Comme à chaque fois qu’il apparaît dans l’évangile, Saint Joseph est entæouré de discrétion. Pie IX l’a déclaré « Patron de l’Église Catholique », Pie XII l’a présenté comme « Patron des travailleurs » et Saint Jean Paul II comme « Gardien du Rédempteur ». Les fidèles l’invoquent comme « Patron de la bonne mort ». Le 8 décembre dernier, le pape François a décrété une année spéciale dédiée à Saint Joseph. Voici quelques perles de sa lettre apostolique «Patris corde» qui pourront nourrir notre dévotion envers ce si grand saint.
Tout d’abord, «Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu. Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, il a appris à Jésus à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse.»
Ensuite, Joseph témoigne des bienfaits de l’obéissance à Dieu. «Il est très préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie. Grâce à l’obéissance, il surmonte son drame et il sauve Marie. Dans son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à obéir à ses parents.
Dieu se fait dépendant de Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde.
Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille. Jésus a appris de lui la valeur, la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son travail.
Enfin, Joseph est pour Jésus l’ombre sur la terre du Père Céleste. On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable. Être père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité ; ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. A côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de “très chaste” qui exprime le contraire de la possession. C’est seulement quand un amour est chaste qu’il est vraiment amour. L’amour qui veut posséder devient toujours à la fin dangereux, il emprisonne, étouffe, rend malheureux. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté. Joseph a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Jésus.
Un père vit pleinement la paternité seulement quand il s’est rendu “inutile”, quand il voit que l’enfant est autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n’était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins».
D. Louis-Gustave de Torcy