Chers paroissiens, ce deuxième confinement nous plonge avec un peu d’avance dans ce temps de l’attente du Seigneur… oui la privation de l’Eucharistie et de la messe dominicale avec son assemblée nous coûtent. Cela creuse en nous différents sentiments : confusion, tristesse, colère, incompréhension, injustice, anxiété, … que faisons-nous de ces sentiments ? J’aimerais que ce temps de manque et de jeûne nous pousse à réfléchir personnellement : qu’attendons-nous vraiment ? qu’est-ce qu’il y a de bon dans mon désir ? Comment le creuser pour mieux le cerner ? Comme l’Avent nous aide à faire émerger les vrais et bons désirs, ainsi l’attente actuelle peut nous préparer à célébrer l’eucharistie avec de meilleures dispositions. Bref, si ce temps de jeûne subi se transformait en une préparation volontaire, notre prochaine messe serait certainement encore plus fructueuse !
Je vois deux axes de préparation volontaire en vue de la prochaine messe à laquelle nous pourrons alors pleinement participer : les bonnes dispositions pour recevoir de manière ajustée le Saint Sacrement et les bonnes dispositions pour être vraiment ajustés à l’assemblée de l’Eglise. Ces deux axes ne grandissent pas l’un sans l’autre…
Pour le premier axe, les temps d’adoration et de confessions du dimanche après-midi sont déjà une aide pour faire grandir en nous un cœur brûlant et fervent. C’est ainsi que nous devrions toujours communier. La confession nous dispose à la parfaite action de grâce, oui l’amour de Dieu est plus grand que notre péché ! L’adoration allume en nous, petit à petit, les mêmes sentiments qui sont dans le Cœur du Seigneur Jésus.
Pour le deuxième axe, eh bien je crois que nous avons tous du pain sur la planche ! Nos assemblées devraient toujours ressembler au Royaume de Dieu que Jésus est venu inaugurer. La préface de ce dimanche nous en donne quelques dimensions : Royaume de vie, de vérité, de grâce, de sainteté, de justice, d’amour et de paix ! Quelle joie de pouvoir déjà palper cela dans une assemblée chrétienne unie et fraternelle… De plus l’évangile de ce dimanche nous donne des exemples de charité bien concrète, auxquels nous pourrions encore ajouter les 7 œuvres de miséricorde spirituelle… Bref nous pouvons subir ce temps d’attente ou choisir de faire grandir la charité concrète que nous nous devons les uns les autres. Nos familles sont de beaux terrains d’entrainement mais aussi nos lieux d’engagements paroissiaux. Par exemple, dans le(s) service(s) au(x)quel(s) j’appartiens, est-ce que je prends des nouvelles des uns ou des autres ? qui dans ma paroisse ou ma famille risquerait de ne recevoir aucun appel ? Personne n’est dispensé de cette charité. Souvenons-nous des paroles de Jésus : « chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ».
La charité fraternelle et l’eucharistie s’alimentent mutuellement. Choisissons de ne pas subir mais de profiter de cette attente pour avoir les justes dispositions de cœur lors de notre prochaine messe, que nous espérons très bientôt !
D. Marc-Antoine CROIZE-POURCELET