En ce deuxième dimanche de Pâques, l’Église célèbre le dimanche de la Miséricorde, à l’initiative de Saint Jean Paul II qui a répandu cette fête à l’église universelle.
Ce jour-là, nous entendons dans l’évangile cette rencontre de Jésus et des dix apôtres au Cénacle alors que « toutes les portes étaient closes ». La peur et la tristesse régnaient sur le groupe, l’espérance avait disparu, leur Seigneur et leur maître est mort. La venue de Jésus leur donne une consolation inespérée. Dans la vie spirituelle, c’est souvent un bon signe quand la joie et la consolation apparaissent alors que tout est apparemment verrouillé. S’il n’y a pas de causes antécédentes suscitées par les sens (musique, parfum, belle image…) et qu’une joie débordante fait irruption, c’est bien le signe du passage du Seigneur dans nos vies… ces consolations là sont fiables, elles ne sont pas un leurre, elles sont inoubliables.
Après avoir montré ses mains et son côté, Jésus leur donne la Paix, il souffle sur eux pour leur transmettre l’Esprit-Saint et la mission de la Réconciliation. Chez les juifs, après la Pâque commence la fête de Schavouot (fête des semaines) qui se célèbre en deux temps pour s’achever à la Pentecôte. Ici au Cénacle Jésus, d’une certaine manière, accomplit le rite du grand prêtre pour ouvrir la fête. C’est bien une petite pentecôte que vivent les dix apôtres, un don de l’Esprit-Saint pour une mission particulière : continuer la mission du Christ c’est-à-dire réconcilier le monde avec Dieu.
Jésus nous invite à nous laisser réconcilier avec Dieu par sa Passion et sa Résurrection. Ne laissons pas se perdre ce précieux sang répandu pour nous. Le Père de toute miséricorde attend le retour de ses enfants bien aimés à la maison, quoiqu’ils aient fait. Nous pouvons toujours revenir, lui présentant les mérites de Jésus Christ pour qu’il nous prenne en pitié. Ce n’est pas par ce que nous aurons fait que nous pourrons prétendre à sa miséricorde, mais par l’amour de Jésus qui a compensé infiniment les péchés de l’humanité.
Quand nous recevons sa divine Miséricorde, nous participons déjà à sa Résurrection, elle l’anticipe dans nos âmes pour que nous puissions en vivre, la répandre en actes et en paroles !
Reprenons ce doux chapelet de la miséricorde enseigné à Sainte Faustine en 1935. C’est une belle prière qui nous prépare à nous laisser pleinement aimer :
« Père Éternel, je T’offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de ton Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier » puis « Par sa douloureuse Passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier et enfin Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel prends pitié de nous et du monde entier »
Don Marc-Antoine CROIZE POURCELET