Samedi dernier, la paroisse a eu la joie de tenir la première réunion de l’année des services. L’objectif de ce temps était de raviver notre zèle dans notre manière de servir Dieu, l’église et notre prochain. En effet, comme le dit Saint Ignace, « L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme». Cette phrase, tirée des principes et fondements, nous rappelle la vocation ultime de l’homme : servir Dieu. Pourtant, Dieu n’a pas besoin d’être servi. Il est tout puissant et parfaitement heureux. C’est donc pour notre propre bien qu’Il nous appelle à servir. Nous sommes faits pour servir Dieu et nous le faisons à travers le service que nous rendons à notre prochain.
Don Marc-Antoine nous rappelait, lors de la réunion, que notre service prend tout son sens lorsque nous le faisons pour Jésus. Que ce soit par l’enseignement du catéchisme, par la prière du monastère invisible, ou par l’entretien de nos églises, c’est le Christ que nous cherchons à servir. Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus nous donne un critère de discernement : est-ce que je mets de l’amour dans mon service ? La patronne des missions du monde entier n’a connu d’autres responsabilités que de laver le linge, passer le balai et assurer des petits services auprès de ses sœurs carmélites. C’est par ce service en apparence très simple, qu’elle a appris le secret de la sainteté au quotidien : « j’ai choisi l’amour du Seigneur dans chaque chose ordinaire, alors je mettrai tant de cœur à les rendre extraordinaires». Est-ce que je mets mon cœur à aimer les enfants que j’enseigne ? Est-ce que j’offre le temps que je consacre pour demander des grâces au Seigneur ? Le service n’est vrai que lorsqu’il est offert, c’est-à-dire donné gratuitement, sans contrainte et sans rien attendre en retour. C’est alors que nous découvrons que nous recevons toujours plus que ce que nous donnons. C’est la logique de Dieu, la logique de l’amour : nous recevons des cadeaux bien plus précieux que l’aide matérielle que nous apportons. Comme le dit St Paul : il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (Ac. 20, 35). C’est ce chemin que le Christ a voulu emprunter : «le Fils de l’homme est venu non pour être servi mais pour servir» (Mt 20, 28). En lavant les pieds des disciples, Jésus nous a montré l’exemple de l’amour vrai : être à genoux devant celui que l’on sert.
Dans sa dernière encyclique «Tutti Fratelli», le pape François nous enseigne que «servir, c’est « en grande partie, prendre soin de la fragilité. Servir signifie prendre soin des membres fragiles de nos familles, de notre société, de notre peuple ». […] Le service vise toujours le visage du frère, il touche sa chair, il sent sa proximité et même, dans certains cas, la ‘‘souffre’’ et cherche la promotion du frère. Voilà pourquoi, le service n’est jamais idéologique, puisqu’il ne sert pas des idées, mais des personnes » (TF 115).
L’Eglise enseigne que l’homme s’accomplit en se mettant au service de son prochain. Si elle est sans doute l’institution qui rassemble le plus de bénévoles, qu’elle soit aussi celle qui témoigne au monde de la joie qu’il y a à servir le Christ dans nos frères.
D. Louis Gustave de Torcy