Nous allons réfléchir sur le comment cela est il possible ?
Dieu agit par sa grâce. Souvent ce mot est utilisé à tort et à travers. On ne sait pas trop ce que cela veut dire… est-ce une puissance éthérée ? une énergie invisible ? un peu…magique ? Alors…🚀
Accrochez vos mains à votre feuille, on va décoller et faire un peu de théologie. Comment Dieu, qui est par définition immatériel, peut rejoindre le monde créé ? Sa voie royale est tellement évidente qu’il faut la rappeler : c’est Jésus. Il est le seul à faire le pont entre le monde de Dieu et le monde des hommes. (« Je suis Le chemin» sous entendu, ne cherchez pas, il n’y en n’a pas d’autre !) Ce qui est important c’est la nature de Jésus : une seule personne et deux natures, une humaine et une divine. Et encore là, on n’a pas tout dit… comment une action humaine de Jésus pouvait avoir une efficacité divine ? On va parler d’un terme TRÈS important, la cause instrumentale.
Enlevez nous ces gros yeux en forme de bille, ce n’est pas compliqué ! Un menuisier qui souhaite faire une table utilise une scie pour couper ses planches. Quand les planches sont découpées, qui a fait cela ? La scie ou le menuisier ? Les deux mon capitaine n’est ce pas ? Mais celui qui est à l’origine c’est le menuisier, il en a eu l’initiative et la scie en est l’instrument. Elle permet de réaliser un beau découpage du bois. L’être supérieur est la cause principale, l’outil est la cause instrumentale. Une scie toute seule ne fait pas grand chose, mais utilisée par une cause supérieure, elle donne tout ce qu’elle a, elle fait de grandes choses. Chacune des causes laisse un effet propre : la scie découpe, le menuisier décide des mesures. L’instrument reste cependant décisif, car il laisse une trace propre.
L’humanité de Jésus est l’instrument de l’action de Dieu.
Depuis les gazouillements de la crèche (et même depuis le « oui » de Marie) la vie de Jésus, son humanité, est devenue l’instrument de la divinité. Ce n’est pas un instrument séparé comme la scie mais conjoint. C’est un peu la main du menuisier. Jésus agit comme Dieu. (Le propre de Dieu c’est de pardonner les péchés, guérir les malades par sa seule parole…etc)
Comme l’humanité de Jésus est unie à sa divinité, il y a des effets qui dépassent largement sa simple humanité. Saint Thomas disait par exemple : « Bien qu’elle soit corporelle, la passion du Christ a cependant une puissance spirituelle en vertu de son union à la divinité. » Ce qui est merveilleux, c’est que l’instrument est parfaitement adéquat pour le projet final. L’humanité de Jésus peut sauver notre pauvre humanité.
Alors qu’est ce qui me sauve dans la vie de Jésus ? On a tendance à dire… sa passion ! Et sa résurrection bien sûr ! Mais ce n’est pas tout. TOUTE la vie de Jésus et chacune de ses actions nous sauvent. Elles nous rejoignent par le fait que chaque geste de Jésus est un petit enseignement en soi à observer. Mais il ne se contente pas de montrer ce qu’il faut faire… cela a un impact dans nos vies, en les transformant. Comment ? Ce sont les sacrements qui jouent ce job. Chaque sacrement nous lie à un mystère de la vie de Jésus. Le baptême, c’est sa passion et sa résurrection, mais aussi son propre baptême. L’ordination, c’est le dernier repas de Jésus. L’onction des malades, c’est Jésus qui guérit les malades. Les sacrements ont des effets différents (être baptisé c’est différent que d’être confirmé). La fin de la réponse rejoint pas mal de vos réponses ! On est mis au contact également de la vie de Jésus par les différentes célébrations des temps liturgiques, les différentes fêtes (Annonciation, Visitation, Nativité, Épiphanie…). Ce n’est pas seulement faire mémoire du passé, c’est se reprendre l’odeur de la paille et de l’encens de la crèche dans le nez qui me font plier les genoux devant mon petit Dieu qui attend mon adoration et me rassure en me donnant un amour inexprimable !!!
Ce qui est chouette au fond, c’est que souvent on s’efforce par mille moyens d’attirer la grâce de Dieu, alors qu’il suffit de réexplorer tout ce qui me met au contact de la vie de Jésus… les sacrements, le temps liturgique, les mystères du Rosaire, la lecture de l’évangile. Voilà la source et le comment Dieu agit dans notre monde.
Don Christophe GRANVILLE