Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir

Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir

Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

 

La «Loi» que Jésus mentionne, ou «Torah» en hébreu, correspond au Pentateuque de notre Ancien Testament. Elle contient les révélations que Dieu a faites à Moïse au mont Sinaï, à commencer par son nom, Yahvé. On y trouve également des préceptes concernant les règles de pureté et de culte. Dans cette Loi, la lèpre ne désigne pas tant la maladie qu’on connaît aujourd’hui que des problèmes de peau que l’on considérait comme des impuretés contagieuses. Celles-ci pouvaient être le signe d’un châtiment de Dieu à la suite d’un péché. En conséquence, la Loi juive exigeait que le malade soit exclu de la communauté. Pour revenir, non seulement il fallait que sa guérison soit constatée, mais il devait également offrir des sacrifices pour sa purification, lesquels étaient accomplis par un prêtre.

Dans l’Evangile, le lépreux demande à Jésus non pas la guérison proprement dite, mais la purification. Il voit donc en Jésus un prêtre assez puissant pour le purifier sans avoir à obéir aux prescriptions de la Loi juive. En outre, Jésus transgresse l’ordre de ne pas toucher un lépreux et se place ainsi au-dessus de la Loi. Il semble donc que Jésus abolit les préceptes que Dieu a donnés au peuple juif. Cependant, après avoir guéri et purifié le lépreux, Jésus lui ordonne d’aller accomplir auprès des prêtres juifs les sacrifices prescrits par Moïse. D’ailleurs, Jésus est formel sur la question de l’obéissance à la Loi qui doit être accomplie jusqu’au moindre iota. Pourquoi alors se permet-il de passer au-dessus de la Loi ? Ne nous donne-t-il pas un exemple de liberté vis-à-vis de l’autorité religieuse ?

Pour comprendre l’attitude de Jésus, il est utile de préciser que le concept juif de «Torah» était bien plus large que ce que l’on appelle «loi». En effet, notre mot «loi» trouve son sens dans le grec «nomos» qui est à proprement parler un ensemble de préceptes juridiques. «Torah» a une signification plus large et moins juridique que «nomos». Dans la Torah, on trouve tout ce que Dieu a dit à Moïse sur lui-même et sur son projet pour son peuple. La Torah n’est donc pas d’abord une loi juridique, mais une invitation à connaître Dieu et à lui ressembler par le comportement. Suivent alors des préceptes qui servent de guide à l’homme pour devenir, par son agir, le reflet de Dieu. Or, personne ne peut davantage ressembler à Dieu que Jésus, l’image visible du Dieu invisible. C’est en ce sens que Jésus accomplit parfaitement la Torah, ou Loi. C’est ce dont Il veut témoigner en demandant au lépreux d’aller voir les prêtres pour se soumettre aux préceptes de Moïse.

Les premiers chrétiens ont arrêté d’obéir à un bon nombre de préceptes juifs, comme la circoncision ou l’interdiction de manger du porc. Mais, il ne faudrait pas y voir une volonté d’abolir la loi antérieure. Il s’agit au contraire de la suspension de certains préceptes moralement neutres pour retrouver le cœur de la Loi. Pour nous, accomplir la Loi c’est donc faire comme Jésus : c’est lui ressembler, c’est devenir des fils de Dieu à l’image du Fils de Dieu. Toute la Loi se résume dans le double commandement de l’amour : «aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même». Ainsi, comme le dit Saint Augustin : «aime et fais ce que tu veux  !»

 D. Louis Gustave de Torcy

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