Entrons dans le combat de Dieu

Entrons dans le combat de Dieu

Entrons dans le combat de Dieu 150 150 Paroisses de Saint-Raphael

Nous voici arrivés au dernier Dimanche avant le Carême où nous entrerons « les yeux fixés sur Jésus-Christ dans le combat de Dieu » (invitatoire du temps de Carême) contre les trois ennemis qu’identifiait le Père Lorenzo Scupoli dans son best-seller du 16ème siècle : « le monde, le démon et la chair ».
La Bible est pleine de combats où l’on peut retrouver ces trois ennemis. Un de ses nombreux combats éveille cependant notre attention car il ne ressemble pas aux autres : celui de Jacob dans le livre de la Genèse (Gn 32,23–33). Lutte intrigante, car le Patriarche ne se bat pas contre un de ces trois ennemis que nous avons évoqués. Seul dans la nuit, il se trouve assailli par quelqu’un de mystérieux qu’il n’arrive pas à identifier à cause de l’obscurité.
Benoît XVI, dans sa catéchèse du 25 mai 2011, nous livre cet éclairage : « Jacob se défend vaillamment et demande le nom de son rival qui répond par la même question. En donnant son nom, Jacob se rend et devient paradoxalement vainqueur. L’être mystérieux lui donne alors un nouveau nom : Israël qui signifie : Dieu est fort, Dieu triomphe. Cette nouvelle identité témoigne de la victoire de Dieu, qui donne gratuitement la bénédiction à Jacob. La tradition spirituelle de l’Église a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance. C’est la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte comme en un corps à corps symbolique, pour connaître son nom et voir son visage. Nuit de la prière et du désir de Dieu, qui culmine dans un abandon de soi à sa miséricorde. Chers amis, toute notre vie est comme cette longue nuit de combat et de prière, habitée par le désir de la bénédiction divine, qui, reçue avec humilité, nous change réellement et nous donne une nouvelle identité  ».
Le combat de Dieu devient le combat avec Dieu, un combat dont la victoire s’obtient par la reddition. Ce n’est qu’une fois qu’il s’est rendu que Jacob reçoit la bénédiction et que la victoire lui est attribuée, mais il ne se rend pas sans combattre toute la nuit. Cette nuit des sens est le climat le plus ordinaire de notre prière sur la terre, puisque Dieu est Esprit et que nous sommes formés de la glaise. Acceptons cette obscurité avec persévérance, en mettant en Dieu toute notre confiance, sans rechercher la lumière d’aucune fausse consolation. En effet, nous pouvons nous surprendre à rechercher souvent dans la prière une consolation sensible, l’expérience sensible du réconfort de Dieu, la lumière rassurante de nous regarder en train de prier et d’en éprouver une certaine fierté. C’est là, dans le combat de la prière, que le démon se transforme en ange de lumière et nous pousse à désirer une fausse perfection, sans nul égard à notre faiblesse : « il nous allègue des passages de l’Écriture, nous remet devant les yeux les exemples des plus grands Saints, afin qu’une ferveur indiscrète et précipitée nous porte trop loin, et nous fasse faire quelque lourde chute » nous prévient le Père Scupoli. Prier, disait Thibon, « c’est descendre dans les oubliettes de notre âme, dans le silence et dans la nuit, où nos passions terrestres et notre indifférence à l’éternel ont emmuré Dieu, pour le retrouver et le consoler ».
Faisons nôtre ce conseil de saint François de Sales pour conduire notre combat spirituel à l’occasion du Carême qui approche : « Dans le régime des âmes, il faut une tasse de science, un baril de prudence et un océan de patience ».
Abbé Thomas DUCHESNE

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