Dans l’épisode des actes des apĂ´tres que l’église propose Ă notre mĂ©ditation ce dimanche, Pierre et Jean sont interrogĂ©s par le grand prĂŞtre Anne, par CaĂŻphe et tous les membres des familles pontificales (Cf Acte 4,6). Ils viennent de faire un miracle notoire : l’infirme de naissance, celui qui se tenait devant la belle porte du temple depuis près de 40 ans, celui que tous connaissaient, a Ă©tĂ© guĂ©ri. Cet homme qui ne cesse depuis de rendre gloire Ă Dieu, devient un tĂ©moignage vivant et particulièrement convaincant de l’authenticitĂ© de l’enseignement de Pierre et Jean. Leur influence grandit en consĂ©quence dans le peuple, et les chefs du peuple dĂ©cident de les faire emprisonner pour limiter la propagation de ce qu’ils considèrent comme une hĂ©rĂ©sie. Lors de la comparution des apĂ´tres devant le conseil, Il leur demande :Â
« A quelle puissance ou à quel nom avez-vous eu recours pour faire cela ? »
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas mesurer la portée de cette question, parce que nous ne sommes plus dans le même contexte, mais Pierre et Jean, eux, ne peuvent pas s’y tromper. Durant tout l’Ancien Testament, les juifs ont lutté farouchement contre tout ce qui pouvait ressembler à de l’idolâtrie, de la magie, de la sorcellerie. En demandant « par quelle puissance ou à quel nom avez-vous eu recours pour faire cela », Caïphe suppose que ce Jésus qui a été invoqué pour ce miracle, n’est pas le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Or invoquer un autre nom que celui de Dieu c’est être idolâtre. Pour Caïphe, Pierre est un dangereux sorcier et mérite la lapidation.
Et pourtant, tout en sachant ce qu’il risque, Pierre, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, rĂ©pond : « On nous demande comment cet homme a Ă©tĂ© sauvĂ©. Sachez-le donc, vous tous, ainsi que le peuple d’IsraĂ«l : c’est grâce au Nom de JĂ©sus le NazarĂ©en… En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Son Nom, donnĂ© aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver ».
Pierre est limpide dans sa rĂ©ponse. Il affirme qu’il a invoquĂ© le nom de JĂ©sus et qu’il n’est en rien idolâtre parce que JĂ©sus est Dieu ! Marie-NoĂ«lle Thabut explique que : « le titre de sauveur Ă©tait strictement rĂ©servĂ© Ă Dieu. Les prophètes Ă©taient très fermes lĂ -dessus. Par exemple OsĂ©e (13,4 ; 12,10) : «  Et moi, (je suis) le SEIGNEUR ton Dieu, depuis le pays d’égypte, moi exceptĂ©, tu ne connais pas de Dieu et de sauveur, il n’y en a point sauf moi ». Ou IsaĂŻe : Â
« … Nul autre n’est Dieu, en dehors de moi ; un dieu juste et qui sauve, il n’en est pas, exceptĂ© moi » (Is 45,21). »
Outre ce titre de sauveur que Pierre donne Ă JĂ©sus, il ne laisse pas le moindre doute sur l’affirmation de la divinitĂ© du Christ, lorsqu’il rajoute : « Son Nom, donnĂ© aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver »Â
Notre époque a besoin d’une telle force ! Le témoignage de Pierre est d’une actualité cuisante. Malade d’un relativisme de plus en plus répandu, notre société peine à accepter l’idée d’une vérité universelle. La lecture des actes des apôtres peut être pour nous un remède contre cette maladie. Oui, le nom de Jésus Christ est le seul qui puisse nous donner le salut. Jésus lui-même l’affirme : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Ne laissons pas le Christ devenir dans la mentalité de nos contemporains, un maitre spirituel parmi d’autre. Non, Jésus n’est pas un grand homme qui a marqué l’histoire de son enseignement ! Il est Dieu, Il est notre défenseur et notre unique sauveur ! Sans lui, personne n’est digne de se tenir debout face à Dieu.
Dans cette attente de la pentecĂ´te, demandons Ă l’Esprit Saint, la mĂŞme force et le mĂŞme courage que Saint Pierre, pour annoncer la vĂ©ritĂ© au monde : « Nul autre que Lui ! »Â
……………………………………………………………………Â Â Â Â D. Louis-Marie DUPORT