Editorial Principal

Il vendrait du sable à un bédouin !

Il vendrait du sable à un bédouin ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Il vendrait du sable Ă  un bĂ©douin » est une expression bien connue pour dire le talent d’un commerçant qui parviendrait Ă  convaincre un bĂ©douin de lui acheter du sable. C’est un peu ce que fait JĂ©sus qui, ayant l’intention de proposer Ă  boire, ne trouve pas de meilleur endroit qu’un puits. Audacieux ! On aurait pu penser que le dĂ©sert justement Ă©tait un lieu plus appropriĂ© pour intĂ©resser quelqu’un Ă  sa proposition. Sa tentative au Temple de JĂ©rusalem aura peut-ĂȘtre plus surpris que convaincu son auditoire lorsqu’il s’est exclamĂ©
(Jean 7, 37) : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne Ă  moi et il boira ! ». Toujours est-il que nous ne rĂȘvons pas, JĂ©sus en Samarie s’est assis prĂšs d’une source pour proposer Ă  boire. Reconnaissons tout de mĂȘme que c’est un bon endroit pour rencontrer quelqu’un qui a soif !
En rĂ©alitĂ©, l’endroit est particuliĂšrement bien choisi par JĂ©sus. Dans le dĂ©sert, il aurait rencontrĂ© des assoiffĂ©s qui n’auraient pas refusĂ© son eau, quitte Ă  la payer cher, sans rĂ©flĂ©chir. Tandis qu’au bord d’un puits, il rencontre des assoiffĂ©s qui peuvent trĂšs bien lui rĂ©torquer qu’ils se dĂ©brouillent trĂšs bien tout seuls. Comme le lui fait remarquer de surcroit la samaritaine qui, elle, est Ă©quipĂ©e : « Tu n’as rien pour puiser et le puits est profond ». A vrai dire, nous ne ressemblons pas tant Ă  des voyageurs du dĂ©sert prĂȘts Ă  recevoir n’importe quelle offre du Seigneur qu’à cette samaritaine capable de lui dire « non merci  », tellement nous avons l’impression de savoir trouver tout seuls de quoi satisfaire notre soif, quitte Ă  puiser indĂ©finiment. En proposant Ă  boire Ă  cĂŽtĂ© d’un puits, c’est bien nous que cherche JĂ©sus. Pas tant pour nous demander si nous avons soif que pour nous demander ce que nous buvons et si nous ne nous sentons pas un peu usĂ©s de puiser une eau qui laisse la profondeur de notre vie toujours aussi vide. « Oui, mon peuple a commis un double mĂ©fait : ils m’ont abandonnĂ©, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusĂ© des citernes, des citernes fissurĂ©es qui ne retiennent pas l’eau ! » (JĂ©rĂ©mie 2, 13). JĂ©sus sait que nous avons un peu d’eau pour notre corps mais il sait aussi combien nous avons soif. « Comme un cerf altĂ©rĂ© cherche l’eau vive, ainsi mon Ăąme te cherche toi, mon Dieu. Mon Ăąme a soif de Dieu, le Dieu vivant.  » (Psaume 41).
Alors soyons attentifs ! Si le temps du carĂȘme nous est prĂ©sentĂ© comme un temps avec JĂ©sus au dĂ©sert, il y de fortes chances pour qu’il vienne nous rencontrer lĂ  oĂč nous allons boire. Essayons de discerner ce dans quoi nous cherchons habituellement de quoi combler la soif de notre vie. Des choses aussi habituelles ou quotidiennes qu’aller chercher de l’eau. Ce que nous accomplissons machinalement. JĂ©sus est peut-ĂȘtre assis lĂ , pour nous proposer quelque chose de meilleur !
………………………………………………………            D. Martin PANHARD%MCEPASTEBIN%

LumiĂšre du Thabor

LumiĂšre du Thabor 2560 1920 Paroisses de Saint-Raphael

Selon la prĂ©sentation de Matthieu qui diffĂšre de Marc et Luc, JĂ©sus transfigurĂ© apparaĂźt surtout comme le nouveau MoĂŻse, rencontrant Dieu sur un nouveau SinaĂŻ (le Thabor) dans la nuĂ©e. Le visage lumineux, il est assistĂ© des deux personnages de l’Ancien Testament qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de rĂ©vĂ©lations sur le SinaĂŻ. MoĂŻse et Elie personnifient la Loi et les ProphĂštes que JĂ©sus vient accomplir. La voix cĂ©leste ordonne de l’écouter comme le nouveau MoĂŻse et les disciples se prosternent en rĂ©vĂ©rence du MaĂźtre. Quand l’apparition se termine, JĂ©sus reste seul car il suffit comme docteur de la Loi parfaite et dĂ©finitive. Sa gloire n’est d’ailleurs que transitoire car il est aussi le Serviteur souffrant ainsi dĂ©crit par IsaĂŻe : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon Ă©lu en qui mon Ăąme se complaĂźt » (IsaĂŻe 42,1). Les mots du prophĂšte sont presque les mĂȘmes que ceux du PĂšre !
MoĂŻse a Ă©tĂ© choisi par Dieu pour libĂ©rer son peuple de l’esclavage d’Egypte et l’emmener 40 ans au dĂ©sert. Au SinaĂŻ, Dieu Ă©prouve son peuple et le purifie tandis qu’il se rĂ©vĂšle Ă  MoĂŻse en chargeant ce dernier, d’annoncer au peuple la grandeur et les promesses du Dieu unique qui « est celui qui est » (Exode 3,14). Tout notre programme de CarĂȘme est lĂ  ! Dans son humanitĂ©, le Verbe est venu nous libĂ©rer de l’esclavage du pĂ©chĂ© et nous attire au dĂ©sert, poussĂ©s par l’Esprit, pour y ĂȘtre purifiĂ©s et prendre les moyens nĂ©cessaires pour Ă©couter Dieu et le suivre, afin de devenir missionnaire et de l’annoncer au monde ; sur la montagne de la Salette, le 17 septembre 1846, la Vierge a demandĂ© aux deux enfants : « Vous le ferez passer Ă  tout mon peuple ». C’est un Christ glorieux (Thabor) et souffrant (la Passion) que nous devons annoncer !
Il y a moins de trois semaines, 53 d’entre nous Ă©tions sur le mont Thabor pour mĂ©diter ce mĂȘme Evangile. Dans une dĂ©marche de pĂ©nitence et de conversion qui annonçait dĂ©jĂ  le CarĂȘme, chacun a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  laisser la lumiĂšre du Christ venir sur lui. Cela signifie prĂ©senter au Seigneur notre part de tĂ©nĂšbres, ces rĂ©gions de notre ĂȘtre, ces passages de nos vies qui nous font honte. Tous les pĂšlerins pouvaient Ă©crire sur un papier (saint Ignace de Loyola enseignait qu’on se convertit en Ă©crivant, faisant Ă©cho Ă  son expĂ©rience personnelle, par la rĂ©daction des Exercices spirituels), papier sur lequel chacun Ă©crivait une ou plusieurs tĂ©nĂšbres de sa vie, obscuritĂ©s prĂ©sentĂ©es Ă  la lumiĂšre misĂ©ricordieuse du Christ. Tous ces papiers ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s sur les marches obscures et descendantes de la crypte du Thabor. Ils y sont restĂ©s. Chacun est reparti en abandonnant sur ce lieu de lumiĂšre, une part de ses tĂ©nĂšbres. Et si ce CarĂȘme 2020, et si ce dimanche de la Transfiguration Ă©tait pour celui et celle qui lisent ces lignes, l’occasion, le moment de faire la lumiĂšre sur sa vie pour arriver au matin de PĂąques, transfigurĂ© de la gloire et de l’amour de Dieu ?

D. Stéphane PELISSIER

Avec Jésus au désert

Avec Jésus au désert 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

AprĂšs la petite porte du CarĂȘme qu’est le mercredi des Cendres, nous entrons, avec la solennitĂ© de ce dimanche, par la grande porte dans ce temps de conversion. A l’heure oĂč cet Ă©ditorial est Ă©crit, nous ne connaissons pas encore le contenu du message du pape François pour le CarĂȘme 2020, mais seulement son thĂšme : « Laissez-vous rĂ©concilier avec Dieu ». Oui, le CarĂȘme est un temps de grĂące oĂč comme le Christ, nous allons ĂȘtre conduits par l’Esprit. La destination est le dĂ©sert. A la lecture des tentations que JĂ©sus subit, nous dĂ©couvrons que le dĂ©sert n’est pas un lieu de tranquillitĂ©. Le carĂȘme n’est pas une fuite du monde pour prendre du temps pour « soi » ou pour « se retrouver ». Le carĂȘme nous Ă©prouve en nous remettant Ă©nergiquement en face de l’essentiel.
C’est en Ă©tant Ă©prouvĂ©, que se rĂ©vĂšlent notre fragilitĂ© mais aussi nos ressources intĂ©rieures et notre force spirituelle. L’Esprit-Saint nous conduit plus loin que nos propres ressources naturelles comme notre bonne santĂ©, notre courage ou encore notre raison. LĂ  oĂč humainement nous semblons ĂȘtre « Ă  bout », notre Ăąme et la vie de Dieu en elle prend le relais. Son aide passera par sa Parole comme on le voit avec JĂ©sus. JĂ©sus cite la Parole de Dieu de mĂ©moire, il la connaĂźt, il en vit. Cela ne peut que nous interpeler : Pourquoi ne donnerions-nous pas un peu plus de place Ă  la parole de Dieu pendant ce CarĂȘme : se mettre Ă  son Ă©coute et la mĂ©diter ? La Parole de Dieu est vivante, elle nous rejoint. Elle ne repart pas sans porter du fruit.
Les trois tentations de JĂ©sus font aussi rĂ©fĂ©rence aux trois tentations du peuple hĂ©breu dans le dĂ©sert. La faim, oĂč le peuple vient Ă  regretter les oignons et les concombres d’Egypte. La mise Ă  l’épreuve de Dieu lors du manque d’eau Ă  Massa. Et l’adoration du veau d’or. LĂ  oĂč le premier IsraĂ«l a Ă©chouĂ©, JĂ©sus, qui incarne le nouvel IsraĂ«l, inaugure sa victoire dĂ©finitive sur le mal.
ArrĂȘtons-nous plus particuliĂšrement sur la premiĂšre et la deuxiĂšme tentation. JĂ©sus nous invite d’abord Ă  prendre soin de la vie de notre Ăąme et pas seulement de nos appĂ©tits terrestres. Le pain qui remplit notre estomac est nĂ©cessaire ! Mais JĂ©sus rĂ©tablit un ordre dans notre vie. Le fait mĂȘme de parlementer avec le mauvais nous Ă©loigne de l’essentiel : notre relation Ă  Dieu. C’est cela qui prime sur le reste. Sinon, nous ne voyons plus les choses de la terre comme un don de Dieu et nous cherchons sans cesse Ă  combler notre cƓur de choses limitĂ©es. Le diable est plus malin que nous et sa duplicitĂ© nous trompe. Il veut nous Ă©loigner de Dieu et fausser notre regard sur la bontĂ© du Seigneur.
Dans la deuxiĂšme tentation, le Diable emploie Ă©galement la Parole de Dieu !
Il cite le Psaume 91. Plus subtilement, le diable poursuit ses recherches sur JĂ©sus. Est-il le Fils de Dieu, oui ou non ? Le miracle des pierres transformĂ©es en pains aurait fait l’affaire. Mais JĂ©sus n’a pas cĂ©dĂ©. En revanche, si JĂ©sus accepte de se jeter du haut du Temple, il ne pourra rien lui arriver. Surtout s’il est le Fils de Dieu ! Dans cette tentation, on voit pour nous le danger de vouloir employer Dieu Ă  notre service. Dieu n’est pas lĂ  pour subvenir Ă  tous nos manquements comme un super mĂ©decin. La priĂšre n’est pas faite d’abord pour notre bien, mais elle est destinĂ©e Ă  rendre Ă  Dieu l’adoration qui lui revient. Tant mieux si nous en sortons apaisĂ©s, etc… mais ne nous Ă©tonnons pas de ne  pas toujours ĂȘtre sur un petit nuage en sortant de la priĂšre ! Ne nous servons pas de Dieu ou de ses Ɠuvres pour nous. Servons Dieu, le reste nous sera donnĂ© de surcroĂźt. Un danger classique est de trop « psychologiser » la priĂšre alors qu’elle concerne d’abord la vie de notre Ăąme.
Puissions-nous nous porter les uns les autres dans une priĂšre fraternelle tout au long de ce CarĂȘme ! Et laissons-nous nous rĂ©concilier avec Dieu !
D. Christophe GRANVILLE

« JĂ©sus regarde l’humanitĂ© blessĂ©e »

« JĂ©sus regarde l’humanitĂ© blessĂ©e » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers amis,
Pour la 28Ăšme JournĂ©e Mondiale du Malade, notre Pape François vient d’écrire un beau message qui mĂ©riterait d’ĂȘtre retranscrit dans son intĂ©gralitĂ©. En voici cependant quelques extraits qui, je l’espĂšre, vous aideront  Ă  en estimer la valeur.
Le Oape cherche tout d’abord Ă  entrer dans le regard mĂȘme que JĂ©sus pose sur notre humanitĂ© blessĂ©e en commentant Matthieu 11,28  : « Venez Ă  moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et moi je vous soulagerai ». Ces paroles de JĂ©sus indiquent le mystĂ©rieux chemin de la grĂące qui se rĂ©vĂšle aux simples et qui offre un soulagement Ă  ceux qui peinent et qui sont fatiguĂ©s. Ces mots expriment la solidaritĂ© du Fils de l’homme face Ă  une humanitĂ© affligĂ©e et souffrante. (
). JĂ©sus regarde l’humanitĂ© blessĂ©e. Lui, il a des yeux qui voient, qui s’aperçoivent, car ils regardent en profondeur. Il ne s’agit pas d’un regard rapide et indiffĂ©rent, mais qui s’attarde et accueille tout l’homme et tout homme dans sa condition de santĂ©, sans Ă©carter personne, mais en invitant chacun Ă  entrer dans sa vie pour faire une expĂ©rience de tendresse.»
Si JĂ©sus est ainsi capable d’avoir un tel regard, c’est parce qu’il s’est fait faible lui-mĂȘme, faisant ainsi l’expĂ©rience de la souffrance humaine et recevant Ă  son tour le rĂ©confort du PĂšre. De fait, seul celui qui fait personnellement cette expĂ©rience saura ĂȘtre un rĂ©confort pour l’autre.
Le Pape François insiste ensuite sur l’importance d’entrer nous mĂȘme dans ce regard du Christ en prenant en compte toutes les dimensions de la personne malade.
Il apparaĂźt alors nĂ©cessaire de personnaliser l’approche Ă  l’égard du malade, non plus seulement en soignant mais aussi en prenant soin, pour une guĂ©rison humaine intĂ©grale. Lorsqu’elle est malade, la personne ressent que, non seulement son intĂ©gritĂ© physique est compromise, mais aussi ses dimensions relationnelle, intellectuelle, affective et spirituelle. Elle attend donc, en plus des thĂ©rapies, un soutien, une sollicitude, une attention
 en somme, de l’amour. En outre, aux cĂŽtĂ©s du malade, il y a une famille qui souffre et qui demande, elle aussi, rĂ©confort et proximitĂ©.
Puis, s’adressant plus particuliĂšrement aux agents du monde de la santĂ©, le pape rappelle que  toute intervention diagnostique, prĂ©ventive, thĂ©rapeutique, de recherche, de soin et de rĂ©Ă©ducation, s’adresse Ă  la personne malade, oĂč le substantif « personne » prime toujours sur l’adjectif « malade ». Par consĂ©quent, votre action doit tendre constamment Ă  la dignitĂ© et Ă  la vie de la personne, sans jamais cĂ©der Ă  des actes de nature euthanasique, de suicide assistĂ© ou de suppression de la vie, pas mĂȘme quand le stade de la maladie est irrĂ©versible.
(
) La vie doit ĂȘtre accueillie, protĂ©gĂ©e, respectĂ©e et servie, de la naissance Ă  la mort : c’est Ă  la fois une exigence tant de la raison que de la foi en Dieu auteur de la vie. Dans certains cas, l’objection de conscience est pour vous le choix nĂ©cessaire pour rester cohĂ©rents au « oui » Ă  la vie et Ă  la personne. En tout cas, votre professionnalisme, animĂ© par la charitĂ© chrĂ©tienne, sera le meilleur service rendu au vrai droit humain : le droit Ă  la vie. Quand vous ne pouvez pas guĂ©rir, vous pouvez toujours soigner grĂące Ă  des gestes et Ă  des procĂ©dures qui apportent soulagement et rĂ©confort au malade.
Puissions nous rĂ©pondre ensemble Ă  l’invitation de notre Pape, pour que l’Eglise puisse toujours ĂȘtre l’« auberge » du bon Samaritain qu’est le Christ (Luc 10, 34)
Don Louis-Marie DUPORT

« Tu as du prix Ă  mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime »

« Tu as du prix Ă  mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chacun de nous a de la valeur aux yeux de Dieu. Comme il nous le dit lui-mĂȘme : « Tu as du prix Ă  mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime ». Cette parole tirĂ©e du livre d’IsaĂŻe (IsaĂŻe 43, 4) me paraĂźt ĂȘtre l’affirmation implicite contenue dans l’évangile de ce dimanche. En effet, c’est quand il ne vaut plus rien, qu’il est devenu fade, que le sel est jetĂ© dehors. Au contraire donc, quand il ne mĂ©rite pas ce sort, on le garde car il a conservĂ© sa fonction, il a conservĂ© sa valeur. De mĂȘme pour la lumiĂšre, elle a de la valeur, elle est prĂ©cieuse. Bien positionnĂ©e, elle est capable de briller pour tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi, lorsque JĂ©sus dit Ă  ses disciples « vous ĂȘtes le sel de la terre » ou encore « vous ĂȘtes la lumiĂšre du monde », nous comprenons que nous avons chacun, en tant que disciples, une valeur certaine. C’est dĂ©jĂ  un premier sujet de rĂ©flexion et d’émerveillement ! Ailleurs dans l’évangile, JĂ©sus nous parle de talents (Matthieu 25, 14-30). Ce sont les dons variĂ©s que Dieu a donnĂ©s Ă  chacun pour ĂȘtre utilisĂ©s. De telle maniĂšre que l’usage de ces talents produise une valeur supplĂ©mentaire, c’est Ă  dire que les qualitĂ©s exercĂ©es par chacun fassent grandir le bien. De mĂȘme que le sel a la capacitĂ© de rendre appĂ©tissants les aliments et que la lumiĂšre a la capacitĂ© de rendre visible ce qui existe, nous avons cette facultĂ© extraordinaire de faire reconnaitre le monde pour aussi bon et aussi beau qu’il est. VoilĂ  notre valeur  !
Ce n’est pas pour nous mettre Ă  l’épreuve ou pour nous « mettre la pression » que JĂ©sus nous dit « vous ĂȘtes le sel de la terre, vous ĂȘtes la lumiĂšre du monde ». En effet, il ne dit pas « soyez » ou « devenez » le sel et la lumiĂšre mais « vous ĂȘtes ». Ou autrement dit  : « Tu as du prix Ă  mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime ». Mais nous comprenons aussi que cette valeur peut se perdre, qu’elle peut ĂȘtre gĂąchĂ©e. La valeur que nous avons n’est pas garantie par le fait de la conserver mais au contraire par le fait de la donner. Le sel apporte ce qu’il est lorsqu’il est dĂ©posĂ© dans un plat. La lumiĂšre rend service quand elle est mise sur un lampadaire. C’est donc que notre plus grande valeur est notre capacitĂ© Ă  donner ce que nous sommes, c’est-Ă -dire aussi notre capacitĂ© Ă  aimer ! L’amour ne serait-il pas le vĂ©ritable sel de la terre et la vĂ©ritable lumiĂšre du monde ? Nous serons finalement de vĂ©ritables disciples du Christ en apprenant Ă  dire nous aussi Ă  notre prochain : « tu as du prix Ă  mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime » !
Don Martin PANHARD

Allons Ă  la rencontre de la LumiĂšre

Allons Ă  la rencontre de la LumiĂšre 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

QuatriĂšme mystĂšre joyeux du Rosaire, abondamment prĂ©sente dans l’iconographie chrĂ©tienne (dĂšs les annĂ©es 440 dans une mosaĂŻque de Sainte-Marie Majeure Ă  Rome), la PrĂ©sentation de JĂ©sus au Temple a inspirĂ© de trĂšs nombreux artistes (Fra Angelico et Philippe de Champaigne par exemple). Jusqu’à la rĂ©forme liturgique issue de Vatican II, elle clĂŽturait le Temps de la NativitĂ©, 40 jours aprĂšs NoĂ«l, d’oĂč l’usage conservĂ© parfois de garder la crĂšche jusqu’à cette date. Etant une fĂȘte du Christ, elle supplante le Temps Ordinaire quand elle est cĂ©lĂ©brĂ©e un dimanche.
Dans sa cĂ©lĂ©bration, deux thĂšmes ont une grande importance : la rencontre et la lumiĂšre. Les orthodoxes ont un autre nom pour cette fĂȘte, l’hypapante (signifiant en grec, aller au devant). Ils insistent sur la rencontre du vieillard SimĂ©on et de JĂ©sus qui viennent au-devant l’un de l’autre manifestant ainsi la structure essentielle de la liturgie, rencontre de Dieu et de son Peuple pour la cĂ©lĂ©bration de l’Alliance. Nous ne pouvons rencontrer Dieu s’il ne vient d’abord Ă  nous et nous procure, dans l’Esprit, l’élan qui nous mĂšne Ă  lui.
Sa popularitĂ© ne peut se rĂ©sumer Ă  la seule confection des crĂȘpes. Elle est depuis toujours un Ă©vĂšnement majeur de l’histoire du Salut ! CĂ©lĂ©brĂ©e avec faste Ă  JĂ©rusalem dĂšs le 4Ăšme siĂšcle « avec la plus grande liesse, comme si c’était PĂąques » (tĂ©moignage d’EgĂ©rie vers 382), elle devient une solennitĂ© dans tout l’Orient en 542, au dĂ©but de la grande peste de Justinien. Dans l’Eglise romaine, elle apparait un siĂšcle plus tard comme la fĂȘte des chandelles (Chandeleur), sans ĂȘtre forcĂ©ment la christianisation de la fĂȘte paĂŻenne des lupercales, cĂ©lĂ©bration de la fĂ©conditĂ© tombĂ©e alors largement en dĂ©suĂ©tude. Le plus important est que sa cĂ©lĂ©bration commence Ă  l’aurore par une longue procession de pĂ©nitence, Ă  la lueur des cierges, procession reprĂ©sentant le voyage de Joseph, de Marie et de l’enfant JĂ©sus pour aller de BethlĂ©em au Temple de JĂ©rusalem. On bĂ©nit les cierges en insistant sur la victoire de la lumiĂšre sur les tĂ©nĂšbres. Ce sont aussi les mots du vieillard SymĂ©on qui rĂ©sonnent ! A propos de JĂ©sus, il s’exclame « mes yeux ont vu le salut
 lumiĂšre pour Ă©clairer les nations paĂŻennes, et gloire d’IsraĂ«l ton peuple » (Luc 2, 30-32). DĂ©jĂ , Ă  la CrĂšche, les bergers avaient Ă©tĂ© enveloppĂ©s de lumiĂšre (Luc 2,9), l’épitre aux HĂ©breux qualifient Ă  deux reprises les baptisĂ©s, « d’illuminĂ©s » (Hb. 6,4 et 10,32).
EvĂȘque de JĂ©rusalem Ă  partir de 634, saint Sophrone synthĂ©tise tout cela dans un sermon pour la fĂȘte des lumiĂšres : « De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la véritable lumière à la rencontre de ceux qui gisaient dans les ténèbres ; de même, nous, illuminés par ses rayons et tenant en main une lumière visible pour tous, hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière
. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants
 Nous aussi, en embrassant par la foi le Christ venu de Bethléem à notre rencontre, nous qui venions des nations païennes, nous sommes devenus le peuple de Dieu, car c’est le Christ qui est le salut de Dieu le Père. Nous avons vu de nos yeux Dieu qui s’est fait chair. Et nous célébrons sa venue par une fête annuelle pour ne jamais risquer de l’oublier ».
 Don Stéphane PELISSIER

Appel des premiers apĂŽtres

Appel des premiers apĂŽtres 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Notre Ă©vangile de ce dimanche se trouve entre les tentations de JĂ©sus au dĂ©sert et son sermon sur la montagne. Il nous est aussi prĂ©cisĂ© que Jean le Baptiste vient juste d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©, ce qui mettra un terme dĂ©finitif Ă  sa mission. Les barreaux de son cachot remplacent les rives du Jourdain. La solitude de la prison se substitue au bruit des foules qui venaient Ă  lui. Les disciples de Jean-Baptiste ont certainement Ă©tĂ© dispersĂ©s. Parmi eux se trouvaient AndrĂ©. C’est saint Jean qui nous le raconte : « AndrĂ©, le frĂšre de Simon-Pierre, Ă©tait l’un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi JĂ©sus. Il trouve d’abord son frĂšre Simon et lui dit : « Nous avons trouvĂ© le Messie (autrement dit : le Christ). AndrĂ© amena son frĂšre Ă  JĂ©sus »
(Jean 1, 40-43). AprĂšs ce premier contact et l’arrestation de Saint Jean-Baptiste, AndrĂ© et Simon ont rejoint leurs barques et leur vie de pĂȘcheurs. Nous pouvons facilement imaginer la dĂ©ception de ces deux hommes. Leur premier maĂźtre est arrĂȘtĂ©. La vie doit continuer. De plus JĂ©sus avait disparu des yeux des hommes, pendant 40 jours, pour ĂȘtre tentĂ© au dĂ©sert. AndrĂ© et Simon ont donc retrouvĂ© leurs filets de pĂȘche. Lorsque soudain, comme une lumiĂšre jaillissant des tĂ©nĂšbres, les paroles de JĂ©sus rejoignent le cƓur de nos deux frĂšres de sang. « Venez Ă  ma suite et je vous ferai pĂȘcheurs d’hommes. » L’évangĂ©liste nous prĂ©cise que « aussitĂŽt » ils laissĂšrent sur place leurs filets pour suivre JĂ©sus. Ils deviendront les gigantesques apĂŽtres que nous connaissons.
A la lumiĂšre de cet Ă©vangile, nous constatons que la vie chrĂ©tienne a son origine dans le choix de Dieu. « Ce n’est pas nous qui avons aimĂ© Dieu, c’est lui qui nous a aimĂ©s le premier. » Souvent la tĂąche de notre vie chrĂ©tienne ou de notre vocation de fidĂšles baptisĂ©s, religieuse ou sacerdotale peut sembler trop lourde pour nos Ă©paules. En fait il nous faut reconnaĂźtre que sans le Christ nous ne pouvons rien faire. Absolument rien. Le pape François a Ă©crit un petit livre Ă  ce sujet dĂ©but janvier. Notre faiblesse est Ă©galement choisie par Dieu pour la transformer par sa grĂące. Nous pouvons relire cet extrait d’homĂ©lie de saint Jean Chrysostome pour nous aider Ă  renouveler notre regard de foi sur les mystĂ©rieux appels de Dieu pour son Église : Si je disais : « Que le cupide, le voleur, le dĂ©bauchĂ© ou l’adultĂšre n’entre pas dans l’église ! Et que j’en chassais et expulsais tous les pĂȘcheurs, il n’y aurait pas d’excuse, car il faudrait entrer aprĂšs s’ĂȘtre purifiĂ©. » Or en fait je ne dis pas cela mais plutĂŽt : « mĂȘme si tu vis dans la dĂ©bauche, l’adultĂšre, la rapine ou la cupiditĂ©, entre dans l’église, pour apprendre Ă  y mettre fin ! » J’attire et entraĂźne vers moi tout le monde dans les filets que j’ai tendus par la parole, je dĂ©sire attraper ici non seulement les gens en bonne santĂ© mais aussi les malades. Qui se vantera d’avoir un cƓur chaste ? Qui se dĂ©clarera pur de tout pĂ©chĂ© ? Alors n’aie pas honte, parce que tu as pĂ©chĂ©, de t’approcher, mais, pour cette mĂȘme raison, entre donc ! Personne ne dit : « parce que j’ai une blessure, je ne vais pas chercher le mĂ©decin, je refuse mĂȘme les soins » ! C’est prĂ©cisĂ©ment Ă  cause de cette blessure qu’il est plus que jamais nĂ©cessaire d’aller chercher les mĂ©decins et les soins qui fassent effet. Car nous aussi, nous savons pardonner, dans la mesure oĂč nous sommes, nous aussi, sujets Ă  d’autres pĂ©chĂ©s. Si Dieu ne nous a pas donnĂ©, pour nous instruire, des anges, ni n’a fait descendre Gabriel de lĂ -haut pour mener ses troupeaux, mais que parmi ses ouailles mĂȘme, il prend et fait des pasteurs, parmi les brebis mĂȘme, il tire le chef du troupeau, c’est pour que l’on soit enclin Ă  pardonner Ă  ceux dont on a la charge, en songeant Ă  sa propre faiblesse. »
 Don Christophe GRANVILLE

Le vrai sens du sacrifice

Le vrai sens du sacrifice 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu ne demandais ni holocauste ni victime… » : curieuse phrase dans un psaume quand on sait que les psaumes, justement, Ă©taient faits pour ĂȘtre chantĂ©s au Temple de JĂ©rusalem au moment mĂȘme oĂč on offrait des sacrifices !
En fait on voulait dire par lĂ  : je sais, Seigneur, que ce qui compte le plus Ă  tes yeux, ce n’est pas le sacrifice en lui-mĂȘme, c’est l’attitude du coeur qu’il reprĂ©sente. « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime alors j’ai dit : Voici, je viens. »
Toute la Bible est l’histoire d’un long apprentissage et, avec ce psaume 39/40, nous sommes Ă  la phase finale de ce qu’on peut appeler la pĂ©dagogie des prophĂštes. (
)
Au long des siĂšcles, il y a eu une vĂ©ritable transformation, on pourrait dire une conversion du sacrifice. Cette conversion (
) va porter sur le sens des sacrifices : dans la Bible, au fur et Ă  mesure que l’on dĂ©couvre Dieu, les sacrifices vont Ă©voluer. En fait, on pourrait dire : « Dis-moi tes sacrifices, je te dirai quel est ton Dieu ». Notre Dieu est-il un Dieu qu’il faut apprivoiser ? Dont il faut obtenir les bonnes grĂąces ? AuprĂšs duquel il faut acquĂ©rir des mĂ©rites ? Un Dieu courroucĂ© qu’il faut apaiser ? Un Dieu qui exige des morts ? Alors nos sacrifices seront faits dans cet esprit lĂ , ce seront des rites magiques pour acheter Dieu en quelque sorte.
Ou bien notre Dieu est-il un Dieu qui nous aime le premier… un Dieu dont le dessein n’est que bienveillant… dont la grĂące est acquise d’avance, parce qu’il n’est que GrĂące… le Dieu de l’Amour et de la Vie. Et alors nos sacrifices seront tout autres. Ils seront des gestes d’amour et de reconnaissance. Les rites ne seront plus des gestes magiques mais des signes de l’Alliance conclue avec Dieu.
Toute la Bible est l’histoire de ce lent apprentissage pour passer de la premiĂšre image de Dieu Ă  la seconde. C’est nous qui avons besoin d’ĂȘtre apprivoisĂ©s, qui avons besoin de dĂ©couvrir que tout est « cadeau », qui avons besoin d’apprendre Ă  dire simplement « Merci » (Ce que la Bible appelle le «  sacrifice des lĂšvres »). Toute la pĂ©dagogie biblique vise Ă  nous faire quitter la logique du « donnant-donnant », du calcul, des mĂ©rites, pour entrer dans la logique de la grĂące, du don gratuit. Et notre apprentissage n’est jamais fini.
L’ultime Ă©tape de cette pĂ©dagogie des prophĂštes nous prĂ©sentera l’idĂ©al du sacrifice : c’est le service de nos frĂšres. Nous trouvons cela dans les quatre « Chants du Serviteur » qui sont inclus dans le deuxiĂšme livre d’IsaĂŻe. L’idĂ©al du Serviteur qui est l’idĂ©al du sacrifice, c’est « une vie donnĂ©e pour faire vivre  ». Le psaume 39/40 rĂ©sume donc admirablement la dĂ©couverte biblique sur le Sacrifice : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice … Tu as ouvert mes oreilles »  : depuis l’aube de l’humanitĂ©, Dieu « ouvre l’oreille » de l’homme pour entamer avec lui le dialogue de l’amour ; le psaume 39/40 reflĂšte le long apprentissage du peuple Ă©lu pour entrer dans ce dialogue : dans l’Alliance du SinaĂŻ, les sacrifices d’animaux symbolisaient la volontĂ© du peuple d’appartenir Ă  Dieu  ; dans l’Alliance Nouvelle, l’appartenance est totale : le dialogue est rĂ©alisĂ©  ; offrandes et sacrifices sont « spirituels » comme dira Saint Paul ; « Tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit voici, je viens ».
Marie-Noëlle Thabut

Il y a un temps pour tout !

Il y a un temps pour tout ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Cette parole de sagesse tirĂ©e de l’Ancien-Testament (livre de QohĂšleth – ou EcclĂ©siaste, chapitre 3) semble ĂȘtre aussi un des messages du passage d’évangile qui relate le baptĂȘme du Christ. En effet, Jean-Baptiste qui voit venir JĂ©sus Ă  lui dans le Jourdain pour se faire baptiser a cette rĂ©flexion pleine de sens : « C’est moi qui ai besoin d’ĂȘtre baptisĂ© par toi et c’est toi qui viens Ă  moi ! ». JĂ©sus lui-mĂȘme affirme plus loin dans l’évangile (Luc 12, 50) : « Je dois recevoir un baptĂȘme et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! ». Mais en rĂ©alitĂ©, JĂ©sus prend le temps et ne prĂ©cipite pas les choses. Ă  sa mĂšre qui le presse de faire quelque chose pour les invitĂ©s des noces de Cana qui manquent de vin, il rĂ©pond : « mon heure n’est pas encore venue » (Jean 2, 4). Oui, JĂ©sus est venu pour accomplir. Mais accomplir signifie mener Ă  terme un processus qui nĂ©cessite un commencement et un dĂ©veloppement par Ă©tapes avant de parvenir Ă  cet accomplissement. Être baptisĂ© par Jean est pour JĂ©sus une Ă©tape nĂ©cessaire en vue de l’accomplissement de sa mission : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice ». On n’installe pas le toit d’une maison avant les fondations.
En prenant notre humanitĂ© par son incarnation, le Fils de Dieu ne rentre pas seulement dans notre espace humain, il embrasse aussi notre temps. Lui qui est Ă©ternel, il entre dans le temps et compose avec le temps pour accomplir sa mission. Il y a donc pour JĂ©sus aussi un temps pour tout. Un temps pour naitre et un temps pour mourir. Un temps pour ĂȘtre baptisĂ© par Jean et un temps pour laisser jaillir l’eau de son cĂŽtĂ© ouvert et donner un nouveau baptĂȘme dans l’Esprit-Saint. Un temps pour laisser l’Esprit de Dieu descendre sur lui comme une colombe au Jourdain et un temps pour envoyer ce mĂȘme Esprit de Dieu sur les apĂŽtres Ă  la PentecĂŽte sous forme de langues de feu. Un temps pour ĂȘtre plongĂ© lui-mĂȘme dans l’eau du jourdain pour assumer la condition mortelle des pĂ©cheurs et un temps pour marcher sur l’eau et signifier qu’il est dĂ©jĂ  vainqueur de la mort.
Pour nous aussi, en ce qui concerne l’accomplissement de notre vie, il y a un temps pour tout. Le temps ne passe ni trop vite ni trop lentement. Le temps nous est donnĂ© par Dieu, exactement comme nous en avons besoin, pour que puisse s’accomplir sa parole pour nous et en nous. Nous avons le temps pour tout ce qui est nĂ©cessaire. A condition, bien sĂ»r, de faire les choses dans l’ordre ! Et avec notre PĂšre, qui nous donne chaque jour notre pain quotidien !
D. Martin PANHARD

Au-delĂ  des apparences

Au-delĂ  des apparences 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

AprĂšs l’entrĂ©e discrĂšte de Dieu sur Terre, dans une crĂšche, et dans l’intimitĂ© de quelques bergers et de la Sainte Famille, nous fĂȘtons, Ă  l’Epiphanie, la manifestation de JĂ©sus au monde. Cette visite des mages nous aide Ă  approfondir et Ă©largir notre regard sur la crĂšche, puisqu’elle annonce dĂ©jĂ  la dimension universelle du salut, voulue par le Christ, et plus tard portĂ©e par saint Paul. Ces mages viennent honorer le roi des juifs, c’est-Ă -dire un roi qui n’a, a priori, aucune autoritĂ© sur eux ; et pourtant, ils rendent hommage Ă  celui qui rĂ©alise la prophĂ©tie d’IsaĂŻe : « Je fais de toi la lumiĂšre des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s de la terre » (IsaĂŻe 49, 6).
Mais si la nuit de la nativitĂ© semble s’ĂȘtre dĂ©roulĂ©e discrĂštement en JudĂ©e, puisque HĂ©rode lui-mĂȘme n’a pas rĂ©ussi Ă  localiser l’évĂ©nement, les mages nous font dire : « attention, ce qui se passe lĂ  est grand, plus grand que ce qui pourrait sembler ! » MalgrĂ© les apparences, cette naissance Ă  Bethleem a radicalement changĂ© le monde. Les mages viennent ainsi saluer la prĂ©sence de Dieu parmi les hommes, en suivant cette Ă©toile qui leur indique l’endroit oĂč se trouve le roi des juifs. En regardant ces hommes, nous apprenons Ă  entrer, Ă  notre tour, dans ce sentiment de rĂ©vĂ©rence, de vĂ©nĂ©ration, que l’on dĂ©ploie par la vertu de religion, bien loin de la curiositĂ© superstitieuse d’HĂ©rode. Ce sentiment, nous l’éprouvons lorsque nous sommes en prĂ©sence de Dieu, en particulier, lors de nos adorations eucharistiques : l’étoile de l’ostensoir, comme celle des mages, vient nous rappeler que JĂ©sus est lĂ  prĂ©sent. MalgrĂ© la pauvretĂ© du pain de l’hostie, quelque chose de plus grand se passe. Et comme les mages, nous sommes invitĂ©s Ă  dĂ©poser aux pieds de l’enfant JĂ©sus, l’or, l’encens et la myrrhe , c’est-Ă -dire les joies, les priĂšres et les peines qui font notre vie.
Mais les mages nous enseignent surtout que la rencontre avec JĂ©sus change la vie : ils ne repartent pas par le mĂȘme itinĂ©raire, une fois qu’ils ont trouvĂ© et adorĂ© l’enfant. Ils regagnent leur pays par un autre chemin, nous dit l’Evangile. Il y a ainsi un avant et un aprĂšs la rencontre du Christ, lorsque celle-ci est authentique. ReconnaĂźtre JĂ©sus pour ce qu’Il est, Fils de Dieu et Sauveur des hommes, ne peut rester quelque chose d’anodin pour nos existences. C’est souvent exigeant, parce qu’il est toujours difficile de prendre une route nouvelle, mais comme pour les mages, il y a lĂ  la source d’une trĂšs grande joie.

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