Intercéder pour Babylone

Intercéder pour Babylone

Intercéder pour Babylone 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

« Abraham se tenait devant le Seigneur : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? »
Si ! Le Seigneur fera miséricorde à toute la ville, s’il se trouve encore 50 justes au milieu d’une génération impie et corrompue. Il irait même jusqu’à 45… 40… 30… 20… « Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? » Et le Seigneur déclara : « Pour dix, je ne détruirai pas. »
« Demandez, et vous recevrez », dit le Seigneur dans l’Evangile. Et il insiste pour que nous insistions dans nos demandes. C’est ce que fait Abraham. Il ose insister dans son intercession pour la ville coupable qui méritait sa destruction.
Nous aussi, osons insister devant le Seigneur, car si sa justice est incorruptible, sa miséricorde est grande. Jésus, qui est la Révélation de Dieu, nous invite à une prière de demande qui peut aller jusqu’à un certain « sans-gêne » devant Dieu, «  car éternelle est sa miséricorde ».
« Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et vive. »
(cf Ez 18,32) Dieu ne veut pas la destruction de Babylone, « la grande Cité, Sodome ou Egypte comme on l’appelle spirituellement, là où aussi leur Seigneur fut crucifié  » (Ap 11,8) (il y aura bientôt 2000 ans, en 2033). Dieu veut la conversion vers Lui de l’ensemble de notre civilisation.
Essayons d’avoir l’esprit d’Abraham, intercédant pour le salut de l’ensemble de cette civilisation devant le Seigneur. Il y a beaucoup de monastères répandus dans le monde où les priants intercèdent jour et nuit devant le Seigneur : “détruirais-tu ce monde alors qu’il y reste encore sans doute quelques justes ?”
« Recherchez la paix pour la ville où je vous ai déportés ; priez le Seigneur en sa faveur, car de sa paix dépend la vôtre. » (Jr 29,7).
Il ne faut pas prier pour la destruction de Babylone, mais pour sa conversion. Devant la profonde perversion de notre monde, rempli d’absinthe amère
(cf Ap 8,11), on serait tenté de prier ainsi : « Seigneur fait descendre le feu du ciel sur Babylone la grande ! » Ce fut la prière de Jacques et Jean en Lc 9,54. Jésus, en réponse, les réprimanda : « vous ne savez pas de quel esprit vous êtes ! Car le Fils de l’homme n’est pas venu perdre les âmes, mais les sauver ! » (Lc 9,55, texte présent dans des manuscrits malheureusement pas pris en compte aujourd’hui). Nous ne voulons pas que le monde s’écroule sous ses propres destructions, entraînant l’ensemble de la terre dans le malheur et la masse des hommes dans le désespoir.
Si un feu doit descendre du ciel, que ce soit le feu de l’Esprit-Saint, les torrents de la miséricorde.
Oui, on peut réclamer justice, avoir faim et soif de justice, vouloir être rassasiés non plus d’absinthe oppressante et infernale, mais de justice et de vérité, de droiture et de pureté. Mais selon l’esprit d’Abraham et non selon l’esprit de vengeance.
Oui, Dieu fera justice pour tirer de l’enfer terrestre ceux qui n’en veulent pas
(cf Ez 9,4) et condamner les fauteurs de scandale (Mt 13,41-42). Mais les “justes” dans les monastères visibles ou “invisibles” (tous les priants dans le secret de leur chambre, cf Mt 6,6) ne doivent pas appartenir à l’esprit de vengeance. Ils doivent continuer de prier avec insistance, et “patienter, jusqu’à ce que le nombre des justes soit au complet” (Ap 6,11). « Alors seulement arrivera la fin » (Mt 24,14) de Babylone la dévastatrice (Ps 136/137,6), « en une heure » (Ap 18,19).
« Si je t’oublie, Jérusalem… », dit ce même Ps : que cela n’arrive jamais ! Je suis fait pour le Ciel, je suis citoyen du Ciel (Eph 2,19 ; Ph 3,20), je n’ai pas sur terre ma demeure permanente (Hé 13,14) et je ne veux pas devenir corrompu avec les corrompus. « Donne, Seigneur, donne le salut éternel ! » (cf Ps 118/119,25).

Don Laurent LARROQUE

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