C’est le nom que le vieillard Syméon donne à cet enfant de 40 jours en le prenant dans ses bras et en l’élevant, j’imagine, en action de grâces dans le Temple de Jérusalem, comme pour le présenter à son Père et à nous, à l’ensemble de l’humanité.
C’est le nom que le Concile Vatican II a voulu lui redonner, environ 2000 ans plus tard, en intitulé d’un de ses principaux documents (“Lumen Gentium”). Et en l’an 2025, nous fêtons encore cet Enfant qui est venu, qui a prêché l’évangile et qui a réalisé le Salut par sa mort et sa Résurrection, nous “jubilons” même, car cette Bonne Nouvelle du Salut en Jésus-Christ reste “la grande joie pour tous les peuples” (cf Lc 2,10) : Jésus Christ ! Non seulement pour le passé, mais annoncé encore dans notre présent fébrile, et attendu encore dans le futur pour son retour dans la gloire, car passé, présent et futur se rejoignent en la Personne de ce Jésus, proclamé par Syméon, reconnu comme Lumière par les nations, « annoncé chez les païens, et cru dans le monde » (cf 1Tim 3,16), c’est Lui la Bonne Nouvelle indépassable, « Celui qui est, qui était, et qui vient ! » (Ap 1,8).
Moi aussi, Seigneur Jésus, je t’appelle « Lumière des nations » avec jubilation intérieure, avec la joie d’une Bonne Nouvelle indépassable à annoncer encore au monde entier, à toutes les nations, même celles qui aujourd’hui mettent beaucoup d’énergie (malsaine) à ne pas te reconnaître comme leur vraie Lumière.
Oui, le fait que tu ne sois pas reconnu comme l’Enfant-Dieu, Innocent et Sauveur, faible et ressuscité, « crucifié en raison de ta faiblesse, mais vivant par la Puissance de Dieu » (2Co 13,4) m’attriste infiniment, mais “ma tristesse se changera en joie, et personne ne me l’enlèvera !”
(cf Jn 16,22). Oui, que l’évangile soit mis au “banc des nations” alors qu’il est « Lumière des nations » me peine profondément, d’une part parce que « l’Amour n’est pas aimé », d’autre part parce que rejeter la Lumière est la meilleure garantie d’épaissir les ténèbres et de s’y enfoncer.
« Pour peu de temps encore la lumière est parmi vous. Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous saisissent ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir des fils de lumière. »
Jn 12,35-36.
Cet avertissement de Jésus à la veille de sa mort et de sa disparition dans le tombeau, comme Jonas dans le ventre du cachalot, je souhaite le redire à ma génération.
« Il ne sera pas donné de signe à cette génération !… » Elle en a déjà eu trop, et ça n’a servi à rien qu’à endurcir les cœurs dans l’incrédulité et la méchanceté. « …Si ce n’est le signe de Jonas ». (Mt 16,4). Mais comme alors, ça ne servira à rien pour ceux qui ont déjà le cœur dur.
Prends l’Enfant-Jésus de 40 jours dans tes bras, c’est Marie qui te le tend, mon cher contemporain au cœur dur, et que l’Amour inoffensif et vulnérable « en raison de sa faiblesse » brise ton cœur endurci, qu’il te donne de croire que l’Amour indépassable, plus fort que la mort, et plus puissant que toutes les puissances au Ciel, sur terre et aux enfers, s’est déjà manifesté et que tu n’as rien d’autre à faire qu’à te laisser aimer. Ce n’est pas trop beau pour être vrai. C’est la vraie Lumière des nations, comme il était au commencement, ici et maintenant et toujours et pour les siècles des siècles, amen !
Don Laurent LARROQUE