Souhaitons-nous la « bonne année » liturgique, car en ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons une nouvelle année, un nouveau cycle liturgique.
Dans l’Evangile, Jésus nous exhorte à la vigilance. Rester éveillé, cela veut dire garder la foi, garder les commandements, garder les sacrements, garder la prière (ce sont les 4 parties du Catéchisme de l’Eglise Catholique : le Credo, les 10 commandements, les 7 sacrements, la prière du Notre Père et du Je vous salue Marie). Il ne s’agit pas de nouveautés, ni de choses compliquées, il s’agit de garder et de faire fructifier le dépôt reçu, intangible, durant cette année nouvelle, en attendant le retour du Seigneur, qui « est le même, hier, aujourd’hui et à jamais » (Hé 13,8).
S’assoupir dans la foi, ne plus la nourrir, la vivifier, la faire grandir, cela peut nous arriver insensiblement. Des chrétiens parfois se contentent d’être des chrétiens d’habitude ; la foi alors s’affaiblit, elle peut se retrouver tellement fragile qu’elle ne résiste pas aux modes de pensée de notre monde sans Dieu, qui sont comme des vents tempêtueux qui déracinent les vieux arbres. Arrive un coup dur dans la vie, et l’on peut se retrouver dans le noir, sans la foi. « Veiller », c’est nourrir la foi grâce à la Parole de Dieu, lue et méditée chaque jour.
S’endormir dans les commandements, c’est ne pas les connaître, ne plus les pratiquer, les considérer, toujours dans ce monde sans Dieu, comme dépassés, c’est s’adapter à la mentalité et aux modes d’agir de ce monde, sans plus être sel de la terre ni lumière du monde, mais terre avec la terre et se retrouver, là encore, dans le noir. Quel gouvernement au monde pourrait dire que le commandement « tu ne tueras pas » serait désormais dépassé en prétendant que l’avortement devienne un droit ? La nuit descend et s’épaissit. « Veilleur, où en est la nuit ? » (Is 21,11).
S’endormir dans les sacrements, c’est ne plus les pratiquer, ou les méconnaitre. Regardons comment nous sommes attachés aux sacrements qui sont à notre disposition : la messe, qui peut être quotidienne, si l’on veut, et la confession : plus d’une fois par an ? Il y a en a qui vienne chercher ce « fortifiant » régulièrement.
S’endormir dans la prière, c’est ne plus prier, ou pas beaucoup, ou pas assez. Jésus associe bien les deux attitudes : « veillez et priez », sinon vous n’allez pas tenir au jour de tempête.
Nous sommes ces veilleurs auxquels Isaïe s’adressait, et nous répondons : oui, c’est le samedi saint, puis encore une nuit de veille, et vient enfin le matin de Pâques (Is 21,12). Si nous sommes en un grand samedi saint, tandis que la foi a sombré chez les disciples, car Jésus est dans un noir tombeau, même si l’espérance a sombré chez presque tous, Marie veille, son espérance est restée intacte, car elle n’est pas établie sur l’évidence des faits, mais sur les promesses de son Fils : « le troisième jour, je ressusciterai ! » Elle a tenu ferme et n’a pas été déçue. Attachons-nous à Marie et nous ne perdrons pas l’espérance.
En effet, les Paroles de Jésus ne passeront pas, tandis que le ciel et la terre passeront. Restons attachés à celles-ci, c’est-à-dire à l’Evangile. C’est-à-dire « bonne nouvelle ». Est-ce que les mauvaises nouvelles d’un monde secoué par la perversion, d’une église secouée par l’apostasie pourraient l’emporter sur l’Evangile ? Pour reprendre Saint Paul : est-ce que les persécutions, les insultes, les angoisses peuvent nous séparer de Jésus, le Christ, le Sauveur de l’humanité ? (Rm 8,35-39). C’est lui qui nous envoie, peu importe que ce soit au milieu des loups. Avec le Bon Pasteur nous sommes les grands vainqueurs « car éternel est son Amour. »
Bonne année !
Don Laurent LARROQUE