Editorial Principal

Se faire des amis, pas des ennemis

Se faire des amis, pas des ennemis 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus revient avec insistance sur le thème de l’argent. On a déjà rencontré dernièrement la parabole du riche, qui semble un homme réfléchi pour ses investissements, mais à qui Dieu dit : « tu es fou ! », pas du tout réfléchi, car tu n’as pas investi en vue de Dieu (Lc 12,20-21). Cette fois-ci, Jésus prend l’image d’un intendant véreux qui propose de fausses factures… C’est limite ! Non que Jésus veuille encourager la corruption ! Même si, dans cette parabole, le maître « fait l’éloge » de ce malhonnête. Il est « malhonnête », c’est clairement dit et il ne s’agit pas de louer la malhonnêteté.
Il faut aller à la vraie conclusion, non en rester à la phrase qui suit, qui fait un petit développement sur l’habileté des malhonnêtes, « les fils de ce monde ».
Certes, c’est vrai que les fils de la Lumière ne sont pas aussi habiles pour les choses éternelles que les fils de ce monde, pour se faire toujours plus d’avoir et de pouvoir. Ces fils de ce monde, « le dieu de ce monde, Satan, a aveuglé leur cœur » (2Co 4,4).
Mais bref, ce n’était qu’une parenthèse, un petit développement sur un autre sujet. Il faut donc aller à la vraie conclusion de la parabole, qui est au verset suivant.
Dans le style biblique, on redit toujours plus ou moins la même expression au début et à la fin d’un sujet. Ici c’est : “il faut qu’à mon expulsion de la gérance, je trouve des gens qui m’accueillent.” Et la conclusion : “alors dans ce cas, oui, tu trouveras des gens qui t’accueillent”.
Retirer la gérance, c’est la mort. Expulsé de ce monde où nous ne sommes que des gérants. Il faudra bien que cela arrive un jour. Trouver des gens qui m’accueillent, c’est « dans les demeures éternelles », c’est au Ciel : il faudra que je m’arrange pour qu’en arrivant là-haut, il n’y ait pas que le Dieu Juge et “St Pierre avec ses clés”, mais aussi des « amis » qui plaideront pour moi parce que je leur aurais fait du bien sur la terre.
C’est bon pour tout le monde, quel que soit sa « gérance » terrestre, qu’on en ait peu, ou qu’on en ait beaucoup. Rappelons-nous de la « dîme ».
Mais je crois que Jésus veut dire que c’est vrai particulièrement pour ceux qui, ayant beaucoup de moyens, plus ou moins bien acquis, car – c’est Jésus qui voit les choses comme ça – il semble bien que l’argent soit forcément «  malhonnête  », en ce bas-monde, qui plus, qui moins, mais toujours un petit peu, fatalement… c’est donc particulièrement vrai pour ceux qui, ayant beaucoup de biens, beaucoup de « gérance », pas forcément toujours avec de l’argent très propre, s’arrangeront pour faire du bien sur terre, de sorte de se faire des « amis » et non beaucoup d’ennemis au jour de l’expulsion de ce monde.
Ô riches, vous avez fait beaucoup de jaloux et d’envieux, vous vous êtes faits beaucoup d’ennemis sur la terre car on a estimé, plus ou moins à tort, que toute cette fortune n’était pas que le fruit de votre travail, mais aussi, à part la chance, le fruit du travail de beaucoup d’autres ! Ils seront vos ennemis à plaider contre vous au jour du jugement. Je pense à cet autre intendant qui s’était fait remettre sa dette, malgré une gestion plus que déplorable (60 millions disparus comme ça…), mais qui n’a pas été capable de remettre sa dette à un pauvre compagnon de service : il n’a fait qu’accumuler des ennemis contre lui (Mt 18,29-31).
A moins que… vous vous mettiez à raisonner comme le gérant de la parabole d’aujourd’hui : “je vais m’arranger pour me faire des amis avec mes biens plus ou moins honnêtement acquis : je vais leur faire du bien d’une manière ou d’une autre, et ils plaideront en ma faveur ce Jour-là, même si normalement je risquais fort de ne pas “passer la barre”.
En tout cas, riches ou pas, honnêtes ou pas, faisons du bien tant qu’on en a la possibilité. C’est un calcul louable.
Don Laurent LARROQUE

227 jours de fermeture

227 jours de fermeture 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Victoire ! Depuis cette semaine notre Basilique Notre-Dame de la Victoire a réouvert ses portes à la suite de l’avis favorable émis par la commission de sécurité. Après 227 jours de fermeture nous pouvons enfin renouer avec la liturgie quotidienne sous les voutes rafraichies, éclaircies. Cela fait partie des demandes que l’évêque m’avait faites en me nommant à Saint-Raphaël : restaurer la Basilique. Ce fut une bonne année et demie de préparation des travaux, puis un compte à rebours depuis le début du chantier pour que la fermeture ne soit pas trop longue. Le calendrier a beaucoup dérapé, et nous en sommes désolés.
Il nous reste beaucoup de finitions qui vont encore occasionner quelques désagréments mais nous sommes de nouveau chez nous ! Merci aux autres clochers d’avoir accueilli les paroissiens du centre-ville pendant la fermeture, merci aux prêtres d’avoir supporté une surcharge avec les funérailles, merci aux personnes qui m’ont tant épaulé de leur compétences et disponibilités, merci aux donateurs sans qui rien n’aurait été fait, merci aux entreprises et aux artisans que j’ai côtoyés presque quotidiennement pour le bon déroulement du chantier, sans oublier quelques personnes de la mairie qui ont été des aides précieuses.
J’espère que quand la touche finale sera définitivement terminée, je retrouverai un peu plus de disponibilité pour le cœur de mon activité sacerdotale. Dès que nous aurons une date de fin de chantier nous vous ferons savoir celle de l’inauguration. Cependant vous pouvez déjà venir vous y recueillir et invoquer Notre-Dame de la Victoire pour toutes les grâces que nous demandons pour les paroisses, notre diocèse, nos familles…
A l’école de Saint Luc avec l’évangile de ce dimanche, demandons au Seigneur la grâce d’une confiance infaillible en sa miséricorde, que nous fassions souvent la joie des anges en nous retournant vers notre Père et en implorant son pardon dans la confession. Jusqu’au soir de notre vie nous en aurons toujours besoin. Que Dieu nous donne la persévérance finale, c’est-à-dire la grâce de toujours revenir à lui pour hériter avec les anges et tous les saints du ciel de la béatitude et de la vie éternelle !
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés

« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Puisque nous croyons au Christ, accorde nous la vraie liberté et la vie éternelle ». Cette prière qui donne la tonalité à ce 23ème dimanche du Temps ordinaire fait de notre foi en Jésus-Christ, la porte d’entrée pour le ciel. Autrement dit, c’est parce que nous croyons que nous pouvons espérer voir Dieu. Lorsque nous croyons, nous devenons disciples de Jésus-Christ. Or dans l’évangile de ce dimanche, Jésus lui-même nous donne une condition sine qua non pour être son disciple : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient, ne peut pas être mon disciple ». Ce qui nous semblait facile au début, à nous chrétiens convaincus (donner notre foi dans le Christ, le reconnaitre vrai fils de Dieu) devient subitement très difficile  : sa famille, ses projets, sa sécurité, tout cela, par différentes images, le Christ nous demande d’y renoncer ! Quelle difficulté  ! Quelle exigence de la part de Dieu ! Pour les personnes qui ne sont pas encore saintes, nous voyons bien qu’il nous reste beaucoup de chemin et de progrès pour parvenir à la droiture demandée par le Bon Dieu. C’est pourquoi, il est essentiel pour nous de ne pas juger, d’un coup d’œil, ceux qui ne semblent pas avoir une foi aussi vive que la nôtre. Ce jugement péremptoire nous empêche de devenir de véritables disciples du Christ car nous nous attachons à notre sécurité : je suis un bon chrétien, je vais à la messe le dimanche, je prie régulièrement etc… donc je suis dans les clous, la bonne case ! Au contraire, se reconnaitre soi-même pécheur nous permet de ne pas juger les autres et, par conséquent, d’être accueillants, transmettant ainsi la miséricorde divine. Cet accueil, j’ai pu le constater et même le vivre, est magnifique dans cette paroisse. J’en profite ici pour remercier vivement chacun de vous. J’ai pu admirer l’amour que vous avez pour les prêtres et diacre. Mais je suis « dans les clous, dans la bonne case ». Les jugements que nous portons peuvent aller à l’encontre de personnes qui, de fait, ne vivent pas bien du Christ, qui accomplissent des actes moralement condamnables et graves. A ce moment-là, nous devons nous poser la question suivante : quelle aurait été l’attitude du Seigneur  ? Aurait-il jugé ? Aurait-il condamné ? Jésus est La Vérité et il aurait certainement dénoncé le mal pour annoncer La Vérité, mais pas dans un premier temps. Comme pour la femme adultère disons avec Jésus : « Moi non plus je ne te condamne pas, va et désormais ne pêche plus ».
Don Bruno de LISLE

Savoir où se placer !

Savoir où se placer ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Quand tu es invité, va te mettre à la dernière place ». A défaut d’être plaisante, au moins la consigne est claire. En écoutant cet Evangile, plus besoin de se poser de questions sur l’endroit où nous asseoir ! Pourtant, si la leçon semble limpide elle pourrait cependant être mal comprise ! Non pas sur son contenu, mais sur les motivations qui nous poussent à l’exécuter. Pour pouvoir faire sien cet appel de Jésus, il faut bien comprendre ce qui l’anime. On pourrait chercher la dernière place pour de mauvaises raisons : pour se cacher par exemple… parce qu’on se dévalorise… parce que l’on se mésestime ! Or il ne s’agit pas de nous déconsidérer, mais de nous abaisser.
D’ailleurs, ce n’est pas la dernière place en tant que telle qui importe, puisque comme le remarquait l’abbé Huvelin, cette dernière place est déjà occupée ! « Depuis que Jésus l’a prise, nous n’occuperons plus jamais que l’avant-dernière place ».
Comment comprendre cette invitation du Christ à entrer dans un mouvement d’abaissement volontaire à nos propres yeux, et devant ceux de notre prochain.
Si Jésus nous le commande, c’est parce que cette kénose est nécessaire pour pouvoir trouver « notre place, toute notre place et rien que notre place » (M. l’abbé Guérin). L’humilité vraie, écrivait Evdokimov, est l’art de se trouver exactement à sa place.
Mais pour pouvoir la trouver, il faut, non pas s’y mettre, mais y être installé. Seul le maître du repas connaît suffisamment chacun de ses invités pour les placer correctement. Aussi est-il préférable de lui laisser ce rôle.
« Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : ‘Mon ami, avance plus haut’, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. »
Chers amis, voici pourquoi Jésus nous invite à prendre la dernière place, parce que c’est le meilleur moyen de laisser Dieu nous mettre à la nôtre !
Pour le laisser nous guider, il faut faire taire en nous toutes les ambitions contraires. La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. A vouloir trouver sa place en ce monde tout seul, sans l’aide de Dieu, l’orgueilleux risque d’errer toute sa vie !
Alors, chers amis, soyons de ceux qui écoutent la parole. Imitons le Christ qui s’est abaissé, Lui qui était pourtant de condition divine, et qui dans l’obéissance s’est laissé conduire par l’Esprit Saint tout au long de sa vie !

Don Louis Marie DUPORT

Efforcez-vous et abandonnez-vous

Efforcez-vous et abandonnez-vous 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Quelqu’un demanda à Jésus: “Seigneur, sont-ils peu nombreux ceux qui se sauvent ?” »
Jésus répond par une mise en responsabilité : « Efforcez-vous  », autrement dit : “c’est à vous de décider”. En grec, c’est le mot «  luttez  »  : « la vie est un combat, remporte-le » (Mère Teresa). Saint Augustin le dit ainsi : « Dieu qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi ». Saint Jean-Paul II parlait du secret du bonheur en termes de «  route épuisante et exaltante du don de soi ».
De son côté, Lui, « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tim 2,4). « L’on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu’un seul de ces petits se perde » (Mt 18,14) ; et « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Act 2,21). « C’est si facile de se sauver ! » disait le Curé d’Ars. « Quiconque invoquera le nom du Seigneur ! » Il suffit d’invoquer le Seigneur. Bien sûr, il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur ! » et de « commettre l’injustice » par derrière. Ça c’est : “que de la bouche !” comme on dit. Il faut aussi faire des efforts : « Efforcez-vous ! » Mais ce n’est pas que Jésus dise : “le salut est au bout de vos efforts” ! Il dit au contraire : « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,7). Il dit plutôt  : “arrêtez de compter sur vos forces et apprenez à compter sur les miennes” ! Il dit plutôt : « venez à moi vous tous qui n’en pouvez plus, et moi je vous procurerai le repos. » (Mt 11,28-30). “Abandonnez-vous…”
Oui, “à nous de décider”, il faut la volonté. Au moins la bonne volonté  ; sans elle, c’est Jésus qui ne pourra rien faire. Il ne peut pas vouloir à notre place. Mais sans trop se fixer un résultat, car nous risquons parfois d’être plus exigeants envers nous-mêmes que Jésus qui ne veut que notre amour, pas du résultat. « Sans moi vous ne pouvez rien faire  » : le fruit c’est lui qui le porte en nous : « c’est de moi que vient ton fruit » (Os 14,9). Donc il ne faut pas se situer dans l’effort en continu. La vie chrétienne n’est pas qu’effort et tension. Elle est aussi paix et abandon. « Arrêtez ! et sachez que Moi Je Suis Dieu », dit le Ps 45/46,11. “Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites : arrête-toi un peu et vois que Je suis là et écoute-moi.”
Voici un des grands moyens “d’arrêter”, alors que nous en sommes à la reprise après la pause estivale : une heure d’adoration hebdomadaire (voir annonce sur cette feuille), pour apprendre à “venir à Jésus, nous tous qui peinons et ployons sous le poids du fardeau”, pour compter sur Lui et non pas sur nous, pour “produire le résultat” qu’il veut de nous et non celui que nous nous fixons quelquefois dans une agitation excessive et centrée sur nous-mêmes. « C’est le Seigneur qui fait en moi de grandes choses », dit Marie dans son Magnificat. En la contemplant encore dans son Assomption et sa Royauté au Ciel, demandons-lui la grâce de redire cela avec Elle, dans le temps et l’éternité.

Don Laurent LARROQUE

Allumer le feu !

Allumer le feu ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Sans vouloir faire de Johnny Halliday un porte-parole de la bonne nouvelle, Jésus, deux mille ans avant le chanteur, avait déjà exprimé ce désir : Mettre le feu sur la terre !
Il le voulait d’une manière si intense qu’il souffrait de ne le voir déjà embrasé !
Je suis venu apporter un feu sur la terre et, comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Pourtant cette déclaration ne semble pas vraiment d’actualité ! Si le feu apporte du réconfort à celui qui a froid, une lumière rassurante à celui qui est plongé dans les ténèbres, il peut aussi être, comme nous le voyons malheureusement en ces jours de canicule, la cause de destruction massive ! Nous aimerions tous voir les feux qui ravagent la Gironde et d’autres lieux en France s’éteindre rapidement et définitivement.
Même s’il s’agit d’une analogie pour nous parler de l’amour divin et que, par conséquent, l’image du feu ne peut s’appliquer parfaitement à l’action de l’Esprit-Saint en nous, je crois qu’il faut pourtant assumer cette part de destruction qu’implique la comparaison avec le feu.
D’ailleurs, c’est certainement à dessein que Jésus rajoute : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non je vous le dis, mais bien plutôt la division ».
Alors ! Comment comprendre ses affirmations qui paraissent si surréalistes dans la bouche du Sauveur ?
Pourquoi le Christ semble dire l’inverse de ce qu’il a affirmé auparavant  ?
N’a-t-Il pas déclaré :
« Je ne suis pas venu détruire mais accomplir »
« Je suis venu sauver ce qui était perdu »
« Heureux les artisans de paix »
« Quand vous entrez dans cette maison, dites : ‘Paix à cette maison’… »
Le Christ ne peut se contredire. La différence se comprend par le temps et le lieu. Le Christ n’a jamais dit vouloir instaurer sa paix sur la terre… Tant que nous sommes ici bas, nous sommes encore dans le temps de la grande épreuve. Il y a un combat qui existe, qu’il nous faut mener et qui demeurera jusqu’à la parousie. Le Christ dans cet Evangile nous appelle à choisir entre deux feux qui ne peuvent co-exister tant ils sont opposés. Lorsque l’un gagne du terrain, il détruit l’autre, et réciproquement !
« Deux amours ont donc fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste » résume Saint Augustin.
Dans ce combat, notre âme peut se laisser embraser par l’amour qu’est l’Esprit Saint, ou dévorer par le feu des convoitises qui l’animent !
Alors, laissons le allumer en nous le feu de son amour. Laissons le gagner en nous cette guerre dans laquelle le bon grain est séparé de l’ivraie !
Choisissons la fournaise de l’amour de Dieu puisque c’est la seule à pouvoir nous éclairer et réchauffer notre cœur !
Don Louis Marie DUPORT

Pierre, Saint patron des pêcheurs…

Pierre, Saint patron des pêcheurs… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Si le métier originel de Saint Pierre en fait naturellement la référence pour les pêcheurs, existe-t-il un saint patron des pécheurs ? Pas que je sache. Mais il me semble que tous les saints du ciel pourraient réclamer ce titre car tous, sauf la Vierge Marie, avant nous ici-bas, sont nés pécheurs et ont eu à se convertir. On ne nait pas saint, on le devient. Tous ont bénéficié de la miséricorde, c’est-à-dire du pardon de Dieu. Leur repentir fut tel qu’ils ont radicalement changé de vie. Certains sont de grands pécheurs renommés tel le bon larron à côté de Jésus sur la croix, d’autres semblent avoir échappés à cette laideur telle une sainte Thérèse de Lisieux.
Cependant, même une Sainte Thérèse disait que Dieu lui avait fait davantage miséricorde qu’à Sainte Marie-Madeleine, puisqu’Il avait couru en avant d’elle sur le chemin pour lui éviter les occasions de chute, ce qui est une miséricorde plus grande encore que de pardonner !
Nous aimons ces figures de sainteté et j’espère que beaucoup entretiennent avec eux une belle amitié. Ils nous sont proches au moins par humanité et, plus encore par leurs métiers, leurs charismes, leurs fragilités. Comme nous ils ont eu à souffrir, à se dépasser, à se sacrifier pour de nobles causes… la star de ce week-end, c’est Saint Pierre, patron des pêcheurs et donc de notre petite cité qui fut jadis un simple village autour d’une prud’homie.
Ce qui fait des saints les vraies stars de l’humanité, c’est leur docilité à la volonté de Dieu. Peu à peu, laissant à Dieu la place qui est la sienne, ils ont accompli des merveilles qui les dépassent. Nous avons tous en mémoire les hauts faits d’une mère Térèsa, d’un saint Vincent de Paul, de Saint Martin… et il y en a tant d’autres qui furent les consolateurs de leurs temps. Quelle est cette volonté de Dieu ? Saint Paul nous donne une belle réponse bien concise : Dieu veut (1 Tm 2,4) « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » Pour nous chrétiens, faire la volonté de Dieu ce n’est pas d’abord des grands actes héroïques, c’est surtout se laisser trouver par Lui, Lui donner l’occasion de nous rejoindre, de nous dévoiler son vrai visage et par là de nous sauver.
Après une semaine de mission haute en couleur avec le groupe Anuncio, nous sommes allés à la pêche pour rencontrer les habitants et vacanciers. Mais je crois que c’est surtout Dieu qui part à la pêche. Il a dit jadis à Saint Pierre « je te ferai pêcheur d’hommes ». Laissons le nous trouver, faisons-lui cette joie.

Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET

Folie de l’argent

Folie de l’argent 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître, une addiction, comme on dit de nos jours (cf Mt 6,24). « L’argent ne fait pas le bonheur. » On le sait. « Plaie d’argent n’est pas mortelle. » On le sait aussi. Et cependant, combien l’homme est attaché à l’argent ! Il confond la vie et l’argent et croit devoir mourir sans argent. Certes, tant mieux si on n’en manque pas… N’oublions pas de donner le superflu, alors. Un critère concret : donner la dîme de son revenu aux pauvres. Ou même, autre possibilité, venue de l’Evangile (le jeune homme riche)  : le don radical de tout, réservé à ceux qui en ressentent l’appel : « va, vends, donne, viens et suis-Moi ! » Moi, le Christ, l’Unique nécessaire. De toute façon, riche ou pauvre, « le temps se fait court… que ceux qui possèdent, fassent comme s’ils ne possédaient pas vraiment », car on n’est que de passage…
(cf 1Co 7,29-31).
L’Evangile de ce dimanche revient sur notre rapport à l’argent, avec une mise en garde insistante :
« Gardez-vous bien de toute avidité ! » Il y a deux verbes dans le texte grec pour dire « attention, danger ! » La cupidité, l’appât du gain, la mentalité vénale sont des pièges. « Tu es fou », dit Dieu, dans la parabole de ce dimanche, à ceux qui font du désir de gagner toujours plus d’argent le seul but de leur vie ! L’avarice se termine sous l’esclavage d’un démon. Jésus le nomme Mammon, c’est le nom d’un démon. Même dans les derniers combats de la vie, avant de mourir, durant l’agonie (agonie veut dire combat en grec), on peut par avarice, refuser l’héritage de la vie éternelle à cause de ce démon, et hériter de la mort éternelle, dépouillé à jamais de sa dignité de fils de Dieu et de frère du Christ. Or, elles sont là, nos vraies richesses.
On peut même vouloir posséder le monde entier, comme les marchands de notre Babylone la Grande, les nouveaux princes de ce monde (Ap 18,23), mais ruiner son âme pour l’éternité (Mt 16,26). Même ces quelques princes d’aujourd’hui devront bientôt laisser cela à d’autres, qui se disputeront leur héritage jusqu’à s’entretuer. Ainsi va le monde sans l’Evangile.
Mais vous, dit St Paul, arrêtez de vous inquiéter excessivement des choses de cette terre : “si le Christ est ressuscité et monté à la droite du Père, vous êtes citoyens de la Jérusalem céleste. C’est là qu’est votre vie. Laissez un peu plus tomber ces choses de la terre et intéressez-vous à votre vie éternelle ! Elle est déjà commencée !”
L’homme de la parabole de ce dimanche ne songeait pas à son éternité. Pourtant, c’était un homme réfléchi, qui pensait à ce qu’il devait faire, qui savait anticiper et mener ses affaires terrestres. Mais… « tu es fou », dit Dieu, tu n’es pas si réfléchi, en fait. Tu crois que l’intelligence remplace la sagesse. Pas du tout. Beaucoup de gens très intelligents sur cette terre ne sont pas des sages mais des fous. Ils ont oublié une chose si facile à constater et à comprendre  : personne n’est éternel sur cette terre, et « un linceul n’a pas de poches »… Une seule monnaie a cours pour l’autre rive : l’amour. Dommage pour vous, les très riches, qui vivez très à l’aise, car l’argent, c’est sûr, rend la vie bien pratique… Oui, dommage, vous qui croyez follement que cela garantit aussi la vie éternelle… Elle n’est garantie que par la qualité de l’amour de notre cœur (Mt 6,21). « Vous valez ce que vaut votre cœur », disait Jean-Paul II aux jeunes. L’Evangile nous remet devant les vraies valeurs de la vie. Devant la vraie échelle des valeurs. Devant les vraies richesses. Jésus nous a « enrichis par sa pauvreté  » (2Co 8,9), “il nous a rendus sages par sa folie, et forts par sa faiblesse” (cf 1Co 1,23-25). Heureux qui a trouvé la perle sans prix, le Chemin, la Vérité et la Vie.
Don Laurent LARROQ

Ouvre-moi
ta porte pour l’amour de moi

Ouvre-moi
ta porte pour l’amour de moi
150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les disciples demandent à Jésus de leur apprendre à prier. Dans la prière, on peut distinguer entre le contenu et la forme, de même que pour recevoir Jésus, la semaine dernière, on voyait deux attitudes complémentaires en Marthe et Marie qui reçoivent respectivement la personne et l’enseignement de Jésus : Marthe s’affaire pour Jésus tandis que Marie se laisse enseigner par lui.
Ainsi, aujourd’hui, Jésus commence par nous livrer le Notre Père. Nous pouvons en effet nous affairer, un peu comme Marthe, pour «  dire beaucoup de paroles à Dieu » ; mais au fond, quelles paroles, plus que celles du Fils bien-aimé, pourraient plaire au Père ? Le début de cet évangile répond à la question que nous nous posons avec les disciples  : Jésus nous ramène au centre, à la simplicité de la prière : il s’agit de laisser prier, avec ses propres paroles, le Fils en nous.
Mais de la même manière que Jésus affirme que « Marie a choisi la meilleure part », il y a quelque chose de sans doute plus important que le contenu de la prière : c’est l’attitude confiante. C’est ce que Jésus exprime par la parabole qui suit. On a l’habitude de désigner cette parabole comme celle de l’ami importun, mais on pourrait aussi faire le parallèle avec la célèbre comptine « Au clair de la lune ». Regardons de plus près ce qui se passe de chaque côté de la porte : un voisin très insistant… et, à l’intérieur, qu’est ce qui fait que la porte s’ouvre  ? quelle raison, quel motif ? Pourquoi finalement céder et se lever au milieu de la nuit ? Dans la comptine, le noctambule demande « ouvre-moi ta porte pour l’amour de Dieu » ; dans la parabole, Jésus dit que si l’amitié n’est pas suffisante pour faire se lever l’ancêtre de Pierrot, c’est au moins à cause du sans-gêne et de l’insistance de l’ami – pour avoir la paix – qu’il se lève.
Ainsi, Jésus tient à nous faire regarder des deux côtés de la porte. Il y a d’une part son invitation à imiter dans la prière l’insistance de l’importun ; il nous pousse à la persévérance, à ne pas hésiter à paraître (à nos yeux, pas à ceux de Dieu) importuns, sûrs dans la foi que la porte finira par s’ouvrir. D’autre part, il nous invite à contempler ce qui fait que Dieu va finir par nous exaucer. Ce n’est pas parce que nous aurons épuisé sa patience, soyons en sûrs. C’est qu’il nous aime comme des fils. Et si les parents, nécessairement imparfaits, aiment suffisamment leurs enfants pour ne jamais leur donner intentionnellement quelque chose de mauvais, combien plus notre Père céleste saura nous donner, et nous donner de bonnes choses ! Même si ce n’est pas exactement ce que j’ai prévu ou demandé, c’est assurément ce qui est bon pour moi aujourd’hui.
Prions donc avec insistance notre Père du ciel qui n’a pas d’autre raison pour nous exaucer que son amour inépuisable et sa patience sans limite pour ses fils et nous serons en temps voulu comblés de ses dons.

Portrait de Marthe

Portrait de Marthe 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus était proche d’une famille aisée de Béthanie dont les membres connus sont Marie-Madeleine, Lazare et Marthe. Les nombreux tableaux de la scène de notre évangile ont fait passer à la postérité le nom de Marthe « occupée aux affaires du service », tandis que sa sœur boit à longs traits l’enseignement du Christ. Choquée de la négligence de Marie, Marthe lui reproche son peu d’entrain et s’attire l’exquise remarque de Jésus, blessante uniquement pour qui ne connaît pas la liberté de l’amitié : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour peu de choses. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. » Cette scène laisse entrevoir la simplicité et le naturel de la relation que les deux sœurs entretiennent avec Jésus. S’il a noué avec ses apôtres des liens virils, structurés par son autorité, ses rapports avec la famille de Béthanie rendent un son tout différent.
Marthe semble diriger la maison qui paraît être la sienne. Elle apparaît en premier dans les évangiles et c’est elle qui a une sœur, Marie, qui reçoit Jésus chez elle. Comme dans les versets un peu plus hauts, Marthe est une amie de la paix, faisant descendre sur sa maison la bénédiction divine avec la venue de Jésus.
Marthe est ensuite accaparée par les multiples tâches du service. Le verbe employé là appartient au vocabulaire militaire. Elle est tout entière à son office, la tête ailleurs que d’écouter Jésus. Ce service est précieux, pour Jésus, et probablement pour tous ceux qui ont l’habitude de l’accompagner. Son service est le gouvernement de sa maison qu’elle offre comme un point d’appui tout proche de Jérusalem. Marthe préfigure ainsi les femmes industrieuses qui ont soutenu de multiples façons les apôtres ( on pense à Lydie, la marchande de pourpre de Thyatire établie à Philippe dont le service a permis la fondation de la toute jeune église). Ce service aussi fait référence à celui dont les apôtres vont demander d’être déchargés pour se consacrer à celui de la Parole. La bonne part de Marie, restée au pied de Jésus fait écho à la tentation de Jésus au désert où il réplique à Satan que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
La réponse de Jésus n’est pas un reproche, mais une invitation à ne pas se laisser « troubler » par la situation. Marthe n’est pas exclue de la « bonne part » et son service n’est pas sans valeur. Jésus affirme que la bonne part, c’est la compagnie du Verbe et le partage de la vérité qui a déjà la saveur de la Vie Éternelle.
Les épisodes où Marthe apparaît dans l’évangile de Saint Jean confortent le portrait qui ressort de notre passage de ce dimanche. Elle prend l’initiative de faire prévenir Jésus que Lazare est mort. Elle dialogue avec Jésus et s’appuyant sur la connaissance qu’elle a de Lui, elle est certaine de savoir ce que Jésus aurait pu vouloir. (« Je sais que tout ce que ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera »). Jésus commencera ainsi sa prière, rendant hommage à la foi profonde de Marthe : « Père (…) je savais que tu m’exauces toujours. »
Il ressort de l’évangile que Marthe est une figure de femme résiliente, droite, affirmative. Sa franchise confère à sa profession de foi une limpidité exceptionnelle. Avec des femmes de cette trempe, Jésus laissait ses apôtres et son église entre de bonne mains. Sainte Marthe priez et continuez de veiller sur nous !
Source dictionnaire Jésus, de l’école biblique de Jérusalem

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