Les roi-mages expriment ainsi le sens de leur long cheminement. Imitons les Mages, nous qui n’avons pas tant de chemin à faire : venons l’adorer dans sa présence cachée et réelle dans l’Eucharistie. Pour certains d’entre nous, c’est déjà la joie et la paix de leur cœur. Pour d’autres, c’est un désir, pour d’autres, hélas, une certaine indifférence, comme ces “grands scientifiques” de la cour d’Hérode qui connaissent les prophéties concernant le Messie mais qui ne bougent pas devant les signes de son Avènement. Ils n’avaient que quelques kilomètres à faire, là où les Mages en avaient eu des milliers.
« Adoration ou désespoir ». C’est le titre d’un livre d’un auteur spirituel, le Père Marie-Dominique Molinié.
Le Pape a voulu que cette année jubilaire (tous les 25 ans) soit sous le thème des « pèlerins d’espérance ». L’espérance ! C’est une vertu (une force) théologale (de Dieu) en nous. Elle vient de la foi et va vers la charité : les 3 vertus de Dieu qui sont infusées en nous “automatiquement” par le baptême. La Vie de Dieu en nous.
Benoît XVI avait marqué le million de jeunes aux JMJ de Cologne, dans son homélie du dimanche 21 août 2005. La veille, à l’adoration, il leur avait parlé du cheminement des Mages.
« Chers jeunes ! Devant la sainte Hostie, dans laquelle Jésus s’est fait pour nous pain qui soutient et nourrit notre vie de l’intérieur (cf Jn 6,35), nous avons commencé hier soir le cheminement intérieur de l’adoration. Dans l’Eucharistie, l’adoration doit devenir union. (…) Faisant du pain son Corps et du vin son Sang, il anticipe sa mort, il l’accepte au plus profond de lui-même et il la transforme en un acte d’amour. Ce qui de l’extérieur est une violence brutale, devient de l’intérieur l’acte d’un amour qui se donne totalement. Telle est la transformation substantielle qui s’est réalisée au Cénacle et qui visait à faire naître un processus de transformations, dont le terme ultime est la transformation du monde jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous (cf 1Co 15,28). (…) Depuis toujours, tous les hommes, d’une manière ou d’une autre, attendent dans leur cœur un changement, une transformation du monde. Maintenant se réalise l’acte central de transformation qui est seul en mesure de renouveler vraiment le monde : la violence se transforme en amour et donc la mort en vie. Puisque cet acte change la mort en amour, la mort comme telle est déjà dépassée au plus profond d’elle-même, la résurrection est déjà présente en elle. La mort est, pour ainsi dire, intimement blessée, de telle sorte qu’elle ne peut avoir le dernier mot. »
Voilà le motif de notre espérance : elle n’est pas une auto-persuasion genre « méthode Coué », mais foi en Jésus. Jésus a déjà transformé le mal en amour. Ce qui s’est passé à la Croix, exprimé le soir précédent, se produit à chaque Eucharistie. Oui, nous attendons tous dans notre cœur un changement de ce monde : il ne peut plus durer comme cela ! Peut-être faudra-t-il une violente purification ? Mais avec Jésus Eucharistie, la transformation du monde est déjà là, pacifiquement, sans violence, dans la douceur et la joie de la foi.
« Venez, adorons », venite adoremus Dominum ! Si nous voulons garder espoir pour nous et être des “premiers de cordée” en 2025 dans le pèlerinage périlleux de nos temps, croyons en Jésus-Eucharistie, unissons-nous à Lui par la communion, et prolongeons cette communion en passant du temps avec Lui dans l’adoration.
(Voir à la page 3, le point de la situation de l’adoration perpétuelle à la Basilique et à la chapelle attenante).
Don Laurent LARROQUE