Pendant le mois de janvier, nous, prêtres, avons la joie de partir quelques jours pour notre temps de retraite annuelle. Le droit de l’église demande que chaque prêtre prenne ce temps. C’est un temps béni dans lequel nous sommes invités à revenir à la source de notre vocation, à l’appel que nous a adressé le Seigneur et qui nous a fait tout quitter pour Le suivre en Lui consacrant notre vie pour l’annonce de l’évangile. Nous n’exerçons pas simplement un métier dans lequel nous devrions mettre au service de nos paroissiens les compétences acquises lors de notre formation mais nous sommes les instruments du Seigneur pour qu’Il continue aujourd’hui à se donner à vous. J’ai participé cette année à la retraite sacerdotale du diocèse à la Sainte-Baume : nous étions une quarantaine de prêtres. Deux fois par jour, un enseignement nous était adressé par le père Pavel Syssoev, dominicain du couvent de Marseille. Il nous a parlé de la paternité spirituelle. « Je tombe à genoux devant le Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tient son nom » (Ep 3,15) nous dit saint Paul. La paternité du prêtre, comme la paternité charnelle, est un engendrement toujours relatif à Celui de Dieu. Seul Dieu est la source de notre être et nous, pères humains ou spirituels, sommes toujours des fils. Nous sommes invités, pour exercer notre paternité de manière juste, à nous rappeler que nous sommes fils du Père éternel, fils au sein d’une famille qui nous a fait naître et qui nous a nourris, fils d’un pays et d’une civilisation, fils d’une tradition religieuse qui nous a engendrés à la grâce. Nous ne nous sommes pas faits tout seuls : nul n’est père comme Dieu est Père. Prendre conscience de cette réalité nous donne plein de gratitude envers tous ceux de qui nous avons reçu. La prière est peut-être d’abord cela : un temps pour entrer en relation avec la source et l’origine de notre existence, temps dans lequel l’esprit de gratitude ne peut que grandir. Pour être stable dans notre vie, pour savoir quelle est la direction que nous voulons donner à notre existence, nous avons besoin d’entrer en contact avec la source de celle-ci. Notre vie chrétienne n’est pas simplement un réconfort qui nous fait du bien, qui nous procure des émotions positives, mais elle est un besoin vital car elle seule peut nous donner de tenir dans l’existence. Nous avons besoin de savoir d’où nous venons, qui nous sommes pour savoir où nous allons, ce que nous voulons faire de notre vie. Tant de personnes dans notre entourage ont soif de sens : ne les privons pas de leur partager notre joie de vivre, ce contact avec l’unique source, l’origine de tout, notre Père céleste.
Chers paroissiens, voici brièvement un partage de ce que j’ai pu recevoir de ma retraite : je reviens plus affirmé dans la foi, plus proche du Seigneur, je l’espère, et plus heureux d’être prêtre à votre service.
Don Raphaël SIMONNEAUX