Mais qu’est-ce que le dimanche ? Comment vivons-nous notre dimanche durant l’année ?
Si l’on nous demandait ce qui a été institué en premier, la Solennité de Pâques ou bien le dimanche, il est probable que nous hésiterions un peu…
Eh bien, c’est un fait ! Il n’y a pas de trace de célébration fixe de Pâques avant le 2ème siècle chrétien, mais le dimanche est célébré par la communauté chrétienne dès le 1er siècle. Cela nous montre déjà l‘importance très grande de nos dimanches.
A ce sujet et pour preuve de ce fait, Dom Nocent, moine de l’abbaye de Maredsous (Belgique), professeur de liturgie à Saint-Anselme à Rome, relevait trois références certaines dans le Nouveau Testament. Dans les Actes des Apôtres (chap 20, verset 7) nous lisons « le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain ». Nocent écrit « les termes utilisés, marquent que ce n’est pas exceptionnel. » D’autre part, il cite la Première lettre aux Corinthiens (chap 16 verset 2) « que chaque fidèle, le premier jour de la semaine, mette de côté ce qu’il a épargné. » La note de la TOB est claire : c’est-à-dire le dimanche » – enfin, il y a le début de l’Apocalypse (chap 1, verset 10) « j’entrai en extase le jour du Seigneur ». Là encore, Dom Nocent écrit : « (c’est) pour rappeler la Résurrection de Jésus, c’est certain ».
Mais il est bien évident que le fait de célébrer le dimanche et la grande nouvelle du Matin de Pâques : la Victoire de Jésus le Christ sur la mort et sur le péché sont liés. Reprenons le chapitre 20 de l’Evangile de Saint Jean : « huit jours plus tard (c’est-à-dire huit jours après Pâques), les disciples étaient de nouveau réunis dans la maison ».
Nous savons bien que les passages d’Evangile alternent chaque année (A, B, C). Et bien, au dimanche qui suit immédiatement Pâques, (qu’on nommait de Quasimodo), tous les ans, c’est cet Evangile qui est proclamé, le même. On pourrait dire que ce passage de Saint Jean est l’Evangile de la fondation du Dimanche, le dimanche étant l‘écho, « huit jours plus tard » de cet événement extraordinaire, puissamment bouleversant qu’a été la Résurrection de Jésus. Dans son livre « Jésus de Nazareth », au Tome II, Joseph Ratzinger – Benoît XVI, parlant de la résurrection du Sauveur, écrit : « pour moi, une des preuves les plus puissantes de la Résurrection de Jésus, c’est-à-dire le fait que l’extraordinaire s’est produit : la découverte du tombeau vide et la rencontre avec le Seigneur ressuscité, c’est le fait, chez les premiers chrétiens, d’avoir déplacé le Jour consacré à Dieu, l’abandon du rite séculaire du peuple hébreu.» Ce n’est donc plus le sabbat qui est célébré comme jour « saint » sauf (comme préparation) mais le « huitième jour » le jour « du Seigneur » le dimanche. Concluons avec J. Ratzinger – Benoît XVI « la célébration du jour du Seigneur dès le début distingue la communauté chrétienne ». C’est cette victoire sur la mort célébrée chaque « 8ème jour » qui nous fait proclamer : le Christ est Roi de l’Univers !
Don Jean Marcel VEAU