Dimanche dernier nous méditions la profession de Foi de saint Pierre. Elle est comme un sommet dans l’évangile de saint Matthieu. Et cette semaine nous avons l’autre versant qui suit directement cette scène édifiante : l’annonce de la Passion et de la Résurrection. Jésus prépare le cœur de ses disciples à ces évènements décisifs dans l’histoire de l’humanité. Mais la réponse de saint Pierre est immédiate : « Dieu t’en garde Seigneur! Cela ne t’arrivera pas! ». Saint Augustin que nous avons fêté il y a quelques jours compare saint Pierre à un malade qui conseille son médecin ! Il veut préserver son Seigneur de cette tragique Passion dont Jésus a donné les détails. Il est facile de se reconnaître en saint Pierre. Il est facile de retrouver les mêmes lenteurs d’esprit et de cœur et de comprendre les choses comme Dieu les voit. Comme nos cœurs sont lents à croire !
La foi du chef des apôtres et cet évangile résonnent en nous comme un appel. Nous sommes appelés à réveiller en nous un regard de foi. Cela veut dire accueillir la manière de voir de Dieu et la faire notre. Et cette période de rentrée scolaire est parfaite pour nous exercer à cela. Malgré les divers changements, gardons notre cœur fixé sur Jésus et regardons avec foi son Église. Notre manière de rendre grâce pour les partants et d’accueillir les nouveaux sont une incarnation de ce regard de foi. Aidons nous les uns les autres à cultiver ce regard qui élève tant les choses!
Il y a sur le porche de la Grande-Chartreuse les armes de l’ordre : une boule surmontée d’une croix ainsi que l’inscription : Stat crux dum volvitur orbis (Tandis que le monde tourne, la Croix est toujours debout). La sagesse de ces priants nous révèle que la Croix est dressée sur le monde, comme un signe de victoire. Victoire de l’amour sur la mort. Victoire de la Vie de Dieu dans nos humanités blessées. Mais c’est aussi le symbole de la souffrance qui pèse de tout son poids sur l’humanité. Le regard de foi n’est pas l’esquive de la réalité. La souffrance est souvent présente dans nos vies. Nous vivons à l’ombre de la Croix.
Si nous lisons souvent des réflexions sur la souffrance, l’évangile, de son côté, ne fait pas de théorie. Jésus nous invite à participer à sa Passion pour gagner la seule vie qui vaille celle du Ciel et celle de nos âmes.
Jésus ne reste pas insensible devant les âmes éprouvées. Alors que nous pouvons parfois faire l’expérience de la solitude et de l’abandon, le Christ se fait proche de nous et intensifie son action en nous. Par notre union à Lui, nous avons le courage de ne pas sombrer, de maintenir notre regard de foi. Nous complétons ce « qu’il reste à souffrir des épreuves du Christ » (Col 1,24). A travers nos croix plus ou moins douloureuses, soyons sûrs que nous servons à quelque chose. Demandons au Seigneur pour chacun des paroissiens, en cette nouvelle année scolaire qui commence, assez d’amour pour porter nos croix et celles des autres ! Et réveillons en nous un regard de foi plein d’espérance sur ceux qui nous entourent ! Bonne rentrée !
D. Christophe GRANVILLE