Editorial Principal

Saint Joseph, sauveur du Sauveur

Saint Joseph, sauveur du Sauveur 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

AprĂšs la (douce) nuit de NoĂ«l, la duretĂ© du monde Ă  sauver apparaĂźt avec toute sa violence dans cet Ă©vangile de Saint Matthieu. En effet la peur et la jalousie maladive d’HĂ©rode se transforme en traque sanguinolente. L’enfant JĂ©sus est, aux yeux du Roi, une menace pour la pĂ©rennitĂ© de son rĂšgne. Le Ciel, alors, intervient en faisant apparaĂźtre Ă  Joseph l’ange du Seigneur. Une deuxiĂšme fois, Joseph, par sa foi et son obĂ©issance va sauver le sauveur. On se souvient en effet, que la loi du DeutĂ©ronome 
(Dt 22,20) prĂ©voyait la lapidation des femmes promises en mariage et qui se retrouvaient enceintes d’un autre homme. Dans l’évangile de ce dimanche, Joseph emmĂšne la sainte famille en Égypte pour sauver de nouveau JĂ©sus.
Saint Joseph est loin de la figure de « plĂątre et de papier » que nous pourrions avoir ! Avec la foi, la force et le silence de Saint Joseph, nous  pourrions retenir trois choses de cette fĂȘte de la Sainte famille.
On peut servir Dieu en suivant sa vocation de PĂšre. Quelle bonne nouvelle pour tous nos pĂšres ! « Sa paternitĂ©, nous dit Jean Paul II dans Redemptoris custos, s’est exprimĂ©e concrĂštement dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystĂšre de l’Incarnation et Ă  la mission rĂ©demptrice qui lui est liĂ©e ; d’avoir usĂ© de l’autoritĂ© lĂ©gale qui lui revenait sur la sainte Famille, pour lui faire le don total de lui-mĂȘme, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti sa vocation humaine Ă  l’amour familial en une oblation surnaturelle de lui-mĂȘme, de son coeur et de toutes ses forces Ă  l’amour mis au service du Messie qui naquit dans sa maison. » La paternitĂ© de Saint Joseph est un modĂšle de don de soi. Portons un regard de foi sur nos pĂšres et aidons les, particuliĂšrement dans le contexte actuel, Ă  toujours plus re-choisir leur vocation de pĂšre.
La deuxiĂšme attention sera sur le travail. En effet, aprĂšs la fuite en Égypte, la sainte famille s’installera Ă  Nazareth dans une vie cachĂ©e et humble. JĂ©sus, qu’on appellera le fils du charpentier (Matthieu 13,55), apprendra tout de son pĂšre. C’est dans cette pĂ©riode que JĂ©sus grandira en GrĂące et en Sagesse. Pour nous, cela veut dire que le travail, et particuliĂšrement le travail manuel, est humanisant. Les vertus attachĂ©es Ă  lui nous rappellent « pour ĂȘtre de bons et authentiques disciples du Christ, il n’y a pas besoin de « grandes choses » : il faut seulement des vertus communes, humaines, simples, mais vraies et authentiques. »
Enfin le silence de Joseph nous invite Ă  la contemplation. En effet ce silence n’est pas un silence de mort, mais habitĂ© de foi. Ce silence nous en dit long sur la vie intĂ©rieur de Saint Joseph ! « Les Ă©vangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph, mais ils permettent de dĂ©couvrir dans ses «  actions », enveloppĂ©es de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph Ă©tait quotidiennement en contact avec le mystĂšre, « cachĂ© depuis les siĂšcles », qui « Ă©tablit sa demeure sous son toit. »
La rĂ©activitĂ© de saint Joseph, son obĂ©issance dans la foi trouvent leur origine dans son intĂ©rioritĂ©. Rien de plus fĂ©cond pour nous que de nous replonger dans une vie d’oraison et de contemplation.
Puisse ce temps de NoĂ«l nourrir notre amitiĂ© pour Saint Joseph, grand protecteur de l’église.
D. Christophe GRANVILLE

Noël : une histoire humaine qui se répÚte et qui traverse les siÚcles

Noël : une histoire humaine qui se répÚte et qui traverse les siÚcles 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Un jeune couple dans un monde en pleine mutation, nous en connaissons tous  : des visages nous apparaissent, avec leur nom, leur histoire. DĂ©jĂ , la crainte peut nous saisir : quel avenir pour cet homme et cette femme ? Quel avenir pour leurs enfants si jamais ils en ont ? Beaucoup de ceux qui les entourent, trouvent que c’était mieux avant, peut-ĂȘtre ont-ils raison.
Le pays qui les a vus naĂźtre, n’est plus que l’ombre de lui mĂȘme. Les rois d’autrefois choisis par Dieu et recevant l’onction, sont morts. Les dĂ©cisions essentielles sont prises ailleurs, l’indĂ©pendance semble un passĂ© rĂ©volu. Les frontiĂšres, enjeu majeur pour des gĂ©nĂ©rations d’anciens, sont dĂ©sormais abolies… L’heure n’est plus au rĂȘve mais Ă  la nostalgie.
La religion, facteur majeur de l’unitĂ© du peuple, est peu suivie. Les lieux les plus sacrĂ©s de la religion ont Ă©tĂ© profanĂ©s voici deux siĂšcles. MĂȘme rĂ©novĂ©s, ils n’attirent plus beaucoup de monde. D’autres courants religieux et philosophiques, anciens ou nouveaux, souvent d’origine orientale, forment un pluralisme confessionnel qui rĂ©jouit beaucoup de penseurs du temps. Les autoritĂ©s religieuses traditionnelles paraissent marginalisĂ©es. Les prĂȘtres, rĂ©putĂ©s intercesseurs entre Dieu et les hommes, sont ĂągĂ©s, les pratiquants peu nombreux et minoritaires. Certes, ils sont souvent fervents mais ils sont divisĂ©s en plusieurs sensibilitĂ©s, marquĂ©es par des choix politiques diffĂ©rents.
Ce jeune couple semble peu concernĂ© par tout cela. Lui travaille, plutĂŽt bien d’ailleurs. Cela suffit pour vivre. Ni richesse, ni pauvretĂ©. Elle tient la maison, rendant service aux proches comme aux voisins. Ils n’appartiennent pas Ă  cette plĂšbe qui vit assistĂ©e depuis longtemps des largesses de l’Etat ou de quelques puissants. Il suffirait de peu de choses pour basculer dans la prĂ©caritĂ©.
Justement, les Ă©vĂšnements se prĂ©cipitent : s’annonce un enfant Ă  naĂźtre.
Pas vraiment le moment. D’obscures dĂ©cisions venues d’en haut imposent un dĂ©mĂ©nagement. Tout bascule. La solidaritĂ© familiale ne joue plus.
DĂ©brouillez-vous ! OĂč est Dieu dans tout cela ?
Notre jeune couple ne semble pas s’effrayer de tout cela. Etrangement, il n’a pas peur, ni du prĂ©sent, ni de l’avenir.
Tout ce qui a Ă©tĂ© dĂ©crit prĂ©cĂ©demment, s’est passĂ© voici deux millĂ©naires. Lui s’appelle Joseph, elle Marie.
Ils ne subissent ni les Ă©vĂšnements ni l’irruption de Dieu dans leur vie, ils les Ă©pousent. Joseph aurait pu maugrĂ©er comme JĂ©rĂ©mie ou douter comme Zacharie, Marie hĂ©siter voire refuser. Au lieu de se plaindre du monde, ils l’aiment, certainement sans illusion mais sans rancƓur ni prĂ©tention. N’est-ce pas un peu la maniĂšre de Dieu d’aimer les hommes tels qu’ils sont ? Cela ne veut pas dire qu’il renonce Ă  les voir se convertir et ainsi leur offrir le salut.
La figure mĂȘme de Joseph et de Marie nous incite Ă  ne pas faire dĂ©pendre notre foi des Ă©vĂšnements du monde. La saintetĂ© de ces deux ĂȘtres s’exprime par leur Ă©tonnante libertĂ© que l’on dĂ©couvre dans leur agir quotidien comme dans leur priĂšre. Ils n’ont pas peur du monde qui est le leur. L’Incarnation nous rappelle que Dieu, non plus, n’a pas eu peur de venir prĂ©cisĂ©ment dans un monde qui meurt, en s’anĂ©antissant (Philippiens 2,7-8).
NoĂ«l signifie que Dieu nous porte de la CrĂšche jusqu’à la Croix de son Fils.
Depuis BethlĂ©em, il n’y a aucune rĂ©alitĂ© humaine Ă©trangĂšre au Christ.
Avant nous, Marie avait compris de l’ange que « rien n’est impossible Ă  Dieu »
(Luc 1,37) : que cette promesse soit une des lumiÚres de Noël.
 D. Stéphane PELISSIER

Le statut de la liberté

Le statut de la liberté 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le contraste est saisissant entre l’évangile de ce dimanche et celui de dimanche dernier ! Nous avons rencontrĂ© la figure de Jean-Baptiste dimanche dernier. Celui-ci Ă©tait plein de zĂšle et de fougue en appelant au baptĂȘme de conversion dans l’eau du Jourdain. VĂȘtu pauvrement, nous voyions en lui un modĂšle d’homme libre. Libre du regard des autres, libre dans sa parole, libre dans sa relation Ă  JĂ©sus qui viendra aussi se faire baptiser bien que Jean-Baptiste ne se sente pas digne de dĂ©faire la courroie de ses sandales. Libre, aussi, par rapport Ă  lui-mĂȘme et, enfin, libre d’annoncer la venue imminente du Christ : « il vient derriĂšre moi celui qui est plus grand que moi ».
Et voilĂ  que ce dimanche il est de nouveau fait mention de Jean-Baptiste mais
 dans sa prison. L’homme libre du dĂ©sert est Ă  prĂ©sent dans les geĂŽles du roi HĂ©rode. Il le doit Ă  sa libertĂ© de parole mĂȘme envers le roi : « tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frĂšre ». Dans cette prison, il sera finalement dĂ©capitĂ©. Pourtant, dans ce contexte aux allures dramatiques, JĂ©sus ne semble pas inquiet. On pourrait s’attendre Ă  lire dans l’évangile un trait de compassion Ă  l’égard de son cousin Jean-Baptiste. Il y a entre les deux un lien familial et d’amitiĂ© fort, comme il y en avait un entre leurs mĂšres Marie et Elizabeth. En fait, Jean-Baptiste ne s’inquiĂšte pas de son sort. De sa prison, il envoie ses disciples vers JĂ©sus. Non pas pour que celui-ci le sorte par miracle de sa prison mais plutĂŽt pour savoir si le Messie va enfin se manifester. C’est cela qui importe. Et JĂ©sus lui rĂ©pond ce qui sera de nature Ă  le combler : « Allez annoncer Ă  Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent, les lĂ©preux sont purifiĂ©s et les sourds entendent, les morts ressuscitent et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute  ! ».
Peut-ĂȘtre pouvons-nous retenir cela : il n’y a pas de circonstances meilleures que d’autres pour recevoir JĂ©sus et vivre de sa vie. Jean-Baptiste n’est pas moins libre quand il est en prison que quand il crie dans le dĂ©sert. Dans chaque situation, il accomplit sa mission  : il est tournĂ© vers JĂ©sus, il le montre et y conduit ses disciples. En ne relĂąchant pas son attention vers JĂ©sus, en ne la faisant pas dĂ©pendre des circonstances, il accomplit sa vocation profonde et y trouve sa joie. Nous aussi, pendant ce temps de prĂ©paration Ă  NoĂ«l, ne nous cachons pas derriĂšre de mauvais prĂ©textes pour diffĂ©rer notre marche vers JĂ©sus. Aucune condition n’est dĂ©favorable. JĂ©sus vient pour tout sauver !
 
D. Martin PANHARD

Purifiés ou consumés ?

Purifiés ou consumés ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La figure tutĂ©laire du temps de l’Avent s’avance : Jean le Baptiste. IsaĂŻe, citĂ© dans l’évangile dominical, parle de la « voix de celui qui crie dans le dĂ©sert » (Is 40,3 et Mt 3,3). Cette voix est comme celle du rugissement d’un lion.Pour cette raison, l’évangĂ©liste Marc qui commence son rĂ©cit directement par la prĂ©dication du Baptiste, se voit attribuĂ© le symbole du lion.
Dans le judaĂŻsme, Jean est prĂȘtre (cohen) et fils de prĂȘtre (Zacharie), il a donc une proximitĂ© toute particuliĂšre au Temple et Ă  la rĂ©alitĂ© du sacrifice. Son sacerdoce lĂ©vitique (issu de la tribu de LĂ©vi) implique une puretĂ© (il doit s’abstenir de tout ce qui rend impur, comme toucher un cadavre) et le rend purificateur de la souillure des autres. On comprend beaucoup mieux son style de vie (peau de chameau, sauterelles et miel) ainsi que le contenu de sa prĂ©dication axĂ©e sur la dĂ©nonciation du pĂ©chĂ© avec en parallĂšle la nĂ©cessaire conversion qui purifie et transforme.
Ayant alors pleinement conscience de sa mission de PrĂ©curseur du Messie, il initie un baptĂȘme qui dĂ©passe les rites d’immersion connus dans le judaĂŻsme (baptĂȘme des ProsĂ©lytes – paĂŻens adhĂ©rant Ă  la foi juive – et celui des EssĂ©niens) comme dans les religions anciennes. A la diffĂ©rence des prĂ©cĂ©dents, il vise une purification non plus rituelle mais morale, il ne se rĂ©pĂšte pas (il devient une initiation) et surtout a une valeur messianique : il introduit celui qui l’a reçu dans la communautĂ© de ceux qui attendent activement la venue annoncĂ©e du Messie. Son efficacitĂ© est rĂ©elle mais non sacramentelle. L’eau certes purifie mais le feu, moyen moins matĂ©riel et plus efficace que l’eau, devient le symbole de l’intervention de Dieu. Dans l’Ancien Testament, le feu de Dieu Ă©tait dĂ©jĂ  descendu du ciel Ă  plusieurs reprises pour purifier ou consumer.
Voulons-nous ĂȘtre purifiĂ©s ou consumĂ©s ? Le feu de la GĂ©henne consume Ă  jamais ce qui ne peut ĂȘtre purifiĂ©. La vallĂ©e de la GĂ©henne est associĂ©e Ă  la pratique d’infanticides rituels dans le feu. Elle est ensuite convertie en dĂ©potoir dont la pestilence Ă©mane Ă  des lieues Ă  la ronde, elle fut Ă©galement rĂ©putĂ©e pour ĂȘtre le lieu de rĂ©clusion des lĂ©preux et pestifĂ©rĂ©s. Pour les juifs, elle n’est qu’un lieu de passage, voire la dĂ©nomination d’un processus de purification des Ăąmes. Avec le Christ, elle devient synonyme de l’enfer Ă©ternel.
Pendant un certain temps, Jean et JĂ©sus ont menĂ© une mĂȘme action ; l’un et l’autre ont baptisĂ© ; l’évangile de Jean rapporte en effet que  « JĂ©sus vint avec ses disciples aux pays de JudĂ©e et il y baptisait ; Jean baptisait aussi Ă  Aenon prĂšs de Salim oĂč les eaux sont abondantes  » (Jn 3, 22-23). Leur pratique Ă©tait fondĂ©e sur ce que Jean avait fondĂ©. S’il existait des rites de purification par ablution d’eau, il n’existait pas de baptĂȘme au sens propre du terme, car le baptĂȘme donnĂ© par Jean – et Ă  sa suite par JĂ©sus – implique une relation personnelle Ă  celui qui baptise. Le baptĂȘme est le sacrement de la conversion personnelle. Le baptĂȘme de Jean et celui de JĂ©sus impliquent une conversion, une rupture avec le mensonge et l’illusion. Pour cette raison, Jean-Baptiste dĂ©nonce les catĂ©gories sociales emblĂ©matiques de ceux pour qui l’appartenance religieuse dispense de la conversion personnelle, les sadducĂ©ens et les pharisiens (Mt 3, 7-10).
Profitons de l’Avent pour nous replonger dans la grĂące de notre baptĂȘme, pour nous laisser purifier par le feu de son Amour et pour renouveler notre attente de la rencontre avec le Christ.  D. StĂ©phane PELISSIER

Parousie : chapitre 2

Parousie : chapitre 2 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Depuis le dernier Ă©dito, la Parousie n’a plus de secrets pour vous ! Elle est cette prĂ©sence de Dieu et les textes de ce premier dimanche de l’Avent sont surprenants. Ils semblent reprendre le thĂšme des fins derniĂšres qui nous a accompagnĂ©s au mois de novembre. Comment alors comprendre cette insistance ? L’Eglise nous invite Ă  regarder la fin de notre vie chrĂ©tienne oĂč Dieu sera prĂ©sent, tout en tous, afin de vivre ici-bas polarisĂ© par le dĂ©sir du Ciel. 
Cette prĂ©sence nous rappelle deux choses : elle a dĂ©jĂ  commencĂ© mais aussi, prĂ©cisĂ©ment, cette prĂ©sence n’a que commencé !  Par notre vie nous sommes appelĂ©s Ă  la faire grandir, la rendre encore plus visible. Voyons comment !
Ce temps de l’Avent est pour nous un temps offert par Dieu. Si le Seigneur cherche aujourd’hui Ă  faire rayonner sa prĂ©sence aimante dans notre monde, nous comprenons que l’Avent n’est pas un temps d’attente. Nous devons activement rendre visible cette prĂ©sence de Dieu par notre foi, notre espĂ©rance et notre amour ! Rien n’est trop petit pour la GrĂące de Dieu ! Rien qu’elle ne puisse rendre fĂ©cond ! Offrons lui tout ce que nous sommes ! A l’image de Marie qui dit son « Fiat voluntas  tua », laissons l’Esprit Saint nous prendre sous son ombre. Laissons Dieu nous redonner sa vie. DerriĂšre cela nous dĂ©couvrons Ă  quel point la vie de priĂšre personnelle est importante. N’ayons pas peur de soigner notre vie intĂ©rieure. Reprenons paisiblement notre oraison, notre chapelet ou la mĂ©ditation de l’évangile du jour ! Nous retrouvons cette invitation lorsque l’évangile de ce dimanche nous invite Ă  veiller.
Nous rendrons Ă©galement visible la prĂ©sence de Dieu par la conversion de nos vies ! Saint Paul dans la lettre aux Romains nous y invite : « Rejetons les Ɠuvres des tĂ©nĂšbres, revĂȘtons-nous des armes de la lumiĂšre ».  Cette conversion du cƓur et de l’esprit s’appelle metanoia. Elle est Ă  la fois un changement de sens, un changement de pensĂ©e, un repentir, une pĂ©nitence, un changement de vie. Il y a une radicalitĂ© dans la conversion Ă©vangĂ©lique ! Nous pouvons demander cette grĂące de courage Ă  nous convertir. Ce courage de rompre avec le sommeil de notre Ăąme. Seul ce courage nous donnera la libertĂ© de suivre intensĂ©ment JĂ©sus. Alors, le changement constant qu’exige notre vie ChrĂ©tienne rendra possible la fidĂ©litĂ©. Nous aurons le courage de changer les penchants naturels de notre vie pour faire Ă©merger un « oui » Ă  la grĂące. Il est difficile de comprendre cela, mais la conversion est tout Ă  la fois une grĂące de Dieu, une exigence et un devoir. Le champ d’action d’ailleurs ne sera pas fait de circonstances exceptionnelles mais se trouvera dans notre vie quotidienne.
Enfin, la derniĂšre maniĂšre de rendre visible la prĂ©sence de Dieu ici bas passera par notre joie. Le psaume de ce dimanche est merveilleux ! Laissons la joie de Dieu nous saisir ! Elle est particuliĂšrement communicable. Que ce nouvel Avent fasse davantage venir le Christ dans nos vies pour le rendre visible au monde c’est la grĂące que nous pouvons demander vraiment les uns pour les autres ! Bon Avent !
  D. Christophe GRANVILLE

Vivement l’apocalypse !

Vivement l’apocalypse ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous voici arrivĂ©s au dernier dimanche de l’annĂ©e liturgique et l’église, pour nous y introduire, nous fait mĂ©diter sur ce qui doit ĂȘtre pour nous objet d’espĂ©rance : la parousie.
Ce mot grec que la thĂ©ologie emploie pour parler de la Venue du Christ en gloire Ă  la fin des temps, veut dire : « prĂ©sence ». Ce terme prĂ©existait Ă  son usage thĂ©ologique. Il Ă©tait utilisĂ© dans le monde antique pour parler de l’arrivĂ©e du souverain en visite officielle. Cette arrivĂ©e du roi, sa parousie, Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e de toute une mise en scĂšne durant laquelle, pendant plusieurs semaines, on portait son portrait dans les rues de la ville. C’était un moyen de faire comprendre que le souverain Ă©tait partout prĂ©sent et pas seulement lĂ  ou l’on percevait sa prĂ©sence physique. La parousie Ă©tait donc pour un roi, un moyen de manifester sa prĂ©sence Ă  son peuple afin d’asseoir sa puissance.
Or si le terme de parousie a Ă©tĂ© repris par l’église pour parler de la venue du Seigneur, c’est qu’elle nous dit quelque chose du retour en gloire de JĂ©sus.
Le Christ, lors de sa parousie, sera manifestĂ© Ă  toute sa crĂ©ation dans toute sa puissance : «Comme l’éclair, en effet, part du levant et brille jusqu’au couchant, ainsi en sera-t-il de l’avĂšnement du Fils de l’homme ».
(Matthieu 24, 27)
Toutefois la comparaison entre la parousie d’un souverain et le retour en gloire de JĂ©sus diffĂšre en ceci : le souhait d’omni-prĂ©sence d’un despote ne sera jamais qu’un fantasme (jamais aucun portrait ne le rendra vĂ©ritablement prĂ©sent Ă  son peuple) alors que la parousie du Christ est dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ©. Nous sommes d’ailleurs appelĂ©s Ă  en faire quotidiennement l’expĂ©rience : JĂ©sus est lĂ  ! Il est prĂ©sent ! MĂȘme si « La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, (
) voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous », nous dit JĂ©sus (Luc 17, 21).
Et je crois qu’il est vital pour un chrĂ©tien, tout spĂ©cialement dans une sociĂ©tĂ© laĂŻque, de savoir lire les signes de la prĂ©sence divine.
Chaque fois que nous contemplons un beau couchĂ© de soleil, un sommet enneigĂ© ou tout autre splendeur que nous rĂ©serve la crĂ©ation, nous contemplons l’Ɠuvre de Dieu qui reste prĂ©sent Ă  sa crĂ©ation.
Le rĂŽle de nos Ă©glises, de nos statues et de tout autre objet religieux, n’est pas de rendre prĂ©sent un absent, mais de manifester sa prĂ©sence  !
Enfin rappelons nous que lorsque nous prions, particuliĂšrement lorsque «  deux ou trois sont rĂ©unis en son nom » (Matthieu 18,20) c’est bien JĂ©sus qui est au milieu de nous.
Si nous vivons en sa prĂ©sence, nous serons prĂȘts lorsqu’il se manifestera.
Cette manifestation, cette parousie ne sera alors pour nous, qu’une apocalypse, c’est Ă  dire littĂ©ralement : la levĂ©e d’un voile ! Attachons nous donc Ă  dĂ©celer sa prĂ©sence derriĂšre le voile, c’est Ă  dire derriĂšre tous les Ă©vĂ©nements de nos vies. Recevons chaque instant comme venant de Dieu.
Sainte Jeanne de Chantal résumait cela en une formule saisissante :
« Si vous ne chercher que Dieu vous le trouverez partout ! » Alors, oui, puissions-nous ĂȘtre tendu vers la pleine manifestation de Dieu. Oui, laissons la parousie advenir pour nous ! Vivement l’apocalypse !
 D. Louis-Marie 

Attention, un Temple peut en cacher un autre !

Attention, un Temple peut en cacher un autre ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

L’évangile nous prĂ©sente JĂ©sus au Temple avec ses disciples. Le Temple de JĂ©rusalem est encore Ă  ce moment-lĂ  le lieu privilĂ©giĂ© de la rencontre avec Dieu et mĂȘme le lieu de la prĂ©sence de Dieu. JĂ©sus y a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par ses parents aprĂšs sa naissance selon la loi de MoĂŻse. Adolescent, il y va en pĂšlerinage et y reste mĂȘme Ă  l’insu de ses parents qui le retrouveront en train de faire la leçon aux docteurs de la loi. Pendant son ministĂšre public, il s’y trouve frĂ©quemment pour enseigner. Enfin, c’est Ă  proximitĂ© du Temple que JĂ©sus va ĂȘtre arrĂȘtĂ©, crucifiĂ© au moment mĂȘme oĂč dans le Temple on commence Ă  sacrifier les agneaux pour la PĂąque, puis va ressusciter.
Mais la relation de JĂ©sus avec le Temple prĂ©pare une rupture fracassante. JĂ©sus ne lui prĂ©dit pas un grand avenir. Il annonce clairement sa destruction prochaine et totale. Elle adviendra en effet environ quarante ans plus tard et il ne sera jamais relevĂ©. Mais le propos de JĂ©sus ne concerne pas le plan d’urbanisme de JĂ©rusalem. Quand on lui parle du Temple et de sa beautĂ©, il rĂ©pond en parlant de lui
 et de nous.
– de lui. Car ce qui va advenir au Temple en pierre figure ce qui va advenir de lui : il sera dĂ©truit. A la diffĂ©rence fondamentale prĂšs que JĂ©sus va s’en relever en ressuscitant d’entre les morts. Il l’avait annoncĂ© : « DĂ©truisez ce Temple et moi, en trois jours, je le rebĂątirai ». Les disciples ne comprendront cette parole qu’aprĂšs sa rĂ©surrection. En effet, le Temple dont parlait JĂ©sus, c’était son propre corps. lorsque son corps est dĂ©chirĂ© sur la croix, Ă  quelques centaines de mĂštres, le rideau du Temple se dĂ©chire de haut en bas, attestant l’abolition du culte liĂ© Ă  ce Temple prĂšs de disparaitre dĂ©finitivement et l’avĂšnement de l’Alliance Nouvelle scellĂ©e dans le sang du Christ sur la croix. Il y a bien un Temple mais celui-ci n’est plus fait de main d’hommes. C’est JĂ©sus lui-mĂȘme en qui l’humanitĂ© est rĂ©conciliĂ©e avec Dieu. C’est en lui que Dieu habite pleinement parmi les hommes.
– de nous. Car nous avons pris conscience aussi que nous constituons nous-mĂȘmes le nouveau Temple, en prolongement du corps du Christ. Tel est l’enseignement explicite de saint Paul : l’Eglise est le Temple de Dieu. Chaque chrĂ©tien est lui-mĂȘme Temple de Dieu en tant que membre du corps du Christ. VoilĂ  le Temple dĂ©finitif qui n’est pas fait de main d’hommes : c’est l’Eglise, corps du Christ, lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes, signe de la prĂ©sence divine ici-bas. De ce Temple-lĂ , l’ancien sanctuaire n’était donc qu’une figure, suggestive mais imparfaite, provisoire et maintenant dĂ©passĂ©e. Nous pouvons comprendre les persĂ©cutions et autres maux que nous annonce JĂ©sus dans cet Ă©vangile comme la garantie que nous sommes bien son corps  ! En persĂ©vĂ©rant, nous subirons le mĂȘme sort : nous garderons la vie !
D. Martin PANHARD

RĂ©surrection ou NĂ©ant ? Il faut choisir…

RĂ©surrection ou NĂ©ant ? Il faut choisir… 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La fin de l’AnnĂ©e liturgique approche avec des textes Ă©vangĂ©liques trĂšs marquĂ©s : l’Eglise nous invite Ă  nous remettre face aux questions fondamentales de la mort, de l’éternitĂ© et du salut. Comme l’écrivait en 1985 le Cardinal Ratzinger, « la question essentielle posĂ©e Ă  la vie humaine, c’est la mort ; si l’on n’y rĂ©pond pas, on n’a, en dĂ©finitive, rien rĂ©pondu du tout  ».
Il ne faut pas avoir peur de comprendre que LE REGARD QUE NOUS POSONS SUR LA MORT ET L’AU-DELà CONDITIONNE ABSOLUMENT TOUTE NOTRE VIE.
Saint Paul nous met en garde depuis deux millĂ©naires : « si le Christ n’est pas ressuscitĂ©, votre foi est vaine
 Nous sommes les plus Ă  plaindre de tous les hommes » (1Ăšre lettre aux Corinthiens 15, 16s). Croire en un Dieu crĂ©ateur, aimant et misĂ©ricordieux, celui rĂ©vĂ©lĂ© par le Christ, lui-mĂȘme vrai Dieu et vrai homme, c’est croire en la nĂ©cessaire RĂ©surrection annoncĂ©e et vĂ©cue par ce mĂȘme JĂ©sus. Si nous ne croyons pas Ă  La rĂ©surrection et Ă  la vie Ă©ternelle, nous n’avons plus rien Ă  faire dans les Ă©glises.
Pourquoi prier pour nos morts s’il n’y rien aprĂšs ? Pourquoi avoir le dĂ©sir de faire le bien sur la terre s’il n’y a pas de rĂ©compense aprĂšs cette vie ? Soyons un peu logique tout de mĂȘme !
Allons jusqu’au bout du raisonnement : « Que faire si Dieu n’existe pas, si Rakitine a raison de prĂ©tendre que c’est une idĂ©e forgĂ©e par l’humanité ? Dans ce cas l’homme serait le roi de la terre, de l’univers. TrĂšs bien ! Seulement, comment sera-t-il vertueux sans Dieu ? Je me le demande. Alors tout est permis »? (Paroles de Dimitri dans Les frĂšres Karamazov de DostoĂŻevski).
Nous subissons chaque jour davantage de maniĂšre dramatique les consĂ©quences Ă©cologiques, Ă©conomiques et spirituelles de cette terrible erreur dominante de l’homme-roi de la terre puisque Dieu (dont on ne se pose plus la question de l’existence) n’est plus un obstacle Ă  sa toute-puissance. Le Pape Ă©mĂ©rite BenoĂźt XVI nous a rappelĂ© rĂ©cemment que la crise de l’Europe Ă©tait anthropologique : nous ne savons plus qui nous sommes car nous ne croyons plus que nous sommes faits Ă  l’image de Dieu.
La RĂ©vĂ©lation biblique accepte la rĂ©alitĂ© de la mort, consĂ©quence du pĂ©chĂ©, mort qui creuse un fossĂ© infranchissable par l’homme avec la vie terrestre.
Laissons Ă  l’historien P. Chaunu ces mots magnifiques de foi et d’espĂ©rance : « Si la mort est bien la mort, la vie est la vie. Et la vie est pour Dieu. Alors quand le but est atteint, quand l’amour de Dieu envahit les instants de cette vie, il n’est plus possible que l’amour de Dieu qui est ‘au commencement’, en dehors du temps qu’Il a crĂ©Ă©, tienne encore dans ce temps
 Cette histoire d’amour entre Dieu et les hommes conduit au-delĂ  de la mort et du temps
 L’amour de Dieu transforme l’instant de la mort, l’ultime instant qui rĂ©capitule la totalitĂ© du temps vĂ©cu, Ă  travers une mutation qui est dite rĂ©surrection, en Ă©ternitĂ© participĂ©e

La mort est vraie mais l’Amour de Dieu est vrai plus encore. Et l’amour de Dieu ne peut se satisfaire en dehors de l’EternitĂ©. EternitĂ© d’acceptation ou de refus ».
D. Stéphane Pélissier

« Aujourd’hui le salut est arrivĂ© pour cette maison »

« Aujourd’hui le salut est arrivĂ© pour cette maison » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les saints n’ont pas tous bien commencĂ©, mais ils ont tous bien fini. A quelques jours de la Toussaint, il est bon d’entendre le rĂ©cit de la conversion de ZachĂ©e, point de dĂ©part de sa nouvelle vie, aprĂšs cette rencontre salvifique avec JĂ©sus !
Petit, et certainement rejetĂ© par son style de vie, l’évangile nous fait entendre l’avis de toute la ville de JĂ©richo au sujet de ZachĂ©e : il est un homme pĂ©cheur. Pourtant, malgrĂ© ses vols et son amour dĂ©mesurĂ© de l’argent, il garde en lui le dĂ©sir de voir JĂ©sus. Chacun de nos cƓurs, malgrĂ© la noirceur de nos pĂ©chĂ©s, gardent le dĂ©sir d’un peu de LumiĂšre, particuliĂšrement celle de la VĂ©ritĂ© et de la MisĂ©ricorde. Cette LumiĂšre qui est toute divine. Mais Comme ZachĂ©e, nous prĂ©fĂ©rons voir la LumiĂšre sans qu’elle nous voit. Autrement dit, nous montons nous aussi dans nos sycomores, pour trouver un peu de rĂ©pit pour nos Ăąmes et observer JĂ©sus de haut ou de loin. Peut-ĂȘtre nous ne nous sentons pas assez dignes ou capables de nous approcher plus de JĂ©sus.
Mais le Seigneur ne veut pas que nous nous installions dans cette relation lointaine avec lui ! « Descends vite ! » nous ordonne JĂ©sus, « il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ».  Et cette invitation de JĂ©sus est reçue avec joie. Seule la priĂšre d’oraison (ou la composition des lieux selon la spiritualitĂ© Ignatienne) nous fait rentrer dans le sentiment de joie du cƓur de ZachĂ©e. Certainement que la douceur des paroles de JĂ©sus, son regard plein de bienveillance ont fait tomber les premiĂšres murailles de son ancienne vie. Les portes s’ouvrent pour accueillir JĂ©sus. Nous pourrions retenir, qu’avant les changements de notre agir, nous sommes faits pour cette rencontre personnelle avec le Christ. C’est dans cette relation forte de communion que nous trouvons la joie de nous dĂ©tacher de ce qui Ă©tait mauvais. Elle est souvent comprise Ă  l’envers. Il faut que je change ceci ou cela, alors le Seigneur m’aimera. Non !!! C’est parce que j’accueille le Christ dans ma vie, que je lui laisse toucher mon cƓur blessĂ©, que nous aurons alors le dĂ©sir de rendre visible notre conversion par un changement de nos actes, de nos comportements et de nos habitudes !
ZachĂ©e, en effet, ne tarde pas a organiser son avenir Ă  la lumiĂšre de cette rencontre. Invisible mais rĂ©el l’amour du Christ pour ZachĂ©e l’a transformĂ©. On y retrouve la mĂȘme grandeur. « Voici, Seigneur, je vais donner la moitiĂ© de mes biens aux pauvres et si j’ai extorquĂ© quelque chose Ă  quelqu’un, je lui rendrai le quadruple ». Une seule fois dans la bible, il est prĂ©cisĂ© la nĂ©cessitĂ© de rembourser quatre fois la valeur d’un vol : c’est en Exode chapitre 21 verset 37, dans le cas du vol d’un agneau, tuĂ© et vendu. ZachĂ©e, par sa qualitĂ© de fils d’Abraham, Ă©tend cette rĂ©solution Ă  tous ses vols.
Nous n’aurons pas d’autres dĂ©tails de la vie de ZachĂ©e dans l’Evangile. Il faut aller Ă  Rocamadour pour dĂ©couvrir, selon la Tradition le tĂ©moignage de la piĂ©tĂ© populaire : on priait devant le corps d’un homme restĂ© intact aprĂšs la mort et de petite taille. RenouvelĂ© dans la foi en la communion des Saints, demandons aux Saints du Ciel de nous emmener un petit peu plus sur le chemin de la conversion du cƓur, de l’Amour de Dieu et du service des plus pauvres dans son Eglise. Alors, Saint Amadour, priez pour nous !
 D. Christophe GRANVILLE

Savoir aimer

Savoir aimer 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les pharisiens ont toujours le mauvais rĂŽle ! MĂȘme dans cette parabole qui est une histoire inventĂ©e. JĂ©sus aurait pu inverser les rĂŽles pour ne pas stigmatiser encore ces mĂȘmes individus et leur donner pour une fois, le rĂŽle des gentils mais non. DĂ©cidĂ©ment, ĂȘtre pharisien ne fait pas approcher du royaume des cieux. Pire que ça, ce qui en Ă©loigne le plus semble ĂȘtre de s’y croire. La parabole est destinĂ©e Ă  certains qui sont convaincus d’ĂȘtre justes et qui mĂ©prisent les autres. Et ce rĂŽle sera tenu par un pharisien

Bon, mais ne nous y trompons pas. L’intention de JĂ©sus n’est pas de se moquer ou de dĂ©nigrer. Rappelons-nous simplement que JĂ©sus vient nous apprendre que nous sommes aimĂ©s par Dieu mĂȘme si nous nous sentons minables ; et que cet amour de Dieu est agissant et transformant en nous dĂšs lors que nous nous reconnaissons comme tels. Ensuite, cette action de Dieu qui nous transforme ou qui nous fait devenir justes, selon l’expression de l’évangile, vise Ă  nous Ă©lever Ă  une mĂȘme capacitĂ© d’amour. Aimer Dieu et aimer son prochain est le vĂ©ritable et nouveau commandement donnĂ© par JĂ©sus.
En effet, « Qui s’élĂšve sera abaissĂ©, qui s’abaisse sera Ă©levĂ© » est une affirmation que l’on relĂšve trois fois dans les Ă©vangiles (une fois chez saint Matthieu, deux fois chez saint Luc). Elle vient conclure des enseignements sur les rapports avec le prochain comme la maniĂšre de se faire serviteur ou les rapports avec Dieu, comme ici avec la priĂšre. Cette expression est donc une rĂšgle de l’amour aussi bien de Dieu que du prochain. C’est ce qu’avait bien compris sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant JĂ©sus qui Ă©crivait cette belle dĂ©finition : « Le propre de l’amour est de s’abaisser ». Elle l’écrivait d’abord pour dĂ©crire l’amour de JĂ©sus qui, Ă©tant Dieu, s’est abaissĂ© pour chacun de nous, jusqu’à prendre la derniĂšre place et ĂȘtre tuĂ©. Ce que rĂ©sume l’hymne aux Philippiens (Ph 2, 6-11) : « Il s’est anĂ©anti, prenant la condition de serviteur
 Il s’est abaissé  jusqu’à la mort et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exaltĂ© et lui a donnĂ© le nom qui est au-dessus de tout nom
 ».
Croire en JĂ©sus mort et ressuscitĂ©, c’est dire comme saint Jean  : « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru
 Quant Ă  nous, nous aimons parce que Dieu nous a aimĂ©s le premier » (1 Jn 4, 16-19).
D. Martin PANHARD

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