« Puisque nous croyons au Christ, accorde nous la vraie liberté et la vie éternelle ». Cette prière qui donne la tonalité à ce 23ème dimanche du Temps ordinaire fait de notre foi en Jésus-Christ, la porte d’entrée pour le ciel. Autrement dit, c’est parce que nous croyons que nous pouvons espérer voir Dieu. Lorsque nous croyons, nous devenons disciples de Jésus-Christ. Or dans l’évangile de ce dimanche, Jésus lui-même nous donne une condition sine qua non pour être son disciple : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient, ne peut pas être mon disciple ». Ce qui nous semblait facile au début, à nous chrétiens convaincus (donner notre foi dans le Christ, le reconnaitre vrai fils de Dieu) devient subitement très difficile : sa famille, ses projets, sa sécurité, tout cela, par différentes images, le Christ nous demande d’y renoncer ! Quelle difficulté ! Quelle exigence de la part de Dieu ! Pour les personnes qui ne sont pas encore saintes, nous voyons bien qu’il nous reste beaucoup de chemin et de progrès pour parvenir à la droiture demandée par le Bon Dieu. C’est pourquoi, il est essentiel pour nous de ne pas juger, d’un coup d’œil, ceux qui ne semblent pas avoir une foi aussi vive que la nôtre. Ce jugement péremptoire nous empêche de devenir de véritables disciples du Christ car nous nous attachons à notre sécurité : je suis un bon chrétien, je vais à la messe le dimanche, je prie régulièrement etc… donc je suis dans les clous, la bonne case ! Au contraire, se reconnaitre soi-même pécheur nous permet de ne pas juger les autres et, par conséquent, d’être accueillants, transmettant ainsi la miséricorde divine. Cet accueil, j’ai pu le constater et même le vivre, est magnifique dans cette paroisse. J’en profite ici pour remercier vivement chacun de vous. J’ai pu admirer l’amour que vous avez pour les prêtres et diacre. Mais je suis « dans les clous, dans la bonne case ». Les jugements que nous portons peuvent aller à l’encontre de personnes qui, de fait, ne vivent pas bien du Christ, qui accomplissent des actes moralement condamnables et graves. A ce moment-là, nous devons nous poser la question suivante : quelle aurait été l’attitude du Seigneur ? Aurait-il jugé ? Aurait-il condamné ? Jésus est La Vérité et il aurait certainement dénoncé le mal pour annoncer La Vérité, mais pas dans un premier temps. Comme pour la femme adultère disons avec Jésus : « Moi non plus je ne te condamne pas, va et désormais ne pêche plus ».
Don Bruno de LISLE