Editorial Principal

« Nous sommes venus l’adorer »

« Nous sommes venus l’adorer » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Les roi-mages expriment ainsi le sens de leur long cheminement. Imitons les Mages, nous qui n’avons pas tant de chemin à faire : venons l’adorer dans sa présence cachée et réelle dans l’Eucharistie. Pour certains d’entre nous, c’est déjà la joie et la paix de leur cœur. Pour d’autres, c’est un désir, pour d’autres, hélas, une certaine indifférence, comme ces “grands scientifiques” de la cour d’Hérode qui connaissent les prophéties concernant le Messie mais qui ne bougent pas devant les signes de son Avènement. Ils n’avaient que quelques kilomètres à faire, là où les Mages en avaient eu des milliers.
« Adoration ou désespoir ». C’est le titre d’un livre d’un auteur spirituel, le Père Marie-Dominique Molinié.
Le Pape a voulu que cette année jubilaire (tous les 25 ans) soit sous le thème des « pèlerins d’espérance ». L’espérance ! C’est une vertu (une force) théologale (de Dieu) en nous. Elle vient de la foi et va vers la charité  : les 3 vertus de Dieu qui sont infusées en nous “automatiquement” par le baptême. La Vie de Dieu en nous.
Benoît XVI avait marqué le million de jeunes aux JMJ de Cologne, dans son homélie du dimanche 21 août 2005. La veille, à l’adoration, il leur avait parlé du cheminement des Mages.
« Chers jeunes ! Devant la sainte Hostie, dans laquelle Jésus s’est fait pour nous pain qui soutient et nourrit notre vie de l’intérieur (cf Jn 6,35), nous avons commencé hier soir le cheminement intérieur de l’adoration. Dans l’Eucharistie, l’adoration doit devenir union. (…) Faisant du pain son Corps et du vin son Sang, il anticipe sa mort, il l’accepte au plus profond de lui-même et il la transforme en un acte d’amour. Ce qui de l’extérieur est une violence brutale, devient de l’intérieur l’acte d’un amour qui se donne totalement. Telle est la transformation substantielle qui s’est réalisée au Cénacle et qui visait à faire naître un processus de transformations, dont le terme ultime est la transformation du monde jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous (cf 1Co 15,28). (…) Depuis toujours, tous les hommes, d’une manière ou d’une autre, attendent dans leur cœur un changement, une transformation du monde. Maintenant se réalise l’acte central de transformation qui est seul en mesure de renouveler vraiment le monde : la violence se transforme en amour et donc la mort en vie. Puisque cet acte change la mort en amour, la mort comme telle est déjà dépassée au plus profond d’elle-même, la résurrection est déjà présente en elle. La mort est, pour ainsi dire, intimement blessée, de telle sorte qu’elle ne peut avoir le dernier mot. »
Voilà le motif de notre espérance : elle n’est pas une auto-persuasion genre «  méthode Coué », mais foi en Jésus. Jésus a déjà transformé le mal en amour. Ce qui s’est passé à la Croix, exprimé le soir précédent, se produit à chaque Eucharistie. Oui, nous attendons tous dans notre cœur un changement de ce monde : il ne peut plus durer comme cela ! Peut-être faudra-t-il une violente purification ? Mais avec Jésus Eucharistie, la transformation du monde est déjà là, pacifiquement, sans violence, dans la douceur et la joie de la foi.
« Venez, adorons », venite adoremus Dominum ! Si nous voulons garder espoir pour nous et être des “premiers de cordée” en 2025 dans le pèlerinage périlleux de nos temps, croyons en Jésus-Eucharistie, unissons-nous à Lui par la communion, et prolongeons cette communion en passant du temps avec Lui dans l’adoration.
(Voir à la page 3, le point de la situation de l’adoration perpétuelle à la Basilique et à la chapelle attenante).
Don Laurent LARROQUE

La grâce de Noël

La grâce de Noël 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Chers amis, pour mieux entrer dans la joie de Noël, je vous propose une belle histoire de Jérôme et Jean Tharaud qui, mieux qu’un long discours, nous aide à comprendre la grâce que nous avons reçue suite à l’incarnation du Verbe.
L’histoire se passe à Bethléem à la pointe du jour. L’étoile vient de disparaître, le dernier pèlerin a quitté l’étable et Jésus s’est endormi. Doucement la porte s’ouvrit, poussée, eût-on dit, par un souffle plus que par une main et une femme parut sur le seuil, couverte de haillons, si vieille et si ridée que, dans son visage couleur de terre, sa bouche semblait n’être qu’une ride de plus.
En la voyant, Marie prit peur, comme si elle avait été quelque mauvaise fée qui entrait. Heureusement Jésus dormait ! L’âne et le bœuf mâchaient paisiblement leur paille et regardaient s’avancer l’étrangère, sans marquer plus d’étonnement que s’ils la connaissaient depuis toujours. La Vierge, elle, ne la quittait pas des yeux. Chacun des pas qu’elle faisait lui semblait long comme des siècles.
La vieille continuait d’avancer et voici maintenant qu’elle était au bord de la crèche. Grâce à Dieu, Jésus dormait toujours. Mais dort-on la nuit de Noël ?
Soudain, Il ouvrit les paupières et sa mère fut bien étonnée de voir que les yeux de la femme et ceux de son enfant étaient exactement pareils et brillaient de la même espérance.
La dernière visiteuse se pencha alors sur la paille, tandis que sa main allait chercher dans le fouillis de ses haillons quelque chose qu’elle sembla mettre des siècles encore à trouver. Marie la regardait toujours avec la même inquiétude. Les bêtes la regardaient aussi, mais toujours sans surprise, comme si elles savaient par avance ce qui allait arriver.
Enfin, au bout de très longtemps, la vieille finit par tirer de ses hardes un objet caché dans sa main et elle le remit à l’enfant.
Après tous les trésors des Mages et les offrandes des bergers, quel était ce présent ? D’où elle était, Marie ne pouvait pas le voir. Elle voyait seulement le dos courbé par l’âge, et qui se courbait plus encore en se penchant sur le berceau. Mais l’âne et le bœuf, eux, le voyaient et ne s’étonnaient toujours pas.
Cela encore dura bien longtemps. Puis la vieille femme se releva, comme allégée du poids très lourd qui la tirait vers la terre. Ses épaules n’étaient plus voûtées, sa tête touchait presque le chaume, son visage avait retrouvé miraculeusement sa jeunesse. Et quand elle s’écarta du berceau pour regagner la porte et disparaître dans la nuit d’où elle était venue, Marie put enfin voir ce qu’était son mystérieux présent.
Ève (car c’était elle) venait de remettre à l’enfant une petite pomme, la pomme du premier péché (et de tant d’autres qui suivirent !) Et la petite pomme rouge brillait aux mains du nouveau-né comme le globe du monde nouveau qui venait de naître avec lui.
Chers amis, ce monde nouveau s’établit lorsque nous laissons Dieu venir ! Lorsque le ciel fait irruption dans notre âme.
Alors laissons la grâce de Noël porter du fruit en nous !
Joyeux Noël !

Don Louis Marie DUPORT

La joie d’entrer dans le mystère de Noël

La joie d’entrer dans le mystère de Noël 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

En ce 4ème Dimanche de l’Avent, nous entendons cette prière pendant la messe (la « préface »), après nous être associés au triple « Sanctus » des Anges au Ciel, et juste avant que le Ciel ne descende sur la terre par le Mystère de l’Eucharistie :
« Vraiment, Père, il est juste et bon,
pour ta gloire et notre salut,
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
par Jésus, le Christ, notre Seigneur,
car il est celui que tous les prophètes avaient annoncé,
celui que la Vierge Mère attendait dans le secret de son amour,
celui dont Jean Baptiste a proclamé la venue
et manifesté la présence.
C’est lui qui nous donne la joie
d’entrer déjà dans le mystère de Noël,
pour qu’il nous trouve, quand il viendra,
vigilants dans la prière, et remplis d’allégresse.
« Quand il viendra », c’est-à-dire justement maintenant, à la Messe, de façon cachée, sous le voile des aspects eucharistiques du pain et du vin. C’est Lui qui nous donne « d’entrer déjà dans le mystère de Noël  » puisque Jésus-Eucharistie, c’est Noël chaque jour, dans la paille de mon cœur, chaque fois que je communie, « vigilant dans la prière, et rempli d’allégresse », dans un état de grâce avec lui… (Si vous avez des doutes sur votre état de grâce, parlez-en à un prêtre, il aime à se rendre disponible, pour un échange rapide à la sortie, ou en prenant rendez-vous avec lui).
« Quand il viendra », c’est-à-dire en ce Noël 2024, pour qu’il me donne, à moi, à toi, à tous les hommes qui accueillent un Dieu qui se fait homme, qui se fait proche, qui se fait mon frère, qui se fait mon ami (en mendiant mon amour), pour qu’il me donne des grâces particulières de consolation, d’encouragement, de confiance en son dessein bienveillant, d’abandon à sa volonté sainte même si les temps sont confus et grisâtres.
« Quand il viendra », c’est-à-dire lors de son retour dans la gloire, pour que passent les tristesses de ce monde et qu’advienne enfin l’allégresse dont nous demandons à être remplis… Oui, « nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habitera » (2Pi 3,13).
« Il est celui que la Vierge Mère attendait dans le secret de son amour.  » Demandons à Marie qu’elle nous fasse la grâce d’entrer un peu dans son secret (alors éteins tes écrans et entre en recueillement !), dans le refuge sûr de son Cœur Immaculé, pour attendre avec elle cette venue de Jésus, à chaque Eucharistie, à ce Noël-ci, et à la fin des temps.
« Il est celui dont Jean Baptiste a manifesté la présence » dès le sein d’Elisabeth, et qu’Elisabeth, remplie de l’Esprit-Saint et d’allégresse, a reconnu sous le voile d’une Vierge enceinte, comme nous le reconnaissons sous le voile des aspects eucharistiques : le même Jésus caché, le même Enfant-Dieu, le même « qui est, qui était et qui revient bientôt », « Celui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël, pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière, et remplis d’allégresse. »

Don Laurent LARROQUE

Dilexit Nos

Dilexit Nos 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Au milieu d’une actualité toujours frémissante, nous n’avons peut-être pas remarqué que notre Pape François a sorti récemment sa 4ème encyclique intitulée « Dilexit Nos » sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus-Christ ? C’est un texte articulé en 5 parties, en voici quelques extraits pour nous mettre l’eau à la bouche.
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET


§9 « Dans ce monde liquide, il est nécessaire de parler à nouveau du cœur, d’indiquer le lieu où toute personne, quelle que soit sa catégorie et sa condition, fait sa synthèse ; là où l’être concret trouve la source et la racine de toutes ses autres forces, convictions, passions et choix. »
§ 28 « Le Cœur du Christ est extase, il est sortie, il est don, il est rencontre. En Lui, nous devenons capables de relations saines et heureuses les uns avec les autres et de construire le Royaume de l’amour et de la justice dans ce monde. Notre cœur uni à celui du Christ est capable de ce miracle social. »
§ 44 Les paroles de Jésus montrent que sa sainteté n’élimine pas les sentiments. Elles révèlent en certaines occasions un amour passionné qui souffre pour nous, s’émeut, s’afflige jusqu’aux larmes. Il est manifeste que les préoccupations et les angoisses courantes des gens, comme la fatigue ou la faim, ne le laissent pas indifférent : « J’ai pitié de la foule, […] ils n’ont pas de quoi manger […] ils vont défaillir en route, et il y en a parmi eux qui sont venus de loin » (Mc 8, 2-3). »
§ 54. « Il est donc compréhensible que l’Église ait choisi l’image du cœur pour représenter l’amour humain et divin de Jésus-Christ et le centre le plus intime de sa personne. Si l’image d’un cœur avec des flammes de feu est un symbole éloquent nous rappelant l’amour de Jésus-Christ, il convient cependant que ce cœur fasse partie d’une représentation de Lui. Son appel à une relation personnelle de rencontre et de dialogue est de cette manière plus significatif. L’image vénérée du Christ, de laquelle se détache son cœur aimant, inclut un regard qui nous appelle à la rencontre, au dialogue et à la confiance ; des mains fortes, capables de nous soutenir ; une bouche qui nous adresse la parole d’une manière unique et très personnelle. »
§ 65 : Dans l’image du Cœur du Seigneur un triple amour est en effet représenté et nous éblouit. Tout d’abord, l’amour divin infini qui se trouve dans le Christ. Mais nous pensons aussi à la dimension spirituelle de l’humanité du Seigneur. De ce point de vue, le cœur est « le symbole de cette ardente charité qui, infuse dans le Christ, anime sa volonté humaine ». Enfin, il est « le symbole de son amour sensible ».
§ 220 : « Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Cœur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Cœur ouvert. Qu’il soit béni ! »
Le Pape François

« Tota pulchra es »

« Tota pulchra es » 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Tu es toute belle, Marie, et la tâche originelle n’est pas en toi. Par ces mots s’ouvrent les vêpres de l’Immaculée Conception pour faire entrer toute l’Église dans la contemplation de ce grand mystère : Dieu a préservé Marie du péché originel en vue des mérites de Jésus-Christ.
Déjà l’Archange Gabriel avait été saisi devant la beauté de Marie en la saluant de ce titre glorieux : « pleine de grâce ». Saint Germain complète cette salutation : « Salut, paradis de Dieu, jardin raisonnable et très agréable, planté aujourd’hui à l’Orient par la main toute bienveillante et toute puissante de Dieu ». L’Immaculée Conception nous renvoie au péché de nos premiers parents dans le jardin d’Éden, à cette bienheureuse faute, felix culpa, qui nous valut un tel Rédempteur. Pourtant ce fruit de la désobéissance qu’est le péché originel, par lequel «  je ne fais pas le bien que je veux mais je fais le mal que je ne veux pas » enseigne saint Paul, n’a pas découragé l’Amour qui n’est pas aimé. Dieu répondit au péché par une promesse : la Femme meurtrira la tête du serpent !
Aujourd’hui nous célébrons l’avènement de cette promesse : la racine de Jessé a jailli, une nouvelle Ève est conçue, un nouveau paradis dans lequel l’arbre de vie fleurit pour la connaissance de la vérité, donnant l’immortalité à ceux qui goûtent son fruit. Marie est le vrai paradis terrestre du Nouvel Adam, « elle réalise toute la plénitude de la Rédemption » disait Jean-Paul II.
La différence entre notre condition pécheresse et la pureté de l’Immaculée la sépare-t-elle de nous ? Non, bien au contraire : c’est en raison de sa pureté que Marie peut mieux que personne nous conduire à son Fils. « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? (Lc 6,39) » : le regard de la Vierge est le miroir sans tache de la Lumière née de la Lumière.
Alors acceptons de nous laisser émerveiller par la beauté de notre Mère du Ciel en ce temps de l’Avent qui nous attire vers la joie de notre salut. Laissons le Seigneur venir en nos cœurs, laissons-Le préparer notre crèche intérieure dans laquelle Il veut demeurer. Il s’est choisi dans le sein virginal de Marie une chair très pure pour tisser sa propre chair : que Marie nous accompagne sur ce chemin de purification vers Noël pour faire de notre être tout entier le temple du Saint-Esprit. Chantons avec la liturgie vespérale : « Entraînez-nous, Vierge Immaculée, nous courrons après vous à l’odeur de vos parfums ».

Abbé Thomas DUCHESNE

Une nouvelle année commence

Une nouvelle année commence 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

A partir de ce dimanche, nous commençons une nouvelle année liturgique, une année qui est prévisible car nous savons que nous allons vivre l’incarnation de Dieu à Noël et sa mort et sa résurrection dans le Triduum Pascal. En ce sens, nous pouvons dire que nous sommes traditionnalistes. Mais cette année sera également imprévisible dans ce que Dieu nous donnera comme grâces ; car il nous donnera ce dont nous avons besoin pour grandir. Cela fait partie de notre foi. Aussi, il me semble bon de sentir que nous avons un nouveau départ pour progresser vers le royaume de Dieu. En ce sens, nous pouvons dire que nous sommes progressistes  : nous marchons vers le Ciel, but de toute notre existence. Cette nouvelle année sera prévisible et surprenante à la fois. Quoi qu’il en soit, le Seigneur nous demande de faire de nouveaux progrès : « Pour le reste, frères, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous le demandons, oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus. Vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus ». C’est en ce sens que nous devons aborder cette nouvelle année. Préparer Noël comme si c’était la première fois, vivre Pâques en s’émerveillant comme un néophyte qui découvre toute la beauté de l’amour de Dieu. Bref, vivre avec un cœur d’enfant : « celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux ». C’est ce que prêchait le prédicateur du pape Benoit XVI, Raniero CANTALAMESSA en parlant de la manière de vivre de Don Camillo, figure du prêtre célèbre s’il en est  : « L’un des plus beaux aspects de Don Camillo est lorsqu’il parle à voix haute avec le Christ en croix de tout ce qui se passe dans sa paroisse. Combien de choses changeraient dans notre vie de prêtre si nous prenions l’habitude de le faire, aussi spontanément et avec nos mots. Nous nous apercevrions que nous ne parlons jamais dans le vide, mais à quelqu’un qui est présent, qui écoute et répond  ».
Repartons donc de l’avant avec un cœur plus jeune que l’année passée, afin de grandir toujours plus en laissant triompher en nous l’amour du Christ-Roi de l’univers.

Don Bruno DE LISLE

De belles assises martiniennes

De belles assises martiniennes 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Comme chaque année la semaine qui suit le 11 novembre, fête de la Saint Martin, tous les prêtres de notre communauté se sont retrouvés du lundi au mercredi derniers pour les 3 jours d’« Assises martiniennes ». Les 190 prêtres et diacres, accompagnés à certains moments de la centaine de séminaristes, étaient réunis pour des temps de prière, de réflexion autour des enjeux de notre communauté et de moments de joyeuses retrouvailles fraternelles. Notre assemblée de cette année était marquée par la présence de nos deux assistants apostoliques – un évêque et un père abbé d’une abbaye de prémontrés – nommés par la congrégation pour le clergé (sorte de « ministère » des prêtres au Vatican) afin de nous accompagner dans la relecture de notre fondation et dans la manière d’envisager la croissance dans la période que nous vivons.
Ces journées ont été un beau ressourcement fraternel et spirituel : nous rendons grâce à Dieu pour son œuvre à travers nos humanités de prêtres, fragiles mais souvent généreuses pour toutes les missions qui nous sont confiées en France et à l’étranger. Don Paul Préaux, notre supérieur général, nous a exhortés à vivre notre sacerdoce comme un débordement de tout l’amour que nous avons reçu de Jésus. « Le sacerdoce, c’est l’amour du Cœur de Jésus » disait le saint curé d’Ars. Notre cœur de pasteurs, appelés et envoyés pour vous conduire à la vie éternelle, doit toujours davantage se conformer au Cœur de Jésus. Notre vie se fonde sur une vie de prière solide dans laquelle nous cultivons en nous la mémoire du Dieu vivant qui est venu nous rencontrer et sur l’amour du peuple envers lequel nous sommes envoyés (vous, nos chers paroissiens !). En lisant la belle encyclique du Pape François Dilexit nos sur la spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus, nous sommes tous invités à puiser dans l’amour du Cœur de Jésus, le sens de nos vocations respectives et complémentaires pour faire battre ce Cœur auprès de nos contemporains.
Contempler le cœur de Jésus et puiser notre force en Lui, c’est redire avec sainte Thérèse d’Avila : « Dieu seul suffit ». Permettez moi de vous partager ce bel extrait d’une lettre envoyée aux séminaristes de France par un cardinal représentant du pape à l’occasion d’un rassemblement l’an dernier, lettre que nous avons relue pendant ces Assises :
« Si Jésus me suffit je n’ai pas besoin de grandes consolations dans le ministère, ni de grands succès pastoraux, ni de me sentir au centre de réseaux relationnels étendus; si Jésus me suffit je n’ai pas besoin d’affections désordonnées, ni de notoriété, ni d’avoir de grandes responsabilités, ni de faire carrière, ni de briller aux yeux du monde, ni d’être meilleur que les autres ; si Jésus me suffit je n’ai pas besoin de grands biens matériels, ni de jouir des séductions du monde, ni de sécurités pour mon avenir. Si au contraire je succombe à l’une de ces tentations ou faiblesses, c’est que Jésus ne me suffit pas et que je manque à l’amour »
Même si ces mots sont destinés à des séminaristes ou à des prêtres, je crois que vous saurez en tirer ce qu’il y a de bon pour vous et prier pour que vos prêtres de la Communauté Saint-Martin aient leur cœur toujours plus ressemblant au Cœur de Jésus !

Don Raphaël SIMONNEAUX

Mes paroles ne passeront pas

Mes paroles ne passeront pas 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous approchons de la fin de l’année liturgique et l’église nous fait méditer sur la parousie, c’est-à-dire le retour en gloire de Jésus.
La perspective des fins dernières peut parfois nous effrayer un peu… Les évènements grandioses qui l’accompagneront peuvent être ressentis comme une menace. Néanmoins, le chrétien ne peut, ni ne doit les craindre car la nouvelle que les trompettes angéliques annonceront, est tout l’objet de notre espérance !
« On verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. »
Enfin ! Voici le cri qui habitera notre cœur !
Enfin, la justice va être rétablie ! Enfin, la guerre et la mort vont être vaincues ! Enfin, Dieu va imposer son règne à toutes les créatures.
Néanmoins, nous ne savons ni le jour, ni l’heure de cette délivrance. Aussi nous faut-il nous appuyer sur cette promesse que le Seigneur nous fait en ce dimanche : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »
Dans un monde en perpétuel changement, où tant de voix tentent de détourner notre regard de l’essentiel, nous, chrétiens, avons cette assurance : les paroles de Jésus demeurent et elles sont notre ancre, notre point de repère au cœur des tempêtes. Ses paroles ne passeront pas… Jésus nous l’affirme ! Quel réconfort de savoir que, même dans ce monde fluide, Sa promesse de vie, d’amour et de paix est éternelle !
Chers amis, n’ayons donc pas peur de ce retour de Jésus en gloire. Qu’il soit au contraire notre espérance. Si nous accueillons au quotidien la présence de Dieu, que nous désirons dépendre de sa miséricorde et que nous nous nourrissons de ses sacrements, qu’avons-nous à craindre ? Lorsqu’on demandait à Dominique Savio ce qu’il ferait si jésus revenait, il répondait qu’il continuerait à jouer au foot. Alors nous-mêmes, vivons, cette semaine, nos activités en union avec Jésus.
Ne nous laissons pas troubler par les bruits du monde, mais gardons les yeux fixés sur Celui qui revient, non pas comme un juge sévère, mais comme un Père qui vient prendre soin de ses enfants, qui vient leur redonner la plénitude de la vie.
Alors, ne craignons pas l’annonce de ce jour glorieux. Au contraire, laissons notre cœur s’y préparer avec joie et confiance. Prions pour que chaque jour de notre vie soit une réponse à cet amour infini, et que, lorsqu’Il reviendra, Il nous trouve vdeillant, prêts à L’accueillir et à célébrer avec Lui l’accomplissement de Sa promesse.

Don Louis Marie DUPORT

Heureux les cœurs purs

Heureux les cœurs purs 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus commence par dire « méfiez-vous » ! Méfiez-vous, car tout ce qui a l’apparence d’être religieux ne l’est pas forcément, cela peut n’être que «  pour l’apparence ».
Et méfiez-vous de votre façon de juger de celle qui n’a pas d’apparence, cette pauvre veuve, qui, sans que cela se voit, a fait un acte religieux très absolu : elle n’a pas donné un peu puis gardé le reste pour s’acheter du pain, non, en donnant le peu qu’elle avait, elle a donné même tout ce qu’elle avait pour vivre, en un acte vraiment religieux, non pour se faire admirer des hommes, mais, en quelque sorte, de son Dieu…
Le Seigneur Jésus, qui est le Seigneur du Temple (il le dit Lui-même : «  il y a ici plus que le Temple », Mt 12,6), a vu que son acte était vraiment religieux, un vrai acte d’amour et de foi, pas une manière de provoquer ou d’obliger Dieu. « Je sonde les reins et les cœurs » (Ap 2,23), et je peux juger des intentions qui sont dans le cœur des hommes.
Ce qui a l’apparence d’être religieux quelquefois ne l’est pas du tout, et ce qui n’a pas l’apparence d’être religieux, quelquefois est très authentiquement un cœur à cœur avec Dieu.
« L’homme regarde ce qui paraît, mais Dieu regarde le cœur. » (1Sam 16,7).
« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5,8). Heureux les cœurs purs, qui cherchent à purifier leurs intentions pour qu’elles soient vraiment pures, le plus possible. Sans spiritualisme excessif, cependant, en voulant être purs comme des anges, avec le risque de devenir orgueilleux comme des démons. Qui fait l’ange se retrouve à faire la bête. « Ceux-là (des monstres bien masqués) recevront une condamnation plus sévère ! »
Il ne s’agit pas de ne pas vouloir de signes de reconnaissance : nous en avons un besoin fondamental pour vivre. C’est dans notre nature.
Mais sans souillure non plus dans les intentions. Le cœur pur, cela veut dire : agir non pas par vaine gloire, non pas pour y retrouver son compte, non pas pour se faire valoir, pour briller aux yeux des hommes avec des signaux sociaux pour que l’on voit subtilement que vous êtes l’homme le plus important du village, la femme la plus considérable… Il faut essayer de purifier ce souci “social”.
« Pour l’apparence », dit Jésus. Quelle mesquinerie parfois, quelle duplicité souvent, chez ceux qui sont préoccupés par ce souci de l’apparence, «  alors qu’au-dedans, c’est plein de méchanceté » (Mt 23,27-28).
Sur cette terre, nous sommes tous sous le regard les uns des autres. Certes, cela compte beaucoup dans la vie sociale. On ne peut pas s’en détacher complètement, ce serait aller contre nature. Mais on peut essayer un peu, essayer de ne pas « tout faire pour se faire admirer » (Mt 23,5). Pas “tout” mais “un peu moins” faire pour se faire admirer des hommes, et “un peu plus” faire dans une religion, c’est-à-dire une relation véritable avec Dieu. Le cœur qui cherche à être pur doit savoir relativiser toujours plus ce « un peu », jusqu’à devenir libre du regard des autres. Mais non pas comme un ange : comme un fils, celui qui a un Père dans le Ciel. « Ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra ! » (Mt 6,4). Vouloir se faire admirer de Dieu  : voilà le cœur qui se purifie, sans aller contre sa nature ; voilà qui verra Dieu parce qu’il lui sera devenu semblable en bonté, vérité, liberté, joie pure réservée aux enfants au cœur pur.

Don Laurent LARROQUE

La foi chrétienne est liée à la mémoire

La foi chrétienne est liée à la mémoire 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Durant tout l’Ancien Testament, Dieu n’a de cesse de répéter à son peuple de faire mémoire de tout ce qu’il a reçu durant son existence. On peut lire dans le livre du Deutéronome au chapitre huitième : « Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert » et un peu plus tard « Garde-toi d’oublier le Seigneur ton Dieu, de négliger ses commandements, ses ordonnances et ses décrets, que je te donne aujourd’hui ». Ce décret fait partie de la pédagogie de Dieu pour que le peuple ne passe pas trop vite sur les évènements de ce monde et surtout sur les bienfaits qu’il leur prodigue. Car c’est souvent une tentation, que nous connaissons bien, de vivre l’instant présent (Carpe Diem) et d’oublier Celui qui nous a permis de vivre. Nos générations qui ont été éduquées avec l’esprit de consommation, sont plus fragiles que les autres.
Cette mémoire demandée par Dieu continue bien évidement dans le nouveau Testament. Jésus instituant l’Eucharistie avant de mourir dit à ses apôtres : « Faites ceci en mémoire de moi ». Si Dieu nous donne ce commandement tout au long de la révélation, c’est que cela est bon pour l’homme, même nécessaire. Ainsi, sans vivre dans le passé et dans la nostalgie, il nous faut nous souvenir de la bonté de Dieu pour nous et des intermédiaires de cette bonté. C’est pour cela que nous nous préparons à la solennité de la Toussaint durant laquelle nous chanterons la gloire éternelle de Dieu, de concert avec tous les saints du ciel. Avec eux, nous nous souviendrons de tout ce que Dieu a fait pour son peuple triomphant qui vit avec lui maintenant au ciel. Le lendemain, nous nous souviendrons encore de nos défunts, ceux qui nous ont précédés, que nous avons aimés et que nous aimons encore. Nous nous souviendrons du bien qu’ils ont pu nous apporter et nous prierons pour le repos de leurs âmes.
Bref, en tout temps, la mémoire de l’action de Dieu dans nos vies, le souvenir de ceux que nous avons aimés, ne doit pas nous quitter. C’est pour cela que nous allons dans nos cimetières nous recueillir et nous souvenir de l’amour que Dieu a mis dans nos vies. Les cimetières, lieux hors du temps, se doivent être des lieux où l’amour de nos défunts et le nôtre se rencontrent. Vivons ces moments comme des moments de grâces même s’ils peuvent être empreints de tristesse et de souvenirs douloureux. Dieu travaille nos âmes en ces instants bénis.

Don Bruno de LISLE

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