La 2ème lecture nous donne à contempler le Ciel, avec la foule innombrable de ceux qui y sont, les « citoyens du ciel », dont nous espérons faire partie un jour. Et Jésus est vu comme l’Agneau de Dieu qui nous a lavés de nos péchés par son sang, et comme le Pasteur qui nous guide vers les « sources des eaux de la vie ».
Mais nous sommes déjà « citoyens du ciel » (Eph 2,19 ; Phil 3,20), et « rien ne nous séparera de l’amour du Christ » (Rm 8,35-39), si ce n’est notre décision de cesser de suivre le Bon Pasteur. « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie », dit Jésus (Jn 14,6), mais tant que nous sommes sur cette terre nous pouvons nous égarer en chemin et ne plus atteindre cette « source des eaux de la vie ». Cette source s’est trouvée sur la terre : elle a jailli du Cœur ouvert de Jésus, l’Agneau immolé sur la Croix.
« De Sion, tout homme est né ; oui, en toi toute nos sources », dit le Ps 86/87. Sion, ou Jérusalem, c’est le Ciel, la Jérusalem céleste dont tout homme provient, puisque tout âme tient son origine directement de Dieu son Créateur. Toute la vie, comme celle d’un brochet, consiste à revenir à notre Source, au « Dieu qui nous a fait, et nous sommes à lui, il nous conduit comme un Pasteur » (Ps 94/95). Cette source s’est rendue accessible sur terre, c’est l’amour de Cœur de Dieu manifesté par le Cœur ouvert de Jésus sur la Croix : « quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous saurez que JE SUIS. » (Jn 8,27) « Qui m’a vu, a vu le Père. » (14,9) Jésus ne dit pas autre chose aujourd’hui en affirmant : « Moi et le Père, nous sommes UN. » (10,30) C’est ça la vie : être provenu de l’Amour Créateur et y revenir par l’Amour Rédempteur. Béni soit le Seigneur ! Nous avons trouvé le sens de la Vie !
« En ces temps qui sont les derniers » (He 1,2), les mauvais pasteurs, « les faux prophètes et les faux maîtres ont connu le plus grand succès » (Jean-Paul II, Evangelium Vitæ, § 17). « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mt 7,16), et Jean-Paul II illustre avec force : « Le vingtième siècle aura été une époque d’attaques massives contre la vie, une interminable série de guerres et un massacre permanent de vies humaines innocentes. »
L’humanité prend-elle le chemin de la guérison de cette situation ? Le chemin du Bon Pasteur ? Le Bon Pasteur, lui, ne vient pas pour qu’on s’entre-égorge. Il est lui-même l’Agneau égorgé et comme tel, devient Source éternelle de Vie. « Celui qui a soif, qu’il vienne à Moi et qu’il boive, celui qui croit en Moi » (Jn 7,37-38), en moi, le Fils de Dieu, Un avec Dieu, Dieu même, né de Dieu depuis toute éternité sans diviser Dieu en Lui-même, ni diviser les hommes qui s’acharnent cependant à rejeter la Révélation, la Source de leur vie, le sens de leur vie. La Plénitude de la Révélation. “En Moi toutes vos sources”, « Je suis le bon Pasteur » (Jn 10,10-11), « l’Agneau immolé les conduira aux sources des eaux de la vie » dans le Ciel à jamais.
Il y a une foule immense. Mais combien s’égarent en dehors du Chemin, à suivre des pacotilles de pasteur ou de faux maîtres qui ne portent qu’à la mort ?
Attention aux faux-prophètes avec leur figure d’agneau (Ap 13,11). Attention aux impostures qui rassemblent l’humanité, comme on ramasse l’humanité dans des filets.
Attention à ceux qui veulent faire « mieux que le Maître » (Mt 10,24-25) pour « ériger un monde sauvé. »
Tout messianisme qui prétend apporter le bien être universel « reste un royaume humain et, celui qui affirme qu’il peut ériger un monde sauvé, approuve l’imposture de Satan et fait tomber le monde entre ses mains. » J. Ratzinger – Benoît XVI, Jésus de Nazareth, I, p. 63.
Mais toi, « sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume. » (Lc 12,32).
Don Laurent LARROQUE