L’évangile que nous écoutons ce dimanche me fait penser à un fiancé qui parle de sa famille à sa fiancée. Il lui décrit l’attachement qu’il a avec les membres de sa famille, de l’amour très fort qu’ils partagent, du respect et de la grande délicatesse dont tous font preuve. Il souligne avec émerveillement la connivence qui s’est établie entre eux tous, de telle sorte qu’ils peuvent parler les uns pour les autres sans craindre de se trahir ou de se desservir. Au contraire, ils sont certains d’agir ou de parler exactement comme l’autre l’aurait fait ou souhaiterait qu’il le fasse. Ce fiancé se réjouit infiniment d’introduire bientôt son épouse dans cette communion familiale. Il est heureux pour elle car elle va s’établir et grandir dans cet amour où elle sera bientôt accueillie. Et même, elle y est très attendue ! La façon dont il lui parle témoigne de la joie profonde partagée par tous dans cette perspective.
C’est, en d’autres termes, ce que nous dit Jésus dans l’évangile. Il nous parle de son Père et de la communion d’amour qu’ils partagent au point qu’ils semblent parfois se confondre. Tout ce qui concerne le Père concerne le Fils et tout ce qui concerne le Fils concerne le Père de la même manière. Nous avons par exemple cette affirmation étonnante dans la bouche de Jésus : « Je ne vous laisserai pas orphelins ». Jésus n’est pas notre Père et ne le sera pas. Cela appartiendrait normalement au Père de le dire ! Mais Jésus fait tellement sienne la volonté de son Père qu’il peut parler en son nom en disant « je ». Et cette communion n’est pas refermée sur elle-même. En effet, après que le Père a donné son Fils aux hommes et que celui-ci s’est offert librement, ils donnent ensemble la troisième personne de leur communion : l’Esprit-Saint. Cet autre Défenseur qui sera toujours avec nous et qui fait de nous des fils et filles de Dieu pour toujours. Non, Jésus ne nous laisse pas orphelin, il est venu et a donné sa vie pour nous introduire et nous unir dans sa famille divine. Cette intention est le fruit du débordement d’amour qui unit le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Epouser ou être accueilli comme fils adoptif, voilà deux images qui expriment l’une et l’autre cette invitation à la communion. Dans les deux cas, il convient de faire sienne la culture de la famille qui devient la nôtre. Cette culture nous est transmise par l’évangile grâce auquel nous sommes progressivement préparés à cette communion éternelle. « Celui qui reçoit mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». Seigneur, donne-nous ton Esprit-Saint pour nous unir à toi !
D. Martin PANHARD