Nous avons peu l’expérience du désert mais nous comprenons bien que l’eau y est indispensable, nécessaire… vitale ! Le dialogue de ce dimanche entre Jésus et la Samaritaine part de ce besoin physiologique élémentaire : « J’ai soif » lui dit Jésus. Peu à peu à travers la conversation le Seigneur la rejoint sur sa soif viscérale : celle d’être aimé… « va, appelle ton mari ». Nous avons tous ce besoin d’amitié et d’amour plus ou moins maladroitement recherché, c’est une soif intérieure plus profonde encore que la soif du corps. Cela nous taraude depuis la plus tendre enfance et même au soir de notre vie, nous n’en serons pas assouvis. Jésus se présente comme la source d’eau vive, celle qui peut enfin désaltérer cette soif originelle.
Les catéchumènes que nous accompagnons vers le baptême, nous rappellent par leur désir et leur cheminement la beauté de cette eau vive que seul le Christ est capable de donner. Ils ont déjà goûté et bu un peu de cette eau et veulent y puiser davantage. Que c’est beau pour nous chrétiens habitués de les voir assoiffés et réclamant d’y boire encore, davantage ! C’est une belle leçon. Ils témoignent déjà pour nous qui sommes quelquefois un peu trop habitués de la nécessité de cette eau vive que nul autre que Jésus ne peut donner. Merci !
Le rocher de l’Horeb que Moïse a frappé, laissa couler une source dans le désert. Ce rocher et cette source sont une préfiguration de la Passion et du côté ouvert de Jésus. L’Eglise témoigne que c’est bien du Cœur Sacré de Jésus que nous trouvons l’eau qui donne la vie, nous désaltère vraiment, nous recrée en profondeur.
Ce cœur qui nous a tant aimés est bien la source véritable de l’amour dont notre humanité a tant besoin. Cet amour est bien le seul qui peut nous satisfaire parce que, non seulement il est infini, mais il est aussi constant et inconditionnel. Toutes les preuves d’amour dont nos contemporains sont capables et qui nous font du bien, laissent un goût de trop peu, de trop court ! notre soif est insatiable !
L’amour qui coule du cœur du Christ, reçu dans les sacrements de la foi est bien celui qui peu apaiser notre soif ! Y goûter, c’est découvrir cette soif de Dieu pour nous, plus grande encore que la nôtre
Don Marc-Antoine Croizé-Pourcelet