« Mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé. » En ce dimanche de « Laetare », soyons vraiment dans la joie pour toutes les personnes qui découvrent Dieu. Ne nous lassons pas de voir des nouvelles personnes qui remplissent nos églises et qui sont un signe d’espérance magnifique : nous pouvons percevoir l’aube du renouveau spirituel de la France ! C’est une vraie source de joie : malgré les craintes de l’avenir, malgré la guerre qui ne cesse d’étendre ses ravages, malgré le sentiment d’être souvent trompés par des hommes d’Etat qui semblent plus se soucier de leur propre gloire que du bien commun, malgré nos difficultés personnelles ou parfois nos lourdes épreuves, il y a aujourd’hui en 2025 de vrais signes d’espérance dans notre monde.
Le nombre de catéchumènes chaque année plus grand est un de ces signes. Les catéchumènes nous aident nous-mêmes à nous renouveler dans notre vie de foi et à vivre le carême comme un vrai temps catéchuménal. Le 1er dimanche de carême, ils sont allés rencontrer l’évêque à la Seyne-sur-Mer pour l’appel décisif et le rite de l’inscription du nom. La démarche intérieure qui les a poussés à demander le baptême y a été accueillie de manière solennelle par l’Eglise qui, en la personne de l’évêque, les a appelés officiellement par leur nom, parfois un nom nouveau qu’ils ont choisi s’ils sont originaires d’une culture non chrétienne. Les 2è, 3è et 4è dimanches de carême ont lieu dans les différentes paroisses de saint Raphaël les rites pénitentiels des scrutins. Ceux qu’on nomme désormais les « appelés » reçoivent une prière d’exorcisme pour les aider à discerner dans leur vie la lumière des ténèbres.
L’objectif est bien de laisser la grâce de Dieu prendre toute sa place et cela passe par le fait de se détourner des œuvres du diable. Les évangiles de la Samaritaine, de l’aveugle-né et de la résurrection de Lazare nous aident à comprendre comment, avec les catéchumènes, nous devons laisser la lumière divine prendre place en nous. Le matin du samedi Saint, les catéchumènes recevront les ultimes rites préparatoires avant leur baptême pendant la nuit sainte de Pâques. Ces ultimes rites sont l’Ephata : le prêtre trace des signes de croix sur la bouche et les oreilles des appelés en référence au geste de Jésus dans l’évangile (cf. Mc 7, 31-37), la reddition du Credo où les catéchumènes proclament leur foi avant de s’y engager solennellement le soir et l’onction d’huile des catéchumènes qui leur donne la force dans le combat spirituel. Tous ces rites antiques des catéchumènes nous aident, nous les baptisés, depuis parfois de nombreuses années, à vivre notre propre carême dans une démarche catéchuménale : la nuit de Pâques, nous renouvellerons les promesses de notre baptême. Les nouveaux paroissiens nous aident à ne pas tomber dans une routine de la vie spirituelle et les anciens paroissiens rappellent que la vie chrétienne doit s’enraciner dans le temps. Nous nous enrichissons mutuellement. Soyons dans une profonde gratitude envers le Seigneur qui nous envoie des catéchumènes et réjouissons-nous d’être témoins du renouveau de la foi !
Don Raphaël SIMONNEAUX