Editorial Principal

Merci !

Merci ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers paroissiens,
En ce début d’année je tiens à vous rendre les comptes de la gestion de nos paroisses.
Tout d’abord le mot qui me vient est MERCI. Merci de soutenir la mission de l’Eglise non seulement par vos offrandes généreuses mais aussi par vos engagements dans les nombreux services de nos paroisses. C’est beau de voir fourmiller une petite armée de bénévoles qui sert le Seigneur concrètement à travers leurs humbles services. Merci spécialement à nos prêtres et diacres qui se dévouent sans relâche au service du peuple de Dieu.
Soyons de plus en plus fidèles au mandat du Christ qui nous envoie pour proclamer que son Royaume est proche, pour faire résonner aujourd’hui sa Parole dont le monde a tant besoin, pour donner la vie de Dieu à travers les sacrements du salut. Je m’émerveille souvent des initiatives spontanées des fidèles pour tenter de rendre à Jésus ce monde qu’il a tant aimé.
Merci particulièrement pour vos dons financiers qui sont la Providence manifeste du Seigneur pour que cette mission se réalise. J’ai à cœur de laisser à nos successeurs non seulement des fidèles du Christ ardents à faire le bien, mais aussi des bâtiments le mieux entretenus possible pour faciliter la mission dans les années à venir. Que le Seigneur puisse avoir une moisson abondante et de nombreux ouvriers pour sa moisson !
Plus concrètement, en 2024 nos dépenses ont globalement augmenté de 4%, notamment pour les postes importants tels que l’énergie, les taxes, les assurances, les cierges. Nos recettes ont elles aussi globalement augmenté de 5%, portées par les quêtes (+3%), les cierges (+3%) et la librairie (+7%). Nous sommes donc largement bénéficiaires, ce qui permet d’envisager sereinement l’entretien de l’immobilier de la paroisse : nous possédons 12 des 15 bâtiments paroissiaux (églises et presbytères).
Enfin, le chiffre qui m’a surpris, c’est le nombre de donateurs au denier. Pour l’ensemble de Saint Raphaël cela représente 400 donateurs. Même si le montant global du denier est très honorable, c’est bien peu au regard du nombre de paroissiens du dimanche. Je me permets de vous redire que c’est un devoir pour les catholiques de subvenir aux besoins de l’Eglise. Je sais que vous le faites pour votre paroisse, la Communauté Saint-Martin, mais nous formons un corps et faisons partie du diocèse de Fréjus-Toulon. Même modestement, il est bon de manifester notre lien avec l’Eglise institutionnelle dont nous sommes bénéficiaires.
Pour les actes de Catholicité nous avons 12 baptêmes en plus, 11 mariages en plus et 27 obsèques en moins. Ceci s’explique sûrement par l’ouverture au crématorium d’un service catholique d’accompagnement des familles en deuil appelé la « Communion Saint-Lazare ».
En prenant un peu de recul, nous savons que nous sommes gâtés, nous avons beaucoup reçu et donc il nous sera beaucoup demandé. Votre générosité est une gratitude qui nous touche. Cette solidarité est le signe et la continuité d’une autre plus profonde et plus totale : celle du Christ avec toute l’humanité. Notre Seigneur Jésus, lui qui est riche, s’est fait pauvre pour nous enrichir (2Co 8,9). Bon Carême !

Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

Entrons dans le combat de Dieu

Entrons dans le combat de Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous voici arrivés au dernier Dimanche avant le Carême où nous entrerons « les yeux fixés sur Jésus-Christ dans le combat de Dieu » (invitatoire du temps de Carême) contre les trois ennemis qu’identifiait le Père Lorenzo Scupoli dans son best-seller du 16ème siècle : « le monde, le démon et la chair ».
La Bible est pleine de combats où l’on peut retrouver ces trois ennemis. Un de ses nombreux combats éveille cependant notre attention car il ne ressemble pas aux autres : celui de Jacob dans le livre de la Genèse (Gn 32,23–33). Lutte intrigante, car le Patriarche ne se bat pas contre un de ces trois ennemis que nous avons évoqués. Seul dans la nuit, il se trouve assailli par quelqu’un de mystérieux qu’il n’arrive pas à identifier à cause de l’obscurité.
Benoît XVI, dans sa catéchèse du 25 mai 2011, nous livre cet éclairage : « Jacob se défend vaillamment et demande le nom de son rival qui répond par la même question. En donnant son nom, Jacob se rend et devient paradoxalement vainqueur. L’être mystérieux lui donne alors un nouveau nom : Israël qui signifie : Dieu est fort, Dieu triomphe. Cette nouvelle identité témoigne de la victoire de Dieu, qui donne gratuitement la bénédiction à Jacob. La tradition spirituelle de l’Église a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance. C’est la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte comme en un corps à corps symbolique, pour connaître son nom et voir son visage. Nuit de la prière et du désir de Dieu, qui culmine dans un abandon de soi à sa miséricorde. Chers amis, toute notre vie est comme cette longue nuit de combat et de prière, habitée par le désir de la bénédiction divine, qui, reçue avec humilité, nous change réellement et nous donne une nouvelle identité  ».
Le combat de Dieu devient le combat avec Dieu, un combat dont la victoire s’obtient par la reddition. Ce n’est qu’une fois qu’il s’est rendu que Jacob reçoit la bénédiction et que la victoire lui est attribuée, mais il ne se rend pas sans combattre toute la nuit. Cette nuit des sens est le climat le plus ordinaire de notre prière sur la terre, puisque Dieu est Esprit et que nous sommes formés de la glaise. Acceptons cette obscurité avec persévérance, en mettant en Dieu toute notre confiance, sans rechercher la lumière d’aucune fausse consolation. En effet, nous pouvons nous surprendre à rechercher souvent dans la prière une consolation sensible, l’expérience sensible du réconfort de Dieu, la lumière rassurante de nous regarder en train de prier et d’en éprouver une certaine fierté. C’est là, dans le combat de la prière, que le démon se transforme en ange de lumière et nous pousse à désirer une fausse perfection, sans nul égard à notre faiblesse : « il nous allègue des passages de l’Écriture, nous remet devant les yeux les exemples des plus grands Saints, afin qu’une ferveur indiscrète et précipitée nous porte trop loin, et nous fasse faire quelque lourde chute » nous prévient le Père Scupoli. Prier, disait Thibon, « c’est descendre dans les oubliettes de notre âme, dans le silence et dans la nuit, où nos passions terrestres et notre indifférence à l’éternel ont emmuré Dieu, pour le retrouver et le consoler ».
Faisons nôtre ce conseil de saint François de Sales pour conduire notre combat spirituel à l’occasion du Carême qui approche : « Dans le régime des âmes, il faut une tasse de science, un baril de prudence et un océan de patience ».
Abbé Thomas DUCHESNE

Devant ces temps incertains

Devant ces temps incertains 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Il est bon de prendre en compte les changements de ces derniers temps. Alors que depuis les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, l’homme occidental mettait sa foi dans un progrès qu’il jugeait salvateur pour lui mais aussi pour le reste du monde, nous sentons bien que de grands changements sont sur le point de se produire. La vision d’un monde s’élevant sans Dieu, vers une béatitude que l’homme se construit, s’étiole de plus en plus, du fait des difficultés non prévues qu’il rencontre. Ces changements vont nécessairement marquer notre style de vie, notre manière de penser le monde, ainsi que notre agir. Cela peut paraître inquiétant, car nous ne savons pas véritablement ce qui va se passer. Cependant l’homme de foi, celui qui n’a pas mis sa croyance dans une idéologie, mais en Dieu est plus assuré que les autres. En effet « Stat crux dum volvitur orbis » disent les chartreux . Celui qui a construit sa maison (entendre sa vie) sur le roc qu’est le Christ n’est pas étonné par les changements, le va-et-vient permanent des hommes politiques, les décisions qui regardent le monde comme un terrain à conquérir pour sa propre gloire etc… Est-il étonnant que ce monde, dit de progrès, s’affaisse tel un château de cartes dont la base était déjà branlante ? Certes non. « Rien de nouveau sous le soleil » disait Qohèleth. L’homme rame à contre-courant dans une mer magnifique que Dieu a créée par amour pour nous, se fatiguant sans raison, seulement celle de faire selon sa propre volonté. C’est pourquoi le prophète Jérémie à des mots très durs comme a son habitude envers ces hommes qui mettent leur foi non pas en Dieu, mais en tout autre chose : « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable. » Dieu va reprendre sa place dans notre monde car il est miséricordieux et peut pardonner à l’homme ses errements. Il l’a fait à de maintes reprises durant la traversée du désert du peuple d’Israël. L’homme devant l’effondrement de son projet visant à créer son monde, un monde sans Dieu, reviendra comme d’habitude, baissant la tête, plein de larmes et pliant le genou devant son Seigneur, le seul capable de nous sauver de notre solitude.
Don Bruno de LISLE

Heureux sommes-nous d’être chrétiens !

Heureux sommes-nous d’être chrétiens ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Heureux êtes-vous ! » Voici l’appel vibrant que nous adresse le Seigneur : nous sommes faits pour le bonheur, pour être heureux. Suivre le chemin qu’Il nous propose, nous conduira à la vraie Béatitude. Dans la somme de théologie, saint Thomas d’Aquin commence la partie de théologie morale par le traité sur la Béatitude. Pour un chrétien : agir de manière droite, c’est nous diriger vers le chemin du vrai bonheur. Nous sommes appelés au bonheur infini du Ciel où il n’y aura ni larmes, ni souffrance physique ou morale, ni mort mais, déjà ici-bas nous pouvons goûter le bonheur véritable qui provient de la communion avec Dieu et de la joie de faire sa volonté. « La vie éternelle a déjà commencé » dit une des préfaces des dimanches. Les commandements, l’éducation, toute la morale ne sont pas là pour nous contraindre dans notre agir mais pour nous aider à trouver le vrai bonheur.
Il est vrai cependant que le bonheur véritable peut parfois nous sembler éloigné des aspirations superficielles de notre existence : « heureux les pauvres », « heureux vous qui avez faim », « heureux vous qui pleurez », « heureux quand les hommes vous haïssent et vous excluent ». Si nous nous écoutons nous-mêmes, les béatitudes ressembleraient plutôt à celles-ci : « heureux les riches, heureux ceux qui ont réussi, heureux ceux qui sont en bonne santé, heureux ceux que tout le monde admire. » Le chemin de la vie chrétienne consiste à découvrir petit à petit, en méditant l’évangile et en contemplant le Christ, que le vrai bonheur est donné à celui qui « se plaît dans la Loi du Seigneur et murmure sa Loi jour et nuit ». Moins de moi, plus de Dieu !
Nous partons aujourd’hui avec les jeunes de l’aumônerie pour six jours de camp à Notre Dame du Laus, dans ce lieu béni, visité par la Sainte Vierge au cœur des Alpes. Dans un climat de vacances fraternelles pour ces jeunes, nous allons essayer de leur faire goûter les vraies béatitudes : « heureux celui qui rend service avant même qu’on le lui demande », « heureux celui qui sourit alors qu’il a envie de râler », « heureux celui qui se contente du peu de confort qu’il a, mais qui ne cherche pas la facilité », « heureux celui qui se détache du regard des autres en passant une semaine sans réseau social » ! Chers paroissiens, je me permets de confier ce camp à votre prière : non pas d’abord pour que nous fassions des exploits en ski, ni même d’abord pour que nous ayons beau temps (même si cela serait quand même mieux !) mais surtout pour que les jeunes se détournent de leur égoïsme et grandissent dans la joie de se donner, qu’ils puissent vivre une expérience vivante de Dieu afin que le Seigneur oriente vraiment leurs actes et leurs paroles.
Priez pour que nos jeunes soient des saints : rien ne sera plus utile à notre pays !
Don Raphaël SIMONNEAUX

Duc i altum !

Duc i altum ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les textes de ce cinquième dimanche du Temps Ordinaire nous permettent d’identifier un processus qui advient généralement lors d’une conversion. Il s’agit d’étapes clés par lesquelles sont passés ceux qui disent avoir la foi. Même si ces étapes du chemin de conversion ne sont pas toujours bien tranchées, je crois que l’on peut ainsi résumer la dynamique missionnaire.

  • Une rencontre avec Dieu
  • Qui bouleverse et transforme notre existence
  • Et qui nous rend missionnaires.

Ce même processus est vécu par Isaïe (1ère lecture), Paul (2ème lecture) et Pierre (Evangile).
Tout commence par une irruption du divin. Isaïe voit le Seigneur dans sa gloire, Paul est saisi par le Ressuscité sur le chemin de Damas, Pierre est bouleversé par la puissance de Jésus lors de la pêche miraculeuse. Cette rencontre n’a rien d’anodin : elle dérange, elle met en lumière ce que l’homme est vraiment devant Dieu.
Car aussitôt après vient un moment de lucidité douloureuse : la prise de conscience de son indignité. Isaïe s’écrie : « Malheur à moi, je suis un homme aux lèvres impures ! », Pierre tombe aux genoux du Christ en confessant  : « Éloigne-toi de moi, Seigneur car je suis un homme pécheur  !  » et Paul se reconnaît comme « l’avorton », le dernier des apôtres, indigne de sa mission. La proximité du divin est une lumière qui révèle la vérité de notre être en nous plaçant immédiatement dans l’humilité : non pas un écrasement, mais la juste condition de la créature face au Créateur. Devant Dieu, nous ne pouvons plus nous illusionner sur nous-mêmes.
Mais cette même lumière ne révèle pas seulement notre indignité. Elle éclaire aussi nos talents, nos potentialités cachées, celles que nous ignorions nous-mêmes ou que nous n’osions pas reconnaître. Isaïe, l’homme aux lèvres impures, devient le prophète d’une parole brûlante. Paul, le persécuteur, devient l’infatigable missionnaire des nations. Pierre, le pêcheur sans envergure, devient le roc de l’Église. En rencontrant Dieu, ils découvrent en eux une richesse insoupçonnée. La toute puissance divine lorsqu’elle se rapproche de nous, n’écrase pas, elle élève.
L’amour de Dieu va plus loin. Pour nous permettre de nous déployer, de réaliser les potentialités qui sont en nous, il choisit un moyen très simple mais si beau : Il fait confiance !
Il nous confie ce qu’il a de plus beau : l’annonce de l’évangile.
Ce schéma – rencontre, prise de conscience, envoi – n’est pas réservé aux grandes figures bibliques. Il est celui de toute vie chrétienne authentique. Dieu se donne à voir dans nos existences : à travers une parole, un événement, une rencontre. Il nous révèle à nous-mêmes, non pour nous accabler, mais pour nous ouvrir à sa grâce. Et il nous envoie, chacun selon notre vocation, être témoins de son amour dans le monde.
Peut-être pouvons nous profiter de ce dimanche pour demander la grâce d’une rencontre plus approfondie avec le Seigneur, pour qu’en le laissant s’approcher de nous, il puisse faire grandir la confiance. Prenons cette décision de ne plus nous laisser enfermer dans nos propres limites en écoutant le Christ nous envoyer au large.
Don Louis Marie DUPORT

Lumière des nations

Lumière des nations 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

C’est le nom que le vieillard Syméon donne à cet enfant de 40 jours en le prenant dans ses bras et en l’élevant, j’imagine, en action de grâces dans le Temple de Jérusalem, comme pour le présenter à son Père et à nous, à l’ensemble de l’humanité.
C’est le nom que le Concile Vatican II a voulu lui redonner, environ 2000 ans plus tard, en intitulé d’un de ses principaux documents (“Lumen Gentium”). Et en l’an 2025, nous fêtons encore cet Enfant qui est venu, qui a prêché l’évangile et qui a réalisé le Salut par sa mort et sa Résurrection, nous “jubilons” même, car cette Bonne Nouvelle du Salut en Jésus-Christ reste “la grande joie pour tous les peuples” (cf Lc 2,10) : Jésus Christ ! Non seulement pour le passé, mais annoncé encore dans notre présent fébrile, et attendu encore dans le futur pour son retour dans la gloire, car passé, présent et futur se rejoignent en la Personne de ce Jésus, proclamé par Syméon, reconnu comme Lumière par les nations, « annoncé chez les païens, et cru dans le monde » (cf 1Tim 3,16), c’est Lui la Bonne Nouvelle indépassable, « Celui qui est, qui était, et qui vient ! » (Ap 1,8).
Moi aussi, Seigneur Jésus, je t’appelle « Lumière des nations » avec jubilation intérieure, avec la joie d’une Bonne Nouvelle indépassable à annoncer encore au monde entier, à toutes les nations, même celles qui aujourd’hui mettent beaucoup d’énergie (malsaine) à ne pas te reconnaître comme leur vraie Lumière.
Oui, le fait que tu ne sois pas reconnu comme l’Enfant-Dieu, Innocent et Sauveur, faible et ressuscité, « crucifié en raison de ta faiblesse, mais vivant par la Puissance de Dieu » (2Co 13,4) m’attriste infiniment, mais “ma tristesse se changera en joie, et personne ne me l’enlèvera !”
(cf Jn 16,22). Oui, que l’évangile soit mis au “banc des nations” alors qu’il est « Lumière des nations » me peine profondément, d’une part parce que « l’Amour n’est pas aimé », d’autre part parce que rejeter la Lumière est la meilleure garantie d’épaissir les ténèbres et de s’y enfoncer.
« Pour peu de temps encore la lumière est parmi vous. Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous saisissent ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir des fils de lumière. »
Jn 12,35-36.
Cet avertissement de Jésus à la veille de sa mort et de sa disparition dans le tombeau, comme Jonas dans le ventre du cachalot, je souhaite le redire à ma génération.
« Il ne sera pas donné de signe à cette génération !… » Elle en a déjà eu trop, et ça n’a servi à rien qu’à endurcir les cœurs dans l’incrédulité et la méchanceté. « …Si ce n’est le signe de Jonas ». (Mt 16,4). Mais comme alors, ça ne servira à rien pour ceux qui ont déjà le cœur dur.
Prends l’Enfant-Jésus de 40 jours dans tes bras, c’est Marie qui te le tend, mon cher contemporain au cœur dur, et que l’Amour inoffensif et vulnérable « en raison de sa faiblesse » brise ton cœur endurci, qu’il te donne de croire que l’Amour indépassable, plus fort que la mort, et plus puissant que toutes les puissances au Ciel, sur terre et aux enfers, s’est déjà manifesté et que tu n’as rien d’autre à faire qu’à te laisser aimer. Ce n’est pas trop beau pour être vrai. C’est la vraie Lumière des nations, comme il était au commencement, ici et maintenant et toujours et pour les siècles des siècles, amen !
Don Laurent LARROQUE

Evangile selon Saint Luc

Evangile selon Saint Luc 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche s’ouvre pour nous l’évangile selon Saint Luc que nous entendrons tous les dimanches de cette année liturgique. En effet, les lectures du dimanche sont divisées sur trois années pour que chaque année nous puissions parcourir presque tout un évangile synoptique (Saint Matthieu, Saint Marc, Saint Luc). Saint Luc ne fait pas partie des apôtres (comme Saint Matthieu et Saint Jean) mais il s’est renseigné «  avec exactitude » auprès « des témoins oculaires et des serviteurs de la Parole » des « évènements qui se sont accomplis parmi nous ». Son évangile est riche de détails et de paraboles. Comme Saint Matthieu il nous offre les détails attendrissants de l’enfance de Jésus. Nous appelons quelquefois cet évangile « l’évangile de la Miséricorde » en raison des trois paraboles du chapitre 15.
Au moment où Saint Luc écrit, la rupture avec le judaïsme est consommée. Les disciples de Jésus n’ont plus le droit de prêcher dans les synagogues. C’est ce qui rend Saint Luc particulièrement sensible aux paroles de Jésus liées à « l’universalité du Salut » : il n’est pas venu sauver seulement un peuple privilégié, mais toutes les nations, de tous les temps et en tous lieux. Cet évangile n’est que le premier tome de Saint Luc, il faudra bien sûr lire ensuite les « Actes des Apôtres » qui racontent – toujours avec précision – une succession d’événements de l’Eglise naissante. Enfin, il est adressé à Théophile, c’est-à-dire « celui qui aime Dieu ». À la suite de tant d’autres, nous sommes ces « Théophile » dont l’intelligence a soif de connaitre Dieu et de grandir dans la foi.
Aujourd’hui – comme après son baptême par Jean Baptiste dans le Jourdain pour aller au désert – Jésus est « poussé par l’Esprit ». C’est dorénavant animé de cette Puissance de l’Esprit que Jésus parle et agit dans son ministère public. Contrairement à Saint Jean-Baptiste qui prêche au désert, Jésus va à la synagogue le samedi, dans un lieu d’affluence. Cette page du livre d’Isaïe sur laquelle s’ouvre providentiellement le rouleau est comme un programme : « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur »
Il ne dit pas explicitement qu’il est le messie, il ne force pas les
intelligences, mais à tous ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, il accomplira sous leurs yeux tous ces signes messianiques. Il donne des indices, il montre que l’écriture parle de Lui, il laisse libre les intelligences d’accepter ou non le signe offert.
Aujourd’hui encore tant de personnes attendent de Dieu d’être contraints à croire, que leur intelligence soit vaincue par des manifestations de Dieu si évidentes qu’il leur devient impossible de ne plus croire. Parfois, nous luttons avec ceux-là avec les armes de l’intelligence comme pour les convaincre. Si l’exercice est bon pour nous, pour affermir nos raisons de croire, il est souvent inefficace pour ouvrir à la foi car ce n’est pas la méthode du bon Dieu. Pour croire, il faut vouloir croire. Les signes deviennent signifiants grâce à la foi et la font grandir de plus en plus.
Que l’écoute et la lecture de l’évangile selon Saint Luc, cette année, fassent grandir notre foi, nous rendent toujours plus dignes de confiance pour annoncer les merveilles que le Seigneur fit pour nous.
Don Marc Antoine CROIZE-POURCELET

Une mission paroissiale

Une mission paroissiale 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Samedi prochain notre paroisse accueillera des prêtres et des fidèles de tout le diocèse pour une journée de prière et de formation ayant pour thème : « la seule croissance, c’est la sainteté ». Nous pourrions nous dire, d’un naturel plutôt suspect ou méfiant, encore un projet à la mode ! Et nous nous surprendrions à entendre au creux de l’oreille le mot de Gustave Thibon : « être dans le vent : une ambition de feuille morte ».
Pourtant, ce n’est pas un projet nouveau. Bien au contraire cette journée veut s’inscrire dans la ligne d’un grand héritage spirituel : la mission paroissiale ! Tombée en désuétude dans les années 1960, la mission paroissiale apparaît en France dans le sillon du renouveau spirituel du Concile de Trente au XVIIème siècle. Pleins de créativité, des prêtres diocésains ou membres de communautés religieuses prennent leur bâton de pèlerin et s’arrêtent dans les paroisses pour évangéliser aussi bien les paroissiens que les brebis égarées. La mission pouvait durer quelques jours, ou plusieurs semaines. Les prédicateurs réunissaient le village ou le quartier, prêchaient la conversion pour les pécheurs, préparaient les âmes à une bonne confession et mettaient en place des exercices de dévotions pour permettre aux fidèles de persévérer sur la voie du salut. Tous les paroissiens se faisaient un devoir d’honneur d’y participer.
Pour être compris de tous, les missionnaires s’adaptent avec beaucoup d’imagination à leur public en développant une culture de l’image. Ils affichent sur la place publique des « tableaux de mission  » représentant des cartes pour enseigner les vertus et les vices, ou donner des conseils spirituels. Ils élèvent de grands calvaires, ou des croix de mission, que nous pouvons observer aujourd’hui encore dans nombre de nos villages, en souvenir de leur passage. Ils composent de nouveaux cantiques sur des airs populaires avec des paroles édifiantes. La mission se terminait toujours par une grande Messe où la liturgie était déployée avec solennité et beauté. Avec des moyens nouveaux, ils annonçaient une vérité immuable : Dieu vous aime, il a envoyé son Fils Jésus qui est mort et ressuscité pour vous sauver et vous obtenir le pardon de vos péchés : convertissez-vous et faites pénitence.
Le vénérable dom Michel Le Nobletz fut le premier prêtre à lancer cette initiative missionnaire en Bretagne. Il résumait sa doctrine spirituelle en ces mots : « pour aimer Dieu, trois choses sont nécessaires : la première est qu’il faut connaître Dieu, la seconde est qu’il faut se souvenir souvent de Dieu le jour et la troisième est qu’il faut unir notre volonté à la volonté divine ». Il fut rejoint dans son innovation pastorale par de grands saints missionnaires tels que Saint Louis-Marie Grignon de Montfort et Saint Jean Eudes. Combien de conversions, de vocations, de fruits spirituels en abondance nous leur devons !
Et nous ? Venons nombreux à cette journée pour raviver en nos cœurs la flamme missionnaire de « l’Amour qui n’est pas aimé » !

Abbé Thomas DUCHESNE

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Dans la foi catholique, les disciples du Christ sont invités à mettre leur vie au service de ce dernier. L’Eglise a discerné sept œuvres de miséricorde spirituelles et sept œuvres de miséricorde corporelles en méditant la vie du Sauveur :
Conseiller ceux qui sont dans le doute ; enseigner les ignorants  ; avertir les pécheurs ; consoler les affligés ; pardonner les offenses ; supporter patiemment les personnes ennuyeuses  ; prier Dieu pour les vivants et pour les morts, telles sont les œuvres spirituelles.
Donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif  ; vêtir ceux qui sont nus ;
Accueillir les pèlerins ; assister les malades ; visiter les prisonniers  ; ensevelir les morts ; telles sont les œuvres corporelles.
Le chrétien agira bien s’il accomplit une ou plusieurs de ces
œuvres de miséricorde, car elles correspondent au commandement du Christ : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Dans notre paroisse, il existe de nombreuses manières d’œuvrer en ce sens. Il en est une que j’aimerais mettre en lumière car en plus de répondre au message du Christ, elle permet de lutter contre un fléau : la solitude. Sainte Mère Thérèsa disait à ce propos : « la solitude et le sentiment de ne pas être désiré sont les plus grandes pauvretés » . Il y a beaucoup de personnes qui sont seules et qui ne savent pas comment sortir de cette solitude, en particulier dans les EHPAD. La paroisse organise des visites auprès de ces personnes qui vivent dans des « établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ». Un groupe de paroissiens va toutes les semaines visiter les personnes qui le désirent, pour donner affection, temps, à ceux qui veulent. Ils accomplissent ainsi l’œuvre de miséricorde : assister les malades. Vous pouvez vous aussi participer à cette belle mission en rejoignant le Service Evangélique des Malades (SEM). Pour ce faire, vous pouvez me contacter directement. L’essentiel passe par l’écoute et le dialogue. C’est à la portée de tous. Ce service est discret et donc une voie royale pour aller au ciel.
Lorsque je suis arrivé à saint Raphaël il y a deux ans, j’ai été marqué de voir l’implication de certains d’entre nous dans le service des obsèques. Des paroissiens viennent prier aux obsèques de personnes qu’ils ne connaissent pas, simplement pour accomplir cette œuvre de miséricorde essentiel : ensevelir les morts. Le Seigneur saura les remercier pour leur service.
Soyons des pratiquants de notre religion : œuvrons !
Don Bruno De LISLE

« Nous sommes venus l’adorer »

« Nous sommes venus l’adorer » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les roi-mages expriment ainsi le sens de leur long cheminement. Imitons les Mages, nous qui n’avons pas tant de chemin à faire : venons l’adorer dans sa présence cachée et réelle dans l’Eucharistie. Pour certains d’entre nous, c’est déjà la joie et la paix de leur cœur. Pour d’autres, c’est un désir, pour d’autres, hélas, une certaine indifférence, comme ces “grands scientifiques” de la cour d’Hérode qui connaissent les prophéties concernant le Messie mais qui ne bougent pas devant les signes de son Avènement. Ils n’avaient que quelques kilomètres à faire, là où les Mages en avaient eu des milliers.
« Adoration ou désespoir ». C’est le titre d’un livre d’un auteur spirituel, le Père Marie-Dominique Molinié.
Le Pape a voulu que cette année jubilaire (tous les 25 ans) soit sous le thème des « pèlerins d’espérance ». L’espérance ! C’est une vertu (une force) théologale (de Dieu) en nous. Elle vient de la foi et va vers la charité  : les 3 vertus de Dieu qui sont infusées en nous “automatiquement” par le baptême. La Vie de Dieu en nous.
Benoît XVI avait marqué le million de jeunes aux JMJ de Cologne, dans son homélie du dimanche 21 août 2005. La veille, à l’adoration, il leur avait parlé du cheminement des Mages.
« Chers jeunes ! Devant la sainte Hostie, dans laquelle Jésus s’est fait pour nous pain qui soutient et nourrit notre vie de l’intérieur (cf Jn 6,35), nous avons commencé hier soir le cheminement intérieur de l’adoration. Dans l’Eucharistie, l’adoration doit devenir union. (…) Faisant du pain son Corps et du vin son Sang, il anticipe sa mort, il l’accepte au plus profond de lui-même et il la transforme en un acte d’amour. Ce qui de l’extérieur est une violence brutale, devient de l’intérieur l’acte d’un amour qui se donne totalement. Telle est la transformation substantielle qui s’est réalisée au Cénacle et qui visait à faire naître un processus de transformations, dont le terme ultime est la transformation du monde jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous (cf 1Co 15,28). (…) Depuis toujours, tous les hommes, d’une manière ou d’une autre, attendent dans leur cœur un changement, une transformation du monde. Maintenant se réalise l’acte central de transformation qui est seul en mesure de renouveler vraiment le monde : la violence se transforme en amour et donc la mort en vie. Puisque cet acte change la mort en amour, la mort comme telle est déjà dépassée au plus profond d’elle-même, la résurrection est déjà présente en elle. La mort est, pour ainsi dire, intimement blessée, de telle sorte qu’elle ne peut avoir le dernier mot. »
Voilà le motif de notre espérance : elle n’est pas une auto-persuasion genre «  méthode Coué », mais foi en Jésus. Jésus a déjà transformé le mal en amour. Ce qui s’est passé à la Croix, exprimé le soir précédent, se produit à chaque Eucharistie. Oui, nous attendons tous dans notre cœur un changement de ce monde : il ne peut plus durer comme cela ! Peut-être faudra-t-il une violente purification ? Mais avec Jésus Eucharistie, la transformation du monde est déjà là, pacifiquement, sans violence, dans la douceur et la joie de la foi.
« Venez, adorons », venite adoremus Dominum ! Si nous voulons garder espoir pour nous et être des “premiers de cordée” en 2025 dans le pèlerinage périlleux de nos temps, croyons en Jésus-Eucharistie, unissons-nous à Lui par la communion, et prolongeons cette communion en passant du temps avec Lui dans l’adoration.
(Voir à la page 3, le point de la situation de l’adoration perpétuelle à la Basilique et à la chapelle attenante).
Don Laurent LARROQUE

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