Jésus parle de la destruction du Temple, qui arriva en 70, à peu près 40 ans après cette prédiction donnée vers l’an 33. Mais à travers cet événement, Jésus regarde la fin de l’histoire, coïncidant avec son Retour dans la Gloire.
Il ne donne pas de réponse directe à la question du “quand ?” La consigne est seulement de veiller en attendant et de persévérer dans la constance et la patience pour sauver sa vie. Pour sauver sa vie éternelle, bien sûr, sauver son âme, pas spécialement pour garder cette vie physique, qui est de toute façon passagère.
Veiller et persévérer pour sauver son âme éternelle, cela veut dire garder la foi et les mœurs, c’est-à-dire garder le Credo et les 10 Commandements, cf Ap 12,17.
Rapportons aussi la conclusion de la 1ère lecture (qui est aussi la conclusion de tout l’Ancien Testament selon l’ordre reçu dans nos Bibles), comme une manière de parler, non seulement de la première venue de Jésus, mais aussi de son Retour :
« Pour vous qui craignez mon Nom, le soleil de Justice se lèvera, avec la guérison dans ses rayons. »
C’est une belle promesse, adressée à ceux qui craignent (qui respectent) Dieu, et ceux qui sont dans la justice ou qui du moins n’ont pas peur de la justice.
Cela ressemble à cette affirmation de Jésus en Jn 3,19-21 :
« La Lumière est venue dans le monde… », et les hommes ont deux attitudes opposées face à Elle : soit de se cacher à cette lumière, de crainte qu’elle ne dénonce nos œuvres de ténèbres, qu’on préfère à la Lumière (se préférer à préférer Dieu – tragique !), soit d’aller vers cette lumière, dominant cette peur d’une mise en lumière de nos ténèbres, parce qu’on sait qu’il n’y aura pas un jugement, mais une guérison dans ces rayons de Lumière, comme on voit dans les rayons qui partent du Sacré-Cœur, selon le tableau de Jésus Miséricordieux donné par Sœur Faustine et Jean-Paul II à l’Eglise et au monde de notre temps, enfoncés dans les ténèbres.
La croix est une mise en lumière de l’horreur du péché : comment l’Innocent prend sur lui tout le mal du monde et meurt couvert de coups et blessures, couronné d’épines, rejeté et trahi, crucifié et transpercé. C’est Dieu dans les mains de ceux qui ont préféré eux-mêmes à Dieu. « Quand je serai élevé de terre, vous saurez que JE SUIS. » (Jn 8,27) Et : « Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37 ; Ap 1,7). Mais à ce moment-là, ce ne sera pas une condamnation générale, mais la guérison de nos blessures dans ses blessures, spécialement la Blessure de son Cœur ouvert, Soleil de Miséricorde infinie avec la guérison dans son rayonnement, ou fleuve de Vie limpide jailli du côté droit du Temple, de son Corps crucifié et ressuscité, qui assainit la terre entière par les sacrements.
Jésus revient bientôt. On ne sait quand. Il faut rester vigilants dans la foi et les mœurs et repérer les signes qui sont ambigus et rester persévérants jusqu’à la fin.
Mais si on relie ce Retour glorieux de Jésus avec la promesse de Malachie, on voit qu’Il revient non pas pour condamner, mais pour guérir ceux qui seront dans la crainte du Nom de Dieu et dans l’amour de la justice. Et je veux penser que beaucoup même de ceux qui sont actuellement dans le mépris du Nom de Dieu, et dans l’amour de l’injustice, mais sans qu’il y soit trop de leur faute, car entraînés par la corruption extrême de notre monde, et ce qui ne va pas dans l’Eglise, se convertiront vers la Lumière, Soleil d’infinie Miséricorde, mais aussi de très sévère Justice éternelle.
Don Laurent LARROQUE