Editorial Principal

Vacances, vacances…

Vacances, vacances… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans ses Conférences, Jean Cassien (360-435) rapporte cette anecdote qui peut nous accompagner durant les vacances :
« Saint Jean l’Évangéliste, comme certains s’étaient scandalisés de l’avoir trouvé en train de jouer avec ses disciples, demanda à l’un d’eux qui portait un arc, de tirer une flèche. Lorsque celui-ci l’eut fait plusieurs fois, il lui demanda s’il pourrait continuer toujours. Le tireur répondit que, s’il continuait toujours, l’arc se briserait. Saint Jean fit alors remarquer que, de même, l’esprit de l’homme se briserait s’il ne se relâchait jamais de son application. »
Nos vies ressemblent parfois à cet arc qui ne cesserait de tirer des flèches. L’homme moderne se trouve engagé dans une course de plus en plus rapide. Il ressemble à un arc qui une fois la flèche décochée se retrouve immédiatement bandé par la suivante. Il y a une fatigue corporelle, mais surtout une tension de l’esprit.
Saint Thomas fait remarquer que « de même que la fatigue corporelle se relâche par le repos du corps, de même la fatigue de l’âme se relâche par le repos de l’âme »
Il nous est très facile de savoir ce qui repose notre corps, car la nature attache un plaisir sensible à la satisfaction de nos besoins corporels.
Mais il est plus difficile de savoir ce dont notre âme a le plus besoin ! Pour que l’arc ne se brise (on parle aujourd’hui de Burn out…) il est nécessaire de répondre à ses attentes spirituelles !
Les vacances sont donc une belle manière de vérifier notre croissance dans la vie intérieure.
Qu’avons-nous prévu pour ces deux mois d’été ? Avons-nous laissé à Dieu la possibilité de prendre soin de notre âme ? Si nous n’avons pas encore pensé nos vacances sous cet angle, demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer sur nos besoins spirituels. Demandons Lui de savoir prendre une décision pour les besoins de notre âme. Si nous l’interrogeons, le Paraclet saura bien nous éclairer. Est-ce un temps de retraite en solitude ? Un pèlerinage ? Un temps privilégié avec mon époux ? avec un ami ? La lecture d’un bon ouvrage ?
Puisse ce temps de vacances être ainsi un véritable ressourcement  !

Don Louis Marie DUPORT

Que procure la foi ? : « la vie éternelle »

Que procure la foi ? : « la vie éternelle » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Revenu sur la rive occidentale du Lac, la foule nombreuse est là, au point qu’on l’écrasait. C’est dans ce contexte que Saint Marc dans son évangile nous raconte ce dimanche le double miracle de Jésus. Deux récits imbriqués l’un dans l’autre qui ne sont pas sans points communs : deux figures féminines (une femme et une fillette), les douze années, et surtout la foi qui guide ces démarches.
Jaïre, ce notable chef de synagogue, fait preuve d’une belle vénération et d’une grande confiance envers Jésus. Sa prière révèle une foi profonde. Jésus sensible à la détresse de cet homme l’accompagne dans cette bousculade générale. Voilà qu’une femme atteinte d’hémorragie chronique depuis 12 ans survient, poussée par une foi ardente, pour toucher ne serait-ce que le pan de son manteau. La détresse physiologique et sociale est immense : à la fois la souffrance physique et une paria à éviter. Le contact réussit  : la guérison est instantanée. Elle le ressent physiquement et Jésus réalise que sa puissance a été efficace.
La volte-face de Jésus et la question « qui m’a touché ? » fait craindre à la femme de s’avancer, mais elle ose avouer sa guérison. Jésus, alors que Jaïre est pressé, semble prendre tout le temps nécessaire pour écouter longuement cette femme. La parole de Jésus est libératrice : « ta foi t’a sauvée » et confirme sa demande « je serai sauvée ». C’est bien cela qui nous sauve : la foi. Dans le dialogue initial pour le baptême l’Eglise interroge « que demandez-vous ? » : « la foi ». Puis « que procure la foi ? » : « la vie éternelle ».
Reprenant son chemin, Jésus arrive à la maison de Jaïre et se heurte aux moqueries, aux gémissements, à la non-foi. Après avoir mis tout le monde dehors, dans l’intimité restreinte des parents et de ses trois compagnons il fait un simple geste et prononce cette parole salutaire « Lève-toi ». La guérison est immédiate, la fillette est rendue à la vie. Il manifeste ici son pouvoir sur la mort.
Pour les apôtres qui l’accompagnent il y a de quoi être surpris. En quelques jours Jésus manifeste son pouvoir : sur la mort avec la fille de Jaïre, sur la maladie en rendant la santé à cette femme anonyme, sur le diable en délivrant le possédé de Génésareth de la Légion de démons, sur les éléments en calmant la mer et la tempête d’une simple parole… il y a de quoi réfléchir sur leur maître : « Qui est-il celui-là ? »
Et nous ? Comment nous approchons-nous de Jésus ? De quel salut avons-nous besoin en venant à Lui ? Avec quelle foi demandons lui de nous laisser toucher ? Beaucoup le touchent dans le Saint Sacrement, combien le touchent avec foi si bien qu’Il fasse en nous toutes choses nouvelles ? Il est pleinement Vicorieux.

Don Marc Antoine CROIZE POURCELET

Comptons sur sa Parole !

Comptons sur sa Parole ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Pourquoi Jésus dort-il dans nos tempêtes ? C’est qu’il ne s’impose pas. Il est toujours là dans notre barque, mais quand on lui dit : “laisse-nous mener la barque. Tu étais charpentier, tu n’étais pas marin. Va te reposer, Jésus, nous on prend le gouvernail”.
Jésus ne s’impose que dans des cas exceptionnels. Mais généralement, il nous laisse libre d’essayer de nous y prendre par nous-mêmes, avec toutes nos prétentions de “savoir-faire”, et il attend. Il s’endort en attendant qu’on vienne recourir à Lui. Il savait pourtant bien, en s’engageant sur le lac, que des nuages allaient surgir de derrière les collines, et que la tempête allait éclater. Il était le seul à savoir. Mais il a voulu laisser les apôtres à leur savoir-faire, afin de leur rappeler leurs limites et vers quels dangers peuvent nous porter nos illusions. Alors quand ils l’ont gentiment prié de le laisser faire, il est allé dormir sur un coussin à l’arrière. Il devait en avoir bien besoin, parce que même la tempête ne l’a pas réveillé. Mais dans son sommeil, il devait avoir – mais n’a-t-il pas encore maintenant  ? – une certaine amertume, de voir que l’homme éprouve si peu le besoin de recourir à Lui, qui est pourtant descendu du ciel jusque dans chacune de nos barques, pour se faire tout proche de nous, tout penché sur nous, tout intéressé par la façon dont nous manœuvrons notre gouvernail et notre barque en ce monde dangereusement fluctuant.
« Ils se réjouissent (…) d’être conduits au port qu’ils désiraient » dit le Psaume. L’essentiel, c’est d’arriver à bon port, le ciel. « Il a dit : allons de l’autre bord ! » Ce qu’il a dit, il est capable de l’accomplir (cf Rm 4,21). Sa Parole compte plus que la tempête. Mais alors il faut nous rendre compte que Dieu est toujours proche et qu’il ne demande qu’à nous aider. Le point de départ sera souvent de commencer par se fier à sa Parole. N’est-elle pas à notre disposition ?
Cependant, nous sommes des sourds spirituels, nous n’entendons pas le murmure de l’Esprit-Saint qui coule comme une source au fond de notre cœur pour vivifier en nous la lecture de la Parole de Dieu ; nous sommes des aveugles spirituels, et nous risquons notre ruine spirituelle, engloutis par le monde, parce que nous voulons agir par nous-mêmes en un monde global qui a voulu mondialement se diriger par lui-même sans Dieu. Alors que Dieu est là, dans nos barques (ma personne, ma famille, ma paroisse, mon Eglise, ma France, mon Europe, ce monde qui n’en peut plus de son “savoir-faire”…), Dieu est là, apparemment endormi, mais attentif à nos besoins en attendant qu’on l’appelle à l’aide.
Aussi lorsque Pierre, en voyant que les vagues qui s’approchaient, allaient vraiment être fatales pour le bateau, a enfin lâché son gouvernail pour aller secouer Jésus à l’arrière en lui disant : “au secours, Seigneur!” (non sans lui reprocher son sommeil), alors l’amertume de Jésus est cependant tombée d’un coup. Jésus est Dieu, et quand on l’a mis de côté dans nos vies, il n’est pas comme nous. Il ne dit pas: “je t’avais bien dit, mais tu n’a pas voulu m’écouter, maintenant débrouille-toi.” Lui, il est Jésus, son Nom veut dire : Sauveur, le Dieu Sauveur. Le seul Sauveur, il n’y en a pas d’autres. Il n’y a rien qui sauve en dehors de Lui. Et il est venu pour cela. Jésus sauve toujours dès qu’on l’appelle. Pourvu qu’on l’appelle. Sa voix, sa Parole domine les grandes eaux, la grosse vague de la mort. Comptons sur sa Parole !
Don Laurent LARROQUE

Nous nous battons pour la venue du Royaume de Dieu dans les cœurs.

Nous nous battons pour la venue du Royaume de Dieu dans les cœurs. 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit ». Cette phrase a été prononcée par Satan lui-même à l’adresse de Saint Jean-Marie VIANNEY, appelé également le curé d’Ars. Mise en lien avec l’évangile de ce dimanche, nous pouvons mieux saisir ce que nous attendons tous : l’avènement du royaume de Dieu dans les cœurs de tous les hommes. Nous n’attendons pas un homme providentiel qui pourrait rendre à notre pays sa grandeur d’antan (je pense en particulier aux élections qui auront lieu bientôt dans notre pays), nous ne cherchons pas à créer un monde parfait, mais simplement que le Christ règne dans nos cœurs. Ce faisant, le monde deviendra meilleur. Mais cela nécessite beaucoup de foi puisque ce n’est pas un résultat que nous percevons immédiatement.
Notre Seigneur Jésus dit au chapitre 15 de l’évangile selon saint Luc : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion ». La conversion des pécheurs, voilà ce que nous recherchons et c’est de notre conversion dont il s’agit, ce n’est pas celle du voisin qui fait tant de mal selon nous. Nous rencontrons des difficultés à comprendre cela, car il y a beaucoup de scandales et de mal inqualifiable dont nous sommes témoins régulièrement. Nous voulons les dénoncer avec force et nous avons raison et même le droit de le faire, mais à trop les combattre, nous pouvons oublier que le royaume de Dieu doit venir avant toute chose en nous.
C’est l’objectif essentiel de notre vie. « Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ». Cette graine qui est semée dans nos cœurs grandit alors même que nous souffrons, que nous nous réjouissons, que nous vivons. Dieu opère en nous de belles choses qui nous font faire du bien et hâter la venue du Christ. Chers frères et sœurs, il y a tant de belles choses qui se passent dans nos paroisses et qui ne font pas de bruit !
Le Seigneur fait grandir son royaume dans nos cœurs sans que nous ne nous en apercevions, en silence, discrètement. Continuons inlassablement de nous battre pour que Dieu vienne faire sa demeure en nous !
Don Bruno de LISLE

Libération, libération… !

Libération, libération… ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les 80 ans du débarquement de Normandie font retentir sur les ondes le mot sacré de « Libération » ! Jusque dans nos cœurs, ce mot vibre comme un triomphant hallali devant l’envahisseur et sa funeste idéologie. Libération ! Libération !… comme il est beau ce mot ! A croire que nous sommes faits pour lui et pour la réalité qu’il porte. Mais approfondissons un peu l’histoire, pour mieux en saisir la portée.
Le jour du 6 juin 1944 porte le nom très symbolique de D-day, comme si les anglophones avaient acquis le droit de le nommer. Nommer, c’est-à-dire : posséder.
Vingt ans plus tard, la question se posa de savoir pourquoi le général de Gaulle avait catégoriquement refusé de se rendre aux festivités commémoratives du D-day, en Normandie. Dans ses « Mémoires de guerre », il relata une injonction de Churchill à lui, faite la veille du 6 juin 44 : « De Gaulle, lui lança t-il rigoureusement, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains. »
Voilà pourquoi celui qui fut ensuite devenu Président de la République déclara – pour justifier son absence en Normandie en 1964 – que ce débarquement fut « le prélude à une seconde occupation du pays ». Et déclara ensuite : « En revanche, ma place sera au mont Faron le 16 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement de Provence ». Bon, si prépondérante signifie majoritaire, oui. Deux tiers des soldats étaient français, surtout d’Afrique du Nord, et combattaient dans la fameuse armée B. Mais Algériens, Américains, Canadiens, Marocains, Sénégalais, Tunisiens étaient également présents en grand nombre sur nos plages du sud, l’opération générale elle-même prit le nom d’Anvil (enclume en anglais), avant d’être renommée Dragoon par Churchill lui-même…
Mais cependant le succès militaire des français de l’armée B du général de Lattre de Tassigny en Provence fut tel que le 15 août 1964, le général de Gaulle, pour le commémorer se rendit… à Boulouris ! Car ce succès permit à la fois d’évacuer l’idée d’une occupation transitoire américaine après la Victoire. Il permit aussi au même général de Lattre de co-signer la reddition allemande du 8 mai 45 à Karshorst (en Allemagne, dans un QG russe…) après avoir exigé qu’un drapeau français de fortune, bricolé à la dernière minute avec un bout de drapeau hitlérien rouge, une toile blanche et une serge bleue fut installé in extremis entre les drapeaux russes, anglais et américains. Un drapeau symbole d’une France libre… D’une France – davantage – libre… pour un temps… peut-être…
Alors qu’en ce dimanche se déroulent les élections européennes, après des décennies de grandeurs démocratiques, il nous est bon – disons profitable – d’écouter avec circonspection les voix du passé et celles du présent nous promettant avec une égale conviction ce à quoi nous aspirons tous : la liberté.
Cette Histoire nous dit que la liberté ne procède vraiment que des héros que nous commémorons, ceux-là qui ont versé leur sang, ou qui étaient prêts à le verser concrètement. Seul, je crois, cet héroïsme-là, qui inclut la possibilité de la mort, est digne d’être associé à la promesse véridique de la liberté. Car la possibilité du sang versé par un autre est seul gage d’une recherche authentique du bien des autres, d’une liberté intérieure et de la libération des autres.
Ces lignes s’impriment alors que l’Église universelle célèbre solennellement le Sacré-Cœur de Jésus (vendredi dernier), un cœur transpercé sur la Croix, d’où se répandirent du sang et de l’eau, ce cœur divin du vrai libérateur, de l’unique rédempteur, lui qui nous permet de comprendre le sens vrai et la valeur unique d’une vie libre, d’une vie vraiment humaine.
Nous votons pour la liberté aujourd’hui ? Alors, ouvrons aussi notre cœur à ce Cœur ouvert, pour que, par la foi et l’amour, notre cœur à son tour ouvert, rayonne autour de nous de l’unique liberté que seul Dieu peut donner.
Et ainsi, soyons libres !
Père Jean-Baptiste MOUILLARD

« L’Eucharistie est mon autoroute vers le Ciel »

« L’Eucharistie est mon autoroute vers le Ciel » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Une nouvelle presque ignorée du grand public est survenue il y a quelques jours : le Pape François a approuvé les décrets qui conduiront à la canonisation de Carlo Acutis, jeune italien mort à 15 ans en 2005 des suites d’une leucémie foudroyante et béatifié en 2020 à Assise. Carlo a eu à la fois une vie chrétienne simple et extraordinaire : il était un jeune de son temps, passionné d’informatique et véritable génie dans ce domaine, aimant nouer des amitiés, aimant les animaux et le sport mais Carlo avait compris que la sainteté est le vrai chemin du bonheur. « Être toujours uni à Jésus, tel est le but de ma vie » : originaire d’une famille aisée catholique non pratiquante, il s’est nourri d’une vie de prière très intense, a eu un rayonnement magnifique auprès de son entourage et s’est engagé dans le service des pauvres, notamment des sans- abri de sa ville de Milan.
Son grand secret a été son amour de la Messe. C’était réellement le cœur de sa vie. Voici les mots de sa mère convertie par son fils :
«Grâce à Carlo, j’ai fait la découverte de ma vie parce que j’ai compris que Jésus est réellement présent dans les sacrements, mais surtout dans l’Eucharistie, avant je pensais que c’était un symbole, que c’était des choses symboliques. Au contraire, quand j’ai compris qu’il y avait vraiment cette présence vivante et réelle du Christ, il est clair que ma vie a changé »
Regarder les saints nous aide à mieux regarder Dieu. « L’Eucharistie est mon autoroute vers le Ciel » disait Carlo : l’Eucharistie est le moyen privilégié sans nul autre pareil pour vivre uni à Jésus dans la relation d’alliance qu’il veut entretenir avec nous. Carlo, alors que ses parents ne pratiquaient pas le dimanche s’est mis depuis sa première communion à assister chaque jour à la messe. Sa joie, son rayonnement se nourrissaient par les trésors de grâces qu’il venait puiser dans la Sainte Eucharistie.
En cette fête du Saint-Sacrement, appelée du beau nom de Fête-Dieu, demandons à Dieu, par l’intercession de Carlo Acutis et de tous les saints, une plus grande foi dans le mystère de l’Eucharistie. Non, la messe n’est pas un symbole mais elle actualise la présence réelle et vivante de Jésus. « Il est là » répétait le curé d’Ars en pleurant lorsqu’il montrait le Tabernacle. Offrons à la Sainte Hostie un culte d’adoration, ne nous habituons jamais du grand mystère de la Messe : ne nous lassons pas de venir y puiser les forces dont nous avons besoin pour être des saints. Il n’y a pas d’autre chemin vers le Ciel, il n’y a pas d’autre chemin de joie véritable. Loué soit Jésus-Christ au Saint Sacrement de l’autel !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Contempler la Trinité !

Contempler la Trinité ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Bien qu’intelligible, le mystère de la Trinité n’est pas compréhensible. Nous pouvons nous approcher de ce mystère qui nous a été révélé par le Christ, mais il serait illusoire de prétendre en faire le tour (cum-prehendere : le prendre tout entier en nous ! ). La lumière qui se dégage de ce mystère est si intense qu’elle ne pourra jamais être accueillie tout entière par nos yeux. Nous resterons éblouis.
Or, l’éblouissement provoque sensiblement la même cécité que l’obscurité. Pour cette raison, nous pouvons être tentés de laisser de côté ce mystère de notre foi.
Pour pallier ce danger, l’église nous donne ce dimanche de la Trinité. Elle nous appelle cette semaine à nous faire théologiens ! Ce n’est ni un gros mot, ni illusoire, bien au contraire, être théologien est notre vocation de chrétien.
La théologie est une science qui s’essaye littéralement à « dire Dieu  ». Bien que le langage humain ne soit qu’un balbutiement (en ce sens qu’il échouera toujours à tout dire du divin), il peut néanmoins, lorsque l’intelligence se laisse illuminer par la grâce de l’Esprit Saint, s’approcher du mystère. Or nous sommes tous conviés à prendre part à ce mystère ! Contempler Dieu dans son mystère d’amour est notre vocation !
Ce regard attentif est source d’une joie profonde, parce qu’il nous permet d’intérioriser la présence divine… La contemplation permet de modeler l’âme sur l’objet de sa contemplation. Nous en faisons l’expérience dans notre vie quotidienne : l’enfant cherche à imiter celui qu’il admire, tant et si bien qu’il finit par lui ressembler. C’est vrai aussi dans notre vie spirituelle. Plus nous nous laisserons attirés par la Trinité, plus nous lui ressemblerons ! Quelle joie de réaliser en nous ce pour quoi nous sommes faits. Saint Jean nous le rappelle : « Nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est »
Ce n’est pas un hasard si ce dimanche de la Trinité est célébré juste après la solennité de la Pentecôte. L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a acquis pour nous introduire dans l’amour même de Dieu. Il est cet Esprit du Père et du Fils qui illuminant notre intelligence, nous fait entrer dans la contemplation. «Je leur ai révélé ton nom et le leur révélerai pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux !» Jn17,26
C’est par l’Esprit Saint que nous sommes conduits dans la vérité tout entière, c’est par Lui que nous pouvons voir Dieu tel qu’il est, et ainsi entrer dans l’intimité même de la Trinité !
Laissons Le nous instruire. Accueillons Le pour qu’il nous rende théologiens ! Alors nous serons rendus capables d’aimer comme Dieu aime. Comme le dit Maurice Zundel : « Les trois Personnes divines essentiellement relatives l’une à l’autre constituent l’exemplaire éminent de la vie de la charité. Chacune peut dire à chacune : “Tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi.” (Jn 17, 10) » (Émerveillement et Pauvreté)
Demandons la grâce de ressembler chaque jour un peu plus à ce mystère d’amour que nous ne cessons de contempler !

Don Louis Marie DUPORT

L’Esprit de Vérité

L’Esprit de Vérité 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Tout ce que possède le Père est à moi, dit Jésus ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Jésus, en nous parlant de l’Esprit-Saint, nous introduit aussi dans le mystère de la Trinité : “lorsque Je vous dis que l’Esprit-Saint ne parle pas de lui-même, mais reçoit ce qui vient de moi, c’est parce que cela vient du Père, parce que tout ce que possède le Père est à moi, parce que nous partageons la même éternelle vérité, la même véritable charité, la même bienheureuse éternité, et c’est ce bien que reçoit aussi éternellement l’Esprit-Saint, pour vous le faire connaître maintenant, pour vous introduire dans la Vérité tout entière, que Je suis, que le Père est, que l’Esprit est, lui, l’Esprit de Vérité.”
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). “Le Père m’a envoyé témoigner de la Vérité” (Jn 18,37) : “Je suis la Révélation du Père” (cf Jn 1,17-18). “L’Esprit de Vérité vous fait connaître qui Je suis, il vous fait connaître que JE SUIS.”
C’est le contenu de l’Evangile. “L’Esprit n’a pas de révélation supplémentaire à vous faire : il prend de mon Bien et vous le fait connaître, pour glorifier mon Evangile dans vos cœurs. Il n’a pas de nouvel Evangile à donner, Il glorifie ma Personne, Dieu né de Dieu de toute éternité, venu révéler le Père dans le temps des hommes et faire d’eux des fils.”
L’Esprit-Saint glorifie et vivifie la vérité de l’évangile dans nos cœurs, illuminés par la Foi en la Bonne Nouvelle de Dieu venu en notre chair, illuminés par la Foi en la Vérité, en la Vérité de Jésus, en la Vérité qu’est Jésus.
Et à partir de nos cœurs habités et illuminés par l’Esprit-Saint, le monde peut être illuminé par notre témoignage.
La vérité ne s’impose pas. Elle est reçue par une conviction qui vient de l’intérieur, par une adhésion de l’homme à ce qui devient un beau jour une merveilleuse évidence : la Vérité est venue visiter la terre ! Elle a un visage d’homme : c’est Jésus !
“Oui, dit Jésus, l’Esprit-Saint témoignera de mon identité divine dans vos cœurs, et vous aussi vous témoignerez de mon identité divine, par la lumière et la force de l’Esprit de Vérité dans vos cœurs.”
Ce n’est pas une opinion religieuse parmi d’autres, à relativiser parmi d’autres. C’est la Vérité de Dieu, de la part de Dieu, non des hommes. Certes, la vérité ne s’impose pas, même si son évidence nous habite, par la Lumière de l’Esprit de Dieu en nos cœurs. On la prêche par « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi vibrante, la douceur et la maîtrise de soi. » Ce sont les effets bienheureux de l’Esprit-Saint en nous (2ème lecture).
Si nous produisons au contraire des « fruits de la chair », comme les «  jalousies, divisons, sectarismes », nous sommes des contre-témoins de la Vérité. C’est l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Nous avons la charge de porter au monde la connaissance du vrai Dieu, la charge que son Nom soit connu grâce à nous. Quelle responsabilité ! C’est l’amour de la Vérité jusqu’au mépris de soi.
« Viens Esprit de Vérité, viens Esprit de Lumière, viens Esprit de Feu, viens nous embraser : Témoin véridique, tu nous entraînes à proclamer : Christ est ressuscité ! » C’est la Vérité, universelle et indéfectible, joyeuse et porteuse de Vie, maintenant et pour les siècles des siècles, Amen !
Don Laurent LARROQUE

Proposition de chapelet pour être avec Marie au Cénacle dans l’attente du Saint-Esprit

Proposition de chapelet pour être avec Marie au Cénacle dans l’attente du Saint-Esprit 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Puisque nous sommes en mai, ce mois traditionnellement consacré à la Vierge, je vous propose une prière particulière qui nous permettra à nous aussi d’être « avec Marie au Cénacle dans l’attente du Saint-Esprit ». C’est un chapelet dans lequel, avec les «mystères », nous évoquons les grands moments où le Saint-Esprit a été présent dans l’histoire du salut et avec les dizaines de « Je vous salue Marie », nous demandons, par l’intercession de la Vierge, la grâce de faire l’expérience de ses fruits en nous. Je propose quelques énonciations possibles des mystères :

  1. Dans le premier mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans l’œuvre de la création. « Au commencement,
  2. Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.» (Gn 1, 1-2)
    Nous demandons à l’Esprit Saint qui, au début du monde, sépara la lumière des ténèbres, les eaux de la terre et transforma le chaos en cosmos, de répéter ce miracle dans le monde d’aujourd’hui, dans l’Église et dans notre âme, faisant l’unité là où il y a la discorde, la lumière là où il y a les ténèbres, créant en nous « un cœur nouveau ».
  3. Dans le deuxième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans la révélation. « C’est, portés par l’Esprit Saint, que des hommes [les prophètes] ont parlé de la part de Dieu. » (2 P 1, 21)
    Nous demandons au Saint-Esprit « l’intelligence de la Parole de Dieu ». Inspirées par Dieu, les Écritures respirent maintenant Dieu, le « transpirent ». Nous demandons de pouvoir percevoir dans la Parole de Dieu sa volonté vivante à notre égard dans toutes les circonstances de la vie. Nous demandons, à l’image de Marie, de savoir « accueillir et méditer dans notre cœur » toutes les paroles de Dieu.
  4. Dans le troisième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans l’incarnation. « Marie dit à l’ange : “Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ?” L’ange lui répondit : “L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu”. »
    (Lc 1, 34-35)
    Nous aussi, nous nous demandons trop souvent face à une épreuve ou quelque chose de nouveau que Dieu requiert de nous : « Comment cela se fera-t-il ? Je ne connais pas d’homme », je n’ai pas la capacité en moi, je n’aurai pas la force … La réponse de Dieu est toujours la même : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous. » (Ac 1, 8) Demandons au Saint-Esprit, comme il a formé l’humanité du Christ dans le sein de la Vierge Marie et par elle, l’a donnée au monde, qu’il forme en nous le Christ et nous donne la force de l’annoncer à nos frères.
  5. Dans le quatrième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans la vie de Jésus. «Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus. » (Lc 3, 21-22) « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pour cela qu’il m’a consacré avec une onction et m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres. » (Lc 4, 18)
    Au baptême, Jésus a été oint comme roi, prophète et prêtre. En lui, on recueille le Saint-Esprit comme un parfum dans un vase d’albâtre (saint Ignace d’Antioche) et en lui, l’Esprit Saint « s’est habitué à vivre parmi les hommes » (saint Irénée). Sur la croix, le vase d’albâtre de son humanité a été brisé et le parfum de son Esprit s’est répandu sur le monde. Par l’intercession de Marie, demandons un renouveau de l’onction prophétique, royale et sacerdotale que nous avons reçue à notre baptême. Demandons-lui de nous aider à briser le vase en verre qui constitue notre humanité et notre « moi » pour que nous puissions être « la bonne odeur du Christ » dans le monde.
  6. Dans le cinquième mystère, nous contemplons le Saint-Esprit dans la vie de l’Église. «Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » (Ac 2, 3-4)
    La promesse faite par Jésus avant de monter au ciel s’accomplit : « Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours.» (Ac 1, 5) Depuis ce jour, tout dans l’Église vit et reçoit sa force du Saint-Esprit : les sacrements, la Parole, les institutions. « L’Esprit Saint est, pour le corps du Christ qu’est l’Eglise, ce que l’âme est pour le corps humain » (saint Augustin). Demandons que, par l’intercession de la Vierge Mère, beaucoup s’ouvrent aujourd’hui pour recevoir la grâce renouvelante du baptême dans l’Esprit.
    Père Raniero Cantalamessa O.F.M ; 2019
    Don Marc-Antoine CROIZé-POURCELET

Il existe tant de motifs pour nous haïr, nous ignorer, nous mépriser.

Il existe tant de motifs pour nous haïr, nous ignorer, nous mépriser. 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le commandement du Christ de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés est très beau dans l’idée, mais est bien difficile à mettre en place, car il pointe surtout les personnes que nous n’avons pas envie ou besoin d’aimer. Jésus est venu pour tous les hommes sans exception, les bons et les mauvais. Il cherche la conversion de celui qui se détourne de lui. Et il nous aime tous avec un amour dont nous ne comprenons pas encore les contours. Ainsi dans notre France qui, nous devons certainement le sentir, baisse en humanité, chacun est tenté par un mécanisme bien humain, de se replier sur soi. Ce commandement du Christ devient encore plus d’actualité surtout pour nous catholiques qui le recevons par cet évangile du dimanche. Nous entendons la voix de Dieu nous demander d’être au-delà de la norme, non pas pour nous glorifier, mais pour faire la volonté de notre Père, notre seule priorité : « Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? » Ainsi nous sommes des hommes qui allons à contre-courant de la société. C’est ce que nous pouvons comprendre dans le pré-générique de la série The Chosen. On y voit des poissons qui forment un cercle en nageant. Soudain, un poisson change de couleur et se met à nager à contre-courant. A son exemple, d’autres le suivent et donnent un autre mouvement à ce cercle. C’est ce que nous faisons lorsque nous aimons alors que cela nous est difficile. Notre humanité nous propose de nous venger ? De mépriser ? De dire du mal ? Le commandement du Christ nous invite, quant à lui, à aimer en retour de la haine, à pardonner en retour de l’offense, à mettre l’union alors qu’il y a de la discorde… , car si nous suivons ce qui est facile ou évident de faire pour notre humanité, quelle récompense méritons-nous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

Don Bruno de LISLE

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