Editorial Principal

La Trinité, un Esprit de famille !

La Trinité, un Esprit de famille ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’évangile que nous écoutons ce dimanche me fait penser à un fiancé qui parle de sa famille à sa fiancée. Il lui décrit l’attachement qu’il a avec les membres de sa famille, de l’amour très fort qu’ils partagent, du respect et de la grande délicatesse dont tous font preuve. Il souligne avec émerveillement la connivence qui s’est établie entre eux tous, de telle sorte qu’ils peuvent parler les uns pour les autres sans craindre de se trahir ou de se desservir. Au contraire, ils sont certains d’agir ou de parler exactement comme l’autre l’aurait fait ou souhaiterait qu’il le fasse. Ce fiancé se réjouit infiniment d’introduire bientôt son épouse dans cette communion familiale. Il est heureux pour elle car elle va s’établir et grandir dans cet amour où elle sera bientôt accueillie. Et même, elle y est très attendue ! La façon dont il lui parle témoigne de la joie profonde partagée par tous dans cette perspective.
C’est, en d’autres termes, ce que nous dit Jésus dans l’évangile. Il nous parle de son Père et de la communion d’amour qu’ils partagent au point qu’ils semblent parfois se confondre. Tout ce qui concerne le Père concerne le Fils et tout ce qui concerne le Fils concerne le Père de la même manière. Nous avons par exemple cette affirmation étonnante dans la bouche de Jésus : « Je ne vous laisserai pas orphelins ». Jésus n’est pas notre Père et ne le sera pas. Cela appartiendrait normalement au Père de le dire ! Mais Jésus fait tellement sienne la volonté de son Père qu’il peut parler en son nom en disant « je  ». Et cette communion n’est pas refermée sur elle-même. En effet, après que le Père a donné son Fils aux hommes et que celui-ci s’est offert librement, ils donnent ensemble la troisième personne de leur communion : l’Esprit-Saint. Cet autre Défenseur qui sera toujours avec nous et qui fait de nous des fils et filles de Dieu pour toujours. Non, Jésus ne nous laisse pas orphelin, il est venu et a donné sa vie pour nous introduire et nous unir dans sa famille divine. Cette intention est le fruit du débordement d’amour qui unit le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Epouser ou être accueilli comme fils adoptif, voilà deux images qui expriment l’une et l’autre cette invitation à la communion. Dans les deux cas, il convient de faire sienne la culture de la famille qui devient la nôtre. Cette culture nous est transmise par l’évangile grâce auquel nous sommes progressivement préparés à cette communion éternelle. « Celui qui reçoit mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père  ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». Seigneur, donne-nous ton Esprit-Saint pour nous unir à toi !

D. Martin PANHARD

Le discours de Jésus après la Cène

Le discours de Jésus après la Cène 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’Eglise nous donne comme nourriture biblique dominicale, le début des « discours après la Cène » dans l’Evangile de Saint Jean. Jésus vient annoncer à la fois la trahison de Judas et le reniement de Pierre. L’Iscariote vient de sortir. Ambiance… Jésus veut d’abord les rassurer, les apaiser, pour que les onze puissent l’écouter vraiment. Au terme de ce qui est un « repas d’adieu », le Christ laisse parler son cœur en des paroles « testamentaires ». C’est à la fois naturel et aussi une manière que l’on retrouve abondamment dans la littérature biblique. (Saint Paul fera ainsi dans la moitié de la 2ème lettre à Timothée). Ce texte est fréquemment choisi pour la célébration des funérailles, les raisons en sont diverses. Il contient des vérités essentielles : croire en Dieu revient à croire nécessairement au Christ, signe à la fois que Jésus a parfaitement conscience d’être homme et Dieu et qu’à cet instant, les apôtres peuvent recevoir une telle affirmation. Comment se dire chrétien, apôtre de Jésus, sans croire qu’Il est le Fils de Dieu  ? Jésus leur et nous donne le but ultime, entrer dans la maison du Père. La maison de Dieu ne sera plus le Temple, évoqué encore par Jésus, à Marie et Joseph qui le cherchaient, mais l’intimité de Dieu, le «  chez-soi du Verbe » avec le Père et l’Esprit : cette « maison de famille trinitaire » sera ouverte à tous ceux qui seront devenus, par grâce, « enfants de Dieu  » (relire pour cela le Prologue de Jean). Nul besoin désormais d’un médiateur (Moïse, le grand-prêtre), ni même d’une demeure (le Temple). La fin ultime de l’homme est d’être accueilli dans l’éternité du Père, uni au Fils, dans l’Esprit. Combien y seront admis ? Peu importe. Le terme grec « polloï », traduit par «  beaucoup  », a un sens illimité de multitude. La béatitude n’est pas un concours avec numerus clausus, elle est la fin ultime (plus que la destinée forcément un peu aveugle), elle est la vocation de tout homme.
Non seulement, il y a de la place mais il y a une place pour chacun ; il s’agit de votre place, personnelle, unique !
Comme le Seigneur a marché devant les Hébreux (Exode ; Deutéronome 1. 29-33), le Christ précède tout homme dans la Résurrection et dans l’Eternité du Père. Le Verbe s’est fait chair pour entrainer tout homme créé et racheté par Lui, à travers la Croix et l’Ascension, auprès du Père.
C’est le premier réconfort que nous procure la foi (verset 1). Arraché au regard des hommes, le Christ ressuscité dans sa chair « peut sauver définitivement ceux qui par Lui s’avancent vers Dieu, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur  » (Hébreux 7, 25).
Le Christ n’est pas seul dans cette intercession, les saints y participent puisqu’ils «  vous reçoivent dans les demeures éternelles » (Luc 16. 9)
Non seulement, le Christ nous fait entrer dans SA VIE, SA LUMIèRE et SA JOIE, mais il nous associe activement à la communion des saints.
Rien n’empêche de prendre le « Je Suis » en son sens divin exprimé plus tôt auprès des pharisiens : « Avant qu’Abraham fût, Je Suis » (Jean 8. 58)
Sous l’image exprimée par plusieurs mots (demeure, place, maison, ciel) la réalité dont il nous parle est une « participation à la Nature divine » (2ème lettre de Pierre 1.4) qui nous rend capable de vivre l’intensité d’existence et cet Être éternel qu’est Dieu. Le même Saint Jean ne dira rien d’autre dans sa première
lettre (3. 2) : « Nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu’Il est ». Les questions respectives de Thomas et de Philippe ne laisseront pas Jésus insensible, par leur caractère improbable voire déficient…
Le chemin, nous le cherchons… C’est le Christ ! Dieu, nous le cherchons… C’est le Christ !
Philippe se voit reprocher son manque de foi et d’intelligence des choses divines, malgré sa proximité quotidienne avec le Christ, depuis près de 3 ans. La patience du Christ à son égard n’est pas une menace pour nous, elle est une garantie de la patience du Père à l’égard du prodigue comme une récompense offerte à la proximité loyale de l’ainé (Luc 15. 11-31)
Comme je le dis souvent aux mourants au chevet desquels je suis appelé : « Dieu vous espère, Dieu vous attend, car il vous aime ».
D. Stéphane Pélissier

Un dimanche pour les vocations

Un dimanche pour les vocations 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dimanche 3 Mai est le dimanche du Bon Pasteur. Toute l’église va prier avec ferveur le « Maître de la moisson » d’envoyer des serviteurs de votre joie dans ce monde en manque d’espérance. La prière pour les vocations est un signe réel de notre foi dans les paroles du Christ. En effet, Jésus ne demande explicitement de prier que trois fois dans tout l’évangile, dont une pour les vocations. C’est dire combien cette intention est importante !
Alors, offrons un peu de notre chapelet, de notre souffrance liée au manque des sacrements, ou de notre oraison à cette intention. Mais cette prière mérite, il me semble, d’être accompagnée de notre témoignage (notamment aux plus jeunes générations). Sans nous mettre en avant à la manière des pharisiens, nous sommes tout de même appelés à témoigner et à prier peut-être davantage en commun pour cette intention. Le Seigneur ne nous dit pas « Prie dans le secret » mais « Priez »! Enfin, il serait bon en tant que parent de cultiver dans nos familles une disponibilité à la volonté du Seigneur. Cela demande certainement un important acte de foi, mais le Seigneur sait mieux que nous ce qui est bon pour ceux que nous aimons. Laissons cette disponibilité du cœur des jeunes ne pas être polluée par une vision trop mondaine du futur.
L’évangile de ce jour est une parabole riche de sens pour contempler le seul et unique bon Pasteur que les prêtres rendent présent dans les sacrements et dans l’offrande parfois joyeuse, parfois douloureuse, de leur vie. Ils ne remplacent pas un absent, ils rendent présent le Christ. Ce mystère est si grand ! Le confinement a été peut-être pour nous une prise de conscience que chaque chrétien peut vivre sa foi uniquement par sa fréquentation de la Parole de Dieu et de sa participation à l’Eucharistie.
Écouter la voix du Pasteur et se nourrir de la chair offerte du Berger divin qui se fait Agneau. Et le prêtre, chers paroissiens, est le premier croyant de la paroisse. Le premier, non pas comme le plus méritant (avec l’homélie de D. Louis-Marie dimanche dernier nous avons compris que la logique de Dieu n’est pas la nôtre, son amour pour nous est toujours offert et jamais reçu comme un dû ; le prêtre est le premier à nourrir sa foi aux mêmes sacrements pour qu’elle soit toujours renouvelée et vivante.
Nous rendons grâce avec vous pour cette paroisse qui a été longtemps pourvue de nombreux prêtres à votre service, et nous allons prier ensemble pour que jamais notre cœur ne s’habitue à cette grande grâce. Chers paroissiens, j’ose le dire au nom de mes frères prêtres, nous avons hâte de vous voir en chair et en os ! A très bientôt !
D. Christophe GRANVILLE

Covid : châtiment divin ?

Covid : châtiment divin ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael
           « Ne fallait-il pas que le Messie souffre tout cela pour entrer dans sa gloire »

Voici ce que Jésus réplique dans l’Evangile de ce dimanche aux disciples d’Emmaüs qui s’en vont tout tristes : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Quelle audace de la part de Jésus ! La croix peut-elle être un motif de fierté ? Comment Jésus peut-il prétendre tirer une gloire quelconque d’une mort aussi honteuse ?
Celui qui se prétendait Dieu, Celui qui se faisait roi et qui enseignait dans les synagogues, avec un certain succès d’ailleurs, le voilà mort pendu à un gibet ! Nu ! Exposé aux moqueries !
Pour entrer dans la lumière de cet Evangile, je crois qu’il nous faut commencer par marcher sur le chemin d’Emmaüs, tout tristes et désespérés avec les disciples. Il nous faut, « pour entrer dans cette gloire » dont parle Jésus, expérimenter comme l’ont fait les disciples d’Emmaüs, le mystère de cet échec, de cette souffrance qu’est la croix !
« Ne fallait-il pas que le Messie souffre tout cela pour entrer dans sa gloire »
Cet effort, consistant à ne pas nous détourner de la souffrance du Juste, nous permettra certainement d’aborder plus serainement le mal qui nous touche plus particulièrement aujourd’hui…
Récemment, j’ai eu une discussion avec un homme qui considérait cette pandémie comme une juste punition divine. Selon lui, nous n’avions que ce que nous méritions et le coronavirus serait, si ce n’est un châtiment de Dieu, tout du moins la conséquence irréversible de notre comportement !
Or, je crois que l’Evangile de ce dimanche peut nous aider à regarder le mystère de l’existence du mal dans le monde, sans pour autant faire de Dieu, un maître d’école prêt à punir à coup de pandémies et de guerres, tout élève récalcitrant !
Le Professeur Lejeune disait : « Dieu pardonne toujours, l’homme parfois, la nature jamais ! »
Le péché, c’est à dire le mal choisi et voulu, engendre toujours un désordre dans la nature. Ce désordre provoque inévitablement une souffrance. Mais le mystère de la croix vient nous rappeler que la souffrance endurée par une personne, n’est pas forcément liée à son péché personnel !
Le méchant peut ne jamais avoir à porter les conséquences de ses actes (tout du moins sur cette terre), et au contraire le juste peut avoir à souffrir des désordres dont il n’est pas l’auteur !
Si la nature ne pardonne jamais, c’est qu’il existe une sorte d’arithmétique, un enchainement irrémédiable entre les causes et leurs effets. Cette arithmétique provoque en nous une certaine vision de la justice : œil pour œil, dent pour dent. Il n’y a pas de pardon dans le régime du pur calcul. Le pardon est toujours une victoire sur cette justice mécanicienne puisqu’il est gratuit, puisqu’il est une remise de dette.
Or, le pardon est co-naturel à l’Amour, il est œuvre de Dieu ! Dieu pardonne toujours. Loin du maitre d’école qui punirait selon la maxime « œil pour œil, dent pour dent », il ne peut vouloir que le bien de l’homme et ne cherche qu’à lui remettre sa dette ! Et c’est pour cela qu’aucune autre manifestation que la croix ne peut nous dire plus concrètement l’Être même de Dieu !
« Ne fallait-il pas que le Messie souffre tout cela pour entrer dans sa gloire »
Le Juste par excellence prend sur lui la souffrance la plus absolue ! Pas de pire injustice que la croix ! Mais au cœur même de cette injustice, l’ordre est rétabli ! Le Juste acceptant cette croix avec amour désarme la nécessité de la nature ! Il l’a surpasse ! Et ainsi, Il sauve ce qui était perdu… La croix rétablit l’homme ! Elle le fait comme naître à nouveau ! Elle lui rend la vie !
Entrons ensemble dans cette gloire que nous propose le Ressuscité ! Gloire qui jaillit de la croix, sans en cacher la souffrance !
D. Louis-Marie DUPORT

Hommes de peu de joie ?

Hommes de peu de joie ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Lequel d’entre nous ne s’est-il pas décrit un jour comme saint Thomas ? « Ah moi, je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois ! ». Saint Thomas serait ainsi l’archétype de celui dont la foi est fragile ou qui reste dur à convaincre. Archétype de celui à qui il faut une preuve tangible pour adhérer. En effet, le Seigneur Jésus lui-même manifeste qu’il attend désormais de l’apôtre Thomas davantage de souplesse et de confiance. Il le lui fait comprendre bien nettement : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! ». Ainsi Thomas est-il un peu le bouc émissaire de cette histoire. S’il manque de foi, c’est sa faute. Je veux bien que ce soit en effet le cas puisque, encore une fois, c’est Jésus qui fait remarquer que sa foi aurait pu se passer de preuve : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Mais remarquons que les dix autres apôtres s’en sortent bien, eux qui ont également cru parce qu’ils ont vu ! Qu’importe, Thomas reste malgré lui le maillon faible dans le groupe des apôtres.
Mais doit-on imputer le manque de foi de Thomas simplement à son tempérament un peu rigide et pragmatique ? N’y aurait-il pas une raison à chercher aussi du côté de ceux qui étaient chargés de partager leur foi ? Comment les dix autres apôtres ensemble n’ont-ils pas réussi à convaincre Thomas de leur rencontre avec Jésus ressuscité ? Ils ont eu une semaine entière pour le faire et une semaine en confinement en plus !
L’évangéliste saint Jean précise que lors de la première apparition de Jésus dans le cénacle fermé à clé, « les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur » et Jésus leur dit : « La paix soit avec vous ». On peut se demander comment il se fait qu’une telle effusion de paix et de joie n’ait pas suffi à Thomas qui était absent pour se convaincre qu’il s’était effectivement passé quelque chose  ? Peut-être que cette joie dont ils furent remplis et cette paix furent trop éphémères. Peut-être que, très vite après l’apparition de Jésus, les apôtres retrouvèrent leur mélancolie et leur inquiétude ? Auquel cas on a beau jeu de critiquer le manque de foi de Thomas ! Ne pourrait-on pas un peu pointer du doigt le manque de joie de ses frères? La joie et la paix reçues et conservées par les apôtres auraient dû servir de meilleure preuve tangible dans leur témoignage vis-à-vis de Thomas !
Il en va de même pour nous. Si nous ne vivons pas de la paix et de la joie immédiatement offertes par le Christ ressuscité, pourquoi s’étonner du manque de foi environnant ? Confinement ou pas, ne boudons pas notre joie ! Offrons-nous et offrons autour de nous ce témoignage de la paix et de la joie dans le Seigneur vivant !

D. Martin PANHARD

Il est ressuscité !

Il est ressuscité ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Comment ne pas penser à vous, chers frères et sœurs, lorsque nous fêtons le Christ Ressuscité ? Nous sommes tous renfermés chez nous, tels les disciples enfermés dans leur Cénacle. Jésus est venu à eux, il vient à nous. Dans notre chez nous. Prenons alors quelques instants pour méditer cet évangile de Pâques, et recevons les grâces réservées pour nous dans cette Parole de Dieu qui est aussi Vivante que le Christ Ressuscité !
En effet les récits de la Résurrection que nous entendrons tout au long de cette semaine d’octave pascale nous montrent des rencontres personnelles et uniques avec le Christ Ressuscité. Nous pouvons facilement nous identifier dans le zèle de saint Jean qui court plus vite que saint Pierre, dans les pleurs de Marie Madeleine désespérée de ne plus pourvoir servir le Christ ou dans l’incompréhension des apôtres d’Emmaüs le soir de la Résurrection. Ce confinement nous bouscule tous. Et le Christ nous rejoint là où nous en sommes, fatigués, lassés mais aussi peut être confiants ou heureux. Il est là, Vivant. Mais plus comme avant.
C’est là, peut être, l’erreur de Marie Madeleine. Elle veut retenir Jesus, qui lui répond : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père ». Noli me tangere. Comment comprendre cela alors que Jésus va demander, une semaine plus tard, à l’apôtre Thomas : « Avance ta main, et mets là dans mon côté ». Nous comprenons donc qu’il ne s’agit pas seulement d’un toucher physique dont Jésus met en garde Marie Madeleine, mais d’une tentation à un retour comme avant. « Rabouni, on oublie la Croix, comme si elle était un mauvais souvenir, et on revient aux belles heures de ta vie publique ». Non, Jésus ne nous demande pas cela. Il veut nous conduire au Père, à notre propre résurrection, à une vie éternelle. Dans les plaies de Jésus ressuscité, la Croix devient inoubliable. De cette épreuve nous pouvons en sortir grandis dans notre foi en Jésus Ressuscité, dans notre charité fraternelle et familiale et dans notre espérance.
Il y a beaucoup de souffrance dans ce confinement et cette pandémie. La joie de Pâques ne nous demande pas de l’oublier. Au contraire, le Christ nous invite à ne pas avoir peur de la souffrance. Comment cela ? En faisant triompher la Victoire de l’Amour sur la mort. En ayant une confiance résolument vissée sur le cœur de Jésus et dans sa Miséricorde. Ne cédons pas à la peur, le Christ est là dans la barque avec nous. Quelles étaient fortes les paroles du Pape François commentant l’évangile de la tempête apaisée. Les flots de la mer en furie peuvent se déchaîner, le Christ est là.
Le premier cadeau que Jésus va offrir à ses disciples renfermés chez eux est la paix. La paix est un signe de la présence de l’Esprit Saint dans nos cœurs. Jésus nous fait ce don. Mais en échange il nous demande l’hospitalité. Veillons à ne pas l’oublier dans ce temps pascal qui commence ! Les efforts de Carême nous ont peut être tenus dans une régularité de prière, le Christ Jésus nous invite à l’accueillir encore plus, par une adoration de toute notre vie. Que chaque moment soit une louange « Mon Seigneur et mon Dieu » remplie de foi. Nous nous portons tous dans la prière ! Belles fêtes de Pâques !
D. Christophe GRANVILLE

Quelle confession pour Pâques ?

Quelle confession pour Pâques ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La semaine dernière, nous méditions sur la nécessité d’une communion spirituelle pour les dimanches à venir… A l’entrée de la Semaine Sainte, beaucoup se posent la question : pourra-t-on se confesser sacramentellement pour Pâques ?
La réponse est négative. Le 1er avril, un certain nombre de paroissiens ont reçu et relayé une fausse information  : on peut se confesser en ligne, par internet ! On arrive sur la première page ; présentation parfaite… mais après avoir cliqué, apparaît la mention « poisson d’avril ». Quelques-uns ont été mortifiés de s’être laissé prendre, partagés entre le réel désir de vivre la démarche pour Pâques et le secret soulagement de se voir faciliter un acte souvent coûteux… On ne pourra pas non plus se confesser par téléphone. Le respect des consignes de l’Etat fait qu’il n’y aura pas de journée de confessions le Mardi-Saint.
Le Pape vient de rappeler que la confession individuelle et intégrale suivie de l’absolution demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles se réconcilient avec Dieu et l’Eglise, « sauf si une impossibilité physique ou morale dispense d’une telle confession » (Catéchisme n° 1484). C’est notre cas à tous, d’une manière bien imprévue.
A Carême inattendu, confession renouvelée ! Il nous faut vivre une « confession spirituelle », ce que le Pape François appelle « la confession de désir »,
à l’instar de notre communion spirituelle. « Il faut que tu t’adresses directement à Dieu », a expliqué le pontife précisant la nécessité d’aller tout de même se confesser plus tard.
Alors que faire ? Préparer une vraie confession de Pâques ! Sortir de la routine religieuse en réchauffant la confession de l’année dernière. En finir avec les banalités et les aveux passe-partout. Eviter aussi l’imprécision psycho-affective de certains aveux « j’ai manqué d’amour ». Aller au-delà de la confession de péchés jugés « comme tout le monde » où le pénitent s’accorde à lui-même une étrange mansuétude. Une vraie confession (au sens du temps de l’aveu des fautes), cela se prépare ! Cela ne dure ni 30 secondes, ni 15 minutes… Prenons le temps de regarder notre vie à la lumière de la Miséricorde du Père ! Il s’agit de « vertèbrer » notre aveu. Aidons-nous sans être ridicules, de la liste des péchés capitaux, des commandements de Dieu et de l’Eglise. Nous pouvons aussi nous aider « d’examens de conscience » même imparfaits (voir sur le site paroissial).
Et si nous écrivions notre confession ? Certains pourront juger infantilisante une telle invitation. Rien n’est moins sûr. Pour la plupart d’entre nous, nous en avons bien le temps, cette fois-ci ! « On se convertit en écrivant  » répétait souvent saint Ignace de Loyola, fondateur des jésuites et grand amoureux des âmes ; ce conseil est d’ailleurs un des fils rouges de ses célèbres « Exercices spirituels ». Ecrire avec la règle des 4 C : une véritable confession, elle est concrète, concise, complète et claire. Ecrire, c’est exprimer, verbaliser la réalité de notre misère, c’est aussi la rendre objective !
Allons plus loin : et si nous préparions une confession générale ? Sans céder à une quelconque panique de circonstance, serions-nous prêts à préparer une confession générale, forcément écrite, de toute notre vie ? Relire toute sa vie, avec précision, sans amertume mais en vérité, pour y lire à la fois, l’ampleur de notre misère et l’infinie Miséricorde de Dieu à notre égard. Ce n’est pas réservé aux prêtres et aux religieuses. Nous n’y avons jamais pensé, nous n’avons jamais osé  ? C’est peut-être la grâce de ce Carême si particulier, de ce temps qui n’est pas normal… Ayons au moins le courage de nous poser la question !
Une journée non-stop de confessions aura lieu
à la Basilique dès la fin du confinement.
D. Stéphane PéLISSIER

Nous croyons ! …

Nous croyons ! … 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers amis,
Si vous regardez le plan du Catéchisme de l’Eglise catholique, vous verrez que pour dire ce en quoi nous croyons, il y a deux parties :
• « Je crois » : c’est la dimension personnelle de la foi
• « Nous croyons » : c’est la dimension communautaire
L’un ne va pas sans l’autre… et les deux se complètent !
Or dans les circonstances particulières que nous traversons, notre foi se trouve fragilisée dans l’une de ses dimensions constitutives. A cause du confinement, nous ne pouvons plus vivre normalement ce  « Nous croyons  »  !
L’interdiction de nous rassembler pour prier est une épreuve. C’est plutôt bon signe d’en ressentir le poids !
Pourtant, j’aimerais que nous puissions tirer parti de ce confinement, en le regardant aussi comme une chance ! Ces mesures gouvernementales peuvent nous permettre de redécouvrir deux richesses que nous offre l’Eglise. La communion entre nous demeure malgré le confinement grâce à la communion de désir et à la communion des saints !
• La communion spirituelle
Elle nous permet de vivre de l’Eucharistie même lorsque nous ne pouvons pas communier sacramentellement. Elle nous unit à Jésus par un désir du cœur.
Saint Thomas d’Aquin définit la communion spirituelle comme « un ardent désir de recevoir Jésus, dans un sentiment affectueux comme si on l’avait reçu ».
« Dans cette communion de désir, vous pourrez découvrir que Jésus y œuvre puissamment à votre égard parce que vous êtes humble et vrai dans votre relation avec Lui » (Père Gérard Berliet)
• La communion des Saints
Même si nous sommes isolés, nous ne sommes jamais seuls ! Il suffit au chrétien de pénétrer son cœur pour y trouver la présence d’une multitude de frères et sœurs qui intercèdent pour lui. Et cette interaction est efficace  !
Comme le disait Léon Bloy : « Il y a une loi d’équilibre divin, appelée la communion des Saints, en vertu de laquelle le mérite ou le démérite d’une âme, d’une seule âme est réversible sur le monde entier. » Chacun d’entre nous portons dans le creux de nos mains des millions de cœurs. Un homme qui prie fait un bien inexprimable en toute langue humaine ou angélique !
« Il y a des personnes qui laissent derrière elles comme un surplus d’amour, de souffrance supportée, de pureté et de vérité, qui se déverse sur les autres et les soutient ».
Soyons de ceux là, prenons notre place dans ce monastère invisible. Dans le secret de nos chambres, soutenons nous par la prière ! Entrons ensemble dans cette communion et soyons sur que rien, excepté le péché, ne peut nous en faire sortir ! Pas même le Covid 19 !
 D. Louis-Marie DUPORT

Un Carême bien particulier – La lettre d’un curé à ses paroissiens

Un Carême bien particulier – La lettre d’un curé à ses paroissiens 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers frères et sœurs

Ma première pensée va aux victimes de cette épidémie, les personnes décédées, les malades et leurs familles. Confions-les à saint Joseph qui est à la fois le Patron de la Bonne Mort et celui du Bon Espoir.

Le mercredi des Cendres (26 février), nous ré-entendions la Parole de Dieu nous donner les fondements de notre Carême (Matthieu 6, 1-6 ; 16-18) : l’aumône, la prière et le jeûne. Sans mauvais jeu de mot, nous n’imaginions certainement pas vivre cette Quarantaine dans de telles conditions… La plupart d’entre nous (pensons aux professionnels de santé qui, au contraire, sont sollicités jusqu’à vivre un certain héroïsme) sommes confinés et avons désormais le temps de vivre ce Carême autrement.

L’aumône ne peut se résumer à signer un chèque pour l’œuvre de Carême (l’Association Médicale Gabriel) et à l’envoyer au presbytère. Ce temps si précieux, même pour beaucoup de retraités, est désormais à partager ! Vivons une solidarité fraternelle : prenons des nouvelles des personnes que nous ne pouvons plus visiter (ou que nous ne visitions déjà pas), par téléphone, par mail, par tous les réseaux sociaux possibles.
Inquiétons-nous aussi de leur subsistance ! Certains n’ont plus personne pour leur faire les courses. Le maire d’Evron vient de demander que les séminaristes de la Communauté Saint-Martin assurent le portage des repas à la place des employés de l’A.D.M.R. qui ont exercé leur droit de retrait. La condition étant de respecter tous les gestes-barrière, beaucoup d’entre nous peuvent leur faire cette proposition.

 

La prière peut habiter nos journées de confinement. Nous déplorons souvent : « je n’ai pas assez de temps pour prier ». Ce temps, nous l’avons maintenant ! Il serait incompréhensible de ne pas nous plonger dans la lecture de l’Evangile, dans la vie des saints, dans un ouvrage de spiritualité (à défaut de pouvoir aller chez son libraire, Amazon fonctionne toujours…). Il ne s’agit pas de passer le temps, il s’agit que le Christ habite davantage ce temps libre que nous subissons. « Retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là dans le secret ». Nous faisons retraite à domicile et cette retraite a besoin d’être nourrie. Nous ne manquons pas hélas aujourd’hui d’intentions personnelles, paroissiales et nationales.
Vos prêtres postent chaque jour des vidéos sur le Facebook des paroisses (vous pouvez aussi passer sur le site internet : http://paroissesaintraphael.fr). Cette « paroisse virtuelle » nous permet de maintenir la communion au sein de notre Famille Paroissiale. Ce sera probablement le seul moyen pour nous de vivre unis autour de Jésus durant toute la Semaine Sainte…

Le jeûne va prendre plusieurs aspects : il va être bien difficile de jeûner cette année de nos écrans et de nos portables puisqu’ils constituent bien souvent nos seuls contacts avec le monde extérieur. Nous pouvons les utiliser autrement, davantage au service de la communion fraternelle et moins comme une fuite individualiste. En étant prudent sur la nécessité de faire des réserves alimentaires, il convient de ne pas nous associer à la peur panique qui crée la pénurie de nourriture dans certains magasins : nous ne sommes pas en danger de ce point de vue ! On ne revit la peste de Marseille en 1720 ! Nous sommes aussi privés pour une part de notre liberté de sortir, d’acheter, de nous rencontrer, pour le bien commun de tous. Cela doit nous interroger et nous purifier sur ce que nous appelons facilement nos « libertés fondamentales », souvent asservies à un individualisme voire à un individualisme.

Les baptisés vivent douloureusement un autre jeûne, celui de l’Eucharistie… Qui aurait pu l’imaginer, surtout les pratiquants de chaque dimanche ? C’est une belle Providence de creuser en nous le désir de Le recevoir ! A nous d’apprendre ou de ré-apprendre le sens de la communion spirituelle ! (voir la belle prière de Mgr Centène sur le site paroissial et sur la feuille paroissiale). Douleur aussi pour des prêtres de célébrer, en particulier le dimanche, la Messe pour leur peuple mais sans leur peuple ! Douleur de ne confesser et d’oindre seulement qu’en cas d’urgence avec des gants et un masque…

Les plus belles conversions de nos vies sont celles que nous n’avons ni choisies ni programmées. A ceux qui se demandent chaque année « comment faire leur Carême », la réponse est donnée. Nous n’avons choisi aucune de ces formes d’aumône, de prière et de jeune. Ce temps d’épreuve pour tous peut être aussi un temps de grâce pour beaucoup. Demandons à saint Joseph qui n’a subi une destinée aveugle mais a épousé librement le plan de Dieu, de nous faire grandir au cœur de cette « quarantaine bien particulière ».

Il vendrait du sable à un bédouin !

Il vendrait du sable à un bédouin ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Il vendrait du sable à un bédouin » est une expression bien connue pour dire le talent d’un commerçant qui parviendrait à convaincre un bédouin de lui acheter du sable. C’est un peu ce que fait Jésus qui, ayant l’intention de proposer à boire, ne trouve pas de meilleur endroit qu’un puits. Audacieux ! On aurait pu penser que le désert justement était un lieu plus approprié pour intéresser quelqu’un à sa proposition. Sa tentative au Temple de Jérusalem aura peut-être plus surpris que convaincu son auditoire lorsqu’il s’est exclamé
(Jean 7, 37) : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et il boira ! ». Toujours est-il que nous ne rêvons pas, Jésus en Samarie s’est assis près d’une source pour proposer à boire. Reconnaissons tout de même que c’est un bon endroit pour rencontrer quelqu’un qui a soif !
En réalité, l’endroit est particulièrement bien choisi par Jésus. Dans le désert, il aurait rencontré des assoiffés qui n’auraient pas refusé son eau, quitte à la payer cher, sans réfléchir. Tandis qu’au bord d’un puits, il rencontre des assoiffés qui peuvent très bien lui rétorquer qu’ils se débrouillent très bien tout seuls. Comme le lui fait remarquer de surcroit la samaritaine qui, elle, est équipée : « Tu n’as rien pour puiser et le puits est profond ». A vrai dire, nous ne ressemblons pas tant à des voyageurs du désert prêts à recevoir n’importe quelle offre du Seigneur qu’à cette samaritaine capable de lui dire « non merci  », tellement nous avons l’impression de savoir trouver tout seuls de quoi satisfaire notre soif, quitte à puiser indéfiniment. En proposant à boire à côté d’un puits, c’est bien nous que cherche Jésus. Pas tant pour nous demander si nous avons soif que pour nous demander ce que nous buvons et si nous ne nous sentons pas un peu usés de puiser une eau qui laisse la profondeur de notre vie toujours aussi vide. « Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » (Jérémie 2, 13). Jésus sait que nous avons un peu d’eau pour notre corps mais il sait aussi combien nous avons soif. « Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant.  » (Psaume 41).
Alors soyons attentifs ! Si le temps du carême nous est présenté comme un temps avec Jésus au désert, il y de fortes chances pour qu’il vienne nous rencontrer là où nous allons boire. Essayons de discerner ce dans quoi nous cherchons habituellement de quoi combler la soif de notre vie. Des choses aussi habituelles ou quotidiennes qu’aller chercher de l’eau. Ce que nous accomplissons machinalement. Jésus est peut-être assis là, pour nous proposer quelque chose de meilleur !
………………………………………………………            D. Martin PANHARD%MCEPASTEBIN%

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