Editorial Principal

Savoir où se placer !

Savoir où se placer ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Quand tu es invité, va te mettre à la dernière place ». A défaut d’être plaisante, au moins la consigne est claire. En écoutant cet Evangile, plus besoin de se poser de questions sur l’endroit où nous asseoir ! Pourtant, si la leçon semble limpide elle pourrait cependant être mal comprise ! Non pas sur son contenu, mais sur les motivations qui nous poussent à l’exécuter. Pour pouvoir faire sien cet appel de Jésus, il faut bien comprendre ce qui l’anime. On pourrait chercher la dernière place pour de mauvaises raisons : pour se cacher par exemple… parce qu’on se dévalorise… parce que l’on se mésestime ! Or il ne s’agit pas de nous déconsidérer, mais de nous abaisser.
D’ailleurs, ce n’est pas la dernière place en tant que telle qui importe, puisque comme le remarquait l’abbé Huvelin, cette dernière place est déjà occupée ! « Depuis que Jésus l’a prise, nous n’occuperons plus jamais que l’avant-dernière place ».
Comment comprendre cette invitation du Christ à entrer dans un mouvement d’abaissement volontaire à nos propres yeux, et devant ceux de notre prochain.
Si Jésus nous le commande, c’est parce que cette kénose est nécessaire pour pouvoir trouver « notre place, toute notre place et rien que notre place » (M. l’abbé Guérin). L’humilité vraie, écrivait Evdokimov, est l’art de se trouver exactement à sa place.
Mais pour pouvoir la trouver, il faut, non pas s’y mettre, mais y être installé. Seul le maître du repas connaît suffisamment chacun de ses invités pour les placer correctement. Aussi est-il préférable de lui laisser ce rôle.
« Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : ‘Mon ami, avance plus haut’, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. »
Chers amis, voici pourquoi Jésus nous invite à prendre la dernière place, parce que c’est le meilleur moyen de laisser Dieu nous mettre à la nôtre !
Pour le laisser nous guider, il faut faire taire en nous toutes les ambitions contraires. La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. A vouloir trouver sa place en ce monde tout seul, sans l’aide de Dieu, l’orgueilleux risque d’errer toute sa vie !
Alors, chers amis, soyons de ceux qui écoutent la parole. Imitons le Christ qui s’est abaissé, Lui qui était pourtant de condition divine, et qui dans l’obéissance s’est laissé conduire par l’Esprit Saint tout au long de sa vie !

Don Louis Marie DUPORT

Efforcez-vous et abandonnez-vous

Efforcez-vous et abandonnez-vous 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Quelqu’un demanda à Jésus: “Seigneur, sont-ils peu nombreux ceux qui se sauvent ?” »
Jésus répond par une mise en responsabilité : « Efforcez-vous  », autrement dit : “c’est à vous de décider”. En grec, c’est le mot «  luttez  »  : « la vie est un combat, remporte-le » (Mère Teresa). Saint Augustin le dit ainsi : « Dieu qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi ». Saint Jean-Paul II parlait du secret du bonheur en termes de «  route épuisante et exaltante du don de soi ».
De son côté, Lui, « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tim 2,4). « L’on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu’un seul de ces petits se perde » (Mt 18,14) ; et « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Act 2,21). « C’est si facile de se sauver ! » disait le Curé d’Ars. « Quiconque invoquera le nom du Seigneur ! » Il suffit d’invoquer le Seigneur. Bien sûr, il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur ! » et de « commettre l’injustice » par derrière. Ça c’est : “que de la bouche !” comme on dit. Il faut aussi faire des efforts : « Efforcez-vous ! » Mais ce n’est pas que Jésus dise : “le salut est au bout de vos efforts” ! Il dit au contraire : « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,7). Il dit plutôt  : “arrêtez de compter sur vos forces et apprenez à compter sur les miennes” ! Il dit plutôt : « venez à moi vous tous qui n’en pouvez plus, et moi je vous procurerai le repos. » (Mt 11,28-30). “Abandonnez-vous…”
Oui, “à nous de décider”, il faut la volonté. Au moins la bonne volonté  ; sans elle, c’est Jésus qui ne pourra rien faire. Il ne peut pas vouloir à notre place. Mais sans trop se fixer un résultat, car nous risquons parfois d’être plus exigeants envers nous-mêmes que Jésus qui ne veut que notre amour, pas du résultat. « Sans moi vous ne pouvez rien faire  » : le fruit c’est lui qui le porte en nous : « c’est de moi que vient ton fruit » (Os 14,9). Donc il ne faut pas se situer dans l’effort en continu. La vie chrétienne n’est pas qu’effort et tension. Elle est aussi paix et abandon. « Arrêtez ! et sachez que Moi Je Suis Dieu », dit le Ps 45/46,11. “Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites : arrête-toi un peu et vois que Je suis là et écoute-moi.”
Voici un des grands moyens “d’arrêter”, alors que nous en sommes à la reprise après la pause estivale : une heure d’adoration hebdomadaire (voir annonce sur cette feuille), pour apprendre à “venir à Jésus, nous tous qui peinons et ployons sous le poids du fardeau”, pour compter sur Lui et non pas sur nous, pour “produire le résultat” qu’il veut de nous et non celui que nous nous fixons quelquefois dans une agitation excessive et centrée sur nous-mêmes. « C’est le Seigneur qui fait en moi de grandes choses », dit Marie dans son Magnificat. En la contemplant encore dans son Assomption et sa Royauté au Ciel, demandons-lui la grâce de redire cela avec Elle, dans le temps et l’éternité.

Don Laurent LARROQUE

Allumer le feu !

Allumer le feu ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Sans vouloir faire de Johnny Halliday un porte-parole de la bonne nouvelle, Jésus, deux mille ans avant le chanteur, avait déjà exprimé ce désir : Mettre le feu sur la terre !
Il le voulait d’une manière si intense qu’il souffrait de ne le voir déjà embrasé !
Je suis venu apporter un feu sur la terre et, comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Pourtant cette déclaration ne semble pas vraiment d’actualité ! Si le feu apporte du réconfort à celui qui a froid, une lumière rassurante à celui qui est plongé dans les ténèbres, il peut aussi être, comme nous le voyons malheureusement en ces jours de canicule, la cause de destruction massive ! Nous aimerions tous voir les feux qui ravagent la Gironde et d’autres lieux en France s’éteindre rapidement et définitivement.
Même s’il s’agit d’une analogie pour nous parler de l’amour divin et que, par conséquent, l’image du feu ne peut s’appliquer parfaitement à l’action de l’Esprit-Saint en nous, je crois qu’il faut pourtant assumer cette part de destruction qu’implique la comparaison avec le feu.
D’ailleurs, c’est certainement à dessein que Jésus rajoute : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non je vous le dis, mais bien plutôt la division ».
Alors ! Comment comprendre ses affirmations qui paraissent si surréalistes dans la bouche du Sauveur ?
Pourquoi le Christ semble dire l’inverse de ce qu’il a affirmé auparavant  ?
N’a-t-Il pas déclaré :
« Je ne suis pas venu détruire mais accomplir »
« Je suis venu sauver ce qui était perdu »
« Heureux les artisans de paix »
« Quand vous entrez dans cette maison, dites : ‘Paix à cette maison’… »
Le Christ ne peut se contredire. La différence se comprend par le temps et le lieu. Le Christ n’a jamais dit vouloir instaurer sa paix sur la terre… Tant que nous sommes ici bas, nous sommes encore dans le temps de la grande épreuve. Il y a un combat qui existe, qu’il nous faut mener et qui demeurera jusqu’à la parousie. Le Christ dans cet Evangile nous appelle à choisir entre deux feux qui ne peuvent co-exister tant ils sont opposés. Lorsque l’un gagne du terrain, il détruit l’autre, et réciproquement !
« Deux amours ont donc fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste » résume Saint Augustin.
Dans ce combat, notre âme peut se laisser embraser par l’amour qu’est l’Esprit Saint, ou dévorer par le feu des convoitises qui l’animent !
Alors, laissons le allumer en nous le feu de son amour. Laissons le gagner en nous cette guerre dans laquelle le bon grain est séparé de l’ivraie !
Choisissons la fournaise de l’amour de Dieu puisque c’est la seule à pouvoir nous éclairer et réchauffer notre cœur !
Don Louis Marie DUPORT

Pierre, Saint patron des pêcheurs…

Pierre, Saint patron des pêcheurs… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Si le métier originel de Saint Pierre en fait naturellement la référence pour les pêcheurs, existe-t-il un saint patron des pécheurs ? Pas que je sache. Mais il me semble que tous les saints du ciel pourraient réclamer ce titre car tous, sauf la Vierge Marie, avant nous ici-bas, sont nés pécheurs et ont eu à se convertir. On ne nait pas saint, on le devient. Tous ont bénéficié de la miséricorde, c’est-à-dire du pardon de Dieu. Leur repentir fut tel qu’ils ont radicalement changé de vie. Certains sont de grands pécheurs renommés tel le bon larron à côté de Jésus sur la croix, d’autres semblent avoir échappés à cette laideur telle une sainte Thérèse de Lisieux.
Cependant, même une Sainte Thérèse disait que Dieu lui avait fait davantage miséricorde qu’à Sainte Marie-Madeleine, puisqu’Il avait couru en avant d’elle sur le chemin pour lui éviter les occasions de chute, ce qui est une miséricorde plus grande encore que de pardonner !
Nous aimons ces figures de sainteté et j’espère que beaucoup entretiennent avec eux une belle amitié. Ils nous sont proches au moins par humanité et, plus encore par leurs métiers, leurs charismes, leurs fragilités. Comme nous ils ont eu à souffrir, à se dépasser, à se sacrifier pour de nobles causes… la star de ce week-end, c’est Saint Pierre, patron des pêcheurs et donc de notre petite cité qui fut jadis un simple village autour d’une prud’homie.
Ce qui fait des saints les vraies stars de l’humanité, c’est leur docilité à la volonté de Dieu. Peu à peu, laissant à Dieu la place qui est la sienne, ils ont accompli des merveilles qui les dépassent. Nous avons tous en mémoire les hauts faits d’une mère Térèsa, d’un saint Vincent de Paul, de Saint Martin… et il y en a tant d’autres qui furent les consolateurs de leurs temps. Quelle est cette volonté de Dieu ? Saint Paul nous donne une belle réponse bien concise : Dieu veut (1 Tm 2,4) « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » Pour nous chrétiens, faire la volonté de Dieu ce n’est pas d’abord des grands actes héroïques, c’est surtout se laisser trouver par Lui, Lui donner l’occasion de nous rejoindre, de nous dévoiler son vrai visage et par là de nous sauver.
Après une semaine de mission haute en couleur avec le groupe Anuncio, nous sommes allés à la pêche pour rencontrer les habitants et vacanciers. Mais je crois que c’est surtout Dieu qui part à la pêche. Il a dit jadis à Saint Pierre « je te ferai pêcheur d’hommes ». Laissons le nous trouver, faisons-lui cette joie.

Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

Folie de l’argent

Folie de l’argent 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître, une addiction, comme on dit de nos jours (cf Mt 6,24). « L’argent ne fait pas le bonheur. » On le sait. « Plaie d’argent n’est pas mortelle. » On le sait aussi. Et cependant, combien l’homme est attaché à l’argent ! Il confond la vie et l’argent et croit devoir mourir sans argent. Certes, tant mieux si on n’en manque pas… N’oublions pas de donner le superflu, alors. Un critère concret : donner la dîme de son revenu aux pauvres. Ou même, autre possibilité, venue de l’Evangile (le jeune homme riche)  : le don radical de tout, réservé à ceux qui en ressentent l’appel : « va, vends, donne, viens et suis-Moi ! » Moi, le Christ, l’Unique nécessaire. De toute façon, riche ou pauvre, « le temps se fait court… que ceux qui possèdent, fassent comme s’ils ne possédaient pas vraiment », car on n’est que de passage…
(cf 1Co 7,29-31).
L’Evangile de ce dimanche revient sur notre rapport à l’argent, avec une mise en garde insistante :
« Gardez-vous bien de toute avidité ! » Il y a deux verbes dans le texte grec pour dire « attention, danger ! » La cupidité, l’appât du gain, la mentalité vénale sont des pièges. « Tu es fou », dit Dieu, dans la parabole de ce dimanche, à ceux qui font du désir de gagner toujours plus d’argent le seul but de leur vie ! L’avarice se termine sous l’esclavage d’un démon. Jésus le nomme Mammon, c’est le nom d’un démon. Même dans les derniers combats de la vie, avant de mourir, durant l’agonie (agonie veut dire combat en grec), on peut par avarice, refuser l’héritage de la vie éternelle à cause de ce démon, et hériter de la mort éternelle, dépouillé à jamais de sa dignité de fils de Dieu et de frère du Christ. Or, elles sont là, nos vraies richesses.
On peut même vouloir posséder le monde entier, comme les marchands de notre Babylone la Grande, les nouveaux princes de ce monde (Ap 18,23), mais ruiner son âme pour l’éternité (Mt 16,26). Même ces quelques princes d’aujourd’hui devront bientôt laisser cela à d’autres, qui se disputeront leur héritage jusqu’à s’entretuer. Ainsi va le monde sans l’Evangile.
Mais vous, dit St Paul, arrêtez de vous inquiéter excessivement des choses de cette terre : “si le Christ est ressuscité et monté à la droite du Père, vous êtes citoyens de la Jérusalem céleste. C’est là qu’est votre vie. Laissez un peu plus tomber ces choses de la terre et intéressez-vous à votre vie éternelle ! Elle est déjà commencée !”
L’homme de la parabole de ce dimanche ne songeait pas à son éternité. Pourtant, c’était un homme réfléchi, qui pensait à ce qu’il devait faire, qui savait anticiper et mener ses affaires terrestres. Mais… « tu es fou », dit Dieu, tu n’es pas si réfléchi, en fait. Tu crois que l’intelligence remplace la sagesse. Pas du tout. Beaucoup de gens très intelligents sur cette terre ne sont pas des sages mais des fous. Ils ont oublié une chose si facile à constater et à comprendre  : personne n’est éternel sur cette terre, et « un linceul n’a pas de poches »… Une seule monnaie a cours pour l’autre rive : l’amour. Dommage pour vous, les très riches, qui vivez très à l’aise, car l’argent, c’est sûr, rend la vie bien pratique… Oui, dommage, vous qui croyez follement que cela garantit aussi la vie éternelle… Elle n’est garantie que par la qualité de l’amour de notre cœur (Mt 6,21). « Vous valez ce que vaut votre cœur », disait Jean-Paul II aux jeunes. L’Evangile nous remet devant les vraies valeurs de la vie. Devant la vraie échelle des valeurs. Devant les vraies richesses. Jésus nous a « enrichis par sa pauvreté  » (2Co 8,9), “il nous a rendus sages par sa folie, et forts par sa faiblesse” (cf 1Co 1,23-25). Heureux qui a trouvé la perle sans prix, le Chemin, la Vérité et la Vie.
Don Laurent LARROQ

Ouvre-moi
ta porte pour l’amour de moi

Ouvre-moi
ta porte pour l’amour de moi
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les disciples demandent à Jésus de leur apprendre à prier. Dans la prière, on peut distinguer entre le contenu et la forme, de même que pour recevoir Jésus, la semaine dernière, on voyait deux attitudes complémentaires en Marthe et Marie qui reçoivent respectivement la personne et l’enseignement de Jésus : Marthe s’affaire pour Jésus tandis que Marie se laisse enseigner par lui.
Ainsi, aujourd’hui, Jésus commence par nous livrer le Notre Père. Nous pouvons en effet nous affairer, un peu comme Marthe, pour «  dire beaucoup de paroles à Dieu » ; mais au fond, quelles paroles, plus que celles du Fils bien-aimé, pourraient plaire au Père ? Le début de cet évangile répond à la question que nous nous posons avec les disciples  : Jésus nous ramène au centre, à la simplicité de la prière : il s’agit de laisser prier, avec ses propres paroles, le Fils en nous.
Mais de la même manière que Jésus affirme que « Marie a choisi la meilleure part », il y a quelque chose de sans doute plus important que le contenu de la prière : c’est l’attitude confiante. C’est ce que Jésus exprime par la parabole qui suit. On a l’habitude de désigner cette parabole comme celle de l’ami importun, mais on pourrait aussi faire le parallèle avec la célèbre comptine « Au clair de la lune ». Regardons de plus près ce qui se passe de chaque côté de la porte : un voisin très insistant… et, à l’intérieur, qu’est ce qui fait que la porte s’ouvre  ? quelle raison, quel motif ? Pourquoi finalement céder et se lever au milieu de la nuit ? Dans la comptine, le noctambule demande « ouvre-moi ta porte pour l’amour de Dieu » ; dans la parabole, Jésus dit que si l’amitié n’est pas suffisante pour faire se lever l’ancêtre de Pierrot, c’est au moins à cause du sans-gêne et de l’insistance de l’ami – pour avoir la paix – qu’il se lève.
Ainsi, Jésus tient à nous faire regarder des deux côtés de la porte. Il y a d’une part son invitation à imiter dans la prière l’insistance de l’importun ; il nous pousse à la persévérance, à ne pas hésiter à paraître (à nos yeux, pas à ceux de Dieu) importuns, sûrs dans la foi que la porte finira par s’ouvrir. D’autre part, il nous invite à contempler ce qui fait que Dieu va finir par nous exaucer. Ce n’est pas parce que nous aurons épuisé sa patience, soyons en sûrs. C’est qu’il nous aime comme des fils. Et si les parents, nécessairement imparfaits, aiment suffisamment leurs enfants pour ne jamais leur donner intentionnellement quelque chose de mauvais, combien plus notre Père céleste saura nous donner, et nous donner de bonnes choses ! Même si ce n’est pas exactement ce que j’ai prévu ou demandé, c’est assurément ce qui est bon pour moi aujourd’hui.
Prions donc avec insistance notre Père du ciel qui n’a pas d’autre raison pour nous exaucer que son amour inépuisable et sa patience sans limite pour ses fils et nous serons en temps voulu comblés de ses dons.

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

De qui vais-je être le prochain ?

De qui vais-je être le prochain ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche dans l’évangile, ce maître de la loi pose une excellente question à Jésus : « Maitre, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » N’est-ce pas une très bonne question ? Aujourd’hui sur cette interrogation nous sommes rarement ajustés : soit nous péchons par présomption, pensant spontanément que nous la méritons au moins autant que les autres, soit nous péchons par désespoir, oubliant que Dieu est riche en miséricorde… dans les deux cas nous ne cherchons plus à y tendre, mais nous attendons passivement le dénouement de notre vie.
Le mieux c’est d’écouter Jésus qui nous pose cette question en retour : « Que dit l’Écriture, que vois-tu dans la Loi ? » Avant la présomption ou le désespoir, revenons à l’écriture qui est un guide sûr vers la vie éternelle. La réponse du légiste est approuvée par Jésus, elle reprend ce double commandement de la charité qui récapitule toute la loi et les prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
A l’école de Saint-Paul, nous pensons souvent que c’est la foi et non la loi qui sauve. Ce double commandement -pour être pratiqué à la mesure que Dieu attend de nous- nécessite la foi, nécessite de s’appuyer d’abord sur Lui, pour qu’Il nous donne la force de l’accomplir.
Ce qui est surprenant dans l’évangile c’est que Jésus renverse la deuxième question du légiste : il demandait « qui est mon prochain  » Jésus l’interroge en lui demandant « lequel des trois s’est fait le prochain ? »
Dans notre marche vers la vie éternelle, il ne s’agit pas seulement d’aimer son prochain, il faut encore se faire le prochain des autres. C’est-à-dire que nous devons chercher le salut des autres, en leur permettant d’accomplir ce commandement de l’amour du prochain avec nous-même. Si nous nous dévouons sans compter pour le frère blessé, l’ami à demi-mort, il lui sera plus facile de m’aimer et ainsi de lui obtenir la vie éternelle…
Jésus s’est fait notre prochain, aimable, dévoué, relevant l’humanité mourante à cause de son péché, comme ce bon samaritain. Pourtant cela n’a pas suffi ; il a été rejeté.
Cet été, de qui vais-je être le prochain ? avec qui vais-je redoubler de charité. Qui vais-je aider à mettre en pratique ce commandement pour lui obtenir la vie éternelle ?

Don Marc Antoine CROIZE POURCELET

Si ça peut vous donner envie
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150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus n’a pas seulement institué un groupe de douze apôtres qui a retenu l’attention des générations suivantes, mais il a aussi envoyé 72 disciples à sa suite. L’évangile de ce dimanche nous raconte leur envoi en mission. Comme à la multiplication des pains, Jésus pose un acte prophétique où le nouvel Israël est en train d’être fondé : l’église sera envoyée de toutes les nations pour faire des disciples. Le chiffre 72 rappelle le nombre des peuples recensés par la table des nations en Gn 10. Dieu pourvoit à tout.
Pour nous éclairer au sujet de cet envoi en mission, Le pape François a écrit cette semaine une lettre apostolique desiderio desideravi , de nombreux extraits sont tout simplement à l’image de ce texte : forts inspirants. Bien que le sujet soit la liturgie, les premiers paragraphes abordés par le pape nous stimulent pour la mission. Cette dernière s’enracine dans la célébration des saints Mystères de la vie du Seigneur.
A l’origine de la mission, il y a d’abord le désir de Dieu. Le pape commence ainsi son texte par cette notion qui remet de l’ordre dans notre vie chrétienne : « Personne n’avait gagné sa place à ce repas. Tout le monde a été invité. Ou plutôt : tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux : Il sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque. »
Le pape continue: « Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau. (…) Nous ne devrions pas nous permettre ne serait-ce qu’un seul instant de repos, sachant que tous n’ont pas encore reçu l’invitation à ce repas, ou que d’autres l’ont oubliée ou se sont perdus en chemin dans les méandres de la vie humaine. C’est ce dont je parlais lorsque je disais : « j’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation »
Le but de toute action missionnaire est de préparer la rencontre avec Jésus : « il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville ou localité, où lui même allait se rendre. » Le pape écrit ces mots merveilleux sur cette rencontre : « Si la Résurrection était pour nous un concept, une idée, une pensée ; si le Ressuscité était pour nous le souvenir du souvenir d’autres personnes, même si elles faisaient autorité, comme par exemple les Apôtres ; s’il ne nous était pas donné aussi la possibilité d’une vraie rencontre avec Lui, ce serait comme déclarer épuisée la nouveauté du Verbe fait chair. Au contraire, l’Incarnation, en plus d’être le seul événement toujours nouveau que l’histoire connaisse, est aussi la méthode même que la Sainte Trinité a choisie pour nous ouvrir le chemin de la communion. La foi chrétienne est soit une rencontre avec Lui vivant, soit elle n’existe pas. »
Et le pape renchérit : « La liturgie nous garantit la possibilité d’une telle rencontre. Un vague souvenir de la Dernière Cène ne nous servirait à rien. Nous avons besoin d’être présents à ce repas, de pouvoir entendre sa voix, de manger son Corps et de boire son Sang. Nous avons besoin de Lui. Dans l’Eucharistie et dans tous les Sacrements, nous avons la garantie de pouvoir rencontrer le Seigneur Jésus et d’être atteints par la puissance de son Mystère Pascal. La puissance salvatrice du sacrifice de Jésus, de chacune de ses paroles, de chacun de ses gestes, de chacun de ses regards, de chacun de ses sentiments, nous parvient à travers la célébration des sacrements. Je suis Nicodème et la Samaritaine au puits, l’homme possédé par des démons à Capharnaüm et le paralytique dans la maison de Pierre, la femme pécheresse pardonnée et la femme affligée d’hémorragies, la fille de Jaïre et l’aveugle de Jéricho, Zachée et Lazare, le bon larron et Pierre pardonnés. Le Seigneur Jésus qui, immolé sur la croix, ne meurt plus, et qui, avec les signes de la passion, vit pour toujours, continue à nous pardonner, à nous guérir, à nous sauver avec la puissance des Sacrements. C’est la manière concrète, par le biais de l’incarnation, dont il nous aime. »
Chers frères et sœurs, le pape François nous a donné ici une pépite de lettre apostolique. Puissions nous avoir le désir de lire la suite ! (Vatican.va )
Don Christophe GRANVILLE

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