Dans la première lecture, l’église nous donne de méditer sur une série de commandements qui date de plus de 2700 ans… Ces préceptes ne correspondent-ils pas à une époque désormais révolue ? Est-il vraiment opportun d’y prêter attention ? Faut-il encore s’embarrasser de commandements venant du VIIème siècle avant notre ère ?
Saint Paul répond à cette question lorsqu’il écrit aux romains :
« Quand des païens qui n’ont pas la Loi pratiquent spontanément ce que prescrit la Loi, eux qui n’ont pas la Loi sont à eux-mêmes leur propre loi. Ils montrent ainsi que la façon d’agir prescrite par la Loi est inscrite dans leur cœur, et leur conscience en témoigne, ainsi que les arguments par lesquels ils se condamnent ou s’approuvent les uns les autres. » Rm 2,15
En d’autres termes, ces 10 commandements sont immuables parce qu’ils sont l’expression d’une loi que Dieu a gravée dans le cœur de l’homme. Nous appelons ordinairement cette loi « naturelle ». Elle n’est rien d’autre que la lumière de l’intelligence, infusée en nous par Dieu. Grâce à elle, nous connaissons ce que nous devons accomplir et ce que nous devons éviter. Cette lumière et cette loi, Dieu les a données dans la création. Il les a données ensuite au cours de l’histoire d’Israël, en particulier par ces dix commandements du Sinaï, par lesquels Il a fondé l’existence du peuple de l’Alliance.
Jésus lui-même se réfère aux commandements. Lorsque le jeune homme riche lui demande : « Maître, que dois-je faire de bon pour posséder la vie éternelle ? » Jésus répond : Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
Le Christ met ici en lumière le lien qui existe entre la vie éternelle et l’obéissance aux commandements. « Ce sont les commandements de Dieu qui indiquent à l’homme le chemin de la vie et qui conduisent vers elle. Par la bouche même de Jésus, nouveau Moïse, les commandements du décalogue sont redonnés aux hommes ; lui-même les confirme définitivement et nous les propose comme chemin et condition de salut.» (Veritatis splendor n°12)
Ces commandements ne sont donc pas destinés à restreindre notre liberté, mais bien au contraire, en mettant en lumière les préceptes de la loi naturelle, ils nous permettent de la trouver !
« Ils sont la première étape nécessaire sur le chemin vers la liberté, son commencement : « La première liberté, écrit saint Augustin, c’est donc de ne pas commettre de péchés graves… comme l’homicide, l’adultère, les souillures de la fornication, le vol, la tromperie, le sacrilège et toutes les autres fautes de ce genre. Quand un homme s’est mis à renoncer à les commettre — et c’est le devoir de tout chrétien de ne pas les commettre —, il commence à relever la tête vers la liberté, mais ce n’est qu’un commencement de liberté, ce n’est pas la liberté parfaite… » (Veritatis splendor n°23)
« Puisqu’ils expriment les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers son prochain, les dix commandements révèlent, en leur contenu primordial, des obligations graves.
Puisque Jésus nous dit : « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. (…) Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime », prenons la décision pendant ce Carême, et plus particulièrement au cours de cette semaine de méditer et d’apprendre par cœur ces commandements. «Ils sont foncièrement immuables et leur obligation vaut toujours et partout. Nul ne pourrait en dispenser.» (Cec n° 2072).
Laissons-les éclairer notre vie !
Don Louis Marie DUPORT