Parlons peu, parlons botanique ce dimanche. Jésus évoque, dans l’Evangile, la foi à la façon d’une graine de moutarde, réputée être la plus petite des semences. Par un effet de contraste, Jésus continue et prend l’exemple d’un arbre qui ne pourrait pas résister à la demande du croyant qui aurait l’étrange idée de lui demander de se déraciner et de se planter dans la mer. Le mot grec utilisé est sycomore, un arbre connu pour son solide réseau de racines et pour être quasi indéracinable. La foi libère une puissance inhumaine sous son aspect de petitesse. Sommes-nous capables de faire naître cette force à la foi ? Non ! Jésus nous invite à prendre conscience que la force que produit la foi vient de l’amour de Dieu. Il est le seul à pouvoir transformer les réalités apparemment les plus insignifiantes.
En parlant d’insignifiance, Jésus nous invite à nous considérer comme tel dans la parabole qui suit. La traduction liturgique dit : « Nous sommes de simples serviteurs. » Il est vrai que, à proprement parlé, Dieu n’a aucun besoin et encore moins besoin de nous. Il nous donne absolument tout, en commençant par l’être. Ce que nous faisons n’ajoute rien à la perfection qu’il est. Mais de nouveau, un paradoxe nous est donné par Jésus en nous montrant que le maître désire avoir besoin de nous. En nous donnant l’existence, Dieu nous a fait libres et cette noble liberté produit une action réelle pour le monde (cosmos), pour les âmes, mais aussi pour Lui ! : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » Les apôtres seront efficaces jusqu’à transmettre la Vie même de Dieu dans les sacrements.
Ces deux passages nous invitent à contempler notre dépendance totale vis-à-vis de Dieu. Intérieurement, c’est lui qui fortifie notre foi, en étant greffé sur Lui. Et c’est Lui encore qui nous donne extérieurement de faire de bonnes choses pour sa Gloire et pour le Salut des âmes. Quand nous sentons un assèchement dans notre foi ou notre mission, deux solutions : prière et sacrement. En effet, derrière la prière et les sacrements se cachent la Vie même de Dieu. C’est dans une réelle dépendance à sa Grâce que nous porterons du fruit, même planté au milieu de l’océan. « L’homme est vieilli par le péché, il est rajeuni par la grâce ». Par sa grâce Jésus nous débarrasse progressivement du péché qui est la véritable mort qui se répand en nous. Par sa grâce, il nous aide à accueillir les appauvrissements, les fatigues, les épreuves de nos existences qui ne sont que les souffrances d’un immense enfantement. Car notre vie est un grand enfantement où nous devenons de plus en plus vivants, jusqu’au dernier passage de la mort qui nous fait entrer dans la vie sans limite, la vie Eternelle.
Nous sommes faits pour la Vie ! pas pour le confort de cette vie. Ne craignons pas d’être bousculés, voire déracinés par Jésus dans la prière et ses sacrements, car « la Charité nous presse ». Elle nous pousse à la porte de la vraie vie, vigoureusement. Et c’est dans cette vie cachée que se déploie l’amour de Dieu. Certaines personnes vivent ainsi, ne cherchant plus l’extraordinaire ni l’agitation du monde, mais trouvant la Vie dans les choses cachées, simples, ordinaires mais transfigurées de l’intérieur par la Charité. Merci à elles de nous témoigner ainsi où se trouve l’essentiel !
Don Christophe GRANVILLE
Après de nombreuses années de dévouement au Sacré-Cœur de Boulouris, nos deux « Monique » ont pris une « retraite » bien méritée et Don Christophe et tous les paroissiens les en remercient très chaleureusement. Ce moment très convivial s’est clôturé par un apéritif.
Cette parabole de Jésus peut susciter chez nous un certain étonnement. En effet une lecture un peu rapide peut nous faire croire que Jésus, aujourd’hui, condamne la richesse, ceux qui sur cette terre ont le bonheur. Avec à la clé une « punition » de la part du Seigneur : le riche est puni, parce qu’il est riche, au malheur pour toute l’éternité.
En réalité les propos de Jésus ne vont pas tout à fait dans ce sens là. Pour bien les comprendre, il nous faut reprendre attentivement ce texte et particulièrement les personnages qui l’habitent.
Il y a tout d’abord le riche. Nous ne savons finalement pas grand-chose sur lui, même pas son prénom. Il n’est pas dit qu’il soit particulièrement méchant, au contraire, puisqu’il pensera même plus tard à sauver ses frères de l’enfer.
Simplement cet homme est dans son monde, dans son confort, dans sa « tour d’ivoire ». A tel point qu’il ne voit même pas à travers son portail,
le mendiant qui crève de faim et qui se contenterait bien de ses poubelles.
Il y a ensuite le pauvre, le mendiant, qui, lui, a un nom : « Lazare » qui veut dire « Dieu aide ». Dieu l’aide, non parce qu’il est vertueux
(on n’en sait rien), mais parce qu’il est pauvre, tout simplement. Voilà la surprise que Jésus fait à ses auditeurs. Car, en fait, cette histoire, ils la connaissent déjà ! C’est un conte bien connu qui venait d’Égypte, mais généralement, on insistait sur les péchés du riche et sur les vertus du pauvre : arrivés dans l’au-delà, les deux passaient sur la balance et on pesait leurs bonnes et leurs mauvaises actions. Au fond, la petite histoire ne dérangeait personne : les bons, qu’ils soient riches ou pauvres, étaient récompensés… les méchants, riches ou pauvres, étaient punis. Tout était dans l’ordre.
Jésus bouscule un peu cette logique : il ne calcule pas les mérites et les bonnes actions car, encore une fois, il n’est dit nulle part que Lazare soit vertueux et le riche mauvais. Jésus constate seulement que le riche est resté riche sa vie durant, pendant que le pauvre restait pauvre, à sa porte : c’est dire l’abîme d’indifférence, ou d’aveuglement qui s’est creusé entre le riche et le pauvre, simplement parce que le riche n’a jamais entrouvert son portail.
Voilà le fond de la pensée du Seigneur en ce dimanche. Il ne nous pousse pas à entrer dans une lutte des classes, en condamnant les riches.
Ce qu’il dénonce, c’est l’indifférentisme (qui d’ailleurs n’est pas forcément le propre des gens riches). Le fait que cet homme n’ait pas fait attention qu’il y avait à sa porte une personne qui avait besoin d’aide.
Il en est de même pour chacun d’entre nous que nous soyons riches ou pauvres. Comment est-ce que je fais attention à ceux qui m’entourent ? Est-ce que je vis dans mon monde, dans ma tour d’ivoire, sans me préoccuper des autres ?
Seigneur, aide-nous en ce dimanche à convertir notre regard, pour que nous ne soyons pas centrés sur nos seules personnes, nos seuls intérêts, mais que nous sachions regarder ceux qui nous entourent.
L’Inter-Hospitalité Notre-Dame de Lourdes remercie chaleureusement tous les paroissiens
pour l’accueil fait aux hospitaliers qui ont effectué la quête pour les malades.
La totalité de cette quête a rapporté la somme de 2313,08 €.
La Famille Paroissiale de Saint-Raphaël finance ainsi le pèlerinage de plusieurs malades.
Merci pour votre grande générosité !
« Samedi dernier, par une belle journée ensoleillée, une cinquantaine de bikers s’étaient donnés rendez-vous au pied du Mont Vinaigre, au niveau du Col du Testanier, pour le départ de la 2ème édition Raphaëloise de la bénédiction des motards et de leurs motos.
Avec Don Louis-Marie en tête de cortège, ils sont descendus dans une procession vrombissante vers Fréjus puis Saint-Raphael avec un court arrêt devant la Basilique pour y faire rugir de plaisir leur bécane !
Ce mini-Pèlerinage devait s’achever à la paroisse Sainte-Bernadette où après s’être désaltérés et restaurés succinctement les motards étaient invités à pénétrer dans l’Eglise pour déposer leur casque devant l’Autel et y lire une prière de protection.
Dehors, Don Louis -Marie les attendait pour les bénir individuellement ainsi que leur engin mécanique ! L’après-midi s’est clôturé par un barbecue dans une grande convivialité avec quelques paroissiens venus les rejoindre pour partager leur passion !
Alors ,comme jamais deux sans trois, à l’année prochaine pour la 3ème édition 2023 ! »
Jésus revient avec insistance sur le thème de l’argent. On a déjà rencontré dernièrement la parabole du riche, qui semble un homme réfléchi pour ses investissements, mais à qui Dieu dit : « tu es fou ! », pas du tout réfléchi, car tu n’as pas investi en vue de Dieu (Lc 12,20-21). Cette fois-ci, Jésus prend l’image d’un intendant véreux qui propose de fausses factures… C’est limite ! Non que Jésus veuille encourager la corruption ! Même si, dans cette parabole, le maître « fait l’éloge » de ce malhonnête. Il est « malhonnête », c’est clairement dit et il ne s’agit pas de louer la malhonnêteté.
Il faut aller à la vraie conclusion, non en rester à la phrase qui suit, qui fait un petit développement sur l’habileté des malhonnêtes, « les fils de ce monde ».
Certes, c’est vrai que les fils de la Lumière ne sont pas aussi habiles pour les choses éternelles que les fils de ce monde, pour se faire toujours plus d’avoir et de pouvoir. Ces fils de ce monde, « le dieu de ce monde, Satan, a aveuglé leur cœur » (2Co 4,4).
Mais bref, ce n’était qu’une parenthèse, un petit développement sur un autre sujet. Il faut donc aller à la vraie conclusion de la parabole, qui est au verset suivant.
Dans le style biblique, on redit toujours plus ou moins la même expression au début et à la fin d’un sujet. Ici c’est : “il faut qu’à mon expulsion de la gérance, je trouve des gens qui m’accueillent.” Et la conclusion : “alors dans ce cas, oui, tu trouveras des gens qui t’accueillent”.
Retirer la gérance, c’est la mort. Expulsé de ce monde où nous ne sommes que des gérants. Il faudra bien que cela arrive un jour. Trouver des gens qui m’accueillent, c’est « dans les demeures éternelles », c’est au Ciel : il faudra que je m’arrange pour qu’en arrivant là-haut, il n’y ait pas que le Dieu Juge et “St Pierre avec ses clés”, mais aussi des « amis » qui plaideront pour moi parce que je leur aurais fait du bien sur la terre.
C’est bon pour tout le monde, quel que soit sa « gérance » terrestre, qu’on en ait peu, ou qu’on en ait beaucoup. Rappelons-nous de la « dîme ».
Mais je crois que Jésus veut dire que c’est vrai particulièrement pour ceux qui, ayant beaucoup de moyens, plus ou moins bien acquis, car – c’est Jésus qui voit les choses comme ça – il semble bien que l’argent soit forcément « malhonnête », en ce bas-monde, qui plus, qui moins, mais toujours un petit peu, fatalement… c’est donc particulièrement vrai pour ceux qui, ayant beaucoup de biens, beaucoup de « gérance », pas forcément toujours avec de l’argent très propre, s’arrangeront pour faire du bien sur terre, de sorte de se faire des « amis » et non beaucoup d’ennemis au jour de l’expulsion de ce monde.
Ô riches, vous avez fait beaucoup de jaloux et d’envieux, vous vous êtes faits beaucoup d’ennemis sur la terre car on a estimé, plus ou moins à tort, que toute cette fortune n’était pas que le fruit de votre travail, mais aussi, à part la chance, le fruit du travail de beaucoup d’autres ! Ils seront vos ennemis à plaider contre vous au jour du jugement. Je pense à cet autre intendant qui s’était fait remettre sa dette, malgré une gestion plus que déplorable (60 millions disparus comme ça…), mais qui n’a pas été capable de remettre sa dette à un pauvre compagnon de service : il n’a fait qu’accumuler des ennemis contre lui (Mt 18,29-31).
A moins que… vous vous mettiez à raisonner comme le gérant de la parabole d’aujourd’hui : “je vais m’arranger pour me faire des amis avec mes biens plus ou moins honnêtement acquis : je vais leur faire du bien d’une manière ou d’une autre, et ils plaideront en ma faveur ce Jour-là, même si normalement je risquais fort de ne pas “passer la barre”.
En tout cas, riches ou pas, honnêtes ou pas, faisons du bien tant qu’on en a la possibilité. C’est un calcul louable.
Don Laurent LARROQUE