Editorial Principal

Ce trésor est la Parole

Ce trésor est la Parole 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Avec ce dimanche, se termine l’enseignement de Jésus en sept paraboles, sur le Règne de Dieu.
Ce Règne a à voir avec la vie concrète des hommes comme en témoigne la volonté délibérée de Jésus d’en faire la catéchèse par des paraboles qui rejoignent l’expérience professionnelle et domestique de son auditoire. Ce n’est donc pas du « prêt-à-porter » ou un « prêt-à-penser », mais du « sur-mesure », à la mesure des oreilles du cœur.
Où et comment arrive ce Règne ? Par l’accueil dans sa vie de la Parole de Dieu (le semeur). Ce règne, le mal ne pourra en empêcher l’avènement (la parabole de l’ivraie) tant est grande la force et la vitalité de la Parole (le grain de sènevé, le levain et la farine). Mais le blé n’est semé et ne pousse que pour être moissonné et la moisson est faite pour donner le froment qui deviendra le pain quotidien. Le Règne s’accomplira définitivement dans un ultime acte de jugement discriminatoire sur le discernement de sa valeur et sa richesse (le trésor et la perle) et entre les bons et les mauvais ( le filet ). « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne dévorent pas, où les voleurs ne percent pas les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6,19-21).
Les paraboles de cette semaine nous posent une triple interrogation : l’Eglise est-elle notre trésor ? Sommes-nous prêts à tout vendre pour suivre le Christ ? Sommes-nous prêts à être jugés par Dieu ? Nous savons bien que nous ne pouvons répondre par l’affirmative sans présomption orgueilleuse. Que comprendre alors ?
Si nous pouvons lire ces paraboles du Royaume comme une exhortation à une authentique vie chrétienne faite d’accueil et d’écoute fructueuse de la Parole malgré les attaques du mal, et comme un appel à cultiver notre jardin à l’instar de Candide en attendant le jour de la moisson, elles nous révèlent aussi le mystère même de Dieu.
Ce maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien et à qui doit s’apparenter le disciple, peut évoquer le Père qui, dans sa volonté de sauver la création originelle issue de sa Parole, envoie son Fils unique mourir et ressusciter afin de rassembler ses enfants dispersés, leur donner l’Esprit de vie et renouveler la face de la terre. Sous cet éclairage, les images utilisées dans ces paraboles (le grain de blé, le moissonneur, le champ, le filet, le trésor…) prennent alors une coloration particulière. Si donc les paraboles du Royaume évoquent le processus de notre croissance spirituelle, elles mettent surtout en relief que l’essentiel, à savoir la vitalité mise en œuvre et le devenir spirituel, échappe à notre maîtrise car c’est œuvre de Dieu et non des hommes. Il nous faut donc pour être disciple du royaume commencer par être scribe, c’est à dire familier et professionnel (celui qui professe) de la Parole de Dieu laquelle n’est pas d’abord un texte ou une voix mais une personne, celle du Christ.

Il y a le bon et le mauvais semeur

Il y a le bon et le mauvais semeur 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dimanche dernier, Jésus se présentait comme le bon semeur. Le semeur de la parole qui fructifie lorsqu’elle est reçue dans un cœur et une intelligence bien disposés. Qu’elle soit bien reçue ou non, cette parole de Dieu est toujours bonne et ne peut produire que de bons fruits. Mais voilà que dans le champ où est semée la parole intervient sournoisement aussi un autre semeur : le semeur de la zizanie, appelée aussi ivraie. Jésus le désigne explicitement comme un ennemi ! « C’est un ennemi qui a fait cela ». Aussi étonnant que cela puisse paraitre, Dieu a donc un ennemi. Il s’agit en effet du diable. Cet ennemi de Dieu ne s’attaque pas pour autant à Dieu directement. Il sait bien qu’il ne pourra pas l’atteindre. En revanche, il s’attaque à ce que Dieu fait. S’il ne peut toucher Dieu, il peut néanmoins intervenir et abimer son œuvre. Ce que Dieu fait de bon par sa parole, le diable sait le fragiliser, le gêner, l’envahir même.
Nous savons donc quoi répondre nous aussi, lorsque nous voyons le champ de Dieu si mal correspondre au bien que nous attendons et espérons de lui. Lorsque nous voulons poser à Dieu la question un brin accusatrice : « Pourquoi y a-t-il tant de mal dans ce monde ? Pourquoi tant de souffrance et d’injustice ? » Nous savons répondre aussi «  c’est un ennemi qui a fait cela ». Cet ennemi est aussi le nôtre et la bataille contre lui nous concerne. Nous devons y prendre part de deux manières. D’une part en acceptant le conseil de Jésus qui est plutôt un ordre et qui est de ne pas prétendre rétablir la justice nous-même. « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : enlevez d’abord l’ivraie… ». Il faut attendre le temps de la moisson et ce délai ne nous appartient pas. En revanche, il nous appartient de faire partie des serviteurs du champ du Seigneur. Il ne s’agit pas de déserter ce champ où ont été mêlés le bon grain et l’ivraie. Et c’est la deuxième manière de combattre cet ennemi, en étant serviteur du Seigneur, soucieux de la croissance du bon grain et de sa moisson. En chérissant cette place de serviteurs, non seulement nous ne risquons pas de devenir nous-mêmes ennemis du Seigneur, mais encore nous en deviendrons véritablement amis : «  Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaitre » (Jean 15,15).

D. Martin PANHARD

Celui qui a des oreilles qu’il entende

Celui qui a des oreilles qu’il entende 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus nous donne aujourd’hui cette parabole du semeur qui va être l’occasion pour nous de renouveler notre manière d’être à l’écoute du Seigneur. Nous entendons souvent des personnes dire : « Dieu je ne l’ai jamais ni vu, ni entendu  » Au contraire, nous le savons, à chaque Messe nous avons la grâce de pouvoir voir Dieu et l’entendre. Mais malheureusement bien souvent nous avons des oreilles et nous n’entendons pas, des yeux et nous ne voyons pas !
Ce récit, nous le connaissons bien parce que nous l’avons souvent entendu. Cet Évangile nous parle d’abord de Dieu et de nous. Il s’agit d’un Dieu qui « sort » parce qu’il a choisi d’ensemencer la terre. Cette semence c’est la Parole de Dieu. Elle nous dit tout l’amour de Dieu pour le monde. Dieu la répand avec une générosité extraordinaire. Il cherche à rejoindre tous les hommes sur tous les terrains, y compris ceux qui se trouvent dans les situations les plus désespérées. Son message de salut doit être proclamé dans le monde entier. Nous n’oublions pas que les paroles de Jésus sont celles de la Vie éternelle.
L’évangile nous parle de quatre terrains différents, le bord du chemin, le sol pierreux, le sol envahi par les mauvaises herbes et enfin la bonne terre. Ces terrains bons ou mauvais, c’est chacun de nous. D’un côté, nous avons l’homme au cœur dur : il refuse la Parole de Dieu car elle ne l’intéresse pas. Le deuxième terrain, c’est celui qui manque de profondeur  : il a accueilli la Parole avec joie, mais un jour, tout s’arrête. Le troisième terrain c’est celui qui est envahi par les mauvaises herbes : c’est lorsque nous nous laissons envahir par les soucis de la vie et la séduction des richesses. Nous avons là des pièges qui nous détournent de Dieu.
Puis nous avons la bonne terre. Le grain peut y prendre racine et se développer. Cette terre c’est l’homme qui reste ouvert à la Parole de Dieu. Il s’en nourrit chaque jour et il la met en pratique dans toute sa vie. Sur un terrain favorable, elle ne peut que produire du fruit. Ces fruits, c’est la conversion, c’est la transformation de toute une vie. Ils sont nombreux ceux et celles qui peuvent dire : « Il a changé ma vie ». Quand l’Esprit Saint est là, le résultat est extraordinaire.
A la suite du Christ, nous sommes envoyés pour être des semeurs de la bonne nouvelle et pour proposer l’Évangile aux hommes qui nous entourent. Nous avons tendance à nous lamenter sur les églises vides alors que les supermarchés sont pleins. Être missionnaire c’est avant tout commencer par écouter la parole que le Seigneur m’adresse chaque jour. Nous pourrions profiter de ce temps d’été, de vacances pour beaucoup, pour prendre le temps chaque jour d’écouter cette parole que Dieu m’adresse.
Mais cette parole ne peut être entendue et gardée pour nous seuls. Après avoir écouté, entendu le Seigneur, il nous faut pouvoir le transmettre aux hommes. Le Christ veut les sauver tous.
Aidez-nous Seigneur à être ces vrais missionnaires. Tout d’abord en nous approchant de votre parole, en l’écoutant, en entendant votre message. Permettez que nous soyons transformés et qu’à notre tour, nous puissions transmettre le message de la Bonne Nouvelle du Salut à tous ceux que nous rencontrerons.

Louer, respecter et servir Dieu

Louer, respecter et servir Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche est une invitation à la Louange ! Du prophète Zacharie en passant pas le psalmiste ou encore Jésus qui proclame la louange du Père, toutes les lectures nous y conduisent ! Et nous connaissons tous cette phrase de saint Ignace de Loyola : « l’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur ». La louange y tient la première place ! Mais comment cela se traduit dans nos vies ? Comment concrètement nous louons le Seigneur et lui rendons notre adoration ? La suite du texte tiré de « principe et fondement des Exercices spirituels » peut nous y aider : « L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé. »
Le moins qu’on puisse dire est que ce texte met de l’ordre dans notre vie ! En effet, en répondant à notre vocation première : louer, respecter et servir Dieu c’est notre âme que nous sauvons. C’est dire combien la louange est nécessaire  ! Et Dieu nous confie toute chose sur la terre pour nous aider à mieux le louer, le respecter et le servir.
Dans la louange de Dieu, nous reconnaissons que tout ce que nous pouvons considérer autour de nous, mais aussi en nous et en Dieu, est bien et bon ! La prière de louange n’est pas l’affaire d’un petit groupe. En effet, entre la prière monacale de l’office divin qui sent l’encens et les veillées de louange à Paray-le-Monial, les sensibilités sont étonnantes dans l’Eglise ! C’est chacun d’entre nous qui est appelé à louer Dieu, et pas tous de la même manière puisque Dieu nous a tous créés différents ! Mais c’est aussi toute l’Eglise, à laquelle notre Baptême nous a intégré, qui est appelée à faire monter auprès de Dieu une prière de Louange par la célébration de la liturgie.
Mais prenons nous vraiment le temps de Louer le Seigneur ? Souvent ce n’est pas le temps qui nous manque, mais l’intérêt. Au fond une question demeure  : Est-ce que Dieu a besoin de nos prières ? La 4ème préface du Temps Ordinaire nous le rappelle : « Tu n’as pas besoin de notre louange et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ, notre Seigneur.  » La prière de louange nous rapproche de Dieu ! Nous pourrions presque dire que ce qui intéresse Dieu c’est celui qui loue, plus que la louange. Nous sommes appelés à nous offrir en sacrifice de louange, la vraie louange à un prix. La vraie louange nous fait sortir de nous et nous conduit au service comme le disait saint Ignace. C’est en sortant de soi, en veillant aux autres qui louent à côté de nous, en veillant à l’unité, que notre louange deviendra un témoignage auprès du monde.
Alors profitons de ce temps de vacances pour donner au Seigneur la louange qui lui revient ! Afin d’élargir notre prière nous pouvons louer sans utiliser les mots habituels : louange, rendre grâce, merci ou amen. Remplaçons les par des expressions nouvelles : je t’admire Seigneur, je t’honore, je te respecte… et soyons précis ! Un beau compliment procure toujours plus de joie que plusieurs généralités hasardeuses. Mais surtout demandons l’assistance de l’Esprit Saint (dans toutes les langues s’il le faut) car nous devons le reconnaître, nous ne savons pas prier comme il faut.
C’est par Lui que notre humilité nous mènera à la Louange.
D. Christophe GRANVILLE

Perdre sa vie… Sérieusement ?

Perdre sa vie… Sérieusement ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’évangile de ce dimanche est assez difficile à écouter tant le Christ se montre exigent  : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi  ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. »
Pourquoi faudrait-il préférer l’amour de Dieu à tout autre affection ? Faut il vraiment perdre sa vie pour la trouver ?
Ces invitations du Christ à ne rien lui préférer et à lui abandonner jusqu’à notre propre vie sont d’autant plus difficiles à accepter à notre époque où la science nous promet l’avènement d’une ère nouvelle dans laquelle la souffrance et la mort seraient bientôt éradiquées.
Cet homme nouveau, forgé du dehors par la science, n’est-t-il pas préférable à cet homme nouveau (au sens de transformé intérieurement par la grâce) que nous annonce saint Paul dans la deuxième lecture ?
Gustave Thibon s’est posé cette question dans le dernier chapitre de l’ignorance étoilée et voici un extrait de sa réponse :

« Supposons un parfait aménagement de la nature et de la société et la mort vaincue. Peut-on rêver, au niveau du profane et du temporel, une situation plus positive ? Y verrez-vous alors le point d’insertion privilégié du surnaturel ? Et rendrez-vous sans restriction, grâce à Dieu, d’avoir permis ce progrès qui nous condamnerait à ne jamais le rejoindre, à ne jamais connaître l’heure nuptiale où, le voile des apparences se déchirant, la foi se dissout dans l’évidence? Ou bien préférerez-vous la croix au paradis artificiel et la mort en Dieu à l’immortalité sans Dieu? La survie du christianisme dépend de notre choix dans cette alternative. Question limite, je le répète, et qui ne sera sans doute jamais posée en termes aussi tranchants, mais qui éclaire d’en haut l’ensemble de nos réactions devant les prodigieuses mutations du monde moderne. Suivant qu’on y répond dans un sens ou dans l’autre, on met son espérance suprême dans l’éternité ou dans l’avenir, on opte pour le Dieu qui s’est fait homme ou pour l’homme qui s’est fait Dieu. »

Or le Christ dans l’Evangile d’aujourd’hui, est clair ! Il nous invite à perdre notre vie (c’est à dire à accueillir la mort), pour pouvoir la garder (c’est à dire recevoir une vie nouvelle)… Il nous invite pour reprendre les mots de Thibon, à préférer « la réalité invisible d’une éternité sans avenir » au « mirage éclatant d’un avenir sans éternité. »
La prière de Saint François d’Assise se termine ainsi : « O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, (…) Car (…) c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
Puisque seule la résurrection nous plonge dans cette vie nouvelle que le temps ne peut nous donner, il s’agit pour nous de rejeter une immortalité qui nous priverait de l’éternité !
Puissions nous dire « oui » à cette parole de Dieu : Oui, Seigneur, je veux bien aller jusqu’à perdre ma vie pour qu’elle soit totalement revivifier en Toi !
Comme le dit le Credo : J’attends la résurrection de la chair et la vie éternelle !
D. Louis-Marie DUPORT

Les cheveux de votre tête sont tous comptés !

Les cheveux de votre tête sont tous comptés ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Voilà une affirmation de Jésus qui fait parfois sourire ceux pour qui ce n’est pas une opération difficile… Il ne s’agit apparemment pas de la nouvelle la plus importante de l’évangile. Savoir que Dieu connait le nombre exact de nos cheveux nous amuse un peu mais ne va peut-être pas changer notre vie. On préfère poursuivre un peu la lecture de l’évangile à la recherche d’une information plus existentielle. Pourtant, si Jésus a pris la peine de le dire et si l’évangile le conserve si précieusement, c’est peut-être que cette parole n’est pas si anodine. A y regarder de plus près, on peut en tirer les réflexions suivantes.
Premièrement, il y a quelque chose d’infini en moi que je ne connais pas et que Dieu connait parfaitement. Si c’est vrai pour les cheveux, c’est vrai de tout. Chacun est un mystère à ses propres yeux. La profondeur, la hauteur de notre être profond, nous ne pouvons pas les mesurer. Il y a bien quelque chose d’infini en nous. La valeur de nos actes que notre Père voit dans le secret nous échappe mais ne lui échappe pas. « Ton Père voit ce que tu fais dans le secret, il te le revaudra » (Cf. Matthieu 6, 4.6.18).
En second lieu, cet infini qui m’échappe et que Dieu connait ne l’empêche pas de s’intéresser au détail. Chaque cheveu est compté ! Chacun est connu de Dieu. Paradoxalement, ce qui nous parait revêtir le moins d’importance retient l’attention inconditionnelle de Dieu. Parfois nous nous cachons à nous-même ce qui est important pour nous alors qu’en toute honnêteté la perte des cheveux, par exemple, peut devenir un traumatisme. Quant à Dieu, il assume parfaitement que c’est important. Chaque détail de nous-même compte. Et Dieu le prend en charge paternellement.
Quant à nous, ayant entendu notre vocation : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ! » (Matthieu 5, 48), comment pouvons-nous nous en inspirer pour mieux nous aimer les uns les autres ? Si Dieu nous aime ainsi nous devons, nous aussi, aimer de la même manière. Savons-nous considérer l’infini en chaque personne ? Savons-nous ne pas enfermer les gens dans des cases ou des catégories ? Pouvons-nous remarquer chez chacun quelque chose qui nous dépasse et nous en émerveiller ? Sommes-nous également capables de porter attention aux mêmes personnes dans le détail ? Sans dire trop vite que ça n’a pas d’importance ? Car Dieu lui-même y accorde certainement beaucoup d’importance !
Savoir que nos cheveux sont tous comptés est finalement assez bouleversant puisque cela dit quelque chose de la façon dont Dieu nous aime et indique donc aussi la façon dont nous sommes appelés à aimer !
D. Martin PANHARD

Présence Réelle et Communion

Présence Réelle et Communion 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin »
Après le sommet Eucharistique du Jeudi-Saint, nous nous retrouvons pour une grande fête de l’Eucharistie, celle du Saint Sacrement, Corps et Sang du Christ. C’est Jésus lui-même qui se donne en nourriture essentielle de notre vie. Le curé d’Ars disait : « Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin ».
L’Évangile nous propose un extrait du long discours sur le Pain de vie. C’était après la multiplication des pains près du lac de Tibériade. Jusque-là, Jésus avait demandé à ses auditeurs de croire en sa parole. Aujourd’hui, Il franchit un nouveau pas dans la révélation de sa personne. Ce pain dont Il parle, Il dit que c’est lui-même « pain vivant » ; Il dit aussi que c’est « sa chair donnée pour la vie du monde ». Il annonce ainsi sa mort qu’II présente comme don de la Vie éternelle au monde.
Le Pain descendu du ciel, c’est donc Jésus lui-même. Sa chair et son sang sont une nourriture qui donne la Vie éternelle. Aujourd’hui comme autrefois, Jésus nous demande de faire un acte de foi. Il faut se nourrir de son enseignement et boire ses paroles. Elles sont celles du Fils qui nous apporte la vie du Père. Mais pour accueillir ce don, il nous faut sortir de nos certitudes et de nos raisonnements humains. Il nous faut avoir un cœur de pauvre, entièrement ouvert à celui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie ».
L’Eucharistie est « Pain de vie ». Cette fête d’aujourd’hui doit raviver notre désir de communion avec Dieu pour « demeurer en Lui et Lui en nous ». A chaque messe, nous célébrons le sacrifice du Christ et sa victoire sur la mort et le péché. Nous rendons grâce à Dieu qui ne cesse de nous combler de ses bienfaits. C’est en Lui que nous trouvons la vraie joie. Malheureusement, nous sommes trop souvent victimes de la routine alors que nous devrions être dans l’émerveillement. Nous entrons dans l’Eucharistie sans transition, sans préparation. Et nous repartons souvent sans avoir pris le temps d’accueillir Celui qui veut faire en nous sa demeure. Et surtout, nous n’avons pas compris que nous sommes envoyés vers le monde pour que le monde puisse s’approcher de ce mystère de Salut.
Il nous faut aujourd’hui retrouver la force du message de l’Évangile.
Quand nous sommes rassemblés pour célébrer l’Eucharistie, c’est vraiment LE moment le plus important de la journée et de toute la semaine.
Que cette bonne nouvelle nous mette dans la joie, l’action de grâce,
et donne un élan nouveau à toute notre vie.
D. Stéphane Pélissier

La Trinité une histoire d’amour

La Trinité une histoire d’amour 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous fêtons ce dimanche la Sainte Trinité. Ce beau mystère nous rappelle non pas ce que Dieu fait, mais ce qu’il est, sa nature même. Si nous en avions un petit aperçu dans le « nous » utilisé dans le livre de la Genèse (Créons l’homme à notre image), c’est avec le Christ que les données sur la Trinité nous sont données.) le Père est Dieu : « il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. » Jean 5,18). Le Fils est Dieu : « Amen, amen je vous le dis : avant qu’Abraham ait existé, moi,
JE SUIS » Jean 8,58). Le Saint-Esprit est Dieu : « de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu 28,19).
Cette progression dans la Révélation est éclairée par la première lettre de Saint Jean où la nature de Dieu nous est dévoilée : « Dieu est Amour  » (1 Jean 4,18). Ce que la première lecture de ce dimanche décrit en nombreuses expressions (Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité), saint Jean le résume en un mot. Nous voyons ainsi que le Seigneur, de la Création à la fête de la Pentecôte cherche à nous faire rentrer de plus en plus dans cette intimité divine. De créature extérieure à Dieu, nous devenons le Temple de l’Esprit, répandu dans nos cœurs. Le Pape Jean Paul II l’affirmait : « Dieu dans son mystère le plus intime n’est pas une solitude, mais une famille qui porte en elle-même la paternité, la filiation et l’essence de la famille qui est l’amour ». La prière du cœur nous fait goûter à cette joie Trinitaire qui est une joie unie au don de soi, à l’ouverture, bref à la relation.
En effet, si nous sommes à l’image de Dieu, ce n’est pas que nous pouvons nous construire nous mêmes, mais parce que nous sommes faits pour être en relation.
Le confinement a été l’occasion de voir en nous des merveilles de générosité et de créativité. Mais il nous a également rappelé la fragilité de notre nature, enclin à l’individualisme. Cette fête de la Trinité nous rappelle donc cette vocation à l’ouverture à l’autre qui est d’abord du Ciel avant d’être une caractéristique de notre humanité. Nous sommes faits pour l’Autre qui est Dieu et l’autre, notre prochain. Et pour aller encore plus, de cette communion nait la mission. En effet si le Bien se diffuse de soi, la Charité grandissante nous poussera à aller au dehors de nous-mêmes. C’est aussi ça la Sainte Trinité. Elle nous entraîne à aller vers ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas et qui n’aiment pas le Seigneur. Puissions nous nous confier à Jésus, en ce dimanche afin « qu’il purifie notre mal être et notre mal aimer et le transforme en amour vrai et authentique » (Benoit XVI). C’est ainsi que nous goûterons « le mystère d’un Dieu qui ne cesse de nous créer, de nous racheter, de nous sanctifier (…) et qui donne, à chaque créature qui l’accueille, de refléter un rayon de sa beauté, de sa bonté et de vérité» (Pape François). Terminons chers frères et sœurs par cette magnifique phrase de saint Paul reprise dans la liturgie de la messe : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous » (2 Co 13, 13).
D. Christophe GRANVILLE

L’action vivifiante de l’Esprit

L’action vivifiante de l’Esprit 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Aujourd’hui nous fêtons la descente de l’Esprit Saint sur les apôtres, mais plus largement sur l’Eglise tout entière. Cela veux dire que c’est tout le peuple de Dieu qui reçoit ce don pour qu’Il nous donne un accès au Père, dans le Christ !
Si Jésus peut affirmer sans crainte : « tout est accompli » (Jean 19,30), c’est parce qu’en remettant l’Esprit, Il sait que même si la sanctification du monde n’est pas encore achevée, elle le sera infailliblement grâce à l’action de l’Esprit Saint ! Par cette remise du Saint Esprit, l’Eglise n’est plus une institution humaine, fragile et changeante, mais une création divine indestructible contre laquelle « les puissances du mal ne peuvent rien (Matthieu 16,18)» !
« L’Esprit habite dans l’Église et dans les cœurs des fidèles comme dans un temple, c’est en eux qu’il prie et qu’il rend témoignage à leur adoption de fils de Dieu. Cette Église, qu’il guide vers la vérité tout entière, qu’il unifie par la communion et le ministère, l’Esprit lui fournit ses moyens d’action et la dirige par la diversité de ses dons hiérarchiques et charismatiques, il l’embellit par ses fruits. Par la vigueur de l’Évangile, il assure sa jeunesse, il la renouvelle sans cesse, il la conduit jusqu’à l’union parfaite avec son Époux. Car l’Esprit et l’Épouse disent au Seigneur Jésus : Viens ! L’Église apparaît ainsi comme « le peuple unifié qui participe de l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint ». (Concile Vatican II – Constitution Lumen Gentium)
Grace à sa présence, chaque fidèle reçoit une force particulière qui le rend capable et disponible pour assumer des entreprises et des fonctions diverses, avantageuses pour renouveler et développer l’Église, selon cette parole : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. Ces charismes, les uns plus éclatants, les autres plus simples et plus communément répandus, doivent être reçus avec action de grâce et réconfort, du fait qu’ils sont principalement adaptés et utiles aux besoins de l’Église. (Constitution Lumen Gentium)
Saint Cyrille de Jérusalem dans ses catéchèses reprend l’épisode de Jésus et de la Samaritaine pour parler de cet action vivifiante de l’Esprit Saint dans l’Eglise. Cette eau que Jésus veut donner à cette femme, qui étanche la soif et qui jaillit en ceux qui la reçoivent pour la vie éternelle n’est autre que l’Esprit Saint (Jean 4,14). Voici ce qu’il en dit : Parce que l’eau est à la base de tout  ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie ; parce qu’en tombant sous une seule forme, elle opère de façon multiforme. ~ Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là, mais en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.
L’Esprit Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, apporte des fruits de justice.
Pour que l’Eglise grandisse, puissions-nous, en recevant ce même Esprit,
le laisser porter en nous le fruit particulier que nul autre que nous ne peut porter !
D. Louis-Marie DUPORT

Dans l’attente de l’Esprit-Saint

Dans l’attente de l’Esprit-Saint 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce 7ème dimanche de Pâques, « coincé » entre l’Ascension et Pentecôte, ressemble un peu au Samedi Saint : les onze apôtres sont dans l’attente. La fébrilité et la peur régnaient au lendemain de la mort du Christ et ce, malgré la triple annonce de la Résurrection faite par Jésus. Là, le contexte est différent : après la Résurrection, ils sont « en grande joie  » (Luc 24,51). Suivant l’ordre explicite de Jésus (Actes 1,4), ils doivent rester à Jérusalem pour y attendre l’Esprit promis à plusieurs reprises. Que font-ils alors ? Ils prient assidûment et choisissent un successeur à Judas (Actes 1, 14.26). La crainte demeurait peut-être encore mais elle ne dominait plus leur cœur.
Depuis le début du confinement, nous faisons aussi l’expérience d’une peur collective et individuelle, la peur d’un virus contagieux, donc la peur de la mort. Ces dix semaines sans pouvoir participer au culte public nous a permis aussi de comprendre davantage la nécessité d’une prière qui soit personnelle et aussi communautaire. Le désir de participer de manière nécessaire à une liturgie paroissiale a été creusé par nos églises aux portes closes.
Dans le Nouveau Testament, la prière solitaire de Jésus est mentionnée à diverses reprises, mais ce n’est pas le cas pour les Apôtres : les auteurs sacrés insistent sur la prière commune de ceux qui suivent le Christ, que ce soit au Cénacle (où l’Esprit Saint leur sera donné) ou au Temple. C’est un enseignement fort pour les baptisés : la vie chrétienne a besoin de cette dimension communautaire de la prière. Prier seul ne suffit pas ! Même les chartreux, champions du silence et de la solitude, sortent sept fois par jour de leur cellule, pour prier ensemble à l’église conventuelle.
La prière commune nous désapproprie quant à la forme et au fond de notre relation à Dieu : nous y prions suivant des règles et avec des mots que nous n’avons pas choisis mais que nous recevons de Dieu, au travers de l’Eglise, avec des racines qui remontent jusqu’à la liturgie juive. Elle nécessite de prendre du temps, tout le temps nécessaire : à quoi bon vivre une messe dominicale en 35 minutes comme cela me fut réclamé un jour ? Elle constitue fréquemment la réponse de Dieu à nos attentes individuelles, à nos soucis du moment : qui n’a jamais trouvé dans la Parole de Dieu proclamée liturgiquement ou dans son commentaire, la lumière recherchée ? Il nous faut prendre les moyens de recevoir ce que Dieu veut nous dire.
Il en va de notre quête spirituelle comme du déploiement de la foi à travers les dogmes depuis la fin de la Révélation, à la mort du dernier apôtre. Cela concerne l’Eglise et au-delà même tous nos frères : « l’Esprit, qui repose sur l’Eglise depuis les origines, lui fait prononcer au moment opportun les paroles dont le monde a besoin… C’est pourquoi les richesses divines qu’elle possède depuis toujours, elle les prononce lentement, avec des mots humains » (P. Louis LOCHET).
Profitons donc de ces derniers jours du Temps Pascal, avant la Pentecôte, pour redonner un sens et une saveur à notre prière commune, en sachant que Marie y est présente comme elle l’était au milieu des apôtres qui attendaient de recevoir l’Esprit.
D. Stéphane PELISSIER

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