Editorial Principal

Quand et comment cela arrivera-t-il ?

Quand et comment cela arrivera-t-il ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus parle de la destruction du Temple, qui arriva en 70, à peu près 40 ans après cette prédiction donnée vers l’an 33. Mais à travers cet événement, Jésus regarde la fin de l’histoire, coïncidant avec son Retour dans la Gloire.
Il ne donne pas de réponse directe à la question du “quand ?” La consigne est seulement de veiller en attendant et de persévérer dans la constance et la patience pour sauver sa vie. Pour sauver sa vie éternelle, bien sûr, sauver son âme, pas spécialement pour garder cette vie physique, qui est de toute façon passagère.
Veiller et persévérer pour sauver son âme éternelle, cela veut dire garder la foi et les mœurs, c’est-à-dire garder le Credo et les 10 Commandements, cf Ap 12,17.
Rapportons aussi la conclusion de la 1ère lecture (qui est aussi la conclusion de tout l’Ancien Testament selon l’ordre reçu dans nos Bibles), comme une manière de parler, non seulement de la première venue de Jésus, mais aussi de son Retour :
« Pour vous qui craignez mon Nom, le soleil de Justice se lèvera, avec la guérison dans ses rayons. »
C’est une belle promesse, adressée à ceux qui craignent (qui respectent) Dieu, et ceux qui sont dans la justice ou qui du moins n’ont pas peur de la justice.
Cela ressemble à cette affirmation de Jésus en Jn 3,19-21 :
« La Lumière est venue dans le monde… », et les hommes ont deux attitudes opposées face à Elle : soit de se cacher à cette lumière, de crainte qu’elle ne dénonce nos œuvres de ténèbres, qu’on préfère à la Lumière (se préférer à préférer Dieu – tragique !), soit d’aller vers cette lumière, dominant cette peur d’une mise en lumière de nos ténèbres, parce qu’on sait qu’il n’y aura pas un jugement, mais une guérison dans ces rayons de Lumière, comme on voit dans les rayons qui partent du Sacré-Cœur, selon le tableau de Jésus Miséricordieux donné par Sœur Faustine et Jean-Paul II à l’Eglise et au monde de notre temps, enfoncés dans les ténèbres.
La croix est une mise en lumière de l’horreur du péché : comment l’Innocent prend sur lui tout le mal du monde et meurt couvert de coups et blessures, couronné d’épines, rejeté et trahi, crucifié et transpercé. C’est Dieu dans les mains de ceux qui ont préféré eux-mêmes à Dieu. « Quand je serai élevé de terre, vous saurez que JE SUIS. » (Jn 8,27) Et : « Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37 ; Ap 1,7). Mais à ce moment-là, ce ne sera pas une condamnation générale, mais la guérison de nos blessures dans ses blessures, spécialement la Blessure de son Cœur ouvert, Soleil de Miséricorde infinie avec la guérison dans son rayonnement, ou fleuve de Vie limpide jailli du côté droit du Temple, de son Corps crucifié et ressuscité, qui assainit la terre entière par les sacrements.
Jésus revient bientôt. On ne sait quand. Il faut rester vigilants dans la foi et les mœurs et repérer les signes qui sont ambigus et rester persévérants jusqu’à la fin.
Mais si on relie ce Retour glorieux de Jésus avec la promesse de Malachie, on voit qu’Il revient non pas pour condamner, mais pour guérir ceux qui seront dans la crainte du Nom de Dieu et dans l’amour de la justice. Et je veux penser que beaucoup même de ceux qui sont actuellement dans le mépris du Nom de Dieu, et dans l’amour de l’injustice, mais sans qu’il y soit trop de leur faute, car entraînés par la corruption extrême de notre monde, et ce qui ne va pas dans l’Eglise, se convertiront vers la Lumière, Soleil d’infinie Miséricorde, mais aussi de très sévère Justice éternelle.
Don Laurent LARROQUE

Rituel de la dédicace

Rituel de la dédicace 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche nous fêtons la dédicace de la Cathédrale Saint Jean du Latran. Ceci mérite une petite explication. La Cathédrale Saint Jean du Latran, moins connue que la basilique Saint Pierre de Rome est pourtant la Cathédrale du pape. Une cathédrale, c’est une église qui accueille la cathèdre : le siège de l’évêque d’où il enseigne le peuple que Dieu lui confie. Pour le pape, l’évêque de Rome, mais aussi le successeur de l’apôtre Saint Pierre c’est celui qui est chargé par Jésus-Christ de confirmer ses frères. Il y a une importance particulière pour nous catholiques à célébrer cette fête qui, même un dimanche, prime sur le cycle de l’année liturgique.
La dédicace, c’est la fête par laquelle un bâtiment est soustrait au profane pour être réservé à Dieu. C’est un peu comme le baptême pour un être humain, de la même manière le bâtiment est consacré à Dieu. Par notre baptême, d’une certaine manière nous appartenons à Dieu. C’est pour cela que notre âme doit être un lieu de prière et non un lieu de vils commerces.
Dans certaines églises, nous avons un narthex situé entre le parvis et la nef. Un peu comme un sas qui nous aide à passer du profane au sacré. Un lieu pour que nos pensées, nos cœurs se préparent à la rencontre dans la maison de Dieu où il nous attend. Le chœur, lieu par excellence de l’office, symbolise le ciel. Le sanctuaire, à l’emplacement de l’autel, symbolise le trône de Dieu. Ces espaces nous aident à ajuster nos attitudes, nos pensées, nos paroles pour nous approcher avec révérence de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, Jacob le petit fils d’Abraham, alors qu’il fuit son frère Esaü et s’éloigne de la Terre promise, fit une nuit un rêve étrange  : une échelle dressée vers le ciel d’où les anges montent et descendent. Là, le Seigneur a renouvelé son alliance conclue avec Abraham et Isaac. à son réveil Jacob consacre ce lieu et lui donne le nom de Bethel, c’est-à-dire « maison de Dieu  » (Gn 28,10-17) « Sûrement Dieu est présent ici /…/ et ceci est la porte du ciel ». C’est bien vrai, nos églises sont le lieu où Dieu fait demeurer son nom et sont comme des fenêtres ouvertes sur le ciel où nous pouvons, d’une manière particulière, écouter Dieu et faire monter vers Lui nos louanges.
Pour consacrer ce lieu, Jacob prit de l’huile dont il oint la pierre sur laquelle il s’était reposé. Comme pour notre baptême, comme pour la consécration d’une église. Ils sont oints du Saint Chrême, nous avons été oints du Saint Chrême à notre baptême. Nous sommes désormais, comme ces églises : le temple, la Maison de Dieu… Puissions-nous toujours travailler à embellir nos églises et nos âmes afin que Dieu y soit toujours bien accueilli, honoré, écouté.
Dans l’évangile Jésus purifie le Temple, la Maison de son Père pour qu’elle retrouve sa vocation. Laissons Jésus faire le ménage en nous, et notre vie retrouvera son éclat. Alors comme dans l’apocalypse,
(Ap 21,22) l’Agneau de Dieu sera notre vraie lumière.

Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

La communion des saints, quelle réalité magnifique !

La communion des saints, quelle réalité magnifique ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« En attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté accompagné de tous les anges et que la mort détruite, tout lui ait été soumis, les uns parmi ses disciples continuent sur terre leur pèlerinage ; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore  ; d’autres enfin sont dans la gloire contemplant dans la pleine lumière, tel qu’il est, le Dieu un en trois Personnes » (Vatican II, Lumen Gentium 49).
Chaque dimanche, nous proclamons notre foi en disant : « Je crois en la communion des saints ». Nous affirmons ainsi les liens subsistants entre les élus qui se trouvent déjà dans la gloire au Paradis, les âmes du Purgatoire qui attendent de se retrouver auprès de Dieu et nous-mêmes, les baptisés qui vivons en essayant de faire la volonté du Père. Le catéchisme traditionnel parle d’Église triomphante, d’Église souffrante et d’Église militante. Tous, nous ne faisons qu’un et c’est cela que nous commémorons pendant le mois de novembre. Nous regardons devant nous, ce que nous appelons l’eschatologie (étymologiquement le discours sur les fins) et ce regard nous pousse à un plus grand désir du Ciel. Car oui, nous sommes faits pour être saints, nous avons été créés pour cela et nous ne serons pleinement accomplis que si nous sommes saints ! « Notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi » disait saint Augustin. Le repos éternel nous sera donné si nous cherchons chaque jour la sainteté, non pas en « jouant  » aux personnes pieuses ou en voulant imiter extérieurement les actes des saints, mais en cherchant l’héroïcité dans le quotidien de notre vie. “Veux tu vraiment être saint ? s’enquiert saint José Maria Escriva. Remplis le petit devoir de chaque instant : fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais.” L’Église, depuis quelques années, nous offre le cadeau de multiplier les canonisations pour nous montrer que la sainteté est pour nous, qu’elle est accessible. J’ai eu la chance de visiter une œuvre d’Église en Amérique du Sud où les éducateurs ne cessaient de faire répéter aux enfants : « Si, se puede ser santo ! » (oui, il est possible d’être saint  !). Nous ne pouvons que constater pourtant que nous sommes loin de cette sainteté, même de la sainteté du quotidien. C’est pourquoi nous avons à prier pour nos défunts qui souffrent le temps de purification que la Tradition a appelé le Purgatoire pour être disposés à entrer dans la gloire, à voir Dieu face à Face. Si nous prions pour eux, de nombreuses grâces nous serons rendues pour nous aider dans notre chemin de sainteté. Ce sont les bons échanges, le commerce de Dieu en quelque sorte : nous prions, les âmes sont délivrées du Purgatoire et des grâces nous sont données pour notre vie terrestre. Les saints du Ciel ne cessent quant à eux d’intercéder pour nous auprès de Dieu qu’ils contemplent !
Don Raphaël SIMONNEAUX

Convaincus d’être des justes

Convaincus d’être des justes 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le pharisien rend grâce à Dieu en disant « parce que moi je…, moi je… ». La Vierge Marie rend grâce à Dieu en son Magnificat en disant  : « parce que Toi tu… » « Toi, tu as fait en moi – oui, certes, en moi, mais c’est Toi – : Toi, tu as fait en moi de grandes choses. » Ou « moi je… suis au centre », ou « c’est Toi qui es au centre, ô Dieu. » Deux religions, deux grandes cités, deux mondes séparent le pharisien orgueilleux qui s’élève et sera abaissé, du publicain qui s’abaisse, ou reconnaît, comme Marie, que la vraie grandeur, c’est Dieu ; et il sera élevé à la communion avec Dieu, qui n’a pas de fin.
Le pharisien est un homme très religieux, du moins en apparence. Mais Dieu voit son cœur et « ce qui est grand chez les hommes (ou se croit tel) est objet de dégoût pour Dieu ! » Lc 16,15. L’homme s’est mis au centre. A-t-il vraiment besoin de Dieu ? La religion pharisaïque de l’homme au centre, et de Dieu comme un faire-valoir. C’est très actuel dans les différentes religiosités, purement sociologiques, horizontalistes, immanentistes, soi-disant “dans les limites de la raison” et devenues cependant des “éloges de la folie” et même de la sorcellerie  : pas de transcendance, pas d’ouverture à l’Autre, au vrai Dieu qui n’est pas l’homme, et encore moins le diable. L’homme n’a pas à se prendre pour dieu : « Moi, Je…, moi, je… moi je suis dieu à la place de Dieu  !  » C’est ce qui se cache derrière ce « moi, je… », au fond. L’homme est ainsi dans l’illusion, et c’est un des aspects de l’orgueil, qui est le pire des maux.
Or Dieu s’est fait homme. Il s’est abaissé. Il a montré le chemin. Il est le Chemin. C’est Jésus. « Nul ne va vers le Père sans passer par Moi.  » Jn 14,6. Sans passer par ce chemin de “l’anéantissement devant Dieu, de l’humiliation devant Dieu, de l’obéissance devant Dieu, et l’obéissance jusqu’à la mort, et la mort de la Croix”. Phil 2,6-8.
« Voilà tant d’année que je te sers, dit le fils aîné, sans jamais avoir transgressé un seul de tes ordres ! Donc… » Lc 15,29. Donc quoi ?
Mon cher pharisien, toi qui es convaincu d’être un juste pour toutes tes belles œuvres (qui n’ont pu être faites que parce que Dieu les a faites en toi, cependant  ! Eph 2,10), tu crois que tu as acquis des droits sur Dieu ? « Sans Moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire ! » Jn 15,5. « Un Seul est Bon ! » Mc 10,18. Reste plutôt dans l’action de grâce, sinon tu ne vas plus être en grâce devant Dieu, qui résiste aux orgueilleux mais donne sa grâce aux humbles (1Pi 5,5).
« Quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, et non plus l’autre. »
La présomption, cela nous rend « objets de dégoût », infects à Dieu.
« La condition de l’orgueilleux est sans remède » (Si 3,28). Vraiment ?
Non : l’action de grâce – le Magnificat – est le seul remède. « Toujours faire remonter le bien à sa Source. » (Jésus lui-même à St Claude la Colombière, transmis par Ste Marguerite-Marie).
« Purifie-moi de ce mal invisible, de ce péché le plus grand, purifie ton serviteur de l’orgueil. » Ps 18/19,13-14. C’est le pire des péchés, c’est le plus invisible, ça nous rend infects, c’est presque irrémédiable ! Il faudrait peut-être y faire un peu plus attention.
Sans se décourager non plus, car se décourager, c’est encore de l’orgueil ! Car c’est dire : Dieu ne peut rien pour moi.
Quand et à quel prix va-t-on arrêter de se croire le centre, de se prendre pour Dieu, de ne pas le laisser intervenir chez nous ? D’ailleurs, il n’y aura pas d’autre intervention que celle qui a déjà eu lieu : Jésus. Au prix de ton retour, Seigneur Jésus ?
Don Laurent LARROQUE

La patience dans la prière

La patience dans la prière 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Voici une mention intéressante de saint Luc, relatant que Jésus enseignait qu’il ne faut pas se décourager dans la prière. Cela nous montre que les contemporains de Jésus et, en particulier, les apôtres rencontraient des difficultés pour prier. Nous en avons même le récit, lorsqu’ils demandent à Jésus la bonne manière pour prier : «  Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : «  « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples.  » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne… » » (Lc 11-4). La prière peut donc être un exercice difficile. Nous avons certainement tous expérimenté cela par le manque de goût, l’ennui, les distractions etc… Pourtant, la prière apporte également la confiance, l’amour de Dieu, le repos… Jésus nous exhorte tous à ne pas baisser les bras lorsque nous ne voyons pas l’effet de la prière.
Lorsque j’étais enfant, ma mère me disait de prier Dieu et ne sentant pas de différence entre avant et après, j’avais deux pensées qui me venaient : soit maman me mentait, ce qui ne semblait pas cohérent avec son attention pour moi, soit Dieu n’existait pas. Cette seconde pensée, les contemporains de Jésus l’exprimaient différemment puisque le fait que Dieu n’existât pas semblait incohérent pour tous. Ils pensaient alors que Dieu ne voulait pas exaucer leurs prières. Jésus, par la parabole d’aujourd’hui, explique que Dieu exauce ses enfants. Il le fait si la prière va dans le sens du bien de l’âme. Car la finalité de certaines prières ne sont pas bonnes pour nous. Vouloir réussir dans la vie, de même qu’un malade ne se porte mieux, n’est pas nécessairement dans le plan de Dieu. C’est un mystère qui est difficilement acceptable par l’homme qui cherche à ne plus souffrir. Dieu est plus grand que nos désirs et sait mieux ce qui est bon pour nous que nous-mêmes. Cette certitude ne répond pas à toutes nos questions certainement et c’est pourquoi c’est un grand mystère.
Alors pour nous aider à garder confiance dans la prière, il est bon de dire de temps en temps la prière de l’inexaucé que voici :
« Seigneur, je t’avais demandé la santé pour être plus efficace sur cette terre. Tu m’as donné la faiblesse du corps pour que je compte davantage sur toi que sur moi-même. Sois béni, mon Dieu Sauveur !
Seigneur, je t’avais demandé une belle intelligence pour mieux comprendre le monde et réussir ma vie. Tu m’as donné une mémoire trébuchante et un esprit lent pour m’ouvrir à tes mystères par l’humilité. Sois béni, mon Dieu Sauveur !
Cette prière est plus longue que cela. Vous pouvez facilement la retrouver sur internet.

Don Bruno de LISLE

De la guérison au salut

De la guérison au salut 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous connaissons bien cet épisode de l’Evangile de Saint Luc. Jésus traverse la Samarie et la Galilée. Dix lépreux s’approchent et crient « Jésus, prends pitié de nous ! »
D’abord remarquons bien que ce passage se situe dans une partie très précise du récit de Luc. Après la « Venue du Sauveur  » que l’on appelle aussi les Evangiles de l’enfance, après « La vie publique du Maitre en Galilée » c’est-à-dire « l’appel des disciples par Jésus, les premiers actes et les premières paroles du Maître  », vient une autre partie qu’on appelle « La montée à Jérusalem » qui correspond à peu près aux chapitres 10 à 19 de cet Evangile de Saint Luc.
Dans cette partie tous les faits et les paroles de Jésus ont un lien avec la Passion qui se profile à l’horizon. Ainsi il y a une parole contre les pharisiens (chap 11) une parole au sujet de Jérusalem (chap 13) la parabole des invités qui se défilent (chap 14) la parabole du fils prodigue et le fils ainé incommode (chap14). Il y a une troisième annonce de la Passion (chap 18). Ce sont quelques exemples marquants.
Et au milieu de cela, les lépreux. Comme le disait le Père Lagrange, dominicain qui a consacré toute sa vie aux Ecritures : « Dans les Evangiles, les faits sont groupés pour qu’on en tire une conclusion  ».
Quelles conclusions ? D’abord cette guérison ne nous présente pas Jésus comme un « guérisseur » seulement, mais cette guérison est liée à la Passion ; du haut de la Croix, Jésus ne guérit pas seulement, Il sauve. Bien sûr, tous les lépreux ont reconnu en Jésus ce qu’on appelle un thaumaturge… mais un seul «  glorifie Dieu à pleine voix ». On peut dire qu’un seul est passé de la guérison au Salut. Il a reçu et accueilli pleinement le don divin de la Foi. Jésus lui déclare : « Relève-toi, ta foi t’a sauvé ».
Autre conclusion et elle est fondamentale, il est clair qu’en mentionnant que cet homme est « un samaritain », saint Luc montre que le Salut est offert à tous.
Voici quelques « clefs » pour mieux approfondir ce passage que nous connaissons très bien… mais qui doit questionner notre vie.
Demandons au Seigneur, demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer au fond de nos cœurs, ainsi l’Ecriture Sainte deviendra pour nous Parole de Dieu.

Don Jean-Marcel VEAU

Grâce à Dieu

Grâce à Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus explique à ses disciples dans cette parabole, dite des “serviteurs inutiles”, que le fait de servir Dieu ne rend pas Dieu obligé de nous servir en retour. Je n’ai pas à faire valoir l’accomplissement de mon devoir devant Dieu comme autant de mérites qui le rendraient obligé devant moi.
Il ne faut pas comprendre en cela qu’il n’y a pas à espérer que Dieu nous récompense : si bien sûr, cela fait partie de la nature des choses, que servir Dieu soit récompensé : “Dieu, qui voit dans le secret (que tu pries, que tu fais des efforts vers le bien, que tu fais du bien autour de toi), te le rendra”, assure Jésus (Mt 6,1-6.16-18). Et il rassure aussi Pierre : « voici que nous avons tout quitté pour te suivre. Quelle sera donc notre part ? » Et Jésus répond : “vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël ! » Nous ne sommes pas des anges, et notre désintéressement, ou pureté d’intention, ne doit pas être pureté angélique, mais humaine. Qui fait l’ange, à nier sa soif naturelle de reconnaissance, se retrouve un jour à faire la bête.
Mais à l’inverse, il ne faut pas non plus croire pour autant que Dieu deviendrait notre obligé.
On peut relier trois paraboles entre elles, pour approfondir cela. La présente, celle du « fils aîné » dans la parabole du « fils prodigue », et celle du pharisien et du publicain. Dans cette dernière, que nous écouterons bientôt (26 oct), le pharisien plastronne devant Dieu en le remerciant pour tout le bien que lui, le pharisien, a fait : il met son « je » à la première place, en estimant que c’est lui qui a fait tout ce bien. Or non. Il faut se rendre compte que le bien que nous faisons, c’est Dieu seul qui le fait en nous. C’est ainsi que Jésus dit : «  sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5). Et il me semble que la bonne traduction de notre Evangile aujourd’hui serait : « nous sommes des serviteurs bons à rien  », carrément ! La Vierge Marie, Elle, quand elle remercie Dieu, ce n’est pas en disant « parce que moi, je… » mais « parce que Toi, Tu… as fait en moi de grandes choses. » C’est son Magnificat. Elle ne prétend pas avoir fait de grandes choses Elle. Elle reste dans l’action de grâces. Car Dieu seul est le Bon (Mc 10,18), et tout bien vient de lui seul : nous, rien ! Il me semble que c’est à cette prise de conscience décapante que nous invitent ces trois paraboles ensemble.
En effet, que se passe-t-il chez le “fils aîné” : il arrive devant Dieu non pas en action de grâces, mais en colère, comme un “insolent” (1ère lecture), car il s’estime traité injustement : “voilà tant d’années que je te sers sans jamais avoir transgressé un seul de tes ordres, et c’est ainsi que tu me traites ? Je refuse d’entrer dans le Royaume de Dieu dans ces conditions !” (cf Lc 15,28-29) Affreux sort que les pharisiens et les scribes se construisent eux-mêmes ! (cf Mt 5,20) Où était donc le problème ? Dans ce que Jésus essaye de nous dire encore aujourd’hui : devant Dieu, ne te situe pas sur le terrain d’une soi-disant justice, que tu crois telle à force d’avoir servi “impeccablement” (vraiment ?) le Seigneur, car tout le bien que tu as fait, c’est Dieu seul qui l’a fait en toi ; à Lui seul le mérite, finalement ! Situe-toi sur le terrain de la miséricorde et de l’action de grâces, car si tu as eu la force et le mérite de servir le Seigneur toute ta vie (ou en tout cas depuis ta conversion), c’était pure grâce en fait ! Comme on dit dans une prière du soir, pour célébrer les martyrs : « Seigneur, nous te rendons grâces, car c’est toi qui nous as donné de rester dans la Foi en Toi jusqu’à ce jour ! » “Seigneur Jésus, augmente ma foi en Toi !” C’est pure grâce. Restons dans l’action de grâces.
Une mesure tassée, secouée, débordante, sera versée à celui qui aura servi Dieu avec amour. (Lc 6,38).
Don Laurent LARROQUE

La crosse de l’évêque

La crosse de l’évêque 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

La crosse de l’évêque – le pasteur par excellence de l’Eglise – est une sorte de bâton de berger. Elle est composée de deux parties : la volute qui est la partie recourbée et ornée en haut, et la pointe en bas. Traditionnellement la volute sert à retenir ou rattraper ceux qui s’égarent, à les attirer avec douceur. La pointe au contraire sert à frapper les loups qui menacent le troupeau ou bousculer les récalcitrants pour les faire avancer !
Ces deux chapitres 15 et 16 de Saint Luc – alors que Jésus marche vers son mystère pascal – me font penser à ces deux aspects de la crosse. Dans le chapitre 15, Jésus nous offre trois splendides paraboles de la Miséricorde invitant les pécheurs à la confiance. Dieu est comme ce berger qui part à la recherche de sa brebis perdue ou comme ce père qui attend patiemment le retour de son Fils prodigue. Il y a de la joie dans le ciel pour un seul qui se convertit plus que pour 99 qui n’ont pas besoin de conversion. Il invite positivement à la conversion et au changement de vie.
Au contraire le chapitre 16, avec ces deux paraboles qui nous interrogent sur le rapport à l’argent, sonne plutôt comme un avertissement pour nous inviter à briser cette idole. Il semble qu’il n’y a pas de 3ème voie : le Royaume de Dieu ou l’argent. « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres  : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » dit Jésus Luc 16,13.
Jésus nous invitait la semaine dernière à nous faire des amis avec l’argent malhonnête afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Alors, au soir de notre vie, quand nous ne pourrons rien emporter de ce monde ils plaideront pour nous. La parabole du riche et du pauvre Lazare est le contre-exemple type de cela. Elle nous pousse à réfléchir sérieusement sur ce renversement des sorts. L’enjeu est l’éternité.
Quand Jésus raconte cette parabole il parle aux pharisiens qui aimaient l’argent et donc tournaient Jésus en dérision. Leur amour de l’argent était un obstacle à l’écoute de la loi et des prophètes, un obstacle à l’écoute de la Parole de Dieu jusqu’à la haine de la foi. Si nous choisissons de servir l’argent plutôt que Dieu cela conduit à la surdité spirituelle si bien qu’aucun signe ne sera convaincant, « même si un mort ressuscitait ils ne seraient pas convaincus ». Peu après ce discours, Jésus resuscitera son ami Lazare et lui-même ressuscitera d’entre les morts. Ils n’ont pas été convaincus. L’amour de l’argent étouffe la foi.
Cet avertissement s’adresse aussi à nous. Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. Si nous ne brisons pas cette idolâtrie, ce germe d’égoïsme, Dieu aura beau nous envoyer des signes toujours plus convaincants, nous ne serons pas convaincus. Laissons-nous bousculer par ces paraboles un peu piquantes pour ne pas risquer de passer l’éternité loin du festin des noces de l’agneau !

Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

« Sache que l’argent est corrupteur « 

« Sache que l’argent est corrupteur «  150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans le Loir et Cher se trouve un établissement scolaire qui accueille près de mille élèves chaque année : le lycée Catholique de Pontlevoy. Avant d’être un établissement scolaire, c’était une abbaye qui a été transformée en école militaire pour les cavaliers. On trouve un vestige de cette période précisément, lorsque l’on passe dans l’ancien cloître : sur un des murs on peut encore lire le code d’honneur des cavaliers, un code magnifique qui pousse les soldats à développer en eux l’excellence en toute chose :
« Au service de la France, uni à ton équipier, loyal à tes chefs, tenace au travail, prête la main à tous, sois gai, sobre, propre, parle franc, tiens parole, écoute, cherche à comprendre, respectueux envers la famille, sache que l’argent est corrupteur, entraine chaque jour ton corps, approfondis ta foi, éclaire ta conviction, entreprends hardiment, achève ta tâche commune, sans pitié pour la mollesse et la lâcheté, combats pour être un homme ».
Ce qui est remarquable dans ce code, et en lien avec l’évangile du jour, c’est la mention sur l’argent : il est corrupteur. L’argent que nous utilisons tous et derrière lequel notre société court sans arrêt dans le but de créer un monde idéal, est vital, mais également mortel, cela dépend de notre manière de l’utiliser. L’argent n’est qu’un moyen et non une fin. S’il est une fin, nous cherchons à en avoir le plus possible et cette recherche incessante nous entraîne à tout sacrifier pour en avoir toujours plus, on sacrifie sa famille, ses amis et même son âme. Cela peut paraître évident, mais ce qui est vicieux, c’est que l’argent change notre cœur avec le temps. Le roman  »Le Hobbit » et  »Le Seigneur des anneaux » de J. R. R. Tolkien décrit parfaitement ce mécanisme : les nains creusent la montagne pour en extraire l’or. Mais plus ils obtiennent des richesses, moins ils sont satisfaits de ce qu’ils possèdent. Il leur en faut toujours davantage. Aussi creusent-ils toujours plus profondément dans la roche, libérant ainsi un grand mal, un démon qui était présent dans la montagne et qui les anéantit tous.
Notre jeunesse ne comprend pas cela, car il faut de la maturité pour saisir le danger de ce qui peut pourtant nous donner du confort. Je suis marqué lorsque l’on aborde le sujet de l’argent avec les jeunes, de voir leurs yeux s’ouvrir comme lorsque l’on découvre un trésor. Il est plus que nécessaire de traiter l’argent comme il se doit : un simple moyen. A sa place, toute sa place et rien que sa place. C’est à nous les adultes de montrer l’exemple aux plus fragiles pour qu’ils n’aient pas à en souffrir plus tard.

Don Bruno de LISLE

La Croix Glorieuse

La Croix Glorieuse 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le péché d’origine avait rompu notre lien avec le Dieu Créateur, nous avons été réconciliés avec le Père, avec nos frères et en nous-mêmes par l’œuvre du Salut du Verbe fait chair en Jésus ; nous sommes sauvés par sa Passion et par sa Résurrection glorieuse au matin de Pâques. Nous célébrons la Croix du Christ, une Croix Glorieuse.
Cette réalité, ce mystère nous dépasse et nous dépendons de lui. Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) au sujet de « la nuit obscure de l’Homme Dieu à Gethsémani » écrit : «  Il n’est pas donné à l’esprit des hommes de pouvoir sonder le mystère du divin abandon de l’Homme – Dieu sur la Croix ».
Dans l’antiquité chrétienne, Saint Léon le Grand avait dit « Devant la Passion, les pierres, c’est-à-dire les cœurs des incroyants se fendent » et, au Moyen Age, Saint Bonaventure disait : « La mort de Jésus fait se briser les pierres les plus dures ».
Nous dépendons radicalement de l’œuvre salvatrice de Jésus, la source et la cause de nos conversions successives sont là !
Cette fête est si importante dans les célébrations du Seigneur que, lorsque le 14 septembre tombe un dimanche, c’est la Croix Glorieuse qui prime, qui est célébrée : Honneur et Gloire à notre Sauveur !
Souvenons-nous enfin que le supplice de la croix était une infamie. C’est ce que veut dire Saint Paul quand il parle de « folie » pour « les païens ». Maître Varaut (+ 2005), juriste chrétien écrivait « qu’un crucifié puisse être le juge du monde à venir, c’est folie pour un païen cultivé ». Dans les premiers temps, Jésus est plutôt représenté en « maître enseignant  ». Ce n’est qu’à partir de la suppression de ce supplice par Constantin (suppression qu’il décréta par respect pour le Christ) que l’on voit des représentations de Jésus crucifié, comme au Vème siècle sur le portail de la basilique Sainte Sabine sur l’Aventin à Rome.
Ne sommes-nous pas un peu « habitués » aux croix de nos maisons, de notre prière quotidienne ? Repensons à ce passage de l’Ecriture : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. »
Don Jean Marcel VEAU

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