Editorial Principal

Qu’ils soient un !

Qu’ils soient un ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« C’est une coïncidence providentielle que, en cette Année Sainte consacrée à notre espérance qui est le Christ, nous célébrions également le 1700ème anniversaire du premier Concile œcuménique de Nicée, qui proclama en 325 la profession de foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu. C’est là le cœur de la foi chrétienne. » (Léon XIV, In unitate fidei)
Le Saint-Père, juste avant de se rendre en Turquie et au Liban pour son premier voyage apostolique, nous a laissé cette très belle lettre à l’occasion du 1700ème anniversaire du Concile de Nicée.
En 313, avec l’édit de Milan, la tolérance était accordée dans l’Empire au culte chrétien, grand soulagement après plusieurs siècles de persécutions. Mais le danger est vite venu au sein même de l’Église par des divisions internes avec ceux qui falsifiaient la vraie foi reçue des Apôtres. C’est le cas notamment de la doctrine d’Arius, un prêtre qui refusait la divinité du Christ. C’est pourquoi l’empereur Constantin décida de rassembler les évêques d’Orient et d’Occident en 325 qui proclamèrent ensemble le Credo que nous chantons ou disons chaque dimanche. L’anniversaire est pour nous l’occasion de l’approfondir : mieux connaître notre foi pour mieux aimer Jésus.
Voici en particulier un point très important de ce Credo que nous avons redécouvert il y a quelques temps grâce à la nouvelle traduction plus fidèle au grec et au latin : le fameux mot « consubstantiel ». Voici comment l’explique le Pape :
« Les Pères ont confessé que Jésus est le Fils de Dieu en tant qu’il est « de la substance (ousia) du Père […] engendré, non pas créé, de la même substance ( homooúsios) que le Père ». Cette définition rejetait radicalement la thèse d’Arius. [3] Pour exprimer la vérité de la foi, le Concile utilisa deux mots, « substance » ( ousia) et « de la même substance » ( homooúsios), qui ne se trouvent pas dans l’Écriture. » (Léon XIV, ibid.).
Sur les décombres de Nicée, le Pape a déclaré conjointement avec le Patriarche Barholomée Ier leur attachement commun à la foi vécue depuis 1700 ans en Orient et en Occident :
« Nous devons également reconnaître que ce qui nous unit, c’est la foi exprimée dans le Credo de Nicée. Il s’agit de la foi salvatrice en la personne du Fils de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, homoousios avec le Père, qui pour nous et pour notre salut a pris chair et a habité parmi nous, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté au ciel et reviendra pour juger les vivants et les morts » (déclaration commune, 29 novembre 2025).
Cherchons toujours davantage à approfondir notre foi et prions pour l’unité des chrétiens. Que l’intention de l’unité, si chère à notre pape, soit la nôtre pendant ce temps de l’Avent.

Don Raphaël SIMONNEAUX

Tenez-vous prêts

Tenez-vous prêts 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous voilà entrés en Avent. Une nouvelle année liturgique commence et comme tout commencement, nous recevons des grâces pour grandir dans la foi. L’église nous invite particulièrement à considérer cette première semaine d’Avent comme un nouveau départ. C’est pourquoi l’évangile de ce jour se veut alarmant : « Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. » (Matthieu 24, 40-44). N’ayons pas en tête que Dieu serait mauvais et aurait un projet tout à fait fataliste pour chacun d’entre nous. Le Christ employant ces mots cherche avant tout à nous réveiller afin que nous sortions de notre torpeur. En effet, les années se suivent et se ressemblent. Le confort de nos vies peut nous empêcher de rechercher la sainteté. Le temps de l’Avent est un mois béni qui veut nous réveiller afin de préparer comme il se doit la mémoire de la venue de Notre Seigneur « dans la chair ». Et il faut être en éveil, car ce mystère de Noël est immense. Certainement que les cadeaux et les décorations nous font du bien, et ce sont de bonnes traditions, mais elles ne doivent pas nous cacher cette réalité extraordinaire de l’incarnation : Dieu qui est infini devient fini. Il s’abaisse pour venir nous sauver de la mort. Même si nous avons déjà entendu l’histoire et que nous savons comment Dieu nous a sauvés, on ne peut pas dire que cet évènement soit banal.
Afin de rester en éveil durant ces quatre dimanches de l’Avent, nous méditerons la figure de saint Jean-Baptiste, homme peu banal également par sa vie et son tempérament de feu, rappelant celui d’Elie, le prophète. Nous méditerons également la figure de la Vierge Marie qui a attendu plus que quiconque la venue de ce Messie qu’elle a porté en son sein.
Pour rester en éveil, nous pouvons choisir plusieurs résolutions dans notre vie de prière, le but étant de changer nos habitudes pour marquer notre attention. Soyons réguliers dans ces résolutions et tenons-les jusqu’à Noël, où le Christ nous fera vivre d’une manière inhabituelle le jour béni de sa naissance dans notre monde.
Don Bruno de LISLE

Le Christ Roi

Le Christ Roi 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Mais qu’est-ce que le dimanche ? Comment vivons-nous notre dimanche durant l’année ?
Si l’on nous demandait ce qui a été institué en premier, la Solennité de Pâques ou bien le dimanche, il est probable que nous hésiterions un peu…
Eh bien, c’est un fait ! Il n’y a pas de trace de célébration fixe de Pâques avant le 2ème siècle chrétien, mais le dimanche est célébré par la communauté chrétienne dès le 1er siècle. Cela nous montre déjà l‘importance très grande de nos dimanches.
A ce sujet et pour preuve de ce fait, Dom Nocent, moine de l’abbaye de Maredsous (Belgique), professeur de liturgie à Saint-Anselme à Rome, relevait trois références certaines dans le Nouveau Testament. Dans les Actes des Apôtres (chap 20, verset 7) nous lisons « le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain ». Nocent écrit « les termes utilisés, marquent que ce n’est pas exceptionnel. » D’autre part, il cite la Première lettre aux Corinthiens (chap 16 verset  2) « que chaque fidèle, le premier jour de la semaine, mette de côté ce qu’il a épargné.  » La note de la TOB est claire : c’est-à-dire le dimanche » – enfin, il y a le début de l’Apocalypse (chap 1, verset 10) « j’entrai en extase le jour du Seigneur ». Là encore, Dom Nocent écrit : « (c’est) pour rappeler la Résurrection de Jésus, c’est certain ».
Mais il est bien évident que le fait de célébrer le dimanche et la grande nouvelle du Matin de Pâques : la Victoire de Jésus le Christ sur la mort et sur le péché sont liés. Reprenons le chapitre 20 de l’Evangile de Saint Jean : « huit jours plus tard (c’est-à-dire huit jours après Pâques), les disciples étaient de nouveau réunis dans la maison ».
Nous savons bien que les passages d’Evangile alternent chaque année (A, B, C). Et bien, au dimanche qui suit immédiatement Pâques, (qu’on nommait de Quasimodo), tous les ans, c’est cet Evangile qui est proclamé, le même. On pourrait dire que ce passage de Saint Jean est l’Evangile de la fondation du Dimanche, le dimanche étant l‘écho, «  huit jours plus tard » de cet événement extraordinaire, puissamment bouleversant qu’a été la Résurrection de Jésus. Dans son livre « Jésus de Nazareth », au Tome II, Joseph Ratzinger – Benoît XVI, parlant de la résurrection du Sauveur, écrit : « pour moi, une des preuves les plus puissantes de la Résurrection de Jésus, c’est-à-dire le fait que l’extraordinaire s’est produit : la découverte du tombeau vide et la rencontre avec le Seigneur ressuscité, c’est le fait, chez les premiers chrétiens, d’avoir déplacé le Jour consacré à Dieu, l’abandon du rite séculaire du peuple hébreu.» Ce n’est donc plus le sabbat qui est célébré comme jour « saint » sauf (comme préparation) mais le « huitième jour » le jour « du Seigneur » le dimanche. Concluons avec J. Ratzinger – Benoît XVI « la célébration du jour du Seigneur dès le début distingue la communauté chrétienne  ». C’est cette victoire sur la mort célébrée chaque « 8ème jour » qui nous fait proclamer : le Christ est Roi de l’Univers !
Don Jean Marcel VEAU

Quand et comment cela arrivera-t-il ?

Quand et comment cela arrivera-t-il ? 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus parle de la destruction du Temple, qui arriva en 70, à peu près 40 ans après cette prédiction donnée vers l’an 33. Mais à travers cet événement, Jésus regarde la fin de l’histoire, coïncidant avec son Retour dans la Gloire.
Il ne donne pas de réponse directe à la question du “quand ?” La consigne est seulement de veiller en attendant et de persévérer dans la constance et la patience pour sauver sa vie. Pour sauver sa vie éternelle, bien sûr, sauver son âme, pas spécialement pour garder cette vie physique, qui est de toute façon passagère.
Veiller et persévérer pour sauver son âme éternelle, cela veut dire garder la foi et les mœurs, c’est-à-dire garder le Credo et les 10 Commandements, cf Ap 12,17.
Rapportons aussi la conclusion de la 1ère lecture (qui est aussi la conclusion de tout l’Ancien Testament selon l’ordre reçu dans nos Bibles), comme une manière de parler, non seulement de la première venue de Jésus, mais aussi de son Retour :
« Pour vous qui craignez mon Nom, le soleil de Justice se lèvera, avec la guérison dans ses rayons. »
C’est une belle promesse, adressée à ceux qui craignent (qui respectent) Dieu, et ceux qui sont dans la justice ou qui du moins n’ont pas peur de la justice.
Cela ressemble à cette affirmation de Jésus en Jn 3,19-21 :
« La Lumière est venue dans le monde… », et les hommes ont deux attitudes opposées face à Elle : soit de se cacher à cette lumière, de crainte qu’elle ne dénonce nos œuvres de ténèbres, qu’on préfère à la Lumière (se préférer à préférer Dieu – tragique !), soit d’aller vers cette lumière, dominant cette peur d’une mise en lumière de nos ténèbres, parce qu’on sait qu’il n’y aura pas un jugement, mais une guérison dans ces rayons de Lumière, comme on voit dans les rayons qui partent du Sacré-Cœur, selon le tableau de Jésus Miséricordieux donné par Sœur Faustine et Jean-Paul II à l’Eglise et au monde de notre temps, enfoncés dans les ténèbres.
La croix est une mise en lumière de l’horreur du péché : comment l’Innocent prend sur lui tout le mal du monde et meurt couvert de coups et blessures, couronné d’épines, rejeté et trahi, crucifié et transpercé. C’est Dieu dans les mains de ceux qui ont préféré eux-mêmes à Dieu. « Quand je serai élevé de terre, vous saurez que JE SUIS. » (Jn 8,27) Et : « Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37 ; Ap 1,7). Mais à ce moment-là, ce ne sera pas une condamnation générale, mais la guérison de nos blessures dans ses blessures, spécialement la Blessure de son Cœur ouvert, Soleil de Miséricorde infinie avec la guérison dans son rayonnement, ou fleuve de Vie limpide jailli du côté droit du Temple, de son Corps crucifié et ressuscité, qui assainit la terre entière par les sacrements.
Jésus revient bientôt. On ne sait quand. Il faut rester vigilants dans la foi et les mœurs et repérer les signes qui sont ambigus et rester persévérants jusqu’à la fin.
Mais si on relie ce Retour glorieux de Jésus avec la promesse de Malachie, on voit qu’Il revient non pas pour condamner, mais pour guérir ceux qui seront dans la crainte du Nom de Dieu et dans l’amour de la justice. Et je veux penser que beaucoup même de ceux qui sont actuellement dans le mépris du Nom de Dieu, et dans l’amour de l’injustice, mais sans qu’il y soit trop de leur faute, car entraînés par la corruption extrême de notre monde, et ce qui ne va pas dans l’Eglise, se convertiront vers la Lumière, Soleil d’infinie Miséricorde, mais aussi de très sévère Justice éternelle.
Don Laurent LARROQUE

Rituel de la dédicace

Rituel de la dédicace 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Ce dimanche nous fêtons la dédicace de la Cathédrale Saint Jean du Latran. Ceci mérite une petite explication. La Cathédrale Saint Jean du Latran, moins connue que la basilique Saint Pierre de Rome est pourtant la Cathédrale du pape. Une cathédrale, c’est une église qui accueille la cathèdre : le siège de l’évêque d’où il enseigne le peuple que Dieu lui confie. Pour le pape, l’évêque de Rome, mais aussi le successeur de l’apôtre Saint Pierre c’est celui qui est chargé par Jésus-Christ de confirmer ses frères. Il y a une importance particulière pour nous catholiques à célébrer cette fête qui, même un dimanche, prime sur le cycle de l’année liturgique.
La dédicace, c’est la fête par laquelle un bâtiment est soustrait au profane pour être réservé à Dieu. C’est un peu comme le baptême pour un être humain, de la même manière le bâtiment est consacré à Dieu. Par notre baptême, d’une certaine manière nous appartenons à Dieu. C’est pour cela que notre âme doit être un lieu de prière et non un lieu de vils commerces.
Dans certaines églises, nous avons un narthex situé entre le parvis et la nef. Un peu comme un sas qui nous aide à passer du profane au sacré. Un lieu pour que nos pensées, nos cœurs se préparent à la rencontre dans la maison de Dieu où il nous attend. Le chœur, lieu par excellence de l’office, symbolise le ciel. Le sanctuaire, à l’emplacement de l’autel, symbolise le trône de Dieu. Ces espaces nous aident à ajuster nos attitudes, nos pensées, nos paroles pour nous approcher avec révérence de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, Jacob le petit fils d’Abraham, alors qu’il fuit son frère Esaü et s’éloigne de la Terre promise, fit une nuit un rêve étrange  : une échelle dressée vers le ciel d’où les anges montent et descendent. Là, le Seigneur a renouvelé son alliance conclue avec Abraham et Isaac. à son réveil Jacob consacre ce lieu et lui donne le nom de Bethel, c’est-à-dire « maison de Dieu  » (Gn 28,10-17) « Sûrement Dieu est présent ici /…/ et ceci est la porte du ciel ». C’est bien vrai, nos églises sont le lieu où Dieu fait demeurer son nom et sont comme des fenêtres ouvertes sur le ciel où nous pouvons, d’une manière particulière, écouter Dieu et faire monter vers Lui nos louanges.
Pour consacrer ce lieu, Jacob prit de l’huile dont il oint la pierre sur laquelle il s’était reposé. Comme pour notre baptême, comme pour la consécration d’une église. Ils sont oints du Saint Chrême, nous avons été oints du Saint Chrême à notre baptême. Nous sommes désormais, comme ces églises : le temple, la Maison de Dieu… Puissions-nous toujours travailler à embellir nos églises et nos âmes afin que Dieu y soit toujours bien accueilli, honoré, écouté.
Dans l’évangile Jésus purifie le Temple, la Maison de son Père pour qu’elle retrouve sa vocation. Laissons Jésus faire le ménage en nous, et notre vie retrouvera son éclat. Alors comme dans l’apocalypse,
(Ap 21,22) l’Agneau de Dieu sera notre vraie lumière.

Don Marc-Antoine CROIZE-POURCELET

La communion des saints, quelle réalité magnifique !

La communion des saints, quelle réalité magnifique ! 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« En attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté accompagné de tous les anges et que la mort détruite, tout lui ait été soumis, les uns parmi ses disciples continuent sur terre leur pèlerinage ; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore  ; d’autres enfin sont dans la gloire contemplant dans la pleine lumière, tel qu’il est, le Dieu un en trois Personnes » (Vatican II, Lumen Gentium 49).
Chaque dimanche, nous proclamons notre foi en disant : « Je crois en la communion des saints ». Nous affirmons ainsi les liens subsistants entre les élus qui se trouvent déjà dans la gloire au Paradis, les âmes du Purgatoire qui attendent de se retrouver auprès de Dieu et nous-mêmes, les baptisés qui vivons en essayant de faire la volonté du Père. Le catéchisme traditionnel parle d’Église triomphante, d’Église souffrante et d’Église militante. Tous, nous ne faisons qu’un et c’est cela que nous commémorons pendant le mois de novembre. Nous regardons devant nous, ce que nous appelons l’eschatologie (étymologiquement le discours sur les fins) et ce regard nous pousse à un plus grand désir du Ciel. Car oui, nous sommes faits pour être saints, nous avons été créés pour cela et nous ne serons pleinement accomplis que si nous sommes saints ! « Notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi » disait saint Augustin. Le repos éternel nous sera donné si nous cherchons chaque jour la sainteté, non pas en « jouant  » aux personnes pieuses ou en voulant imiter extérieurement les actes des saints, mais en cherchant l’héroïcité dans le quotidien de notre vie. “Veux tu vraiment être saint ? s’enquiert saint José Maria Escriva. Remplis le petit devoir de chaque instant : fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais.” L’Église, depuis quelques années, nous offre le cadeau de multiplier les canonisations pour nous montrer que la sainteté est pour nous, qu’elle est accessible. J’ai eu la chance de visiter une œuvre d’Église en Amérique du Sud où les éducateurs ne cessaient de faire répéter aux enfants : « Si, se puede ser santo ! » (oui, il est possible d’être saint  !). Nous ne pouvons que constater pourtant que nous sommes loin de cette sainteté, même de la sainteté du quotidien. C’est pourquoi nous avons à prier pour nos défunts qui souffrent le temps de purification que la Tradition a appelé le Purgatoire pour être disposés à entrer dans la gloire, à voir Dieu face à Face. Si nous prions pour eux, de nombreuses grâces nous serons rendues pour nous aider dans notre chemin de sainteté. Ce sont les bons échanges, le commerce de Dieu en quelque sorte : nous prions, les âmes sont délivrées du Purgatoire et des grâces nous sont données pour notre vie terrestre. Les saints du Ciel ne cessent quant à eux d’intercéder pour nous auprès de Dieu qu’ils contemplent !
Don Raphaël SIMONNEAUX

Convaincus d’être des justes

Convaincus d’être des justes 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Le pharisien rend grâce à Dieu en disant « parce que moi je…, moi je… ». La Vierge Marie rend grâce à Dieu en son Magnificat en disant  : « parce que Toi tu… » « Toi, tu as fait en moi – oui, certes, en moi, mais c’est Toi – : Toi, tu as fait en moi de grandes choses. » Ou « moi je… suis au centre », ou « c’est Toi qui es au centre, ô Dieu. » Deux religions, deux grandes cités, deux mondes séparent le pharisien orgueilleux qui s’élève et sera abaissé, du publicain qui s’abaisse, ou reconnaît, comme Marie, que la vraie grandeur, c’est Dieu ; et il sera élevé à la communion avec Dieu, qui n’a pas de fin.
Le pharisien est un homme très religieux, du moins en apparence. Mais Dieu voit son cœur et « ce qui est grand chez les hommes (ou se croit tel) est objet de dégoût pour Dieu ! » Lc 16,15. L’homme s’est mis au centre. A-t-il vraiment besoin de Dieu ? La religion pharisaïque de l’homme au centre, et de Dieu comme un faire-valoir. C’est très actuel dans les différentes religiosités, purement sociologiques, horizontalistes, immanentistes, soi-disant “dans les limites de la raison” et devenues cependant des “éloges de la folie” et même de la sorcellerie  : pas de transcendance, pas d’ouverture à l’Autre, au vrai Dieu qui n’est pas l’homme, et encore moins le diable. L’homme n’a pas à se prendre pour dieu : « Moi, Je…, moi, je… moi je suis dieu à la place de Dieu  !  » C’est ce qui se cache derrière ce « moi, je… », au fond. L’homme est ainsi dans l’illusion, et c’est un des aspects de l’orgueil, qui est le pire des maux.
Or Dieu s’est fait homme. Il s’est abaissé. Il a montré le chemin. Il est le Chemin. C’est Jésus. « Nul ne va vers le Père sans passer par Moi.  » Jn 14,6. Sans passer par ce chemin de “l’anéantissement devant Dieu, de l’humiliation devant Dieu, de l’obéissance devant Dieu, et l’obéissance jusqu’à la mort, et la mort de la Croix”. Phil 2,6-8.
« Voilà tant d’année que je te sers, dit le fils aîné, sans jamais avoir transgressé un seul de tes ordres ! Donc… » Lc 15,29. Donc quoi ?
Mon cher pharisien, toi qui es convaincu d’être un juste pour toutes tes belles œuvres (qui n’ont pu être faites que parce que Dieu les a faites en toi, cependant  ! Eph 2,10), tu crois que tu as acquis des droits sur Dieu ? « Sans Moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire ! » Jn 15,5. « Un Seul est Bon ! » Mc 10,18. Reste plutôt dans l’action de grâce, sinon tu ne vas plus être en grâce devant Dieu, qui résiste aux orgueilleux mais donne sa grâce aux humbles (1Pi 5,5).
« Quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, et non plus l’autre. »
La présomption, cela nous rend « objets de dégoût », infects à Dieu.
« La condition de l’orgueilleux est sans remède » (Si 3,28). Vraiment ?
Non : l’action de grâce – le Magnificat – est le seul remède. « Toujours faire remonter le bien à sa Source. » (Jésus lui-même à St Claude la Colombière, transmis par Ste Marguerite-Marie).
« Purifie-moi de ce mal invisible, de ce péché le plus grand, purifie ton serviteur de l’orgueil. » Ps 18/19,13-14. C’est le pire des péchés, c’est le plus invisible, ça nous rend infects, c’est presque irrémédiable ! Il faudrait peut-être y faire un peu plus attention.
Sans se décourager non plus, car se décourager, c’est encore de l’orgueil ! Car c’est dire : Dieu ne peut rien pour moi.
Quand et à quel prix va-t-on arrêter de se croire le centre, de se prendre pour Dieu, de ne pas le laisser intervenir chez nous ? D’ailleurs, il n’y aura pas d’autre intervention que celle qui a déjà eu lieu : Jésus. Au prix de ton retour, Seigneur Jésus ?
Don Laurent LARROQUE

La patience dans la prière

La patience dans la prière 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Voici une mention intéressante de saint Luc, relatant que Jésus enseignait qu’il ne faut pas se décourager dans la prière. Cela nous montre que les contemporains de Jésus et, en particulier, les apôtres rencontraient des difficultés pour prier. Nous en avons même le récit, lorsqu’ils demandent à Jésus la bonne manière pour prier : «  Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : «  « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples.  » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne… » » (Lc 11-4). La prière peut donc être un exercice difficile. Nous avons certainement tous expérimenté cela par le manque de goût, l’ennui, les distractions etc… Pourtant, la prière apporte également la confiance, l’amour de Dieu, le repos… Jésus nous exhorte tous à ne pas baisser les bras lorsque nous ne voyons pas l’effet de la prière.
Lorsque j’étais enfant, ma mère me disait de prier Dieu et ne sentant pas de différence entre avant et après, j’avais deux pensées qui me venaient : soit maman me mentait, ce qui ne semblait pas cohérent avec son attention pour moi, soit Dieu n’existait pas. Cette seconde pensée, les contemporains de Jésus l’exprimaient différemment puisque le fait que Dieu n’existât pas semblait incohérent pour tous. Ils pensaient alors que Dieu ne voulait pas exaucer leurs prières. Jésus, par la parabole d’aujourd’hui, explique que Dieu exauce ses enfants. Il le fait si la prière va dans le sens du bien de l’âme. Car la finalité de certaines prières ne sont pas bonnes pour nous. Vouloir réussir dans la vie, de même qu’un malade ne se porte mieux, n’est pas nécessairement dans le plan de Dieu. C’est un mystère qui est difficilement acceptable par l’homme qui cherche à ne plus souffrir. Dieu est plus grand que nos désirs et sait mieux ce qui est bon pour nous que nous-mêmes. Cette certitude ne répond pas à toutes nos questions certainement et c’est pourquoi c’est un grand mystère.
Alors pour nous aider à garder confiance dans la prière, il est bon de dire de temps en temps la prière de l’inexaucé que voici :
« Seigneur, je t’avais demandé la santé pour être plus efficace sur cette terre. Tu m’as donné la faiblesse du corps pour que je compte davantage sur toi que sur moi-même. Sois béni, mon Dieu Sauveur !
Seigneur, je t’avais demandé une belle intelligence pour mieux comprendre le monde et réussir ma vie. Tu m’as donné une mémoire trébuchante et un esprit lent pour m’ouvrir à tes mystères par l’humilité. Sois béni, mon Dieu Sauveur !
Cette prière est plus longue que cela. Vous pouvez facilement la retrouver sur internet.

Don Bruno de LISLE

De la guérison au salut

De la guérison au salut 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous connaissons bien cet épisode de l’Evangile de Saint Luc. Jésus traverse la Samarie et la Galilée. Dix lépreux s’approchent et crient « Jésus, prends pitié de nous ! »
D’abord remarquons bien que ce passage se situe dans une partie très précise du récit de Luc. Après la « Venue du Sauveur  » que l’on appelle aussi les Evangiles de l’enfance, après « La vie publique du Maitre en Galilée » c’est-à-dire « l’appel des disciples par Jésus, les premiers actes et les premières paroles du Maître  », vient une autre partie qu’on appelle « La montée à Jérusalem » qui correspond à peu près aux chapitres 10 à 19 de cet Evangile de Saint Luc.
Dans cette partie tous les faits et les paroles de Jésus ont un lien avec la Passion qui se profile à l’horizon. Ainsi il y a une parole contre les pharisiens (chap 11) une parole au sujet de Jérusalem (chap 13) la parabole des invités qui se défilent (chap 14) la parabole du fils prodigue et le fils ainé incommode (chap14). Il y a une troisième annonce de la Passion (chap 18). Ce sont quelques exemples marquants.
Et au milieu de cela, les lépreux. Comme le disait le Père Lagrange, dominicain qui a consacré toute sa vie aux Ecritures : « Dans les Evangiles, les faits sont groupés pour qu’on en tire une conclusion  ».
Quelles conclusions ? D’abord cette guérison ne nous présente pas Jésus comme un « guérisseur » seulement, mais cette guérison est liée à la Passion ; du haut de la Croix, Jésus ne guérit pas seulement, Il sauve. Bien sûr, tous les lépreux ont reconnu en Jésus ce qu’on appelle un thaumaturge… mais un seul «  glorifie Dieu à pleine voix ». On peut dire qu’un seul est passé de la guérison au Salut. Il a reçu et accueilli pleinement le don divin de la Foi. Jésus lui déclare : « Relève-toi, ta foi t’a sauvé ».
Autre conclusion et elle est fondamentale, il est clair qu’en mentionnant que cet homme est « un samaritain », saint Luc montre que le Salut est offert à tous.
Voici quelques « clefs » pour mieux approfondir ce passage que nous connaissons très bien… mais qui doit questionner notre vie.
Demandons au Seigneur, demandons à l’Esprit Saint de nous éclairer au fond de nos cœurs, ainsi l’Ecriture Sainte deviendra pour nous Parole de Dieu.

Don Jean-Marcel VEAU

Grâce à Dieu

Grâce à Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Jésus explique à ses disciples dans cette parabole, dite des “serviteurs inutiles”, que le fait de servir Dieu ne rend pas Dieu obligé de nous servir en retour. Je n’ai pas à faire valoir l’accomplissement de mon devoir devant Dieu comme autant de mérites qui le rendraient obligé devant moi.
Il ne faut pas comprendre en cela qu’il n’y a pas à espérer que Dieu nous récompense : si bien sûr, cela fait partie de la nature des choses, que servir Dieu soit récompensé : “Dieu, qui voit dans le secret (que tu pries, que tu fais des efforts vers le bien, que tu fais du bien autour de toi), te le rendra”, assure Jésus (Mt 6,1-6.16-18). Et il rassure aussi Pierre : « voici que nous avons tout quitté pour te suivre. Quelle sera donc notre part ? » Et Jésus répond : “vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël ! » Nous ne sommes pas des anges, et notre désintéressement, ou pureté d’intention, ne doit pas être pureté angélique, mais humaine. Qui fait l’ange, à nier sa soif naturelle de reconnaissance, se retrouve un jour à faire la bête.
Mais à l’inverse, il ne faut pas non plus croire pour autant que Dieu deviendrait notre obligé.
On peut relier trois paraboles entre elles, pour approfondir cela. La présente, celle du « fils aîné » dans la parabole du « fils prodigue », et celle du pharisien et du publicain. Dans cette dernière, que nous écouterons bientôt (26 oct), le pharisien plastronne devant Dieu en le remerciant pour tout le bien que lui, le pharisien, a fait : il met son « je » à la première place, en estimant que c’est lui qui a fait tout ce bien. Or non. Il faut se rendre compte que le bien que nous faisons, c’est Dieu seul qui le fait en nous. C’est ainsi que Jésus dit : «  sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5). Et il me semble que la bonne traduction de notre Evangile aujourd’hui serait : « nous sommes des serviteurs bons à rien  », carrément ! La Vierge Marie, Elle, quand elle remercie Dieu, ce n’est pas en disant « parce que moi, je… » mais « parce que Toi, Tu… as fait en moi de grandes choses. » C’est son Magnificat. Elle ne prétend pas avoir fait de grandes choses Elle. Elle reste dans l’action de grâces. Car Dieu seul est le Bon (Mc 10,18), et tout bien vient de lui seul : nous, rien ! Il me semble que c’est à cette prise de conscience décapante que nous invitent ces trois paraboles ensemble.
En effet, que se passe-t-il chez le “fils aîné” : il arrive devant Dieu non pas en action de grâces, mais en colère, comme un “insolent” (1ère lecture), car il s’estime traité injustement : “voilà tant d’années que je te sers sans jamais avoir transgressé un seul de tes ordres, et c’est ainsi que tu me traites ? Je refuse d’entrer dans le Royaume de Dieu dans ces conditions !” (cf Lc 15,28-29) Affreux sort que les pharisiens et les scribes se construisent eux-mêmes ! (cf Mt 5,20) Où était donc le problème ? Dans ce que Jésus essaye de nous dire encore aujourd’hui : devant Dieu, ne te situe pas sur le terrain d’une soi-disant justice, que tu crois telle à force d’avoir servi “impeccablement” (vraiment ?) le Seigneur, car tout le bien que tu as fait, c’est Dieu seul qui l’a fait en toi ; à Lui seul le mérite, finalement ! Situe-toi sur le terrain de la miséricorde et de l’action de grâces, car si tu as eu la force et le mérite de servir le Seigneur toute ta vie (ou en tout cas depuis ta conversion), c’était pure grâce en fait ! Comme on dit dans une prière du soir, pour célébrer les martyrs : « Seigneur, nous te rendons grâces, car c’est toi qui nous as donné de rester dans la Foi en Toi jusqu’à ce jour ! » “Seigneur Jésus, augmente ma foi en Toi !” C’est pure grâce. Restons dans l’action de grâces.
Une mesure tassée, secouée, débordante, sera versée à celui qui aura servi Dieu avec amour. (Lc 6,38).
Don Laurent LARROQUE

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