction de nos besoins corporels.
Mais il est plus difficile de savoir ce dont notre âme a le plus besoin ! Pour que l’arc ne se brise (on parle aujourd’hui de Burn out…) il est nécessaire de répondre à ses attentes spirituelles !
Les vacances sont donc une belle manière de vérifier notre croissance dans la vie intérieure.
Qu’avons-nous prévu pour ces deux mois d’été ? Avons-nous laissé à Dieu la possibilité de prendre soin de notre âme ? Si nous n’avons pas encore pensé nos vacances sous cet angle, demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer sur nos besoins spirituels. Demandons Lui de savoir prendre une décision pour les besoins de notre âme. Si nous l’interrogeons, le Paraclet saura bien nous éclairer. Est-ce un temps de retraite en solitude ? Un pèlerinage ? Un temps privilégié avec mon époux ? avec un ami ? La lecture d’un bon ouvrage ?
Puisse ce temps de vacances être ainsi un véritable ressourcement  !

Don Louis Marie DUPORT

Que procure la foi ? : « la vie éternelle »

Que procure la foi ? : « la vie éternelle » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Revenu sur la rive occidentale du Lac, la foule nombreuse est là, au point qu’on l’écrasait. C’est dans ce contexte que Saint Marc dans son évangile nous raconte ce dimanche le double miracle de Jésus. Deux récits imbriqués l’un dans l’autre qui ne sont pas sans points communs : deux figures féminines (une femme et une fillette), les douze années, et surtout la foi qui guide ces démarches.
Jaïre, ce notable chef de synagogue, fait preuve d’une belle vénération et d’une grande confiance envers Jésus. Sa prière révèle une foi profonde. Jésus sensible à la détresse de cet homme l’accompagne dans cette bousculade générale. Voilà qu’une femme atteinte d’hémorragie chronique depuis 12 ans survient, poussée par une foi ardente, pour toucher ne serait-ce que le pan de son manteau. La détresse physiologique et sociale est immense : à la fois la souffrance physique et une paria à éviter. Le contact réussit  : la guérison est instantanée. Elle le ressent physiquement et Jésus réalise que sa puissance a été efficace.
La volte-face de Jésus et la question « qui m’a touché ? » fait craindre à la femme de s’avancer, mais elle ose avouer sa guérison. Jésus, alors que Jaïre est pressé, semble prendre tout le temps nécessaire pour écouter longuement cette femme. La parole de Jésus est libératrice : « ta foi t’a sauvée » et confirme sa demande « je serai sauvée ». C’est bien cela qui nous sauve : la foi. Dans le dialogue initial pour le baptême l’Eglise interroge « que demandez-vous ? » : « la foi ». Puis « que procure la foi ? » : « la vie éternelle ».
Reprenant son chemin, Jésus arrive à la maison de Jaïre et se heurte aux moqueries, aux gémissements, à la non-foi. Après avoir mis tout le monde dehors, dans l’intimité restreinte des parents et de ses trois compagnons il fait un simple geste et prononce cette parole salutaire « Lève-toi ». La guérison est immédiate, la fillette est rendue à la vie. Il manifeste ici son pouvoir sur la mort.
Pour les apôtres qui l’accompagnent il y a de quoi être surpris. En quelques jours Jésus manifeste son pouvoir : sur la mort avec la fille de Jaïre, sur la maladie en rendant la santé à cette femme anonyme, sur le diable en délivrant le possédé de Génésareth de la Légion de démons, sur les éléments en calmant la mer et la tempête d’une simple parole… il y a de quoi réfléchir sur leur maître : « Qui est-il celui-là ? »
Et nous ? Comment nous approchons-nous de Jésus ? De quel salut avons-nous besoin en venant à Lui ? Avec quelle foi demandons lui de nous laisser toucher ? Beaucoup le touchent dans le Saint Sacrement, combien le touchent avec foi si bien qu’Il fasse en nous toutes choses nouvelles ? Il est pleinement Vicorieux.

Don Marc Antoine CROIZE POURCELET

Comptons sur sa Parole !

Comptons sur sa Parole ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Pourquoi Jésus dort-il dans nos tempêtes ? C’est qu’il ne s’impose pas. Il est toujours là dans notre barque, mais quand on lui dit : “laisse-nous mener la barque. Tu étais charpentier, tu n’étais pas marin. Va te reposer, Jésus, nous on prend le gouvernail”.
Jésus ne s’impose que dans des cas exceptionnels. Mais généralement, il nous laisse libre d’essayer de nous y prendre par nous-mêmes, avec toutes nos prétentions de “savoir-faire”, et il attend. Il s’endort en attendant qu’on vienne recourir à Lui. Il savait pourtant bien, en s’engageant sur le lac, que des nuages allaient surgir de derrière les collines, et que la tempête allait éclater. Il était le seul à savoir. Mais il a voulu laisser les apôtres à leur savoir-faire, afin de leur rappeler leurs limites et vers quels dangers peuvent nous porter nos illusions. Alors quand ils l’ont gentiment prié de le laisser faire, il est allé dormir sur un coussin à l’arrière. Il devait en avoir bien besoin, parce que même la tempête ne l’a pas réveillé. Mais dans son sommeil, il devait avoir – mais n’a-t-il pas encore maintenant  ? – une certaine amertume, de voir que l’homme éprouve si peu le besoin de recourir à Lui, qui est pourtant descendu du ciel jusque dans chacune de nos barques, pour se faire tout proche de nous, tout penché sur nous, tout intéressé par la façon dont nous manœuvrons notre gouvernail et notre barque en ce monde dangereusement fluctuant.
« Ils se réjouissent (…) d’être conduits au port qu’ils désiraient » dit le Psaume. L’essentiel, c’est d’arriver à bon port, le ciel. « Il a dit : allons de l’autre bord ! » Ce qu’il a dit, il est capable de l’accomplir (cf Rm 4,21). Sa Parole compte plus que la tempête. Mais alors il faut nous rendre compte que Dieu est toujours proche et qu’il ne demande qu’à nous aider. Le point de départ sera souvent de commencer par se fier à sa Parole. N’est-elle pas à notre disposition ?
Cependant, nous sommes des sourds spirituels, nous n’entendons pas le murmure de l’Esprit-Saint qui coule comme une source au fond de notre cœur pour vivifier en nous la lecture de la Parole de Dieu ; nous sommes des aveugles spirituels, et nous risquons notre ruine spirituelle, engloutis par le monde, parce que nous voulons agir par nous-mêmes en un monde global qui a voulu mondialement se diriger par lui-même sans Dieu. Alors que Dieu est là, dans nos barques (ma personne, ma famille, ma paroisse, mon Eglise, ma France, mon Europe, ce monde qui n’en peut plus de son “savoir-faire”…), Dieu est là, apparemment endormi, mais attentif à nos besoins en attendant qu’on l’appelle à l’aide.
Aussi lorsque Pierre, en voyant que les vagues qui s’approchaient, allaient vraiment être fatales pour le bateau, a enfin lâché son gouvernail pour aller secouer Jésus à l’arrière en lui disant : “au secours, Seigneur!” (non sans lui reprocher son sommeil), alors l’amertume de Jésus est cependant tombée d’un coup. Jésus est Dieu, et quand on l’a mis de côté dans nos vies, il n’est pas comme nous. Il ne dit pas: “je t’avais bien dit, mais tu n’a pas voulu m’écouter, maintenant débrouille-toi.” Lui, il est Jésus, son Nom veut dire : Sauveur, le Dieu Sauveur. Le seul Sauveur, il n’y en a pas d’autres. Il n’y a rien qui sauve en dehors de Lui. Et il est venu pour cela. Jésus sauve toujours dès qu’on l’appelle. Pourvu qu’on l’appelle. Sa voix, sa Parole domine les grandes eaux, la grosse vague de la mort. Comptons sur sa Parole !
Don Laurent LARROQUE

Nous nous battons pour la venue du Royaume de Dieu dans les cœurs.

Nous nous battons pour la venue du Royaume de Dieu dans les cœurs. 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit ». Cette phrase a été prononcée par Satan lui-même à l’adresse de Saint Jean-Marie VIANNEY, appelé également le curé d’Ars. Mise en lien avec l’évangile de ce dimanche, nous pouvons mieux saisir ce que nous attendons tous : l’avènement du royaume de Dieu dans les cœurs de tous les hommes. Nous n’attendons pas un homme providentiel qui pourrait rendre à notre pays sa grandeur d’antan (je pense en particulier aux élections qui auront lieu bientôt dans notre pays), nous ne cherchons pas à créer un monde parfait, mais simplement que le Christ règne dans nos cœurs. Ce faisant, le monde deviendra meilleur. Mais cela nécessite beaucoup de foi puisque ce n’est pas un résultat que nous percevons immédiatement.
Notre Seigneur Jésus dit au chapitre 15 de l’évangile selon saint Luc : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion ». La conversion des pécheurs, voilà ce que nous recherchons et c’est de notre conversion dont il s’agit, ce n’est pas celle du voisin qui fait tant de mal selon nous. Nous rencontrons des difficultés à comprendre cela, car il y a beaucoup de scandales et de mal inqualifiable dont nous sommes témoins régulièrement. Nous voulons les dénoncer avec force et nous avons raison et même le droit de le faire, mais à trop les combattre, nous pouvons oublier que le royaume de Dieu doit venir avant toute chose en nous.
C’est l’objectif essentiel de notre vie. « Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ». Cette graine qui est semée dans nos cœurs grandit alors même que nous souffrons, que nous nous réjouissons, que nous vivons. Dieu opère en nous de belles choses qui nous font faire du bien et hâter la venue du Christ. Chers frères et sœurs, il y a tant de belles choses qui se passent dans nos paroisses et qui ne font pas de bruit !
Le Seigneur fait grandir son royaume dans nos cœurs sans que nous ne nous en apercevions, en silence, discrètement. Continuons inlassablement de nous battre pour que Dieu vienne faire sa demeure en nous !
Don Bruno de LISLE

Libération, libération… !

Libération, libération… ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les 80 ans du débarquement de Normandie font retentir sur les ondes le mot sacré de « Libération » ! Jusque dans nos cœurs, ce mot vibre comme un triomphant hallali devant l’envahisseur et sa funeste idéologie. Libération ! Libération !… comme il est beau ce mot ! A croire que nous sommes faits pour lui et pour la réalité qu’il porte. Mais approfondissons un peu l’histoire, pour mieux en saisir la portée.
Le jour du 6 juin 1944 porte le nom très symbolique de D-day, comme si les anglophones avaient acquis le droit de le nommer. Nommer, c’est-à-dire : posséder.
Vingt ans plus tard, la question se posa de savoir pourquoi le général de Gaulle avait catégoriquement refusé de se rendre aux festivités commémoratives du D-day, en Normandie. Dans ses « Mémoires de guerre », il relata une injonction de Churchill à lui, faite la veille du 6 juin 44 : « De Gaulle, lui lança t-il rigoureusement, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains. »
Voilà pourquoi celui qui fut ensuite devenu Président de la République déclara – pour justifier son absence en Normandie en 1964 – que ce débarquement fut « le prélude à une seconde occupation du pays ». Et déclara ensuite : « En revanche, ma place sera au mont Faron le 16 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement de Provence ». Bon, si prépondérante signifie majoritaire, oui. Deux tiers des soldats étaient français, surtout d’Afrique du Nord, et combattaient dans la fameuse armée B. Mais Algériens, Américains, Canadiens, Marocains, Sénégalais, Tunisiens étaient également présents en grand nombre sur nos plages du sud, l’opération générale elle-même prit le nom d’Anvil (enclume en anglais), avant d’être renommée Dragoon par Churchill lui-même…
Mais cependant le succès militaire des français de l’armée B du général de Lattre de Tassigny en Provence fut tel que le 15 août 1964, le général de Gaulle, pour le commémorer se rendit… à Boulouris ! Car ce succès permit à la fois d’évacuer l’idée d’une occupation transitoire américaine après la Victoire. Il permit aussi au même général de Lattre de co-signer la reddition allemande du 8 mai 45 à Karshorst (en Allemagne, dans un QG russe…) après avoir exigé qu’un drapeau français de fortune, bricolé à la dernière minute avec un bout de drapeau hitlérien rouge, une toile blanche et une serge bleue fut installé in extremis entre les drapeaux russes, anglais et américains. Un drapeau symbole d’une France libre… D’une France – davantage – libre… pour un temps… peut-être…
Alors qu’en ce dimanche se déroulent les élections européennes, après des décennies de grandeurs démocratiques, il nous est bon – disons profitable – d’écouter avec circonspection les voix du passé et celles du présent nous promettant avec une égale conviction ce à quoi nous aspirons tous : la liberté.
Cette Histoire nous dit que la liberté ne procède vraiment que des héros que nous commémorons, ceux-là qui ont versé leur sang, ou qui étaient prêts à le verser concrètement. Seul, je crois, cet héroïsme-là, qui inclut la possibilité de la mort, est digne d’être associé à la promesse véridique de la liberté. Car la possibilité du sang versé par un autre est seul gage d’une recherche authentique du bien des autres, d’une liberté intérieure et de la libération des autres.
Ces lignes s’impriment alors que l’Église universelle célèbre solennellement le Sacré-Cœur de Jésus (vendredi dernier), un cœur transpercé sur la Croix, d’où se répandirent du sang et de l’eau, ce cœur divin du vrai libérateur, de l’unique rédempteur, lui qui nous permet de comprendre le sens vrai et la valeur unique d’une vie libre, d’une vie vraiment humaine.
Nous votons pour la liberté aujourd’hui ? Alors, ouvrons aussi notre cœur à ce Cœur ouvert, pour que, par la foi et l’amour, notre cœur à son tour ouvert, rayonne autour de nous de l’unique liberté que seul Dieu peut donner.
Et ainsi, soyons libres !
Père Jean-Baptiste MOUILLARD

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